Je me lève Et je te bouscule Tu ne te réveilles pas Comme d'habitude - Hawk

Jupiter est confiante.
Puis Jupiter ne l'est plus.
Elle n'y croit pas.

Stoppée. Dans sa tête tout semble s'arrêter. Le chevalier est désarmé.

Elle découvre avec stupeur la réalité, elle devient beaucoup moins souriante. Une grimace s'étend le long de son visage. Son rêve de jeune homme charmant n'était donc qu'un mirage ? Stupeur, désillusion. Ce rien d'autre que l'autre avorton. Il n'est plus aussi léger, il n'est plus aussi laid. Ses dents sont mélodieuses et son sourire à quelque chose qui pourrait lui faire que pour lui elle est heureuse. Elle n'y croit pas.

La grimace s'étend de plus en plus. Ses yeux se plissent, une main sur son propre visage glisse. Ses joues s'alignent pour faire non. La brune réagit avec beaucoup trop d'émotions. Elle refuse. Elle est si confuse. Elle n'y croit pas.

Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait.
Je n'avais jamais vu l'opportunité de mater le faux con.
Dans mon ventre, pourtant il n'y avait pas les papillons,
C'était plutôt les larves qui venaient de s'y réveiller.


Pourtant, le visage d'Hawk toujours occupés par les volcans était encore loin d'être parfait. Il avait seulement de belles dents alignées, des muscles qui se dessinaient. La jeune fille quand à elle venait de faire face à une de ses peurs, trouver quelque chose de beau chez un de ces bouffons à taillader. Elle ne s'attendait pas à le voir ici, ni à le voir en vie d'ailleurs. Après tout, l'ancienne lycéenne lui avait déjà jouer de nombreux tours, lui en avait fait voir de toutes les couleurs. Et cet imbécile souriait encore, il souriait toujours comme si les mauvais pas du passé étaient morts. Ce n'était pas le cas pour la jeune fille qui ne culpabilisait pas, qui ne s'en voulait pas, mais qui se demandait pourquoi il était aussi sympathique cette fois ? Il aurait du l'ignorer, la rejeter, comme elle l'avait fait... Après tout, dans la hiérarchie de la beauté, bien qu'il n'était pas encore d'une grande beauté, il avait gravis quelques piliers. Elle n'y croit pas.

Dans la confusion elle se redressa simplement normalement avant de crier, ignorant où son regard avait porté :

- Tu m'as vraiment crues ? Comme si j'avais envie que tu m'aides... Je voulais juste encore profiter de toi pour te rabaisser. Pour ne pas que tu oublies où es ta place. Comme si ces quelques artifices qui t'enjolivent suffiraient à gagner mon appréciation... Souviens toi comme la dernière fois je t'ai écrasée, je n'hésiterai pas à recommencer !

Jupiter n'assume plus.
Elle est bien trop déçue.
Étonnement, Elle ne le pousse pas,
Étonnement, Elle ne le frappe pas.
Elle se trouve bien moins crédible cette fois.
Des frissons lui parcourt le dos. Est ce que c'est parce que baissent ses standards de beautés ? Ses potentiels idéaux ? Tout cela parce qu'elle le trouve plus beau, parce que le garçon semble un peu moins faible et penaud... La demoiselle commence réellement à être en détresse, elle se dit qu'un potentiel manque affectif soit maître de cette nouvelle faiblesse. Elle n'y croit pas... Trouver un peu d'intérêt soudainement chez un garçon comme "ça".

résumé : :

Jupiter ne devait pas partir, il ne devait pas la faire quitter les lieux. Son plan allait échouer, mais il restait naïf et elle pourrait facilement jouer. Si Hawk aux échec n'était que le roi, Jupiter serait la reine. Toutes les possibilités d'actions seraient ouvertes tandis que lui finirait simplement par se coucher. C'est ce qu'elle avait prévu, c'est ce qu'elle voit à ce moment. Hawk semble pourtant un peu plus sûr de lui, et ça la brune ne l'avait certainement pas prévu. Elle ne sait pas ce qu'il s'est passé durant les quelques mois où elle a étrangement disparu, mais ce changement est une des choses qui l'a mise le plus au dépourvu.

- J'ai quelques chose à faire ici. Je dois faire quelqu'un. Après tout, nous avons un accord entre les Greens et les Knights. Nous devons collaborer...

Ses mots sont remplis de dégoûts.
Elle ne parlera de Calico, de cette tension, de ce jeu de pouvoir un peu trop fou.
Jupiter le voit s'approcher dangereusement d'elle , mais elle ne bouge pas.
Pourtant dans ses yeux foncés s'abattent la colère, les paroles de la vipères, un grand fracas.

Jupiter ne sait plus où elle en est ? Trop de temps est passé, où elle n'a rien fait, elle n'a pas grandit, elle n'a pas mûrit.
Elle est toujours cette fille au cœur tristement meurtri, encore modelée par les idées de la société.
C'est encore cette jeune fille à l'esprit combatif, avec cette détermination immodéré qui ne cesse d'augmenter.
Pourtant, encore une fois, elle ne le frappe pas. La violence s'arrête, elle ne vient pas.

Elle en a l'envie,
Mais il la défie.

Jupiter ne sait comment se placer. Ses lèvres sont entrouvertes, elle n'est pas sûre d'avoir bien écouter.
Lorsqu'elle le regarde, elle salive mais l'avale sans attendre sur sa langue de la sentir couler.
Elle a toujours cette fierté qui la suit comme une ombre, cette envie de dépasser, cette envie d'être la meilleure, comme si elle avait quelque chose à prouver. Calico n'a pas cessé de lui rappeler, qu'au fond, elle a quelque chose à prouver. Cependant, c'était peut-être le moment venu d'essayer de fuir la peur qui la rend si vulnérable à l'image qu'elle veut renvoyer. La jeune fille fait un pas vers lui, elle dévisage.

- Pourquoi ? T'en as envie ?

Elle saisit le col de son t shirt et sourit. Ce n'est pas la mimique amicale, elle est bien plus animal.

- Qui te dit que j'en ai réellement envie ?

