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tout dans la tête, j'ai plus de sang dans les mains ☵ Atlantide (end)

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Nugget
sad yeehaw
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Métier valérie damidot de la poste.
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Nugget
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Lun 1 Juin - 16:52

(focus) Main dans la main, faut qu'on soit plus malin Je jure que je m'occuperai de ton malheur Tu sais j'suis malin, j'me connais par cœur J'parle à mon miroir toutes les heures
Janvi s’arrête une seconde.
Mais quelle idée idiote, encore, n’est-ce pas ? Comme toutes les autres idées qu’elle a eu.
Janvi lance un regard à ses chaussures.
Ses baskets trouées sous la semelle, qui laisse s’infiltrer le sable gorgé d’eau glacée, recouvertes de sable qui sèche déjà et de terre. Tout comme le bas de son jogging. Du sable partout. Elle déteste le sable, Janvi, ça s’incruste partout et ça salit tout, on en retrouve jusque sur son oreiller le soir. C’est stupide.
Janvi regarde devant elle.
La silhouette d’un bateau échoué se dessine au milieu de l’étendue de sable et des flaques d’eau qui ne semblent pas s’arrêter. Mais qu’est-ce que je fous là ? elle se demande encore une fois, tant de fois qu’elle a cessé de compter.

Qu’est-ce qu’elle fout là, si ce n’est pas pour haïr d’avantage le sable et la mer ?
C’est idiot, c’est idiot, c’est idiot, elle se répète encore alors qu’elle se remet en route, les mains enfoncées dans les poches de sa veste, le soleil qui tape un peu trop fort.
C’est idiot, c’est idiot, c’est idiot— parce qu’elle ne veut pas l’admettre. Admettre qu’elle a besoin de parler parfois. Admettre que se confier à une inconnue, c’est beaucoup plus simple. Admettre qu’elle a menti quand on lui a indiqué l’emplacement du bateau et qu’elle a répondu que ce n’était pas pour elle.


Admettre que son indépendance, ça lui fait peur.
Qu’elle a besoin qu’on soit là, derrière elle.
Qu’elle a besoin qu’on lui donne la main.
(Qu’elle a besoin qu’on lui donne des ordres.)


Elle ne sait rien de la mamie qui vit ici. Est-ce vraiment une bonne idée ? Janvi a déjà fait bien trop de route pour faire demi-tour. Mais la peur d’être jugée se fait de plus en plus forte, boule dans son ventre, gorge serrée, tandis qu’elle se rapproche du bateau, le sable qui s’enfonce sous ses pas, les cris des oiseaux au loin, les dessins étranges. Nœud dans la tête. Pensées barbouillées.
Le bateau couvre le soleil. Janvi plisse les yeux en le fixant un instant. Elle a envie de s’enfuir en courant.
(Elle n’a jamais eu de mamie, Janvi. Elle n’a pas eu le temps de les connaître qu’ils étaient déjà dans leur tombe. C’est étrange, un peu, de se tourner vers cette vieille dame. Comme un imposteur.)

Janvi regarde un peu autour.
Euh.
Comment on rentre, là-dedans ? Elle n’est jamais monté dans un bateau, Janvi. Si la mamie habite ici, ce n’est pas comme une violation de propriété privée ? Ça existe toujours, ça, les propriétés privées ?

Elle réfléchit un peu.
Mais, Janvi, elle ne sait pas réfléchir.

Alors, elle porte ses mains à son visage, dans une tentative d’amplifier sa voix, bien que seuls les cris des oiseaux viennent troubler la quiétude du lieu. « BONJOUR, Y’A QUELQU’UN ? » elle hurle en direction du bateau, aussi fort qu’elle le peut (en espérant que ça fasse partir la boule dans sa gorge par la même occasion).

Puis, elle attend quelques secondes, avant de se répéter, plus fort encore.
Janvi n’a jamais été patiente. Et ce n’est pas aujourd’hui que ça changera.


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Mer 3 Juin - 11:58
Tout dans la tête, j'ai plus de sang dans les mains

J’ai les yeux grands ouverts. Le sommeil me fuit, comme à son habitude. Cela fait bien longtemps que je ne dors plus que quelques heures par nuits. Bien longtemps que je ne me suis pas sentie reposée. Bien longtemps que je n’ai pas pu dormir sans douleur. Mon corps est tiraillé de tous les côtés, la position allongée n’est pas confortable, mais quand je serais debout, mes pieds me feront souffrir, comme ma jambe. Là, tout de suite, j’ai mal au dos. Mais je me force à fermer les yeux, à espérer un peu plus de sommeil, que la douleur s’en aille. Comme chaque jour.



Combien de temps suis-je restée éveillée en essayant de laisser venir le sommeil ? Plus besoin de compte. Mon réveil sonne, il est l’heure de mettre en branle mon vieux corps et de laisser les habitudes jouer leur rôle. Je m’extirpe lentement de ma couchette. J’ai peu avoir adapté mon lit à mon âge avancé, je dois toujours me plier en deux pour en sortir et m’aider des poignées installées pour réussir à me redresser. Dans un souffle rauque, je me hisse sur mes pieds. J’attrape ma canne, met de l’eau adoucie sur le feu, bientôt, le bruit de la théière qui chauffe rassure l’atmosphère.

Cousteau se précipite à mes pieds, parfaitement éveillé suite à mes premiers mouvements. Salt continue quant à lui sa nuit au pied de mon lit. Je commence par nourir Babord et Tribord avec une petite feuille fanée de salade.

« _ Eh oui mes belles, c’est régime. Allez, à toi, Theutis, et… voilà, … c’est bientôt la fin de ta boîte aussi. Faudra bientôt que je pêche pour toi ? En espérant qu’il y ait encore des poissons, ou du plancton, ou n’importe quoi que tu pourrais manger. Oh. On verra ça plus tard. J’aurais peut-être dû te relâcher la dernière fois. Tu sais, parfois, je m’en veux un peu pour ça. Toi qui aurait pu avoir les océans pour toi, tu te retrouves là. Enfermé. Bah, tu sais, on est tous comme toi en ce moment. Si on sort de là, je te relâche, petit poulpe. Tu l’aurais bien mérité, en attendant… je crois que l’eau est chaude. »

En effet, elle l’est. La théière siffle, je baisse le feu pour l’économiser mais garder un peu de chaleur dans l'habitacle. Je me sers mon thé, comme une experte, sans en mettre à côté. Je m’assois, je tartine deux bouts de pain sec avec un peu de confiture et mâchonne en chantonnant une vieille comptine maritime. Une fois mes tartines finies, c’est le rituel, je sors sur le pont pour vérifier si la bulle ne s’est pas estompée dans le nuit. Ce n’est pas le cas, le dôme est toujours là et brouille l’horizon. Les vagues sont plates et l’Atlantide repose toujours sur le sable, désespérement seul. Les baleines volent, les oiseaux sont figés. C’est une journée normale, dans notre temporalité.

Une voix me parvient. Quelqu’un crit. Quelqu’un a probablement besoin d’aide. Je me déplace difficilement le long du pont pour découvrir une fillette avec les mains en porte-voix, qui m’appelle. Enfin, elle ne peut chercher que moi, ici. J’ajuste mes lunettes. Une touffe frisée, une peau tannée, petite vu d’ici. Je lève un sourcil et m’approche de la descente, d’un geste expert je fait glisser l’escalier de bois qui ouvre ainsi le navire à la jeune fille.

« _ Monte-donc, le thé est chaud. Et j’ai besoin de m'asseoir. J’espère qu’on a pas besoin de moi à l’autre bout de la ville, mes vieilles articulations me font mal, ce matin. Et puis, je suis presque à court de nourriture pour Theutis. Faudra que j’aille voir Bambi, je suis pas très au fait de ce que mange les poulpes, tu le sais, toi ? Qu’importe. Tu sucre ton thé ? Je n’ai plus que du miel. Tu savais que les Greens ont réussi à sauver des abeilles et ainsi faire du miel ? C’est fou, hein ? Je trouve aussi. Bref, entre donc. »

Sur ces mots, je m'engouffre dans la cabine qui me sert de maison et m’assois à ma place. Pendant ce temps, Cousteau en profite pour sauter par dessus la rambarde et atterrir sur le sable humide. Elle est partie faire son tour, elle reviendra quand il sera l’heure de manger. En attendant, je n’ai plus qu’à me resservir une tasse de thé et voir ce que cette fille me veut.
Marée basse - Nugget - Avril 2020




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Jeu 4 Juin - 13:17

(focus) Main dans la main, faut qu'on soit plus malin Je jure que je m'occuperai de ton malheur Tu sais j'suis malin, j'me connais par cœur J'parle à mon miroir toutes les heures
Lorsque la silhouette apparaît en haut du bateau, Janvi comprend qu’il n’est plus question de faire machine-arrière. C’est trop tard, maintenant, pour les doutes et les peurs qui n’ont pas de sens. C’était déjà trop tard à l’instant où elle a posé ses deux pieds dans le sable.
(Mais il n’y a pas à avoir peur, Janvi. Tout va bien se passer, non ?
Qu’est-ce qu’il pourrait mal se passer lorsqu’on est seule avec une mamie inconnue, sur un bateau au beau milieu du sable aux dessins étranges ?)

Elle sursaute lorsque l’escalier glisse jusque elle, mais elle y monte sans plus tarder, les jambes un peu tremblantes à l’idée de tomber, ses chaussures qui laissent des traces de sable mouillé sur le bois. À mi-chemin, Janvi relève la tête.
Qu’est-ce qu’elle raconte, la mamie ?
Elle lui parle à elle, ou elle se parle toute seule ?
Janvi n’a même pas le temps d’en placer une.

Alors, une fois arrivée en haut, la seule chose qu’elle arrive à dire est : « Euuuuuuh… » elle fronce les sourcils, passe sa main dans sa nuque. C’est quoi cette histoire de faon, de poulpe et d’abeilles ? « J’aime pas trop le miel… et j’ai pas compris, c’est quoi l’histoire avec le poulpe ? »

Traînant un peu des pieds, les mains enfoncées dans ses poches, elle suit la mamie dans la cabine. Observe un peu les alentours. Se sent mal à l’aise alors qu’elle n’ose pas s’asseoir.
Elle ne sait pas par où commencer.
Elle ne sait pas quoi dire.
Si ce n’est que c’est stupide.
Stupide.
Stupide.
Stupide.
Stupide—

Elle aurait dû partir tant qu’elle en avait encore le temps.
Parler, ce n’est pas pour elle.

« Moi, on m’appelle Nugget. Mais je préfère Janvi, c’est mon vrai prénom, » surnom aussi débile qu’elle. « Et toi, c’est quoi ? On m’a dit qu’on pouvait venir te parler ? »

C’est stupide, elle se répète encore.
(Mais ça l’est seulement parce que c’est elle qui est stupide.)

Un moment de lucidité. De réalisation. « Euh. J’t’ai pas réveillée j’espère ? Je suis désolée d’avoir crié. »

Elle fait toujours des conneries.
Au moins, là, elle s’excuse. C’est déjà ça.
Avant la tempête, ces mots lui auraient arraché la langue à coup sûr. Préférant s’enterrer dans son impolitesse et rejeter la faute sur les autres plutôt que d’avouer qu’elle a tort, qu’elle est en faute.

Aujourd’hui, elle n’a plus que ce mot à la bouche.


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Jeu 18 Juin - 11:47
Tout dans la tête, j'ai plus de sang dans les mains

La fillette grimpe à ma suite, elle me suit sur le pont, à sa démarche, elle n’a pas l’habitude de divaguer sur un navire. Encore moins sur l’Atlantide. Elle ne connaît pas ses aspérités, n’enjambe pas le nœud du pont, ne fait pas attention à éviter la fragilité de certaines planches. Une partie de moi lui en veut, après ce qu’on a traversé ensemble, je vivrais mal que quelqu’un d’autre que moi n’abîme ce bateau. Une fois entrée dans ma cabine, j’oublie ces quelques détails et m’affaire à servir ma nouvelle invitée. Je lui pose des questions sans vraiment écouter les réponses. Je pose tout de même du miel sur la minuscule table, je sers deux tasses de thé vert et repose mon fessier sur l’une des deux chaises. Il n’y a que deux chaises branlantes dans ce lieu. Difficile d’en caser plus dans un lieu si étroit. Je vois qu’elle ne s’assoit pas alors je pousse du pied la chaise vacante et lui fait un signe du menton.

« _ Tu payes pas plus cher à t’asseoir, tu sais. Un peu rustre, mais c’est ainsi, pas de chichi avec moi, je n’ai pas de temps à perdre, il m’en reste si peu. Et une fois qu’on aura abordé les vrais sujets, on pourra se poser un peu. Voilà donc une autre gamine paumée dans cette ville qui a déraillé suite à cette tempête.
Janvi. C’est joli.
Ou Nugget. C’est bizarre.
Peu importe, elle a besoin de mon aide. Je sais pas pourquoi, je sais pas comment. Elle a probablement juste besoin d’une infusion, de caresser ce grincheux de Salt et d’une mamie qui lui rappelle un tant soit peu les adultes qu’elle a pu côtoyer.
C’est ainsi, je ne peux pas les laisser tomber, ni même les laisser se débrouiller. Maintenant, ils savent où me trouver, c’est mon destin, ma vocation, ici. J’ai abandonné mes propres enfants, c’est aussi ma pénitence. Je l’accepte et l’embrasse, si telle est la volonté des puissantes forces de ce monde.
Je prends une inspiration. Très bien, Janvi. Dit-moi alors ce qui t’amène ici. N’oublie pas ton thé. Ne t’en fait pas si Salt vient te quémander des caresses, il est un peu vieux mais il reste un chat. Je sais pas comment je vais pouvoir t’aider, mais, je suis sûre qu’on peut trouver des solutions. Je ricane doucement. Me réveiller ? Quelle drôle d’idée. Je lui répond gentiment. Non, non… tu sais, il y a un moment où le sommeil décide de ne plus venir frapper à notre porte. Mais ce n’est pas très important. Si tu n’avais pas crié, j’aurais probablement rien entendu du tout. Je lâche un nouveau rire léger. Tu as bien fait. Allez, dit-moi tout. »

J’attrape ma tasse et me laisse tomber sur le dossier de ma chaise. Elle grince et menace de s’effondrer, comme à chaque fois, elle tient bon. Je souffle sur le liquide légèrement tiédis, oublie que je n’ai pas mis de miel et porte tout de même la tasse à mes lèvres. Je sirote dans un bruit de succion et ferme les yeux en laissant le liquide couler dans mon gosier. Excellent thé. Je ne sais pas ce qu’il me reste en réserve, je n’ai pas envie d’y penser. Arriver à la fin de mon thé serait… désastreux. Ce sont les problèmes de Janvi que je dois régler aujourd’hui, pas ceux de Theutis ni même de mes réserves de thé. Un autre jour, pour sûr.
Marée basse - Nugget - Avril 2020


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Jeu 25 Juin - 20:19

(focus) Main dans la main, faut qu'on soit plus malin Je jure que je m'occuperai de ton malheur Tu sais j'suis malin, j'me connais par cœur J'parle à mon miroir toutes les heures
Dans quoi elle s’embarque encore.
Elle a toujours des idées étranges. Stupides. Qui finissent mal. Et malgré l’apparente hospitalité de cette mamie et son ton dénué de tout jugement pour l’instant, Janvi ne peut s’en empêcher. De penser que ça va mal finir.

Parce qu’elle est Janvi et que, puisque c’est elle, ça finit toujours mal.
Toujours.
Ça finit toujours mal.
Toujours. Mal.
Toujours.
Toujours—

Janvi s’assied finalement, obéissant aux paroles de la mamie. C’est vrai, ce serait un peu malpoli de rester debout, après tout. Elle a déjà épuisé son quota d’impolitesse pour la journée. Et puis, elle a mal aux jambes après avoir tant marché pour arriver jusqu’ici. Alors, elle s’assied, sans grande conviction cependant. Effrayée que la chaise branlante cède sous son poids plume.
Elle fixe la tasse de thé fumante, fixe le miel, puis fixe la mamie. (Ah. Elle lui a dit son nom et elle ne l’a pas écouté, ou bien elle ne lui a juste pas dit… ?) Plisse des yeux. Fixe finalement le chat qui se frotte à ses jambes.

Il ressemble à Nugget. Son vieux chat à elle.
Il lui manque.

Alors, elle attrape le félin avec une douceur qui ne lui ressemble pas pour le poser sur ses genoux, passe sa main dans ses poils, fait semblant de ne pas sentir le pincement de son cœur lorsqu’elle sent ses ronronnements.
Fait semblant de ne pas ressentir le manque.
La seule chose qu’elle regrette de la tempête.

Elle ouvre la bouche, Janvi. La referme aussitôt. Ne sait pas vraiment par où commencer. Ni même si elle doit commencer. Elle n’a jamais su parler autrement qu’avec ses poings, Janvi, alors c’est un peu compliqué de rassembler ses pensées.
Surtout quand celles-ci ne font plus aucun sens, quand celles-ci prennent toutes des directions différentes.

(Elle fronce des sourcils.) « Bah en fait… » elle hésite encore une seconde. « J’aimerais, genre, changer. Changer mon comportement, j’veux dire. Mais je sais pas trop comment faire, en fait. »

Oublier ce passé.
Oublier qui elle était.
Et peut-être, un jour, réussir à s’aimer un peu.

« Parce que, genre, j’ai jamais décidé pour moi-même et là j’me retrouve toute seule, donc je sais pas trop quoi faire, en fait, » (elle s’occupe les mains en caressant le chat.) « Et j’crois que je fais juste n’importe quoi. »

Comme toujours, Janvi. Elle fait toujours n’importe quoi.
Qu’il y ait quelqu’un qui guide ses geste ou bien qu’elle soit seule.
Toujours.
N’importe quoi.

Elle grimace. « Du coup, j’suis un peu paumée… »

(Mais qui ne serait pas paumé après tout ça ? Après la tempête ?
Surtout elle ? Après tout ce mystère autour de ses blessures ? Autour de cette ville qui ne ressemble plus à rien ? Autour de ses pensées qui ne tournent plus rond ?
Qui ne serait pas paumé, Janvi ?)

Elle n'a pas touché à sa tasse de thé.


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Lun 29 Juin - 13:47
Tout dans la tête, j'ai plus de sang dans les mains

Salt n’est pas vraiment le chat dont on rêve. Il n’est pas amical, il a cette tête blasée et ahurie tout le temps. Il se fait vieux et il ne quitte jamais le bord du bateau. Cette vieille carcasse est souvent ingrate. Aujourd’hui, pourtant, avec Janvi, il n’hésite pas à se lever, quémander des caresses et va jusqu’à se blottir au creux de ses genoux. J’observe la scène avec attention, un sourcil levé. Le vieux matou se met même à ronronner et Janvi accentue ses caresses. Il se passe un truc entre ceux deux là, une liaison qui fait plaisir à voir. Je me détends et avale une nouvelle gorgée de ma tasse. Le liquide agréablement chaud s’écoule dans mon gosier. Je ferme un instant les yeux, profitant du parfum de l’eau.

Je sens bien qu’en face, elle réfléchie. Elle est déstabilisée, aussi. Par tout ça. Parce qu’elle ne s’attendait probablement pas à ce que je ne fasse aucune réflexion sur sa venue. On lui a juste conseillé de venir. Je me demande bien qui lui a dit ça. Parfois, ce sont juste leur instinct qui les guide jusqu’à moi. C’est différent avec Janvi. Je l’ai retrouvé, à moitié délirante sur la plage. Jusqu’ici, je n’ai pas l’impression qu’elle me replace. Faut dire que moi aussi j’ai mis un moment à le reconnaître. La mémoire, les changements, ça fait beaucoup, tout ça, pour la personne que je suis. Si Janvi ne se rappelle pas, je ne vais pas la brusquer. Elle est là pour quelque chose de précis, cette autre discussion reviendra naturellement, plus tard.

Je bois une nouvelle lampée alors qu’elle se décide à parler. Elle veut changer. Je l’écoute avec attention, ponctuant mon écoute de hochements de tête, comme l’aurait fait n’importe quelle personne bienveillante. J’ai profondément de la peine pour cette petite. Pire, elle est loin d’être la seule dans cette situation. Nombreux sont ceux qui se sont bien vite perdus après la catastrophe. Les retrouver un à un relève d’une vocation. La mienne. Je prends une inspiration, cherchant mes mots avec soin.

« _ Tu n’es pas seule Janvi. J’approche ma main de sa tasse pour qu’elle puisse la prendre si tel est son désir. On traverse tous une période mouvementée. Personne n’avait prédit l’arrivée de cette tempête et, pourtant, on est tous largués au même endroit sans savoir quoi faire. Je lâche un rire léger, je m’englobe dans cette illustration. Changer, ça fait un peu peur dit comme ça. C’est toujours effrayant. Moi, j’ai esquivé les problèmes en embarquant, c’était probablement pas la meilleure solution. On m’a puni en m'enfermant ici. Je vais t’aider à changer, Janvi. Je te le promet. Je pense que dans un premier temps, il serait bon pour toi d’essayer de trouver ce qui te motive dans cette nouvelle situation. Le monde n’est plus, tu as le droit d’être ce que tu veux. Et d’incarner ce que tu as toujours voulu être. C’est à la fois effrayant et attirant, non ? Quant à moi, je veillerai à ce que tu ne sombres pas dans de vilains travers. Je marque une pause, la dévisageant intensément. Ca te va ? Je laisse passer un temps avant de reprendre. Alors, qu’est-ce qui te fait rêver, ici ? »

Ils sont jeunes, malléables, remplis d’espoirs probablement vain. Pourtant, ils ont tout une société à créer selon leur goût, leur bon vouloir et au gré de leurs rêves les plus fous. Rêver, c’est ce qui les mènera à leur paradis. C’est ce qui les fera avancer, tenir bon. Je pense à Bones et sa bande. Eux aussi, ils rêvent. Différemment. Mais c’est ainsi qu’ils souhaitent vivre leur vie. Un léger sourire étire mes lèvres. Patience, bonté, je parviendrai à les faire rêver, tous autant qu’ils sont.
Marée basse - Nugget - Avril 2020


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Mar 30 Juin - 10:59

(focus) Main dans la main, faut qu'on soit plus malin Je jure que je m'occuperai de ton malheur Tu sais j'suis malin, j'me connais par cœur J'parle à mon miroir toutes les heures
Peut-être que ça ne va pas finir si mal que ça, après tout.
Peut-être qu’elle se fait encore juste des idées. Ses angoisses qui prennent encore le contrôle, comme souvent depuis la tempête, trop souvent, elles l’empêchent de réfléchir correctement. Et ça ne l’aide pas à arrêter de se perdre.
Peut-être que ça ne va pas finir si mal. Pourquoi ça finirait mal, Janvi ?

(La présence du chat la rassure un peu. La calme un peu.
Comme lors de ses soirées compliquées, où on avait dit un mot de trop, un mot de travers, que les cris avaient résonné encore une fois. Comme lors de ses soirées compliquées, où on pleurait silencieusement, les mains agrippées autour de Nugget, le seul qui restait près d’elle. Le seul qui l’aimait vraiment.
Ses lèvres se pincent, quand elle y repense.
C’est fini, tout ça, Janvi. Ce n’est plus la peine d’y penser.)

Et puis.
Et puis, elle le dit—
Tu n’es pas seule, Janvi. Pas seule. Pas seule.
Elle.
N’est.
Pas seule. Tu sais, elle le sait, tu sais, parfois elle se sent encore moins seule qu’avant la tempête. Peut-être parce que les masques d’hypocrisies sont finalement tombés. Peut-être parce qu’elle a compris qu’elles ne l’ont jamais aimé.
Mais ça fait mal. De s’en rendre compte. Elle n’est pas seule.

Elle n’est pas seule et c’est tout ce qui compte. « D’accord… » sa voix s’est adoucie mais le tremblement est toujours là. Premiers signes.

Finalement, elle prend enfin une gorgée de thé. Brûlant. Elle a mal sur la langue et dans la gorge, mais ce n’est pas grave, ça l’aide à se concentrer, à dégager le nœud dans ses pensées, à y voir un peu plus clair. Et en même temps, elle ne comprend pas vraiment, Janvi. Cette mamie, elle ne la connaît pas (elle ne la connaît pas, pas vrai ?), alors pourquoi s’engage-t-elle autant à l’aider ?
Y a-t-il besoin de comprendre, Janvi ?
Pas vraiment.

Une petite moue sur le visage alors qu’elle réfléchit. « Bah, euh… j’y ai pas vraiment pensé, » elle ne faisait qu’arpenter les rues, tentant d’écouter ses pensées qui sautent trop souvent. C’est compliqué avec la tête en vrac. « J’aime bien aider les gens, je crois, » j’aime bien obéir, « je travaille un peu à l’hôpital mais parfois ça m’énerve alors j’vais ailleurs mais j’y retourne souvent. Après, euh, ben je sais pas, y’a des trucs que je trouve intéressants… genre les baleines et le phare ! J’ai envie de les voir d’un peu plus près, d’explorer un peu, mais toute seule c’est un peu dangereux… »

Elle ne peut que traîner du côté de la boucle ou de cette forêt étrange.
Peut-être que c’est déjà assez, pour l’instant, peut-être qu’il vaut mieux s’en éloigner.

Et puis, ce sont les doutes qui reviennent.
Cette peur qui lui tordait le ventre avant la tempête.
Cette peur qui revient dès qu’elle pense pouvoir apercevoir la porte de sortie.

C’est gênée qu’elle murmure ensuite. « Mais j’ai vraiment le droit de changer… ? »

Ne suis-je pas mieux comme je suis ? Obéissante ?
Les gens ne m’aiment-ils pas plus lorsque je fais ce qu’on me demande de faire sans poser de questions ?

Janvi se déteste comme elle est. Alors, ça ne l’étonnerait pas, si les autres la détesterait aussi.


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Mer 1 Juil - 10:31
Tout dans la tête, j'ai plus de sang dans les mains

Je me suis arrêtée. Je suis désormais plongée dans mes pensées. L’odeur familière, la tension habituelle, le décors inchangé. Mes yeux divaguent sans voir, sans regarder. Combien en ai-je sauvé depuis le début ? Combien en ai-je aidé, depuis la catastrophe ? Si peu. Bien trop peu. Peut-être que si j’étais restée m’occuper de mes enfants. Si j’étais restée auprès d’eux. Si je n’avais pas joué avec la vie. Si je n’avais pas fuis. Je n’en serais pas là. Mon regard plonge dans le minuscule hublot qui donne sur la plage. Pas une once d’eau. Du sable à perte de vue. Bloquée. Ici. Comme tout ceux-là. Ont-ils tous joué avec le feu, comme moi ? Sommes-nous punis ? Les amers regrets sont toujours présents. Pourtant, cela fait des mois que j’ai décidé de ne pas les écouter. C’est vain de leur accorder une place. Je ne sais pas ce que je cherche à prouver à quiconque. J’essaye de me racheter. J’essaye de me prouver que je ne vaux pas rien à avoir abandonné ma famille.

L’appel du large.

Je remue mes paupières qui se sont imbibées d’eau et c’est ce moment que choisi Thalassa pour venir bêler dans la cabine. Cette vieille biquette. Cela fait bien longtemps qu’elle ne voit plus rien. Mais, ici, c’est chez elle, je ne suis pas inquiète à son sujet. Je l’emmène parfois pâturer ailleurs. Et, qui sait, on lui trouvera peut-être un bouc. L’idée de lui piquer un peu de son lait pour confectionner des fromages me met l’eau à la bouche.

Je me rappelle soudainement que je ne suis pas seule. Janvi est toujours là. Son acquiescement m’a tiré de ma rêverie. Elle finit même par toucher à son thé. Mes paroles l’ont peut-être rassurée ? Même aidée ? J’essaye d’être à nouveau attentive. J’ai déjà l’impression qu’il est tard, je voudrais me reposer. Pas avant d’avoir mené ma mission à bien, non. Je hoche la tête quand elle se met à parler de ce qu’elle a sur le coeur. Je tente de cerner les contours de sa personnalité. Ce n’est pas une meneuse, il lui semble compliqué de prendre des décisions. Je perçois à présent pourquoi elle pense être sur la mauvaise voix. Elle a fait confiance à des personnes qui ne la méritait pas. Je songe immédiatement aux Pirates. Mais, peut-être pas. Elle est solitaire, travaille à l’hôpital et n’appartient à aucun groupe. Qui a pu la mener dans des travers ?

Je prends moi-même une gorgée de mon thé encore chaud avant de fixer mon attention sur la jeune fille. Je l’ai sauvé une fois. Elle échappera à cette nouvelle difficulté mais, pas sans moi. Je pèse le pour et le contre avant de me lancer.

« _ C’est important, de vouloir aider. Garde cette force, en toi, juste ici. Je me redresse pour placer ma main contre son coeur qui s’emballe légèrement à mon touché. Je suis affreusement sérieuse. L’amour, la bonté, la foi, cela même nous sauvera. Je pense que l’hôpital n’hésiterai pas un instant à te proposer un poste informel, si tu en faisais la demande. C’est le lieu le plus important de notre reconstruction. Je ne connais pas grand monde, là-bas, mais je peux t’y accompagner, si tu veux. Mon regard s’assombrit à la mention des évènements paranormaux des côtes. C’est une malédiction, si tu veux mon avis. A ta place, j’éviterai de m’en approcher. Fait ce que je te dis, pas ce que je fais. Évidement que je suis déjà allée me promener sous les baleines suspendues. Pauvres bêtes. Quant au phare, à part en faire le tour, je ne suis pas sûre de vouloir m’en approcher d’avantage. Je tente de retrouver un sourire rassurant. Va voir Strike à l’association des commerçants, si tu veux explorer des trucs, rechercher des machins, il te trouvera des personnes avec qui travailler. Ce sont de meilleures fréquentations que ces… pirates… Je lève un sourcil et observe sa réaction. »

Le silence s’installe à nouveau. Salt reste blotti sur les jambes de Janvi. Thalassa furette dans la cabine et le bruit de ses sabots régulier tranche le silence. Cousteau est tapie à mes pieds. La théière sifflote sous la chaleur. Janvi semble toujours en proie à ses doutes et ses peurs. J’aurais beau la rassurer, elle doit trouver son propre chemin, s’engager dans sa propre voie. Je dois habilement lui suggérer. Étais-je ainsi, à son âge ? Remplie de doutes, pétrie par les incertitudes ? La flamme de l’espoir a toujours brûlé en moi, échapper à la guerre la plus sanguinaire de l’histoire, ça ne laisse pas de place au doute.

Mes oreilles ne captent par ses doutes exprimés à voix haute. Pourtant, nous suivons le même cheminement de pensée. J’ajoute alors, la tasse portée à mes lèvres.

« _ On a tous changé. On doit tous changer. C’est ça, exister, maintenant. »
Marée basse - Nugget - Avril 2020


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Mar 7 Juil - 20:02

(focus) Main dans la main, faut qu'on soit plus malin Je jure que je m'occuperai de ton malheur Tu sais j'suis malin, j'me connais par cœur J'parle à mon miroir toutes les heures
Sa main sur son cœur lui semble bizarre. Étrangère.
Il y a presque un mouvement de recul, par réflexe. Janvi est maladroite, avec ce genre de gestes, ces gestes maternels auxquels elle n’a jamais eu le droit, ces gestes qui se veulent rassurants quand elle n’a connu que le contraire.
Mais dans les mots de la mamie, il n’y a aucun mesquinerie, aucune envie de blesser, aucune envie de rabaisser. Elle n’est pas bête à ce point, Janvi, elle sait faire la différence. Mais les réflexes sont toujours là. C’est un peu embarrassée qu’elle se retrouve, finalement, sans savoir comment réagir.

Parce que ça la touche.
Mais elle a rarement été touchée, juste par des mots, dans sa vie.
Préférant les mots crus et insultants.

Alors, elle hoche simplement la tête. « OK. D’accord, » c’est tout ce qu’elle peut faire, de toute manière. Aider. Obéir. Deux mots bien distincts mais pourtant qui ne font pas grande différence dans sa tête. « Euh, bah, oui, j’y bosse souvent du coup je connais des gens aussi, mais j’sais pas si un poste m’intéresse pour le moment… genre, j’veux aider pleins de monde différent et je veux pas qu’on me limite juste à l’hôpital. »

Et puis, elle se lasse trop vite, Janvi.
Parfois, il faut juste s’éloigner un peu de tout ça pour mieux y revenir.

Elle fronce un peu les sourcils lorsque la mamie parle de malédiction. Peut-être qu’elle a raison, après tout, c’est un peu flippant, tout ça. Mais ça n’empêchera pas la jeune fille de s’en approcher, de toucher du bout des doigts la boucle qui les entoure, de tester les limites de la bande d’oiseaux, de traîner dans cette forêt si étrange.
Non, ça ne l’empêchera pas.
(Elle ne lui a pas ordonné de s’en éloigner. Alors, elle ne l’écoutera pas.)

L’évocation de Strike lui arrache un sourire. « Je connais sa sœur ! » elle aide d’une différente manière avec Mojito, à essayer de redonner une image de jolie ville à tout ses gravats. Même si, trop souvent, c’est voué à l’échec ou bien elle termine toute seule. Ce n’est pas grave. Au moins, elle fait quelque chose. « Mais Strike, en vrai, il me fait un peu peur… j’ose pas trop lui parler. Pis j’traîne pas avec les pirates, ils sont cons. » (Ils le sont un peu moins quand elle doit leur demander un peu d’herbe, cependant.)

Finalement, c’est le doute qui revient un peu à ses mots.
On a tous changé.
Elle a raison, n’est-ce pas ? Janvi a déjà tant changé en si peu de temps, sans même s’en rendre compte. Peut-être parce qu’elle met la barre trop haut. Peut-être parce qu’elle est trop dure avec elle-même. Peut-être parce qu’elle trouve que ce n’est toujours pas assez.
Mais Janvi a changé.
Changé, changé, changé.
Avant la tempête, elle n’aurait jamais réussi à avoir ce genre de discussion. Préférant les insultes et les coups, préférant les rires stupides et les idées destructrices. Préférant être le petit chien-chien des mauvaises personnes. (Mais ça, au final, est-ce si différent ? Elle est toujours le petit chien-chien, Janvi. Des bonnes personnes, cette fois-ci. Enfin, elle croit.)

Elle croise nerveusement ses doigts ensemble. « Mais en fait, ça… me fait un peu peur, de changer, » mais tu as déjà changé, Janvi, « parce que les gens aiment pas quand on change. Et puis, j’ai toujours écouté les gens, ce qu’ils disaient, je voulais leur plaire… »

Mal à l’aise.
(Elle ne l’a jamais jugé, pas vrai ?)

« Mais en même temps… en même temps, j’étais pas quelqu’un de bien, avant… » elle a peur, Janvi, d’en parler en détails. Parce qu’elle ne souhaite que l’oublier. S’enterrer. Fermer la boîte et jeter la clé. « Et, genre, j’veux plus de ça, en fait. J’veux être quelqu’un de bien. »

Un silence.

« Et en même temps, j’ai peur qu’on m’aime plus… »

(Mais a-t-elle déjà été aimé ?
Ou était-ce une illusion ? Des manipulations pour la garder dans ce groupe d’amies stupides ?
Et maintenant, est-ce qu’on l’aime ?

Quand cessera-t-elle de penser à l’avis des autres avant le sien ?)


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Lun 20 Juil - 11:24
Tout dans la tête, j'ai plus de sang dans les mains

Janvi à la fougue de la jeunesse. Elle réagit vivement. Elle tente d’échapper à mon contact qui se voulait rassurant. Alors, je retire ma main. Elle acquiesce avec vigueur, dit qu’elle est d’accord mais qu’elle ne veut pas se limiter à l’hôpital. Elle ne veut pas stagner, ne veut pas rester au même endroit, c’est un électron libre qui a besoin de bouger pour s’épanouir. Qu’ai-je donc à lui proposer si elle est ainsi ? A part renforcer ses convictions, je n’ai pas grand rôle à jouer. Je suis contente de la voir motivée par l’idée d’aider et de se rapprocher de l’association des commerçants. Elle connaît la soeur de Strike, de bonnes fréquentations, donc. Strike lui fait peur ? C’est vrai qu’il n’est pas bien loquace et peut semblé un peu… ombrageux ? Je suis un peu perdue. Janvi semble apte à trouver sa place dans ce monde. Elle semble aussi prête à aider les autres et connait les bonnes personnes pour le faire. Qu’est-ce qui la gêne, au fond ? Je suis d’autant plus rassurée de comprendre qu’elle n’est pas du bord des Pirates.

« _ Bien… bien. Si tu ne préfères pas t’engager à l’hôpital, on pourra toujours aller voir Strike toutes les deux. C’est pas un méchant bougre, faut juste savoir comment s’y prendre avec ce type de personnage. Il peut être intimidant, c’est sa façon à lui de se protéger… »

L’atmosphère change légèrement, ce qui me fait lever un sourcil. Janvi se tortille sur sa chaise, entrelace ses mains, elle hésite. Elle tangue, parler, ne pas parler, avouer, ne rien dire. Alors, je patiente, c’est un combat qu’elle seule doit mener. Je ne bouge pas d’un cil, laissant simplement mon regard fureter à droite et à gauche. Je ne peux pas la forcer à se confier. Je ne peux que l’inviter à avouer ce qu’elle a sur le coeur, la conseiller, la guider, avec mes maigres solutions. J’ai pourtant envie de croire que ce soutien moral joue dans leur perception du monde, dans leur vision des choses. J’y crois profondément.
Finalement, elle se jette à l’eau. Des inquiétudes, doublée d’un cruel manque de confiance en soi sans compter la volonté d’appartenir à un groupe.

Je laisse le silence s’étirer. Thalassa comble le vide avec ses sabots sur le parquet. Je reprends mon souffle, essayant d’être la plus bienveillante possible.

« _ Ce que je peux dire, c’est que je n’ai pas connu la Janvi d’avant mais que celle-ci me plaît bien. C’est ainsi, on change, on grandit, on évolue. On laisse des amis derrière soi parce qu’ils ne correspondent plus à ce que l’on cherche. Mais, on en rencontre d’autres, on comprend alors que ceux-là sont notre nouvel idéal vers lequel on souhaite tendre. C’est ainsi. Se torturer pour essayer de plaire à tout monde, c’est un grand écart éreintant, tu n’as pas besoin de ça. Laisse-toi vivre, tu verras bien où cela te mènes. Lâche prise, n’aies pas peur. C’est peut-être facile à dire pour moi, il y a bien longtemps que j’ai tout lâché pour me laisser guider par les flots. J’ai décidé que ce qui m'empoisonnait ne devait plus avoir d’emprise, alors j’ai pris le large. J’ai sélectionné, décidé de ce qui était bon pour moi. Si tu as décidé d’être quelqu’un de bien, certains t’en voudront, la plupart découvriront une autre Janvi et n’en seront que plus reconnaissants. C’est facile de se laisser tenter par les bassesses, dans cette bulle, c’est bien plus difficile de lutter pour le bien. Moi, je suis certaine que tu gagneras à accepter que tu changes, en mieux. Parce que, je le vois bien, tu es consciente de préférer être ainsi. Les autres… eh bien… tant pis pour eux. Ce sont eux qui n’ont pas compris. Toi, tu as déjà pris quelques mètres d’avance. »

Je bois une gorgée de mon thé. Comment réussir adroitement à lui faire comprendre qu’elle doit être au premier plan de sa vie et de ne pas se laisser ballotter par les désirs des autres ? Cela me semble si évident, moi, égoïste de première zone qui ai tout quitté, jusqu’à mes enfants, pour mon propre bonheur. Comment ne peut-on pas se rendre compte de cette vérité-là ?
Marée basse - Nugget - Avril 2020


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Jeu 23 Juil - 14:35

(focus) Main dans la main, faut qu'on soit plus malin Je jure que je m'occuperai de ton malheur Tu sais j'suis malin, j'me connais par cœur J'parle à mon miroir toutes les heures
Janvi, à choisir, que préférerait-elle ?
Être une mauvaise personne mais aimée ou être une bonne personne et s’aimer ?
C’est quoi le plus important, Janvi, dans toute cette histoire ? Dans cette ville ? C’est quoi le plus important ? Soi, ou les autres ? Avons-nous le droit d’être égoïste, ici ? Avons-nous le droit de ne penser qu’à nous, ici ?
Elle n’a pas les réponses, Janvi.
Elle cherche après, pourtant, dans chacune de ses actions, de ses bonnes actions, dans chacune de ses relations qui commencent ou qui recommencent. A-t-on le droit d’être égoïste lorsqu’on ne sait pas se débrouiller seul ? Lorsqu’on ne souhaite qu’obéir ?

A-t-on le droit d’être nous-même, lorsqu’on ne l’a jamais réellement été ?
Finalement, même Janvi ne se connaît pas tant que ça, tu sais.

(Elle laisse le chat quitter ses genoux, presque à contre cœur.)

Elle n’est pas vraiment sûre de comprendre tout ce que tu dis.
Peut-être qu’elle s’est stoppée un instant lorsque tu as dit que cette Janvi lui plaît bien parce qu’elle ne peut concevoir qu’on puisse l’apprécier. Peut-être qu’elle s’est dit que, finalement, qu’elle soit la Janvi d’avant ou bien une autre Janvi, le résultat sera le même. Personne ne pourra l’aimer.
Personne. Même pas elle-même.
Alors, au fond, qu’est-ce que ça change ?
Qu’est-ce que ça change lorsqu’on est enfermé avec les mêmes visages ?
Qu’est-ce que ça change lorsqu’on sait à quel point on ne pourra jamais n’être rien d’autre qu’un chien bien élevé ?
Qu’est-ce que ça change ?
Qu’est-ce que ça change ?
Dis moi qu’est-ce que ça change ?

Alors, d’abord, elle reste sans voix face à tout ça. Elle ne sait pas comment réagir. Comment tout décortiquer. Peut-être qu’elle en déjà oublié la moitié des mots, peut-être qu’elle les a déjà remplacé par ce qu’elle veut entendre.
Peut-être qu’elle a tout retenu mais qu’elle fait juste semblant.

« D’accord… » elle finit par murmurer, incertaine.

Elle a juste peur.
Si peur.

« Je ne suis juste… pas certaine d’y arriver. »

Janvi ne sait pas se débrouiller.
Une idiote avec deux mains gauches.

Il va falloir que tu la guides un peu, peut-être.

« Parce que… parce que si ça marche pas, » si je n’arrive pas à être une bonne personne, si tout le monde me tourne le dos, « alors je vais finir seule pour de vrai. »

Et maintenant, plus que jamais, finir seule n’est pas une bonne idée.
Pourtant, Janvi ne remarque pas. Toute les rencontres qu’elle a déjà faites. Celles qui comptent et celles qui n’ont pas encore compté mais ce n’est qu’une question de temps. Elle ne le remarque pas parce qu’elle ne pense pas qu’on puisse l’apprécier.
C’est dommage.

Tu sais, au fond, même si on pourrait penser le contraire, elle n’est pas aussi égoïste que toi.
Pourtant, elle devrait l’être.

C’est si dommage.


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Lun 27 Juil - 13:01
Tout dans la tête, j'ai plus de sang dans les mains

Nouveau silence. Je ne suis toujours pas bien sûre d’aider de la bonne manière. Ni même certaine que je l’aide vraiment. J’aperçois Salt s’échapper des genoux de Janvi, signe annonciateur d’orage. Jusqu’ici, il semblait l’avoir adopté, pourquoi s’est échappé ainsi ? Je le suis de mes yeux fatigués et vois qu’il s’échappe par la porte de la cabine. Le besoin obsessionnel des chats et de l’observation. Mon attention revient à Janvi. Je n’arrive pas à savoir si mes conseils sont les bons, s’ils vont l’aider, si je l’envoi droit dans le mur ou la dépression. J’ai la désagréable impression que la tâche qui m’incombe est trop lourde pour mes épaules ou bien, que je ne suis simplement pas faite pour ça. Je n’ai pourtant pas le droit de baisser les bras, pas maintenant, pas aujourd’hui. Il faut encore tenir un peu, essayer de repartir du bon pied avec Janvi. Si ça marche avec elle, je serais certaine de ma nouvelle place dans cet univers.

Les doutes m’assaillent quand elle répond un simple mot. Est-elle est pleine et profonde réflexion ? Ou veut-elle simplement s’échapper à toutes jambes de cette pièce pour ne plus avoir affaire à moi et mes réflexions déplacées ? Les questions éternelles. Evidemment qu’elle n’est pas sûre d’y arriver. Moi non plus, Bones non plus, Arthur non plus, Phaner non plus, Strike non plus. Personne n’est à l’abri de ces réflexions et ceux qui ne se les posent pas sont généralement ceux qui se plantent. Cette certitude est tellement ancrée en moi, elle est tellement d’une implacable logique que je ne comprends pas comment on ne peut pas l’avoir enregistrer. Il faut avancer pour échouer, il faut échouer pour changer, il faut changer pour être celui ou celle que l’on veut être.

La conversation commence à tourner en rond. Et ma patience commence à doucement toucher ses limites. J’ai envie de secouer les puces de cette Janvi qui ne semble pas vouloir comprendre ce qui est pourtant juste devant son nez. C’est à la fois exaspérant et le reflet de la crise existentielle de tous les ado à peine majeurs.

« _ Janvi, Janvi. Tu n’es pas seule. Si tu es seule après cette conversation, sache que je suis toujours là. Peu importe ce que tu deviens, tu pourras toujours compter sur moi. Jusqu’à ma mort, et là, les petits perdus devront se débrouiller seuls. J’essaye de lui sourire à nouveau pour ancrer sa confiance. Et, si tu n’essayes pas, tu ne sauras jamais si, au contraire, tu seras peut-être plus entourée que jamais. Je suis persuadée que suivre ses aspirations permet d’être à la fois plus en adéquation avec soi-même et d’être entouré de personnes avec qui l’on se sent bien. Mais, forcément, si on tente pas l’aventure, on est sûr de ne pas avoir la moindre réponse… »

Cette dernière phrase est à la fois un peu exaspérée et aussi un peu blasée. Si elle ne parvient pas à toucher une corde sensible chez Janvi, j’ai bien peur de ne rien pouvoir faire avec cet enfant. Je me lève soudainement, attrapant les deux tasses vides pour les mettre dans l'évier. Je pioche de l’eau dans le réservoir et la bascule dans la bassine pour me mettre à la vaisselle. C’est à la fois un signe de résignation et la fin de la conversation. Si elle ne veut pas y mettre un peu du sien, je n’ai rien à ajouter.
Marée basse - Nugget - Avril 2020


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Dim 2 Aoû - 13:25

(focus) Main dans la main, faut qu'on soit plus malin Je jure que je m'occuperai de ton malheur Tu sais j'suis malin, j'me connais par cœur J'parle à mon miroir toutes les heures
Tu n’es pas seule.
Tu n’es pas seule.
Tu n’es pas seule.
Tu n’es pas seule, Janvi.

