[fb] belle échappée (⁂) anemone & sweetie

Un peu ailleurs alors qu’il était encore avec elle il y a quelques secondes, ses courts cheveux bruns coulaient tout de même en cascade, de l’autre côté. Ses perles bleutées ne lui accordent plus une œillade. Il ne dirige que son regard vers la sortie. Néanmoins, l’issue ne lui éprouve pas le même plaisir que la jeune femme. En réalité, il détaille ce portail avec une anxiété particulière, les lèvres serrés et les dents, davantage encore. Il semble apeuré.

Ou alors est-ce le doute qui s’empare de Jack ? En tout cas, son esprit est assez confus pour qu’il en vienne à être dans cette position. La boussole indiquant le sud plutôt que le nord, il a la tête à l’envers. Tout est sans dessus dessous. Il n’arrive n’y à démêler ce qu’il se passe chez lui, comme ici.

Pourtant, un bruit pourtant très fébrile, le ramène à la raison. Un froissement de draps entendu, les réflexes du policier l’obligent à se redresser d’un bond et faire face à la jeune femme qu’il a devant ses yeux. Il lui présente une confusion amoindrie mais toujours présente. C’est plutôt de la gêne dans le cas présent.



Lukas se frotte l’arrière du crâne, manie digne d’un adolescent. Il finit par placer ses mains autour de ses pieds nus, croisés par cette position en taille ; gêne d’un enfant, maintenant. Il tente de se rassurer. Il ne rassure pas l’autre.
Il le remarque et essaye d’affermir son regard, plissant les yeux. Tentant de détendre l’atmosphère, Lukas rit d’un ton plus rauque et s’approche de la jeune femme, les mains en guise de pas.



En tout cas, il pouvait difficilement se montrer sérieux car être sérieux montrerait la même chose que son évasion ; sa faiblesse.

Arrêté nettement dans sa leste course vers elle, Francesca n’est pourtant pas sèche. Elle n’est juste pas dupe et passer d’un état d’âme à un autre n’est pas dans les habitudes de son amant. Écarquillant les yeux à cet effet, il essaye, en vain, de faire passer cela sous autre chose.

Jack ne fait que rejeter le blâme, inconsciemment. Si, précédemment, il s’est présenté que comme en dehors d’une situation qui pourtant, ne l’invitait pas à s’échapper, il accuse l’italienne d’être la plus rêveuse. Un rire taquin qui pourrait même sonner moqueur lui assène davantage la faute dont elle n’est même pas coupable.



Ses yeux écarquillés deviennent rieurs, véhicules de la confiance et de l’optimisme. L’animal à quatre pattes reprend sa route et bondit sur la jeune femme.
Comme si rien d’anormal ne s’est déroulé. Comme si on reprend le scénario naturel d’un tel moment intime.



Auparavant de l’autre côté du matelas, il s’agissait de la partie obscure, immergée, à ne certainement pas dévoilée. Maintenant aux côtés d’Anemone, il s’agit d’une face, bien plus gaie. La jeune femme représente certainement ce en quoi Lukas aspire le plus. Le sourire aux lèvres, il veut rester positif quant à l’avenir de cette relation, si complexe pourtant. Enfin, elle venait d’être complexifiée aujourd’hui.
Néanmoins, il s’agit davantage d’un regard insouciant qui n’apporte pas de sanité, effectivement, à leur relation.

Jack se contente de ralentir, voire stopper le temps. Il ne veut pas connaître ce qui l’attend, ni les lendemains avec Anemone, qui sont moins certains. Il souhaite simplement apprécier sa présence, de cette nonchalance malheureusement toxique, en restant tout aussi fort et romantique.



Il renchérit sur un énième rire. Toute cette drague n’est peut-être pas au goût de la jeune homme qui, visiblement, attendait des réponses plus sérieuses.
Alors que Francesca souhaite avancer, Lukas se contente de bloquer toute entrée et se vouloir impénétrable en jouant, encore.

Pendant quelques minutes, elle a décidé de s’adonner à ses mensonges. C’est un long temps de répit qu’elle lui accorde avec, de plus, une transition pour ne pas brusquer le jeune homme. À sa différence, Francesca paraît et est, de toute manière, depuis le temps qu’il le connaît, une femme douce. Il n’a jamais eu l’impression d’être forcée. Après tout, il a été le premier à poser ses lèvres sur les siennes, en affrontant tous les obstacles qui gravitent autour de lui. Avec elle, il a l’impression qu’il peut choisir tant elle est bienveillante.

Néanmoins, la bienveillance ne rime pas avec la patience et, avec, certes, cette transition, elle ne tarde pas à lui demander plus de précisions, indiquant au passage qu’elle sait que quelque chose se trame là-dessous ; même s’il souhaite ensevelir ses soucis dans les draps en les secouant plusieurs fois de leurs batailles. Elle profite de sa position pour l’interroger. Particulièrement interloqué, par un tel comportement mais surtout une telle proposition, Lukas la détaille, bouche bée.



Signalant par un rictus charmé qu’il prend cela pour une taquinerie, Jack n’est cependant pas forcément à l’aise à l’idée d’être confronté ainsi, sans aucune issue. Il regarde plusieurs fois ailleurs avant de repose un regard sur Anemone, suppliant. Puis il se met à soupirer. Cependant, Lukas n’admet pas sa défaite.



Il ne fait que lui donner de légers indices puisqu’à cet instant, il s’en sent justement contraint. Il ne le désire aucunement alors qu’Anemone désire, elle, en savoir plus et pourrait difficilement se contenter de ces quelques mots. Et pourtant, lui, impose.



L’amant n’adopte plus son sourire aussi rayonnant mais se contente de l’observer simplement. Il n’est pas fâché contre elle puisqu’il comprend que cela est naturel, d’être curieux. Peut-être un peu déçu.
Il essaye de reprendre le moment précédent, encore et encore, pour se raccrocher à quelque chose de plus souriant. Il souhaite reprendre la conversation des corps. À la mèche émeraude qui ricoche sur son thorax, ses lippes s’enchantent davantage. Il la tourne autour de son doigt, régisseur.  Il veut décider. Il se soucie de son plaisir mais pas de la divertir, tout compte fait.
Il ne lui offre aucun pouvoir.

Mais les fils enroulés autour de son doigt ne sont malheureusement que très fins. A contrario, Jack Russel ne peut pas la maintenir qu’avec cette simple serrure. Ça l’agace, terriblement.
Ça l’intrigue terriblement aussi. C’est difficile à décrire.

Assez rapidement, l’ombre appuyé sur son abdomen s’éloigne pour se retrouver, dans cette partie sombre de la pièce, de l’autre côté du lit. Elle veut y entrer mais Lukas ne le souhaite absolument pas. Assez abruptement, alors qu’elle lui tournait le dos, il agrippe les épaules de la jeune femme puis finit par la renverser, de sorte à ce qu’elle reste, visiblement, éternellement, dans cet endroit. Il ne veut pas qu’elle s’échappe.
Lui non plus ne veut pas s’échapper.

Alors qu’elle se trouve sur le dos de sorte à pouvoir observer un paysage céleste, ses perles azuréennes viennent se positionner et l’observer. Leurs visages se font face. Lukas déglutit ses mots qu’il n’ose pas prononcer donc n’accorde que, pendant quelques secondes, une longue pause.



Craignant qu’elle ne s’enfuit, il applique ses paumes contre ses épaules et fait rouler sa pomme d’Adam une nouvelle fois et soupire.



Il n’ose plus la regarder dans les yeux. Le regard s’enfouit, plus loin dans la pièce. La honte s’empare de son visage mais il chasse très vite ses rougeurs par un unique soupir, pas plus. Pourtant, Lukas éprouve beaucoup plus de sentiments et ressentiments encore qu’il a du mal à partager, de peur d’être jugé comme une personne beaucoup trop sensible.

Il scrute la scène nuiteuse qui se déroule. Quelqu’un l’attend mais encore une fois, il a donné une excuse bateau, devenue routinière. Tous ses subterfuges ne sont finalement que des barreaux que Lukas souhaite briser. Pourquoi les avoir donnés en premier lieu ? Pourquoi vouloir continuer à mentir ?

Puis, le garçon plonge derechef dans les orbes pétillantes, explosives de son amante, si curieuse et si audacieuse. Il voudrait être aussi libre et pouvoir être aussi honnête qu’elle le paraît.

Le pardon que cherche à lui communiquer Anemone coule. Qu’elle lui intime par sa voix ou ses gestes graciles, venant cueillir sa mâchoire ciselée, Lukas ne les prend pas en compte. À vrai dire, il ne fixe que ses yeux et pas le reste. Il ne remarque même pas non plus le rire qu’elle lui échange, dans le but de détendre l’atmosphère.



Le jeune homme soupire et ne préfère pas plus répondre à la question de son amante puisqu’épineuse. Après tout, ce qu’on lui a surtout fait comprendre, c’est qu’il ne doit révéler cette information à personne. C’est dans sa nature, certes, mais il ne peut pas dire que c’est un jeu d’enfants. Ne pas se sentir inclus au groupe alors qu’il a toujours eu, jusque-là, à un point auquel toujours s’accrocher en cas de souci, ses paupières closes expriment son anxiété.



Très caustique et il ne pense pas aux conséquences d’une telle présence alors que se trouve, près de lui, quelqu’un qui attend probablement de l’attention.
Il admet cet aveu tout en caressant, sans vraiment la regarder, la poupée de cire se trouvant allongée, près de ses genoux, effleurant les parcelles nues de ses ongles. Alors qu’ils ont partagé ce moment d’intimité, Lukas ne pense plus à elle mais à lui, uniquement.



Une question à double-sens qui questionne l'intégration de la médecin au sein du groupe mais aussi, de son plaisir à être dans les bras de l'anglais.
Toutefois, même lorsqu’il pose cette question, pourtant. Il ne s’intéresse pas vraiment à elle mais tente uniquement de se comparer. Est-il le seul dans ce cas ou y a-t-il au moins quelqu’un sur qui compter ?
Encore une fois, un élément de comparaison qui pourrait sauver Lukas de sa peur du jugement.

Très vite, le jeune homme ressent la répercussion de ses mots maladroits. Peut-être le pensait-il un peu, ou alors pas du tout. Il ne saurait mettre le doigt sur ce qu’il pense d’Anemone même si l’ironie qu’elle emploie le fait passer pour quelqu’un de stupide et il n’aime pas ça. À cet égard, il lui répond donc sèchement, comme s’il est le détenteur de l’évidence et non pas elle.



Dans ses réponses, son prétendant n’est aucunement doux et ne lui accorde pas un sourire. Il est plutôt même très sérieux puisque affecté d’être traité ainsi, presque comme un enfant. Or, il veut lui montrer autrement, même si son amante s’enfuit.
À son tour, le garçon vient s’échouer sur le matelas, ventre plaqué mais visage orienté vers elle. Possessif, il ne veut s’en séparer et ne veut pas qu’elle détourne le regard.



Sa moue neutre se transforme en un léger sourire malicieux devant les orbes perspicaces de la jeune femme.



Le menton blotti dans l’oreiller, il sert ce dernier plutôt qu’Anemone, n’étant pas très à l’aise quant au sujet à aborder. Il cache sa gêne et les rougeurs allant avec dans ce geste timide.



Lukas est au courant du passé d’Anemone et de sa raison de sa venue à Arcadia Bay. Il redoute, pour le coup, sa réponse, mais il sait que contrairement à la situation de son actuelle fiancée, n’en est pas fautif. Si cette dernière ne le suivait pas puisqu’effectivement à l’aise chez les Greens plus que dans ses bras, désormais, peut-être que celle qui se présente aujourd’hui à ses côtés, lui serait plus fidèle qu’aux Greens si elle ne se sent pas aussi pleinement à l’aise.
Toutefois, quel paradoxe de questionner la fidélité d’une femme alors que lui-même ne l’ait pas.

Le sourire innocent du jeune homme se transforme, au fur et à mesure de ses réponses, en un rire jaune et sardonique. Malgré tous ses précédents efforts, Lukas est rejeté. Il est effectivement, celle qui la rejette, comme elle le dit, mais il ne s’en rend absolument pas compte. À ses yeux, désormais plus apeurés que confiants, le ricanement du jeune homme tremble.
Pris par l’inconfort, il n’ose plus entretenir ce regard complice avec elle et se retourne, de l’autre côté du lit, fixant la fenêtre, donnant sur l’extérieur.



Cette autodérision devient presque machiavélique car moqueuse. Après quelques secondes, il finit par se retourner vers elle, une mince colère mais assez lisible se présentant sur son visage. Encore une fois, Lukas ne peut s’empêcher de lui rejeter la faute comme si elle était la seule coupable de cet amour manquant.



Le ton monte légèrement et Jack n’aime pas se voir ainsi. C’est sans doute pour cela qu’il soupire et s’excuse rapidement et timidement. Il n’assume pas ses torts. Il demande pardon pour son attitude mais pas pour son manque de sentiments. À nouveau, il relève la regard, empli de défi.



Il cherche à argumenter par les mots mais peu à l’aise n’y arrive pas. Inconsciemment, sans doute, le jeune homme les appuie par les gestes. Furtivement, il se glisse sur le corps de la jeune femme, l’emprisonnant fermement par ses jambes. Ses courtes mèches survolent ses joues et ses paumes, elles, les empoignent. Il l’embrasse langoureusement mais peut-être pas passionnément. Ce n’est sans doute qu’un énième stratagème, même si machinal, pour la convaincre d’être leurrée.

Aucun son ne s’échappe de sa gorge, pas même un semblant de sanglot lorsqu’il la voit pleurer. Pourtant, il est attristé mais son antipathie l’empêche de comprendre ses pleurs, à elle. Depuis le début de cette descente, Lukas n’éprouve que du désespoir.
Désespéré d’être seul, sans rien. Désespéré de ne pas plaire à celle, pourtant à qui il pense s’ouvrir. Mais surtout désespéré que ses efforts ne soient pas reconnus. Il doit les prouver.



Effectivement, elle occupe une forte place dans son cœur même cet espace ne fait que changer d’ordre, de priorité et autre. Il pourrait l’aimer mais a sans doute peur, encore, d’être jugé par quelqu’un qu’il aime et que cela l’affecte. Comme les mots d’Anemone le proclament si bien, comme elle est sans doute une des personnes qui sait le déchiffrer le mieux, Lukas s’aime premièrement avant les autres.
Il reconnaît qu’elle a ce pouvoir.



Alors que la jeune femme s’est éloignée de lui, devenue bien trop nocif pour qu’elle le continue, Jack se révèle être une drogue malfaisante et addictive. Sans ménagement, sans douceur, ses paumes libérées de ses joues gardent désormais captifs ses doigts en tentant quelque chose de romantique : un entrelacement. Mais ce n’est fictif. Ce n’est que nocif. Il ne cesse de la suivre et demande à ce qu’elle fasse de même.



Son nez droit se confond au sien, tentant un énième rapprochant. S’il a tenté de s’emparer de ses paroles, il essaye de voler, désormais sa respiration. Ses paupières sont closes, comme si elle cherchait le repos. Sa voix chantante devient un murmure, synonyme d’une fin d’existence. Il a besoin de son souffle pour survivre.