C'est le moment de la fin Le brouillard s'étend - Ashley - 10 octobre

« Il n'y a dans l'homme que l'estomac à pouvoir être pleinement satisfait. La soif de connaissance et d'expérience, le désir d'agrément et de confort, ne peuvent jamais être apaisés. » 

Cela aurait fait bientôt un an que Body n'était pas retombé dans un sommeil factice... Son existence n'est t-elle que factice ?

Edison, à force de courir derrière un travail qui jamais ne suffira à la convenir, finit doucement par périr. Le corps ne peut plus subvenir seul à ses besoins, puisqu’ils ont été laissé de côté pour son « bien ». La femme s’est oubliée, elle s’est délaissée, préférant s’occuper de son projet, préférant laisser son humanité derrière. Il est trop égoïste parfois, de se regarder dans le miroir, de penser à soi, d’accepter que ça ne va pas. Elle n’a pas la place pour tout cela… Il n’y a que le travail qui compte, qui

Elle n’a pas le temps de manger,
Elle n’a pas le temps de dormir,
Elle n’a pas le temps de souffrir,
Parce que rien n’avance comme elle le voudrait,
Parce qu’elle se sent misérablement bloquée.
Et malgré tout cet investissement,
Il n’y a pas de regrets,
Juste du temps gâché,
Juste des tentatives râtées.

Edison a beau toujours vouloir bien faire, son corps est dans un piteux état : ce n’est pas le premier jour, ce n’est pas la première fois. Les rappels mensuels et hormonaux ne sont plus là. Elle est trop maigre, sous alimentée : pas là. Les migraines sont de plus en plus présentes, comme le poids qui réside dans sa poitrine depuis trop de temps. Elle travaille de plus en plus faiblement, oublie des éléments.

Fatiguée, affaiblie, sous-nourrie.

Elle ne peut plus avancer car elle n’est plus capable de se supporter. Son corps s’écroule à même le sol laissant les affaires qu’elle porte s’effondrer à ses côtés. Elle ne sait pas l’heure qu’il est, peu lui importe de toute façon : l’important est l’utilité, la productivité, être un bon petit soldat qui travaille bien, qui s’impose pour ses droits, pour faire correctement ses devoirs pas à pas. Cependant, si sa méthodologie avait tendance à rester correcte, son propre entretien laisse à désirer. Sous le travail, Body s’est laissée couler. Elle n’est plus qu’un corps sans âme sur le sol allongé, elle n’est plus qu’inconsciente et potentiellement en danger : mais elle n’est même plus capable d’assurer sa sécurité. Body est une proie pour les charognards, ou pour les sauveteurs un peu vantards.

Son sac, ses affaires sont laissés à disposition : c’est la cartographe qui ne terminera peut-être pas son œuvre en un temps donné… Elle est faible face à sa propre destinée, elle est déterminée à un projet qui ne pourra jamais se terminer, mais sa vie, son corps est bien plus fragile que ces vieux bâtiments, que ces routes à explorer. Obsessionnelle, elle s’est rendue malade. Maintenant, elle n’a plus aucune parade.

resumé: