Juste une clope - Daisy & Tobacco

Réveillée tôt comme souvent, mais pas si souvent quand même, d'un long bâillement elle manque de se décrocher la mâchoire. Ses cheveux bleus en bataille, elle tâtonne, attrape la petite boîte où elle range ses cigarettes et son briquet. Elle cligne des yeux face aux deux dernier bâtons de mort qui se battent en duel. Là où certain se sentiraient mal, un sourire éclaire son visage. Elle allait devoir payer une petite visite à l'asperge et cette perspective suffisait à égayer sa journée en sachant qu'elle allait sûrement en partie pourrir la sienne. Elle saute de sa couche vêtue de ses tatouages pour aller ouvrir une vieille armoire branlante de laquelle elle extirpe quelques vêtements qu'elle enfile sans vraiment y prêter attention avant de sauter dans ses chaussures en allumant enfin une de ses clopes.

D'un grand coup de pied, elle ouvre la porte et attrape son sac dans lequel elle vient fourrer ce qui lui servira à payer sa dose de cancer. Avant de partir, elle s'arrête dans ses rosiers en chantonnant. Elle n'allait après tout pas voir n'importe qui. Elle prélève quelques fleurs, les plus belles et en retire soigneusement les épines avant d'y ajouter un peu de mimosa et de les ficeler correctement en utilisant un petit bout de ruban. Bien trop délicatement pour ce qu'elle est, elle vient humer son bouquet avant d'attraper son vieux sécateur pour égaliser les tiges en bas. Soupir satisfait, il est temps de se mettre en route.

Elle traverse les quelques rues qui la sépare de la vendeuse de tabac en chantant, parce que la vie c'est plus marrant et moins désespérant en chantant. Et ça c'est forcément vrai puisque c'est Michel qui l'a dit.

Une fois à destination, frénétiquement elle tape ses phalanges contre la porte, un sourire éclatant sur le visage, elle trépigne presque de voir la grande perche lui ouvrir avec sa tronche de désabusée et ses cernes longues comme des pistes d'atterrissage. Elle ouvre finalement la porte, en baillant. C'est contagieux, la fleuriste baille aussi pendant qu'elle lui indique le canapé, la bouche grande ouverte elle vide ses poumons avant de rentrer lui bourrant un tout petit coup dans le ventre.

"Ouais ta gueule, je connais à force."

Elle ricane et lui colle le bouquet dans les mains, clin d'oeil appuyé.

"Tiens, ça c'est juste pour tes beaux yeux ma grande !"

Et elle file s'installer dans la banquette, elle pose son sac à ses pieds et se remet à chanter, super fort en plus. Elle pensait à Michel tout à l'heure, alors autant lui payer un petit hommage alors qu'elle vide son sac contenant diverses denrées alimentaires qu'elle a été chiner ou racketter à qui passait par là.

"À faire pâlir tous les Marquis de Sade, À faire rougir les putains de la rade, À faire crier grâce à tous les échos, À faire trembler les murs de Jéricho..."

Elle observe au passage tout ce qu'elle peut sortir de son sac, faut dire qu'elle fait pas vraiment attention quand il s'agit de se payer ses clopes. Et la chanson continue ses yeux rivés sur une boîte de conserve, quelques mimiques de visage propres aux personnes qui vont se perdre un peu loin dans leurs interprétation, inspiration de fin de couplet, c'est le grand moment, refrain tout puissant, elle se remet même debout en posant bien consciemment son regard sur la grande perche en donnant tout ce qu'elle a.

"Je vais t'aimer comme on ne t'a jamais aimée, Je vais t'aimer plus loin que tes rêves ont imaginé, Je vais t'aimer, je vais t'aimer..."

Elle éclate de rire en jonglant vaguement avec la boîte de conserve qu'elle tient toujours dans ses mains. Finalement, elle la pose sur la table, en faisant en sorte que ça claque. Toujours plus de bruit dans la vie de Daisy. Sans trop se poser la question de ce qu'elle veut, elle va rejoindre la grande.

"Ah, tu m'as trop manqué, tu le sais ça ?!"

Résumé:

C'est pas possible tout de même d'être aussi mal lunée alors qu'on encore la tête dans le cul. Madame veut pas qu'on la touche, Daisy sait pas pourquoi, elle est encore curieuse pendant cinq secondes puis elle décide qu'elle s'en fout avant de gagner le sofa pour déballer tout son barda en chantant. Quand elle va la rejoindre, elle réagit à peine à sa jolie déclaration et lui demande directe ce qu'elle lui a ramené. En plus d'être grande comme un lampadaire elle a vraiment un caractère de merde. Mais ça fait partie de son charme alors Daisy lui sourit.

"Ah, là tu fais ma journée. Savoir que je te manque a fait battre mon petit coeur fragile un peu plus vite."

Elle se retourne vers la table observant vaguement ce qu'elle avait entreposé sur la table. De la bouffe surtout et quelques boissons gazeuses durement acquises. Il lui avait fallu s'e, prendre à pas mal de monde avant de les retrouver. Mais pour des clopes c'était worth it. Et puis ça va pas avec la diet qui lui permet de garder son corps de championne et d'assurer comme une bête.

"Bah écoute ma poulette t'as de la bouffe pour quelques jours des trucs sympa à boire, un rencard avec moi, trois épingles à linge, deux t-shirts neufs. J'espère que ça te va !"

Elle l'observe remplir le sachet de tabac en scrutant ce qu'elle lui a ramené, une moue se peint sur son visage alors qu'en vrai elle se demande clairement si elle se fout pas légèrement un poil de sa tronche. Elle s'approche en prenant soin de ne pas la toucher.

"Après tout les efforts que je fais pour toi, c'est comme ça que tu me remercie."

Elle ramasse le pochon et le lève au dessus de sa tête observant la denrée précieuse qu'il contenait. Si elle se débrouillait bien, elle pourrait le faire durer un petit moment. Agacée, elle le cache cependant très bien alors qu'elle pose son acquisition au fond de son sac à dos.

Nouvelle demande de la part de la grande son visage s'illumine comme un soleil. Elle sort son briquer de sa poche et le lui tend très naturellement avant de presque le lui retirer des mains en ricanant.

"Tu paies ta clope Tobacco ? J'ai un peu de temps à perdre, on peut le passer ensemble."

Résumé:

Enfin un peu de bon sens de la part de cette grande gigue qui consent finalement à lui balancer quelques clopes. Un nouveau sourire aux lèvres la fleuriste les récupère sans faire de chichi et en glisse deux dans sa petite boîte en fer avant de glisser la dernière entre ses lèvres. Elle revient poser son petit cul à côté de la vendeuse de tabac, mais pas trop près au risque de subir de nouveau sa mauvaise humeur alors qu'elle ne voulait que son amour. Elle ricane finalement, faut pas grand chose pour faire un rencard et ça lui va. Contente également que son message subliminal soit passé au milieu de sa liste de denrées.

"Ohoh, est-ce que j'aurais réussi à gratter un peu la muraille de pierre qui entoure ton coeur de guimauve ma grande ?"

Elle allume sa propre cigarette après avoir récupéré son feu et comme son vis-à-vis elle savoure la première latte comme si c'était quelque chose d'exquis. Oh si elle savait tout ce qu'elle aimerait savoir. De son plat préféré à la couleur de ses sous-vêtements, elle était prête à tout demander mais il ne faut pas risquer de froisser de nouveau la sauvageonne. Dans ces cas là il faut savoir se montrer patient avant que la proie ne finisse par mordre à l'hameçon. Elle cale son coude contre son genou et vient poser sa tête contre son poing fermé.

"Comment ça va déjà ? T'as l'air encore plus crevée que d'habitude. Tu veux faire une sieste sur mes genoux ?"

Elle observe son visage, en particulier ses yeux cernés qui lui donnent presque l'air d'in raton laveur. C'est dommage elle pourrait prendre un peu plus soin d'elle. Mais qui sait, le repos à Arcadia Bay apparemment tout le monde ne peut y prétendre. Les nuits réparatrices font pas bon ménage avec tous les traumatisés de la tempête ou d'autre truc et là dessus elle même est plutôt chanceuse de pouvoir dormir sur ses deux oreilles et parfois pendant dix heures après une bonne soirée.

"Ah et comment vont les affaires ? J'imagine que t'as pas trop à te plaindre ?"

Ni murailles, ni guimauve. Ça c'est ce qu'elle disait sûrement pour se donner un air, un peu de contenance. Un peu comme tout le monde quoi. On essaie de paraître un peu plus dur que ce qu'on est réellement et elle ne peut blâmer personne pour ça, parce qu'ici c'est Arcadia Bay et que si t'es pas though un minimum bah mon pote, t'as intérêt à avoir les couilles bien accroché parce que les gens qui viendront te ramasser par pitié seront pas bien nombreux. La fleuriste ricane sa clope suspendue à ses lèvres, elle est pas comme ça la marchande de tabac ça se voit. Elle a peut-être du caractère mais quoi de plus vraiment, eh. Elle sait pas Daisy, mais quand même elle aimerait bien voir ce qui se cache sous cette carapace.

"Ça s'appelle un cancer ma puce."

Pas de sieste, pas de sieste pourtant elle est en train de piquer du nez juste après l'avoir remercié là. C'est pas un monde d'être fatigué comme ça aussi tôt dans la journée. Ça pourrait être marrant de la voir tomber de toute sa hauteur aussi, le pif en plein dur la table. Les yeux hazels brillent un instant d'une lueur malicieuse avant qu'un soupir tant amusé que dépité ne franchisse les lippes de l'ancienne combattante. Elle attrape l'un des vieux coussins sur le sofa et le pose sur ses cuisses avant de le tapoter s'avachissant un peu plus un sourire aux lèvres, elle regarde la plus grande du coin de l'oeil.

"Allez, pose toi un peu, promis je te touche pas, si je mens, je vais en enfer."

Elle était probablement déjà programmée là-bas depuis ses jeunes années mais eh, ça vaut toujours le coup d'essayer. Et puis comme le dit l'adage, qui ne tente rien, n'a rien. Elle hoche doucement la tête en direction de la porte par laquelle elle est entrée quelques instants plus tôt.

"En plus je garde un oeil sur la maison gratos. Comme ça tu peux pioncer un peu tranquille. C'est un bon deal ça, nan ?"

C'est pas pour n'importe qui qu'elle s'amuserait à jouer aux chiens de garde la Daisy et pas pour n'importe quoi. Mais pour sa comparse marchande, elle veut bien faire un petit effort. Au moins cette fois essayer de se montrer moins rude même si ce n'est qu'un petit peu.

"Je te chante même une petite berceuse, tu peux pas refuser avec ça."

Résumé:

Elle ricane encore parce que la grande mettait des mots sur ce qui lui était passé par la tête. Le fait qu'elle ai déjà sa place en enfer à cramer avec les démons et les pêcheurs. Une bonne perspective d'éternité en tout cas pour la fleuriste qui ne désire qu'au fond profiter de la vie comme elle vient et si ça implique de voir le monde brûler, alors elle se fera une joie d'observer ça avec la plus grande attention. Hochement de tête, large sourire.

"C'est exactement à ça que je pensais ! Mais rassure toi, j'ai pas croisé les doigts alors je te toucherais pas !"

Et finalement la victoire tant attendue, l'approbation de la grande Tobacco. Alors qu'elle s'étire, Daisy tapote un peu le coussin histoire de rendre ça le plus confortable possible et de montrer qu'elle fait pas les choses à moitié. Et ça c'est tout elle quand elle veut quelque chose ou quelqu'un, elle est prête à toutes les fantaisies, toutes les folies. Elle opine vivement du chef à sa requête.

"Ouais t'en fais pas, je te réveille si jamais ça bouge."

Elle pose sa tête et il ne lui faut que quelques secondes pour sombrer dans les bras de Morphée. Impressionnant, mais vu comment elle avait l'air claquée, ce n'était tout de même pas si étonnant. De prime abord, elle a l'air plus calme et vachement détendue aussi, mais ça ne dure pas. Hochement de sourcils quand elle s'agite un peu. Elle tremble et sa respiration devient sifflante. La bleue se penche un peu en plissant les yeux.

"Bah alors ma grande."

Elle ne semble pas se calmer pour autant et commence à se recroqueviller. Léger soupir, tant pis pour la promesse on repassera, elle balance sa clope dans le cendrier sur la table et glisse une de ses mains dans les cheveux de la géante, une inspiration et doucement elle commence à chanter, le premier truc à peu près adapté qui lui passe par la tête.




Aucune idée du résultat que ça donnerait mais doucement elle chante sa berceuse, avec une délicatesse qui surprendrait sûrement nombre de ceux qui la connaissent, elle fait glisser ses doigts dans les cheveux de la marchande de tabac. Son autre main vient tirer sur la vieille housse du canapé pour la rabattre sur elle, ses tremblement ne sont sûrement pas sus au froid mais ça aide toujours. Et elle ne s'arrête pas de chanter pour autant.


Sans doute ça avait rapport avec sa mauvaise humeur et le fait qu'elle supporte pas qu'on la touche. Arcadia Bay et ses habitants ont leurs secrets et ils sont bien gardés. Cependant de telles réaction face au sommeil censé être réparateur pouvait trahir le fardeau qu'il pouvait représenter. Légèrement elle détache ses doigts de ses cheveux pour venir les glisser contre la joue de l'assoupie.

"Dors tranquille grande Tobacco, personne viendra te faire chier aujourd'hui. Pas tant que mes fesses sont posées dans ton canap' en tout cas."

Résumé:

Des larmes viennent rouler sur le visage de la marchande et la fleuriste se penche un peu plus sur elle, les yeux plissés. Sérieusement, elle se demande bien de quoi elle a pu rêver la grande tige. Mais c'est peut-être pas une bonne idée de l'emmerder avec ça. Au moins elle dort calmement maintenant même si elle pleure comme un bébé. Léger soupir elle n'interrompt pas ses caresses sur sa joue et dans ses cheveux pour autant, non. Délicatement elle y fait jouer ses doigts en chantonnant distraitement et doucement. Plus qu'à attendre le réveil.

Le temps passe et finalement la marchande s'éveille sous les yeux de la fleuriste aussi à moitié dans le coltar à force de rien faire que de prendre soin de la grande, ça fatigue quand même de caresser des cheveux et des joues. Et en plus elle serait pas payée pour ça. Finalement sous ses yeux encrés, elle se relève en sanglotant, sans un mot elle roule une cigarette et entre un sanglot et un nuage de fumée, elle souffle un merci. Haussement d'épaules de la part de Daisy qui attrape elle même une clope dans sa petite boîte avant de l'allumer.

"T'inquiètes."

D'une main, elle vient attraper les larmes qui coulent sur les joues de la vendeuse de tabac en la regardant. Un sourire se dessine sur ses lèvres dévoilant sa dentition. Satisfaite, bon cauchemar, pleurs tout ça mais elle a quand même une bien meilleure mine et on ne dirait plus qu'elle va tomber dans la seconde. Elle vient faire claquer ses mains contre ses cuisses.

"Tu vois j't'avais dit que ça irait ! Tu peux m'appeler Daisy l'attrape rêve si tu veux. J'vais monter un nouveau biz avec ça. Ça marcherait tu penses ?"

Elle rigole, sérieusement non non. Trop chiant et puis bosser de nuit c'est contraignant. Mais eh, ça peut toujours servir.

Résumé:

@Tobacco

Une proposition de la part de la marchande de tabac. Et quelle proposition, une offre que la fleuriste ne pouvait décemment pas refuser. La grande Tobacco au coeur de pierre lui propose contre des clopes de l'aider à bien dormir une nuit de temps en temps. Non seulement elle pourrait passer un peu plus de temps avec elle, mais en plus pas besoin d'aller glaner des trucs jusqu'au fin fond des débris de la ville et ça aussi c'est plutôt merveilleux. Elle rigole un peu et se penche en avant pour regarder la grande un contre plongée, lui adressant un clin d'oeil fort appuyé.

"C'est comme ça que t'invites les gens dans ton lit Tobacco ? C'est mignon."

Finalement elle la regarde se lever puis récupérer un généreux nombre de cigarettes qu'elle dépose sur la table. Daisy, elle opine du chef, satisfaite. Tout ça pour une berceuse, c'est qu'elle songerait presque à vraiment proposer ses services, avec tout les traumatisés du cul qui traînent dans le coin. Un grand sourire aux lèvres la Marguerite joint doucement ses mains en regardant la marchande avec ses jolis yeux.

"Merci, je viens quand tu veux. Tu sais où me trouver. Enfin à condition que j'sois là hein."

Parce que faut pas déconner, elle allait pas non plus faire l'aller retour si elle avait à faire à l'autre bout du bled. Enfin bon, toujours est-il que c'est carrément un bon trade de son point de vue et le refuser ce serait complètement naze. En plus la grande perche avait l'air un peu moins sur la défensive maintenant et ça fait kinda plaisir à voir à l'autre marchande.

"Et du coup, tu vas réussir à dormir ce soir ? Parce que t'as quand même bien écrasé, ma poule."

Résumé: