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Des éraflures et une requête — Quilt & Forsaken

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Quilt
vagabond
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Quilt
Quilt
Mar 24 Aoû - 21:21
Des éraflures et une requête
Quilt se redresse avec un gémissement. Un regard vers le coin de la rue suffit à lui confirmer ses craintes : ils sont déjà loin. Bien trop loin pour qu’elle puisse espérer les rattraper, avec ses jambes maigrichonnes et son manque d’exercice.

Elle se lève donc sans se hâter et frotte ses mains l’une contre l’autre pour en déloger le gravier. Ses genoux et ses poignets, qui ont subi le gros de sa chute, sont égratinés, mais elle constate avec un soupir de soulagement que sa robe ne semble pas abîmée. Elle s’en serait terriblement voulue d’avoir à gaspiller ses précieuses fournitures pour réparer ses propres vêtements.

Mais plus précieuse encore que son matériel de couture, est la couverture qui vient de passer le coin de la rue. Tant de tissu, tant de rembourrage, tant de fil et tant de travail y ont été fournis que Blessing ne parvient pas à accepter qu’elle l’a perdue.

Elle entendrait presque la voix de sa mère, comme si elle se tenait juste derrière elle.
Quelle idiote.
Tu t’es crue livreuse ?
Si tu avais demandé à ta cliente de venir chercher la couverture chez toi, ce ne serait jamais arrivé.
Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ?

C’est ce qu’elle se demande en effet, les lèvres tremblantes. Elle ne peut pas se permettre de leur laisser la couverture. Même s’ils l’avaient demandée gentiment – au lieu de tirer dessus jusqu’à faire tomber la jeune fille – elle aurait été obligée de refuser. Elle leur en aurait fabriqué une autre avec plaisir, mais ils ne lui avaient même pas laissé l’occasion de le proposer.

La rue est déserte à présent, et Quilt se remet en route les mains vides. Elle devrait au moins aller prévenir sa cliente du contretemps et s’excuser. Si seulement elle savait où étaient partis les deux voyous, elle pourrait au moins discuter avec eux. Peut-être serait-il alors possible de leur racheter la couverture ?

Elle songe à Scarf, qui lui a dit de venir le voir si elle avait un jour des soucis, et se demande si c’est de ce genre de situations qu’il avait en tête. Mais elle se refuse à aller le voir, par crainte de lui attirer des ennuis qu’il ne mérite pas.

Blessing réalise alors que la rue n’est plus déserte. Une silhouette élancée vient d’émerger d’une ruelle et elle baisse le regard en la reconnaissant. Au vu des rares conversations qu’elle a eues avec Forsaken, elle ne peut que se sentir mal à l’aise à l’idée de le croiser. Et pourtant, aujourd’hui, elle craint de devoir faire un effort.

« Euh… Bonjour. Excusez-moi, mais j’aurais besoin de votre aide… Si c’est possible. »

La jeune fille, d’ordinaire si spontanée, s’exprime à présent avec retenue et hésitation. Elle s’est arrêtée à quelques mètres de l’homme, comme si elle redoutait de l’approcher sans y être invitée.

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Résumé:

Forsaken
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Forsaken
Forsaken
Dim 29 Aoû - 21:22
Des Éraflures et une Requête
Les mauvaises langues diront que croiser Forsaken, c'était comme croiser le regard d'un chat noir alors qu'on passe sous l'échelle. Sa grande silhouette émaciée se détachait dans le contre-jour, et lui, toujours aussi rigide qu'un bout de bâton, ne donnait pas d'autre attention à ce qui l'entourait. Forsaken marchait toujours dans un but, et homme d'habitude, l'on pouvait le voir à certains endroits pendant certaines heures de la journée, aussi routinier que du papier à musique. Forsaken faisait sa ronde, il s'assurait que tout était en ordre, et que ses petits protégés se portaient bien — un regard d'un silence plein de jugement, et c'était bon pour lui. En chemin, il croisa bien des énergumènes en train de courir, fiers comme des paons, mais sa curiosité n'était pas assez aiguisée pour qu'il s'interroge.