Est-ce que ce n’est pas ça, le problème, au fond ? Janvi a peur d’être seule mais en même temps, tu sais, elle a peur de s’entourer à nouveau des mauvaises personnes. Elle a peur de se faire utiliser pour accomplir les tâches ingrates, les tâches violentes et méprisantes, tout ce qu’elle n’a plus du tout envie de faire. Tout ce qu’elle veut éviter maintenant.
Mais elle sait que c’est plus fort qu’elle. Elle sait que ça finira par arriver.

Et elle ne comprend toujours pas, finalement.
Pourquoi tu sembles endosser un rôle qu’elle ne t’a pas réellement demandé ? Elle voulait juste parler, Janvi, relâcher un peu cette pression et toi, toi tu sembles vouloir être plus que ça, plus qu’une discussion qui n’a pas de sens autour d’un thé. Peut-être comme si tu étais sa véritable grand-mère. Est-ce qu’elle en a le droit, Janvi ? Est-ce qu’elle me mérite ?
Probablement pas.
Mais pourtant, tu le veux quand même.
D’accord. Elle acceptera.
Elle te laissera faire.
Elle obéira.

(Tu vois…
Avec toi, elle recommence déjà…)

Tu dis qu’elle peut compter sur toi. Mais, toi, est-ce que tu peux compter sur elle, tu penses ? Sincèrement ? Tu y penses vraiment, qu’elle va réussir ? Qu’elle ne va pas retomber dans ses bêtises du passé ?

(Alors, c’est finalement une inspiration qu’elle prend.) « D’accord… d’accord, je vais essayer, » elle ne sait même pas par où commencer. Ni comment faire. « Je vais essayer… » (elle répète, pour s’en convaincre, pour le promettre, pour se le promettre.)

Pour toi, rien que pour toi, elle essayera.
Mais elle ne peut pas te le promettre. Elle ne peut pas te promettre qu’elle arrivera à s’empêcher d’obéir à chaque ordre qui lui sera donné. Elle sait déjà que ce sera compliqué, de dire non. Elle ne l’a jamais fait. Elle sait déjà que ce sera compliqué de vivre pour elle-même. Elle ne l’a jamais fait non plus.
Elle sait que ce sera compliqué.
Mais pour toi, elle essayera.
(Tu sais, ça fait longtemps, si longtemps qu’on a été si gentille et attentive avec elle. Ça fait si longtemps qu’on a écouté ses peurs et ses peines sans tout balayer d’un revers de la main, sans tout balayer d’un c’est de ta faute, sans tout balayer d’un regard froid et hautain. Sans se détester un peu plus à la fin. Sans avoir peur de ce qu’on pourrait lui répondre.
Ça fait si longtemps, trop longtemps pour qu’elle arrive à s’en souvenir.)

« Merci. Pour tout. Merci beaucoup, » elle articule finalement en se levant, jetant un regard perdu à la chèvre qu’elle n’avait pas vraiment remarqué jusque là. « Je ne vais pas te déranger plus longtemps. Merci. »

Merci.
Merci.
Merci.
Merci.
Elle pourrait te le répéter une centaine de fois.
Merci.

« Je reviendrai. »

Janvi reviendra.
Tu peux en être sûre.


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Mar 4 Aoû - 11:23
Tout dans la tête, j'ai plus de sang dans les mains

L’eau glisse entre mes mains, comme à son habitude. Rien à changé de ce côté-là. L’éponge sans produit vaisselle frotte contre les tasses à peine salies par de l’eau bouillie et quelques plantes. Je tourne les tasses, les retourne avant de les mettre à égoutter sur le côté. Vient alors la délivrance. Elle va essayer. Et cela m’ébranle. Plus que je ne l’aurais imaginé. Parce que j’ai eu l’impression de me battre face à un mur de glace jusqu’ici. Un mur attentif, mais, qui ne voulait pas céder. Là, juste avant que je ne me résigne, le mur fond, devenant une eau malléable, prête à changer pour s’échapper, trouver une forme qui lui convient mieux.

Je soupire de soulagement, mon regard se perd un instant dans le hublot qui fait face à mon évier. Mes yeux se teintent de larmes de joie. Je lui ai arraché une promesse. Signe d’une vie meilleure. Je l’ai aidé. Aidé à se sentir mieux, à aller dans le sens de ses volontés. Je renifle et écarte les larmes d’un revers de manche. C’est tout sourires que je me tourne à nouveau vers elle. Janvi respire de sa détermination nouvelle. Peut-être encore un peu timidement, mais, on ne peut pas changer du tout au tout en une conversation. J’ai simplement planté une graine. Petite graine qui a déjà germé et qui ne cessera de grandir en elle. L’égoïsme a du bon. Elle s’en rendra compte. Quant à moi, je serais sa bergère. Je veillerai à ce qu’elle ne s’écarte pas du chemin qu’elle a souhaité tracer. Ce poids me semble léger, maintenant que Janvi a accepté d’en porter une partie. Je n’ajoute rien, la jeune fille doit s'imprégner de cette nouvelle sensation. Une sensation qui, j’espère, durera et saura la guider dans les prochains jours. Elle ne dit rien non plus mais semble découvrir Thalassa qui traîne ses sabots dans la cabine. Elle ne me regarde pas, j’imagine qu’elle fait le point sur ses pensées. Et, finalement, elle me remercie.

Ca m’émeut. A nouveau, je sens les larmes grimper jusqu’à mes pupilles. J’ai la sincère impression d’avoir été utile. Même si j’étais à quelques minutes de craquer et d’abandonner. Je suis flattée. Sincèrement heureuse. J’ai la véritable impression d’avoir fait mon devoir. Trop émue pour réussir à lui parler, je m’approche simplement d’elle pour l’envelopper de mes bras. J’ai bien remarqué qu’elle n’était pas tactile, mais, c’est ma façon à moi de me rassurer. De savoir que ce que je fais a du sens. N’est pas complètement inutile. Trouve son chemin à travers certaines âmes. J’ai la bouche pâteuse. Je la berce quelques instants ainsi. Puis, je la relâche. Il est temps qu’elle parte.

J’éponge mes yeux avec un morceau de tissus usé.

« _ Tu vas y arriver, Janvi. Tu… tu es forte. Plus que tu ne le penses. »

J’approche ma main de son épaule. Je l'effleure sans la toucher. Et puis, je la laisse s’échapper.
Marée basse - Nugget - Avril 2020


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