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Tell the truth • Cursed [terminé]

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Ven 4 Déc - 12:53
Tell the truth
On a eu une drôle de sensation, en voyant notre sosie parfait ou presque sortir de sa voiture. Quelque chose dans le creux des tripes, quelque chose d’indescriptible, sentiment étrange en voyant son visage, comme s’il allait commencé à se brouiller d’une seconde à l’autre, disparaître sans laisser de trace si ce n’est un manque béant dans sa poitrine. On a vu des images, oh étranges images qui sont apparues dans notre esprit, une seconde à peine, on a cru se voir mourir sous nos yeux, miroir en face de notre regard. On a hésité un moment, un court moment avant d’empoigner la portière de la voiture, quelques instants d’immobilité et une envie dans le fond des tripes.

Partir.
Aller chercher Helena.
Et partir.

Mais on met toutes ces pensées sur le compte de la nouvelle récente, d’ailleurs on s’en persuade en voyant le regard que nous lance le frère. Il est inquiet, on le voit dans le fond de ses yeux. On souffle finalement, on oublie toutes ces sensations et on ouvre la portière de la voiture finalement.


*****

Voilà plus d’une semaine. Une semaine plus une année que la tempête est passée, une semaine plus une année que la bulle les emprisonne dans cette ville maudite, une semaine plus année que sa moitié lui a été arrachée. Voilà une semaine. Une semaine qu’il s’est réveillé dans la maison en ruine de son aîné, une semaine que ce rêve étrange est passé et peu à peu il commence à s’effacer, les sensations s’enfuient, les paroles aussi. Il croit bien se souvenir de certains détails mais encore espère-t-il qu’il ne s’agit là que d’un banal rêve.

Et pourtant.
Et pourtant on lui souffle dans le fond de son esprit.
Que ce n’est pas qu’un simple rêve.

Alors il continue de faire semblant, toujours et encore, son attitude sur ce point ne change pas. On fait comme si, comme si ce rêve jamais n’était arrivé, comme si les ressentiments et les émotions n’étaient pas revenus en force depuis une semaine. On fait comme si sans pour autant y parvenir.

*****

La soirée, sans grande surprise, s’est déroulée dans une atmosphère pesante, l’annonce de la nouvelle a alourdi l’ambiance en à peine quelques mots prononcés. Cancer, leucémie, Helena a fixé son mari comme s’il allait défaillir en un instant. On a essayé de rassurer, d’expliquer les termes inconnues des médecins en espérant qu’en face, ils puissent comprendre mieux que lui. Le jumeau nous a promis, si jamais une greffe était nécessaire.

Il serait toujours là.
Ces mots nous ont fait du mal.
Sans savoir pourquoi.

Mais on lui a assuré, rien de tout ça ne devrait être nécessaire, juste des cachets et ça devrait suffire. Mais on ne lui a pas dit, si jamais tout ceci s’aggrave peut-être qu’il faudrait en arriver là. Mais on ne lui a pas dit, ce n’est pas la peine de l’inquiéter encore plus que nécessaire. N’est-ce pas ?


*****

Il oublie ce qui se passe au sein du château, il continue à faire ce qu’il y fait habituellement. Il y a eu quelques disparitions suite au 1° novembre, parfois de quelques heures, parfois de quelques jours, mais on préfère s’assurer que ce n’est qu’à cause de la première année. Au fond, on sait que ce n’est pas uniquement le cas.

La nuit tombe enfin.
Alors on va recommencer.
Rituel depuis une semaine.

Il finit de nettoyer les quelques assiettes et couverts qui restaient dans le fond des sceaux d’eau, avec un peu de produit vaisselle, il faut encore et toujours économiser. Il finit ses quelques taches, dans le silence qui le caractérise malgré les quelques regards qui se posent encore sur lui. Il a encore l’air plus ou moins amoché, la bosse au-dessus de son œil se résorbe seulement et son œil au beurre noir a viré au jaune sale. Mais tant pis, il préfère ne pas voir les regards. Lorsqu’il quitte les cuisines, tout le monde ou presque est déjà couché, le château est silencieux comme tous les soirs. Rapidement, il passe par sa chambre et se saisit de son manteau d’hiver, récupéré voilà près d’un an dans des habitations en ruine.

*****

Il a insisté pour qu’on reste, au moins pour le repas, on a besoin de manger, a-t-il assuré. On aurait bien voulu lui dire non, encore une fois s’est insinué dans nos veines l’impression de devoir partir, de devoir s’enfuir. On a bien proposé, qu’ils viennent manger chez-lui plutôt qu’ici si jamais ils y tiennent à ce point. Mais non, on a besoin de se reposer paraît-il alors on n’a pas tellement insisté. Le repas passé, encore ils ont insisté, resté ici encore un moment s’il en avait l’envie mais on a répliqué une nouvelle fois. Chez-nous nous attend Mimi, petite chatte de laquelle il faut bien s’occuper mais finalement on est quand même resté, sa gamelle automatique pourra parfaitement s’enclencher si jamais elle manque de nourriture. Alors on est resté, ne serait-ce que pour la nuit.

Et on s’est réveillé.
Sur le canapé moisi du salon.
Au milieu des ruines.


*****

Arcadia Bay est bien calme la nuit désormais, les lampadaires sont éteints alors il balaie devant lui à l’aide d’une lampe torche, une nouvelle après qu’il ait perdu la première dans la forêt. Il connaît parfaitement son chemin au milieu des gravats et des débris, voilà une semaine qu’il fait ce chemin toutes les nuits ou presque, une semaine que le lit du château est froid et inoccupé, une semaine qu’il a décidé de ne plus y dormir. Une semaine qu’il retourne chez lui, dans les ruines de cette maison où il s’est réveillé après ce funeste anniversaire.

C’est là-bas qu’il dort.
Ou du moins qu’il essaye.
Juste quelques heures, de temps à autre.

La maison de son frère à demi-écroulée. Le toit au-dessus du salon est complètement effondré, il s’est souvenu qu’une poutre lui a traversé la jambe une année plus tôt mais surtout reste encore gravé dans sa mémoire le dernier souffle de son frère, agonie longue et douloureuse sous ses yeux.

*****

On est longuement resté dans cette maison en ruine, la journée précédente a doucement commencé à s’effacer dans notre mémoire. On est resté assis à même le sol du salon, là où s’insinue si facilement le froid et le vent, là où encore on peut apercevoir quelques traces brunies sur le sol en parquet, de la moisissure de l’année passée mais également ce qui ressemblent à des traces de sang. Probablement les nôtres, celles d’Helena, celles de Wilhelm aussi. Les deux corps ont disparu depuis bien longtemps, récupérés et incinérés l’an passé.

On a hurlé.
On a pleuré.
Et surtout, on est resté amorphe.

On a réussi à réagir lorsque la nuit est tombée, lorsque le froid s’est insinué dans nos veines, lorsque l’on a commencé à ne plus voir devant nous. Mais on a hésité, on n’a pas voulu bouger avant que la nuit soit bien trop entamée. On s’est enfin décidé à rentrer, tout le monde devait déjà dormir à cette heure-ci ou du moins on l’espérait. On a eu bien du mal à rentrer, la patte folle n’a pas aidé et la canne était restée au château.

Une journée où l’on n’en pas eu besoin.
Etrange journée.


*****

Il arrive toujours tard le soir et repart tôt le matin, lorsque tout le monde dort. Il ne dit à personne la nature de ces petites excursions dans la nuit, il ne veut que l’on sache pour lui, il préfère que les autres restent dans l’ignorance de sa vie et de sa famille, restent dans l’ignorance de sa santé et de sa maladie. Rien ne doit transparaître, ni de sa vie ni de lui, il vaut mieux que ce soit ainsi. Il arrive enfin à la maison effondrée. Les vitres ont éclatées, la moitié du toit est au sol, l’étage reste encore miraculeusement debout, la charpente est apparente, des arbres sont tombés dans l’allée et sont désormais pourris. L’intérieur commence également à moisir, les meubles ont été pillés de leurs principales denrées, la nourriture et les vêtements, quelques outils également. Reste les souvenirs qui traînent ici et là, les photos et les dessins jaunis d’un enfant aujourd’hui adulte.

Mais devant l’entrée se tient une nouveauté.
Cursed - Shaun - est debout ici.
Devant lui.

- ... Qu’est-ce que tu veux ?

Dans son regard se lit quelques airs de défi.
Et soudainement, on réalise. Que c’est lui.
Qui prenait place dans son rêve.


Résumé:
Cursed
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Ven 4 Déc - 14:55

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Almace & Cursed
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« Polished, you shimmer when shined
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On ouvre le chargeur, on le vide de ses balles, et on le referme. On rentre. On parcourt le château d'un pas silencieux, on vérifie que tout le monde et là. On constate qu'il manque quelqu'un. Toujours le même. Alors on se met à le suivre, de loin, à le pister, comme s'il s'agissait d'un animal qu'on prend en chasse. Il est lent, sa patte folle l'empêche d'avancer à son aise, et l'on doit contrôler tous ses faits et gestes, afin de garder une bonne distance.

Et ça recommence.

Encore,

Encore,

Encore.

Et ça recommence, dès que la nuit tombe, dès que les autres sont couchés. Avant de partir, on fait semblant. Le plus terrible, c'est le non-dit ; Almace croit que Cursed ne sait pas, il est persuadé qu'il n'a rien remarqué. Il oublie, un instant, qu'il s'agit d'un chien que l'armée a dressé. Un prédateur vivant parmi les agneaux, qui décide de revêtir la peau du conteur, qui sourit et joue avec les enfants, comme s'il ne savait pas qu'Etham quittait le château depuis plusieurs jours. Impossible de savoir si Cursed dort réellement, impossible de déterminer si les cernes sous ses yeux sont habituels. Après tout, les problèmes qu'il supporte sont connus. Et on sait qu'il vaut mieux ne pas lui poser de questions.

Et Cursed, il jeta un oeil sur la montre dans sa poche. Il sentait que c'était l'heure pour Almace de recommencer. Il était tellement épuisé par les nuits à le suivre, qu'il ne tiendrait pas longtemps encore. Ses jambes étaient lourdes, son attention était amoindrie. Même son hypervigilence s'en retrouve entaché, ce qui au final déclenche des phases de paranoïa. Et si à force, Cursed ne voyait pas le danger ?

Quand Cursed remarqua la silhouette d'Almace se détacher dans le paysage nocturne, il était assis sur un bout de béton. Il fumait sa cigarette, comme si de rien n'était, avec la nonchalance du chasseur, qui patiente devant le terrier de sa proie. Il finit par se lever, Cursed portait sa veste kaki, son pantalon cargo et ses rangers ; il gardait la même expression militaire qu'il avait eue dans le rêve. Si ce n'était qu'il avait perdu beaucoup de masse en un an, ses joues étaient creusées, son regard mortifère. Même ses tatouages semblaient avoir perdu de leur éclat.

Devant le ton d'Almace, Cursed arqua un sourcil, et sa lèvre se souleva sur le coin gauche. Une expression sarcastique se peignit sur sa figure de cadavre, il haussa les épaules. Il était prêt à en découdre, il allait mettre Almace au pied du mur. Shaun répliqua, la voix était rauque, ferme :

« Je suis un chien de chasse, j'ai été dressé par l'armée pour pister ma proie, jusqu'à l'exécuter. »

Cela signifiait : tu m'as pris pour un con, n'est-ce pas ? Cursed avança d'un pas, il expira la fumée de cigarette par les narines.

« Et ça fait plusieurs jours, Almace, que tu viens crécher là. »

Cela voulait dire : tu crois que je n'ai rien remarqué ? Cursed soupira, il fixa son regard d'acier dans ceux du malade.

« Je peux comprendre les raisons, avança-t-il, mais tu as oublié ce qu'il s'est passé en septembre ? Une meuf est morte, tuée par on ne sait pas quoi. Plusieurs jours que je passe à te suivre, Almace, à veiller que cette chose ne soit pas dans les parages. »

Le ton était neutre, pourtant, Cursed sermonnait Almace, qu'importe qu'il ait trente ans de moins.


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Lun 7 Déc - 12:12
Tell the truth
Il est comme un rêve.
Qui s’efface.
Peu à peu.

Le faisceau de la lampe est braquée sur son genou droit, pas en plein dans ses yeux ou son visage, mais il parvient tout de même à le reconnaître, Almace. Lui et sa silhouette qui se détache dans la nuit, lui qui lui bloque l’accès à cette maison en ruine. Face à son sermon il se contente d’avancer vers lui, sa démarche clopinante résonne dans le silence qui règne autour d’eux, et une fois assez proche il pose sa lampe torche sa poitrine, comme si avec il souhaitait le faire se décaler de son chemin.

- Un chien de chasse qui piste sa proie jusqu’à l’exécution, tu dis ? Il siffle, Almace, entre ses lèvres pincées. Vas-tu mettre la dernière partie de ta phrase à l’œuvre ?

Des mots crachés derrière ce visage froid et il y a cette expression sur les traits, celle qui détonne et fait frémir. Oh, tu ne pourrais pas me faire plus plaisir, tu sais ça ? Ça se lit sur son visage et dans ses gestes, il pourrait crever là d’une balle en pleine poitrine qu’il remercierait le ciel. Crever. Il n’attend que ça parce qu’il sait que ça finira fatalement par arriver. Le plus tôt sera le mieux.

Et le sermon continue pourtant, la chose est évoquée, l’ombre qui a déjà tué et enlevé cette jeune fille de chez les Greens un soir de septembre. Bien sûr que non, il n’a pas oublié, Almace, ces soirées à l’attendre et à craindre son arrivée, les nuits d’insomnie à écouter le moindre bruit ou le moindre cri, l’effroi dans le creux de veines qu’elle vienne s’en prendre à quiconque dans le château. Aux enfants, aux autres adultes.

Toi.

- Et qu’est-ce que tu ferais ? Si jamais elle apparaissait à nouveau ? Cette ombre ? Question légitime, il semblerait. Personne ne sait ce qu’elle est, comment elle est, ce qu’elle fait, ce qu’elle cherche. Elle frappe sans prévenir, n’importe qui, elle a déjà frappé dans nos murs, des personnes ont disparu. Et nous, qu’est-ce qu’on peut faire à part les regarder, totalement impuissants ?

Impuissants.
Inutiles.

Alors oui, que ferait-il si cette chose venait soudainement à apparaître sous leurs yeux ? Comment se battre face à un ennemis invisible dont on ne sait rien ? Est-ce qu’ils leur ont appris ça, au sein de l’armée ? Il voudrait bien le savoir, en vérité. Si quelqu’un a une solution pour définitivement faire partir cette chose. Mais pour le moment, la réponse semble négative. Alors il le pousse doucement de sa lampe, le regard figé dans le sien.

- Laisse-moi passer.


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Lun 7 Déc - 15:42

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« Oui, confirma Cursed sans une hésitation, et avec douceur, il ajouta : et te ramener à la maison. »

Il ne lui laissait pas le choix. De toute façon, malgré sa taille ridicule, le soldat Shaun Bailey ne craignait personne. Il savait qu'en combat, ceux capables de le battre se comptaient sur les doigts d'une main. Et encore ! C'était un être de calcul, un animal ; si la vie d'autrui était danger, la menace disparaitrait. Alors Almace avait beau être plus grand, il était âgé et malade. Cursed était certain qu'une claque de sa part le ferait voler en dehors de la bulle. Il ne bougeait pas, il continuait de fumer, sans se sentir atteint par l'animosité d'Almace. Il était trop épuisé pour se battre avec lui, sur ce terrain-là. Et Shaun, il se souvenait de ce qu'Etham avait dit, dans ce souvenir. Il savait que les militaires n'étaient pas dans son coeur.

Ils n'étaient dans le coeur de personne. Après tout, ils tuaient pour que John Doo puisse voter tranquillement Trump, ou se gaver de donuts.

Alors... Quand Almace décida de l'attaquer sous un autre angle, en remettant en cause sa capacité à combattre — ainsi, Cursed l'interpréta —, il eut un rire mauvais. Cursed roula des yeux, il soupira, avant de répliquer :

« Je ferais en sorte de te protéger, Almace, qu'importe si ma vie est mise en danger. »

Parce que c'était son devoir de soldat, protéger les civils. Au fond, tous les deux étaient motivés par le même désir de mourir. Si le prix à payer pour exterminer l'Ombre était sa vie, Cursed n'aurait aucune hésitation. Tant que tout le monde restait en sécurité, ce qui lui arriverait... ce n'était pas important ; ça ne le saurait jamais. Et les larmes de Mum n'y changeraient rien.

« Et sinon quoi, Almace ? Tu vas me frapper avec ta canne ? Et tu vas faire quoi ? Cette fois-ci, je ne te laisse pas seul. Plus maintenant. »

Cursed releva le menton vers Almace, il n'y avait pas de défis dans son ton, ni dans son regard. Ce n'était que l'expression un peu amère, certes, d'une amitié sincère. Qu'Almace le rejette en bloc, Cursed s'en fichait ; il ne faisait qu'exposer un fait. Cursed, c'était un parasite ; depuis toujours, son existence était défectueuse. Il s'était accroché à la vie, alors qu'il n'était qu'un nourrisson jeté dans une benne à ordures. Et pourtant, ça ne l'avait pas empêché de continuer. Lorsqu'il fixait Almace, sans battre des cils, Cursed disait clairement : tu ne te débarrasseras pas de moi.

Et il continuait de fumer, Cursed, avec sa désinvolture, avec ses yeux fatigués et rougis. Et avant même que l'idée de repartir ne germe dans le crâne d'Almace, avant même de lui laisser le temps de digérer, Cursed balança :

« Je sais, je suis au courant. »

Il retira la cigarette de ses lèvres, il gonfla la poitrine, et un épais nuage de nicotine s'éleva devant lui. Lorsqu'il repose le regard sur Almace, c'est en silence. Tu ne t'en sortiras pas comme ça, Almace.

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Mer 9 Déc - 19:39
Tell the truth
- Tu serais prêt à me tuer ? demande-t-il dans un sourire, un sourire carnassier car la réponse positive de Cursed ne pouvait lui faire plus plaisir. Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir, tu le sais ça ?

L’heure n’est plus à faire semblant, désormais.
Almace a envie de gueuler, de crier.
De déchirer ce masque qu’il portait.

Alors il continue à s’approcher, à parler de l’ombre et de cette chose qui rode dans la nuit, il s’approche assez près pour le pointer de sa lampe torche, le mettre face à ses déconvenues et face à leur impuissance. Car depuis son apparition, qu’ont-ils pu faire ? Rien. Si ce n’est craindre son arriver et espérer son absence de leurs vies. Ses sourcils alors se froncent à sa réponse, réponse qui ne plaît guère dans sa formulation. Étrange, il est vrai. Qu’Almace refuse sa mort avec tant de ferveur. Alors que la sienne ne l’inquiète plus depuis bien longtemps.

- Et tout ce que tu arriverais à faire, c’est de crever comme un con en ne protégeant personne. Nouvelle phrase craché au visage et, doucement, il lui met un nouveau coup rapide sur le torse de sa lampe torche. Et ça. Ça, je veux pas.

Il le fixe de son regard sombre, ses yeux morts par le stress, les insomnies, la maladie. Toute sa posture est courbe, flétrie et fatiguée, soudainement ce n’est plus cinquante années qu’il a mais bien soixante-dix, comme s’il avait vécu une vie de trop avec l’année précédente. Comme bien d’autres, il est vrai. Mais lui, rarement il ne laisse l’entrevoir car il ne faut pas, il ne doit pas.

Lui, ce n’est pas important.

Mais on peut y lire une dernière chose, dans le fond de son regard. Expression étrange et étrangère, celle du père qui ne souhaite voir partir son fils à la guerre pour y mourir bien trop prématurément. C’est quelque part, dans le fond de son regard.

- Tu sais quoi ?

Il demande, parce qu’il a oublié. Ce rêve où il lui dit tout, ce rêve où il se lâche et qu’il se confit alors à un parfait inconnu qui portait son visage. Il demande. Parce qu’il a oublié.


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Ven 11 Déc - 13:19

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« À d’autres, Almace. »

Soupira Cursed en roulant des yeux, il attrapa la cigarette entre ses doigts pleins de corne. Il expira lentement la fumée par les narines, il voyait la lampe torche faire des allées retours sur sa poitrine ; l’on aurait dit qu’Almace braquait le faisceau lumineux, comme une arme sur sa chair abîmée. Cursed ne s’émouvait pas, très peu, même si Almace lui renvoya à la tête qu’il était faillible, et que sa vie avait de la valeur. Ils se ressemblaient trop, tous les deux. Ils cherchaient à se sacrifier pour la bonne cause.

« J’ai affronté pire qu’une ombre, Almace, j’ai fait pire que ce qu’elle a fait. »

Cursed sourit en coin, amer, laissant le sujet ici. La fatigue envahissait son cerveau, il remuait dans du coton. La nuit était froide, sa peau frissonnait sous le souffle du vent. Pourtant, Cursed était tranquille, là, en plein milieu des décombres. Il ressemblait plus à un mort-vivant qu’à un humain, avec son visage émacié et anguleux, avec ses scarifications et ses tatouages. Sa bouche était sèche, la peau de ses lèvres s’effritait. Et quand il observait Almace, la fatigue constante qu’il devinait sur ses larges épaules, il avait le coeur serré.

Est-ce qu’Etham s’était réveillé ici, seul ?
Est-ce qu’il avait pointé une arme sur sa tempe ?

Shaun fixa un instant ses yeux gris sur le sol, sa petite silhouette large se gonfla. Il ne savait pas comment ramener ça sur le tapis, il ne savait pas quels mots utiliser pour ne pas être blessant. Ce qu’il avait vécu... c’était étrange, inconfortable, mais il ne pouvait pas abandonner Almace avec son désir de mourir.

« Le château a besoin de toi. »

Lui rappela-t-il en fixant ses yeux dans les siens, Shaun était déterminé. Oh... bien sûr, la volonté de crever restait coller à sa poitrine, comme une tumeur au coeur, qui se propage, mais que Mum était parvenu à ralentir. Les angoisses dansaient dans sa tête, l’odeur du sable revenait dans son nez, charrié par la poussière et par l’humidité de la nuit. Il percevait encore, le bruit blanc laissé au téléphone, lorsqu’il avait hurlé à sa fiancée de revenir. Ce bruit blanc avait persisté, même après que la conversation fut coupée.

Le bruit de fond, dans son crâne, c’était la culpabilité, et les détonations permanentes dans ses oreilles. Les cris.

« Je sais que tu as un cancer, Almace. »

Lâcha soudain Cursed, en avalant péniblement sa salive, avec un air désolé et coupable. Il ferma les paupières, il soupira, une seconde, voire deux, pour calmer la pression dans sa cage thoracique. Il reprit une bouffée de cigarette, il se caressa le bout du nez avec le pouce, puis il ajouta :

« Inutile de le nier. »

Cursed tenta un sourire, le coin gauche de sa bouche se releva, avant de s’affaisser, comme le regain d’espoir avant l’abandon. Comme quand on tente de rester debout, avant de s’écrouler pour de bon.


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Dim 13 Déc - 16:01
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Le château a besoin de toi.
C’est là ce qu’il dit ? Ce qu’il pense ? Almace plisse les yeux parce qu’il sait - il s’est convaincu au fond de sa poitrine - que c’est faux. Il n’est pas irremplaçable et heureusement, pour le moment il se contente d’aider comme il le peut mais le jour où il ne pourra physiquement plus, que fera-t-il ? Il ne sera qu’un boulet pour le reste du groupe. Et Dieu qu’il préférerait mourir avant d’en arriver à ce stade.

- C’est faux, annonce-t-il. C’est faux et tu le sais bien.

Il souffle par les naseaux, le regard dur, froid et surtout déterminé. La lampe est toujours appuyé sur sa poitrine, il le fixe droit dans les yeux alors qu’il attend la suite de ses mots. Que sait-il ? Que pense-t-il savoir ? Lèvres pincées, il le fixe et attend. Les quelques mots. Qui vont suivre.

Un cancer.

Une boule tombe dans le fond de son estomac. Durant un court instant, un spasme traverse ses mains, ses poings se serrent et ses yeux s’écarquillent légèrement. Ses lèvres se lèvent en un rictus mauvais alors qu’il ne parvient pas à retenir ses mots dans le fond de sa gorge. La surprise, probablement.

- Comment tu sais ?

Il n’a pas pensé, Almace. Il n’a pas pensé à nier, car la surprise de ces mots l’a pris aux tripes et au ventre, il ne veut pas que l’on sache ou que l’on découvre, que l’on devine que la mort se cache dans le creux de ses veines. Il réalise sa question, trop tard désormais pour faire marche arrière, c’est comme s’il venait tout juste d’avouer. Et il tape une nouvelle fois de sa lampe, sur sa poitrine, de manière maintenant bien plus dur.

- Comment. Tu. Sais ? Il insiste, détache chacun de ses mots. Où tu as fouillé pour le savoir ? L’hôpital ? Les papiers ? Comment t’y as eu accès ?

Et le voilà qui s’emballe, pour lui voilà l’explication logique. Cursed aura fourré son nez dans ses dossiers de l’hôpital, il ne sait pas s’il est tombé dessus par hasard ou s’il a sciemment cherché à les trouver. Mais pourquoi aurait-il fouillé les dossiers de l’hôpital, dans quel but ? Il l’ignore, et ça ne l’intéresse pas. Tout ce qu’il veut savoir, c’est comment.

- Depuis combien de temps ? On sent, on se rend compte que peu à peu, il commence à paniquer de voir fuiter son secret jusque là si bien gardé. Qui d’autre est au courant ?


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Mer 16 Déc - 20:23

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Cursed tiqua à la remarque d'Almace, il voyait-là toutes les raisons qu'il se cherchait pour se considérer inutile. Il s'agaça, mais il ravala la frustration avec une bouffée de nicotine. Là n'était pas le sujet, sa seule présence ici aurait dû suffire à montrer qu'ils étaient amis. Et qu'il s'inquiétait pour lui. Mais non ! Almace ne comprenait que ce qu'il voulait bien comprendre, il voyait les vérités déguisées, mais il se mettait le doigt dans l'oeil. Shaun serra la mâchoire, il fit grincer les dents les unes contre les autres, dans des sons désagréables, qui lui donnèrent une vague de sensation de brûlure dans la bouche. Au moins, la bombe qu'il avait lâchée avec autant de délicatesse qu'un bulldozer sur un parterre de tulipe, le prit de court.

Cursed haussa les épaules d'abord, sans réagir, épiant les réactions d'Almace, comme un soldat jaugeant la force de son adversaire. Tout se joue dans le regard. Après tout, les yeux sont autant de miroirs ouverts sur le monde. On peut mentir avec les mots, on peut adapter son attitude corporelle pour camoufler ses intentions. Mais les yeux ne mentent pas. Ils en dévoilent bien plus dans le silence, que dans les paroles. Alors Cursed a su qu'il avait touché Almace, il sent l'incompréhension grandir dans ses larges épaules, et à son ton, il voit qu'il a percé son secret à jour. Almace ne pensa même pas à nier, et il alla à la conclusion la plus logique.

Malheureusement, il n'y avait rien de logique dans cette histoire. Cursed se caressa l'arête du nez, il reprit une bouffée de nicotine, comme pour provoquer Almace dans ce silence. En vérité, il cherchait comment lui expliquer. Il pourrait lui montrer les lettres, mais ce serait comme un aveu de faiblesse, ce serait une fenêtre ouverte sur sa fragilité. C'était trop intime.

« Bon... tu vas pas me croire, admit Shaun en haussant les épaules avec nonchalance. Je suis pas allé à l'hosto, j'y remets plus les pieds depuis que... silence, Shaun regarde ailleurs, avant de reposer son attention sur Etham. Depuis tu sais quoi. »

Depuis qu'il avait fracassé une bagnole à coup de batte de baseball, depuis qu'il avait eu les mains pleines de sang sous la rage. Depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Shaun avala sa salive, il réfléchit encore.

« C'est assez fou, j'ai même encore du mal à y croire, avoua-t-il. Mais... ton cancer... je le sais... parce que j'en ai rêvé, Almace. »

C'était dit, et même Cursed trouvait ses explications bancales, même amenées ainsi, avec toute la sincérité du monde. Il fit un sourire grimacé, en espérant qu'il ne croirait pas que Shaun le prenait pour un crétin. D'autant plus que Cursed n'en avait parlé à personne, du cancer, d'autant plus que Cursed refusait de dévoiler l'état dans lequel Mum l'avait trouvé. Avec son beretta 92 pointé sur sa tempe, prêt à en finir.


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Ven 18 Déc - 18:31
Tell the truth
Tu ne vas pas me croire ?

Est-ce là sa défense ? Son unique défense ? Almace plisse les yeux, on sent toute la rage au fond de son regard, d’avoir vu son secret fuiter ainsi, sans qu’il ne trouve d’explication logique. Il dit qu’il ne va plus à l’hôpital, alors pourquoi a-t-il l’impression qu’il l’y a vu il y a bien peu de temps ? D’où lui vient cette impression ? Et cette impression de déjà-vu qui lui ronge les tripes ? Comme s’ils en avaient déjà parlé quelques jours plus tôt.

Et il bafouille, Cursed. Almace fronce les sourcils.
Pas du tout convaincu, il est vrai.

- T’en as rêvé ? questionne-t-il d’une voix blanche. Tu as en rêvé...?

Quelques secondes de silence, quelques secondes sans rien dire durant lesquelles il se contente de fixer Cursed dans le fond des yeux. Evidemment qu’il ne le croit pas. Evidemment. Alors pourquoi il n’entend pas le mensonge dans le fond de sa voix ? Pourquoi y perçoit-il de la sincérité ? Et pourquoi entend-il dans son esprit une conversation qui pourtant n’a jamais eu lieu ?

Shaun pas comme le mouton.

- C’est stupide... siffle-t-il alors, mettant de côté toutes ces pensées qui ont percé dans son esprit durant ces quelques instants silencieux. Qui d’autre est au courant ? Tu m’as pas répondu.

Parce qu’il ne faut pas que ça se sache. Et si ? Et s’il l’avait annoncé à quelqu’un d’autre déjà ? Sciemment ou non, qu’importe, l’important n’est pas là ? Si déjà la rumeur s’était répandue ? Celle qui souffle qu’il ne lui reste que quelques années à vivre, deux voire cinq années s’il a de la chance. Mais Almace n’appelle pas cela de la chance en vérité, car se voir dépérir à petit feu sans rien pouvoir y faire tient plus de l’horreur à ses yeux.

- Tsk, qu’importe, finit-il par admettre. Ça aurait forcément fini par se savoir si jamais je crève pas avant.

Mots crachés.
Bien trop sincères.
Encore une fois.

- Laisse-moi passer.


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Sam 19 Déc - 17:05

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Shaun lui-même avait encore du mal à y croire... Malheureusement, il se souvenait encore de ce réveil, brutal en plein milieu des décombres de sa caravane. Ça avait provoqué une crise d'une rare violence, au point où ses phalanges étaient encore ankylosées par la douleur. Si Mum n'était pas venu, que serait-il passé ? Dans ses lettres, laissées à l'intention de sa copine, Cursed avait dévoilé une part de sa folie. Une porte ouverte sur les démons sous sa peau, une ouverture vers ce qu'il renfermait de pire en lui. Il hocha la tête, face à Almace, très bien conscient que ses mots sonnaient en mensonge. Pourtant ! Cursed était sincère, toujours ; il était bien trop sanguin pour parvenir à mentir. C'était simple, Cursed calculait la moindre de ses actions, lorsqu'il prenait la peau du soldat.

Mais là, il avait revêtu celle de l'ami.

Cursed gonfla la poitrine, il se pinça la lèvre inférieure, puis il répliqua de sa voix rauque :

« Il n'y a que moi... Je l'ai écrit Almace, ce rêve. Elle... »

Cursed se referma soudain, il ne voulait pas la mentionner, il ne voulait pas vivre l'horreur du baiser sur le béton. Et de l'annonce. Quelle annonce ? Les pensées dansaient dans son cerveau, la conversation l'épuisait, alors Cursed refusa de bouger. Il haussa les épaules, et même si Almace était plus grand, plus âgé, il se refusait de le voir se détruire sans rien faire. Il cligna des yeux, puis il reprit :

« Tu avais peur de perdre tes cheveux, tu m'as parlé parce que tu as cru que je saignais... Je frappais la bagnole, comme... quand tu sais quoi. »

Shaun avait honte de ses crises de rage, il ne supportait pas se retrouver face à quelqu'un, l'ayant vu perdre les pédales. Sa hantise ? Que les enfants le voient dans cet état, incapable de gérer la colère. Et l'impatience d'Almace l'irritait. Il serra les dents, domptant du mieux qu'il pouvait, la confusion dans sa tête, les petites pensées qui rentraient par tous les trous, comme des vers rongeant un cadavre.

« Tu avais appris ça ce jour-là, tu envoyais des SMS à ton jumeau... Bon vois le bon côté des choses, t'es là, et euh... t'as pas perdu tes cheveux, au moins. »

Avant même de terminer sa phrase, Cursed sut qu'il aurait dû fermer sa gueule. Il ferma les lèvres, aussitôt, comme un enfant qui se rend compte de sa bêtise. Il eut un sourire crispé et désolé, pourtant, il ne s'excusa pas. Il attendait que la bombe explose, et d'un côté, si Almace devenait furieux... il pourrait détourner l'attention de son but premier ; dormir dans les décombres, et prendre le risque de devenir l'une des victimes de l'Ombre. Cursed renifla, il essuya le bout de son nez avec son pouce, avant d'attendre la suite. Almace aurait raison d'être hargneux.

Il avait merdé (pour ne pas changer).


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Mar 22 Déc - 16:46
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Oh, qu’il est étrange de le voir s’embrouiller dans ses mots, dans son histoire qui pourtant sonne étonnamment vraie. Il voudrait bien le croire, Almace, il voudrait sincèrement mais dans son esprit, cela ne parvient à faire sens, quelque chose bloque, quelque chose cloche. Et pourtant, il se souvient vaguement de ce rêve étrangement similaire, celui où il raconte tous ces maux et toutes ses craintes. Perdre ses cheveux, peur bien lointaine maintenant. Mais il a raison, Cursed. Il avait peur de perdre ses cheveux, le voir tomber par poignées à cause de la chimiothérapie qu’il était censé suivre si seulement la tempête n’avait pas fauché ses chances d’aller au service oncologie de Portland, là où aurait été décidé de son traitement.

Il plisse les yeux, Almace.
Droit dans le regard de Cursed.

Et voilà qui lui parle de son jumeau, preuve supplémentaire s’il en est qu’il ne ment pas - jamais Almace n’a parlé de son jumeau à qui que ce soit. Il grince des dents à ces mots, et serre les poings à la dernière phrase. Le bon côté des choses, dit-il ? Oh il le sent, le spasme qui lui traverse le bras droit. Il la sent, la baffe partir et s’écraser sur son visage. Baffe rapide et sèche, même Almace s’étonne de ce geste, la colère encore résonne dans son bras et sa main, ses doigts le brûlent légèrement.

Et ses lèvres se pincent.
Ses paupières se secouent.

- Mon jumeau, il vivait là. Il pointe la maison en ruine du menton. Il est mort, le toit lui ai tombé dessus, ça a pris des plombes. Il avait un fils, il doit encore être à Portland à l’heure actuelle. Il avait une femme, elle est morte aussi.

Il y a une photo d’eux dans le salon, encore debout parce que les photographies d’inconnus n’intéressent personne lorsque l’on pille une maison. Dessus, on pourrait penser que l’on regarde sa propre famille, à Almace, tant son frère lui ressemble - quelques années plus jeunes sur la photo - et tant son neveu lui ressemble également par conséquent. Mais ce n’est pas sa famille. Lui, il n’avait rien.

- Moi j’avais rien, j’étais rien et maintenant, je suis mourant. Si un idiot devait y rester, ça aurait dû être moi. Pas lui.

Il souffle.
Son visage est toujours fermé.

- Désolé pour la baffe. Il s’excuse enfin, car son geste l’a surpris lui-même. Laisse-moi passer.


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Mar 22 Déc - 22:56

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La claque finie sur sa joue. Oh... Cursed l'avait anticipé, il savait que ses paroles allaient lui en valoir une. Et il avait décidé de ne pas esquiver, son corps resta bien droit ; ses jambes fermement appuyées, ses pieds ancrés dans le béton. Sa tête tourna sur le côté, sa jou ue devint écarlates, et il serra les dents. Il sentit le sang affluer sous sa chair, des fourmis coururent le long de sa mâchoire, et ses sourcils se froncèrent. Sonné, malgré tout, Cursed tiqua quand le son aigu se diffusa dans sa tête. C'était le plus désagréable. Il coula un oeil sur Almace, l'air de lui dire qu'il l'avait frappé, seulement parce qu'il l'avait bien voulu.

Mea culpa.

(Sua ponte)

Cursed gonfla la poitrine, et lorsqu'Almace grogna que son frère vivait là, il émit un reniflement. Ses doigts s'étaient serrés sur sa cigarette, puis il attendit. Il inspira, il expira, cherchant à ramener le calme dans son esprit. Mais la baffe, en dépit de sa volonté, et de la culpabilité, elle avait réveillé les accès de rage. Cursed était frustré de se heurter à un mur de chagrin.

Mais il comprenait.

Cursed avala sa salive, il leva la main en signe de paix ; il demandait un peu de temps, en silence. Assez pour parvenir à tempérer les colères sous son épiderme, à écouter son coeur frapper sa poitrine avec véhémence. Pour ne pas laisser la frustration grignoter sa raison. Puis, ses épaules se relâchèrent, et il souffla :

« Pas grave, et je comprends, Etham. »

Cursed se pinça la lèvre inférieure, il ferma les paupières, et il se réfugia un peu en lui-même. Il roula des épaules, il fit craquer sa nuque, mais il ne bougea pas. Il répéta pour lui-même :

« La maison du frère, j'ai compris, la maison du frère. »

Cursed se frotta les yeux, puis il parvint à recouvrer un semblant de sang-froid. Un autre reniflement, dans le silence, il essuya son nez.

« Je comprends, Etham, mais je ne peux pas te laisser passer une nuit de plus ici. Je me fous de ton cancer, mais... je ne veux pas que tu sois en danger, Etham, sa voix était rauque. Je suis désolé pour ta famille, je ne saurais pas ce que c'est, la douleur de perdre tout le monde. »

La dernière phrase était un aveu. Cursed secoua la tête :

« Je sais que tu as besoin de faire ton deuil, et je ne te reproche ni ta maladie, ni ça. Mais ne fais pas ta tête de mule, si tu veux rester ici un peu, je peux t'attendre, vibra Shaun. Néanmoins, tu rentres avec moi. Je ne te laisserais pas seul. »

Cursed désigna du menton un bout de maison au loin, il signalait en silence que c'était là, qu'il avait veillé de loin. Si on se mettait à cette place, on avait une belle vue sur la rue, dégagée, et le dos collé contre un pan du mur. Cursed était prévoyant, ainsi les attaques en traître étaient réduites, et il pourrait voir arriver n'importe quelle silhouette pleine de mauvaises intentions.

Sua ponte.



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Ven 25 Déc - 20:22
Tell the truth
La douleur court encore dans ses doigts, dans sa paume, dans son bras et dans son cœur. Voilà l’essence même d’une claque, les deux parties en prennent pour leur grade et Almace ne ressent aucun soulagement ni même aucune fierté à ce geste. Juste une culpabilité soude qui résonne dans sa poitrine, celle n’avoir réussi à se retenir et il sait au fond de lui que Cursed aurait pu répliquer, le mettre au sol en un mouvement.

Il est jeune et entraîné.
Tandis que lui est vieux et malade.

Et pourtant rien ne se passe, juste le silence s’étale, il voit dans les gestes et les mouvements de son camarade qu’encore la colère pulse dans ses veines et son esprit, les tentatives de se calmer et d’évacuer un peu ces sentiments. Silence, brisé par ces quelques paroles. Almace, son souffle est court et erratique, sa main tremble dans le vide et l’autre autour du manche de sa canne. A sa proposition, il ne répond que par le silence, tous-deux ont arrêté de bouger et se jaugent simplement du regard.

Il déteste ça, Almace.
Avoir tord.

- ... Tu es buté.

Tête de mule, presqu’autant si ce n’est plus que lui.
De la lampe, il le fait se décaler de quelques pas sur le côté.
Et rentre, sans un mot supplémentaire.

Encore la maison en ruine, l’escalier qui mène à l’étage s’étale en face de lui directement après l’entrée, quelques marches manquent, il faut faire attention. A sa droite, le salon entièrement détruit, sauf le premier mètre sauvé de la chute du toit par on ne sait quel miracle ainsi que la photographie encore intacte malgré la vitre du cadre brisée. A sa gauche s’ouvre la cuisine et au fond le reste de la salle à manger, ces pièces là n’ont pas souffert de l’arbre qui est tombé mais elles ont été consciencieusement pillées durant cette première année après la tempête. Quelques vieux dessins jaunis restent sur le frigo, jaunis par le temps - prêt de vingt ans sont passés depuis leur création - et par l’humidité ambiante de la maison désormais. L’un d’eux représente un dragon rouge grossièrement dessiné par un enfant âgé de six petites années à cette époque, désormais l’enfant en question étudie les arts appliqués à Portland. A l’étage après les quelques marches tombées se trouvent deux chambres et un bureau, eux-aussi savamment retournés, il n’y a plus de vêtements ni même d’outils, de crayons, de feuilles et quelques livres ont disparu eux-aussi. Mais si l’on sait où chercher, quelques part dans la plus petite des deux chambres et derrière le faux-fond du placard, on retrouve une guitare sèche probablement désaccordée depuis le temps où elle n’a pas été utilisée et l’une des cordes a sauté. Cadeau d’adolescence, elle n’a été utilisée que trois années avant d’être abandonnée ici par un enfant qui rapidement est passé à une autre lubie. Dommage, Etham aimait bien apprendre à Charly à en jouer.

Mais voilà ce qu’il finit par récupérer dans cette maison en ruine : une photo brisée, un dessin jauni et une guitare désaccordée.

Il ne cherche rien d’autre, il sait que la maison est vide alors le voilà désormais sorti avec ses trois trésors entre les mains, la guitare dans son étui porté derrière son dos. Il ignore combien de temps encore il est resté à l’intérieur, la nuit est toujours profonde mais les étoiles ont bougé depuis qu’il y est entré. Il cherche rapidement Cursed de son regard fatigué, légère crainte au fond de lui qu’il fut lui-même victime de l’Ombre durant ce temps où il est absent. Mais il souffle discrètement lorsque finalement il l’aperçoit, retour vers lui de sa démarche claudiquante avant de se planter devant lui, la colère s’est évanouie de ses veines et seule la fatigue se lit désormais sur ses traits.

- On rentre à la maison ?

Car peut-être il est temps.
De laisser ces ruines derrière lui.


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Sam 26 Déc - 12:11

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Shaun ne comprit pas les mots en français qu'Etham lâcha, il reconnut seulement la langue, mais pas ce que les trois mots signifiaient. Il se contenta d'un vague sourire, avant de le regarder entrer dans les décombres. C'était comme passer la frontière d'un autre univers ; celui des souvenirs, rongés par l'humidité. La lourde mélancolie soutenait encore plus ou moins la bâtisse du deuil. En silence, Cursed s'éloigna, et il se posta à l'endroit qu'il avait montré à Almace. De là, il avait une belle vue sur la rue. Dégagée et ouverte, il voyait les chemins possibles.

Dans la nuit, le quartier avait cette tranquillité nostalgique de la normalité. Si les maisons n'avaient pas été ouvertes en deux par la tempête, l'on aurait pu croire à la vie d'avant. Il manquait les lumières aux fenêtres, la chaleur des foyers, les enfants et les jouets abandonnés dans les jardins. Cursed avala sa salive, songeant au passé. Jamais il n'aurait pu avoir une telle maison, dans son enfance, il avait longtemps espéré que les publicités pour les céréales, avec le cliché de la famille américaine qui prend le petit-déjeuner, deviennent sa réalité. Cursed n'avait connu que la froideur du jugement ; enfance perdue, éparpillée dans les recoins de la cruauté humaine.

Sa cigarette termina de se consumer, Cursed devait faire attention. Bientôt son paquet allait être vide, et le manque le rendrait fou. S'il y avait bien une chose, dont il ne pouvait pas se passer, c'était le parfum de la nicotine, qui enfouissait celui du sable et du sang. Enfin, il écrasa le mégot sous sa ranger, et lorsqu'il vit Almace revenir avec la guitare, il se dirigea vers lui. Il fixa son regard dans le sien, et en silence, il hocha la tête. Les mains dans les poches, il avisa la guitare, les yeux rivés autour d'eux ; on ne peut pas perdre ses habitudes. Il se mouilla les lèvres, il renifla.

« Une guitare ? C'est marrant, lâcha Cursed pour briser le silence, avec un sourire. Quand j'étais ado, j'écoute pas mal de Metal, genre Metallica, tu vois. Je voulais apprendre Nothing Else Matters à la guitare... Ouais, pas besoin de le dire, c'était pour serrer de la meuf. »

La fille en question ? Cursed avait tatoué ses initiales sur sa poitrine, accompagné du symbole de l'infini. Il n'en était pas très fier, et avant la tempête, il comptait l'effacer au laser, ou... changer le tatouage pour célébrer ses fiançailles.

« J'ai été le punk de la classe, tu vois ? J'avais genre les cheveux longs et tout, et des piercings. »

Qu'il avait enlevé, lorsqu'il avait intégré l'armée. À l'époque, certains tatouages étaient passés, car discrets. Depuis qu'il avait été chassé, il avait noyé ses traumatismes dans l'encre de sa peau. Et avant même qu'il ne s'en rende compte, il avait scarifié son épiderme, il avait apporté du noir sur sa chair pâle. Chaque tatouage représentait ses démons, et il les exposait, avec fierté presque.



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Lun 28 Déc - 17:34
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La fraîcheur de la nuit l’enveloppe désormais, alors que leurs pas résonnent dans le silence. Quelques mètres sans rien ne se dire, juste à écouter leur respiration sifflante le son de la canne qui résonne sur le sol. Il tient encore dans sa main droite le cadre et le dessin de son neveu, dans son dos la guitare désaccordée - il devra probablement retrouver des cordes à l’occasion, en plus de l’accorder à l’oreille. Il renifle vaguement dans le froid en y songeant, alors qu’à ses côtés, Shaun décide de briser le silence.

Il hausse les épaules, Almace.
Une guitare, oui.

- Celle de mon neveu, marmonne-t-il alors en réponse. Je lui avais offert à ses quinze ans, mais c’était juste une lubie passagère, il a arrêté vers ses dix-huit ans. Quand il est parti faire ses études à Portland, il l’a pas prise avec lui.

Et finalement, il l’aura retrouvé dans la maison de son père, dans son placard, cachée derrière le faux-fond. Heureusement, car peut-être aurait-elle été pillée avec le reste de la maison. Probablement. Ou peut-être pas. Qu’en sait-il ? Qui s’occupe des guitares désormais ? Les gens ont bien d’autres choses en tête, il est vrai. Mais lui, il s’occupe des guitares, peut-être est-il juste bizarre.

- J’ai appris à en jouer quand j’étais ado, ça date maintenant... Oh il n’est pas fou, même s’il voudrait bien se persuadé du contraire, il a aujourd’hui plus de cinquante ans. Le premier morceau que j’avais appris, c’était Always somewhere de Scorpions. Et sans te mentir, c’était aussi pour serrer de la meuf, comme tu dis.

Rire léger.
Sincère.
Peut-être.

La fille en question, il l’a oublié depuis bien longtemps. C’est ainsi lorsque l’on va voir à droite et à gauche sans jamais se soucier de ce que l’autre pouvait bien ressentir. On lui a souvent dit qu’il n’était qu’un con, et probablement ont-elles eu raison. Désormais, il a oublié la plupart d’entre elles et récemment, la journée du 13 juillet semble encore bien flou dans son esprit. Nouveau soupire, il a l’air bien abruti à cet instant de sa vie.

- Je t’apprendrai, si tu veux.


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Lun 28 Déc - 20:50

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Qu'est-ce que c'est con, les ados.

Cursed le pense, et c'est de justesse qu'il se retient de le dire. Il se mouille les lèvres, il jette dans un coin sa cigarette ayant fini de consumer. Il lève un oeil sur Almace, et malgré l'âge de celui-ci, c'est Shaun qui veille. Almace était grand, large, il portait la barbe, et sa maladie écrasait ses épaules de fatigue. En comparaison, Cursed était petit — son miracle à lui ? C'était d'avoir dépassé un mètre soixante — , sec, mais les tatouages couvraient à peine les muscles. Almace avait connu les élèves, dont on garde les visages d'années en années, lui, il avait connu les faces brunies sous la chaleur de l'Afghanistan. En quelques mois là-bas, Cursed avait pris mille ans. Pourtant ! Son corps avait été promis à la bataille, il s'était embrasé sous le soleil, et désormais, il veillait sur une nouvelle famille.

« Arrive at seven the place feels good
No time to call you today
Encores till eleven then Chinese food
Back to the hotel again
»

Cursed avait soufflé les paroles, sa voix était rauque. La mesure n'est pas tout à fait juste, mais il se débrouillait ; bien sûr, il n'avait pas l'oreille absolue. Cependant, l'ancien soldat avait autre chose — les traumas, diront les mauvaises langues. Fier de son effet, il roula des épaules, puis il ricana quand Almace lui promit de lui apprendre à jouer de la guitare :

« C'est noté, Etham, tu vas réaliser un rêve de môme. »

Et qu'est-ce qu'il avait à apprendre en échange ? Un vocabulaire moins élaboré ? Cursed avala sa salive, lui, la seule chose qu'il pouvait enseigner, c'était comment tuer efficacement quelqu'un. Il tiqua, puis il se mit à rire.

« Je t'apprendrai ma recette de macaroni au fromage, alors, en échange. »

Oui.

À Almace, dont la cuisine était le véritable territoire. Il occupait les fourneaux, tandis que lui, il occupait les sentiers autour du château. Son sourire était presque charmeur, il appuyait la blague. Puis, il laissa le silence revenir, qu'il coupa uniquement sur :

« Les enfants doivent encore dormir, Mum aussi. »

(Je sais que tu liras ça, Mum.)

C'était presque certain. Même si la nuit avait avancé, ils devaient être encore serrés dans les couvertures, à rêver aux histoires du matin, et aux petits-déjeuners qui les attendraient au réveil. Mum aurait du mal à sortir du lit, lui aussi, mais avant même que les adultes ne clignent des yeux, il se retrouverait recouvert de peinture. Avec sa peau brûlée à force de frotter ; Cursed eut un sourire tendre.

Ils allaient reprendre, ces petites habitudes, celles que chacun suivait comme on peut tous les jours. Cursed avala sa salive, ce n'était pas désagréable, ce chemin aux côtés d'un vieil ami. Les mains dans les poches, il songeait que oui : ils entraient à la maison.

Tous les deux.

Ils rentraient à la maison.

Vivants, un peu frais à cause du mois de Novembre.

Bientôt, ils iront se réchauffer avec les enfants, autour d'une boisson chaude, et la vie reprendrait son cours.

Comme depuis un an.


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Jeu 31 Déc - 15:23
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Je t’apprendrai si tu veux.
C’est ce qu’il avait dit bien des années plus tôt à son neveu lorsque ce dernier l’avait vu joué un jour de Noël, dans une scène digne des plus grands clichés américains, petite famille réunie avec les grands-parents maternels de Charly - les grands-parents paternels sont partis depuis bien longtemps maintenant, lorsque l’enfant était encore petit et peut-être en garde-t-il quelques souvenirs. Mais ce fut amusant de le voir essayer de tenir l’instrument encore un poil trop grand pour lui, à quinze ans, on n’a pas encore tout à fait fini de grandir.

Un rêve de môme, dit-il ? Peut-être.
Quand il était môme, Etham rêvait d’aller sur la Lune.

- Des macaronis au fromage ? Ça sonne bien, répond-il les épaules haussées, rire rauque dans le fond de sa voix fatiguée. Tant que c’est pas avec du fromages caoutchouc...

Français dans l’âme, Etham, car même s’il n’y est finalement pas né, son père lui a transmis quelques habitudes et religions de son pays d’origine. Le fromage, le vin, la nourriture. Cliché peut-être mais il n’en a jamais été ennuyé. Et d’ailleurs, c’est bien des restes de ce pays qui coulent dans ses veines que lui vient son surnom d’aujourd’hui.

Almace.
Parfois il se demande où les mômes ont-ils bien pu choper ce nom.

Et alors que doucement la silhouette du château se détache dans la nuit, à nouveau le silence s’étale. Les enfants doivent encore dormir, Mum aussi et c’est d’ailleurs ce que Shaun lui fait remarquer. Il se contente de hocher la tête de bas en haut, grognant quelques mots avant de reprendre plus haut.

- Il a dû s’inquiéter.

Il le connaît trop bien, ils sont pareils à regarder qui les soirs manquent à l’appel. Peut-être aurait-il dû y songer avant de partir en catimini dans la nuit. Mais ce qui est fait est fait, il est vrai. Désormais, les voilà qui rentrent à la maison, reprendre leur vie d’avant.

Comme si jamais n’avait eu lieu.
Ce premier novembre.


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