Elle serre sa mâchoire.

- Je pourrais te frapper tu sais, je pourrais encore me moquer de toi, te rabaisser encore et encore et dévorer ton expression faciale à ce moment précis. Je pourrais appuyer sur chacun de tes bleus pour te faire souffrir... Et je pourrais grimper sur toi pour t'écraser, c'est vrai. L'envie de voir ton souffle coupé comme dans la grotte comme quand j'étais sur tes hanches.

Mais Jupiter, tout ce qu'elle dit, elle ne le fait pas. Elle énonce juste les possibilités sans oser répondre au défi directement. En a t-elle réellement l'envie ? Le désire t-elle vraiment ? Que gagne t-elle cette fois à abîmer Hawk ? Pour la première fois depuis longtemps, Jupiter se pose la question.

Ses yeux se baissent pour la première fois.
Elle ne se bat pas.
Elle ne se débat pas.
Elle ne sait tout simplement pas.
Alors que lui est dans le mouvement, elle arrête tout soudainement.
Jupiter ne grandit plus, pour la première fois elle devient plus menue.
C'est Hawk qui grandit, Jupiter ne sait pas quoi faire.
Elle a l'impression de perdre sa propre guerre.
La combattante est tout simplement à terre,
Il brille plus qu'elle, elle ne sait plus quoi faire.
Ses mots elle ne trouve pas, elle est muette pendant quelques secondes,
Puis elle se relève, elle ne peut rester passible à se taire !

- Si j'accepte, qu'est ce qu'il se passe après ?

résumé:

Jupiter ne fait rien lorsqu'il saisit ses poignets. Ses doigts paniquent presque à l'idée même de le toucher. Elle a passé une nuit entière à le rejeter, à l'insulter, à mal le traiter... Elle ne comprend pas pourquoi il est encore là à tenter quelque chose, elle ne saisit pas. Ses sourcils restent simplement froncés.

- Parce que tu es trop faible pour ça Hawk. Après tout, on sait très bien que j'ai déjà gagné. Un garçon comme toi, avec une fille comme moi ? Même si tu aurais un avantage quelconque, tu es bien trop niais, trop gentil, et tu me laisserais la victoire. Pas vrai ?

Pourtant, ce n'est pas la réalité. Jupiter a les mains totalement dirigées durant quelques secondes par autrui. Elle est emprisonnée, loin de cette liberté qu'elle s'est toujours demandée de conserver. Cependant, elle n'a jamais été libre d'être la personne qu'elle aurait du être. La brune ne sait pas qui elle doit être. La fille populaire de son lycée ? Une personne intellectuelle pour impressionner ? Une femme dominatrice pour tout gérer ? Non, Jupiter ne sait pas quoi faire pour garder l'attention, pour fuir l'abandon, la trahison. Elle n'a jamais su quoi faire. La seule chose qui est acquise est que lui ne part pas, malgré ses tords, malgré ses choix. Alors, sa voix chuchote, bourdonne doucement :

- Pourquoi tu ne pas pas ? Pourquoi tu acceptes tout ça ? Les gens comme moi ont du tellement te faire souffrir ? Pourquoi tu ne te venges pas ?


Tant de questions frôlent son épiderme jusqu'à l'intérieur de son crane.
Quelques pétales a l'intérieur fanent.
Son jardin secret en a pris un coup,
Il est passé de l'été chaud à un hiver froid et attristé.

- Pourquoi je veux te faire souffrir ? J-... Tu poses des questions stupides ! Arrêtes ça ! Tu sais très bien pourquoi les gens comme moi te font ça !

Jupiter n'est bonne à faire que ça : faire souffrir. Aucun cœur elle ne s'est jamais mise à guérir. Cependant, face à cette question, c'est les yeux de la brune qui se mettent à flétrir. Elle n'a aucune réponse à cette question. Plus personne ne la pousse à agir de cette façon. Elle refuserait d'accepter que c'est pour se conformer à un masque qu'elle a décidé de se donner, elle refuserait d'accepter que ce n'est qu'un jeu dans lequel elle n'arrive plus à respirer. Néanmoins, si elle frappe la première, Jupiter sait que l'autre a moins de chance de répliquer. Le chevalier n'a pas de réelle armure, seulement des armes pour trancher.

- Pourquoi j'accepterais ton aide ? Comme si tu savais ce que tu faisais...

Elle n'accepte pas, et surtout elle a mentit quant à ses raisons d'être là.
Bien sûr qu'elle ne veut pas que tu sois là, mais maintenant il est trop tard.
Elle essaie encore de le critiquer, mais elle n'a plus la poigne qu'elle avait.


Le garçon ne fait que demander, le garçon ne fait que de la chercher. Ce contact qu'elle redoute tant... Ce contact qui l'écœure tant. Néanmoins, quand elle le frappe, elle le touche innocemment. Alors la jeune fille s'approche de lui, elle regarde ses épaules qui ont pris de la masse. Son œillade remonte le long de sa mâchoire pour tomber dans ses yeux. Son air est plus sérieux. Néanmoins, elle ne le touche pas, elle ne le frappe pas.

- C'est vraiment ce que tu veux ? Pas vrai ? Tu en redemandes après des mois ? T'aurais je manquée ou quoi ? T'aimes bien les persécuteurs.

Son corps fait un pas en arrière.
Quand il chuchote le mot tuer, la gamine fronce les sourcils et se met à s'exclamer :

- La ferme ! Je n'ai jamais envie eu l'envie de tuer quiconque ok ?! Je ne suis pas tarée. J'ai mis des personnes en danger, mais je ne vais pas tuer quelqu'un comme toi. La vie doit être déjà trop dure avec toi. Je vais la laisser te torturer, je suppose qu'elle doit le faire constamment. Te tuer serait gâcher pour elle cette opportunité.

Sa main vient doucement le pousser. La force n'est pas celle qu'elle a l'habitude d'utiliser.
C'est Faible. Elle n'a pas pour objectif de le blesser. Jupiter aurait trop peur qu'il tombe, qu'il pense qu'elle va s’exécuter.

- Hawk. T'es vraiment con...

Le chevalier faiblit.
Son armure est fendue et l'autre ne le voit pas.
Il est paralysé sous une épais trop épaisse, il ne peut plus bouger.
L'oiseau vole au dessus du futur cadavre qui va se faire dévorer par les vautours.

Jupiter ne sourit pas.
Elle se contente de soupirer et recule de nouveau d'un pas.

résumé:

Jupiter ne dit rien vis à vis de l'histoire territoriale. La dernière fois ils ont bien faillit se faire avaler par la mer. Pourquoi ? Parce que Jupiter et lui ne regardaient pas autour d'eux. Bien qu'aujourd'hui, il n'y ait pas de réel danger, sa présence chez les greens n'est pas potentiellement quelque chose que ces derniers accepteraient. S'il insiste tant, ses idées quelques peu chaotiques, dérangées n'arrivent pas à se superposées.

- Mais je ne t'ai pas besoin de ton aide. Je n'ai jamais besoin d'aide.

Toujours des excuses.
Pourtant, c'est un mensonge.
Pour se hisser au dessus d'autrui, pour se réchauffer dans cette cavité, pour gagner en sécurité, pour combler les manques que son père a causé, elle a besoin des autres. Néanmoins, cela fait tant de temps qu'elle se sent seule qu'elle n'a plus conscience de cette vérité. A moins que la vérité soit trop dure à accepter...

Ses yeux se dressent sur la main qu'il lève vers elle, puis ils se ferment.

Qu'est ce qu'il est temps de faire Jupiter ?
Pourquoi tu ne te débats pas ?
Soit plus  forte, soit plus fière, attire le regard et déclenche le regret.
Peut-être que papa va revenir, peut-être qu'il te prouvera qu'il est fier de toi.
Néanmoins, ici, il n'y pas de père, il n'y a pas la chaleur douce de ta mère.
Il n'y a que cette main qui s'affaisse sur ton crâne. Il a pitié de toi, Jupiter.
T'es dans la misère à cause de lui, à cause de ce garçon.
Bats toi, Jupiter, ou c'est lui qui t'avalera.

La main de Jupiter choppe son poignet, ses ongles s'enfoncent dans sa peau pour le maintenir à portée. Elle s'accroche à quelque chose qu'elle n'a jamais envié, à quelqu'un qu'elle pense détester.

- Non. Je ne me calme pas. Les rapports entre les greens et les chevaliers sont assez durs comme ça. Maintenant tu me parles de te tuer, comme s'il n'y aurait aucune conséquences sur nous. Aujourd'hui, tous nos faits et gestes sont surveillés par vos « flics ». On nous prive d'une réelle liberté tout ça pour « supprimer le surnaturel ». Et toi tu me dis que ça va ? Est-ce-que tu sais ce que ça fait de ne pas être libre ? Ou est ce que je dois te le montrer ?

Ses ongles dans sa peau appuient plus fermement.
Jupiter n'a pas peur de lui faire mal pour le moment.

- Tu ne comprends dont jamais rien, ou tu le fais exprès ?

Son ton n'a jamais aussi sérieux. La brune est prête à recommencer. S'il ose la défier, cette fois elle n'hésitera pas.

Cependant, quand le garçon reconnaît qu'il a exagéré, elle finit par le lâcher quand il fait un pas en arrière.
Jupiter se met à souffler, sa flamme ne brûle plus dans ce large et salé désert.

Quand elle pose ses yeux sur lui, qu'elle s'enfonce dans cette lumière, elle se mord la lèvre. La jeune fille ne l'avait jamais vu comme ça. Il gagne de l'amour de soi. Tandis qu'elle s'enfonce dans un noir qui la dévore, comme si le soleil autour duquel elle tournait était mort. Comme si ce dernier n'était qu'un énorme trou noir en train de l'avaler. Ses objectifs, les personnes qu'elle appréciait, elle n'a plus rien. Elle n'a jamais rien eut si ce n'est du pouvoir, mais il est que temporaire, elle s'est fait avoir.

- C'est bien. C'est pour ça que tu te permets de te la jouer ? Même si t'es un peu plus potable Hawk, n'oublies jamais que t'es un raté. Tu resteras un raté, sourire en fer ou pas.

Elle voit ses yeux pétiller, elle l'envie. Cela fait longtemps qu'elle n'a pas sincèrement sourit. Quand elle sourit, c'est quand le mal s'est installé, quand elle sourit c'est uniquement quand la jeune fille remarque qu'elle a un peu gagner. Ses yeux finissent par sortir du champs pour regarder à côté. Le spectacle, son image devient trop pesante à porter. Il est heureux, pas elle, malgré tout le mal qu'elle se donne à courir, à exister.

resumé:

Jupiter n'avait pas envie de le complimenter bien qu'elle sait qu'elle laisse des marques qui le font penser. C'est ses lèvres qui trahissent ses songes positifs et ses pensées. Ses sourcils se froncent pour montrer qu'il n'est pas agréable de se faire tromper. Sa poigne se referme sur elle même comme la jeune fille qui commence à regretter. Jessie ne sait pas quoi exactement. Il lui faudrait du temps, mais l'espace se renferme sur elle. Jupiter étouffe dans son propre gaz. L'angoisse remonte le long de sa gorge pour que sa respiration soit pendant quelques secondes coupée.

- Ce n'est pas un compliment.

Elle se ment. Et il s'en moque. Elle n'est rien, que tu toc. Il préfère l'or ou l'argent.

Quand tu le vois commencer à s'en aller,
Intérieurement, tu reste idiote, à paniquer.
Ici, personne ne va t'attendre, ne va te tendre la main, parce qu'ici il n'y a plus rien de tendre.
Tu ne sais pas faire en sorte que les gens ta vie puisse rester.
Tu les vois tous partir, dans l'épais gaz que ta planète a crée.
Ton grand espoir à ce moment précis Jupiter commence à se fendre.
Jupiter, va tu changer pour les autres, ou commencer à te détester ?
Tout ce que tu touches se met à te quitter,
Tout ce que tu veux te trahie, te laisse isolée.
Les ombres reviennent, elles restent là pour te rattraper.
Jupiter, qu'est ce que tu préfères ?
Ce sentiment de vide, où jouer celle qui s’indiffère.

- Quoi ?...

Jupiter a cette sensation dans la poitrine qui l'arrache. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe. Le lycée était bien plus simple quand il fallait manipuler les autres demeurés. Hawk ne lui donne plus ce dont elle a besoin, il la laisse plantée là. Il ne revient pas la chercher dans la grotte comme autrefois. Elle ne risque rien ici, il ne voit pas qu'il n'y a pas une trace de lumière, qu'il fait froid dans ses pensées glaciales comme le vent d'hiver. Il est plongé dans l'été, se réchauffe à l'idée de la quitter. Néanmoins, elle ne peut vivre sans un système solaire. Elle ne peut survivre seule dans l'univers. Il lui reste l'autodestruction, tomber dans l'oubli, ne plus être digne de l'attention, ou laisser sa fierté de côté, et lui courir après.

Personne ne te doit quoi que ce soit Jupiter.
Tu n'es que Jupiter, dans l'intégralité de l'univers,
Tu n'es qu'une toute, une fine poussière...
Peut-être aurait du te laisser noyer dans la mer,
Peut-être aurait du partir avec les autres pour ne pas laisser sur ta langue ce goût amer ?
Tu te sens si petite, si faible, sur cette Terre.

C'est encore un homme plus heureux qu'elle qui la laisse dans son ombre. Il n'y plus de lumière, il fait si sombre. Jupiter ne peut pas assumer de rester en arrière. Or, elle ne sait gérer cette situation, elle sent bien qu'elle n'est qu'une perte de temps. Dans sa poitrine, son cœur est bombardé. Il ne supporte pas cette voix qui s'entête en l'insultant. Elle ne peut lui en vouloir, et se met à le suivre en posant ailleurs son regard.

Les mots ne sortent pas.
Elle suit simplement dans le silence ses pas.
Jupiter cherche son soleil, tu brilles plus qu'elle,
Elle va suivre comme un papillon de nuit la jolie petite étincelle.
Elle va s'y cogner, si assommer,
Se brutaliser, face à la sensation de rejet.

resumé:

Jupiter ne le collait pas. Elle avançait à une distance raisonnable. Ses mains allaient dans les poches arrière de son jean tandis que ses yeux ne lâchaient plus le soleil qu'elle avait trouvé. Il était mieux, plus heureux. Il n'avait rien à envier à la jeune fille qui avait baissé s'éteindre ses feux. La planète était cependant envahie par diverses énormes tempêtes, dont la grande tâche rouge. Elle est la plus large tempête connue du système solaire et dure depuis de nombreuses années. Hawk n'a fait que l'attisée, n'a fait que l'alimenter. Elle se met à grossir, à gonfler. Cependant, Jupiter n'est pas aussi rapide que Mercure, elle n'arrive pas à encore à comprendre les problèmes du passé pour envisager un meilleur futur. Elle n'a que besoin que d’expansion, d'attention, de se nourrir encore grossir.

- Non.

Elle s'était perdue, elle cherchait à retrouver son chemin. S'il posait encore des questions c'est ce qu'elle répondrait. Pourtant, elle n'avait pas l'envie de parler. Son attitude commençait à s'adapter, inconsciemment c'était les phrases de l'autre green qu'elle avait copié. Cela ne lui plaisait pas vraiment, néanmoins elle n'avait trouvé d'autres moyens de se protéger. Se renfermer, se refroidir, ne rester qu'un soleil éteint derrière celui qui brillait.

Moins de bavardage, plus de travail. C'est ce qu'on apprenait aux cheerleaders quand j'en étais capitaine.
Moins de bavardage, plus de travail.
Moins de bavardage, plus de travail.
Moins de bavardage, plus de travail.

Au moins Jupiter, elle se laisse respecter.
Pourquoi ne pas l’imiter ? Pourquoi ne pas devenir plus dure ?
Après tout, personne n'est capable de t'accepter,
Tu n'as pas à rien à prouver, la solitude sera ton forfais.
Tous ceux qui ont été là par le passé ont péris,
Accepte ta défaite, tu as depuis bien longtemps déjà perdu la tête.

Ses yeux quittent Liam au moment où il pose cette question. Jessie n'acceptera pas, elle ne dira jamais clairement non. Néanmoins, quand elle ne répond pas, il est possible de prendre cette «attitude » comme la traduction d'un non clairement énoncé. Au lieu de cela, elle se contente de hausser les épaules. Pour elle, c'est suffisant, elle est trop maladroite pour exprimer de réels sentiments. Il n'y a que la colère, la détermination, la fierté, et l'amusement. Le reste est à jeter, comme les mots pour le reste de ce moment. Dans la même veste qu'elle porte depuis son arrivée, la brune finir par glisser ses mains comme pour toucher quelque chose qui a tendance à la rassurer... Un parfum qu'elle connait, une odeur à laquelle elle est habituée, la sienne a envahie cette veste qu'elle avait déjà gagné.

Alors que le garçon s'approche de la plus jeune, il lui demande si elle veut boire un chocolat chaud. Elle ne sait pas si elle doit accepter, mais rester plus longtemps dans ce territoire l'aiderait. De plus, la présence d'Hawk la rassure bien qu'il ait voulu prendre ses distances, s'éloigner. Jupiter ne peut qu'accepter. Elle n'a l'envie qu'il disparaisse comme le reste des personnes qu'elle a apprécié, elle n'a pas l'envie de le décevoir même s'il a tendance à la dégouter. La jeune Jessie est divisée entre son conditionnement, ses réelles envies, ses traumatismes, et son mode de vie.

Elle cligne des yeux quelques fois, ses sourcils se froncent, et elle dit à haute voix.
- C'est d'accord.

Il est gentil, Hawk. Alors que je suis un monstre avec lui...

Il n'y a pas d'ennemi face à Jupiter, il n'y a que Jessie.
Il n'y a que Jessie, toujours Jessie, que Jessie. Elle est seule, avec Jessie.
Seule avec son propre ennemi.
Il est plus simple de rester avec les autres, avec lui,
Que d'affronter la voix qui répète que tu ne réussis.
Alors, Jupiter ? Tu as peur ? Tu fuis ?
Comme avec tous les garçons avec lesquels tu t'es forcée à dire oui.
Il n'y a pas la main de Calico a réceptionné, juste une chute infini.

Jupiter fait quelques pas pour s'aligner avec lui. Elle regarde autour des habitations, dénote les odeurs de végétations. Elle se concentre sur ses sens, sur les faits réels tantôt que sur ses propres émotions. Elle fuit dans sa tête ce constant bourdon.

resumé:

Oui c'était d'accord pour le chaucolat chaud. Elle n'allait pas le répéter plus fort, plus haut. Elle se sentait déjà assez mal comme cela, à accepter de se glisser dans ses pas, à le voir sous un regard étranger à celui qu'elle pouvait avoir il y a quelques mois. Alors Jupiter le suit. L'occasion est saisie. En secret, elle regarde les muscles du garçon se cacher derrière cette couleur orange qu'elle ne peut toujours pas piffrer. Elle se dit que c'est du gâchis d'avoir donner de si jolis atout à cette personne là, qui n'a pas de personnalité, qu'elle ne peut plus supporter, qu'elle ne fait qu'au fond que de jalouser.  

Les regards tombent sur le garçon quand ils avancent dans les diverses habitations. Elle peut entendre aussi les mauvais sourires, les moqueries et les sombres désires. Jupiter voit vers qui ils sont dirigés. Elle ne va pas le soutenir, elle a déjà ses propres tourments à traiter, ses propres problèmes à porter. Jessie se demande ce que ça fait, de se faire moquer, quand tout est tout seul, sans défense. Pourtant, elle aime le faire, elle aime ces étranges manigances.

Jessie n'a pas ce genre de problèmes quand elle est dans le château des chevaliers. Les enfants l'admirent ou la torturent à coup de questions délirantes sur des sujets interdits, elle raconte des histoires qui font peur tard dans leur lit la nuit. Puis, elle se sent libre de partir tard de son lit, mais elle ne le pourrait ici. C'est la porte à l'emprisonnement, c'est la porte à perdre la raison, immodérément.

Ses pupilles ne le quittent plus, elle ne l'envie plus étrangement. Elle ne sait pas comment il fait pour rester ici, à jours avoir son sourire élégant, à porter avec bravoure ce calme assurément. Elle, elle se serait battue pour le respect, elle aurait fait en sorte des meilleurs de se faire appréciée. Elle aurait tenue tête, en aurait malmené... Jessie aussi se serait prise à lui, pour gagner en prestige, en popularité. Elle aurait fait comme tous les autres pour se faire accepter. Néanmoins, aujourd'hui, c'est elle qui l'accompagnait, qui était dépendante de lui, qui était un poids qu'il devait traîner.

Jupiter prit une chaise et s'assit. Le garçon, en face lui parlait de quelque chose qui lui plairait. Elle ne dit mot et simplement le regarde. Il dépose partout du sucre par mégarde... Un sourire moqueur s'installe sur le visage de la brune qui finit par se dire que oui, ça lui plait de le voir ainsi galérer.

- Si t'es aussi doué avec le sucre que nous pour descendre la grotte de la falaise, j'pense qu'on est mal barré. Laisse moi faire, je vais en chercher...

Jupiter se lève, elle va en chercher à son tour pour observer. Pour trouver des failles, pour reconnaître des traitres, des visages familiers. Néanmoins, elle ne trouva rien d'autres que des petits grains de sucres dans un petit sachet puis fit demi-tour pour le retrouver. Une fois assise de nouveau, elle prit le verre que lui confia l'étrange oiseau.

La brune secoua le sachet pour mettre le sucre d'un seul côté et éviter l'erreur du plus agé. Une fois cette action réalisée, ses doigts déchirent le papier pour en verser la moitié dans sa tasse. Le reste du sachet fut tendu à Hawk. Jupiter est trop calme, la tempête s'est apaisée pour faire place à un vide trop grand, trop immense qu'elle ne peut contrôler. Elle en deviendrait presque éteinte, froide, comme un cadavre sur un fleuve qui se met à flotter.

- Tiens. C'est mieux comme ça. Essaie de faire pareil la prochaine fois. Place le sucre d'un seul côté, sinon tout va se renverser. Seulement après, tu ouvres le papier... T'aimes bien le papier non ? Alors utilise ce que tu sais. Je sais que tu n'as pas la lumière à tous les étages, mais j'imagine quand même que tu peux arrive à réaliser ce stage.

Jessie, la capitaine de l'équipe prend le pas. Elle décrit les actions qu'il doit réaliser, elle est presque pédagogue, mais elle a toujours ce ton quelque peu glacé. Le chevalier soupire et doucement vient boire quelques gorgées de la boisson. Ce n'était que du lait avec du sucre, mais cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas bu autre chose que de l'eau. Si elle devait lui dire la vérité, oui, ça lui aurait plu, mais la jeune fille a dans sa poitrine un énorme surplus. Sa langue passe sur ses lèvres pour enlever une marque potentielle. Jupiter ne voudrait pas qu'on la voit avec un visage pareil.

Hawk sait allumer un feu.
Jupiter sait ouvrir le sucre.
Hawk est le plus heureux,
Jupiter a la passion du lucre.
Elle a besoin de sa chaleur,
Pour faire taire ses profonds malheurs.

resumé :

Si Jupiter se rappelle ? Jupiter n'a pas oublié quand elle t'a poussée, les nombreuses fois où elle ne t'a pas respectée. Pourtant, sans toi, elle ne serait peut-être plus là. Jessie n'est douée qu'avec l'analyse des systèmes, qu'avec sa mémoire, qu'avec ses mots qu'elle balance comme des armes. Elle est irrespectueuse, indélicate, peut-être blessante, mais elle se souvient de tout ça. Jupiter n'oublie pas les informations sur les gens, même si elle aime toujours être devant. Elle n'oublie pas les autres pour les écraser, les rabaisser, pour pouvoir mieux les utiliser.

- Oui. On a faillit mourir... On est rentré tous les deux blessés et c'est le lendemain que les fleurs ont envahies Arcadia. Ce fut assez difficile de passer la nuit là bas. Comment peux-tu penser que de rester enfermée avec toi ne restera pas gravée dans ma mémoire ? Je n'oublierai pas ce soir.

Jupiter se souvient de l'humidité, de l'odeur iodée, de la chaleur qu'il avait apporté. Des petits papiers, de son sweat orange qu'il voulait sans cesse lui prêter, de leurs vêtements imbibés d'eau, de ses mots, et de la solitude qu'elle s'était crée jusqu'à ce qu'il retourne la chercher... Peut-être qu'elle devrait y retourner, peut-être qu'au fond de cette cavité il y a des réponses à la clé. Elle avait pris sa décision, mais elle ne l'inviterait. Tout simplement parce qu'elle se sent comme un poids trop lourd à porter, parce qu'elle sait que leur duo n'est pas compatible sur la durée.

Jupiter fronce les sourcils. Elle ne comprend pas pourquoi il est si docile.

Elle voit qu'il sort encore un petit bout de papier. Alors Jupiter le regarde le plier, le caresser. Il est plus doué qu'avec du sucre, ça doit être sa spécialité. Ce n'est pas très utile, mais heureusement qu'il en avait... Jupiter n'avait rien d'autre que la détermination qui venait et la quitter, que des vagues émotionnelles et des muscles temporels. Elle était douée en littérature, mais cela ne l'aidait pas lors de ses aventures. Face à ce lion, n'était elle pas qu'un animal inutile à jeter en pâture ? Doutais t-elle de sa propre nature ? Si Calico avait raison, Jupiter était incompétente, devrait s'occuper des gamins à la maison... Pendant quelques secondes, les yeux de Jessie se perdaient sur des doigts. Il n'y avait rien de méchant, de mauvais à cela. Elle n'imaginait rien de particulier, elle se contenter de suivre les geste sur le carré.

- Je connais Fawn. Elle était avec les chevaliers avant. Elle s'est évaporée depuis déjà quelques temps... On dit qu'elle s'ennuie chez les greens, qu'elle veut revenir à nos côtés... J'avoue que ça fait un moment que je ne l'ai pas croisée. J'avoue que je suis contente qu'il ne lui ait rien arrivé. Au moins, tu as de quoi la tenir un peu occupée.

Jupiter sourit, elle pense à la gamine qui a tendance à la trouver géniale car sur le terrain elle va enquêter. Le chevalier passe une main sur son menton et laisse glisser ses bagues argentés et froides contre sa peau quand elle prononce ses mots. En elle, il y a cette sensation, il fait de nouveau un peu plus chaud. Jupiter n'est pas qu'un bourreau, Jupiter peut-être pour certains enfant un héro, un personnage de BD qui vit des aventures et peut leur raconter. Le chevalier est un peu plus sentimental sur ses quelques mots. Elle prend la tasse et termine cette dernière avant de la reposer sur la table.

Une forme de mansuétude encerclait Jessie.

Il n'y avait plus de prolixité, seulement deux adolescents en train de parler calmement. Dans un silence qui commence à presque pesant, elle demande.

- Dis, Hawk. Pourquoi tu t'obstines à la gentillesse ? Tu as conscience que tout le monde jamais n'ira dans ton sens ?

resumé:

Quand Jupiter entend l'exploit que lui compte Hawk, elle se retient entre ses lèvres un rire étouffée et fait tomber l'une de ses mains sur la table. Ses bagues cognes et ses doigts se referment sur eux même. Jessie pouvait être fière des plus petits chevaliers car ils n'étaient pas toujours dupes malgré leur petit âge. La pseudo planète détacha son regard du garçon avec un air moqueur. Elle se demandait bien qui se cachait derrière le père noël, elle se disait que le spectacle aurait été encore meilleur si elle aurait pu voir ses prouesses en direct, mais les prévisions n'avait pas prévu sa venue.

- Ah elle est géniale ! J'aurai tellement aimé voir ça... Elle a du cran cette gamine.

Elle lui manque.

Puis elle voit sur la table, les petits chats augmenter. Le vert en fait une petite armée, de quoi ravir quelques enfants chevaliers. Jupiter a alors une petite idée. Ses yeux se dressent en sa direction, elle lui demande avec conviction :

- Est ce que je peux te prendre des chats pour les petits chevaliers ? Je pense que certains pourraient trouver ça mignon. J'en garderai peut-être pour Fawn si elle revient. Elle se doutera sûrement d'où il vient.

Jupiter commence à parler affaires. Elle lui demande quelque chose, y voit un intérêt, mais elle n'a pas besoin de prouver quoi que ce soit. Elle sait que le service peut s'échanger, mais elle comprend vite qu'il sera dur au garçon de refuser. Elle laisse tomber un peu sa tête sur le côté avant de s'étirer longuement sur la chaise pour reprendre un sujet de conversation qui n'avait pas l'air de le passionner. Au contraire, d'après Jupiter, il semblait s'en moquer. C'était une normalité, sa normalité. Tandis qu'elle avait son masque, lui avait le sien collé.

-Tu n'en as jamais marre ? A ta place, je me serai déjà tirée.

Il semble dénué d'amour propre, comme s'il apprenait tout juste à s'aimer. Jupiter ne sait pas non plus comment le faire en réalité car ce n'est qu'à travers les autres qu'elle se sent exister. Cette dernière ne comprend pas comment il fait, comment il tient, comment il survit. Il y a tant de personnes qui se moquent de lui...

Elle est la seule qui pour l'instant l'envie. Elle ne sait même pas pourquoi. Qu'est-ce-qu'elle attend de lui ? Jessie découvre qu'elle n'est pas obligée d'être constamment mauvaise, que pour l'instant une étrange douceur régit. Il n'y a que sa tête qui bourdonne, ses pensées qui la traitent de petite conne.

- Tu as de la chance, des fois. Tu sais ? Tout le monde n'est pas capable de faire des actes désintéressés.

Jessie parle d'elle même.

- Enfin... Je vois pas pourquoi je parle de ça avec toi.

C'est plus aux adultes à l'armure brillante qu'elle a l'habitude de parler, d'échanger, de potentiellement se confier. Elle secoue sa tête quelques secondes avant de regarder ailleurs. Ne trouvant pas forcément un autre sujet de conversation. Ses ongles tapotent la table, ses jambes restent immobiles.

resumé:

Alors Jupiter entre ses doigts prend quelque morceau de papiers et les glisse dans les larges poches de sa veste trop grande pour elle. Elle espère que ça plaira aux enfants d'avoir des petites bêtes, au lieu de forcément croiser toutes les réelles. Ses mains maintenant dans ses poches, c'est elle qui caresse doucement le papier sans le froisser. Il y a les plis, les encolures, les superpositions. Elle ne comprend pas vraiment comment avec une simple feuille, on peut en arriver à une telle conclusion.

Le garçon n'a pas l'air bien chaud quant à ses questions. Il est plus froid, plus ferme. Comme Jupiter a ses problèmes, il s'enferme. Elle a l'impression de le voir enfermé dans une cage dorée, dans sa situation tout est plus simple, moins compliqué. Elle ne voit pas ce qu'il peut voir en lui, il ne comprend pas que pour des choses très simples, elle l'envie.

Jupiter ne cesse de le fixer.
Elle a décidé des yeux de ne plus le lâcher.
De plus laisser sa bouche, ses lèvres lui dire un mot plus sans qu'elle ne voit sur son minois son expression se dessiner.

Il avoue en avoir marre, mais accepte son sort comme une malédiction.
Pour une fois, Jupiter admet qu'il a l'air un peu moins con. Elle ne réagit pas, le laisser parler, user des mots avec l'ombre qui finit par les emporter, les noyer. Il admet quand même son utilité parmi les verts, il a donc le mérite d'exister.

Quand il renvoie la balle, les mots ne viennent pas pendant quelques secondes. Pour Jessie, cela fait des minutes entière que les phrases ne s'enchainent pas. La dernière fois qu'elle a exprimé ce que clairement elle ressentait c'était avec Mum, et il n'a fait que de rallumer la bougie de son animalité. Sa main parcourt son visage, elle laisse quelques phrases comme les mémoires de bateaux après un naufrage, comme la carcasse du bus après que la tempête est fait part de son passage.

- Je ne vois pas pourquoi j'en aurai marre. Je n'ai pas à être gentille pour tout faciliter.

Jupiter répond à côté. Bien sûr qu'elle en a marre, mais elle ne sait pas comment faire. Elle n'a pas l'habitude de traiter ce genre d'affaires.

Les yeux de Jupiter deviennent plus noirs. Le ton de sa voix s'aggrave. Sa voix dans l'écho de sa mâchoire se saccade.


- Le problème n'est pas de savoir si j'en ai marre. Le problème est de savoir s'il est possible de faire autrement. Je n'ai pas encore trouvé la voie pour me tirer, pour tout quitter. Quand je l'aurai trouvé, peut-être que ça se calmera, c'est l'espoir que je tend à garder. Je n'ai pas la capacité de rebondir, de tout recommencer.



Jupiter, trop terre à terre.
Ses yeux semblent se fondre dans la mer.
Elle borde ses pupilles pour la première fois depuis des mois.
Ses yeux finissent par tomber sur ses propres doigts.
Ils ont les marques de la roche, du sport, malgré les bagues qui peuvent les protéger.
Ils sont comme Jessie, avec une fausse armure,
Elles sont là pour faire jolies, mais n'empêchent pas les blessures.
Dans le fond, elle n'a que l'âme de la guerrière...

resumé:

Si rien n'était arrivée, il aurait pu arrivés à leurs destinations. Les filles auraient affronter les autres cheerleaders, elles auraient fait un combat à la hauteur de Jupiter. Elle aurait sauté, dansé, volé au dessus des têtes qu'elle avait dressé. Les muscles des jeunes filles auraient eu leur utilité. Dans un spectacle ou les adolescents auraient hurlé, elle aurait été la fierté de son équipe et aurait pu tout diriger. Elle aurait pris du plaisir à se laisser voltiger jusqu'à la fin de la soirée dans les bras du premier mec cool qu'elle aurait trouvé. Puis le lendemain après une longue soirée à user des drogues et l'alcool, ils seraient repasser dans cette ville sans jamais de nouveau s'arrêter.

Jupiter jamais ne les aurait rencontré,
Elle serait restée si dure, si engagée, si enragée.

Au lieu de ça, elle est en train de parler émotions, refoulement et sentimentalité avec quelqu'un qu'elle aurait mal traité. Quelqu'un qui aurait finit par la haïr, par la détester. Elle aurait participer à son lynchage régulier. Jessie aurait fait de lui un paillasson sur lequel essuyer ses pieds, si jamais un regard il aurait osé lui adresser. Pourtant, ce n'est pas la réalité.

Tout est bien plus compliqué pour les adolescents se transformant en adultes déjà bien usés par leurs failles qui ne font que s'user. Ils sont à la recherche de ce qui pourrait les aider à vivre dans ce monde qui ne veut pas les protéger, les couver comme les pères qu'ils auraient garder à leurs côtés.

Quand Hawk lui demande si elle s'en donne les moyens, cela va beaucoup plus loin. Ce n'est pas si facile quand Jupiter se sent attachée, écrasée par les corps du bus qui sur elles sont accumulés comme chacun de ses troubles. Elle ne peut se relever, elle est la seule en vie mais n'arrive pas à se détacher. Alors, sous le poids, elle se laisse simplement crever.

Avant de parler, elle prononce quelque chose d'imprononçable que sa respiration n'a pu supporter.
La brune se met à tousser.

- C'est plus compliqué que ça en a l'air... Je n'ai pas encore vraiment essayer. Mais, je ne sais pas quoi faire pour commencer ?! Comment veux-tu avancer dans le noir quand tu te trouves seul ? Quand il n'y a pas de lumière ?

Elle secoue sa tête de droite à gauche et mord sa lèvre inférieure.

Ses fêlures sont profondes,
Elle fait tout pour ne pas se morfondre.
Jessie s'accroche aux cadavres du passé,
A l'ombre de son père qu'elle n'arrive plus à oublier,
A cet amour factice qu'elle rêverait d'embrasser.

- Toi tu sais créer de la lumière où il n'y en a pas. Je ne suis pas aussi douée que toi.

Puis Jupiter voit les mouvements que le garçon fait devant ses yeux. Un petit accordéon naît, et Jupiter a l'envie de danser, de se libérer. Cependant quand elle est seule, elle n'y voit aucun intérêt... Seul un maigre sourire sur ses lèvres naît.

- C'était bon... Merci.

Face à ses propres mots, Jupiter cacha à moitié son visage sous son haut. Elle ne rougissait pas, seulement son regard se tournait ailleurs pour cacher ce qu'il pouvait à présent trouver beau. Jessie sabote après son passage, elle l'avale, elle le saccage.

resume:

Jupiter n'avait pas besoin d'un briquet. Elle n'avait plus fumée depuis des mois, parce qu'elle n'avait plus besoin de prouver son style. Après tout, chez les chevaliers, fumer n'était pas aussi extravagant qu'à la sortie du lycée. Et quand il commence à lui parler de feu, la brune se rappelle à quel point il est le maitre de l'idiotie, elle pourrait le manipuler à sa guise, le faire marcher. Aujourd'hui, malgré la belle opportunité, elle n'a pas l'envie qui lui remonte au nez. Cependant, ses yeux le jugent sans qu'elle ne veuille le montrer. Jessie se demande s'il ne s'est jamais rien pris dans la tête, s'il n'a pas eu de problème quand il est né... Ou peut-être qu'il n'a pas la même manière d'apprivoiser les phrases, les mots, les choses plus délicatement illustrées. Peut-être qu'il a du mal à comprendre ce qu'elle peut lui expliquer. Alors à quoi bon chercher à se consoler, quand il n'a pas l'air non plus très éclairé dans la pénombre de ses idées trop réalistes ?

Jupiter prend du plaisir à parler, mais elle se retrouve un peu fatiguée. Elle n'a pas envie de détailler.

- Ce sont des images, des illustrations... Mais ce n'est pas grave. Laisse tomber.

Un rire étouffée entre ses lèvres qui n'ont plus l'impatience de s'ouvrir. L'une et l'autre se couvre tandis que sa langue passe parfois pour le reste de sucre qui s'y est imprimé. Jupiter n'arrive pas à lire tes images, elles restent au stade de babillage. Hawk est trop réaliste, trop enterré alors que Jupiter est loin dans sa réalité. Ils ont du mal à vraiment discuter à des kilomètres, pourtant ils arrivent tous les deux à voir qu'ils sont en train de voler dans un ciel dans l'orage trop ombragé.

La foudre tape à leurs volets.
Il est encore temps de se protéger des tempêtes intérieures, puisque la première est déjà passé.
Les orages ne sont que temporaires.

Dans le noir Jupiter n'a que la force, mais elle a peur de l'utiliser. Elle a peur de se blesser, de simplement se heurter à ce qu'elle ne connaît, sa propre fragilité qu'elle enterre. Celle qui veut crier, mais qu'elle enterre. De marbre, elle fut de plus en plus fatiguée, jusqu'à rester de marbre, simplement éclatée sous une lourde pierre. Depuis, Jessie n'a plus osé regardé le cadavre qu'elle avait laisser pour mort, dans sa face sombre. Elle préfère tout laisser dans l'ombre.

Face à ce merci qui avait le poids de milles flèches dans la peau, il sourit. Jupiter ne sait toujours pas ce qu'elle trouve plus beau. Elle fronce les sourcils derrière sa « cachette ». Elle se trouve bête, mais elle ne peut laisser de sa fierté quelques miettes. Ses yeux tentent de lui échapper jusqu'à ce qu'il demande quel était son prénom dans le passé.

De nouveau les yeux de Jupiter le retrouve pour le regarder. Il agissait bizarrement et son œillade se dirigea vers sont torse soudainement vers elle redressé, puis remonta le long de son bras pour voir que ce n'est plus elle qu'il regardait, que ces cheveux qu'il se touchait. Le chevalier cligna des yeux, sans trop comprendre ce qu'il se passait. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'à nouveau elle reprenait l'avantage. Etait-il gêné de rentrer dans son intimité ? Il n'y a pas de raison de se perdre ailleurs. Elle ne comprenait pas non plus de quoi avait-il peur ?

Çà lui plaisait.

- Liam...

C'est joli Liam.

Jupiter commence à jouer avec la tasse que peu avant elle a vidé. Le métal des bagues sur ses doigts se cogne sur l'objet. Elle s'amuse à toucher tout ce qu'elle a sous la main depuis quelques temps maintenant, comme pour un peu se rassurer. Il est difficile d'assumer qui l'on est sous le masque que toute la journée on porte pour se planquer, mais contrairement au reste, divulguer son prénom lui est si simple qu'entre ses lèvres, le fait glisser.

- Jessie, c'est comme ça que l'on m'appelait avant que j'arrive ici.

Jupiter lui fait souligner qu'elle étrangère à Arcadia. Qu'elle n'avait rien à faire là. Maintenant, elle se rapproche de toi. Au fond, elle espère que tu ne fuiras pas quand elle brillera... Ou quand elle sera dans le noir à la recherche de ta voix. Pour se laisser guider, pour faire quelques pas.

- Comment tu préfères que je t'appelle ?


Demande t-elle en continuant de le fixer avec un air plus naturel. Elle attendait ta réponse, pour maintenir une forme de relation un peu vraie, plus unique, plus réelle. Jessie n'avait pas conscience que tu te rapprochais d'elle, que tu volais si près de son atmosphère, qu'il y avait dans ses yeux une attente qui s'y mêle. Néanmoins, la jeune ne sait pas encore que tu ne peux forcément lire en elle, quand elle n'est pas prête à déterrer ses réelles envies à la pelle.

resumé: