Lève la tête, regarde bien haut, voilà le chant, les plaintes, de ces merveilles, des Grandes Baleines - prenez le temps de l'écouter vraiment, ici, le lieu des lamentations. Chaussures abandonnées sur le rivage, pieds nues qui embrasses la marée, on ne regarde pas derrière mais on sait, on sent, que tu nous suis - c'est le poids de tes pêchés, Janvi, qui te fait avancer. Suis-nous, ne t'arrête pas, sent le vent marin qui vient gonfler tes poumons - apprécie-le, goûte-le, il est dit que ce sont elles, celles aux cieux, qui part leur larmes, sale le palais et l'eau à vos pieds.
C'est beau, pas vrai ? c'est lancé, retournée, on l'observe - c'est triste plutôt. Et tu trouves ça beau, Ellie, la mélodie, le cri, des baleines qui vous supplies dans des chants que vous ne comprenez pas vraiment. La réponse, Janvi, on ne l'attend pas, déjà, on reprend mais, cette fois, nos pas suivent les tiens, à tes côtés - avec des airs de proximités, d'intimité, d'amitié - mais tu le sais toi aussi, Janvi, que tout cela est salie par la culpabilité.
Demain tu viens avec moi. tu le lui avais dis, sans lui dire où tu la traînerais - le choix, elle ne l'avait pas, c'était sa dette envers toi ; c'était ce qu'il s'était dit. Pourtant, Ellie, de dette, ça n'en a que le nom : cette mascarade avait assez durée, le jeu n'avait plus de quoi t'amuser et le profit n'était pas l'une de tes motivations.
Alors tout s'arrête, la main on ne la prend pas, le poignet plutôt, l'obligeant, la contraignant, à te regarder. Dis-moi, Janvi.excuse-moi de ne pas utiliser ton pseudonyme - peut-être qu'un peu, seulement, j'y ressens un certain plaisir : de moi, Janvi, tu ne peux ni t'échapper, ni te cacher.Est-ce que tu me détestes vraiment ?
Janvi et Ellie qui, dans une autre vie, auraient pu être amies.
Les baleines qui volent, surplombent, font de l’ombre. Surveillent. Écrasent les épaules. On se sent petite, si petite face à elles. Si petite face au poids du passé. Si petite face à Ellie.
On avait écouté. On avait obéit. C’est tout ce qu’elle sait faire, Janvi. Elle ne sait qu’obéir sans se poser de questions, sans réfléchir à la nature de ce qu’on lui demande d’accomplir, sans prendre en compte son propre avis, uniquement satisfaite lorsque le travail est bien réalisé. Peu importe le reste. Peu importe ce qu’elle en pense. Peu importe la voix qui ordonne.
On avait écouté. On avait obéit. Pour espérer effacer les actions passées, effacer la rancune, effacer tout le reste.
C’est drôle quand on y pense, Ellie, tu ne trouves pas ? Si Janvi ne se sentait pas aussi nerveuse, si Janvi n’avait pas l’impression d’être au bord d’une falaise, peut-être qu’elle en aurait ri. Peut-être qu’on aurait ri ensemble. Mais elle n’a plus envie de rire. Ça ne l’amuse plus. Elle veut juste espérer tout oublier. Alors, c’est pour cette raison qu’elle est avec toi, aujourd’hui, juste toi et elle et les baleines dans le ciel. Elle qui ne souhaite que s’enfuir, courir loin, toutes les alarmes allumées dans sa tête. Les battements de cœur qui ne veulent plus se calmer. Mal à l’aise.
Encore plus quand tu te tournes vers elle. Que tu lui dis que c’est beau. Janvi ne trouve pas ça très beau, le chant des baleines lui fait mal dans le corps entier, mais pourtant, elle acquiesce tout de même sans un mot. Et le malaise qui se fait encore plus fort lorsque c’est à ses côtés que tu marches maintenant. Janvi n’a jamais marché à côté de qui que ce soit. Le chien suit son maître. Il ne marche pas à ses côtés. Qu’est-ce que tu fais.
