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(end) ❝ mon corps menti entre les bras du passeur — Anemone (jour 1)

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Dim 28 Juin - 0:58

La journée avait bien débuté, Arès n'avait pas dormi de la nuit, installé dans son lit de fortune à l'étage. Il était resté vigilant, songeant à comment Anemone était installée en bas et à l'affût des environs. Sa maison était en hauteur à l'orée de la forêt, et même si elle était difficile d'accès, des Greens pouvaient tout de même roder dans les parages en exploration. Il devait donc se préparer en conséquence si une mission de sauvetage débarquait à tout instant. C'était peu probable voir nul que son manoir soit suspecté, ou même sa personne - mais Arès était trop prévoyant (paranoïaque).

Le lendemain aux aurores, il était parti courir tout autour de son domaine avec Mars puis était passé au centre-ville pour récupérer du matériel de premier secours. De retour chez lui avec une bonne heure de retard (il s'était perdu dans le bois des murmures) ; il posa ses courses sur l'immense table à manger, recouverte partiellement de feuilles mortes.
Assis attablé il essayait de se souvenir des gestes qu'avait exécuté Anemone la veille sur ses doigts, pour les reproduire. Ses doigts avaient un peu gonflés pendant la nuit, mais la douleur était si fulgurante qu'elle était anesthésiée, et Arès ne sentait pas grand chose.

Une fois les soins appliqués, il s'étira et songea à faire la cuisine. Il se rappela cependant qu'un de ses hommes de main lui avait glissé dans le sac des vivres dont des plats déjà préparés. Il s'en saisit et les réchauffa, puis descendit en direction du sous-sol.
Ouvrant la porte, il constata amèrement le bordel qu'elle avait fichu : l'endroit insonorisé il n'avait donc rien entendu malgré ses insomnies. La colère gronda silencieusement à l'intérieur de lui mais c'est sans un mot qu'il se dirigea vers la table pour poser y déposer la nourriture.

Son bandage à la main était visible, et elle seule pouvait constater qu'il n'était pas parfaitement réussi. Il s'abaissa pour ramasser la lampe - brisée - et se coupa sur un morceau de verre. Il grimaça et le lâcha immédiatement, portant le doigt à ses lèvres.
Finalement il décida de briser le silence.

— « Tu as tout saccagé. »

C'était une constatation un peu inutile, surtout qu'il ne trouvait pas d'arguments ne frôlant pas l'indécence, alors il s'était abstenu.
Il s'approcha d'elle dans une allure de prédation, et se pencha au dessus d'elle pour saisir son menton. Il examinait son visage sans pudeur, détaillant rapidement les yeux bouffis. Elle avait dû pleurer, et ce pendant un long moment. Cela ne le réjouissait pas, et il décida d'ignorer cette information, comme si elle n'existait pas dans sa réalité.

— « Je t'ai apporté à manger. Il faut que tu reprennes des forces, surtout si tu veux que ta blessure guérisse. » Il pointa du doigt sans que son regard ne suive la direction, toujours les yeux braqués sur elle. « Je me doute que tu as inspecté la pièce. Tu as du voir que tu avais une salle de bain à ta disposition. Demande moi si tu as besoin de produits particuliers. »

Il n'y connaissait rien.
Mais face à son mutisme dont il savait que seul l'abandon de sa fierté lui délirait la langue, il se mit accroupi devant elle, penchant la tête sur le côté avec un sourire moqueur.

— « Si j'étais toi, je ne ferai pas ma mauvaise tête. Je t'ai dis que je t'accorderai ce que tu veux, alors choisis ! » Sa voix se fit plus intense, sifflante. « Choisis. » C'est un ordre.

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Dim 28 Juin - 1:00

les bras du passeur
anemone & arès
La nuit n'avait pas été bien reposante. Le corps mouvementé, l'esprit jamais vraiment anesthésié, elle s'était réveillée dans un sursaut en entendant la porte s'ouvrir, visiblement toujours alerte et sur ses gardes. Elle était restée silencieuse pendant tout son monologue, observant ses mouvements, écoutant ses paroles, le regard froid, les lèvres scellées.

Elle avait été prise d'un spasme bref lorsqu'il attrapa son menton, et elle dut se retenir de répondre instinctivement à ce mouvement par le rejet ; le repousser n'était pas une option viable, elle en avait fait les frais. Il avait dit qu'il ne la toucherait plus et déjà il faillissait à sa parole.

Elle avait regardé le plat qu'il déposait sur la table d'un regard distant. Elle n'avait pas la moindre intention d'y toucher en sa compagnie. Quoiqu'elle devait admettre avoir faim, elle ne voulait pas lui offrir la satisfaction d'accéder à sa requête.

« Je veux être libre, mais ça ne fait pas partie de mes options. »

Elle n'avait pas oublié la douleur dans ses doigts, et sa voix, bien que ferme, n'était pas très assurée. Elle baissa les yeux, consciente de sa position, mais gardait un air de dédain collé au visage.

« Du thé, une robe et des anti-douleurs. Et il y avait des cachets pour dormir dans ma trousse, ils n'y sont plus. »

Le thé devait se trouver dans n'importe quelle bâtisse abandonnée, ou n'importe quelle réserve d'un quelconque vagabond ; la robe était sans doute plus difficile à trouver mais pas impossible ; en revanche la médication était impayable et le plus souvent aux prises des pirates. Les cachets qu'elle avait elle-même avaient été achetés illégalement à l'un d'eux, sous cape et moyennant des prix exorbitants. Et on ne parlait pas là d'argent mais bien de vivres - ou de services, allez savoir.

« Si vous vouliez savoir ce que je veux, vous voilà servi. »

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Dim 28 Juin - 1:00

Il avait lâché son visage lorsqu'elle n'eut comme unique réaction qu'un mouvement de recul un peu terrifié. Il avait déjà oublié la promesse qu'il lui avait fait la veille : il s'autorisait en maître absolu de l'effleurer du bout des doigts, sans jamais aller plus loin. Sans jamais franchir la limite qui transformerait le désir en agression. Elle viendrait à lui, il en était persuadé.
Alors lentement et comme si c'était au dessus de ses forces, il éloigna ses doigts de sa peau pour accouder ses bras sur ses genoux, toujours en équilibre, et ainsi porter sa tête sur le dos de ses mains jointes.

Elle avait réclamé la liberté, la seule chose qui n'était pas à leur portée à tous les deux et il avait baissé les yeux comme un enfant coupable. Il haussa finalement les épaules, prêt à lui laisser un peu d'espace le temps de réfléchir à une réponse viable mais elle enchaîna avant qu'il ne se relève.
Ses yeux retrouvèrent une sorte de chaleur et il ne put arrêter de sourire.

— « Magnifique ! »

Il tapa dans ses mains et plia ses genoux pour se redresser. Si la nuit avait été morose, bercée de pensées négatives, lancée par la douleur dans leurs mains blessées, Arès avait retrouvé son petit air satisfait qui témoignait de sa bonne humeur.

— « Je me procurerai tout ça. Je dois avoir la plupart de ce que tu demandes à ma disposition. Pour tes médicaments... »

Son sourire s'éteignit et un regard aussi menaçant qu'inhumain remplaça l'excitation sur son visage. Du coin de l'oeil alors qu'il la fixait étrangement, on aurait dit un monstre prêt à scruter la moindre de ses réactions.

— « Si je te les rends, ça sera seulement un par un. Ne t'avise pas d'avaler la boite. Cette liberté là ne te sera pas accordée non plus. Est-ce que c'est clair ? »

Même la mort ne lui était pas autorisée.

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Dim 28 Juin - 1:00

les bras du passeur
anemone & arès
Encore une fois elle était restée silencieuse, son regard froid et sec déposé sur lui sans tendresse aucune. Quand bien-même il semblait satisfait, il n'y avait aucune de ses satisfactions à lui qui pouvait éveiller une once de joie en elle. Elle avait haussé un sourcil à l'évocation d'un éventuel suicide. Anemone n'avait pas songé à se suicider ; elle avait bien imaginé qu'il la tue, mais pas à le faire elle-même ; mais si la vie qu'il lui promettait de lui offrir était celle-là entre ces quatre murs...

Il avait implanté cette idée lui-même dans l'esprit de Anemone.
Elle avait baissé les yeux sur ses mains lâches entre ses cuisses - ses bras devant elle lui donnaient l'illusion d'être protégée d'un nouvel assaut de sa part.
Elle hocha la tête, étrangement docile tout à coup.

Elle songea qu'elle mourrait d'ennui avant de mourir de quoi que ce soit, de toutes façons. Et l'ennui, ça la fatiguait, Anemone. Elle était restée dans le canapé, tout enthousiasme atrophié, toute énergie vidée. Même sa voix semblait peiner à sortir.

« C'est ça, votre plan infaillible pour que je vous aime ? M'enfermer dans une pièce morose où j'aurai envie de crever un peu plus chaque jour jusqu'à... ? Jusqu'à quoi ? »

Elle ne saisissait pas bien la réflexion de son ravisseur, si elle devait être tout à fait honnête.

« Pourquoi vous ne m'avez pas... simplement invitée à vous revoir ? J'aurais accepté, vous savez... »

Quoiqu'à présent la question ne se posait plus.
Elle ne voulait plus rien accepter de lui.

« Si vous êtes obligé de me rendre folle pour que, par dépit, je vous accepte, mon amour vous satisfera-t-il vraiment ? »

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Dim 28 Juin - 1:03

Et finalement il se retrouvait piégé dans le même état d'esprit que d'habitude. Elle le contaminait de son désespoir, alors qu'il tentait vainement de s'accrocher au peu de lumière qui transparaissait dans cette pièce. Peut-être avait-il été trop prévoyant en lui confisquant ses médicaments, mais il savait que s'il avait mal jugé sa force de caractère il pouvait perdre gros.
La perdre elle, et tout l'avenir qu'il avait déjà planifié à ses côtés.
Arès était incapable d'aimer correctement, ennuyé par les belles balades et les promesses au bord de la falaise. Il était bien inspiré des histoires qui finissaient bien mais surtout animé par les épreuves que traversaient les deux êtres aimés pour finalement se compléter. Dans la souffrance, dans le salut.

— « Un plan infaillible ? Je crois qu'encore une fois, nous ne nous sommes pas fait comprendre. Je ne te demande pas de m'aimer si tu en es incapable, mais simplement de vivre. Te savoir à côté me suffit amplement. »

Il baissa la tête, serrant les poings nerveusement. Il fit claquer sa langue contre son palais, encaissant chacune de ses déclarations comme des gifles invisibles destinées à lui faire perdre l'équilibre de son piédestal. De son trône imaginaire.

Pourquoi ne l'avait-il simplement pas invité ?
Arès n'avait pas la réponse à cette question, tout simplement car il n'avait pas vraiment eu le temps d'y penser. Tout était arrivé sans préméditation, ça l'avait frappé comme un coup de folie dont il ne pourrait plaider l'entière responsabilité.
Il était trop lucide pour ne pas être conscient de ce qu'il faisait. Il avait juste accepté et se confrontait froidement aux conséquences de ses actes, pour ne pas qu'ils s'enterrent tous les deux.

— « Tu ne resteras pas éternellement ici. Tu gagneras le droit de sortir quand je serais certain que tu ne t'enfuiras pas. Quand je t'aurais modelé à mon image et à ce que j'attends de toi. »

C'était une de ses affirmations fades qui l'aurait lui-même agacé s'il était à la place de sa captive. Arès se doutait que cette réponse ne la satisferait sûrement pas, mais il n'en avait aucune autre à lui offrir.
Sans rien dire il avait jeté un regard vers le plat chaud qui attendait Anemone sur la table.

— « Je n'ai rien mis dedans. »

Et sans attendre toute forme de procès, il sortit sa clé et remonta à l'étage. Avant de redescendre, il se motiva à aller chercher ce qu'elle avait demander, dans l'espoir indécent d'acquérir un meilleur accueil lorsqu'il retournerait la voir.

***

Quelques heures plus tard, c'est le regard vide qu'il redescendit aux sous-sol, un sac plastique à la main et une housse de vêtement sur l'épaule.
Il entra sans rien dire et ne remarqua pas tout de suite l'état du repas sur la table. Il ferma et jeta la housse sur le canapé.

— « Voilà ta robe. Dans ce sac plastique tu trouveras du thé. Déguste-le, j'ai galéré à m'en procurer. » Il remercierait pour tout ça une vieille amie, connaissance de longue date à qui il pouvait faire confiance - même si elle n'avait aucune idée de pourquoi il avait eu besoin de tout cela. « Tu trouveras ton médicament pour ce soir, aussi. »

Il s'assit sur la table basse et croisa les jambes, le bras accoudé sur sa cuisse. Il la contemplait comme pour voir si elle oserait trouver quelque chose à redire désormais.

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Dim 28 Juin - 1:03

les bras du passeur
anemone & arès
Une grimace avait pris sa place sur la faciès de Anemone à ses paroles. L'idée qu'elle n'était qu'un corps ; un réceptacle ; à la personne qu'il voulait qu'elle soit avait quelque chose d'aussi déplaisant qu'angoissant. Dans sa perception à elle, cela ressemblait à la promesse qu'elle resterait enfermée là éternellement ; car elle n'avait pas l'intention d'être celle qu'il voulait qu'elle soit.

Elle avait déposé son regard las sur le plat qui trônait sur la table, resta silencieuse (interdite), et lui tourna le dos, toujours assise dans le canapé, sans plus le regarder. Elle n'avait plus rien à lui dire. Lorsque la porte se referma derrière lui, elle daigna se lever, resta debout devant la table et le plat fumant quelques secondes.

Elle avait faim. Mais il voulait qu'elle mange.
Elle ne mangerait pas.
Elle se détourna, inspecta la pièce à nouveau, avant de s'installer à nouveau dans le canapé, le regard las, le corps à l'abandon.
Enfermée là, elle chercha à combler l'ennui, mais toutes ses possibilités étaient immédiatement balayées par son orgueil ; elle ne voulait donner la satisfaction à son ravisseur de voir qu'elle ne dépérissait pas.
Elle ne voulait pas qu'il puisse imaginer que ce qu'il lui faisait n'étais pas si terrible - quoiqu'il n'avait visiblement pas besoin de signes de sa part pour le faire.

Lorsqu'il revint elle était toujours là, avachie dans le canapé, le regard froid, presque mort, en silence. Elle l'avait regardé, avait laissé planer un instant sans rien dire, et s'était levée machinalement pour rejoindre le sac en plastique. Elle sortit la robe de sa housse, adressa un regard sans vie à Arès, avant de déposer la robe sur le dossier de la chaise devant elle. Elle n'en commenterait pas l'aspect, dire qu'elle n'était pas à son goût était à mensonge et dire le contraire était un aveu.

« Je devrais vous remercier ? »

Elle haussa un sourcil. Il n'aurait pas eu à se procurer toutes ces choses s'il ne l'avait pas enfermée seule dans son sous-sol. Cependant, elle daigna lui accorder une parole de plus, sans doute plus douce que la précédente.

« Vous ne m'avez pas dit comment je devais vous appeler. »

Lui autoriser d'avoir un nom et songer à le prononcer signifiait beaucoup plus que ça n'en avait l'air.

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Dim 28 Juin - 1:05

Finalement, son regard s'arqua rapidement vers la table. Elle n'avait pas touché au plat qui y trônait tristement. Amer d'avoir perdu dans cette bataille d'ego, il s'inquiétait tout de même pour son état de santé. Il était sérieux quand il lui avait interdit de dépérir, il en valait pour la nourriture aussi.
Il serra le poing puis en agita nerveusement les doigts pour s'interdire d'exploser de rage.
Acerbe, il rétorqua sèchement lorsqu'elle lui demanda si elle devait le remercier :

— « Je n'ai que faire d'un merci. Je veux que tu prennes soin de toi. Comment pourrais-je te faire confiance si tu te laisses mourir de cette façon ? »

Il fronça les sourcils dans sa direction, plissant les yeux d'un air sévère. Il fit claquer sa langue sur son palais, pris d'un tic d'agacement. Si ça l'amusait peut-être les premières heures, ce jeu-là n'avait plus aucune saveur quand il imaginait qu'elle pouvait aller beaucoup plus loin que cela pour le contrarier.
Il s'adoucit un petit peu plus quand à sa réaction face à la robe qu'il lui avait choisi. Ce n'était pas un connaisseur mais il n'était pas non plus dénué de goût.

Alors qu'il regardait en direction du vêtement étalé sur la chaise, il redirigea son regard vers elle lorsqu'elle lui demanda son prénom. Arès aurait pu rougir, mais il entrouvrit simplement les lèvres - un peu surpris.
Ne lui avait-il pas dit la dernière fois ? Non, c'était vrai qu'il avait déjà ourlé les délicieuses syllabes d'Ane-mo-ne entre ses lèvres mais ne s'était jamais présenté. Il espérait que ça le rende un peu plus humain que le monstre auquel elle avait eu affaire jusque là.

— « Arès. »

Comme le Dieu de la guerre. Métaphore du chaos et de la rage.

— « Ta robe. Essaie-la. »

Il avait repris confiance, en ces méthodes - abusives - se laissant porter par des pulsions égoïstes qu'il jugeait légitimes.
Je n'ai que faire d'un merci, il avait dit.

— « Maintenant. »

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Lun 29 Juin - 12:04

les bras du passeur
anemone & arès
Anemone haussa les épaules. Il ne s'agissait pas tant de se laisser mourir, mais plutôt de ne pas lui accorder la satisfaction qu'il attendait. Qu'il relève qu'elle n'ait pas mangé suffisait à la conforter dans l'idée qu'elle avait bien fait. Il parlait de confiance comme si ce mot avait encore la moindre importance depuis qu'il lui avait littéralement brisé quatre doigts et qu'il l'avait enfermée dans une cave.

"Vous êtes fou" en écho contre le crâne de Anemone qui devait pincer des lèvres pour ne rien en dire.

Elle sursauta légèrement lorsqu'il fit claquer contre son palais un ordre sec, et elle se braqua soudainement, son regard allant de la robe à lui, de lui à la robe, et encore de la robe à lui. Elle balbutia un peu mais aucun mots ne daignèrent glisser de ses lèvres qu'elle scella alors. Elle passa ses doigts dans le tissu de la robe, la tête baissée sur celle-ci, puis releva son visage inquiet vers son ravisseur.

« D'accord, mais retournez-vous, au moins... »

Devant son inaction, ses muscles se tendirent. Son air sévère lui donnait froid dans le dos et la douleur dans ses doigts se réveilla pour lui rappeler de ne pas être stupide. Elle serra les mâchoires, muselées par la peur.

Un goût amer avait fait son chemin dans son palais. Alors elle se débarrassa de son haut, le regard fuyant, fit glisser son pantalon le long de ses jambes. Ses bras, inlassablement, se mettaient devant elle, et ses épaules recourbées ne laissaient que peu d'angles agréables à regarder.

Elle attrapa la robe qu'elle enfila, avant de se retourner, dos à lui désormais, pour qu'il attache la fermeture jusqu'à la naissance de sa nuque, ses mains débarrassant de son dos les cheveux qui y cascadaient encore. Elle ne demanda rien cependant, les mots figés dans sa gorge, le corps fébrile.

Rien que l'idée qu'il l'approche encore la terrorisait.

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Lun 29 Juin - 12:31

Arès perdait de plus en plus patience face à l'attitude terrorisée de sa captive. Il savait qu'il faudrait du temps pour reconstruire ce qu'il avait détruit violemment la veille. Il allait devoir se montrer souple et à l'écoute, pour lui faire comprendre qu'elle n'avait rien à craindre tant qu'elle se tenait tranquille. Paradoxalement, lui-même n'était pas certain de désirer cohabiter avec une simple poupée de chiffon, sans âme ni convictions. La peur la muselait et il naviguait de manière chaotique entre les abus et la réassurance. Quand allait-il passer le pas pour se comporter comme un vrai gentleman ?

Ce n'était pas encore l'heure apparemment, car il lui avait ordonné d'enfiler la robe qu'il venait de lui offrir. Avide et curieux, il voulait voir comment elle lui irait, et peut-être aussi lui faire comprendre que lui aussi pouvait exiger.
Elle lui demanda de tourner la tête et les yeux dans le vide, Arès ne bougea pas d'un millimètre. Sans sourire et toujours accoudé à son genou, il attendit en faisant jouer de ses doigts sur sa cuisse gauche, témoignant de son impatience grandissante.

Le visage inexpressif et immobile, on pouvait distinguer ses prunelles descendre et remonter en fonction des mouvements lents d'Anemone. Il avait suivi avec attention le voyage du tissu sur la peau, et se leva en silence lorsqu'elle se tourna dos à lui.
Ses doigts blessés avaient effleuré sa hanche, glissant jusqu'au creux des reins pour lui arracher un soupire. Il prit appui sur son épaule pour remonter le zip jusqu'à son cou, soulevant ses cheveux pour ne pas qu'ils se coincent dans la fermeture.

Il avait fermé les yeux et succombé quelques secondes à la tentation que lui offrait la peau laiteuse de sa nuque dévoilée, mais s'était retenu au dernier moment pour ne pas déposer ses lèvres.
Arès détourna le regard et s'efforça pour la première fois de respecter sa promesse, et de prendre un peu de distance. Le menton relevé il la jaugea et s'autorisa un léger sourire coincé.

— « Elle n'irait jamais aussi bien à une autre. Je le savais, quand je l'ai vu, qu'elle serait parfaite pour toi. »

Il savait qu'elle se refuserait encore à ses compliments - comme si c'était une trahison à son égo de les accepter - et songea au repas qui trônait sur la table.

— « Je vais te faire manger. »

Il lui avait indiqué la chaise du doigt et avait pris les devants pour s'asseoir, déballant le paquet encore sous plastique.

— « Ça doit avoir un goût horrible maintenant que c'est froid. C'est tant-pis pour toi. Maintenant assis toi et ouvre la bouche. »

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Lun 29 Juin - 12:42

les bras du passeur
anemone & arès
Tous ses muscles étaient raidis, tendus comme ils ne l'avaient jamais été. Un fin tremblement parcourait tout son corps, et c'est sans aucune souplesse qu'elle s'était assise sur la chaise qu'il lui indiquait, le regard noir. Le coeur tambourinait dans la poitrine, refusait d'annihiler son indépendance. Refusait d'être son objet, refusait tout, elle ne voulait pas de cette vie ; et tout ça grondait à l'intérieur d'elle. Les rugissements au fond des tripes.

Ce fut plus fort qu'elle.
Anemone balaya le plat de son bras insolent.
Viscéral, le mouvement fut bref, et toute la nourriture était allée s'écraser au sol. Elle s'était levée presque aussi rapidement, instinctivement, de la chaise. Et en reculant elle l'avait faite tomber derrière elle.

Elle n'avait pas quitté Arès de son regard noir, grave.
Elle n'avait pas détourné les yeux, et ce n'était pas tant qu'elle le défiait - elle ne se serait pas permis un tel acte. Mais c'était plus fort que tout, ses instincts hurlaient à son intégrité bafouée.

C'était ça ou lui cracher la nourriture au visage. Anemone avait opté pour le moins pire des affronts.

Et désormais debout, la chaise renversée derrière elle, elle attendait la punition, résignée, comme dos au mur.
Intérieurement elle priait qu'il la tue, car ainsi elle n'aurait rien à regretter ; elle aurait tout gagné, seulement perdu la vie.

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Lun 29 Juin - 13:02

Il n'avait pas eu le temps d'attraper les couverts et de défaire le film plastique qui recouvrait le plat que tout avait été balayé d'un revers de main. La nourriture était partie s'écraser sur le sol et Arès était resté interdit face à cet affront. Les yeux écarquillés de stupeur, il n'aurait pas cru ressentir un jour un sentiment d'admiration mélangé à de la rage. Elle osait lui résister - encore - malgré la leçon de la veille, malgré le fait qu'il pourrait très bien lui briser les doigts de l'autre main en représailles.

Le regard noir fixait toujours la nourriture sur le sol. Arès avait beau avoir eu une vie confortable depuis sa naissance, il ne tolérait que très peu le gâchis.
Il redressa le menton vers Anemone, désormais prostrée contre le mur. La frustration le gagnait sous la forme d'une colère grandissante, qui tétanisait ses muscles depuis maintenant quelques secondes.

— « Je vois. C'est bien dommage. »

Sans que ses gestes précédents ne le préviennent, il avait plié sa jambe pour projeter la table à la renverse avec son pied, toujours assis les bras croisés. Le guéridon s'était explosé contre le mur, frôlant Anemone de peu et s'éclata en plusieurs morceaux de bois.
Il s'était levé d'un bon pour la plaquer contre le mur, serrant la mâchoire alors qu'il appuyait son front contre le sien pour faire pression sur son crâne.
Il murmura en sifflant, tentant de se contenir pour ne pas perdre le contrôle.

— « Si tu crois que je ne suis pas capable de te faire souffrir encore plus, tu te trompes. Et si tu penses que j'irais jusqu'à te tuer, tu te trompes également. »

Il empoigna sa chevelure, la forçant à se mettre par terre - sans la lâcher. La tenant par le cou en équilibre au dessus des restes de nourriture étalés sur le sol, il se sentit envahi d'un sentiment de puissance qui le rongeait jusqu'à la déraison.

— « Mange. »

Arès poussa un hurlement de rage, et la tira finalement en arrière (toujours par les cervicales) pour la repousser finalement vers le canapé.
Silencieux et la crise passée, il resta accroupi à contempler son désordre.
Lentement, il ramassa les restes pour les mettre dans le sac plastique. C'était bon pour aller à la poubelle.

— « Tu fais chier sérieux. »

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Lun 29 Juin - 13:16

les bras du passeur
anemone & arès
Anemone était restée figée, interdite. Elle n'avait pas un seul instant ouvert la bouche, plus prononcé aucun mot, plus laissé s'échapper un seul cri ou supplication. Elle acceptait sa punition sans exécuter aucun ordre. Un grognement cependant gronda dans sa gorge lorsqu'il la jeta dans le canapé où elle s'effondra un peu, avant de se relever sur ses deux bras. Elle le regarda s'activer à ranger, laissant un long moment de silence peser entre eux.

« Vous finirez par perdre patience. »

Chaque mot qu'elle osait prononcer faisait soulever sa poitrine d'angoisses, de terreur. Elle serra les mâchoires, comme si elle s'empêchait de dire les mots qu'elle s'apprêtait à dire. Mais ils finissaient toujours par sortir.

Anemone n'avait rien à perdre à désobéir.
Si elle obéissait, il la torturait et la séquestrait.
Si elle désobéissait, il la torturait et la séquestrait.
La nature de la torture était simplement différente selon l'option qu'elle choisissait.
Quitte à être torturée, elle préférait rester digne.

« Vous finirez par perdre patience, et j'espère que vous me tuerez par accident. »

Elle avait craché ces mots, consciente qu'un accès de rage était sûrement sa seule chance de mourir de sa main.

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Lun 29 Juin - 13:40

Il ne répondit d'abord rien, se contentant de ramasser et nettoyer la nourriture visqueuse sur le sol. Ça lui aurait presque donné des hauts-le-coeur, mais une fois le sac plastique plein, il partit le poser devant la porte pour quand il remonterait.
Arès passa une main sur son front, fatigué de toutes les émotions qu'il avait encaissé depuis le début de la journée, et de la violence avec laquelle il devait les renvoyer.

Il avait écouté d'une oreille distraite les commentaires toujours plus effrontés que sa captive se permettait de lui imposer. Et il avait compris.
Il avait compris qu'elle savait désormais que son sort ne changerait en rien, que les violences ne feraient que croitre en intensité, sans jamais disparaitre. Et peut-être qu'elle serait finalement libérée plus vite, s'il craquait et la tuait par accident.
S'il se laissait dominer par l'adrénaline, sans penser aux conséquences. S'il lui accordait le doux repos qui l'extirperait de ce cauchemar sans fin.

— « Et il vient seulement de débuter. »

Arès tiqua, il s'était répondu à lui-même et à voix haute. Il fronça les sourcils et poussa une longue expiration qui lui fit mal aux sinus.
Il ne la punirait pas en lui accordant ce qu'elle attendait le plus.

— « Ce n'est pas moi qui te tuerait. Mais si tu tiens tant que ça à mourir alors, soit. Adieu. »

Il ouvrit la porte, attrapa le sac plastique entre ses doigts et ferma derrière lui. Il appuya sur l'interrupteur contrôlant la lumière de l'intérieur et l'abaissa pour la plonger dans l'obscurité la plus totale.
Aucune source de lumière. Aucun espoir.

Et il remonta pour aller se déchainer sur tout ce qu'il lui tomba sous la main.

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