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étouffer ces pulsions qui jouent avec mon âme ⊚ Cursed (end)

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Mum
Mère d'une grande famille
Mère d'une grande famille
Métier sous-chef + nounou.
Avatar corazon ϟ one piece + Heath Ledger.
Mum
Mum
Jeu 26 Nov - 20:41
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J'irai tout seul, tout seul, tout seul dans le calme Étouffer ces pulsions qui jouent avec mon âme J'entends crier le diable quand je dors J'entrevois toutes les failles quand je sors Essoufflé, j'ai coulé, j'ai coulé toutes mes larmes (J'ai mal au crâne Mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne)
Il avait fait une liste.

Une seule.

Une liste si longue.
Interminable.
Rayé les prénoms, les surnoms au fur et à mesure.
Lire et lire et lire et relire jusqu’à ne plus discerner les lettres.
Jusqu’à ne plus savoir garder les yeux ouverts.

Rayé les prénoms, les surnoms, jusqu’à ce qu’on y voit plus clair.
Jusqu’à ce que la liste soit bien plus courte. Peut-être y voir l’espoir tout au bout.
Il n’a pas dormi, Mum.
Il n’a pas dormi tant qu’ils n’étaient pas tous rentrés.
Et lorsque enfin, il a rayé le dernier prénom.
Il a dormi, tant, qu’il ne savait plus quel jour on était.
Ça lui allait. Il aurait préféré oublier. Il y a un sentiment confortable à se perdre dans les jours, dans les mois, à se laisser porter sans même s’en soucier. (Mais il sait très bien, Mum. Qu’il vaut mieux éviter. Qu’il vaut mieux rester les pieds sur terre. Qu’il vaut mieux regarder le calendrier. Sinon, comme en juillet, ça arrivera à nouveau…)

Il a menti. Il avait fait deux listes.
Sur la deuxième, il y avait tous les autres.
Il y avait toi.
Toi, Cursed.
Tu fais partie des derniers prénoms à rayer.

Les enfants demandent après toi, tu sais. Après tes histoires. Après tes aventures. Ils s’imaginent que derrière tous ses rêves qu’ils ont fait, ce même jour, tu auras une explication incroyable, tu auras la clé derrière ce nouveau mystère dans une aventure pleine de rebondissements.
(Écouter tes histoires est bien plus simple que de faire face à la réalité.
Surtout lorsqu’elle est trop cruelle. Comme en ce premier novembre dernier.)

Il y a un vide dans les couloirs. Dans les alentours du château.
Ton ombre dans le soleil.
Où es-tu.
Où es-tu.
Est-ce que toi aussi, tu as disparu ?
(Il refuse d’y penser.
Il a tant de raison d’y penser.
Mais au fond de la boîte de Pandore,
ne restait-il pas
l’espoir ?)

Alors. Mum est parti à ta recherche.
Tu aurais fait pareil, n’est-ce pas ?
Il est parti à ta recherche comme il a cherché les enfants, comme il a retracé tous les détails qu’il connaît pour savoir où chercher, pour se rapprocher de ta vie d’avant, pour réduire la zone. Retracé les chemins qu’on a parcouru ensemble. Retracé le peu que tu dis.
Qu’as-tu vécu rêvé, toi, Cursed ? Est-ce pour cela que tu n’es toujours pas revenu ?

Toi aussi, tu t’es coincé, dans ses images du passé rêves trop proche de la réalité ?

Il ne sait pas, Mum, combien de temps est passé depuis qu’il est parti du château pour toi. Les doigts sont glacés, le soleil caché derrière des nuages sombres, les jambes fatiguées. Il n’a pas assez dormi. Il ne dort jamais assez.
Mais il ne rentrera pas. Pas tant qu’il ne t’a pas retrouvé.
Il ne rentrera pas sans toi.

Il ne sait pas, Mum, combien de temps est passé depuis qu’il est parti du château pour toi. Mais il sait, il sait, il sait, il sait que c’est presque devenu trop de temps, trop tard quand il t’a enfin trouvé.
Il ne compte plus les minutes ou les heures.


Ce n’est plus qu’une question de secondes, pas vrai ?


Il n’ose pas. Mum n’ose pas.
Il n’ose pas imaginer.
Ce qu’il se serait passé.
S’il était.
Arrivé.
Cinq secondes plus tard.
C’est peu.
Et c’est si long en même temps.

Qu’est-ce que tu fais.
Cursed.
Cursed.
Cursed.
Qu’est-ce que tu fais.
Lâche.
Lâche ça.
Maintenant.

Tu dois savoir.
Non ?
Tu dois savoir à quel point.
C’est.
Dangereux.
De pointer une arme.
Encore plus.
Sur soi.
C’est.
Dangereux.
Cursed.
Cursed.
Tu n’as
pas
le droit.

« Cursed. »

Debout, là, dans la ferraille et les restes des vies d’avant.
Cursed. S’il avait hésité à s’approcher, s’il avait pris le temps d’admirer les ruines. S’il avait pris son temps.
Aurait-il entendu la détonation ?

Il.
Ne.
Veut pas.
Y penser.

Il n’ose pas s’approcher.
Comme une distance de sécurité.
Comme s’il avait peur qu’un pas de plus signe ton arrêt de mort.
Alors il reste.
Immobile.
Le regard rivé sur toi.
Calme.
Calme.
Calme.
Trop calme.
S’il te plaît.
S’il te plaît.

« Ne fais pas ça… »

Ne fais pas ça.
Tu n’as pas le droit.
Tu n’as pas le droit.


Résumé:
Cursed
Nain de Garde
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Ven 27 Nov - 0:56

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« All I ever wanted was a little peace and quiet
Just color in the lines, and you'll get it like they promise
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Et quand il se pencha vers elle pour cueillir un baiser, minuit sonna.
Et Cursed embrassa le néant.

Lorsqu'il sentit le froid du béton sur ses lèvres, Cursed rouvrit les yeux. Le rêve se volatilisa aussitôt, et autour de lui, il n'y avait que les décombres. C'était comme reprendre connaissance en plein milieu d'un corps éventré, décharné, dont les os avaient fini d'être lavés par la pluie et les vers. D'abord, Cursed ne comprit pas tout de suite ; son esprit peina à voir ce qu'il se trouvait. La nuit enveloppait sa silhouette, ses bras glacés lui rendaient la solitude. Il n'y avait plus de seins à sentir contre son torse, ni son souffle dans sa nuque, encore moins sa chevelure venant chatouiller sa peau. Ce qu'il y avait à côté de lui, ce n'était que le vide. L'abîme, le rien. Le rien, cette entité à part qu'il venait de baiser, ce rien qui creusait sa poitrine.

Lorsqu'il sentit le froid du béton sur ses lèvres, Cursed était en plein milieu de la carcasse de sa caravane. Dans la nuit froide de ce deux novembre, il était torse nu, en transe. Et enfin, lorsque son cerveau se fit fracasser par la réalité, ce fut le dernier clou de son cercueil ; sa raison se fit enfouir sous la terre. De ceux, présents cette nuit-là, autant d'âmes errantes baignées dans l'hallucination collective, ils racontèrent qu'un gémissement déchira le silence. Non pas un cri humain, mais la plainte longue, enrouée, d'un animal blessé qui se rend compte qu'il ne pourra plus marcher. Cela ne dura pas moins de dix secondes, mais ce fut d'une terrible souffrance. Cursed avait hurlé son nom, il avait refermé ses bras sur ce rien, et il avait cédé à la folie.

Dans ses rares moments de lucidités, luttant avec acharnement contre les démons du passé, il écrivait sa lettre d'une main tremblante. Et lorsque la démence s'échouait en lui, il relisait les lignes, incertain de ce qu'il y avait de vrai là-dedans. Son esprit tant de fois éprouvé par la guerre, harassé par des années à servir un pays qui l'avait jeté — comme sa mère, autrefois dans une poubelle —, explorait des millions de possibilités. Il crut qu'une force supérieure jouait avec lui, la rage explosait dans sa poitrine avec tant de virulence, que Cursed eut les phalanges arrachées et sanguinolentes. Il maudit Dieu et ses jeux cruels, il damna l'Amérique pour le mal qu'il portait en lui ; il supplia le Diable de lui rendre ce rêve, et il lui promit, à elle. Encore et encore, qu'il changerait et qu'il deviendrait un meilleur être humain.

La caravane, ce n'était pas plus grand qu'une pièce d'isolement — la même qu'il avait connu en détention pour mineurs —, c'était un univers restreint. C'était la prison de son âme, qui remuait les souvenirs, ces jours où il se réveillait avec elle contre son corps. Ces jours heureux, où Shaun devenait un être humain, à  part entière.