Alors Forsaken s'en continuait à ce qu'il faisait toujours, veiller, surveiller, attendre. La carabine dans son dos pesait lourd, et sa dernière mésaventure rendait sa respiration quelque peu difficile — il se remettait moins vite qu'avant, ah, l'âge était son seul adversaire. Bientôt, ses articulations allaient craquer, son dos s'endommagerait pour rien, et sa vue serait moins bonne. Forsaken en était frustré, mais comme toujours avec lui, il ne donnait que trop peu d'importance sur ses émotions. Alors voilà pourquoi, lorsqu'il aperçut Blessing Kimball, il l'accueillit avec

rien.
Aucun sentiment.

Juste un regard, où il constata les blessures aux mains, et les mots qui suivirent lui firent froncer les sourcils — Blessing pouvait se vanter de cela. Distance de sécurité entre les deux, Forsaken ne se doutait pas qu'il pouvait l'effrayer. Il se souvenait d'elle, d'avant, les adolescents le fatiguaient, même quand ils n'avaient presque rien à se reprocher.

Hochement de tête, pas assez pour être poli, mais suffisant pour démontrer qu'il lui était tout ouïe. Pas de bonjour, pas de question, mais des gestes. Forsaken attrapa le sac dans son dos, il l'ouvrit, et il y plongea sa main. Il ne lui fallut guère de temps pour trouver ce qu'il cherchait ; tout était parfaitement rangé, à sa place, et il aurait pu s'y retrouver avec les yeux bandés. Une bouteille d'eau claire, vraisemblablement prise dans une rivière, et un tissu propre.

« Vos mains. »

Voix toujours étrangement douce, et rocailleuse ; parler semblait l'épuiser plus que marcher durant des heures dans la forêt. Mais c'était un constat, soit Blessing était maladroite, soit il était arrivé quelque chose. Et il optait plutôt pour la deuxième théorie, après tout, elle venait de solliciter son aide. Et il était là pour ça ; tant qu'elle ne lui demandait pas de retrouver des livres, perdus aux quatre coins de la ville, Forsaken pouvait bien l'aider. Et il attendait qu'elle lui présente ses paumes égratignées, afin d'au moins les nettoyer avant d'écouter ce qu'elle avait à demander.



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Quilt
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Quilt
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Jeu 2 Sep - 23:14
Des éraflures et une requête
Si ce n’est pour le léger hochement de tête adressé dans sa direction, Quilt pourrait se croire ignorée. Difficile en effet, lorsqu’elle voit Forsaken s’emparer de son sac plutôt que de lui demander ce qu’il se passe, d’imaginer qu’il a bien entendu ce qu’elle a dit. Ou peut-être est-ce sa manière de lui rendre son salut tout en lui faisant comprendre qu’il n’a pas l’intention de l’aider ? Immobile, elle attend que l’homme trouve ce qu’il cherche et lui indique s’il accepte de l’écouter.

Il lui adresse finalement la parole après quelques secondes, mais ses mots sont si éloignés de ce à quoi la jeune fille s’attendait qu’ils lui paraissent d'abord n’avoir aucun sens.

« Mes mains ? »

Malgré le picotement qui parcourt ses paumes, Quilt s’est désintéressée de ses mains dès le moment où elle a aperçu Forsaken. Le peu de sang ayant perlé à leur surface a déjà séché, mais elles restent couvertes d’une fine couche de poussière.

Blessing laisse échapper une exclamation de surprise lorsqu’elle comprend l’injonction de Forsaken. Quelques pas rapides lui permettent de se rapprocher, et elle tend ses mains éraflées à l’ancien garde-chasse.

« Merci... »

Incertaine par rapport à la suite des événements et, surtout, impatiente, elle décide d’interpréter l’invitation à approcher comme incluant le droit à la parole.

« En fait, on m’a… Je me suis fait prendre ma couverture. J’étais en chemin pour l’apporter à la dame qui me l’a commandée, et deux hommes sont arrivés tout à coup. Ils m’ont demandé de la leur donner, mais j’ai dit non… Alors ils l’ont attrapée et ils ont tiré dessus pour que je la lâche ! Du coup, je suis tombée et ils se sont enfuis avec… J’aurais aimé pouvoir la récupérer, mais je ne sais pas où les trouver. Je… je me suis dit que vous pourriez peut-être m’aider. »

Sa tirade terminée, Quilt baisse les yeux, légèrement honteuse à l’idée de devoir faire appel à Forsaken. Une fois racontée à haute voix, son histoire lui semble bien stupide.

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Résumé:

Forsaken
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Forsaken
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Ven 3 Sep - 10:17
Des Éraflures et une Requête
Forsaken ne comprenait pas ce que Quilt ne comprenait pas ; il était loin de se douter que son attitude distante erronée ses intentions. Au moins, la jeune fille s'avança, et il passa le chiffon humide sur ses paumes. Les siennes étaient pleines de corne, les égratignures étaient anciennes ou nouvelles, sa peau était froide et  désagréable. D'autant plus qu'il n'était pas doux, il s'exécutait, mécaniquement, sans penser à ce que Quilt ressentait. Quand il eut terminé, il recula d'un pas.

Là, Forsaken croisa les bras et il écouta Quilt détailler son problème. Visage fermé, yeux toujours sombres, fixés sur la jeune fille. La carabine dans son dos étirait sa nuque, et le sac restait entre ses jambes. Il ne hochait pas la tête, en vérité, rien dans son attitude corporelle ne démontrait qu'il écoutait vraiment. Pourtant, c'était le cas ; il enregistrait les informations. La couverture qu'elle devait apporter à une dame, le vol, la chute sans doute qui avait abîmé ses paumes. Et là, Quilt termina par sa requête.

Forsaken regarda autour d'eux, puis il raccrocha son attention sur Quilt. Il ne commenta pas la mésaventure, après tout, une jeune fille seule était une proie facile. La couverture serait sans doute échangée contre des biens, ou de la drogue chez les pirates. Dans tous les cas, il accédait à sa requête sans le formuler. Et enfin, il bougea, il dépassa Quilt — vers là où elle venait, puis il s'arrêta au bout de deux mètres pour se retourner vers elle. Froncement de sourcils, il parla — enfin ! — de sa voix douce :

« Vers quelle direction ? À quoi ressemblaient-ils ? »

Forsaken détailla Quillt, statue de marbre, bout d'un mur infranchissable au coeur froid. Il ne disait rien, mais son silence était un jugement céleste ; il était vrai que les femmes, elles étaient faibles. C'était dans leur nature d'être plus vulnérable et délicate que les hommes. Quilt pouvait s'estimer heureuse de s'en être sortie en un seul morceau. Et même s'il saisissait l'intention — rapporter la couverture —, il estimait qu'elle s'était mise en danger.

« Est-ce qu'ils étaient armés ? »

Pragmatique, sa question était sans humanité. Parce qu'ainsi envisageait-il la situation ; lui, il avait sa carabine. Et même s'il ne s'en servait jamais pour cracher ses balles sur les autres, un coup de crosse en plein dans le nez faisait toujours mal, et un bruit de détonation était intimidant. Il n'attaquerait que s'il devait se défendre, et dans les faits, Forsaken préférait éviter la violence. Le parcours militaire qu'il avait connu lui permettait de répliquer à la plupart des délinquants, mais sa dernière mésaventure le rendait plus méfiant.

Ah. Quilt, que ne ferait-il pas pour elle ?

Rien. Juste répondre à la demande, la protéger s'il le fallait.

Et il pensa — sans le dire encore — qu'elle aurait pu lui demander de faire la course, ou de transmettre sa commande à la poste. Point de risque pris ici pour cet excès de zèle qui caractérisait tant la jeunesse.


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Quilt
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Quilt
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Jeu 9 Sep - 17:58
Des éraflures et une requête
Il y a quelque chose de surprenant dans la manière dont Forsaken attrape les mains de Quilt pour les nettoyer. Pas dans la fermeté avec laquelle il s’en empare, et pas non plus dans le détachement avec lequel il passe le chiffon sur ses paumes. Non, ce qui surprend la jeune fille, c’est simplement le fait qu’il prenne la peine de les nettoyer lui-même au lieu de s’attendre à ce qu’elle s'en sorte seule.

« Euh… Ça s’est passé là-bas. Ils se sont enfuis dans cette direction puis je les ai vus tourner dans la dix-neuvième rue, explique-t-elle en tendant le bras et en tortillant sa main pour indiquer la direction dans laquelle les deux hommes sont partis. »

Mais qui sait où ils ont bien pu aller une fois perdus de vue ? Blessing aimerait croire que Forsaken pourra le deviner. Qu’il connaisse l’emplacement de tous les repaires de voyous de la ville et que, avec seulement quelques indications, il trouvera la réponse.

« Ils étaient deux. Un grand homme blond et barbu et un plus petit à l’air mexicain. Je… Je ne sais pas s’ils étaient armés. Ils ne m’ont pas menacée avec une arme en tout cas, mais je n’ai pas vu s’ils en avaient une sur eux. Ça s’est passé vraiment vite, vous savez ! En seulement, genre, dix secondes. »

Quilt est sincère dans ses excuses. Entre le moment où les hommes lui ont adressé la parole et celui où elle s’est retrouvée par terre, elle n’a eu que peu de temps pour observer ses agresseurs. Et pourtant, elle a l’impression de chercher à justifier son inutilité.

Savoir si les deux hommes risquent d’être armés est évidemment une information dont Forsaken a besoin. Et, plus encore, comment peut-elle espérer qu’il identifie les voleurs sur base de la maigre description qu’elle lui a fournie ?

Par ailleurs, la question des armes a éveillé en elle une certaine inquiétude qu’elle hésite à révéler. Incapable comme elle se sent déjà, elle ne souhaiterait pas paraître également capricieuse. Mais le problème est trop sérieux pour être ignoré et, après un silence honteux, Quilt reprend la parole.

« Je n’ai pas envie que ça se finisse mal… J’aimerais vraiment récupérer la couverture, mais ce serait horrible s’il y avait des blessés juste pour ça. Ça ne me dérange pas de la leur échanger contre quelque chose si il faut ! Ou de leur en faire une autre ! J’aimerais juste pouvoir les retrouver pour discuter avec eux. Ils ne m’ont pas laissé la possibilité… »

Embarrassée par la naïveté dont elle a conscience de déborder, elle baisse une fois de plus les yeux. Elle ne se fait en réalité pas d’illusion quant au fait que Forsaken ne pourra jamais lui promettre que la situation se résoudra sans violence.

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Forsaken
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Forsaken
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Sam 9 Oct - 23:27
Des éraflures et une requête
La dix-neuvième rue.
Forsaken hocha légèrement la tête, sa posture était redevenue aussi droite que celle d'un poteau électrique. Il ne donnait rien aux autres, et il leur demandait à peine du respect ; ni émotions, ni regards, ni considérations. Quilt n'avait pas plus d'importance qu'une autre aux yeux de Forsaken. Il ne considérait pas que sa vie valait plus que celle d'une autre. C'était son sens de la justice et de l'égalité qui s'exprimait dans l'indifférence noircissant ses pupilles. Et sa voix, qui se perdait dans les explications, presque coupables de chercher de l'aide auprès de son protecteur, lui paraissait faible, vulnérable. Ah. Il reconnaissait bien là les femmes — pour peu que Forsaken en avait côtoyé —, toujours à babiller inutilement. Dix secondes.

Oui.

En dix secondes, on pouvait se prendre une balle dans la poitrine et dans la hanche. Dix secondes, c'était long ; on percevait juste la détonation, et l'on prenait conscience du sang en train de s'étaler sur les vêtements. Forsaken se contenta de hocher la tête, sans rien dire, juste à plisser ses deux yeux de corbeau sur la jeune fille. Qu'elle lui dise qu'elle n'ait pas envie que cela finisse mal, ce n'était pas de son ressort. Forsaken contracta la mâchoire, et là aussi, il n'offrit que son silence à Quilt ; il était presque vexé qu'elle sous-entende qu'il fut  capable de violence. Forsaken agissait dans le bien d'autrui, et s'il n'appréciait pas se battre, il se défendait toujours. Son arme était peut-être encore chargée, mais il ne pousserait pas sur la gâchette. Il pouvait toujours se servir de la crosse pour assommer quelqu'un, et c'était ce qu'il faisait la plupart du temps.

« Ils ne discuteront pas avec vous. »

Bam. Forsaken n'épargnait personne, ni dans ses regards ni dans ses mots. Il remua une épaule, puis il recula d'un pas pour observer les alentours. Le rappel lui semblait nécessaire, il fallait tuer la naïveté de Quilt directement dans l'oeuf et sans émoi.

« Vous êtes une femme, et vous êtes faible par nature, ils pourraient faire pire. »

Pourquoi devait-il lui rappeler cette terrible vérité ? Pourquoi c'était lui qui faisait le sale boulot de lui faire prendre conscience de sa faiblesse ? Forsaken n'avait qu'une vision étriquée de Quilt ; il se contentait de la définir à son statut d'adolescente, pire : il considérait que son sexe limitait son rôle au sein de la société. Coudre et probablement faire des enfants. Il ne pensait pas au reste, et sa verve ne faisait que piétiner les émotions de Quilt sans s'en soucier. Rude piqure de rappel, empoisonné, vision d'un homme qui se faisait une image du monde, mais qui n'avait jamais embrassé quique ce soit.

« Je sais ce que je fais. »

Et qui avait tout au fond de lui, cette fierté mal placée, celle qui cherchait encore sa place chez ces Américains obèses et stupides.

Résumé : dis que t’es misogyne et grossophobe sans dire que tu es misogyne et grossophobe.

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Quilt
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Quilt
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Sam 6 Nov - 22:17
Des éraflures et une requête
Blessing savait d’avance que Forsaken ne pourrait pas lui assurer que tout se finirait bien, que le conflit pourrait être résolu dans la joie et la bonne humeur et que justice triompherait sans que personne n’ait à lui verser un sacrifice. Mais, désireuse de rester fidèle à elle-même, elle a choisi de lui faire part de son point de vue. Car bien qu’elle réalise la naïveté dont elle fait preuve, elle n’en a pas honte. Là où certains voient de l’inconscience, Blessing voit de la tolérance. Ce qu’on pourrait qualifier de stupide, elle appelle « optimisme ».

Forsaken, elle s’en doute, ne partage pas son point de vue. Ainsi, c’est les yeux rivés vers le sol et les joues inconfortablement chaudes qu’elle se prépare à entendre critiquée sa candeur, mais aussi à encaisser et à persévérer dans ses convictions.

Mais elle n’est en réalité pas prête.
Pas à faire face à une attaque aussi brutale, qui vient s’en prendre directement à son être. Il ne s’agit pas d’une divergence de philosophie, mais bien d’une accusation.

Il est deux choses dont Quilt se sent fière : son travail et sa diplomatie. Et pourtant, en six mots, Forsaken vient balayer ce qui permet de tenir bon à chaque jour qui s’écoule.

Il la pointe même du doigt comme responsable du crime d’un autre. Ne lui aurait-on pas volé sa couverture si elle n’avait pas été une faible femme ? Doit-elle s’estimer heureuse que les choses en soient restées là ?

Peut-être, oui. Il y a là une certaine logique. Forsaken, après tout, sait certainement ce qu’il dit. Mais alors pourquoi cela semble-t-il si injuste ? Et à quoi bon lui dire une chose pareille quant elle ne peut rien y changer ?

Les larmes montent doucement à ses yeux et restent suspendues à ses cils. Heureusement, car elle est horrifiée à l’idée de devoir faire face à Forsaken secouées par les sanglots et le visage trempé. Il semble déjà avoir une si mauvaise image d’elle – et elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même – qu’elle ne veut pas risquer de descendre encore dans son estime.

Une seconde s’écoule dans un silence pesant.
Quilt inspire, expire, garde le visage tourné vers le sol.

« Oh… Oui, oui. Bien sûr. Je ne voulais pas dire que je ne vous faisais pas confiance. Je voulais juste... donner mon point de vue, pour que vous sachiez que ma couverture n’est pas si importante. Enfin, elle est importante ! Sinon je ne serais pas venue vous voir, mais… »

Ça n’arrangera rien. D’ordinaire persévérante, Quilt ne trouve ni les mots ni la conviction dont elle a besoin.

« Je… Je vous fais confiance. Fais comme il vous semblera. S’il vous plait. »

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Résumé:

Forsaken
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Forsaken
Forsaken
Jeu 18 Nov - 13:40
Des éraflures et une requête
Des larmes.

Forsaken sentit un fort sentiment d'abattement le prendre, et il contracta tous les muscles de son dos. Il releva le menton, les yeux plissés sur Quilt en constatant sa faiblesse. Il conserva le silence, il se réconforta dedans sans rien ajouter. Il constatait, simplement, le sanglot qu'elle dissimulait tant bien que mal. Si elle n'avait pas été une adolescente, et en situation de vulnérabilité, l'ancien garde-chasse l'aurait simplement laissée là. La seule chose qui le poussait à rester, c'était l'inquiétude. Une femme seule.

Quand Quilt se calma enfin, Forsaken se détendit. Les émotions des autres, ça ne l'intéressait pas. Et il manquait de ressources pour savoir comment consoler quelqu'un. Il battit des cils, puis quand elle accepta ses remarques, il hocha la tête.

Pas la peine de perdre plus de temps.

Forsaken gonfla la poitrine, puis il se contenta d'un :

« Venez. »

Forsaken ne lui fit pas signe, il ne donna pas d'explications à son ordre. Il observait le déclin du soleil dans l'horizon, et il établissait silencieusement son plan. Il était vexé que Quilt le pensât capable de tuer quelqu'un. Quand bien même, ce qu'il avait accompli froidement dans la forêt lui donnait raison, il n'aimait pas la violence. Il s'attendait à des représailles dès qu'il mettrait un pied dans le nid de vipères, et même si son arme servait pour dissuader les luttes, on ne savait jamais.

Ses bottes étaient lourdes sur le sol, son dos droit était fatigué. Il roula une épaule, surveillant Quilt du coin de l'oeil.

« Est-ce qu'ils connaissent votre adresse ? »

Demanda-t-il enfin, lorsque dans l'horizon dévasté d'Arcadia Bay, il détermina — plus ou moins — l'endroit où elle se réfugiait. Il voulait savoir s'ils étaient susceptibles de revenir, s'il devait surveiller l'endroit, quitte à y loger pas loin - et quitter le seul endroit où il se sentait bien.

« Vous devriez voir à la poste, si George ne peut pas vous loger. »

Pragmatisme toujours, ce même pragmatisme qui le poussait à raccompagner Quilt vers son habitation. Il s'y arrêta peu avant, et il se tourna de trois quarts vers elle. Il avala sa salive, puis il fixa un point. Un détail dans le décor, une fleur en train d'émerger depuis un trou. Il raccrocha son regard sur elle :

« Je vais aller les retrouver. Faites attention à vous. »

Forsaken avait les mains tachées de sang. Forsaken était raide comme sa justice. Il n'était pas le roseau qui se plie au vent, il était un monolithe impassible. Il ne s'entichait pas d'émotions inutiles, et il ne s'inquiétait pas vraiment pour Quilt. Peut-être que ses remarques lui feraient peur, mais il ne faisait qu'énoncer des faits. Il fallait se méfier d'eux. Et la sécurité de la jeune femme lui importait plus que le reste.

« Je reviendrai. »

Lui assura-t-il, sans lui demander encore si elle avait besoin qu'il reste plus longtemps avec elle.


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