C’est un sursaut qui résonne dans son corps tout entier lorsque tu attrapes son poignet. Le temps qui s’arrête. Ne me touche pas, ne me touche pas, ça crie dans sa tête mais c’est le silence qui se fait dans sa voix alors que tu poses. Tu. Poses. La. Question. Cette question que Janvi a tant redouté, parmi toutes les autres.
(Et même les baleines se taisent pour écouter la réponse.)
On a du mal à poser les yeux sur toi. Trop peur. Trop nerveuse. Trop envie de partir en courant. Comme une proie prise au piège par le prédateur. S’il te plaît, s’il te plaît. S’il te plaît, ne fais pas plus mal, s’il te plaît, ne parle pas de tout ça. Si tu savais comme c’est devenu tabou, pour elle. Elle a mal.
« Non… non, bien sûr que non, je ne… » je ne t’ai jamais détesté, elle a envie de dire. Mais elle se ravise en se rendant compte à quel point ça sonne hypocrite. « Je ne te déteste pas. »
Janvi ne te fait pas l’affront de te demander pourquoi. Elle ne te fait pas l’affront de te demander comment tu as pu croire qu’elle te détestait. Parce qu’elle sait très bien pourquoi tu penses ça. Elle sait très bien et ça la tue.
Alors, c’est sa voix qui se meurt dans un murmure. « Je suis désolée… »
Si tu savais à quel point elle est désolée. Elle pourrait tout faire. Tout faire. Tout faire. Tout, tout, tout. Pour que tu la pardonnes, juste un peu.
Résumé:
- Janvi est mal à l'aise et très à cran - elle est méga méga mal à l'aise quand Ellie lui demande si elle la déteste - Janvi lui répond que non - et puis elle s'excuse, on sait pas vraiment pk
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Mer 15 Juil - 23:22
juillet
L'esquisse du sourire, Ellie, tu l'observes - Tu devrais, pourtant. tu devrais, - elle aussi, elle comprend, elle sait pourquoi tu as fait tout ça, elle t'en veux, mais pas vraiment - Ellie aurait pu être Janvi, dans une autre vie. Alors vient les excuses, les Désolés portés par le vent, ceux qui te font la lâcher, des mains, des yeux - le regard qui se perd, au loin le soleil se couche et les Grandes Baleines, silencieuses, écoutent le chant des enfants.
Je sais, que tu l'es. Que tu l'es vraiment. ça n'a pas l'intonation des mais ça ne change rien ça a des airs d'acceptations. Ellie, on a encore du mal à comprendre qu'on ne le méritait pas vraiment, que Janvi et ses prétendues amies n'auraient pas du poser le doigt sur toi, que par leur faute, peut-être, ils t'affublaient de ce nom qui ne t'allais pas vraiment. Qu'est-ce que ça t'a fait ? Janvi ? Quand tu as apprit que certaines lignes sur son corps, portaient le poids de vos actions ? À tout cela, Ellie, tu soupires, une grande inspiration et on respire - c'est important.
Janvi tu sais - nous on t'a détesté - on t'as détesté parce qu'on t'a aimé. Avec tes grands airs, tes sourires mauvais, on avait appris à ne pas se perdre dans tes jolis frisottis autant que dans tes prunelles trop sombre ; et pourtant, on ne te connaissait pas vraiment.
Perdue dans notre propre tête, c'est la pleine transition, du passé et du présent - on essaie, tu sais, de s'aimer vraiment, de saisir cette occasion et peut-être, peut-être que le premier pas, pour cela, c'était toi, Janvi, toi et ta culpabilité - Ellie, aujourd'hui, Dieu de bonté on aimerait lui accorder ce qu'elle voulait ; mais indélébiles, ses méfaits ne pouvaient s'effacer - aucune de vous ne pouvait y échapper.
Tu es tellement rongée par la culpabilité... C'est pour ça, que tu fais ce que je veux. Que tu fais tout ce que je demande. Tout ce que les autres demandes. Tu aides tout le monde, pas vrai ? Pour te racheter ? tranchante - Slash pouvait se gausser d'avoir une autre raison à cette appellation - cette fois, on la regarde, avec un brin d'émotion - en ce moment, dernièrement, Ellie, semblait un peu plus en vie - ça avait de quoi être déconcertant.
Tu as toujours fait ça. Faire ce qu'on te demande. à croire que tu n'es bonne qu'à ça - pourtant, Ellie, on a pas envie de le croire. Tu sais, Janvi, si on ne s'aime pas, on aime les autres - c'était notre travail, avant, derrière les pixels, d'aimer les autres, de les faire s'aimer, de trouver les belles choses chez n'importe qui et, Janvi, Ellie, elle en voit, chez-toi, des choses jolies.
Tu n'as envie de rien, dans la vie, Janvi ? Pourquoi tu ne fais pas ce que toi, tu as envie ?
dis-moi parce que moi-même je ne sais pas pourquoi, pourquoi on fait ça
Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle devrait te détester, Ellie ? Pour ces fois où tu ne te laissais pas faire ? Pour ces fois où c’est elle qui perdait ? Pour ces fois où tu lui as fait subir tout ce qu’elle t’a fait vivre ? Mais tu sais, elle ne pourrait pas te détester pour ça, parce qu’elle comprend, parce qu’elle aurait fait pareil, parce qu’elle le méritait.
Pourquoi est-ce qu’elle devrait te détester, Ellie ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Ça n’a pas de sens. C’est plutôt toi qui devrais la détester. S’il te plaît, déteste-la de tout ton cœur, de tout ton être, parce qu’elle le mérite tant.
Et, finalement, le malaise s’inscrit en entier dans son corps. Ça se voit à la façon dont Janvi n’arrive plus à te regarder, ça se voit à la façon dont sa main libre se serre et se desserre nerveusement, ça se voit à la façon dont seule sa tête est tournée vers toi mais pas son corps. Elle veut s’enfuir. Elle ne veut pas t’entendre. C’est bien plus simple que tu ne fais que donner des ordres, c’est bien plus simple quand elle ne fait qu’obéir. Elle ne veut pas le savoir.
Elle le sait déjà.
(Elle a arrêté de respirer, pendant une seconde.) « … Oui, » à quoi ça sert, de nier, de mentir ? Tu vois très clair dans son jeu, on ne ferait que perdre notre temps. Et le malaise est si fort, si lourd sur ses épaules, que Janvi n’arrive pas à prononcer un autre mot.
Oui. Oui. Oui. C’est stupide, n’est-ce pas ? Tu ne trouves pas ça stupide ? À quel point elle essaie d’effacer ce passé alors qu’il sera toujours là, à quel point elle est convaincue que quelques petites bonnes actions parviendront à faire oublier tout le mal qu’elle a fait. Tout le mal qu’elle t’a fait.
Et à tes question, elle n’a pas vraiment de réponse. Elle ne sait qu’obéir, Janvi, elle s’y est résignée. Si elle peut se rendre utile ainsi, alors ce sera la seule manière. Car, lorsqu’elle est seule, lorsqu’elle prend ses propres décisions, tout fini toujours par partir en couilles. Et elle ne veut plus que ça arrive. Elle. Ne. Veut. Plus.
« Je… je sais pas… » sa gorge se serre. « J’ai juste… »
J’ai juste. Si peur.
Elle prend une inspiration. « Je veux juste être utile… »
Parce qu’avant, elle ne l’était pas. Elle ne l’a jamais été. Même maintenant, elle sait, qu’elle n’est qu’un boulet. Qu’elle n’est qu’une incapable.
« C’est ce dont j’ai envie, d’être utile. Et, et… et je suis utile seulement quand on me dit quoi faire. »
Mais il y a quoi d’utile, Ellie, dans ce petit jeu ? Comment se rend-on utile lorsque ce ne sont que des ordres qui n’ont pas de sens ? Comment Janvi se rend-elle utile en se promenant sous les baleines avec toi ? Comment ? Comment ? Comment ?
Comment faire pour se rendre utile à toi aussi ?
Résumé:
- Janvi est vraiment ultra ultra mal à l'aise - elle comprend pas pk elle devrait détester Ellie - elle lui dit qu'elle veut juste se rendre utile aux gens et que c pour ça qu'elle obéit, que c vraiment ce dont elle a envie
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Ven 17 Juil - 23:56
juillet
Le regard qui ne la lâches pas, c'est qu'il était loin le temps où nos yeux ne faisaient que raser le sol dans les couloirs dans l'espoir insensé de ne pas les voir - aujourd'hui, bien en vie, Ellie, gourmande de détail, on s'offre le droit de l'observer dans toute la pitié qu'elle nous inspirait ; peu cher payé, Ellie malmène tout en douceur, en paroles franches et en attitude sans aucune once de décence.
Tu n'es pas un outil, Janvi. Tu peux être utile tout en te respectant toi-même. Je ne te pardonnerai jamais, pour ce que tu as fait. comment le pourrait-elle ? Janvi, comprend la - c'est ce qui, coûte la vie, parfois. Mais te voir payer par la culpabilité, ça ne me satisfait pas. Ce n'est pas ce que je veux. Ellie, qui se perd un peu, le menton qui se lève, les pleurs des Baleines, pourrait amener larmes aux yeux - pourtant, rien ne coule sur les joues, c'est l'indifférence froide face à la tristesse d'un monde ; Ellie avait assez de la sienne pour en avoir pour elles.
Tu sais. J'étais amoureuse de toi. Ellie, ça sort comme ça, de nulle part - comme un narrateur peu concentré sur sa propre histoire. Janvi tu vois - il n'y avait pas que de la haine entre toi et moi. Au lieu de ça, le sourire se peint, c'est qu'elles étaient belles - les Baleines - on aimerait les rejoindre, peut-être chanter, nous aussi, avec elles - sûrement aurait-on bien des choses à dire. ... Beaucoup de choses ont changé, pas vrai ? On est plus les mêmes.
Et cette fois, on se tourne vers elle. Ce que je veux, Janvi, c'est qu'on soit amies. on prend sa main et puis l'autre et on se regarde - on ne lui laisse pas le choix - parce que c'était comme ça. Je ne te déteste pas. Et toi non plus. Je veux qu'on soit amies. Aujourd'hui, demain, plus tard, quand tu le voudras. Parce que c'est sûrement la seule façon d'annuler notre malédiction. Sa culpabilité, ta colère, ta recherche de paix, sa souffrance et la tienne, ce cercle vicieux, infini, impardonnable - malédiction, ça pouvait en porter le nom. Et tu cherches ta rédemption.
Le regard, cependant, frôle le sol, c'est que le cœur vacille, Ellie perd son assurance le temps d'un instant seulement - se craque, fissure, la coquille de la confiance - de grands mots, Ellie, des grands airs qui n'en sont pas vraiment.
Elle ne comprend pas, Janvi. Elle ne comprend rien. Elle ne comprend rien à ses mots qui se veulent rassurants puis acérés la seconde d’après. Tu sais, tu aurais pu la flinguer (parce qu’elle l’a remarqué, à chaque fois qu’elle t’accompagne, cette arme que tu gardes sur toi), elle aurait eu moins mal que ça. Elle ne comprend rien parce que tu ne devrais pas lui offrir ces mots-là, ceux qui ne veulent pas qu’elle se rabaisse, tu ne peux pas lui offrir ça. Elle n’en a pas le droit.
Alors, ce sont ses yeux qui se baissent à nouveau. Parce qu’elle ne peut pas comprendre. Parce qu’elle savait, au fond, qu’elle n’aura jamais ce pardon. Elle aura beau l’espérer, le vouloir de tout son être, elle ne l’aura jamais et elle ne t’en voudra pas. Au contraire, elle ne le mérite pas, alors tu as raison de le lui refuser.
Et puis. Tu lui. Avoues. Des vieux sentiments. Et Janvi comprend encore moins.
Comment. Comment tu as pu l’aimer ? Ça n’a pas de sens. Tout ce qu’elle t’a fait, tout ce que tu as subi par sa faute, tout le malheur qu’elle t’a donné. Tu n’aurais pas pu. Tu n’aurais pas dû. Comment. Comment. Comment. Elle-même n’arrive pas à s’aimer, alors comment toi, tu as réussi ? Elle voudrait savoir. Peut-être que si tu lui expliques, elle arrivera enfin à arrêter de se détester.
« Pourquoi ? »
La frustration de ne pas comprendre prend le dessus. Son poing se serre. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi est-ce que tu l’aimais ? Pourquoi est-ce que tu lui dis ça ? Pourquoi. Ça n’a aucun sens. Ça n’a aucun sens. Ça. N’a. Aucun. Sens.
Encore moins lorsque tu reprends. Tu envisages une amitié. C’est stupide, c’est tellement stupide. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi tu veux te faire encore plus de mal en te coltinant cette idiote de Janvi ? Pourquoi tu veux la garder dans ta vie ? Pourquoi ?
Pourquoi tu ne la déteste pas aussi fort qu’elle se déteste elle-même ?
Elle tremble lorsque tu prends ses mains. Elle n’apprécie pas le contact. Elle a l’impression que tu veux l’empêcher de fuir.
(Janvi n’arrive toujours pas à te regarder.) « Je… je ne… j’suis pas sûre de comprendre, je… » la voix qui se fait hésitante, tremblante, dissimulée sous les chants des baleines qui font vibrer la plage toute entière.
Elle ne. Comprend rien. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi—
« Pourquoi ? »
Elle demande encore. Pourquoi. Janvi veut la réponse. Elle déteste ne pas comprendre. Elle déteste ne plus avoir la tête sur les épaules, comme trop souvent depuis que la tempête a tout renversé.
Alors, réponds. S’il te plaît, réponds. Pourquoi. Pourquoi ? Pourquoi tu veux te faire du mal comme ça ?
Là où avant Janvi n’aurait pas hésité, pour blesser, pour suivre les ordres, aujourd’hui, elle ne veut plus. Elle ne veut plus te faire mal. Alors, peut-être qu’elle désobéira, pour une fois. Juste pour toi.
Résumé:
- Janvi comprend r - mood : - elle n'arrive pas à concevoir qu'Ellie ait pu l'aimer - elle n'arrive pas à concevoir qu'Ellie ait envie d'être amie avec elle - elle comprend tjrs pas et elle demande pourquoi
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Dim 19 Juil - 17:34
juillet
Pourquoi ? Ellie on se l'est demandée bien trop souvent - pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Sans trouver de réponse à tout ce désarroi. Tu te doutes de l'incompréhension générale que tu lui fais subir et, à la vue du tremblement de ses mains - tu sais que tu devrais la lâcher ; pourtant, pourtant, il te faut un instant, un peu trop long, pour relâcher ses doigts et, d'un pas, on se recule.
Qu'est-ce que tu faisais, Ellie ? Pourquoi ? Tu te le demandais aussi. Peut-être que tu as perdue la raison une fois la Tempête passée - peut-être que tu l'avais perdu, bien avant tout ça. Sûrement. Certainement. Le soupire qui se meurt sur le bout de tes lèvres, tu n'oses plus la regarder et, tu te détournes ; presque honteuse.
Pourquoi j'étais amoureuse de toi ? de dos, on hausse les épaules, faussement nonchalante Tu étais jolie. vague, vérité, pourtant, Janvi, tu sais, c'était vrai. Et puis, accessoirement, je crois que je me détestais énormément. Alors... et on ne veux plus rien dire, ça se coince dans la gorge, y a le cœur qui bat, on préfère avoir l'illusion de se mentir. Oublie ça. C'est idiot... je ne sais pas pourquoi je t'ai dit ça... - comment oublier ? Tu sais l'absurdité de tes propos - et le malaise de Janvi semble se déverser sur Ellie.
Et... laisse tomber, pour le reste. Je pensais que c'était une bonne idée... mais c'était idiot - comme tu te le disais. Trois petits mots pour Janvi et les monologues d'Ellie, tout cela semblait soudainement hors propos ; peut-être que la folie t'avais pris. Pivote, à nouvelle vers elle et, le pas fait demi-tour, rebrousse chemin - on fait marche arrière.
Mais il n’y a aucune réponse qui vient. Aucune réponse qui lui plaît. Aucune réponse qui n’apporte la satisfaction qu’elle souhaitait. Rien.
Tu te détestais, Ellie ? On peut se détester à deux, si tu veux. Ce serait si amusant, au moins, ça nous permettra de nous conforter dans les pensées biaisées qui résonnent dans le creux. Les creux du corps. Pourtant, Janvi, ça ne lui plaît pas. Ça ne fait qu’appuyer d’avantage sur la culpabilité qui ronge, ronge, ronge et elle n’en obtient rien, elle ne gagne pas au change, elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas savoir parce que c’était plus simple de rester dans son ignorance. Tu te détestais, Ellie. Et Janvi, en était-elle l’une des causes ?
Tu te détestes toujours, Ellie ? Si ça peut te rassurer, si ça peut te permettre d’avoir un peu de satisfaction, sache que Janvi se déteste tout autant. Pour tout ce qu’elle a fait, à toi comme à d’autres.
Et c’est. Cette frustration. De s’arrêter là. De ne pas savoir. D’avoir touché du bout des doigts une autre toi, de ne l’avoir qu’effleurée. Qui réveille autre chose. Janvi. Ne. Bouge. Pas. Non, elle ne viendra pas. Tu ne peux pas partir comme ça, sans rien dire de plus, alors que tu venais tout juste de t’ouvrir, alors que tu lui avais promis cette rédemption qu’elle cherche tant. Tu n’as pas le droit.
Tu n’as pas le droit. Tu n’as pas le droit. Tu n’as pas le droit.
« Non. »
(Est-ce la première fois de sa vie qu’elle prononce ce mot ? Peut-être.)
« Non, je veux savoir pourquoi, » Janvi serre les poings, reste plantée là, elle essaie de parler plus fort que le chant des baleines qui reprend. « J’veux pas… j’veux pas m’engager dans un truc si c’est juste pour faire semblant. »
Elle secoue la tête. Enfin, elle te regarde. Dans les yeux.
Se crispe un peu. Tremble un peu. « J’veux pas qu’on fasse semblant juste pour enterrer la hache de guerre. J’veux plus faire semblant d’être pote avec quelqu’un, » parce que, tu sais, depuis la tempête, cette notion d’amitié est devenue si importante. « Si tu veux qu’on soit amies, moi je veux qu’on soit des vraies amies et pas juste… pas juste… »
Elle hésite, une seconde. Ça se voit à son regard qui vacille, à ses mains qui se serrent, à sa respiration qui se saccade.
« Pas juste une excuse pour que tu te détestes en étant proche de moi. »
Janvi respire. Respire. Respire.
« C’est ça que j’comprends pas. J’comprends pas pourquoi tu veux qu’on soit pote après tout ce que je t’ai fait. Et si c’est juste… juste pour ça, alors je veux pas. »
Parce que, Janvi, elle aime ses amies de tout son cœur. De tout son être. Même celles d’avant malgré tout ce qu’elle peut dire maintenant sur elles, malgré tout ce qu’elle peut penser maintenant d'elles. Et si toi, tu en fais partie, Janvi deviendrait folle de savoir que ce n’est qu’une façon de plus de te détruire. Alors arrête. Ne te fais pas ça. Ne te fais pas mal.
« Alors explique-moi. Pourquoi ? »
Pourquoi. Pourquoi. Elle n’a que ce mot à la bouche. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi.
Retour à la case départ.
Résumé:
- Janvi est ultra frustrée qu'Ellie ne réponde pas vraiment - elle supporterait pas de faire semblant d'être amie avec elle - du coup elle le lui dit - et elle lui redemande pourquoi