Cursed survivait, trois jours, peut-être plus, assis en tailleur et à se balancer d'avant en arrière. Isolé du reste du monde, en cage dans son crâne, il songea un instant que ce n'était plus la peine. Des soirées sans elle, ça ne valait pas la peine d'être vécu. Et puis, cette idée, terrible ! Elle se fit une place dans son chagrin, elle devint de plus en plus forte, elle grossit comme une tumeur. Et avant même qu'il ne puisse se reprendre, elle avait déjà empoisonné toute sa raison.  

Cette fois-ci, n'oublie pas le cran de sécurité.

Alors quand une voix tonna, Cursed crut qu'il s'agissait d'un mort-vivant. Il était dos à Mum, assis en tailleurs. La tête rentrée dans les épaules, il exposait son dos recouvert de tatouages et de scarifications ; ces stigmates qu'il portait avec autant de fierté que de honte. Sa langue était pâteuse, son souffle fébrile. La main sur son Beretta 92 tremblait, et le canon enfoncé sur sa tempe de gauche était moite. L'on ne sait pas depuis exactement combien de temps Cursed était ainsi.

Cette fois-ci, Cursed avait pensé à enlever le cran de sécurité.

Il suffirait de le surprendre pour que son doigt appuie sur la gâchette, ça pourrait être un accident idiot. Aussi idiot que d'embrasser le béton froid et sale, en croyant que sa fiancée lui donnerait une bonne nouvelle.

Pourtant, Cursed a cette vague sensation de calme ; il songe que c'est la bonne décision. Si seulement ! Si seulement cette voix fatiguée, venue depuis les rivages de la mort, ne l'avait pas tiré de cette tranquillité. Si seulement, Mum ne lui avait pas donné cet ordre, si seulement, Cursed n'y avait perçu la douleur.

Son visage était fermé, ses joues creusées par des larmes taries, ses yeux rouges de rage et de peine. Alors Cursed serra la mâchoire, il n’offrit à Mum rien d'autre que son silence ; les mots formaient une boule dans sa gorge. Une autre forme de cancer.

Ne fais pas ça.
Oui, n'oublie pas le cran de sécurité, ducon, et tire.

Il ferme les yeux, et il s'imagine, la balle traverser sa tempe. Il ferme les yeux, et il voit, toutes ces fois où il a achevé quelqu'un d'une balle dans la tête. Le crâne qui explose, les éclats qui volent, le sang qui s'étale dans une traînée écarlate, la cervelle qui cuit au soleil de l'Afghanistan.

Cursed, il se souvient d'avoir pointé une arme sur quelqu'un. D'entendre l'ordre qui grésille dans son oreillette : élimine-le.

Et lui qui songe : ne fais pas ça.

Alors qu'est-ce qu'il était censé faire, hein ? Tu vas dire quoi, Mum ? Tu crois sauver cet animal-là ?


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Ven 27 Nov - 16:38
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J'irai tout seul, tout seul, tout seul dans le calme Étouffer ces pulsions qui jouent avec mon âme J'entends crier le diable quand je dors J'entrevois toutes les failles quand je sors Essoufflé, j'ai coulé, j'ai coulé toutes mes larmes (J'ai mal au crâne Mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne)
C’est étouffant.
Le ferraille méconnaissable et les éclats de verre qui crissent sous la semelle. Les débris de ta vie étalés à ses pieds. Ton corps qui lui tourne le dos. Ton silence.
Et cette arme pointée sur ta tempe.
Tout est tellement étouffant.
Et Mum
suffoque
suffoque⠀⠀
suffoque.⠀⠀⠀⠀
Parce qu’il imagine
toujours,
le pire des scénarios.

Ne fais pas ça.
Ne fais pas ça.
Ne fais pas ça.
Il n’y survivrait pas. Pas toi. Ni les autres.
Tu n’as pas le droit.
Aucun de vous n’a le droit.
Qu’est-ce que tu fais…

« Je sais, » il prononce, sans réfléchir— il ne réfléchit plus, Mum, c’est trop fatiguant. « Je sais ce que ça fait. J’en ai envie, moi aussi, parfois. Trop souvent, peut-être. C’est bien plus simple. »

C’est bien plus simple de
sombrer
couler
tomber,
mais tu sais—
c’est synonyme d’abandon.
Abandonner tous ses visages qui attendent à la maison.

(Vous avez beaucoup de similitudes.
Il faut croire que ce n'est qu'un point commun de plus.)

« C’est même réconfortant. Il n’y aura plus rien, plus de douleur, plus de tristesse, juste… rien. Et je les retrouverai. Elles sont mortes, je le sais, je l’ai vu, alors je les retrouverai, » il suffoque. « Mais nous n’avons pas le droit. »

Tu n’as pas le droit.

« Nous n’avons pas le droit de partir. »

Cursed, si tu fais ça.
Il va devoir l’expliquer aux enfants.
Ils savent déjà ce que ça signifie, être mort,
alors ça ne servirait à rien de mentir.
Il va devoir l’expliquer à Arthur. Et tous les autres.
S’il te plaît, Cursed. Pense aux enfants. Pense à Arthur. Pense à lui.
S’il te plaît.
S’il te plaît.

Il respire.
Compte les secondes.

C’est trop long, beaucoup trop long. « Nous n’avons pas le droit parce qu’on nous attend, au château. Ils demanderont après toi. Ils demandaient déjà après toi, tu sais, les enfants. »

S’il te plaît, baisse ton arme.
Pense aux enfants.
Pense aux enfants.
Pense aux enfants.

« Ils ont besoin de toi. »

Il ne sait pas, Mum.
Ce que tu as vu, toi, en ce premier novembre.
Qui tu as vu.
Ce que tu as vécu.
Dis, Cursed, est-ce que toi aussi, tu avais les yeux ouverts à minuit ? Est-ce que toi aussi, tout a disparu en un battement de paupière ? As-tu eu ce sentiment, si lourd ? La solitude ? Le cœur arraché ? Il sait ce que ça fait.
Il sait.
Que c’est dur.
Si dur—
(Il y avait encore les débris du toit.
Mais elles n’étaient plus là.
)⠀⠀
Mais ce n'était qu'un rêve, juste un rêve, rien qu'un rêve...

« J’ai besoin de toi. »

S’il te plaît Cursed, je n’y survivrai pas.

Il refuse.
Mum refuse. De te laisser partir.
Peut-être est-ce égoïste.
Mais il n’en a rien à faire.
S’il te plaît.
Rentre à la maison…

(Peut-être—
qu’il répète mécaniquement les mots qu’elle lui prononce lorsqu’il tombe un peu trop loin. Lorsqu’il se laisse doucement couler. Lorsque le sommeil est bien plus attirant. Lorsqu’il n’arrive pas à rallumer les lumières tout seul.
Cursed, si tu veux, aujourd’hui, on peut aller rallumer les lumières à deux.
S’il te plaît.
Il pourrait faire n’importe quoi.)

Il fait un pas. Puis un deuxième. Il ne sait pas où s’arrêter. Alors il s’arrête ici. (Et il sait— que si tu te décides à tirer, qu’il soit loin ou près de toi, il ne pourra pas— t’en empêcher.
Ça ne dépend que de toi, Cursed.
Et ça le tue.)


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Ven 27 Nov - 18:21

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Mum avait vu les corps.

Cursed n'en avait pas à enterrer, et le plus horrible, c'était l'espoir qui subsistait en lui. Une lueur, rougeoyant dans l'obscurité de son âme, une chanson malsaine lui murmurant qu'elle était peut-être encore en vie. Quelque part, ici, ailleurs, ou en dehors de ce nouveau monde limité. Alors les paroles de Mum sonnaient cruelles, à ses oreilles. Il enfonçait Cursed dans la malédiction de cette vie, lui rappelait ses faiblesses, remuant la souffrance que son demi-deuil provoquait en lui. Il sentait, le fantôme de son corps contre lui, de cette poitrine qui s'écrase mollement contre son torse. Il avait en tête, la conversation qu'ils avaient tenu, mais Cursed ne savait plus s'il en perdait des bribes à cause de la démence, ou parce que ce n'était qu'un rêve. Et si le songe était ce qu'il était, comment cela se faisait-il qu'il se soit réveillé par ici ?

Ils ont besoin de toi.

Elle avait eu besoin de lui, et Shaun n'avait pas été capable de tenir sa promesse. Il avait vu des compagnons tomber dans le sable, avec le sacre de la patrie, la promesse de maintenir une paix fabuleuse. Est-ce que c'était vrai, seulement ? Rain et Fotia haïssaient tout ce qu'il représentait, Etham méprisait les chiens de l'armée. Sans doute Mum aussi, seulement, il avait la bonté de ne pas le dire à voix haute. Cursed inspira, il était épuisé, physiquement, mais moralement. À l'armée, dans les forces spéciales, l'esprit était le plus important. Il avait vu des mecs, avec une force bien supérieure à la sienne, renoncer à mi-chemin parce que leurs esprits, trop éprouvés, ne parvenaient pas à tenir. Et quelque part, ça le faisait rire jaune ; on lui avait rappelé sa taille, comme s'il s'agissait d'une faiblesse, on avait moqué son parcours chaotique. Il était un rebu de la société, un déchet, et pourtant ! Quelle détermination il avait démontrée, Cursed ne s'était jamais plaint. Il n'avait pas renoncé, il s'était engagé trois fois ; sua ponte.

Mais là, c'était le coup fatal.

Et Mum se rapprochait, sa vigilance n'avait pas baissé d'un cran. Cursed avait conscience à quel point, ce serait horrible pour Mum de le voir s'exploser la cervelle. Il savait quel traumatisme il rajouterait.

La vérité, c'était que Cursed ne protégeait personne. Le château, c'était enfermer le loup avec les agneaux. Il était ce genre de types grotesques, qui font la une des journaux, qui descendent des ados dans les lycées, braquent des banques, butent. Il était ces bâtards, ces salopards qui pètent un câble. La nuance ? Les médailles sur son uniforme.

« Personne n'est irremplaçable. »

Vibra Cursed, sa voix était noire, rauque, c'était celle d'un mort.

Et Cursed appuya sur la gâchette.

Une fois, deux fois, trois fois. Le « clic » résonnait, nerveusement, mais aucune balle ne se ficha dans sa tempe. Cursed ouvrit la bouche, il écarquilla ses yeux en acier, et il interrogea l'univers de cette nouvelle ironie. Son regard se fixa sur Mum, il sembla l'accuser dans son silence, puis sa main tremblante baissa enfin le canon. Son coeur battait si vite dans sa poitrine, la nausée se logeait dans son estomac. Mécaniquement, il ouvrit son Beretta 92.

Et il considéra l'absence des balles.
Evidemment.

Evidemment !

Pour les enfants, Cursed déchargeait toujours les balles. Pour les enfants, il cachait toujours son Beretta 92, et paradait en héros d'Odyssée, avec ses centaines de contes à raconter.

Cursed relâcha le pistolet, il inspira, et il expira, soudain, il avait la sensation d'étouffer dans la carcasse qu'était son corps. Il se balança d'avant en arrière, sa bouche émettait des « putains » enrouées, alors que le sarcasme de la vie rouait de coups son esprit.

« Putain putain putain putain. »

Répéta-t-il en se redressant, l'arme gisait au sol, ouverte, vide. Cursed déambula dans les décombres, ses yeux brûlaient si forts dans leurs orbites, comme si les larmes, revenues, envahissantes, étaient de l'acide. Il frappa dans un bout de tôle, il rugit :

« PUTAIN DE MERDE ALLEZ TOUS VOUS FAIRE FOUTRE ! »

Et il cogna, encore, les décombres. Il donna des coups de pieds, il hurla sa détresse à Dieu, le crâne envahi par une cacophonie de pensées noires, par des sons aigus et des détonations plus vraies que nature. Dans son nez, ce n'était pas l'humidité du mois de ce mois de novembre étrange qu'il y avait. C'était l'odeur du sable chaud, de la poudre, et des cadavres qui pourrissent sous le soleil de l'Afghanistan.


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Ven 27 Nov - 20:08
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J'irai tout seul, tout seul, tout seul dans le calme Étouffer ces pulsions qui jouent avec mon âme J'entends crier le diable quand je dors J'entrevois toutes les failles quand je sors Essoufflé, j'ai coulé, j'ai coulé toutes mes larmes (J'ai mal au crâne Mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne)
Clic, ça fait.
Ça a suffit pour stopper le cœur.
Ça a suffit pour sentir son estomac se tordre.
Ça a suffit pour croire, une seconde trop longue, que le sang allait couvrir les morceaux du passé à vos pieds.
Clic clic clic, ça fait.
Quel son si effroyable et rassurant à la fois.

S’il y avait eu une balle, Cursed.
Tu serais mort.
Tu t’en rends compte ?
Est-ce que ça t’importe ?
Est-ce que tu as pensé aux enfants ?
Est-ce que ça t’importe, Cursed ?

Est-ce que ça t’importe, Cursed, que les enfants perdent tous ses contes ? Ceux qu’ils réclament quand ils vont dormir, ceux dont Mum n’entend jamais la fin. Est-ce que ça t’importe, Cursed, de laisser les chevaliers sans ta protection, de ne plus être là pour les protéger, de ne plus prendre soin de toutes ses petites âmes qu’on défend comme on le peut ?
Cursed, dis. Qu’est-ce que tu aurais fait, toi ? Saurais-tu porter le mot, de la mort de l’un de nous ? Saurais-tu annoncer le départ d’un des membres de notre famille ? Mum en est incapable. Mum n’aurait pas réussi à rentrer et à annoncer la nouvelle. Mum se serait juste
décomposé
tombé en morceaux
devant les restes de toi. Pendant une seconde, il les voit.
Pendant une seconde, il voit le toit. Cursed, pourquoi est-ce que tu les as tous oublié ? Ceux qui t’attendent, à la maison ? Tu mens, Cursed, tout le monde est irremplaçable. Surtout toi. Tu mens, tu mens, tu mens.

Il fixe l’arme au sol.
Vide.
Tu aurais pu mourir.
Tu aurais pu mourir.
Cursed. Cursed. Cursed.
Tu aurais pu mourir… Tous les deux, vous auriez pu discuter. Te sortir de là. Allumer les premières bougies pour chasser les ténèbres. Il serait resté là, aussi longtemps que nécessaire, rien que pour toi. Peu importe ce qu’il doit faire, il le fera, Cursed.
Mais seul il n’y arrive pas.
S’il te plaît.

Il fixe
l’arme
au sol. Elle devient floue.
Il n’entend pas tes cris.
Il ne peut que imaginer, imaginer, imaginer tous ses scénarios où l’arme n’était pas vide. Il ne peut que penser au pire, penser que tu recommenceras lorsque tu retrouveras tes balles. S’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît, ne fais pas ça, Cursed, tu ne te rends pas compte.
Tu ne te rends pas compte de ta place au sein de ses chevaliers.
Tu ne te rends pas compte que toi aussi, tu fais partie de la famille.
Tu ne te rends pas compte du vide qu’aurait laissé ta mort.

Ce n’est pas arrivé et pourtant—
—c’est tout aussi réel.

Mum te cherche du regard.
En morceaux. Il ne prend pas le temps de les ramasser, cette fois-ci. À quoi bon ? Ça fait des jours qu’il tente d’éviter de s’éparpiller partout sur le sol, des jours qu’il ne s’autorise plus à ressentir quoi que ce soit, des jours qu’il ne sait plus reconnaître ses propres mains— et tout s’effondre d’un coup et il n’y a plus rien pour le retenir, ses mains n’agrippent que tes épaules.

« Regarde-moi. »

Regarde-le, Cursed.
Lui, il ne te voit pas très bien. Les larmes brouillent tout.
Il
suffoque
étouffe
a oublié comment respirer.

« Regarde-moi, mais qu’est-ce que tu fais, qu’est-ce que tu fais… »

Un sanglot l’interrompt, une seconde. La nausée au creux du ventre.
Qu’est-ce que tu fais.

« Tu n’as pas le droit de faire ça. »

Il t’en veut, tu sais.
Mais il est incapable de se mettre en colère.
Il aimerait, parfois. Il aimerait te hurler toute sa détresse, il aimerait te hurler que ce ne sont que des mensonges, que tu es important pour lui, pour eux. Il aimerait te hurler dessus et t’interdire de recommencer. Il aimerait te hurler à quel point tout se déchire à l’intérieur de lui dès qu’il pense à tous ceux qui ont disparu, tous ceux qu’on n’est plus sûr de retrouver, quand il pense à elles et qu’il s’imagine qu’un jour, vous finirez pareil.
Il aimerait te hurler à quel point il s’est attaché à vous.
À quel point il aimerait vous faire retrouver le sourire.
À quel point il vous aime, tous.
Tu en fais partie, Cursed.

Mais tu vois, il en est juste incapable.
(Les mots ne se forment pas très bien. Les mots ne pourraient jamais faire comprendre correctement tout ce qu’il ressent. Les mots s’échappent simplement le long des joues.)

« Je ne peux pas perdre n’importe lequel d’entre vous. Aucun, » (son cœur bat si fort qu’il en a mal). « Toi non plus. Je ne peux pas. Je ne. Peux pas. Tu n’as pas le droit. Peu importe ce qu’il s’est passé il y a quelques jours, je ne sais pas ce que c’était, personne ne sait, et je ne veux pas savoir, mais nous avons tous vu la même chose. Comme en avril mais c’était pire. Mais nous pouvons surmonter ça. »

Nous surmonterons tout ce que Arcadia nous offre.
Nous devons prouver que nous sommes plus fort qu’elle.

« S’il te plaît… »

C’est la supplication qui s’échappe.
S’il te plaît.
S’il te plaît ne lui fais pas ça…


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Ven 27 Nov - 21:23

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Et il frappe, il frappe jusqu'à sentir ses phalanges brûler sous la douleur. Il hurle jusqu'à ce que sa voix se déchire dans sa gorge. Il cogne la tôle, le béton, il griffe sa nuque, jusqu'à ce que son épiderme se retrouve sous ses ongles, jusqu'à saigner. Cursed était en sueur, l'odeur du sable chaud dans les narines, il n'arrivait plus à discerner ce qui tenait de la réalité, et de ce qui était dans sa tête. Il clignait des yeux, mais les senteurs du désert persistaient ; un parfum lui donnait la nausée, l'effluve de ses malédictions. Alors quand Mum lui ordonne de le regarder, Cursed ne l'écoute pas. Son crâne était une boîte de bruits, une prison qui enchaînait sa raison, le tirait vers un abîme plus profond encore. Il était en train de perdre pied, dans ses tympans, c'était un feu d'artifice de détonations, de bombardements, de cris ; la musique de la guerre.

Cursed se dégagea aussitôt, lorsque Mum lui toucha les épaules. Par réflexe, il lui attrapa la gorge, prêt à serrer. Il l'aurait fait, dans son accès de rage, s'il n’avait pas vu que Mum était en larmes. Sa poigne trembla contre son cou, moite, et il le relâcha. Le sanglot de Mum le cloua sur place, son estomac se tordit, tous ses muscles se contractèrent soudain. Cursed le fixa, l'incompréhension était totale dans son regard gris. Il respirait si fort qu'il peinait à percevoir les mots de Mum, ils se perdaient dans ses oreilles ; l'hyperacouphie ne filtrait pas toutes les informations qu'il recevait brusquement. Il avisa son Beretta 92 étalé au sol, puis la grande silhouette mince de Mum, dont le masque vient de voler en éclat.

(Comme un crâne, dans lequel on fiche une balle.)

Cursed gonfla la poitrine, il plaqua ses paumes calleuses contre les joues de Mum. Malgré la différence de taille, il le força à se baisser jusqu'à son front. Son coeur battait si brutalement dans sa poitrine, qu'il écrasait dans son martèlement les pensées, les mots. Il colla son front contre le sien, et il bredouilla des « okay, calme », d'une voix vidée de son énergie, presque imperceptible.

« Okay, cool, je suis cool, ça va. »

Assura Cursed (il ment, rien ne va), ses doigts tremblaient sur les joues de Mum, il puait la sueur, il puait l'animal. Il lui essuya les larmes avec ses pouces, avec la sensation d'avoir face à lui, un grand enfant qui vivait un véritable cauchemar (celui qu'il lui a infligé).

« Arrête de... non, pleurs, c'est pas grave, t'as le droit. »

Murmura Cursed.

C'était de sa faute, si Mum pleurait. C'était de sa faute, si toute la joie s'était envolée. De sa faute. C'était toujours de sa faute. Qu'avait-il fait à Dieu pour déclencher autant d'atrocités autour de lui ? Son cerveau fonctionnait à cent à l'heure, le fait était là.

C'était de sa faute.

« Je suis là, c'est bon. Mum. »

Vibra Shaun, avant d'écraser Mum dans ses bras musclés. Une étreinte, donnée à ce père, à cet ami, avec la force du soldat qui s'acharne sur le front.


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Sam 28 Nov - 13:46
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J'irai tout seul, tout seul, tout seul dans le calme Étouffer ces pulsions qui jouent avec mon âme J'entends crier le diable quand je dors J'entrevois toutes les failles quand je sors Essoufflé, j'ai coulé, j'ai coulé toutes mes larmes (J'ai mal au crâne Mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne)
Pardon.
Il avait oublié que tu n’aimes pas qu’on te touche dans ces moments-là. Non, en fait, il n’avait pas oublié, il avait juste arrêté de penser. Il n’apprécie plus réfléchir Mum, ça fait longtemps qu’il ne le fait plus— c’est fatiguant de réfléchir.
Alors, tu vois, il n’a pas été surpris quand ta main s’est retrouvée autour de sa gorge.
Il n’a pas eu peur non plus.

Il s’est juste dit,
qu’il l’avait mérité.

Mais tu n’as pas serré.
Tout est retombé.

Et même quand ta main s’est retirée— Mum a continué d’étouffer.

Il s’est laissé faire. S’est penché jusqu’à toi. Les mains ont serré le tissu épais de son manteau, comme s’il n’osait plus te toucher, comme s’il ne souhaitait pas que ta colère reprenne. Il s’est laissé faire, Mum, il s’est laissé guider, comme s’il venait de se perdre.
Peut-être qu’il se perd, un peu.
Peut-être qu’il ne sait plus quoi penser.
Il n’arrive pas à se sortir l’idée de la tête, que tu aurais pu mourir.
Tu aurais pu mourir, Cursed.
Il n’y arrive pas.
Ça tourne en boucle comme un disque rayé.
Ça se répète encore et encore et ça rend la pensée trop réelle.


Arrête.


Ne mens pas, Cursed, ça ne va pas. Pourquoi tu dis ça. Ça ne va pas. Si ça allait, alors tu n’aurais pas pointé ton arme contre ta tempe. Si ça allait, alors tu serais rentré. Si ça allait, alors Mum ne serait pas en train de pleurer, de suffoquer, de s’imaginer encore et encore ce qu’il se serait passé s’il y avait eu une balle.
Il se laisse faire, Mum, quand tu le serres dans tes bras.
Il ne savait pas qu’il en avait autant besoin.
(D’un coup tout ce qu’il peut faire c’est— respirer respirer respirer et arrêter de réfléchir quand les ongles se plantent dans le dos de sa main, qu’il essaie de se faire mal, pour rester sur terre, pour se dire ce n’est pas un rêve.
Tu sais, malgré ce qu’il a essayé de se convaincre, ce premier novembre n’était pas un rêve parce qu’il se souvient avoir eu mal et Mum n’a jamais mal dans ses rêves.
Les mains sont déjà trop écorchées de ses jours passés.)

Ça ne devrait pas être l’inverse, Cursed ?
Ça ne devrait pas être lui qui doit te rassurer ? Tu aurais pu mourir, pourquoi est-ce toi qui le confortes, ce n’est pas ça… ça ne devrait pas être ça… pourquoi vos rôles s’échangent d’un coup, ça n’a pas de sens, pourquoi est-ce lui qui tombe une fois de plus alors qu’il— s’est promis— qu’il ne tomberait plus jamais et qu’il serait
fort
pour vous tous.
Qu’y a-t-il de fort, ici ?

Il a juste— respiré. « S’il te plaît, ne fais plus ça, s’il te plaît… »

On peut discuter, Cursed. On peut faire tout ce que tu veux pour t’empêcher de laisser les ténèbres murmurer à tes oreilles. Tu n’es pas obligé— de faire ça. S’il te plaît. Il en serait désespéré.
Il t’a relâché. Il s’est reculé.
Passé les mains sur les joues.
(C’est ridicule, tu ne trouves pas ?)
Il a retiré son bonnet. Il avait chaud.
(Et si tu regardes bien, Cursed—
—peut-être est-ce Darell que tu verras.)

Il faut juste— respirer, un peu. Mum s’est assis, par terre, passé une main dans ses cheveux, frotté les yeux encore mouillés, puis il a fouillé dans ses poches. Ce sont ses deux dernières cigarettes— il n’arrive pas à se souvenir combien il en a fumé dernièrement. Peut-être aucune ou bien peut-être trop.
Ça n’a pas d’importance.
Il en allume une avec le briquet qu’il a miraculeusement trouvé quand il cherchait les enfants.
La deuxième, il te l’a donné, avec le briquet.

« Pardon, » qu’il murmure sans même savoir pourquoi.

Est-ce qu’il s’excuse d’être là ou bien d’être arrivé presque trop tard ? De ne pas être venu plus tôt ? Est-ce qu’il s’excuse de ne pas avoir su trouver les bons mots et de ne pas avoir réussi à te sauver ? Est-ce qu’il s’excuse de ne pas avoir réussi à garder son calme, est-ce qu’il s’excuse que tu aies à le voir ainsi ?

Il ne sait pas.
Il ne sait plus.


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Sam 28 Nov - 15:41

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L'étreinte se rompit, Shaun fixa Darell, puis il alla ramasser son arme. Une dernière fois, il vérifia le chargeur ; il était bel et bien vide. Que se serait-il passé, si Darell n'était pas venu ? Shaun aurait-il pu reprendre ses esprits ? Il savait comment tuer, il savait comment mettre fin à ses jours. Il aurait trouvé une solution, plus salissante, son corps aurait rejoint ceux des inconnus, échouée parmi les autres sur le rivage d'Arcadia Bay. Le sanglot de Darell lui broyait les tripes, il s'en voulait terriblement de l'avoir mis dans cet état, il se détestait. Sa faute. C'était de sa faute. Qu'importe ce qu'il pouvait faire pour se racheter, les faits étaient là ; Rain le méprisait, disant qu'il voulait la rédemption. C'était faux ! Shaun aurait beau tout donner, son âme, son coeur, son corps, rien ne changerait.

C'était de sa faute.

Quand Darell s'excuse, Shaun émit un reniflement, un peu agacé. Il savait comment consoler les enfants, mais face à un adulte plus grand, plus mince, il était dépouillé de son héroïsme. Ils n'étaient pas censé craquer, ils se devaient de rester forts... pourtant, ils avaient sévèrement vrillé tous les deux. Shaun inspira, puis il expira lentement. Il se tourna vers Darell, la gorge nouée, il accepta la cigarette, puis il s'assit face à lui en tailleur. Autour d'eux, la ville dormait de son sommeil mortuaire, presque paisible. De la caravane, il restait que du béton, de la tôle, des pneus, et l'odeur de la solitude. Il puait la sueur, la clope en rajouta une couche. Il ne s'était pas lavé depuis au moins trois jours, il n'avait pas été capable de manger, et il n'avait pas pensé à boire. L'adrénaline vibrait dans ses veines, Shaun disparut doucement, il éteignit ses émotions.

Et il redevint un matricule ; Cursed, l'éclaireur du 75e Régiment de Rangers. Sua ponte, il guidait le chemin. Il fit claquer le briquet, la lumière éclaira son visage cadavérique. Et il savoura, la nicotine dans ses poumons, il apprécia cette première bouffée comme s'il s'agissait d'un air pur. Il se gratta le sourcil droit, il passa la main sur son crâne, et il avisa l'état de ses mains. Cursed ne parlait pas, les mots se formaient dans son crâne, mais ils ne passaient pas le chemin de ses lèvres. Oh... la culpabilité était si puissante. C"était de sa faute, si Darell pleurait, c'était de sa faute si la joie l'avait quitté. Un homme n'est pas censé pleurer.

« Quand... quand je me suis engagé dans l'armée, commença-t-il alors, avec cette voix douce et rauque, ce ton qu'il prenait pour les enfants. Ce ton de conteur, paternel, aux accents de tonnerre. Je faisais même pas un mètre soixante, tu te rends compte ? Tu me diras que j'ai pas des masses grandit, eeeeh... c'est vrai, admit-il en roulant ses yeux d'acier vers le ciel. Du coup, les autres se foutaient de ma gueule, ils me disaient que j'étais un nain, et que j'avais pas ma place, limite, j'avais la taille d'une femmelette, il en parlait avec désinvolture. En attendant, celui qui terminait premier, c'était moi. Il devait y avoir un peu de jalousie, j'étais l'enfant de personne, j'avais fait de la détention pour mineur, et j'avais... un putain de tatouage de l'infini, sérieux. Si je pouvais revenir en arrière, me baffer et m'empêcher de le faire, j'hésiterais pas ! Shaun ne savait pas pourquoi il parlait de ça. Bref, t'avais un mec, euh... Kevin, je crois ? Il faisait deux têtes de plus que moi, ses bras, c'était deux fois mes cuisses. Kevin, il faisait le paon, il racontait qu'il jouait à Call of Dirty depuis qu'il avait douze ans, et qu'il s'était mis au sport pour rentrer chez les Seal. »

Les Seal faisaient partie du 75e Régiment de Rangers, c'était ceux ayant mis fin à la vie de Ben Laden ; Cursed ne le précisa pas.

« Bah une fois, Kevin, il est venu me foutre une tape dans la tête, j'ai failli me bouffer le mur. C'est qu'il était fort, ce con, Cursed expira la fumée de cigarette par les narines. Malgré tout, il s'est pas attendu à ce que je lui fasse bouffer ma semelle de chaussure. Je me suis retourné, et BAM ! Coup de pied sauté dans les dents, devant dix autres recrues. Il a tellement été sonné qu'il a pas pu répliquer, et je me suis taper un mois de corvée, je lui ai fait sauter des dents. Il marqua une pause, comme un conteur sait le faire, au meilleur moment, puis il termina : au final, il n'a jamais intégré les Seal, et la veille de mon départ en Afghanistan, je l'ai recroisé. Il devait aller à la pharmacie pour des soucis de diabète. Et oh putain, la gueule qu'il a tiré quand je lui ai dit que j'avais intégré le 75e régiment ! Sérieux, j'aurais pu avoir un orgasme, tellement c'était bon ! »


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Sam 28 Nov - 21:43

J'irai tout seul, tout seul, tout seul dans le calme Étouffer ces pulsions qui jouent avec mon âme J'entends crier le diable quand je dors J'entrevois toutes les failles quand je sors Essoufflé, j'ai coulé, j'ai coulé toutes mes larmes (J'ai mal au crâne Mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne)
Il respire, la fumée.
C’est peut-être idiot mais ça l’aide à faire taire les pensées. À se concentrer sur autre chose.
Oublier ce qu’il vient de se passer. Son cœur tambourine encore et ses mains tremblent et la respiration saute parfois mais—
mais tout ira bien ?
Peut-être ?
Cursed, est-ce que tout ira bien ?
Il ne sait plus— il ne sait plus quoi penser, il ne sait plus quoi faire. Peut-être qu’il n’y a tout simplement rien à faire. Peut-être qu’il n’avait tout simplement pas le droit de vouloir te retenir, peut-être que c’était trop égoïste.

Mais tu es toujours là.
Vivant.
Quand tu t’installes en face de lui, il regarde ton torse qui se soulève au rythme de ta respiration. La lumière du briquet sur ton visage. Et la fumée de ta cigarette.

Tu es vivant.
C’est tout ce qui compte.
Il ne faut— plus réfléchir—
Arrête de réfléchir.

Il a déjà mal à la tête. Il renifle.
Passe encore sa main dans ses cheveux. Un peu agité.
(Il a envie de dormir.)
Pour une fois, il n’y a pas de couleurs sur ses mains, chassées par les larmes. Juste un peu de peinture sèche sous les ongles, comme toujours. Il n’a pas pris le temps de peindre ou de se maquiller avec les enfants. Et s’il avait pris le temps, Cursed ? S’il avait pris le temps, qu’est-ce qu’il se serait passé, d’après toi ?
Arrête de réfléchir j’ai dit.

Tu parles alors il t’écoute, tout simplement. Sans un mot.
Il écoute les bribes de ta vie.
Vous avez tous des histoires si différentes. Mais pourtant, dans le fond, on se ressemble tous un peu.
Il aime bien, Mum, en apprendre plus sur tous ses chevaliers. Même si ce ne sont que des détails ou des anecdotes qui semblent futiles. Ça le fait se sentir— un peu plus proche de vous.
Désolé, lui, il a un peu de mal à livrer ce genre de détails.
Ça fait un an déjà, mais ça fait toujours aussi mal.
Alors il ne fait que t’écouter.
Respirer.
Respirer respirer respirer.
Il se sent fatigué.

Il te regarde lorsque tu termines.
Il prend une taffe puis une deuxième.

Et c’est un sourire, peut-être un peu vacillant, qui est apparu une seconde. « Je crois… » (il renifle), « je crois que c’est la première fois que j’entends la fin de l’une de tes histoires. »

(Celle-ci n’était pas très longue, en même temps.
Et ce n’était pas vraiment une histoire, comme celles que tu racontes aux enfants.
Mais tu vois, il ne s’est pas endormi, cette fois-ci.)

« Tu peux m’en raconter une autre ? S’il te plaît. »

C’est injuste, tu ne trouves pas ?
Tu lui racontes ses détails qui n’appartiennent qu’à toi mais lui— il reste si silencieux quand il faut parler de lui-même. Peut-être simplement parce qu’il ne sait pas où commencer ou bien parce qu’il n’a rien à dire.
Peut-être encore parce qu’il pense trop aux autres au point de s’oublier et qu’il doit d’abord se retrouver avant de prononcer ses détails.

Il n’en sait rien.
Il veut juste—
arrêter de réfléchir.


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Cursed
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Sam 28 Nov - 23:10

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Mum offrait son oreille, jamais ses propres histoires. Il conservait ses distances, sans doute parce qu'il n'arrivait pas à parler. Cursed pouvait comprendre, Shaun percevait dans son écoute, toutes les angoisses de Darell. Il voyait-là le père, l'ami, qui avait failli voir un membre de son foyer s'exploser la cervelle contre le béton. Les larmes s'étaient calmées, le silence revint s'installer, et malgré tous ses efforts, Darell paraissait fragile devant Shaun. Sans son maquillage, sans la peinture pour déguiser la mélancolie en joie, Mum était un épouvantail vulnérable et fragile. Cursed gonfla la poitrine, il se frotta les yeux, puis il hocha la tête face à la requête.

« Oui, c'est la première fois, même si c'est pas un truc que je vais raconter aux mômes. »

Oh... Shaun pourrait, avec ses dons particuliers de pères amputés, avec sa voix de conteur, de cadavre revenu vivre parmi les vivants, tandis que sa place est dans le désert. Il reprit une bouffée de nicotine, il se racla la gorge encore, puis il réfléchit à ce qu'il pourrait dire. Le sanglot de Mum avait été le coup fatal, mais ce qui avait ramené sa raison par ici. Lorsque sa fiancée se mettait à pleurer, autrefois, Shaun s'enrageait davantage. La voir éclater en sanglots, le renvoyait à la guerre, c'était avoir face à lui le reflet du monstre qu'il renfermait. Avec Mum, c'était différent ; peut-être que Shaun avait été trop déconcerté pour s'énerver plus.

Ou bien, peut-être avait-il appris.
Peut-être que la tempête l'avait fait changer.

(En quelque chose de pire ?

De mieux ?)

Cursed se lécha les lèvres, il cherchait les mots, il cherchait l'histoire, qui transformerait l'affliction de Mum en amusement. Il fouillait dans son crâne, ses pensées étaient toujours cacophoniques, un bruit distordu, qui s'étendait, et se refermait. Les anxiolytiques et les antidépresseurs lui avaient permis, autrefois, de muter cet orage de sons, ce tonnerre de rage, en un murmure qu'il parvenait à ignorer — pas tout à fait. Il faisait semblant, faire comme si...

« Comme si... reprit Cursed en continuant de fumer. Comme si, comme ça, c'était une phrase qu'une maîtresse répétait souvent. En chantant, elle répétait : il faut faire comme si, comme ça, Cursed prit une voix suraiguë, mais avec ses accents rauques, ça sonnait ridicule, une pâle imitation de la Sorcière du Magicien d'Oz, il continua pourtant : elle avait plein de tics de langages, elle lâchait de long : euuuuuuh, presque guttural, puis elle claquait sa langue sur son palet. Je me souviens d'une fois, où pour amuser mes copains, je m'étais mis à l'imiter en cours de récréation. Malheureusement pour moi, il y avait un traître parmi eux ! Il a été me dénoncer à la maîtresse, et quand j'étais en train de l'imiter, tu vois, elle était juste dans mon dos. J'ai dû recopier cent fois : je ne dois pas imiter les gens, c'est méchant, sans faire de fautes, bien sûr. Quand je lui ai rendu ma feuille, j'avais écrit en fait : je dois faire comme si, comme ça. Eh... bah elle a été se plaindre au mec de l'orphelinat. »

Cursed serra les dents, il fixa Mum.


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Dim 29 Nov - 11:55

J'irai tout seul, tout seul, tout seul dans le calme Étouffer ces pulsions qui jouent avec mon âme J'entends crier le diable quand je dors J'entrevois toutes les failles quand je sors Essoufflé, j'ai coulé, j'ai coulé toutes mes larmes (J'ai mal au crâne Mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne)
Il t’écoute, une nouvelle fois.
C’est tout ce qu’il sait faire parfaitement.
C’est tout ce qu’il a toujours su faire.
Il pourrait tous vous écouter pendant des heures sans jamais s’en lasser.
Il a toujours aimé écouter les autres parler. Même avant. Tu sais, tous ses détails que tu prononces, tu peux être sûr qu’il ne les oubliera pas— même si tu n’en parles plus jamais ou qu’il ne le montre pas. Il ne les oubliera pas.
Malgré la mémoire qui se perd parfois dans les sommeils un peu trop longs.

Mum vit dans les détails.
Il trouve que c’est ce qu’il y a de plus important.
C’est ce qui nous différencie ou bien ce qui nous rapproche.
Ce qui nous compose.
Ce qui fait de nous des personnes avec un nom et un visage.

Un membre de cette trop grande famille.

Alors, il a juste repris une taffe.
Hésité un instant. Avant de se racler la gorge.

« Tu sais, j’ai remarqué, » il remarque toujours, Darell, « que les enfants qui dénoncent sont ceux qui manquent un peu d’attention, chez eux. Des parents trop occupés ou bien, un petit frère ou une petite sœur qui s’accapare toute l’attention. Ils pensent bien faire… »

Il les remarque facilement tu sais— les enfants malheureux.
Ça se voit. On ne ment pas très bien, à cet âge-là.

(Il se frotte les doigts, défroisse le tissu de son bonnet.) « Mais je n’ai jamais compris la principe de ce genre de punitions. Je trouve que ça fait très lavage de cerveau, non ? Et la plupart du temps, ça ne fonctionne même pas. » Il a comme un sourire— Darell n’a jamais été un enfant très turbulent mais trop bavard et peu importe à quel point il a écrit et écrit et écrit qu’il ne devait pas discuter avec son camarade, il n’a jamais arrêté. « Je me souviens avoir scotché quatre stylos ensemble pour aller plus vite… »

Ce sont des souvenirs flous, ceux qui sont tendres, ceux de l’enfance qui semble si loin.
Des détails. Mais Mum vit dans les détails.

« Tu vois, c’était le genre de punitions que je refusais de donner à mes élèves. Ce n’est pas pédagogique, » il semble réfléchir, un instant. « En même temps, ils ne savaient pas écrire. »

Il y repense, à ses jours.
À ses jours qui n’étaient jamais tranquilles, mais où chacun s’amusait. Ces jours qu’il adorait.
Parfois, quand il y pense— Mum se dit que la vie au château n’est pas si différente. La forme n’y ressemble pas vraiment mais le fond est le même, pas vrai ?
Il se raccroche trop au passé, encore une fois.
Le dos tourné à l’avenir.

Il regarde la fumée de sa cigarette.
Baisse un peu les yeux.
Renifle.
(Il a l’impression d’avoir du sable sous les paupières.
Sans savoir faire taire la pensée que peut-être— cette discussion, vous n'auriez pas pu l'avoir, s'il y avait eu une balle...)


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Dim 29 Nov - 14:20

En vie
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«Pourquoi faire autant d'histoires ?
Pour des lendemains qui chantent faux
Pourquoi poser tant de questions ?
Faut-il que l'on soit aussi cons
Ne suffirait-il pas de se voir ?
Un peu plus un peu moins mal
Ne suffirait-il pas de vouloir ?
And the world all gone to war»

Et Mum se dévoila, un peu.

Cursed y vit une petite victoire, pas plus épaisse qu'un fil, mais qui était là, entre l'index et son pouce. Il ne cacha pas son sourire face à la révélation, il hocha la tête, signifiant qu'il écoutait en même temps que la cigarette faisait des allées et venues dans sa bouche. Malgré sa tenue, il n'avait pas froid ; sa peau ne se couvrait pas de frissons. Les tatouages et les cicatrices émanaient de son épiderme, de l'encre noire sur sa peau abîmée, qui racontait autant d'histoires, autant de cris qu'il avait pris dans le désert. L'aigle broyant le serpent sur son torse, il semblait s'animer à chaque fois qu'il inspirait. Il examina d'ailleurs, les runes sur ses phalanges, celle de la paix. Sa propre ironie le faisait grincer.

« Ils avaient quel âge, les enfants de ta classe ? Même pas trois ans, j'imagine ? »

L'interrogea Cursed, voyant ici, un moyen d'en savoir plus sur Mum. Les idées tournaient en boucle dans son crâne, elles s'échouaient dans son cerveau, avant de reprendre leur course effrénée. Elles étaient douloureuses ; il se revoyait encore l'embrasser, poser les lèvres sur les siennes. Le rêve était une tumeur, il anéantissait le fragile équilibre qui lui maintenait la tête hors de l'eau. Shaun se concentrait sur Mum, sur les histoires qu'il ne contait jamais, de ses sommeils où il se terrait pour fuir l'amertume de la réalité.

Mum avait vu les corps, il avait eu la confirmation qu'elles n'étaient plus.

Shaun vivait dans l'obscurité, avec cet espoir ténu qu'elle était quelque part. Hors de cette ville, loin de lui ; enfin protégée de sa rage. Peut-être retrouvera-t-il un jour son cadavre, la voiture dans laquelle elle était partie.

Peut-être que cette fois-ci...

Le pistolet...

Cursed coupa sa respiration, il reprit une bouffée de nicotine. Il avisa le tatouage de point-virgule sur son poignet, qui entourait une cicatrice discrète, une ligne ; un coup de lame, autrefois qui avait pourfendu sa chair. Faire une pause dans sa vie, afin de reprendre. Et avant même qu'il ne s'en rende compte, l'encre s'était incrustée dans ses entrailles. Bien sûr que ses tatouages avaient une signification, de même que les scarifications. D'ailleurs, sur son coeur, se trouvaient les initiales de sa fiancée, avec les siennes ; un stigmate gravé dans sa chair. Jamais Shaun n'en porterait d'autres.

« Comment vont les enfants ? »

Risqua enfin Cursed, en détaillant Mum à travers ses cils clairs. Sa voix avait légèrement tremblé, trop rauque, comme s'il ne voulait pas demander, comme s'il ne méritait pas de poser cette question. Pas après ce qu'il avait fait.

(L'idée ne part pas, pourtant.)

Cursed songea aux petits, à l'histoire qu'il devra façonner entre ses lèvres pour donner une explication. Ou bien, devait-il admettre que lui aussi, il n'avait aucune putain d'idée de ce qu'il s'était passé ? Cette ville allait le rendre fou.

Oh... ça avait déjà commencé.


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Lun 30 Nov - 12:47

J'irai tout seul, tout seul, tout seul dans le calme Étouffer ces pulsions qui jouent avec mon âme J'entends crier le diable quand je dors J'entrevois toutes les failles quand je sors Essoufflé, j'ai coulé, j'ai coulé toutes mes larmes (J'ai mal au crâne Mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne)
C’est un peu étrange, non ?
Il tremble toujours et il n’ose pas vraiment te fixer mais pourtant— il fait tout pour te garder dans son champ de vision. Comme si
tu allais
disparaître
s’il ne te regardait plus.

Il a eu peur.
Tu lui as fait peur.

Il remet son bonnet. Il fait comme si ses tremblements étaient simplement dus au froid. Il n’a pas froid— pour une fois, Mum n’a pas froid.
Il a trop chaud. Pourtant l’air est glacé.
Il a mal à la tête.
Il est fatigué.
(Il veut rentrer. Avec toi.)
Il fixe encore ton arme.
Ça ne veut pas partir de sa tête. La pensée continue de tourner sans arrêt, comme marquée au fer rouge, à s’imaginer tout ses et si, et si, et si
et si j’avais fait ça
et si j’avais fait autrement
si seulement
si jamais.

(Qu’est-ce qui aurait été différent ? Qu’aurait-il pu changer ?)

Il ne— veut plus y penser. Il veut oublier. (Mais il ne doit pas oublier, il ne faut pas. N’est-ce pas ? Il ne faut pas, il ne faut pas, il ne faut pas—)
S’il oublie, c’est comme s’il ne s’était rien passé. Il ne veut pas. C’est trop réel pour faire semblant. Parce que, s’il ne s’est rien passé, alors comment faire pour que tu ne recommences plus ? Tu ne dois pas recommencer. S’il te plaît.

Quand tu parles, Cursed. Mum a.
L’impression.
Que tu cherches à changer de sujet ou bien à faire semblant. À éviter de parler de ce canon contre ta tempe, il y a encore quelques minutes. Comme si ce n’était pas grave. Comme si ce n’était qu’une journée comme une autre.

Et Mum ne sait pas.
Il ne sait pas s’il veut faire semblant ou s’il préférerait en parler.

Ce n’est pas grave, Cursed—
on fera comme tu veux, d’accord ?

« Quatre, » il corrige, « ils avaient quatre ans. »

Il tire sur sa cigarette.
Il a un moment d’hésitation.

Comment vont les enfants.

« Je… je ne sais pas… »

Il ne sait pas.
Pour la première fois, il ne sait pas. Il n’a pas fait attention. Il voulait juste— qu’ils rentrent tous, qu’ils ne restent pas dehors, qu’ils soient tous rentrés à la maison à la fin de la journée. Il a du mal, à s’en souvenir, de ses jours qu’il a passé à retourner toute la ville.
Il n’a pas dormi.
Il fonctionnait juste par automatisme.
Sans réfléchir.

Il se souvient qu’on lui a posé des questions. Il ne se souvient pas des réponses qu’il a données.

« Je n’ai même pas pris le temps de m’occuper d’eux, j’ai juste… cherché à les faire rentrer le plus vite possible, j’ai laissé tout le reste aux nounous. Et après je suis venu te chercher. »

Il passe une main sur son visage.
Il recommence à être absent— il ne doit pas. Il doit être là. Il doit être présent.
Il doit être
fort.

Il l’a promis.

Alors pourquoi est-ce qu’il n’a même pas pris le temps de leur demander comment ils se sentaient…
Pourquoi est-ce qu’il n’est pas avec eux…
Pourquoi a-t-il préféré dormir plutôt que de rester à leurs côtés avant de venir te chercher…
Obsédé encore par les chiffres.
À compter et re-compter les coeurs qui battent entre nos murs.
À lire et re-lire la liste qui s’est réduite mais qui n’est toujours pas vide.
Il peut rayer ton nom de la liste.

(Mum se racle la gorge. Les doigts retracent ses joues.) « Mais j’imagine que ça ne va pas fort, » il baisse les yeux. « Ils doivent juste être aussi perdus que nous tous. »

Il faut rentrer.
⠀⠀On doit rentrer, Cursed.


Résumé:
Cursed
Nain de Garde
Nain de Garde
Métier Aventurier
Avatar Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Cursed
Lun 30 Nov - 19:57

En vie
Apocalyptica
click
Mum & Cursed
xxx
«Pourquoi faire autant d'histoires ?
Pour des lendemains qui chantent faux
Pourquoi poser tant de questions ?
Faut-il que l'on soit aussi cons
Ne suffirait-il pas de se voir ?
Un peu plus un peu moins mal
Ne suffirait-il pas de vouloir ?
And the world all gone to war»

Et puis je suis venu te chercher.

Cursed allait fumer — encore —, mais cette simple phrase laissa son geste en suspens. Sa bouche entrouverte, prête à baiser la nicotine, il cligna des yeux. Oh... Mum aurait parlé dans une autre langue, il aurait réagi avec plus de vivacité. Il était alerte, les sourcils froncés, comme s'il venait de voir un ennemi apparaître. Ce n'était pas ça, mais c'était ce que son langage corporel indiquait. Shaun ne parvenait pas à mettre de mot précis, sur ce que Mum avait déclenché d'émotions dans sa poitrine. Un peu de chaleur, son coeur qui se tord, son estomac poignardé par la culpabilité. Et comme toutes les choses inconfortables, il ne savait pas comment répondre. La gentillesse, et l'affection, ce n'était pas ce qu'on donnait à un chien de l'armée.

Cursed inspira, il bloqua un instant sa respiration, puis il se passa la main sur le visage. En silence, il se mit à gratter le goudron avec son ongle, la cigarette continuait de se consumer dans son mutisme. L'on aurait dit un enfant, qui recevait pour la première fois un cadeau. Et Cursed, il n'avait aucune foutue idée de ce qu'il devait répondre. Mum l'avait cherché. Et sans Mum, il serait un cadavre.

Shaun renifla, ses narines se contractèrent, tandis qu'il fouillait dans son crâne, une réponse adéquate. Il ne savait pas comment répondre à l'affection ni comment montrer la sienne. Surtout face à un homme. Au final, l'ancien militaire hocha la tête, puis il fuma. Sans le connaître, l'on aurait pu croire qu'il s'agissait d'un mépris vivace. Si on ne voyait pas entre les lignes, l'on aurait contemplé une froide indifférence.

Il s'agissait que de timidité.

Cursed se releva alors, il rangea son arme, il observa ce qui restait de son ancien foyer. Il fixa l'endroit, où il s'était réveillé ; il avait encore en mémoire, cet instant où ses lèvres auraient dû se poser sur les siennes. Il avait embrassé le néant, et brusquement, Cursed se sentait vide.

« Je trouverais une explication, assura-t-il. »

Cursed avait mal. Dans l'intérieur de ses os. Dans ce coeur trop grand, et trop vide. Il serra les poings, il soupira, puis il tendit la main vers Mum. Il n'attendit pas l'autorisation, puis il le tira vers lui pour le relever. Il soupira :

« Il est temps de rentrer, Belle-Au-Bois-Dormant. »

Cursed relâcha Mum, il avisa encore les décombres de sa caravane. Il cligna des yeux, fatigué, puis il soupira. Il n'avait pas envie de rentrer, pas tout de suite, il lui restait quelque chose à faire.

« Rentre avant moi, je dois rester un peu seul. »

Faire son deuil, dire au revoir. Et écrire. Maintenant qu'il avait l'esprit plus clair, il avait des choses à noter. Pour ne pas oublier. Pour se faire pardonner.

« Je reviendrai, Mum. Tu as ma parole. »


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Spoiler:
Mum
Mère d'une grande famille
Mère d'une grande famille
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Mum
Mum
Mar 1 Déc - 19:10

J'irai tout seul, tout seul, tout seul dans le calme Étouffer ces pulsions qui jouent avec mon âme J'entends crier le diable quand je dors J'entrevois toutes les failles quand je sors Essoufflé, j'ai coulé, j'ai coulé toutes mes larmes (J'ai mal au crâne Mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne)
La cigarette a fini de se consumer.
Elles se terminent toujours trop vite. Il a frotté le mégot contre le béton pour l’éteindre avant de le jeter au loin, la gorge un peu nouée, l’estomac encore un peu retourné.
Ça ira.
Ça ira, pas vrai ?
(Mum en a marre,
de vivre sans aucun espoir.)

Il se tait, Mum—
mais au fond, il entend comme une voix qui murmure qu’il n’y a aucune explication à trouver et tu sais, peut-être est-ce vrai. Il n’y a aucune explication à Arcadia Bay.
Est-ce que tu penses que ça nous consolera de trouver une part de vérité dans toutes ses absurdités ?
Mum n’en est pas sûr.

Il s’est relevé avec ton aide. Tu as raison, il est temps de rentrer.
Ne restons pas éparpillés au sol.
Il y a eu un faible sourire lorsque tu as prononcé le surnom.
Il est temps de rentrer, alors, Mum a déjà fait quelques pas, épousseté son manteau et ses mains, (ramassé, enfin, ses morceaux), redressé le bonnet (comme pour parfaire le masque qui a perdu de son éclat).

Il a eu un moment d’hésitation,
quand tu lui as demandé de partir devant.
Pardon.
Il te fait confiance.
Mais il a toujours peur.

Il avait ouvert la bouche— voulant protester.
Mais Mum comprend. Il comprend ses envies de rester seul.
Un peu longtemps, peut-être.
Il comprend. Ça a été dur pour lui aussi.
De partir.
Encore.
Il comprend, alors— même si son estomac se tord rien de d’imaginer que tu serais capable de recommencer, il a hoché la tête.
Il n’a pas le droit de refuser.
Il n’a pas le cœur à refuser.

On fait comme tu veux, Cursed.

« D’accord, » (il a enfoncé ses mains dans ses poches). « Je t’attendrai au château. »

Il aurait pu dire nous. Après tous, les enfants t’attendent, eux aussi.
Mais il ne l’a pas fait.
Parfois, il lui arrive d’être égoïste, peut-être.
Il n’y fait pas vraiment attention.
Il ne réfléchit déjà plus.

« Fais attention à toi, » il prononce simplement en te tournant le dos.

Et il est parti, Mum.

Aussi silencieusement qu’il est arrivé. Il n’a pas oublié la route. Il connaît la ville par cœur.
Il n’a plus rien à faire dehors.
Il n’y a pas de paysage à admirer non plus. Il ferait mieux de rentrer, rapidement.
Pourtant, il a quand même pris son temps.

Espérant, peut-être inconsciemment, que tu le rattraperas avant qu’il n’ait le temps de rentrer.


Résumé:
Cursed
Nain de Garde
Nain de Garde
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Avatar Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Cursed
Mer 2 Déc - 12:32

En vie
Apocalyptica
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Mum & Cursed
xxx
«Pourquoi faire autant d'histoires ?
Pour des lendemains qui chantent faux
Pourquoi poser tant de questions ?
Faut-il que l'on soit aussi cons
Ne suffirait-il pas de se voir ?
Un peu plus un peu moins mal
Ne suffirait-il pas de vouloir ?
And the world all gone to war»

Ce fut avec un certain soulagement que Cursed vit Mum accepter. Il resta immobile, au milieu des décombres, il hocha la tête ; une promesse muette, un rappel qu'il était toujours un membre de cette famille. Il avala sa salive, puis il fixa la grande silhouette de Mum lui tourner le dos. Oh... il voyait bien que son ami l'attendait, il espérait le voir rattraper en une foulée les quelques mètres qui les séparaient. Cursed soupira, la mâchoire contractée, il sentait la douleur s'élancer dans ses os. Il s'assura que Mum ne devint qu'un point coloré dans la grisaille d'Arcadia Bay, avant de retourner son regard sur ce qu'il restait de sa caravane.

Shaun avait beau faire comme si tout cela n'était qu'un rêve, il se mangeait la réalité en plein dans les dents. Les vestiges de son passé reposaient, en chaos, en bout de tôle explosé et en béton. Un an était passé, depuis cette nuit infernale. Il se revoyait encore, sortir torse nu de sa caravane, la peur au ventre. Lorsqu'il s'était retourné, il avait vu la tempête ravager son foyer ; il s'était retourné d'un coup. S'il n'était pas sorti, il serait mort dedans, il le savait. Peut-être que ce bruit blanc, atroce, contre lequel son oreille s'était posée, c'était ce qui l'avait sauvé. Il se souviendrait toujours, de l'angoisse dans sa voix. La chaleur contre son torse persistait, et Cursed agonisait, dans ce silence de plomb. Dans cet esprit, une cage enfermant l'animal sauvage.

Cursed se rassit, il fouilla dans la poche de son treillis, puis il reprit une feuille, un stylo. Penché sur ses cuisses, il écrivait à tête reposée ce qu'il s'était passé ; relire les notes précédentes lui faisait prendre conscience qu'il risquait d'oublier. Son écriture tremblait sur le papier, le stylo devint moite entre ses doigts, et Cursed coucha encore et encore, les souvenirs sur cette feuille qu'il conserverait sur lui. Une preuve que ce n'était pas qu'un rêve, un artefact de papier, qui le renverrait à sa mémoire, à cet instant magique où il avait tenu la femme de sa vie dans ses bras. Ses larmes s'écrasaient sur ses phalanges, elles s'enfonçaient sur le papier ; il était plus froid, mais il accueillait enfin la peine. Sans rage, sans colère, à bras ouvert.

Parce que c'était nécessaire.

Cursed avait toujours envie de mourir, mais Mum lui avait rappelé qu'il avait une mission. Sans lui, les Chevaliers étaient en danger. Alors Cursed reprit ses vieilles habitudes. Sa silhouette musclée et tatouée, c'était celle d'un fantôme ; un soldat mort-vivant dressé dans les décombres. Et le militaire tissait un plan dans sa tête, un plan parfait. Il avait pris sa décision.

Il protégerait les enfants. Qu'importe les sacrifices. Qu'importe à quel point il devrait se salir les mains.

Cursed se redressa, il glissa la lettre dans sa poche. Il vérifia une dernière fois l'absence de balle dans son Beretta 92. Il leva la tête vers le ciel, il renifla, puis il rentra à la maison.

Il avait une nouvelle histoire à raconter.


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étouffer ces pulsions qui jouent avec mon âme ⊚ Cursed (end)
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