Et j’attends qu’elle dise encore • Bunny

Vivre avec un corps c’est comme vivre avec un mort
Alors je ferme les yeux quand j’dors et j’attend qu’elle dise encore

Bunny j'arrive pas.
Bunny je ne tiens plus.

Elle arrive à ces points de non retours Lust.
Ceux qui rendent la vie si noir.
Où rien ne suffit plus à se noyer.
Bunny, elle a besoin de tes petits miracles pour que tout redevienne coloré.
Pour que rien n'explose.
Pour que le coeur n'implose pas des vérités dissimulés.
Bunny arrête le temps.  T'es un magicien pas vrai ?
Tu fabriques les rêves à coup de cachet.
Ça fond sous la langue et un instant ca disparait.
Tu figes les doutes et les transforme en illusions.
Déforme l'espace.
Elle a rien à te donner, rien, rien du tout. Juste la carcasse qu’elle traîne jusqu'à celle de ta voiture.. Mais dis lui que ça suffit Bunny. Dis lui que ca suffit une fois encore. Que le paiement sera bruyant si il le faut. Si tu le souhaites. Mais que tu accepteras. On sait ce que ca donne, le manque. On sait que c'est toi qui est capable de le créer par un simple refus. Dans ces moments là, c’est bien toi qui a tous les droits.

J'vais éclater Bunny.
C'est l'ébullition dans les veines.
Contrôle le. Contrôle moi.

On sait ce que ça va donner au petit jour, le vacarme que ça va produire si tu lui réponds non.
T’as pas envie de ça. Personne ici ne le souhaite.
A cet instant, elle le souhaite bien plus fort encore que tous ici.
Alors s’il te plait Bunny.
Par pitié.
Parce que ces moments, elle a commencé à les redouter.
Ceux où elle finit aux bras de Diamonds à pleurer jusqu'à s'épuiser.
Ces moments où même les mots d'Anakin ne semblent la traverser.
Bunny, elle a besoin de toi. De ce que tu ranges habillement dans la boite a gants.
Pour les cas d'urgences.
Elle voit Diamonds sortir et c'est le sourire qui se dessine, les bras qui s'enlacent par habitude et elle dépose un baisé sur sa joue, comme pour dire, je te le rend bientôt.
Elle laisse le clin d’oeil du colocataire glisser au loin avant de finir par frapper à la porte.
C'est toute la dignité qu'il lui reste Bunny, mais ça, tu le sais bien.

« T'as de la place pour moi là dedans ? Promis j'en prendrais pas beaucoup. »  

Les sourires sont abîmés des marques qui viennent hanter.
Gamine qui implore presque que tu la laisses entrer.
Accroché à son cœur, il y a des démons qui ne demandent qu'à la manger.

Vivre avec un corps c’est comme vivre avec un mort
Alors je ferme les yeux quand j’dors et j’attend qu’elle dise encore

Elle ne proteste jamais avant d’entrer dans la cage Lust.
Peu importe la taille.
Le confort.
Ou le coupant des crocs de l’animal qui l’attend.

Mais chez toi Bunny, elle doit bien l’avouer, ça a des airs de palace pour la silhouette trop maigre qui la compose.
Chez toi Bunny.
Toi le lapin qui se fait fauve.
On prend ses aises un peu différemment.
Elle a appris les différentes textures, habitué aux assises du véhicules, et des moindres recoins que l’on a appris à connaître dans des souffles lourds.
Chez toi Bunny, dans ces maisons qui n’en sont pas, elle se sent un peu à sa place lorsque tu l’accueil d’un surnom que toi seul lui donne.
La luxure en plus acid.
Ca sonne presque trop doux pourtant lorsqu’elle se glisse dans l’habitat de fortune.

« Tu sais l’apocalypse, c’est des temps un peu dur pour tout le monde Bunny. »  

Elle revient toujours. Tellement bien qu’on ses accoutumés aux gestes. Au mains qui se placent.
Les rythmes sont si différent d’une personne à une autre.
Le votre est saccagé.
Pourtant si bien coordonnés.
Tu enfonces les ongles.
Elle frôle déjà les avants bras.
Elle est si petite Lust lorsqu’elle est contre toi.
Tu pourrais la briser.
Et quand tu questionnes, c’est le bruit d’une fissure qui apparaît.

Comment ça Bunny ?
Qu’est ce que tu entend par autre chose.
Elle a rien à donner Lust. Rien d’autre que ça.
Elle aura jamais plus.
C’est bien pour ça que l’on formule Lust du bout des lèvres, que le surnom est incrusté sur la peau.
Lust, et pas Pamp. Simplement Lust pour le reste du monde.
Simplement Lust et même pour elle.
Juste un corps.
Il n’y a rien Bunny. Rien. Rien. Rien.  
Rien à offrir.

Resserre les mains sur ta peau.
Appuies les gestes comme pour se rattraper.

« Le plaisir de déranger tout le voisinage avec toi est un plaisir dont j’aurais beaucoup de mal à me passer Bunny. »  

Parce qu’hurler au creux de tes bras, ça la fait exister.
Elle reviendrait Bunny.
Toujours.
Qu’importe l’excuse qu’il lui faudrait trouver.
Elle se tourne un peu, love le corps contre toi. C’est le visage que l’on vient glisser dans ton cou, avant de le mordre avec trop peu de délicatesse.

« Mais de toute façon, on sait très bien tous les deux que j’suis surement la pirate la plus fauché du secteur. Et c’est quand même un sacré exploit. »  

C’est soufflé comme un aveu. Une envie de ne pas avoir mieux à t’offrir.

Vivre avec un corps c’est comme vivre avec un mort
Alors je ferme les yeux quand j’dors et j’attend qu’elle dise encore

La tête elle tourne Bunny, avec toi, elle tourne si vite.
Tu attrapes et la délicatesse, on ne lui laisse pas la moindre place.
Pas un instant on y pense.
Et c’est mieux ainsi.
Ca fait moins peur.
C’est la nuque que tu pourrais briser, si tu tirais trop fort.
Tes mains, elles font surement le double des siennes.
Tes mains, elles font mal.
Tes mains, elles font du bien.
Parce que la douleur tu sais Bunny, c’est tout ce qui compte.
C’est tout ce qui est vrai.
Alors au moindre signe, un peu violent, elle accourt.
Elle s’emporte.
Voit miroiter des horizons sombres ou elle rêverait disparaître
Quand tu tires, quand tu pousses.
Elle rêve que ça craque.

Elle rêve que ça continue. Encore.
Parce que tu sais Bunny. Elle se perd.
Dans les marques que tu laisses, et les directions que tu donnes.
Elle se rassure.
Il n’y a pas à choisir lorsque les autres dictent
Il faut simplement fermer les yeux.
Et devenir ce que l’autre veut.

T’abandonneras pas Bunny ?
Tu crois ?
Il se lasse tous, quand on trouve mieux ailleurs.
Toujours il y a le jouet cassé, abandonné.
Lust ne tape dans la tête qu’un temps.
Un jouet que l’on doit partager, n’a pas la place pour que l’on y plaque un nom.
On ne s’y attarde pas.
A tout le monde. A personne.
Poupée partagé des cours de recrée avec une drôle de limite d’age à dépasser.

Pourtant on s’accroche fort. On ne se murmure pas de mots doux.
Pas de promesses.
Mais les ongles ont de quoi marquer.
Quelque jours, quelque heure.
On reste pamp’.
Celle marqué par Bunny.
Le temps que les sillages rouges disparaissent.
Que l’on oublie l’intimité.

« Peut être, comment je ferais sans toi Bunny, tes prix sont imbattables. »

Tes prix ne réclament pas grand chose.
Regarde, même la compensation, tu l’envois valser.
Jouer les durs, et propose l’oreiller.

Laisse les frustrations, les destructions promises ronger un coeur abimer.
C’est tes doigts qui quittent ses joues, et le corps entier fait mal.
Tombes la poudre, mais elle ne suffit pas pour devenir celles que l’on jette à nos yeux.
L'incompréhension est certaines.
Pas surprenante pour autant. Et pourtant elle compense la distance que tu met par son propre corps. Rapproche tout les membres comme pour s’y tenir solidement.

« Je ne vais pas chasser le pauvre Diamond. »

Comme si ca te dérangerait habituellement. Comme si tu t’en soucier sur le moment. Mais le moment n’existe pas. Et sans ça, on se demande ce que l’on fait là. A quoi l’on sert. Ce que l’on attend de nous. Se percute les questions et les impressions de ne pas être assez.
Même pas assez pour ça.
Remet la veste en place dans un geste maladif,cache le corps que l’on sait difforme et que pourtant l’on expose. Comme si l’on avait notifié qu’il était laid.

Elle a rien d’autre Bunny.
Alors a quoi tu joues.
Ne proclame pas la pitié,s’il te plait.
Déraillé le train des pensées. Les accusations de travers.

« J’te payerais autrement, si t’as trouvé quelqu’un pour combler les désirs. Mais je fais pas encore la manche Bunny…. »

Regroupé dans un coin de la voiture, c’est le corps qui ne prend pas assez de place.
Trop encore pourtant.
On voudrait disparaître.
Totalement.
Plus. Plus encore.
Fautes de voir tes empreintes sur le corps, on y enfonce les siennes.

« Tu me diras les nouveaux tarifs. »

Tu parlais d’abandon Bunny.
Il faut savoir que c‘est toujours elle qui part la première.

Malhabile, elle se redresse, aligne toute l’assurance qui lui reste.
Tout la dignité qu’elle n’a pas.

Penche le corps vers toi et les lèvres effleurent.
Les dents s’accrochent.
C’est les lèvres que l’on  mords, trop doucement.
L'être entier qui cherche à être rattrapé.

« T’as plus besoin de moi Bunny.... »

C’est un constat. Un échec.
Parce que l’on ne peut appliquer la réciproque.