Bookwoorms ☼ feat.Bambi

Gros plan sur les lèvres.  

Le souffle s'échappe et les mots s'agglutinent, une seule issue possible : ce drôle d'objet conique, colline artificielle couverts de sillons. Comme si des milliers de fermiers s'étaient appliquées à y déposer leur marque, comme un pur besoin d'esthétisme. Et la main légère vint frapper les poussières vagabondes qui s'échappent dans l'air ambiant. Grains de lumière nomades. Continuant son entreprise, la main descend délicatement sur la colline noire, s'en est presque sensuel. La voilà qui desserre le support, approchant encore un peu le micro des lèvres.    

Pyramides de mots qui s'ensuit. Comme un pharaon, Merlin pose les fondations de sa nouvelle radio. Les idées encore floues, les bases valsantes, les concepts... Conceptueux. Ce n'était pas encore au niveau du Mercury Theatre on the Air mais les bases étaient là, les dés jetés. Il y avait fallu plusieurs semaines pour que tout soit en place : trouver le matériel, installer plusieurs relais, bidouiller les machines de ci, de là.  

Mais à présent, tout était en place. Et un feu d'artifice de fierté implosa dans la pupille bleu marine de l'inventeur alors qu'il terminait son émission avec une punchline digne de Daria. Ce même regard bleuté balaya la salle : de ci, de là des parchemins roulés s'échappaient des morceaux de métal entassés. Des livres s'étaient écrasés sans ordre, se mélangeant presque parfaitement avec une boite à outils éventré. Un sourire naquit au coin de la bouche du jeune adulte : c'était si bordélique, qu'on se serait cru dans un film de Gaspard Noé. Mais lui aimait ça. Les montagnes d'objets hétéroclites formaient comme des silhouettes monstrueuses, devenant amitié lorsque la lumière se tamisaient.

L'inventeur ramena ses jambes vers lui, position indienne : et une ronde indigène l'entraina dans un carrousel improvisé. Il ne fallut que quelques-secondes pour que les objets de la pièce valdinguent et se déforment dans une synergie toute particulière. Trainées de couleur, et de lumière. C'est vertigineux, ça fait du bien. Comme si l'espace même perdait toute consistance, comme si l'être s'unissait à la matière.... Ce qui paraissait beaucoup plus plausible depuis la tempête, à y penser.    

Soudain les jambes se tendent et les yeux se fixent sur l'intrus. Le vertige evanescent met quelques-secondes à se dissiper, laissant apparaitre une silhouette androgyne et fine. Pour un peu, Merlin se serait reconnu dans cette apparition impromptue. Mais ses pensées n'analysent pas beaucoup plus l'inconnu que voilà déjà le corps qui se déplie, et se débat contre l'ivresse. Chaise saisie et posée face à l'autre. Grand sourire.           

– Bonjour ! Assis-toi ? Qu'est-ce qui t'amènes ? T'es un chevalier ? Tes cheveux sont magnifiques. Oh attends, excuse moi... Je vais ouvrir. J'ai la fâcheuse manie de travailler dans le noir, les idées y sont plus brillantes et la concentration plus aisée.

Les mots avaient étaient balancées à vitesse grand V comme mitraillées. Aussi Merlin avait eu à peine eu le temps de ponctuer son discours de trois grandes enjambées et d'une remontée de stores, dévoilant le capharnaüm ambiant.

Panoramique bas haut sur la silhouette.

Et les deux yeux de Merlin roulent comme des globes terrestres, comme un aventurier découvrant un nouveau corps céleste. Loin d'être une étoile, celui-ci bégaie et se perd dans les mots. Mais Merlin n'en tient pas rigueur : n'est t'il pas le premier à souvent s'emméler les pinceaux ? Et l'idée que quelqu'un puis être intéressé pour peindre avec lui, cette toute nouvelle toile vierge balaie toute traces de point noir. C'est un monde en couleur qu'apporte cet inconnu aux bras de l'inventeur. Alors ces fameux bras ne tiennent pas et emportés par la fougue, ils saisissent l'inconnu dans une étreinte aussi chaleureuse que rapide.

Et Merlin sert un instant, cette petite étoile contre lui. Ses doigts frôlent les longs cheveux, un poil plus soyeux que les siens - sans mauvais jeu de mot. Merlin laisse ensuite  l'autre s'échapper avant de faire volte face et de lui envoyer la chaise roulante dans les pattes.

– Oui, oui, oui ! Très bien ! Alors... Soyons pros. Voyons... Où est-ce que j'ai mis mon... Ah !

C'est au tour de Merlin de s'échapper et de fouiller dans une dangereuse tour de babioles. Tel un magicien, il en arrache un calepin sans faire s'effondrer la fragile construction. Des années d'expériences dans le kapla, tmtc. Puis il tourne à nouveau sur lui-même, comme une montre détraquée avant de soupirer d'agacement... Tant pis pour une seconde chaise, le voilà qui saisit une pile de bouquins la laisse glisser jusqu'au pied de son invité avant de s'asseoir nonchalamment dessus. Assise aléatoire, et à force de mouvement et de repositionnements : Merlin ne met que quelques-secondes à se retrouver dans une position des plus incongrues ayant comme seul support : le sol, tout simplement.

Les pages du carnet s'agitent, offrant aux yeux de l'autre si il est observateur des jours et de sjours de gribouillages et de mots jetées, intempestivement. C'est maladif comme une démangeaison de l'esprit. D'ailleurs, Merlin n'a pas même encore posé de question que voilà déjà son crayon de bois qui dessine une grotesque caricature de l'inconnu - ça pourrait presque être un autoportrait.  

– Quel type de chronique, tu veux faire ? Des sciences, des arts, de la botanique ? Oh ! Et tu t'appelles comment ? le geste précède la parole, et la main de Merlin s'avance se propose à celle de l'autre Les gars m'appellent Merlin, mais tu dois le savoir... Vrai nom : Peter Al-Sabbah. Ça se dit encore, ça ? Nos vrais prénoms ? Je sais jamais vraiment si...

La lèvre mordue, et  le pied saisit relève toute la réflexion de Merlin. Mais ce dernier se rattrape finalement et fais tout son possible pour vraiment écouter l'inconnu.  

Insert sur l'oeil.

Lumineux. Éclatant comme l'aurore. Et les pépites de lumière virevoltent au gré des pérégrinations de la voix du dénommé Bambi - drôle de surnom, et l'esprit de Merlin ne peut s'empêcher d'imaginer milles scénariis pour expliquer un tel patronyme. Quand à son vrai nom, celui-ci le fit indubitablement penser à un néologisme étrange, comme une figure de style oubliée et pratiquée seulement par les civilisations incas oubliées, du genre de celle qui ont migré sur Mars.  

Mais l'oeil prend vraiment de l'ampleur alors que la langue se déroule sur un sujet qui relève moins des banalités. Il gonfle tellement qu'on jurerait le voir s'échapper de l'orbite à tout instant. Comme un ovni, Merlin n'a jamais vraiment respecté les orbites de toute façon. Ni ça ni aucune règles de mécanique céleste. Alors comme l'astre  fou qu'il est, Merlin se délecte des mots.  Et de fil en anguille, l'étoile tissante fait des liens : le voilà qui se relève maladroitement, ramasse les bouquins étalés au sol. Si il avait su être en présence d'un amateur de lettres, sans doute aurait-il choisi un autre piédestal que des vieux carnets et livres de mécanique.

La poussière est chassée, les pages réarrangées et les livres classés à la va vite sur une étagère qui sert tout autant de serveur électronique. Merlin se racle la gorge et s'attrape les cheveux, tout gêné de son manque de savoir vivre, finalement il enchaine :

– C'est une super idée  ! Les bouquins en  radios, entrelacer les médias pour en créer un nouveau ! Un peu comme les livres audios quoi. C'est génial ! Tu as le poste, attends !     

Et les grandes enjambées reviennent au grand dam des pousses de mauvaises herbes qui s'acharnent encore à rependre leurs droits primaires. Un carnet - un autre - est envoyé valser sur les épaules du mystérieux faon.

– Je te laisse choisir ton créneau horaire, si t'as une idée de nom, si tu veux des invités, tout ça. Je veux te donner un truc aussi...  

Les jumelles des jambes, jalouses, se font entendre : entre glissements des doigts et paumes balayantes, elles fouillent avec hâte la surface du bureau. Les feuilles et les fils se mélangent entre elles, croisent et décroisent avant que finalement l'index ne se pose sur le grall. La voix lactée se reflètes dans l'oeil de Merlin, des étoiles à ne plus  savoir quoi en faire.

– Je l'avais dans mon sac quand la tempête nous a coupé du monde.

Les doigts chantent en choeur, leur chorégraphie classique. La poussière fuit, les pages restent aussi cornées qu'un taureau millénaire. Et le magicien se retourne face au faon, lui montrant son ingénu trésor comme un enfant fier de son premier dessin. La couverture est  simple, noire et abimée - avec comme motif, un coquillage stylisé, la fameuse coque. Sur la partie supérieure de la couverture et en lettres d'or, le titre éclatant : Sa majesté des mouches.  

– Ça a toujours était un de mes livres favoris, mais maintenant que mes parents sont loin, la lecture est... Comment dire ? Amère ?

Pendant un instant, on jurerait voir milles et un fantômes traversait le visage encore adolescent du jeune homme. Il ravala sa salive, tapota le bouquin avant le tendre à Bambi comme une promesse.

– C'est un livre important. Effrayant, mais tout autant important maintenant que la nature humaine est si... Décisive. Tu ne crois pas ?

Zoom pas beau sur le visage de Bambi.

Hitchcock aurait était fier. D'ainsi renforcer une émotion déjà si intense ; et pendant un instant Merlin se crut père Noel offrant un train téléguidé à un enfant en mal de gréves sncf. Il le regarda curieusement, comme si Bambi était une de ses oeuvres trop complexe pour son oeil. Puis le sourit, sincèrement et le laissa emporter le livre qui semblait millénaire à ses yeux. Lui tapotant l'épaule : à se demander qui faisait le plus enfant.

– Ce n'est rien,  tu en feras meilleur usage que moi. Et on travaillera ton élocution, pas d'inquiétude.

La phrase se voulait taquine, pas méchante pour un sou. Mais alors que les mots s'échappaient de sa gorge d'oisillon, Merlin se réalisa soudainement pas très très très très gentil. Alors il toussa comme pour cacher sa gêne. Et répondit au sourire de son nouveau chroniqueur.  

– C'est aussi dans la nature humaine que de contourner toutes les attentes qu'on se fait d'elle.

Il aurait pu être abattu sur place. À cet instant précis, Merlin chassa tout nuage noir de son univers de pensée. Et encore une fois : son sourire s'élargit. Tant et tellement que ses yeux n'étaient plus que fentes, s'en était cartoonesque. La réflexion de l'autre était dans le rang de celles qui s'alignaient dans sa propre pensée depuis des mois. Celles qui se forçaient à avoir quand le spleen du soir l'enserrait. Il fallait penser ainsi, certainement, et ne pas se laisser feinter par toutes les fictions terribles qu'ils connaissaient sur le bout des doigts.    

Et pour une voix, Merlin n'avait pas de mots. Ni citations, ni valises à portée. Rien à ajouter, monsieur le libraire. Il se contenta d'approuver silencieusement, revoyant son jugement trop hâtif sur l'éloquence du Faon.

Et alors que ce dernier faisait une proposition plus qu'exaltante, Merlin crut mourrir à nouveau.

– Tu plaisantes ? Tu ne pourrais pas me hyper d'avantage ! Olala, j'ai tellement hâte de t'écouter en parler !  

Merlin retomba sur ses pattes en un rebond. Excité mais pas drogué, il commença à farfouiller dans tous les sens. Jetant au gré de ses gestes trop pressés, des objets qui perdaient leur valeur.

– Je te ferais un jingle pas piqué des hanetons ! Tu m'en diras des nouvelles ! Et oh !

Il se stoppa soudainement, et se retourna vers Bambi, un sourire presque carnassier scotché au visage.

– Est-ce que tu écris toi-même ? J'ai un autre projet qui serait de faire des réunions d'artistes. C'est important pour ce monde éphémère, d'exposer leurs regards. Pour l'instant j'ai personne, mais tu pourrais être le premier.

Tout en parlant Merlin s'était approché de Bambi et lui avait saisit sa majesté les mouches, reliant ainsi leurs deux personnes. Ne restes plus qu'à mettre le genou à terre, dude.  

Plan fixe sur Merlin.

Un instant il fronça les sourcils et sortit un fin morceau de langue de son terrier buccal. Il n'avait jamais était bon pour décrypter les émotions d'autrui. Celles-ci s'avéraient souvent trop nuancées, trop vaporeuses comme une brume qui ne cesse de changer de couleur. Néanmoins il aurait fallu jouer le fou ou l'ermite aveugle pour ne pas détecter le carmin qui se mit à envahir le visage du libraire. Point besoin de lancer de dé en Perception pour constater l'afflux sanguin qui colorait ses joues.

Alors rouge contagion, Merlin s'empourpra à son tour. Embarrassé d'avoir de toute évidence touché un point sensible. Il se détourna donc d'Eli pour se réfugier face à la fenêtre, les yeux rivés sur les silhouettes dansantes des chevaliers en herbe - lui aussi voulu jouer au bretteur imaginaire. Il y eut un court silence. Finalement peu élastique, mais suffisamment tendu pour qu'on puisse le trancher au couteau de peur. Et c'est bel et un couteau un couvert similaire qui se planta dans le dos de Merlin alors que Bambi libérait deux simples mots. Comme poignardé : un caillot  de sang se coinça la gorge du magicien. Et il se mit à tousser alors qu'une d'une voix en cascade, Eli précisait le fond de sa pensée.

La main de Merlin se leva et vint titiller un des stores : cassés par la fenêtre, maladroitement réparé de ses doigts malhabiles. Il songea immédiatement à "canari time, titre provisoire" son manuscrit à la fois cent fois terminé et paradoxalement tout autant achevé que partagé. Son secret, son monde à lui. Il se retourna vers Bambi, le corps attaché à des pousses de bambou ; la levre attaquée par les mercenaires incisives et canines.

Merlin ne se voyait pas mentir. Ni même cacher la vérité a vrai dire.

Il en était incapable au vu de contexte, au vu de la situation. N'avait t'il pas lancé lui même cet objet contendant qu'il s'avérait être un boomerang ? Bambi n'avait fait que l'attaquer sans le vouloir... Mais sous sa propre impulsion. Ne devait-il pas voir ici une sorte de punition divine, comme un acte de rédemption pour avoir maladroitement tenté de forcer les barrières de son ami, jeune faon. Alors, sa voix  s'ouvrit et s'étala dans le creux de la pièce :

– J'écris bien un truc... Rien de ouf, juste un projet débile... Pas de la grande litérature... Depuis six ans maintenant... Mais... une expiration d'air majeure se mêla aux derniers mots  Je ne me sens pas prêt pour le montrer. C'est que je ne l'ai jamais partagé...

Main gauche et main droite s'unirent dans une étrange chorégraphie que le pied valide de Merlin habilla d'une musique au tempo beaucoup trop vif. Et lui même se perdit un instant dans la contemplation de son corps : les doigts s'agitaient comme des tentacules, se pénétrant l'un, l'autre.

Et soudainement, le magicien sentit ses cheveux se dresser sur son crâne alors que l'ensemble de son être s'illumina comme une ampoule si il était personnage de cartoon.

– J'ai une idée ! cria t'il en "boitinant" vers Bambi (il lui attrapa les épaules, fit tourner sa chaise puis se pencha de manière à ce que leurs visage soit à la même hauteur) Cette folle idée insensée ! Écrivons une nouvelle, mon ami ! À quatre mains ! Quelqu'un chose de simple, rien d'extravagant. Juste nous deux... Pour la radio. Qu'en dis tu ?

À l'évocation du jardin, Merlin laisse échapper un soupir. Reconnaissant à l'autre, de le comprendre autant. Et il faut dire que le sien est si sauvage, si anglais. Les mauvaises herbes s'y mêlent aux fleurs si naturellement que même la main la plus verte ne saurait les distinguer. En parlant de botanique, c'est sans doute grâce au terreau si fertile semé par le jeune faon que Merlin se sent soudainement si imposant, comme un haricot qui finit par mener au ciel.

Et c'est avec la même bienveillance - bien que comme teintée de méfiance - que bambi accepte de lier ses mains à celle de l'enchanteur. Comme ça, rapidement. Puis un temps, et un éclair semble traverser le si stoïque libraire et voilà que l'enthousiasme habille ses gestes. Et c'est un Merlin pratiquement attendri qui hausse la tête de haut en bas, écoutant avec attention le tracé méthodique de son nouveau chroniqueur.

De la méthode. Oui. C'était bien. Ça le changerait, ça pour sûr... L'inventeur avait plutôt tendance à l'improvisation, voire au total abandon, lorsqu'il s'agissait de crier ses mots sur papier. Sans faire d'ombre au geuloir de Gustave : il lui arrivait même de les crier littéralement - quitte à ne pas faire vibre de réels lecteurs autant faire vibrer ses cordes vocales.  

Un thème, donc ? Les longs doigts fins de Merlin vinrent encadrer son menton peu volontaire, tapotant une mélodie aphone. Un thème. Un one-shot. Une série. À la radio. Bien entendu, il ne pouvait que s'inspirer de ça. N'était-ce pas le propre de la création : écouter et réintépreter ? Faire  des pensées des autres sa propre histoire ? Ça se discutait, en revanche, il n'y avait point de discussion a avoir sur un simple fait :

– Et bien quel est la meilleur série radiophonique de l'histoire ? Il laissa un temps de latence, comme si la réponse résidait dans la question H2G2 bien sûr !  

L'évocation de son feuilleton favori semblait avoir triplé l'énergie déjà si oppressante de Merlin. Il était à présent tout tremblant, presque sautillant, abattu par l'excitation.  

– On ne pourra jamais l'égaler, mais on peut clairement s'en inspirer. S'il-te-plaît, bambi... Il attrapa le carnet tenu par Bambi, liant ainsi leur mains. Faisons un space opera parodique ! Je sais qu'on peut le faire !

L'échine de Merlin frissonna de plaisir. C'était surement un genre qui échappait au libraire, sans doute porté par plus de classicisme, et moins de pastiche mais Merlin savait au fond de lui que l'idée intéresserait n'importe quel auteur. Le genre était comme un champ vierge de toutes cultures, apte à recevoir tout types de graine, tout types de démons.

Néanmoins, il restait à l'affut de la réaction du faon. Comme un épagneul breton levant un lièvre.

Qu'on sonne immédiatement Arthur : le Grall venait d'être trouvé. Et il se trouvait quelque part entre Bambi et les rêves de Merlin. C'était comme si toute cette apocalypse prenait tout à coup un sens, cela justifiait même aisément ses années perdues à pourrir sur les bancs de l'école de médecine PUIS celle d'ingénieur. C'était tout simplement la consécration ultime.

Savoir qu'ici et maintenant était le début d'une aventure litéro-radiophonique visant à écrire une oeuvre dans la même veine qu'H2G2 n'aurait pas plus illuminer le visage de Merlin. C'était comme si cette lueur - à cet instant précis - chassait toutes les autres. Et il sembla au jeune inventeur qu'il vivait là le climax de vie.

Et puis Bambi rouvrit la bouche.

...

Paf. Petit coup dans la nuque. Un... Jedi ? Et un instant  Merlin ne bougea plus, comme paralysé. Il cligna des yeux. Une fois. Deux fois. Trois fois. Et en sort intérieur : il chutait et visait directement le sol le plus plat et le dur  que sa face de maladroit n'avait jamais rencontré. Le choc fut rude. La réalisation délicate... Car... À n'en point douter... Bambi ne savait absolument dans quoi il s'était embarqué.

Un certain temps passa. Le temps que l'information soit digérée. Et  finalement Merlin, ouvrit la bouche quittant le mutisme blanc dans lequel il s'était enfermé :

– Oui.... Alors... Euh... Normalement... Tout le principe... Est... Je veux dire Arthur est le prototype de l'anglais sans histoire plongé dans le space opera. C'est le principe même de... Mais oui... Mais oui... On peut sans doute faire un jedi qui... Plutôt un chevalier... Comme un palladin qui... Loyal ! Il est loyal le palladin et... Il se retrouverait sur euh... Un vaisseau... Ou une planète qui... Qu'est-ce qui est a 10 milles lieux du code des jedis ? Euh... Peut-être des... Tentacules, oui, tentacules.... Qui font.... Qui font du sexe ?  

Merlin.exe a cessé de fonctionner.