today is gonna be the day ~~ [ft. Patrocle]

today is gonna be the day ~~

L'été ; la chaleur ; les orages ; la pluie (la pluie ?) - non, pas aujourd'hui. Aujourd'hui le ciel était clair, aussi clair que la détermination d'Ashley s'était ternie – entre volonté et application, il y avait un monde qu'il n'avait jamais appris à franchir.

Pourtant, ce type était sympa. Le genre de gars qui donnait à Ashley l'impression d'avoir encore vingt ans, presque fraîchement sorti du lycée, paumé comme jamais encore auparavant. (Un statut qui n'avait pas vraiment bougé depuis.) Oh, ils n'avaient pas grand chose en commun, mis à part Blackwell – l'un y vivait, l'autre visitait, ponctuellement, histoire de faire le tour, prendre des nouvelles.

Mais ils avaient échangé, tranquillement (la plupart des conversations que menait Ashley étaient généralement bien calmes), et il avait vu, le blond, cet instrument qui aurait pu, jadis, lui faire envie.
Pas tant pour le talent en soi, non.
Surtout pour le cliché du feu de camp sur la plage, à jouer Wonderwall à des ami.es imaginaires tout en sachant pertinemment qu'un seul regard ferait chavirer les cœurs adolescents.

Bon, oui, les cœurs avaient grandi.
Le regard avait terni, un peu, et jamais l'envie de chanter la sérénade n'avait été suffisamment forte pour convaincre Ashley d'apprendre.
Mais il n'était pas trop tard, c'était ce que tout le monde disait ; et puis, il n'avait pas grand chose à faire de mieux ; il ne s'engageait à rien, pas vrai ? C'était juste une première leçon. Histoire de se donner bonne conscience et de penser à autre chose qu'aux événements récents.

Alors il s'installa au point de rendez-vous, sur les restes d'un muret brisé qui lui donnaient l'impression d'être un caïd attendant que la nuit tombe pour rentrer chez ses pauvres parents qui, affolés, lui demanderaient où il était passé.
(Ashley était un fantaisiste ; à défaut d'avoir une vie bien remplie, celle qu'il menait dans ses rêves éveillés était assez agréable pour le contenter.)
Le regard au loin, presque stressé de ne rien faire (n'avait-il pas l'air suspect, comme ça, au milieu de rien ?), il songea qu'il aurait sans doute mieux valu squatter une des pièces de l'ancienne université.
Il était sans doute plus à l'aise à l'air libre, mais en terme de sièges, les options étaient bien limitées.
Tant pis.