(END) [NC16] After All // Bloody Mary

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

Fin de journée d'une journée déjà beaucoup trop longue au goût de Bambi. À quel point a-t-il bu hier ? Visiblement un verre de trop considérant le mal de tête qui vrille entre ses oreilles. Encore. Un peu. Il se tient debout. Enfin, presque debout : bien appuyé contre le comptoir, son menton repose dans le creux de sa main. Comme ça on dirait que le monde arrête de tourmenter son être entier. Et il se sent un peu de meilleure humeur.

Et c'est en minimisant ses mouvements de la sorte qu'il parvient à survivre à la journée. Quelques curieux se sont présentés dans la librairie ; ils ont trouvé un Bambi apathique, ou à moitié endormi. Là pour la forme. Mauvais employé qui n'a répondu que par des « hm » aux bonjours. Mais il n'a aucun patron alors qu'est-ce qu'il en a à faire ? Le pire qui aurait pu arriver c'est que Scarf lui fasse la morale. Et pour son bonheur, ce n'est pas arrivé.

N'empêche, il est peut-être temps d'arrêter se cirque. Et de se mettre au lit, pour de vrai. Le soleil n'est même pas encore couché. C'est pas grave, il dira qu'il fait un inventaire – c'est bien ça l'excuse des gestionnaires ? Alors il rassemble tout le courage qui lui est nécessaire à faire bouger ses muscles. La tête l'élance, un peu, mais c'est tolérable. Il se redresse, ramasse deux ou trois livres qui trônaient là pour leur redonner leur place dans une bibliothèque (ou une pile au sol). Geste de bonne conscience.

C'est alors qu'il entend la porte s'ouvrir derrière lui. Il ferme les yeux, une seconde, plisse du front. Maintenant, sérieusement ? Il savait qu'il aurait du barrer la porte, d'abord et avant tout. Quoi faire ? Être poli ou prioriser son besoin extrême de faire une sieste ? Le choix n'est pas difficile à faire :

« Désolé, c'est fermé, inventaire. »

Il jette un regard par-dessus son épaule. C'est alors qu'il lae voit. Et son cœur se serre un peu. Juste un peu.

« Ah, Mary. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? », qu'il tente de demander le plus platement possible. Mais il s'entend et s'en veut immédiatement de ne pas pouvoir être plus froid avec ellui.

C'était exactement ce qu'il avait besoin dans cette journée déjà trop longue.

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « I had a drink with ol Louies ghost
He was our most gracious host
I've heard Gabriel sing & play his horn
And lived to see the day both my babies were born »

( Big Bad Vodoo Daddy → Save my soul )
Ethan avait contrarié Bloody Mary, le coeur en miette iel l'avait quitté au petit matin. À moins que ce ait été lui ? Puisque c'était seul, que Terry s'était réveillé. Dans la froideur des draps, dans l'hiver en son coeur, il avait considéré sa solitude avec une expression blasée. Les mecs, toujours les mêmes, une fois qu'ils ont pris ce qu'ils voulaient d'ellui, ils l'abandonnaient, c'est ce qu'il avait songé. La rancoeur gonflait dans ses entrailles, c'était une tumeur ; croire encore en eux, être déçus. Recommencer.

Et toute la journée durant,
Bloody Mary avait bu,
C'était qu'il était endurant !
La migraine, ah... s'il avait su !

Au moins, lorsqu'il avait tant bu qu'il en oubliait ses douleurs, ça lui allait. Il était dans une zone de confort, gorgé d'éthanol, dépendant à l'insouciance que ça provoquait en ellui. Dépendant à l'absence de souffrance, à la joie dont il s'abreuvait à chaque gorgée. Il avait chouré des bouteilles, ici et là, sans rentrer chez lui. Il préférait errer dans la ville, à contempler les dégâts de la tempête, bientôt un an après. Ses yeux délavés par l'alcool admiraient chaque recoin esseulé, les bâtiments éventrés, les rues dépouillées, les carcasses de voitures abandonnées. Le ciel d'octobre soufflait une brume épaisse, et lui, éméché comme jamais, il ressemblait à un épouvantail de film d'épouvante.

Alors Bloody Mary continua,
Il refuse de penser, il refuse de ressentir,
Les états d'âmes, ce qu'il y a là,
Dans son coeur, ce qu'il y a de pire.
L'entendre mourir sous sa peau,
L'entendre hurler à l'intérieur de ses os.
Croire qu'il s'agit que d'elle, fuir
Qu'il s'agit de lui, c'est plus facile.

Et d'un battement de cil, Bloody Mary s'arrêta devant la librairie de Bambi. Il avait les jambes lourdes, un reste de fatigue sur son visage blanc. Il avala sa salive, se demandant comment Bambi allait, si lui aussi, ça lui arrivait d'en avoir envie d'en finir. Il lui donnait toujours ce qu'il voulait de lui, quoique cela était douloureux pour lui. Il lui donnait des raisons de l'aimer, d'autre de le détester, il se conformait aux désirs qu'il croyait percevoir chez lui.

C'est que t'es jamais vraiment toi, Terry.

Bloody Mary se recomposa un masque, il roula des épaules, tel un acteur se préparant à rentrer en scène. Il commença à chanter d'une voix grave, rauque :

« I walk the street's of new Orleans
With the girl of my dream's
I've seen a dozen brassbands play and swing
While little children laugh , dance & sing
I've seen old men drunk singin the blues »

Un sourire au coin des lèvres, l'assurance que pour ellui tout va bien. N'est-ce pas ? Tout doit aller. Faire croire à l'univers que rien ne l'atteint, quoique être lui, c'était un fardeau. Sa grande silhouette débarqua dans la librairie, un coup d'oeil lui suffit pour repérer Bambi. Il se sent mal accueilli, mais lorsque le libraire se rend compte qu'il s'agit de lui, son ton change - satisfaisant. Il dressa les deux bouteilles gardées dans sa grande main, et il marcha en sa direction. Bambi c'était un charme, la pureté dissimulant l'apêtit de l'affection. Bloody Mary chanta :

« With top hats, canes and spectator shoes
I consider myself lucky to have fallen in love
With a girl, the city and the river of mud »

Il ne portait qu'un t-shirt blanc à manches longues, tâché de boue, un slim noir, et des Doc Martens usés. On aurait dit qu'il avait passé plusieurs nuits dehors, sans se soucier de l'Ombre. Dans de grands gestes - Terry était un personnage de théâtre, et il prenait ce rôle très à coeur -, il continua de chanter. Il fourra les deux bouteilles dans les bras de Bambi, et son grand bras d'araignée l'enlaça par l'épaule. Il puait l'alcool et la sueur, de son charme de diable, il chanta à son oreille :

« Let me know ! where I can go to save my soul?
Let me know! where I can go to save my soul? »

Ses doigts glissèrent le long du bras de Bambi, avant de l'attraper par la hanche. Il se détacha dès l'instant, où il donna la sensation de vouloir le serrer contre son corps osseux. Bloody Mary ricana, il se déplaça dans la librairie, sa voix continuait de heurter les murs. Comme le reste de son corps, c'était un outil, puissant, parfaisant les milliers de masques que Bloody Mary se composait. Et auprès de Bambi, celui qu'il portait en ce moment même était taillé sur mesure. Il pivota, il pencha ma tête sur le côté, et il le salua :

« Et moi, qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Mon vieux, tu verras ta gueule, je suis là pour apporter un peu de joie à ton jolie visage. »

A défaut de...
De...
Aah... la douleur, par pitié, un instant, tiens toi plus tranquille.

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

Bloody Mary fait sa grande entrée théâtrale, digne d'un numéro cheap sur Broadway : plein de charme, avec des acteurs saouls, et sans les artifices réservés aux gros budgets. C'est tout au plus passable, mais ça fait sourire Bambi, malgré lui. Il aime cette persona, aime ses accents de jazz et de fantaisie, aime qu'elle parvienne, un instant, à lui faire oublier qu'il est ici.

Le mal de tête lui fait fermer les yeux lorsque lae performeureuse s'approche de lui et l'inclut dans son numéro. C'est l'histoire de deux damnés qui vendent toujours un peu plus leur âme en cherchant à se libérer. L'odeur d'alcool et de sueur pique ses narines. Aucun doute qu'un deux s'est perdu plus que l'autre. Et quand iel touche sa hanche, Bambi se souvient qu'il s'était promis, encore, de ne plus se laisser entraîner dans ces dédales.

Malgré lui.

Avant qu'il ne puisse faire un geste, Bloody Mary s'éloigne. Sa tête tourne. Il porte sa main à son front, le masse. Ça ne change rien. Il envoie un regard désolé en direction de l'autre.

« C'était mon anniversaire, hier. T'as manqué ça. »

Reproche taquin. Iel n'a pas manqué grand-chose à vrai dire : célébration solitaire adoucie par la compagnie charmante de quelques bouteilles. Pas trop différentes que celles qu'il tient dans ses bras et qu'il considère d'un œil de plus en plus animé.

« Mais si tu tiens à m'apporter de la joie, c'est déjà un bon premier pas… » Parce que quoi de mieux pour chasser la gueule de bois qu'une nouvelle tournée ? Oh, c'est une mauvaise idée et ça va déraper. Il le sait. Pourtant il s'avance vers Bloody Mary à pas mesurés. En passant près du comptoir, il y abandonne une bouteille, l'autre reste pendue au bout de sa main. Face à ellui, il s'appuie contre une étagère. Lève la tête pour lae regarder dans les yeux.

« Je ferme boutique et on boit un coup ensemble. Ça te plait comme plan ? »

Sa lèvre inférieure coincée entre ses dents, inconsciemment. Dans sa tête, il se répète qu'ils peuvent passer une bonne soirée amicale, tout comme il peut garder Bloody Mary à distance s'il le souhaite. Excuses de l'addict en déni. La vérité, c'est que ça ne le dérange pas de retomber dans ses bras et de regretter le lendemain matin, parce qu'aujourd'hui il a le blues et des choses à fuir, quitte à se perdre, encore, dans le labyrinthe qu'est Bloody Mary.

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « Come on
Baby, don't you wanna go home
Come on
Baby, don't you wanna go home
Back from the land of California
To my sweet home Chicago »

( Blues Brother → Sweet Home Chicago )
L'anniversaire de Bambi, ah oui ?
Bloody Mary, ne pense pas l'avoir appris.
En vérité, ils ne se parlent pas vraiment,
Ou c'est lui, qui fait toujours semblant.

De ne pas vouloir s'intéresser, de ne pas vouloir s'attacher, au risque de finir blessé. Laissé seul, encore, sur le pavé, esseulé dans ses vagues à l'âme, à fuir les souvenirs de Dublin. Bloody Mary haussa les épaules, persuadé que Bambi lui pardonnera. Il cligna des yeux, l'air de révéler qu'il trouvera comment se faire pardonner ; une oeillade pleine de promesses, lascives, de l'emmener au Paradis. Plusieurs fois.

Enfin...

Bloody Mary observa le libraire dans son univers naturel ; de papier et d'encre, de rêves et de feuilles. Il s'adossa contre le comptoir, tandis que Bambi lui propose de fermer boutique. Si le premier pense qu'il ne va pas succomber, le second y voit une ouverture à ses folies. Douces et fantasques, tandis qu'il attrape une cigarette. Il fit briller la flamme devant ses yeux délavés, et il reprit son chant d'une voix grave :

« Baby, don't you wanna go home
Back from the land of California
To my sweet home Chicago
One and one is two
Two and two is four
I'm here lonely, I hook and I gotta go
And I cry please »

Tout en dodelinant la tête, en rythme avec la chanson, tandis que sa voix soupire son souffle empoisonné. Il se rapprocha en continuant de chantonner, vers sa proie ; il ne lui laisse pas le temps de respirer, bien au contraire. Il coince la cigarette entre ses dents, il enlace son poignet fin entre ses doigts d'araignée, et c'est contre lui qu'il attira Bamby.

Quand Bloody Mary chante,
C'est comme le diable qui se vente,
D'effacer la mélancolie, de s'abreuver,
De tant de joie, qu'il va oublier,

Un peu ce qu'il s'est passé pour en arriver là. Du mauvais genre que Scarf lui avait accordé, des phalanges ayant fini dans son nez, Bloody Mary refoule les mauvaises pensées. Il reprit de plus belle, sa voix se prolonge comme du miel dans l'air. Une main dans le creux des reins de Bambi, il va pour l'embrasser, mais comme tantôt, il se sépare de lui. Il expira la fumée par les narines, et il s'assit souplement sur le comptoir.

« Tu sais comment me parler Bambi, t'as appris ça dans tes livres ? »

Le sourire de Bloody Mary était plein de moquerie, son regard empreint de folie douce. Ses longues jambes le long du comptoir, ses pieds touchaient le sol. Il venait lui apporter un peu de couleur dans son univers de papier, d'ailleurs, il se pencha, et il attrapa un livre qui traînait là. Bloody Mary gloussa, et c'est à voix haute qu'il lut :

« Dans ma république, je ferais toute chose à rebours : je n'y tolérerais aucun trafic ; aucun titre de magistrat ; nul n'y saurait ses lettres ; on n'y connaîtrait ni riches ni pauvres non plus que serviteurs ; et ni legs ni contrats ; ni bornes, ni enclos, ni labours, ni vignobles ; ni l'usage du fer, du blé, du vin, de l'huile ; nulle occupations oisives pour les hommes, comme aussi pour les femmes, innocentes, pures ; nulle souveraineté (...) La nature produirait tout pour un chacun sans effort ni sueur : trahison, félonie, piques, épées, couteaux, canons, armes, machines seraient bannis ; car d'elle-même la nature fournirait tout à profusion, tout à pléthore pour nourrir mon peuple innocent ! »

Et Bloody Mary lâcha le livre d'un geste théâtral, sa voix avait changé à chaque mot, se modulant pour pousser dans les aiguës, ou bien pour descendre dans les graves. En l'espace d'une tirade, il était devenu Gonzalo, Hamlet, mais aussi Tartuffe, Madame Pernelle, Antigone à Octave. Jekyll et Hyde, deux tons, deux univers, tout en contraste, en piaillement ou en grognement d'une diction parfaite, malgré l'improvisation.

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

Et Bambi sans défense se laisse emporter dans sa ronde. Ça lui arrache un rire sarcastique. Ce serait presque romantique. Mais ils savent tous les deux que ce n'est qu'un jeu. Et le libraire qu'il ferait mieux de s'abstenir. Oublier l'effet que Bloody Mary a sur son corps, ses pensées. Ignorer les frissons qui le parcourent, l'envie de passer ses doigts dans ses cheveux, caresser ces taches de rousseur et embrasser…

Juste quand ça devient douloureux, Bloody Mary et sa bloody chanson s'interrompent. Bambi lui lance un regard mi-déçu, mi-amusé.

À quoi tu penses Mary ?
Qu'est-ce qui te prend de le torturer de la sorte ?
C'est quoi ton sortilège pour lui enlever tout idée de se plaindre
et le ramener, toujours, dans tes bras ?
Sais-tu seulement à quoi il songe, allongé près de toi ?

À ses moqueries, il répond par un sourire énigmatique. Lui tourne le dos durant sa performance théâtrale (du grand art, il apprécie sans lae voir, contenté par les accents de sa voix) pour verrouiller la porte. Assurance de tranquillité. Ou du moins qu'on va cogner si c'est pour les interrompre. Sur son passage, il ramasse un cendrier. Il revient face à l'acteurice juste à temps pour la finale qu'il applaudit en cognant la bouteille contre le cendrier.

« Magnifique. Mais c'est pas ce livre-là qui m'a appris à jouer au beau-parleur. »

La bouteille et le cendrier déposés, Bambi se hisse à son tour sur le comptoir, juste à côté de Bloody Mary. Par « inadvertance », sa main touche la sienne. Dans la mer de ses yeux, un phare brille malgré la brume. Il récite comme une confession :

« If I profane with my unworthiest hand
This holy shrine, the gentle fine is this :
My lips, two blushing pilgrims, ready stand
To smooth that rough touch with a tender kiss. »

Il ne chante pas, Bambi, mais il connait de belles paroles. Le truc, c'est de croire y croire. Le reste vient tout seul. C'est pas si compliqué jouer la comédie. Le rideau tombe avec ses paupières.

« … C'est un peu plus dans l'esprit. »

Les yeux rouverts papillonnent ailleurs. La main impertinente s'éloigne pour prendre le cendrier qu'elle place entre eux deux.

« Maintenant éteins ça. Ma demeure est dangereusement inflammable. »

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « Come on
Baby, don't you wanna go home
Come on
Baby, don't you wanna go home
Back from the land of California
To my sweet home Chicago »

( Blues Brother → Sweet Home Chicago )
Fier de son public, Bloody Mary sourit d'autant plus. D'un geste théâtral, il salue Bambi, et le laisse prendre place près de lui. Autour d'eux, la fumée formait une brume épaisse, d'un poison fort et sensuel. Quand Bambi lui effleura la main, et qu'il répliqua avec Roméo et Juliette, il émit un petit rire, cynique. Tout caustique qu'il était, Bloody Mary et son esprit plein de spiritueux, il comprit. Enfin... ses sourcils se froncèrent, certes, il lui fallut plusieurs secondes pour apprivoiser la mélasse d'éthanol baignant dans son crâne. Puis il hocha la tête, il remarqua le cendrier, et vers Bambi il se pencha :

« Mais certains sont nés pour voir le monde brûler... un truc du genre. Bloody Mary fit un petit geste maniéré de la main, mais voilà que la cigarette reprend le chemin de ses lèvres. Nouveau soupir, brume de stupre et oeillade de chats. Demeure... demeure... demain je meurs, deux meurts... naaaaaah. »

Bloody Mary pouffa, son rire était aussi volatile que lui. Il remue une épaule, puis l'autre, il se remet à chanter. Ses pieds tapotent le sol, en rythme, sa voix passe par tous les tons. Tantôt aiguë, souvent grave, elle se complait à poursuivre le rêve éveillé de Bambi. Il allongea son bras jusqu'à son épaule, la cigarette prisonnière entre ses doigts fins, et il reprit sa chanson de plus belle. Les paroles vibrent contre son oreille, le long de son cou, semblable aux cordes d'une contrebasse qu'il ferait gémir.

Puis il se détacha l'air de rien,
Il saute sur le plancher, félin,
Et il se met à danser, plein
D'une joie toute factice.

Mais Bloody Mary ne laisse rien en voir, son euphorie est nourrie par tout l'alcool qu'il a ingéré. Il fume, il danse, il remue, il a la gigue dans le corps et le diable dans les membres — un truc du genre. Il observe Bambi et sa cascade de cheveux aux épaules, Bambi et ses airs de biches, fausse innocence, mais réel manque d'affection. Bloody Mary reprend une bouffée de nicotine, fermant à demi les yeux dans un sourire équivoque. Ses lèvres sont humides, la braise au bout de la clope écarlate, alors qu'il soupire profondément, et regarde ailleurs. Les livres, et les livres. Le monde de Bambi est plein de papier.

Et pendant que la chanson, il reprend
Il s'avance, de ses longs membres, sans
Se défaire de son sourire, la chaleur
Dans la voix, il se pencha sur Bambi, en sueur.

Il répondit lui-même aux paroles, ses cheveux de flammes masquent un instant, son regard. La cigarette entre les phalanges, suspendue près de sa tête, il encadre Bambi avec son autre main qu'il pose contre le comptoir. Il effleure d'un battement de cil ses yeux, son cou, son nez, sa bouche. Et comme Bambi le lui avait quémandé, il l'embrassa. Ses lèvres goûtaient la nicotine, l'alcool, mais aussi ce poison si particulier qu'on prêtait à Bloody Mary. Tu le sais, n'est-ce pas, Bambi ?

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

Mais Bambi préfère éviter de s'immoler. Est-ce le cas pour Bloody Mary ? Il lae regarde chanter et danser, ses yeux suivant en permanence la cigarette encore brûlante entre ses doigts. Il doute. Derrière l'ivresse, l'euphorie et les rondes sans fin, il croit reconnaître le même feu qu'on lui a reproché de cultiver. Une flamme forte, qui menace de tout détruire autour d'elle et de brûler quiconque approche de trop près. Peut-être est-ce pour cela qu'il retourne toujours auprès d'iel, malgré tout. Peut-être est-ce la chaleur qui lui manque. Drôle d'effet miroir. Qu'importe si c'est vrai ou faux : l'illusion lui plait, le console, lui explique pourquoi diable il retombe dans ses bras
encore
ce soir
les regrets abandonnés
à demain.

Il croit sa décision prise lorsque Bloody Mary s'approche, impose sa présence avec ses bras, sa figure si près de lui. Ses yeux cherchent les siens, ne les trouvent pas. C'est pas grave. Il connait la suite. Son cou se tend, et ses lèvres rencontrent les siennes, leur répondent avec tendresse. Douceur trompeuse. Ça, Bloody Mary le sait. Quelques secondes encore, à goûter le péché de sa bouche, et Bambi détourne la tête. Yeux fermés, joue contre sa joue, il sent la chaleur, l'alcool, la sueur et le tabac.

Il lae veut,
et il s'en veut.

Un sourire pour effacer le gris, relent de l'alcool triste de la veille (c'est sa nouvelle théorie). Lui aussi il peut jouer, jouer pour oublier pourquoi ce jeu l'attire et le répulse. Une main dans ses cheveux, il dégage son visage.

« Comme Juliette l'a dit à son Roméo : you kiss by the book. »

Sa tête se tourne vers la bouteille presque oubliée. Il la décapsule et, sans cérémonie, boit à même le goulot. L'alcool réchauffe sa gorge. Lui fait oublier tous ses remords. Oui, tout compte fait, aujourd'hui est une bonne journée pour fêter encore. Hier ne comptait pas, hier était trop triste pour cela. Avec Bloody Mary, il peut se permettre de fuir tout ça. La bonne humeur revient, qu'elle le veuille ou non. Il tend la bouteille à l'autre – en même temps que le cendrier qui réapparait magiquement.

« La scène peut se poursuivre ici… ou on peut se rendre dans mes quartiers. »

Déterminé à jouer le jeu.

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « Take one in the face (think about your life)
Take one in the eye (think about your soul)
Take one in the mouth (think about your savior)
Take one in the thigh (are you ready to go) »

( Alice Cooper → Blow me a Kiss )
Quel est ce visage que voit Bloody Mary ?
N'est-ce pas un reste de ce mal, la mélancolie ?
Qu'il veut brûler lui-même, en lui ?
Pourquoi l'as-tu, toi aussi, Bambi ?

Bloody Mary lui effleura la joue, ses yeux s'enfoncent dans les siens, interrogateurs. Il semble demander dans un soupir, « bah alors ? », tandis que le silence scelle ses lèvres aventureuses. La cigarette répand sa brume autour d'eux, la braise rougit comme la passion qui viendra les étreindre. Bloody Mary s'écarte alors, il ne veut pas de cet élan de tristesse, il se le refuse. Il préfère l'euphorie de l'ivresse, à la dysphorie d'être dans ce corps affreux. Il haussa les épaules, puis il reprit en chanson :

« So blow me a kiss cuz I'm black
Blow me a kiss cuz I'm gay
Blow me a kiss cuz I'm shakin'
Say goodnight then blow me away
Blow me away
Blow me away
Tell me what you're thinkin' tell me why
Blow me a kiss then blow me away »

Son repertoire était assez varié qu'il ne portait d'habits, il se pliait aux rôles qu'on attendait de lui. Il sourit à Bambi, il tourna sur lui-même et regarda les livres. Il lui fit un clin d'oeil, avant de lui envoyer :

« Je te prends où tu veux, quand tu veux, Bambi, mais je finis ma clope avant. »

Une promesse, comme une autre, sans la moindre subtilité — mais était-ce de ça, seulement, dont Bambi avait besoin ? Bloody Mary reprit la chanson, bougeant toujours avec grâce, quoique ses mouvements devenaient de plus en plus saccadés. Il s'arrêta, les cheveux en travers de ses yeux délavés, avant de baiser la cigarette. Il expira la fumée dans un profond soupir, en gonflant la poitrine.

« Alors Bambi, tu crois pas que je suis le meilleur cadeau d'anniversaire que t'aurais pu avoir ? »

Sourire entendu, dissimulant le cynisme dans la voix. Bloody Mary se rapprocha, il écrasa enfin la cigarette dans le cendrier, puis il lui prit la bouteille. Il en prit une longue gorgée, frissonnant de plaisir, sous la chaleur que ça diffusait dans ses membres osseux.

« De quoi t'as envie ? »

Tandis que Bloody Mary se rapproche, c'était une mante religieuse. Il posa les mains sur le comptoir, face à Bambi, l'encadrant de sa gigantesque silhouette. Il écarta sa longue chevelure - il aimait y passer ses doigts, la saisir entre ses phalanges, la sentir chatouiller son épiderme —, afin de lui dégager sa nuque. Ses lèvres trouvèrent le chemin de sa joue, suivirent la ligne de sa mâchoire. Son souffle était rauque, aviné, son esprit chaotique et pourtant ! Bloody Mary donnait l'impression de savoir ce qu'il faisait. Pas de baiser sur la bouche, juste des caresses volatiles le long de son cou, du bout des lèvres.

Ah... La Vierge Corrompue répandait son poison,
De Bambi, il a décidé d'en faire sa proie, ce garçon
Aussi fin que lui, aussi fragile que ses yeux de biches
Laissaient le supposer, Bambi d'affection n'était riche.
Alors pour ce soir, Bloody Mary consent à donner
Ce dont il a besoin, et au petit matin, il se fera oublier.

(Comme d'habitude, mais tu le sais, n'est-ce pas, Bambi ?)

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Petit N16 mais y'a rien de graphique

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

Moment d'espace qu'il apprécie. Bambi retrouve le souffle qu'il ignorait avoir perdu. Sa tête tourne, un peu. Ce n'est pas désagréable – la migraine a dû partir. Et Bloody Mary reprend son spectacle. Ses yeux brumeux lae remercie. Iel lui laisse le temps de réfléchir, non, de s'envouter. De revenir sur ce qui s'est passé, ou plutôt le reléguer aux confins de sa mémoire. On reprend. Bloody Mary chante et danse. Bambi regarde et boit.

C'est comme ça que ça doit se passer.

Il penche la tête, admire ses mouvements. Pas ses meilleurs, trop saccadés, mais il s'en contente. Un magnifique cadeau d'anniversaire indeed. Et le sourire lui revient, tranquillement. À temps pour que Bloody Mary décide enfin d'éteindre sa cigarette – sa nervosité diminue, mais son corps est dans l'anticipation.

De quoi il a envie ? Oh, Bloody Mary, il ne veut plus penser, ne plus réfléchir. Il aimerait que les choses soient simples, il aimerait se laisser aller à tes caresses et tes baisers sans se poser mille questions. Est-ce que cela le satisfait ? Est-ce qu'il en aura assez ? Ou est-ce qu'il restera avec cette impression de vide alors qu'il a tant à envie de brûler ? Le cou allongé, les yeux clos, ses bras cherchent tes épaules pour s'accrocher, sa bouche ton oreille pour y murmurer :

Je veux oublier.
« Je veux jouer. »
Fais-moi l'amour.
« Baise moi. »

Une main cherche sa nuque, sa joue. Arrête Bloody Mary pour lae regarder, droit dans les yeux. Il veut plus qu'iel ne pourra jamais lui donner.
Il veut, malgré tout.

« Fais-moi languir. Fais-moi croire que tu m'adores. »

Le peux-tu, Bloody Mary ?
C'est le jeu qu'il te propose.
Illusion égoïste, il a besoin de confort ce soir.
Le veux-tu, au moins, Bloody Mary ?

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « My heart's a graveyard, baby
And to evil we make love
On our passion's killing floor
In my arms, you won't sleep safely
And of lust we are reborn
On our passion's killing floor »

( H.I.M → Passion's Killing Floor )
Au moins c'est clair.

Bloody Mary émit un pouffement, s'il l'était un peu nerveux, c'était parce que les désirs de Bambi avaient surpassé l'éthanol dans son sang. Néanmoins, il n'était pas si dupe, il avait beau avoir bu plus que de raison — charmant et irresponsable, ce grand diable —, il sentait un mal plus profond. Bien souvent, Bloody Mary croyait qu'il n'était pas doué d'empathie — un autre de ses mensonges, coutumier —, alors qu'en vérité, il comprenait ce genre de sentiments. Ils sont troubles, ils sont cassants, comme un Whisky qui fait passer l'arrière-goût d'amertume du café.

Ces sentiments qui consument,
Rongent, qu'on n'assument
Pas vraiment.

L'amour chez lui se brûlait aux premiers soupirs qu'il tirait de ses maîtresses et de ses amants, l'affection était aussi solide chez lui que l'aile d'un papillon. Bloody Mary posa son menton sur l'épaule de Bambi, il a un élan de tendresse qui lui empoigne le ventre. Il sait que l'autre en a besoin, il pourrait y répondre, l'étreindre dans ses grands bras d'araignées, mais il a un sursaut de conscience. Si Bambi venait à tomber amoureux, Bloody Mary prendrait la fuite, et se ferait oublier. Si Bambi réclame plus qu'il ne peut donner — du temps, du plaisir à en faire pâlir Aphrodite —, Bloody Mary sait qu'il ne pourra pas répondre.

On ne peut pas donner, ce que l'on ne reçoit jamais.
On ne peut pas donner, ce que l'on ne pense pas mériter.
C'est un crève-coeur, mais Bloody Mary le sait,
Qu'il doit arrêter Bambi à temps, quitte à étouffer
Ses sentiments, quitte à se faire détester.

(C'est plus facile, petite mésange, n'est-ce pas ?)

Bloody Mary ne songe pas à ce qu'il veut, en cet instant, il ne fait que répliquer à l'impulsion provoquer par Bambi. Les pensées tournent, comme un vin qui se transforme en vinaigre, et c'est vain de lutter contre sa véritable nature (le stupre, la sensualité). Alors Bloody Mary s'éprend de son rôle, Bambi veut jouer et languir ? Il le poussera à le supplier de répondre à l'excitation qu'il va faire naître, croitre, grandir, jusqu'à ce qu'il soit sur le point d'exploser. On ravale le bref élan de tendresse, on reprend le masque de l'homme (celui qu'il aurait dû être, celui qu'il devrait porter).

Sa main serpente le long du coup de Bambi, ses longs doigts l'enlacent d'une poigne ferme. Il ne serre pas, le but n'est pas de lui faire peur, mais de distiller son poison comme si Bambi, en le regardant, se nourrissait d'héroïne plus que de mesure. Bloody Mary planta ses yeux dans les siens, il pencha la tête sur le côté, et il sourit. C'est impérial que sa voix grave — d'habitude si neutre, ni réellement féminine, ni réellement masculine — tonne :

« Ah oui ? Tu veux tout ça ? Eh bien... eh bien... il va falloir le mériter, Bambi. »

Son pouce appuie juste en dessous de la pomme d'Adam, mais le geste est parfaitement maîtrisé. Il se penche à l'oreille de Bambi, lui fait sentir par la seule chaleur de son corps qu'il est sa proie. Et dans le regard de la biche, il sonde, les limites, le refus, l'acceptation.

Le consentement.

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

La tête de Bloody Mary sur son épaule. Les yeux de Bambi papillonnent. Ses bras restent suspendus, incertains de ce qu'ils doivent faire avec ça. Ils voudraient l'enlacer, l'approcher encore un peu plus de son corps. Cœur à cœur. Peut-être que la chaleur qu'il désire tant pourra le toucher. Peut-être qu'il n'en sera rien. Il n'ose pas. Trop intimidé par la vulnérabilité que cela exige de lui. Alors il ne fait rien. Ferme les yeux, tente d'apprécier le geste lui-même. Et une seconde, il a l'illusion de la paix.

Quelque chose comme un paradis terrestre.
Et le serpent qui se noud à son cou.

La surprise lui coupe le souffle. Son regard cherche le sien. Il ne trouve que le feu infernal de sa damnation, et le Diable qui lui sourit. Sous ses doigts brûlants, la jugulaire palpite, frénétique. Sa respiration tremble, lâche un soupir inaudible en entendant son commandement.

Le mériter.

L'idée et la posture lui plaisent plus qu'il ne l'aurait cru. Il ne sait pas trop ce que ça dit sur lui. Mais il n'est pas en état de méditer sur la question. Bloody Mary se penche sur lui, et il suit le mouvement, s'allonge sur le comptoir, supporté seulement par ses coudes. Consent à le suivre, à s'abandonner pour le jeu. Obsédé par la limite qu'il vient de franchir, au nouveau plaisir qu'il vient de découvrir. La pression du pouce au centre de son cou est sur le point de lui faire voir des étoiles – ou c'est que la peur viscérale de la mort qui court-circuite tout à coup son cerveau. C'est pas si différent de l'impression de tomber au moment de s'endormir. La peur du choc lui fait agripper sa main, avant qu'il ne dérape complètement.

« S-safeword ! »

La tension diminue d'un cran. Bambi en profite pour reprendre son souffle. Se calmer, un peu. C'est un jeu tout ça, rien qu'un jeu. Et il leur faut des règles. Il se rassoit, mais s'assure de garder Bloody Mary près de lui. Ses bras échoués sur les épaules, à son tour il « l'encadre ».

« Rouge, c'est stop. Si je peux pas parler, je tape. J'ai jamais fait ça avant, » indique-t-il en désignant son cou. Mais cette première fois a en tout cas piqué sa curiosité. Son cœur bat encore ridiculement fort, et ça lui arrache un rire. « C'était pas désagréable… mais allons-y doucement, d'accord ? »

Le sourire est tendre, les yeux se baissent par modestie – toute aussi bien actée que son innocence de biche. Les mains quittent ses épaules, les doigts s'accrochent plutôt à la bordure du pantalon qui enserre sa taille. Le regard qu'il lui lance est brillant de malice.

« Et je promets que je me montrerai digne de ton affection. »

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « My heart's a graveyard, baby
And to evil we make love
On our passion's killing floor
In my arms, you won't sleep safely
And of lust we are reborn
On our passion's killing floor »

( H.I.M → Passion's Killing Floor )
Bloody Mary garda la main sur le cou de Bambi, il aimait sentir sa peau palpiter sous ses doigts, contempler l'éclat de détresse dans ses pupilles. Néanmoins, la pression se fit de plus en plus légère, au fur et à mesure qu'il mesurait l'ampleur de la situation. Ce geste n'était pas anodin, il n'avait pas essayé de pousser Bambi dans ses limites ; il lui avait demandé un mâle dominant, il s'y était plié. C'était un signe de possessivité. Ses yeux ne quittaient pas les siens, il le regarde bouger, il le voit se démener pour sortir ce simple mot : safeword. Il sourit en coin, il hoche la tête, lentement, puis il attend. Les règles qu'il veut imposer, le mot qu'il veut choisir.

Bloody Mary garda le silence,
Ses pupilles délavées, en pleine errance
Et réflexions sur ce qui déchaîne les passions.
Les fantasmes, la recherche de sensations,
Chez Bambi, qu'est-ce que c'était ? Le danger
Qu'il pouvait sentir chez lui, le diable outillé
Pour tous types de plaisir ?

Bloody Mary soupira, il relâcha le cou de Bambi. Il s'écarta, il ferma les yeux ; la tête continuait de lui tourner. L'alcool menait la danse, emportant sa gigantesque silhouette sur une scène d'euphorie. Pour autant, en apparence, il gardait son sang-froid. Il chassa une mèche rousse en travers de sa figure, et il croisa les bras :

« Pour quelqu'un qui veut commencer doucement, vouloir être condamné au silence est un peu inconsidéré. »

Son ton est autoritaire, ferme, pourtant il y a de la bienveillance. Il reprend une gorgée d'alcool, il bat des cils, et il songe que ce n'est pas le bon moment pour ce genre de jeu. Son esprit était trop confus, l'éthanal faisait danser la gigue en délire à ses pensées. Il ne reconnaîtra pas qu'il n'était pas possession de toutes ses capacités.

« Si c'est ta première fois, on fera rien de folichon, Bambi, déclara Bloody Mary. Cependant, le safeword ne suffira pas, ce que je veux dire par là, c'est que ces pratiques peuvent être certes, excitantes, libératrices, mais elles peuvent apporter des blessures, aussi bien physique que psychologique. »

Bloody Mary était bien placé pour le savoir. Au final, Il n'avait pas été un si bon maître avec ellui, Il n'avait jamais su écouter ses besoins, ses envies. Le jeune homme avait pris plus de plaisir avec les client·es qu'il avait eu, parce qu'il y avait eu cette phase de communication, où il avait appris à les connaître, les comprendre. La préparation était plus importante que le jeu en lui-même.

« Pour ce soir, tu seras ni attaché ni bâillonné, jamais pour une première fois avec quelqu'un. »

Bloody Mary se retint d'ajouter : chéri, tu ne sais jamais sur qui tu peux tomber.

« Au-delà de ton safeword, tu dois me communiquer ce que tu ressens, on peut arrêter, prendre des pauses, en discuter, il y a pas de problèmes là-dessus, c'est même essentiel. Le but est de savoir ce qui te plait. »

Bloody Mary resta immobile, ses yeux n'avaient pas quitté ceux de Bambi. Il espérait que l'alcool ne leur ferait pas vivre une mauvaise expérience - surtout à son vis-à-vis -, mais il était tellement fier qu'il ne voulait pas admettre son état.

« Dis moi ce que tu veux essayer, ce que tu ne veux pas, etc. Ton consentement pour ce genre de pratiques, c'est la chose la plus importante, okay ? »

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

Pas si vite, Bambi. Bloody Mary n'a pas fini de lui expliquer, de mettre en place les règles du jeu – et il lae remerciera sans doute plus tard. Pour l'instant, il prend son mal en patience. Ses mains posées sagement sur le comptoir, le long de son corps, ses pieds battent un rythme quelconque dans le vide. Il prend intérêt à ce qu'iel lui raconte, mais sa tête est occupée à rouler différents scénarios.
Ce qu'ils pourraient faire,
ce qu'il n'oserait jamais,
ce qu'il essaierait, peut-être.

Concentration. Ses yeux dévient des mains de Bloody Mary pour revenir sur son visage. Si sérieux lui semble-t-il. Il ignore ce qui se trafique dans sa tête – il s'amuse à essayer de le deviner. S'inquiète-iel ? A-t-iel peur de lui faire mal ? C'est attendrissant. Et Bambi ressent alors l'impulsion de lae rassurer. Sa main se pose sur sa joue, son pouce dessine le contour de sa pommette.

« Bloody Mary, c'est ok. J'accepte les risques. »

Pas de bâillon, pas d'attaches et pas d'étranglement. Il pense pouvoir s'en sortir. Il lui fait confiance – peut-être plus qu'il ne devrait – il n'est pas si innocent, il sait à peu près où ils s'en vont.

« Et je n'oublie pas de communiquer, bien sûr. Mais tu sais déjà que je suis assez vocal. »

Alors vraiment, où pourrait être le problème ? Bambi n'en voit pas – et pas tout à fait naïf, peut-être s'aveugle-t-il volontairement, oublie la quantité phénoménale d'alcool que Bloody Mary a ingéré, les quelques gorgées qu'il a lui-même consommées. L'adrénaline court encore dans ses veines, engourdissant ses sens, en éveillant d'autres. Il ne veut pas s'arrêter là.

Il se décide à descendre du comptoir. Une fraction de seconde, il cherche son équilibre. La main tendue vers l'autre, il se rattrape en nouant ses doigts aux siens. À considérer son sourire, il en a un peu profité. Mais il l'adoucit bien vite, lui redonne ses airs de douceur en levant la tête pour regarder Bloody Mary dans les yeux.

« Donne moi des ordres. Fais-moi mériter ce que je veux, laisse-moi te désirer si je n'y parviens pas. Et allons dans l'arrière-boutique, ce sera plus confortable. » Il fait un pas de reculons, invitant l'autre à suivre le mouvement de son bras.

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « My heart's a graveyard, baby
And to evil we make love
On our passion's killing floor
In my arms, you won't sleep safely
And of lust we are reborn
On our passion's killing floor »

( H.I.M → Passion's Killing Floor )
Accepter de prendre les risques ? Oh... pauvre créature, songea-t-il d'un battement de cils. Si tu savais, tout ce qu'il (elle) avait accepté d'endurer pour accepter de « prendre les risques », toutes les douleurs dans les os, et dans le cerveau. Bloody Mary se referme aussitôt, silencieux, forcé de se retourner à un passé qui le fait encore vomir d'horreur. De cette époque, où il (elle) n'avait été qu'une poupée de sang entre les mains de cet homme. L'argent donnait raison aux actes gravés dans sa peau (à jamais), le besoin de reconnaissance lui avait fait prendre trop de risques. Il (elle) en avait oublié d'être lui(elle)— même. Depuis, Bloody Mary ne s'excusait jamais de ce qu'il faisait, comme une revendication ; il était hors de question de s'agenouiller face à qui que ce soit. Il ne s'excuserait plus d'être trop grand(e), d'être ce qu'il était au plus profond de son âme.

Il veut juste que tu mesures que ce n'est pas anodin,
Il ne s'agit pas seulement de pimenter le quotidien,
Bambi, pauvre créature, tu ne vois pas à quel point,
Il s'agit, non pas d'un plaisir intense, c'est un peu vain,
Mais de quelque chose d'irrémédiablement intime ?

Bloody Mary ne sait pas jusqu'où cette décision va les mener - il a laissé Bambi la prendre pour eux deux —, s'ils vont réellement s'entendre sur ce nouveau chemin — peut-être que ça ne marchera pas, l'espère-t-il au fond ? -, son esprit était trop confus pour établir un plan cohérent. Néanmoins, en dépit de l'alcool, il se façonne, une personnalité taillée sur mesure. Lorsque Bambi émet l'idée de continuer ailleurs, sa grande paume frappa le comptoir. Peu à peu, il change, mute, son attitude corporelle se transforme. Il se tient plus droit, menton légèrement relevé pour fixé Bambi le plus haut possible, lui donner la sensation qu'il est une proie. Le chasseur a beau être un épouvantail délicat, il transpire d'une virilité que Bambi ne lui a jamais vue. Les épaules élargies par sa posture (on gonfle la poitrine, on se grandit), les doigts légèrement écartés (les phalanges semblent plus épaisses), et la voix, grave, sensuelle comme une contrebasse (légèrement enrouée à cause de la cigarette, et de l'alcool), Bloody Mary tonne :

« Sur le comptoir. Maintenant. »

Ses yeux sont ceux d'un rapace, qui prennent en chasse un petit animal. Aussitôt, Bloody Mary s'écarte, et met une distance de sécurité entre eux. Il continue d'observer, les réactions de Bambi, ce que son langage non verbal dévoile de lui, l'angoisse éventuelle, l'excitation ; tous les détails sont des indications pour savoir, si oui ou non, il va dans la bonne direction. Il est assuré, après tout, son travail consistait à ça, autrefois (une manière de reprendre les droits, sur ce corps, qu'Il a bafoué).

« Ce n'est pas terminé, Bambi, vibre Bloody Mary. Les règles ne sont pas toutes fixées. »

Sa voix est sans appel, tandis qu'il retrousse ses manches jusqu'à ses avant-bras. Toujours dans l'optique de paraître plus masculin, toujours pour s'habiller du rôle de Maître. Tout en parlant, il défait la ceinture à son pantalon :

« Quand je m'adresse à toi, tu me regardes dans les yeux. Lorsque je te pose une question, tu réponds : Oui Bloody Mary. »

Pas besoin de vouvoiement et de tous les artifices qu'une relation de la sorte impose, il y va doucement. La ceinture pend dans sa main, il fixe Bambi. Il ne le frappera pas pour cette première fois, il ne sait pas ce qu'il peut supporter, et il se refuse à lui infliger des sévices qui resteront gravés dans son crâne. Sa main caresse le cuir, ses phalanges ressortent et donnent une sensation de puissance à ses doigts. Lentement, en faisant gémir le cuir, il enroule la ceinture autour de sa paume.

La ceinture est juste là pour impressionner.

« C'est moi qui donne les ordres, lui rappelle Bloody Mary en fixant un oeil féroce dans le sien, alors qu'il tend la ceinture entre ses deux mains, juste dessus de sa poitrine. Ne t'avise pas à me contrarier, sinon, tu seras puni. C'est compris ? Rappelle-moi le Safeword. »

Il le connait : rouge, comme ses cheveux peut-être ? Mais c'est important de le redire dans cette nouvelle scène.

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

Sa main contre le bois. L'écho du choc contre sa paume. Bambi sursaute, malgré lui. Il s'en veut immédiatement : c'était prévisible. Il l'a demandé. Ses yeux parcourent la silhouette immense de Bloody Mary. Jamais il ne l'a vu.e comme ça. C'est comme s'il n'avait enregistré leur différence de taille – à quel point il a l'air fragile dans ses bras, une brindille à manier comme bon lui semble. Vulnérable. Voilà ce qu'il est.

Et jusqu'à quel point ?
Il veut savoir.

Lentement, mais pas assez pour être arrogant, il revient sur ses pas. Du bout de son index et majeur, il sent la fibre noueuse du bois. Supportant le regard sulfureux de Bloody Mary, il reprend sa place, assis sur le comptoir. De son perchoir, il observe l'autre rouler ses manches, puis défaire sa ceinture. Un sourcil s'arque, interrogateur. Qu'est-ce qu'iel compte faire avec ça ? Il voudrait l'interroger, l'observer jouer avec le cuir – mais les ordres sont différents, monopolisent toute son attention.

Ses yeux captifs de ses yeux.
Son corps possédé par sa voix.
Il sent son cœur battre un peu plus vite.

« Oui, Bloody Mary. »

Sa voix basse, émue, mais claire. Inconsciemment, un sourire flotte sur ses lèvres – il a toujours eu du mal à garder son sérieux, Bambi, prenant toujours le jeu un peu trop au pied de la lettre. Mais il fait des efforts, il faut le croire. Sauf que ça lui prend déjà toute sa force pour supporter le regard de Bloody Mary – cette énergie qui lui donne envie à la fois de se recroqueviller sur lui-même que de s'abandonner, totalement.

« Le safeword est rouge. »

Le prononcer le rassure.
C'est qu'un jeu,
il fait semblant
de ne pas avoir le dernier mot
il fait semblant
d'être si petit et frêle
fait-il semblant
d'être aussi faible ?

Et les paupières flanchent, se referment un instant.
Et maintenant quoi, Bloody Mary ?
Qu'est-ce qu'il l'attend ?

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « My heart's a graveyard, baby
And to evil we make love
On our passion's killing floor
In my arms, you won't sleep safely
And of lust we are reborn
On our passion's killing floor »

( H.I.M → Passion's Killing Floor )
Bloody Mary était avant tout un acteur,
Des unes, il se faisait à volonté la soeur,
Des autres, il devenait l'amant de coeur,
Le valet qui soupire, la belle dont l'heure
Fini par arriver, offrant là toutes ses saveurs.

Et pour Bambi, Bloody Mary se faisait dominateur. Sa posture restait droite, son regard décortiquait les expressions du jeune homme. Ses doigts caressaient le cuir de la ceinture, appréciant là toutes ses aspérités. Il adorait le cuir. Bien plus que la soie, bien plus que le satin. Le cuir, c'était une sensation de pouvoir intense, qui roule sur sa peau délicate. C'était une matière pleine de noblesse, loin du latex qu'il ne supportait pas. Bloody Mary aimait les belles pièces, des chaussures aux talons gigantesques, aux corsets dont il se faisait autrefois prisonnier. Le cuir, c'était une gourmandise à part, une matière d'homme, qu'il aimait s'approprier. Un objet de luxe entre ses doigts graciles, voilà pourquoi il prend du temps. Les souvenirs remontent, l'alcool lui rappelle les étoiles, les plaisirs interdits, les coups. Il avait adoré les chats à neuf queues, il avait aimé les cravaches, mais il détestait les fausses menottes ; il leur préférait celles en métal, qui sonnaient vrai, lorsqu'il les refermait sur ses partenaires de jeu.

« Qu'est-ce qui t'amuses, Bambi ? »

Sa voix claqua dans la librairie, autoritaire et grave. Bloody Mary plissa les yeux sur Bambi, un éclat de fauve dans ses pupilles délavées. Il se concentrait sur lui, il cherchait à fuir la confusion que le vin faisait naître dans sa tête. C'est qu'elle tourne, et tourne, et tourne ! C'est que des idées folles le traversent, transpercent ses côtes. Mais Bloody Mary a l'habitude,

L'alcool c'est son amie de solitude,
Celle qui éloigne les inquiétudes,
Celle qui l'abreuve d'euphorie,
Celle qui éloigne la mélancolie.

Aah... Ma douleur, tiens-toi plus tranquille ; tu attendais le soir, il descend, le voici. Le soir est un amas de cheveux blonds, prétendu sage, qui sourit. Et quand Bloody Mary marche vers Bambi, c'est en faisant claquer ses chaussures au sol. La ceinture toujours tendue entre ses deux mains, il la passa dans la nuque de Bambi. D'un mouvement sec, il le rapprocha de lui. Il attend, il fixe, fouille, les peurs, l'excitation - malgré tout, il ne veut pas lui faire mal. Et il se penche, un peu, ravive l'espoir d'un baiser, alors qu'il fait choir :

« Qu'est-ce qui te fait rire, hein ? Est-ce que je t'ai donné la permission ? »

Et sa main relâcha la ceinture, la boucle s'échoua mollement contre le bras de Bambi. Bloody Mary haussa un sourcil, il recula d'un pas, faisant glisser contre le cou du jeune homme la ceinture de cuir, comme un serpent qui passe sensuellement contre la peau, le long du corps avant de rejoindre son maître. Un mètre de distance entre eux, la ceinture pendant dans le vide. Bloody Mary fixe Bambi et lui ordonne :

« Réponds, cesse de sourire, et regarde-moi. »

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

Bambi ne se rend compte de son erreur que trop tard. La question le prend de court. Son sourire fond, alors qu'il cherche une réponse – ou un éclaircissement – mais ça ne vient pas. Et pendant ce temps-là, Bloody Mary s'approche de lui et ses pupilles s'agrandissent.

La suite, il ne la comprend pas trop – comment la ceinture s'est retrouvée sous sa nuque, comment il s'est retrouvé près, si près des lèvres de Bloody Mary. Sa cage thoracique se soulève à la recherche de son souffle. Si près de lui, il est sûr que l'autre peut sentir les battements frénétiques de son cœur. Le cuir frotte la base de ses cheveux et il arrive à peine à formuler une excuse. Son premier réflexe serait de se défendre verbalement, mais il y a la prestance, la puissance de Bloody Mary qui lui fait comprendre qu'aucun mot ne pourra le racheter, effacer l'injure.

Alors il abandonne, lui donne ce qu'il pense qu'iel veut.

« Non, Bloody Mary, j-je ne sais pas… »

Ce n'est pas suffisant. La voix impérieuse provient de l'intérieur de lui. Son cou hypersensible par le passage de la ceinture le démange. Il ferme les yeux, tente de se recomposer. Il en oublie presque que c'est un jeu, investi dans la performance. La détresse qu'il ressent, est-ce bien la sienne ou est-ce qu'il ne la simule pas pour se plier au scénario ? Les lignes commencent à se confondre, mais il se tient encore la tête au-dessus de l'eau. Pas tout à fait submergé, il se souvient de ce qu'il devrait dire, ce qui lui apportera peut-être ce qu'il souhaite si désespérément.

« Pardon, pardonne-moi Bloody Mary. »

Et derrière ses longs cils, il lui jette un regard plus évocateur encore que ses mots.
Laisse moi me racheter.

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « My heart's a graveyard, baby
And to evil we make love
On our passion's killing floor
In my arms, you won't sleep safely
And of lust we are reborn
On our passion's killing floor »

( H.I.M → Passion's Killing Floor )
Fier de son effet, c'est de justesse que Bloody Mary retient un sourire. Le pire ? Ce serait de contenter Bambi, trop vite, tandis qu'il façonne dans son crâne, les prémices du jeu. Bien sûr, l'alcool lui brûle la gorge, lui fait voir des étoiles là où n'y a que du papier, et lui offre un ensemble de possibilités. La ceinture pend d'un côté, le long de sa jambe, un serpent de cuir qui attend les ordres de son maître. Bloody Mary connait bien des façons de se faire amant, son rôle se positionne un peu mieux, se façonne, se forme, selon les réactions que Bambi lui donne. Son masque est sur-mesure. Quand Bambi s'excuse, Bloody Mary fronce les sourcils.

Son regard aux pupilles délavées,
Ne se détache pas de sa proie,
C'est qu'il se plait à examiner,
Epier, fixer, cet abandon de soi
Qu'il va pousser chez Bambi.

Bloody Mary ferma les yeux, il prit une profonde inspiration. Sa poitrine se releva, ses épaules semblent s'élargir, sous le poids des mots qu'il va dire. Et lorsqu'il les souffle, c'est avec fermeté, dans laquelle, on peut déceler une satisfaction tendre :

« Bon garçon. »

Avec son accent irlandais, qui appuie sur la fin du mot, rend chaque syllabe plus caressante, et nonchalante, lorsqu'elles remontent le long de sa gorge. Ses doigts jouent avec la ceinture, laissent supposer un millier de caresses que Bambi pourrait lui jalouser. Il marche, il occupe l'espace, tel un acteur sur scène, qui captive son public, le fait sien. On ne possède pas Bloody Mary, c'est lui qui vous possède.

N'est-ce pas ça, qui se passe, Bambi ?
De ses yeux clairs, tu ne peux plus
Te soustraire, c'est toi qui l'as voulu
Ce jeu, ces règles, ce Bloody Mary

Qui voilà, aussi grand, aussi gracile que peut l'être un épouvantail, se dresse devant toi. Il ne dit rien, s'abandonne dans un silence, où chaque émotion était décortiquée. Rien n'échappe à son esprit aviné, tandis qu'il reprend la parole. D'abord, il désigne du menton la figure de Bambi, et gronde :

« Attache tes cheveux correctement. »

Quoiqu'il ait envie de l'empoigner par ce rideau doré, ce sera plus pratique, estime-t-il. L'alcool tape dans ses tempes, il penche la tête sur le côté. Il attend, il observe, puis il ajoute :

« Enlève ton haut. »

Puis il détache son regard de Bambi, il fouille la pièce, il cherche une chaise qu'il tire au centre. Il s'y assoit, son attitude corporelle est celle d'un autre. Si d'habitude, il croise les jambes, se cambre un peu, féminin... il est tout autre. Un bras sur le dossier de la chaise, il se tient en carré ; son mollet droit se retrouve sur le genou gauche. Sur sa cuisse, il abandonne la ceinture pour l'instant, avant de finalement reposer ses yeux sur Bambi, lui fait comprendre qu'il doit mériter son attention.

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

Les mots provoquent un frisson tout le long de son dos. Bon garçon. Alors c'est que Bambi a réussi à lae contenter, il est parvenu à deviner la bonne réponse. Il pourrait s'y faire – c'est presque mécanique : oui, s'il-te-plait, plus, ce n'est pas si différent de mots qu'il a prononcé dans l'extase pour les exciter tous les deux. La nuance, c'est qu'il les pense vraiment, qu'ils habitent non pas que sa bouche, mais tout son corps en cruel manque de toucher.

Et c'est ce qui le trouble,
incertain d'aimer cette vulnérabilité véritable.
Mais obnubilé par ce que cela lui fait vivre,
il oublie tout le reste
dont le vide dans sa poitrine.

Les yeux ne lâchent pas la figure de Bloody Mary. Iel marche dans la pièce comme si elle lui appartenait. La ceinture entre ses doigts, il tente de ne pas trop la regarder : ses idées partent en délire en entendant le moindre crissement, c'est déjà amplement suffisant. Il doit se concentrer, concentrer sur Bloody Mary, sa figure, sa prestance et ses mots. Refusant de manquer un instant du spectacle, ou pire de rater sa réplique. Il attend, sage, les prochaines indications.

Attacher ses cheveux. Correctement. Bambi réprime un sourire avant qu'il n'arrive, et cherche un élastique. Jamais il ne remerciera autant sa mauvaise habitude de laisser traîner ces choses un peu partout. Sous un cahier laissé ouvert, il en trouve un qu'il fait glisser le long de son poignet. Ses mains gantées plongent aussitôt dans sa crinière qu'elles soulèvent. Les doigts vont chercher les mèches rebelles qu'il connait par cœur, par l'habitude, et les ramènent parmi les autres. Nuque exposée, bras un peu au-dessus de la tête, il sait à peu près l'image qu'il projette. Il espère que ça lui plait.

Le même jeu recommence quand Bloody Mary lui demande de retirer son chandail. Bambi fait taire l'étincelle dans ses yeux en les fermant une seconde. Les bras croisés à la base de son chandail, il le soulève et joue de l'image qu'il projette. Si Bloody Mary surjoue la masculinité, Bambi lui donne dans les limites de la féminité. Son dos s'arque, trace une courbe légère là où il n'y en a pas. Silhouette gracile, il a appris à la mettre à son avantage.

Et puis son regard croise celui de Bloody Mary. Impérieux, exigeant. Il croit y lire la suite, ce qu'iel veut. Mais un doute flotte dans son esprit. Ne serait-ce pas briser les règles de leur jeu ? Peut-être trop confiant, il décide de sortir de son rôle pour redevenir un peu plus Bambi – Bambi qui ose, qui prend les devants.

Il se laisse glisser du comptoir. Le dos droit, il s'avance, lentement. À la hauteur de Bloody Mary, il se met à genoux. Ose appuyer ses avant-bras sur sa jambe. Sa tête y repose, tranquille, tandis qu'il sonde les yeux de Bloody Mary.

Cela est-il assez pour mériter son attention ?

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « My heart's a graveyard, baby
And to evil we make love
On our passion's killing floor
In my arms, you won't sleep safely
And of lust we are reborn
On our passion's killing floor »

( H.I.M → Passion's Killing Floor )
C'est Bambi qui finit par venir à lui,
Tandis qu'il fixe, en silence, Bambi
Qui s'est mis à genoux, devant lui.
Bloody Mary contracte la mâchoire,
Puis il laissa un soupir choir.

Il va devoir le reprendre, mais ce n'est pas grave. Avec Bambi, il se montre plus doux, moins brutal qu'avec ses clients. Il s'adapte, et ne veut pas le blesser — c'est une promesse, qui tourne et tourne dans sa tête. Il glisse les doigts dans son cou, il lui attrape le menton et le force à relever le visage vers le sien. Bloody Mary se penche à peine, il maintient simplement dans une position inconfortable. Il glisse les doigts dans les cheveux, il joue avec l'élastique, il vérifie que tout est en ordre. Puis, il fronce les sourcils.

Le silence vaut plus que les mots,
N'est-ce pas, joli Bambi ?
Ne crains-tu pas davantage, pauvre sot
Ce que le silence de Bloody Mary ne dit ?

Il le relâcha soudain, aucun contact physique, il se redressa même, montrant là qu'il ne veut pas être approché. D'ordinaire, d'un contact non désiré, il se serait crispé, il aurait réfléchi à comment y répondre, la sensation de danger — constante — était plus puissante que la sensualité. Néanmoins, Bloody Mary était le maître de la situation, et les états de Bambi avaient plus d'importance que ses angoisses internes.

Il aime cette fragilité que Bambi renvoie,
Comme en écho à la sienne, malgré tout.
Mais si gracile est Bloody Mary, ce qu'on voit
Est uniquement ce qu'il veut montrer, ou
Ce qu'il se refuse à exhiber.

Au bout d'un moment, Bloody Mary darde un regard assassin sur sa proie. Ses yeux dénoncent le travers de Bambi, c'est peut-être pire que la parole. Et sa voix tonne :

« Est-ce que je t'ai ordonné de venir ici ? Non. »

Le geste n'était pas non plus déprécié, mais son rôle de Maître était d'éduquer la biche. Il lui désigna un endroit dans la librairie, à au moins un mètre de distance de lui. Et il ordonne :

« Tu te mets là, à genoux. »

Bloody Mary caresse de nouveau la ceinture, il y emmêle ses doigts, laisse la boucle cliqueter contre sa cuisse. Il lui donne bien plus d'attention qu'à Bambi, peut-être que provoquer de la jalousie est son but, peut-être préfère-t-il le contact du cuir contre sa peau ; son expression est insondable.

« Tes mains sur les cuisses, les paumes tournées vers le plafond. Tu n'as pas attendu l'ordre avant de venir, et pour ça, Bambi, tu vas être puni. »

Et Bloody Mary sait qu'il n'a pas besoin de frapper, de crier, il connait Bambi et sa faim d'affection, de contact. Il sait que sans le chandail pour couvrir sa peau, cette position deviendra inconfortable, il aura froid, il aura envie de bouger.

« Et tu vas rester immobile, ainsi, jusqu'à ce que je prenne une décision. »

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

Bambi supporte son regard pesant et son soupir d'autant plus lourd. Quoi, iel n'aime pas ça ? Docile, il lae laisse prendre son menton, lui imposer la pose même si elle lui est particulièrement inconfortable. Dans ses yeux, une seule question : quoi maintenant ?

La suite est loin de celle qu'il a imaginée. Bloody Mary se redresse, l'abandonne assis sur ses talons. Et quelque chose ne passe pas – il n'arrive pas à nommer quoi. Il ressent la distance comme un froid, les gestes comme un rejet, un dédain de sa personne. Et ce regard, que doit-il y comprendre ? Avant même que les mots lui viennent, il sent son corps se refroidir, ses traits se tirer, le masque tomber.

Et quand Bloody Mary lui donne ses commandements, quelque chose casse chez Bambi.
Mais pas comme il s'y attendait.

« Holy fuck t'es sérieux là ? »

La frustration perce dans sa voix. Toute cette situation est complètement ridicule. Bloody Mary veut le punir comme un écolier ? Désolé, il n'en est pas un et il ne supportera pas ce genre d'humiliation sans rien en retour. À nouveau sur ses deux pieds, bien campé au sol, il s'adresse à l'autre, d'égal à égal.

« Je t'ai dit que j'avais envie de baiser, pas de jouer à la poupée. »

Il fait un geste quelconque vers l'endroit où il aurait dû s'agenouiller, docilement, dans de recroiser ses bras autour de son torse. Début octobre, il fait frais, le chauffage post-apocalyptique n'est pas super. Il lui tourne le dos, à la recherche de son chandail, mais il s'arrête dans ses pas pour se retourner vers l'autre et lui poser une question rude, mais sincère :

« Est-ce que ça t'excite au moins ? Est-ce que c'est ça ton trip, manipuler les gens comme des marionnettes à trois mètres de distance ? Parce que pas moi. »

Et il darde sur ellui un regard froid, mais qui laisse deviner la tempête sous ses glaces.

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « My heart's a graveyard, baby
And to evil we make love
On our passion's killing floor
In my arms, you won't sleep safely
And of lust we are reborn
On our passion's killing floor »

( H.I.M → Passion's Killing Floor )
Et ça ne passe pas ? De quoi lui arracher, un léger rire, discret. Bloody Mary roula des yeux, il observa la pièce, puis Bambi qui se rhabille. Il sent une forme de fatigue envahir ses épaules, la lassitude que l'alcool n'efface pas vraiment. Il écoute, son expression se ferme, et il prend une partie de la frustration avec une pupille d'autant plus glaciale. Au final, Bloody Mary ne répond pas, et se contente de se rallumer une cigarette. Il reste dans sa position, en carré, les manches remontées jusqu'au coude. L'oeil qu'il pose sur Bambi, dissimulé sous ses boucles rousses, est insondable.

« Tu as voulu ça, lui rappela-t-il d'une voix toujours aussi grave et mesurée. Le BDSM, ce n'est pas qu'un jeu qui fait mouiller la ménagère de cinquante ans. Ce n'est pas des menottes en fourrure, ce n'est pas qu'un contrat. Là, ce que tu je t'ai demandé de faire, ce n'est que les bases. C'est une position que t'es censé tenir devant la personne qui te domine, qu'importe le nom que tu lui donnes. Ca fait partie de l'éducation, et je ne parle pas de consentement. »

Bloody Mary se redressa, peut-être était-il blessé, peut-être était-il juste claqué, ou ivre. Peut-être que l'agacement dans sa posture était feint. Dans tous les cas, il penche la tête sur le côté. Il lui faut du contrôle, sur les émotions, les pensées alcoolisées qui dansent et s'élancent. Il reste dans son rôle, mais ce que Bambi lui envoie dans la gueule, lui donne ces sentiments-là, trop humain.

« Tu es juste vexé. »

Déclara Bloody Mary en tirant sur sa cigarette.

« Tu es juste vexé, parce que je n'ai pas répondu à ta demande d'attention. Tu es vexé, parce que ce n'est pas ce que tu imaginais. »

C'est qu'il commence à le connaître, Bambi, malgré la froide indifférence dont il fait preuve, lorsqu'il finit et prend la fuite. Bloody Mary a envie de hurler, laisser la rage exploser, lui renvoyer que c'est lui qui l'a voulu, ce petit jeu. Qu'il devrait arrêter de se foutre de sa gueule.

D'espérer alors qu'il a été clair.

Mais Bloody Mary prend sur lui, ne dévoile rien sur son ressentiment. Ses yeux sont un peu tristes, sans doute parce que l'alcool ne lui permet pas de tout dissimuler. Il se contient.

Péniblement.
Mais il se contient.

C'est qu'ils pourraient fuser dans l'air, les mots, éclater comme des bombes dans la petite librairie, fracasser l'égo de Bambi, faire mal. Il pourrait en dire trop, par sa rage, par sa propre frustration — se faire traiter de manipulateur, alors qu'il s'est juste plié à sa volonté, vraiment ?

Mais Bloody Mary gonfle la poitrine
Il expire doucement par les narines,
Tandis que ses poumons se gorgent de nicotine.

Et il ne dit rien, oh, il parle, mais tout ce qu'il dit n'a rien à voir avec ce qu'il ressent.

« Et tu as oublié le safeword, là, je suis censé rester à mon rôle, et punir ton arrogance. »

Il pense : ne te fous pas de moi, tu te demandes si ça m'excite, parce que t'es vexé, mais à aucun moment tu t'es sincèrement posé la question. Et il garde, pour lui, maître de ses émotions.

« Et je ne te forcerai pas, rappela Bloody Mary. J'avais juste envie de te regarder, et commencer doucement, sans te contraindre, ni en mouvement, ni en parole, ni avec la vue. »

Bloody Mary ferma les yeux, un léger soupir passe à travers ses lèvres pincées.

« Il s'agit avant tout de discipline, vibra-t-il en reprenant une bouffée de clope, il pense : ce que tu voulais, c'était un prince charmant, et t'es vexé que j'en sois pas un. Il reprend : ça ne fonctionnera pas. Tant pis. »

Haussement d'épaules, retour à l'indifférence.

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

La froideur du vêtement se devine sous ses mains gantées. Bambi l'enfile, réticent. Sans surprise, il ne lui apporte pas le réconfort qu'il lui espérait – la barrière qui le protègerait de l'air tendu entre eux, des mots blessants qui s'échangent, de la vérité qui le blesse. Vexé, oui il est vexé. Le pourquoi demeure sans réponse, décide-t-il. Pas prêt à descendre au fond de lui-même, pas prêt à la concéder à Bloody Mary des secrets qu'il ne peut se révéler à lui-même, pas prêt à montrer au grand jour le vide qui se creuse, encore, dans ses entrailles.

Il croise les bras comme si la plaie pourrait se refermer d'elle-même. Ou peut-être est-ce pour s'empêcher de vider tout ce qu'il a sur le cœur. Son corps tremble, il voudrait lui ordonner de cesser, maintenant. Alors il tourne en rond, peut-être que ce sera moins apparent.

Et il écoute l'autre lui faire des remontrances comme l'ado insignifiant devant son professeur. Ça va, il a merdé, il sait, pas la peine de faire tout un plat. D'un pivot sur les talons, la rage se transforme mépris. Il écarte les bras en croix avant de les laisser tomber.

« Rouge. Au repos, soldat. »

Content ? Un soupir sort de sa poitrine. Fuck pourquoi il est comme ça ? Quand est-ce est-il passé à la détestation de cette figure forte, masculine, caricaturale ? Il retourne au comptoir, y appuie ses coudes. Sa tête s'enfonce entre ses mains. Du calme. Du noir derrière ses paupières. Du calme. Et un murmure :

« Ça ne fonctionnera pas, t'as raison. »
Ça n'a jamais fonctionné, de toute façon. Que cherche-t-il en Bloody Mary ? Qu'a-t-il vu dans ses yeux lorsque sa main a appuyé sur son cou qui lui a donné l'espoir, peut-être, que ce serait différent ?

La distance demeure, insurmontable.

« Qu'est-ce que tu veux ? J'ai parait-il des goûts de ménagère de cinquante ans, et peut-être qu'elles me plaisent les menottes en fourrure. Je manque probablement la sophistication, l'intellect pour le BDSM, le vrai. »

D'ailleurs n'est-ce pas la première fois qu'ils mettent le mot, exact, sur ce qui devait se passer entre eux ? Une main se loge derrière sa nuque, son regard se perd dans le vide. Bloody Mary dit qu'iel avait juste envie de le regarder. Est-ce vrai ? L'ont-ils eu, ce moment de complicité, de désir mutuel ? Ou s'est-il éteint à la seconde où Bambi a murmuré ce pauvre safeword ? Ses paupières papillonnent, chassent un surplus d'eau qui sent monter, et qu'il noie aussitôt. Sa tête se tourne en sa direction. Il laisse passer trois secondes avant de demander :

« Pourquoi es-tu venu.e me trouver, ce soir, au juste ? »

cactus

résumé de la mort qui tue:

After All « My heart's a graveyard, baby
And to evil we make love
On our passion's killing floor
In my arms, you won't sleep safely
And of lust we are reborn
On our passion's killing floor »

( H.I.M → Passion's Killing Floor )
Pourquoi rendait-il les choses aussi compliquées ? Pourquoi la douleur ne s'arrêtait pas ? Une minute, juste une minute, c'était tout ce qu'il réclamait. C'est à peine s'il brise le masque, un haussement de sourcil parfois, témoignant de la colère. Qui gonfle, ronge, chaque pensée, se fait parasite dans son cerveau baigné dans l'éthanol.

Bloody Mary se referme, à double tour.
Les émotions hurlent, mais il reste sourd
A ces élans, ces douleurs, ces rancoeurs
Qui se tordent, en lui, ce n'est plus l'heure
D'éprouver.

Et il préfère tout réprouver, la cigarette n'était qu'un prétexte pour s'occuper. À chaque fois qu'il va craquer, il réplique en prenant une bouffée. La nicotine, c'était un pansement sur la poitrine, qui retient la fuite. Si Diogène l'avait trouvé plein d'émotion, il ne s'était pas douté à quel point, les passions le déchiraient. Il se doutait encore moins de toute la férocité, dont Bloody Mary faisait preuve pour tout garder.

« Tu as voulu essayer, répéta Bloody Mary, j'ai fait ce que tu m'as demandé. Les fantasmes sont des choses étranges, et le “vrai” BDSM, ce n'est pas aussi romantique, pas comme t'es venu le chercher. Il n'est pas que question de tensions sexuelles, c'est avant tout dans la tête. Et sois honnête, Bambi. Ca ne t'a pas plu parce que tu voulais de l'affection, pas parce que ça ne te fait pas bander. T'as juste des préjugés sur ces pratiques. Si... »

Bloody Mary inspira, profondément, et s'arrêta là. En vérité, il était sur le point d'expliquer, les rapports sexuels et de domination qu'il avait échangés contre de l'argent. Si Bambi avait été l'un de ses clients, il l'aurait sans doute frappé pour avoir dérogé aux règles.

Mais est-ce que leur relation est si différente ?
Bloody Mary s'est simplement plié à sa volonté,
Probablement pour se terrer, se cacher sans se dévoiler.
Et la question de Bambi, rappelle ses émotions méfiantes.

Il se tend, il reprend une autre bouffée de cigarette. Son coeur se tord, son coeur lui fait mal. Les élans de violence lui retournent l'estomac, il pense savoir ce que Bambi attend comme réponse. Peut-être veut-il entendre, qu'il était venu spécialement pour lui, peut-être ne le voit-il pas comme il est véritablement. Mais ce n'est pas grave, personne ne voit Bloody Mary avec exactitude. Le reflet est toujours trouble ; c'est volontaire.

Bloody Mary pourrait répondre la vérité, il a besoin de fuir cette mélancolie, la dysphorie, qui rendent toutes ses pensées noires. Lorsqu'il ne boit pas, il songe à ce que ça ferait, de clamser. Il ne manquerait à personne, et personne ne lui manquerait.

(Tu sais que c'est faux, Terrence,
Tu sais ce que tu veux, dans cette errance,
Retourner à Dublin, embrasser Fredda
Et toutes les autres, retrouver ton foyer.
Tu sais, celui que tu as abandonné ?)

Et jamais Bloody Mary ne se montrera vulnérable, encore moins face à un homme. C'est prendre le risque d'être blessé — encore -, c'est prendre le risque de [...] Alors Bloody Mary réplique :

« Je passais dans le coin, j'ai vu ta librairie, et je suis rentré. »

Et en coinçant la cigarette dans sa bouche, il baissa les manches sur ses avant-bras ; le jeu était terminé. Seul subsiste le dégoût au fond de la gorge. Il sait que Bambi sera déçu.

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:

Bloody Mary & Bambi
After All
Octobre

Immobile, Bambi reçoit les mots de Bloody Mary. Durs, accusateurs. Déplacés décide-t-il en roulant des yeux. Et puis quoi s'il l'a voulu et qu'il a changé d'idée ? Est-il criminel pour autant ? Il ne voit pas en quoi sa réaction a été violente. Ne se doute même pas de ce qui se passe dans l'esprit de Bloody Mary, tout ce qu'iel doit contenir pour ne pas exploser.

À vrai dire, il s'en fout, trop centré sur lui-même pour voir, sentir le mal qui se trame entre eux. Trop occupé à se maintenir, ne pas laisser voir la plaie à vif et surtout, surtout, contenir la nervosité que ça, peu importe ce que c'était, a provoqué. Mais l'autre le teste il le jure. Iel ose lui dire ce qui le fait bander ou non, ose tout remettre sur le dos de l'affection et son manque. Va-t-iel arrêter avec ce mot-là ? Il le jure, il sent sa migraine reprendre.

Puis y'a l'insulte, ultime, qui
tombe
le blesse
l'abaisse.

Un soupir lui échappe. Les yeux se ferment, les lèvres se tordent en un sourire impressionné par l'effronterie.

« Wow. C'est comme ça, je vois. »

L'amertume dans chaque syllabe. Alors il est le seul à avoir cru. Ces flirts inutiles ne voulaient rien dire. Même pas l'ombre d'un désir. C'est lui qui a inventé tout ça. Qui se laisse allumer et qui allume. Provoque. Et qui en profite ? Ce n'est pourtant pas lui qui fuit dès que ses esprits lui reviennent. Pas lui qui initie ces danses sans fin, ces chansons et ces sortilèges.

Et ça lui revient, pourquoi à chaque fois seul dans le lit, il regrette se s'être laissé emporter dans ses bras de grand diable.

Bloody Mary, tu ternis son âme..

« Est-ce qu'un livre t'intéresse à tout hasard ? Quoique ce soit qui tombe dans tes goûts ? Que cherches-tu Bloody Mary et comment puis-je t'aider aujourd'hui ! »

Il lui fait face, un bras appuyé sur le comptoir, l'autre désignant le reste de la librairie d'un geste rageur.

Iel voulait entrer dans une librairie ?
Iel est mieux de se comporter comme s'iel n'était que là pour bouquiner !

cactus

résumé de la mort qui tue:

» overdrive. ((ft. Bloody Mary.))
» Bloody Mary <=> Calico
» Mx Sunshine // Bloody Mary
» Wati By Day || ft. Bloody Mary
» [01/11] we should be dancing in the sun (bloody mary)