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Précieux battements de cœurs × Ft. Simon (FB) (NO)

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Bénie par Josiane
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Métier Fluffly marshmallow
Avatar Anya Forger (dessin de Mum♥♥♥) // Rue Penelope (IRL)
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Dim 17 Mai - 23:25




Précieux battements de cœurs


Simon et moi, le 2 novembre 2019




Le spectre invisible de la tempête est partout encore, dans les vêtements, les draps, il trempe la peau, noie les pensées, serpent insidieux et vorace, les pensées qui virevoltent dans l’angoisse patente, les pensées qui manquent les battements de cœur précieux, des battements impossibles après l’impensable, des battements mécaniques d’âme en sursis.

Charlie tient la main de Simon tandis qu’ils remontent vers le parc où elle jouait hier encore ; si proche de cet avant aux relents tranquilles et doux, et pourtant à mille lieux, soudain, de ce qu’il représentait : sur l’autre rive d’un fleuve tumultueux et terrible, fossé absolu et infranchissable de l’après inéluctable.

Hier, ils ne se connaissaient pas. Simon l’avait récupérée là au milieu des flaques qui font des lacs dans lequel le ciel macabre peut s’admirer, il avait récupéré ce petit fragment errant d’une existence en miette ; et elle lui avait tenu la main pour le garder sur terre avec elle, qu’il ne s’envole pas dans ses propres tempêtes intérieures, comme si le choc pouvait l’ensevelir plus fort que la tempête elle-même.

Éclopés de vie ils s’étaient trouvés sans vraiment se chercher, et les mots rares suffirent à sceller leur alliance de fortune. A l’abri du manteau qu’il lui prêta, dans la chaleur relative d’une maison où ils ne trouvèrent aucun habitant, Charlie s’était éteinte sans vraiment dormir, sans vraiment se reposer, dans une sorte de veille alerte où le cœur ne battait que pour retrouver ce qui était manquant.

Et maintenant que la nuit était passée, maintenant que le calme était insupportable, ils remontent vers le parc, slalomant au milieu des gravats et des habitations en ruine, croisant quelques regards d’autres âmes en sursis dont les battements de cœur sont calés sur la même mélodie que la leur. Personne n’était sorti indemne, et le silence des rues le hurlait à qui prenait le temps d’écouter.

Jamais Charlie n’était aussi silencieuse mais sa voix semblait absorbée par les craintes et la peur qui martelaient ses tempes. Elle marche sans un mot, sans un regard, une main repliée contre elle et l’autre au chaud dans celle de Simon, craintive dans cette hâte qui pourtant anime ses jambes. Son corps sait quoi faire quand sa conscience reprend son souffle, alors elle continue, elle marche.

Ils remontent vers ce parc parce qu’il a promis hier qu’il l’aiderait à retrouver son papa, et sa maman. Et ils n’en sont plus très loin maintenant, quelques mètres encore, quelques pas mécaniques et coûtants, et Charlie a les jambes qui la démangent soudain et la voix aussi, mais la voix manque et les jambes tremblent un peu. Alors elle s’accroche juste à la main, fébrile, en attendant d’apercevoir les arbres et les lacs qui parsèment la pelouse au loin. Finalement la petite voix éclot avec peine, elle vibre bizarrement, tire sur la volonté qui s’étrangle au passage : “Simon, tu penses qu’ils seront revenus ici pour me chercher ?”


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Sam 6 Juin - 2:15
Même pas 24 heures après l’apocalypse... Cette tempête qui avait emporté la ville dans l’eau et le vent, où chaque débris emportés ajoutaient encore plus de danger et de destruction pour tout ce(eux) qui restait au sol. Une journée à peine, c’était pas assez, pas pour comprendre, pas pour réaliser. Pas pour se réveiller…

Le bras de Simon le lançait, un tesson de verre s’était enfoncé dedans quand un projectile lancé par le vent avait détruit sa fenêtre. Mais pourtant, la raison pour laquelle le jeune homme était si pâle et le regard perdu dans le vide ce n’était pas à cause de la douleur et du piteux résultat du bandage de fortune qu’il avait fait à l’abri dans sa cave, torturé par les bruits de chute, de casse et de ce vent semblable à des hurlements de banshee dans la nuit. Non c’était parce qu’une fois que tout semblait fini et qu’il avait osé mettre le nez dehors, réalisant que sa maison était maintenant inhabitable et qu’il s’était dirigé aux alentours, chez la vieille voisine qui offrait des fruits de son jardin, il avait trouvé une pile de décombres d’où dépassait une jambe devenue froide.

Il n’avait pas hurlé, pas pleuré, pas vomi ou aucune chose de ce genre. Il était juste parti en marchant, avec cette même expression vide, et ses grands yeux ouverts fixant dans le vide devant lui. Réalisant ce qu’il se passait et en même temps non, en suspends entre la réalité et l’incrédulité grâce à ce pont émotionnel qu’est l’état de choc. Et il aurait pu rester comme ça, marchant seul dans cet état, pendant des heures voir même des jours. Mais quelque chose était arrivé, une surprise dans toute cette désolation, un besoin de rester sur terre au moins pour un moment, pas pour lui mais pour quelqu’un d’autre. Permettant de tenir même à peine un jour, enfin presque…

Sa voix l’avait sorti de sa torpeur et de cette vision, qui lui était revenue lors de leur marche muette : celle de cette petite charentaise couverte de poussière de béton contre le carrelage d’une maison ravagée. De la même manière qu’elle l’avait ramenée à la réalité la 1ere fois, quand elle errait seule à la recherche de ses parents. Une enfant seule, perdue dans les conséquences de la fin du monde. Une raison de faire autre chose que marcher, de réfléchir et de ne pas se laisser emporter. Quelqu’un qu’on ne peut pas ignorer et laisser comme ça, qui requiert de respirer et être adulte. Une ancre pour ne pas sombrer dans sa propre tête…

Charlie, petite Charlie, dont la voix douce se rappelait à lui dans ses interrogations. Est-ce que ses parents étaient là pour la chercher ? Après cette nuit, après l’errance, Simon avait tenté de s’occuper d’elle quand ils s’étaient trouvés, être sûr qu’elle allait aussi bien qu’elle pouvait l’être, pas froid, qu’elle ai un peu de sommeil. Et surtout les retrouver, sa mère et son père, réunir la famille. C’est pour ça qu’ils se rendaient vers le parc d’où Charlie venait, et pour ça qu’elle se posait ses questions. Simon hocha doucement la tête, à peine sorti du choc qui n’était jamais vraiment parti, avant de répondre à la pauvre enfant qui n’allait pas juste garder sa tête levée vers lui pour savoir ce qu’il voulait dire.

- Bien sûr, ton papa t’as dit qu’il reviendrait non ? Et tu sais quoi, si on les trouve pas on essayera d’aller jusqu’à ta maison. Si on les a ratés ici ils se sont surement dit que tu es allée là bas toute seule, d’accord ?

Il accompagna ses paroles d’un petit sourire et d’une légère pression sur la petite menotte à l’intérieur de sa grande main, affectueux, espéré rassurant. Des mots simplistes, naïf même. On pourrait croire à des paroles vides, tentant juste de remonter le moral d’une enfant voir de lui cacher la vérité. Mais à ce moment précis, il y croyait. Vœu athée, prière païenne prononcé par quelqu’un encore sous le coup de la destruction et de la mort, refusant de pouvoir croire qu’un tel acte de la nature même dans toute sa cruauté et le sillage morbide qui fût laissé pourrait faire quelque chose d’aussi horrible que de ne pas permettre à ce petit bout de chou de ne pas retrouver ses deux parents et les serrer dans ses bras pour des années. Une toute petite fille et un garçon géant, main dans la main, tant d’années d’écart et pourtant, ce sont quand même deux enfants qui arrivent dans le parc ce matin là…

- Alors, tu te souviens où tu étais hier ? Tu sais par où on doit aller voir ?

Simon jetait son regard autour de lui, sur les arbres renversés et les morceaux de pelouse encore noyés dans les flaques de la tempête, mais pas encore de personnes en vue. Attendant maintenant de savoir si Charlie pouvait les diriger, pointant miraculeusement du doigt vers sa famille qui l’attendait.
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Bénie par Josiane
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Avatar Anya Forger (dessin de Mum♥♥♥) // Rue Penelope (IRL)
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Sam 27 Juin - 22:27




Précieux battements de cœurs


Simon et moi, le 2 novembre 2019




Ils atteignent le parc et Charlie récupère du courage, récupère des couleurs et de la voix, parce qu’elle reconnaît le lieu malgré les flots, malgré les lames de vent qui lui ont scié le paysage. L’herbe arrachée par endroit a creusé des flaques qui font comme une multitude de lacs sur l’étendue verte, des lacs si calmes que le ciel s’y reflète dans une pénible symétrie. Certains arbres sont couchés, éventrés, coupés en deux, comme les côtes d’une immense cage thoracique. Et le cœur, il serait plus loin, derrière les os qu’on se figure ? Est-ce qu’on l’entend battre si on tend l’oreille ?

Charlie n’entend rien que le silence surnaturel d’une ville comme morte.

Mais la petite fille reste persuadée que si la tempête l’a séparée de ses parents, ils reviendront la chercher ici quoiqu’il en coûte, ici ou chez eux, ou n’importe où en ville, ils viendraient toujours, ils la retrouveraient - toujours. Elle n’envisage rien d’autre ; comment le pourrait-elle ? Elle sent déjà leur présence, écho incomplet sur la mémoire défaillante, pressentiment désiré.

Alors non, elle n'envisage rien d’autre aujourd’hui, elle en serait incapable. Les paroles de Simon confirme sa pensée, ses attentes et elle opine du chef Charlie, les lèvres se déverrouillant à nouveau d’un mutisme trop long “Oui. Ok.”

Puis il y a ce besoin de mouvement, ce besoin d’agir, car l’inertie ronge ce qui reste de forces après la tempête terrible qui a déjà rincé les squelettes de tout le monde, les laissant fragiles, coupants et douloureux. Chaque mouvement fait mal sous la peau comme si les os entaillaient les muscles, comme si le corps avait la mémoire de la perte ; mais lorsque l’esprit attrape un peu d’espoir fabriqué comme Charlie à cet instant, le corps flotte dans un état étrange et devient supportable à nouveau.

Et ça lui donne un aplomb singulier et détonant, et soudain elle veut diriger l’opération comme si elle savait ce qu’elle faisait - comme si. “Oui je crois.” Elle cherche la manière de les retrouver plus vite, quelque chose devient urgent dedans. “Si on se sépare on cherchera plus vite non ? Moi je vais là” elle pointe une direction. “et toi plutôt là bas, parce que c’est grand le parc et peut-être ils se sont perdus.” Compréhension naïve d'enfant.

Sans demander son reste, un peu submergée par la hâte irréelle qui la presse à l’orée de la nuque, elle se dérobe à la main amie incapable de patienter pour une réponse ou un aval. Il ferait bien comme il voulait Simon après tout, mais le fait est qu’elle courait déjà presque en direction des petites toilettes de l’autre côté du parc, guettant à chaque bosquet l’ombre d’une silhouette familière - en vain pour l’instant.





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