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lying lips ☼ calico

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Ant
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Dim 4 Oct - 20:06
Popi applique le mascara d'une main maladroite, cligne furieusement des yeux quand ceux-ci réagissent à cette nouvelle agression de produits inconnus. Son œil gauche pleure depuis qu'elle l'a accidentellement touché en se mettant du crayon noir. Elle entend encore la voix de son frère  depuis la chambre adjacente « Ça te va pas du tout. Pourquoi tu veux ressembler à une de ces pouffiasses du lycée de toute façon ? » et le bloque hors de ses pensées. Pas ce soir.
Complexée, elle ajoute une couche de fond de teint (trop épaisse) pour cacher l'hideuse cicatrice au dessus de sa lèvre.
Ce soir c'est sa soirée.

Quand Mindy lui avait demandé de l'accompagner elle avait tout d'abord refusé.
Elle ne connaissait le garçon qui organisait la fête que de nom. C'était un type sportif de dernière année, que son physique agréable et la fortune de ses parents n'avaient rendus que plus populaire encore. Chaque année il organisait une légendaire fête de fin d'année dans sa demeure familiale qui alimentait ensuite les ragots de l'école pour les trois prochains mois, et si le nombre d'invités était toujours important Popi n'y avait jamais figuré.
Jusqu'à ce que Mindy se mette à voir un garçon de l'équipe de water-polo.

Popi descend les marches avec appréhension, se soumet muettement au regard scrutateur de son père installé dans le salon. Elle s'est laissée convaincre d'acheter un de ces jeans taille basse qui s'évase au niveau des pieds, Mindy argumentant que « Ça te fait un cul d'enfer ! » alors qu'elle même pensait qu'il ne mettait qu'en valeur ses grosses cuisses. Le top qu'elle porte sous son gilet à capuche est moulant également, mais elle sait que personne ne le verra ; elle a trop honte de ses épaules ou ses bras pour les montrer à qui que ce soit. Sans rien dire, elle attend le verdict paternel.

« Tu es très jolie Kalliope. »

Popi se sent rougir, ravie et embarrassée. Quand la voiture klaxonne, elle embrasse rapidement son père en lui rappelant qu'elle dormira chez Mindy ce soir avant de courir retrouver sa chauffeuse.
Mindy est une fille énergique, pipelette invétérée, qui aurait pu se faire sa place dans un groupe de filles populaires si elle n'avait pas été à ce point dépourvue d'aucun sens du tact et des relations humaines. Elle s'était déjà mis la moitié des filles de leur année à dos mais continuait de se frayer son chemin dans l'enfer du lycée comme un électron libre que personne ne pouvait contrôler. Popi était plus que contente de simplement suivre dans son sillon.        

C'est avec soulagement qu'elle la laisse faire la conversation pendant tout le trajet (« Tu aurais pu détacher tes cheveux quand même ! »), masquant son angoisse croissante derrière des sourires contrits. C'est la boule au ventre qu'elle la suit dans l'allée de la plus grande villa qu'elle a jamais vu, le sentiment d'être complètement déplacée dans ce décor de richesse démesurée. Mindy est à son aise partout et elle la remercie pour cela, puisant dans son assurance le courage de ne pas faire demi-tour en courant.

Le sentiment d'entrer dans un autre univers en franchissant le pas de la porte.
La chaleur étouffante qui la force à se débarrasser de son écharpe et de son manteau. Les odeurs de sueur et d'alcool qui lui font froncer le nez. La musique assourdissante qui oblige les gens à crier pour s'entendre.

Ses affaires disparaissent dans une chambre et avant qu'elle ait le temps de réaliser un verre rouge les remplace dans ses mains. La boisson est extrêmement sucrée pour masquer le goût de la liqueur, mais Popi grimace quand même.
Mindy rit, la présente à des gens, l'entraîne comme un capitaine de navire téméraire dans une mer tumultueuse.

Elles montent une équipe pour un jeu où il faut mettre une balle de ping-pong dans des verres. Mindy flirte ouvertement avec le garçon de l'équipe adverse, celui du club de water-polo et Popi essaye de ne pas y faire trop attention.
Elles perdent la première partie et remportent la seconde.
D'ici la fin de la première Popi ne grimace plus quand elle boit dans son verre.
À la fin de la seconde, Mindy disparaît et Popi joue contre des inconnus.

L'ambiance est festive et les gens amicaux.
Ils ne doivent pas être de son année ou peut être même de son lycée car Popi ne les reconnaît pas, mais quand ils décalent jusqu'à la piste de danse elle les suit sans crainte.

L'alcool la rend joyeuse et elle ferme un instant les yeux alors qu'elle s'abandonne à la danse.
Ce soir est une bonne soirée.



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Calico
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Calico
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Dim 18 Oct - 16:28
Lying lips
Haut en tube, jupe en jeans, et une énorme ceinture statement. Dans le désordre de vêtements griffés étalés sur le lit, la commode et même suspendus aux rideaux, c'est la combinaison idéale. Sexy, mais pas agace. Qu'importe ce que ça veut dire. Cali respecte des codes sinueux, incessamment changeant selon ce que sa clique décidera. Au moins le pouvoir de juger leur appartient.

Chaussures à talon entre les mains et sac sur le dos, c'est par la fenêtre qu'elle sort. Interdite de sortie passé 22h comme à tous les jours, elle maîtrise cependant l'art de disparaître quelques heures et de revenir avant le lever du soleil. Et de feindre une maladie quelconque pour rester au lit le lendemain.

La voiture l'attend, juste un peu plus loin, là où la lumière des réverbères atteint ses limites. Elle se faufile entre les ombres. Stacy lui ouvre la portière de l'intérieur.

– Dépêche toi, j'ai promis à Jade de l'aider avec les punchs !
– Ça va, j'suis là, souffle-t-elle en s'installant sur le siège passager.
– T'as ce qu'il faut ?

Un coup d'œil malicieux, Cali ouvre son sac. Trois bouteilles luisent dans le noir.

– C'est pas du vin de messe.
– T'es la meilleure.

La voiture file dans l'obscurité, jusqu'à ce que la villa se dessine, lumineuse, à l'horizon. La musique se fait déjà entendre. Avant de sortir du véhicule, Cali enfile ses talons, retouche son maquillage.

– File avec les bouteilles faire ton punch. J'vais aller à la piscine, voir Jason.

Stacy opine et elles séparent à l'entrée de la demeure. Et Cali brille parmi toutes. Grands sourires, rires complices, et compliments malignement distribués au compte-goutte et qu'à certaines personnes. Elle brille et se sent en vie, au milieu de tous ces éclats, de cette adolescence qui ne durera pas. Verre à la main, elle trouve le chemin vers l'extérieur. Elle les retrouve, ces grands sportifs que tout le monde regarde. Et le dernier gars dans sa ligne de mire.

– Jason ! Comment tu vas ?

Tout naturellement, elle se glisse entre lui et ses amis. Une main sur son épaule, ils s'assoient sur le grand ottoman. Jason n'est pas un type particulièrement intéressant, mais il est au courant de tous les ragots qui courent dans l'école, on ne sait trop comment. Et ce partage de potins la fait rire, et elle a l'air d'avoir fait une belle prise. Ça lui suffit. Mais leur bavardage s'interrompt quand une ombre apparait dans son champ de vision.

Une ombre trop grande et trop large et qui n'a pas sa place au milieu de ces étincelles adolescentes. Un fantôme de souvenirs qu'elle croyait enterrés.

¬– C'est quoi ça ?
– Oh, elle ? Le chien de poche de Mindy.
– Plutôt son Saint-Bernard.

La remarque acerbe fait rire Jason aux éclats. C'est trop tard qu'il remarque la froideur de Cali, ses yeux assombris par un orage. Il pose une main sur sa cuisse.

– J'peux la faire partir, babe.
– Laisse tomber. J'vais prendre du punch.

Elle repousse sa main et se lève aussitôt.
Soirée pourrie.

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résumé de la mort qui tue:
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Mer 21 Oct - 0:09
La danse la réchauffe, pompe son sang et l'envoie pulser dans le reste de son organisme. Une chaleur qui n'est pas entièrement due à l'effort physique lui brûle les joues et elle sent que la sueur commence à s'agglutiner dans sa nuque, couler le long de son dos. Elle voudrait enlever son gilet, le jeter avec désinvolture sur un sofa comme tant d'autres l'ont fait avant elle, mais elle n'ose pas. Le vêtement un peu ample masque ses épaules trop larges, ses muscles trop dessinés.
Popi s'arrête de danser, son image d'elle-même l'ayant soudainement rattrapée.

Les bras ballants au milieu de la piste de danse, elle se sent brusquement étouffer.
Avec un sourire forcé pour ses nouveaux amis, elle s'éloigne dans la direction de la baie vitrée et le jardin au delà. Des volutes de vapeur s'échappent d'une piscine chauffée où des adolescents se baignent et s'amusent avec une ignorance totale des normales de saison, avec comme toile de fond des mètres de terrain et la baie d'Arcadia.
À nouveau, Popi se sent horriblement déplacée.

La dernière fois qu'elle est entrée dans une maison de ce voisinage c'était avec son père et ils ont ensuite passé une bonne partie de l'après-midi dans leur fosse septique.
Les gens comme elle ne se mélangent pas aux gens comme eux.
Alors, comment est-elle arrivée là ?

L'absence de Mindy lui pèse et elle lui en veut de l'avoir abandonnée en terrain inconnu. Peut être devrait-elle partir à sa recherche, lui demander à quelle heure exactement elle compte rentrer ?
Ou peut-être devrait-elle arrêter de s'apitoyer sur son sort, reprendre un verre et aller se mélanger.
Oui, voilà une meilleure idée.
Après tout elle s'est bien amusée jusqu'ici, non ?

Popi fait un crochet par le bar et rempli un nouveau gobelet (du punch à l'odeur ?) avant de se diriger vers la terrasse en quête d'air frais. Elle repère un banc un peu plus loin dans le jardin et contourne tant bien que mal la piscine et les gens autour pour l'atteindre. Un garçon apparaît brusquement dans son champ de vision et Popi s'étouffe instantanément avec le punch qu'elle sirotait.

« Ah l'amie de Mindy, c'est ça ? » Le sourire qu'il lui fait est si blanc et plein de fossettes qu'elle reste un instant stupide à le fixer en se demandant pourquoi il lui adresse la parole. « Tu t'amuses bien ? »

Il lui faut une seconde de plus pour reconnaître l'hôte de la soirée (Jason ?) et ses bonnes manières prennent aussitôt le dessus. Popi se fend d'un sourire sincère, l’œil rendu un peu plus brillant par l'alcool.

« Oh oui, merci ! La maison est super, je suis juste sortie parce que j'avais un peu chaud.
_ Un peu chaud, hein ? »


Peut être est-ce la faute de l'alcool.
Peut-être est-ce à cause de cela qu'elle n'a pas vu la lueur cruelle dans son regard ou l'éclat carnassier dans son sourire. Popi qui se méfie toujours des gens, quand la main de son tourmenteur se pose sur son épaule c'est pourtant avec ébahissement qu'elle se sent partir.
En arrière.
Chuter.
Plonger.

Elle crève la surface de la piscine dans un bruit assourdissant, l'eau chlorée s'engouffrant immédiatement dans son nez et sa bouche restée entrouverte.
Elle a honte, si honte.
Elle voudrait se noyer.
Ne jamais remonter.
Que son corps reste inerte et sans vie au fond de cette piscine luxueuse, son histoire une légende macabre que se raconteront les lycéens pour s'effrayer.
Mais la vie est plus forte que sa volonté.

Popi émerge de l'eau, accueillie par les rires mesquins et une toux incontrôlée. Devant elle Jason la fixe avec amusement.

« Ça va mieux maintenant ? »

Elle n'aurait jamais du venir à cette soirée.


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Calico
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Mer 28 Oct - 0:34
Lying lips
Les garçons sont cons. Jason n'y fait pas exception. Sans honte ni regret, Cali le laisse derrière. Qu'en a-t-elle à faire de son égo écorché d'adolescent parce qu'elle a refusé ses avances ? Encore trop naïve, peut-être, de croire que jamais il ne pourrait lui faire du mal. Ou à une autre.
Ou à Kalliope, victime toute désignée.

Dos tourné, elle ignore tout du drame qui se prépare. Le punch dans son verre, elle rode aux alentours de la piscine, bras croisés. Soirée pourrie, les gens sont ennuyants et les invités peu distingués. Et Kalliope ? Elle la chasse aussitôt de ses pensées ; refuse de croire que c'est cette fille qui a affecté son humeur par sa seule présence. Il doit bien y avoir une autre raison. Jason est un idiot. La musique est ennuyante. Et la déco de mauvais goût. Et Kalliope. Pourquoi est-elle là ? Elle rabaisse le niveau de classe de la fête à elle seule. Jamais elle ne lui pardonnera.

Alors l'idée de la rencontrer, de la provoquer commence à ramper sous sa peau. Elles ont des comptes à régler. Et l'idée de le faire là, en territoire amical pour elle, hostile pour l'autre, a quelque chose de charmant. Mais un autre l'a devancée en cruauté.

Le bruit est celui d'une catastrophe. Cali se retourne pour assister au désastre. De l'autre côté de la piscine, elle voit Jason, trop fier de lui. Au creux de l'eau,
elle.
Tout autour,
les rires.

Son sang ne fait qu'un tour.
Mais elle se contient.
Toujours se contenir avec eux.

À pas égaux, elle se dirige vers l'autre côté de la piscine. Ramasse en chemin une serviette abandonnée sur une chaise. En passant à côté du garçon, elle accroche son épaule avec la sienne.

« Merci. Mais j'ai jamais demandé ça t'as compris ? »

Un regard et un rictus entendu. Tout ça, ce ne sont que des blagues. Des jeux d'enfants drôlement croisés à la notion de pouvoir qu'ils ont si bien assimilée. Et Kalliope, c'est la pauvre mouche coincée dans leur toile d'araignée. Cali Sinclair se penche et étend la serviette devant elle. Sourire mielleux accroché au visage.

« Aller viens là, on va te sécher. »

Tout ça ce ne sont que des jeux.
Et ils s'amusent bien là, non ?  

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résumé de la mort qui tue:
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Sam 31 Oct - 1:38
Popi se sent comme déconnectée.
D'elle, de son corps, de la réalité.

Les sentiments sont trop violents et s'écrasent sur elle comme autant de vagues furieuses : la honte, la colère, la tristesse, l'injustice, le désespoir. La haine (d'elle).
Les gens rient, les gens se moquent et Popi reste là, inerte, à ne savoir quoi faire.
Pétrifiée. Sidérée.

Et puis, comme un cauchemars qui ne fait qu'empirer et dont elle ne peut se réveiller, elle fait son apparition. Sourire de miel et pupilles doucereuses, Cali Sinclair se pose en sauveuse sanctifiée.
Le sang de Popi se glace. Un instant, elle songe à replonger.

Depuis quand est-elle là ?
A-t-elle assisté à toute la scène ?
L'a-t-elle orchestrée ?

Le fond de la piscine lui semble plus attractif que jamais.
Mais les regards pèsent toujours sur elle, sur elles, et le sourire trop parfait de Sinclair ne laisse pas l'ombre d'un doute ; c'est une mise en scène, comme tout le reste de cette soirée. Un script minutieusement écrit pour lui donner le beau rôle et Popi ne doit pas en rater une ligne. Sous peine d'en subir les conséquences.

Popi sort de la piscine à gestes disciplinés, saisit la serviette qu'on lui tend en prenant bien soin de ne pas la toucher. L'eau alourdi ses vêtements gorgés, le vent de décembre lui mord la peau, fait bleuir ses lèvres et claquer ses dents.
Le regard fixé au sol, elle suit docilement sa tortionnaire alors qu'elle la ramène à l'intérieur.

À quoi bon lutter ?
Pourquoi la mouche se débat-elle alors qu'elle est déjà prise dans la toile de l'araignée ?
Des deux maux, Cali semble être le moindre.
Popi essore maladroitement son gilet imbibé sur le pas de la baie vitrée avant d'entrer dans le salon. Même alcoolisée et ridiculisée, elle sait encore que le parquet en bois du Brésil importé qui en constitue le plancher ne supporte que mal l'humidité.

La musique est toujours trop forte et la chaleur trop étouffante. Mais Popi n'a plus du tout envie de danser. Son regard passe de chaussures en chaussures alors qu'elle traverse la foule d'adolescents, cette attention qu'elle sent s'attarder sur son passage et qui lui fait rentrer un peu plus la tête dans les épaules à chaque pas. On la regarde. On la pointe du doigt.
(Personne ne fait attention à elle)

Il y a quelques minutes encore, elle était parmi eux.
Son regard accroche l'ombre d'une bouteille abandonnée sur le mobilier ; est-ce la solution ? Presque distraitement, ses doigts se referment autour du goulot et emportent la bouteille dans son embrasse.
L'alcool l'a trompée en lui faisant croire qu'elle allait passer une bonne soirée, peut être que l'alcool pourrait lui faire oublier.  

Cali monte vers l'étage et Popi la suit.
Un sursaut de conscience s'agite dans son ventre alors qu'elle contemple devant elle le couloir vide.
Pourquoi est-ce que Cali fait tout cela ?
Pourquoi voudrait-elle être seule avec elle de toutes les personnes ici présentes ?
La réponse n'est que trop évidente : pour se venger.

Popi qui pensait avoir abandonné tout esprit combatif, Popi qui pensait avoir dépassé la limite de ce qui pouvait encore l'affecter. Tremblante et frigorifiée, Popi se fige en haut des marches et déclare d'une voix incertaine, mais audible.

« C'est bon, je peux me débrouiller à partir d'ici. Je vais juste retrouver Mindy et lui demander de rentrer. Tu peux retourner t'amuser. »

Ses yeux glissent sur les portes fermées du couloir, gênés, à la recherche d'un indice, n'importe quoi qui pourrait lui indiquer où se trouve son amie. Laquelle est une chambre, laquelle un placard un balais. Laquelle une salle de bain où elle pourrait s'enfermer, se rouler en boule dans la baignoire et pleurer.
Tout plutôt que croiser le regard de Cali Sinclair.
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Mar 3 Nov - 2:15
TW : séquestration :clown:

Lying lips
Il y a une fine ligne entre la bonne fille chrétienne et la cheerleader sans pitié. L'existence de Cali jusqu'à maintenant s'est résumée à assumer les deux rôles à la perfection, de les rendre cohérents ensemble. La bonne fille, c'est celle qui tend la serviette à Popi, qui lui jette des regards pour s'assurer qu'elle ne se perd pas dans la foule dansante. La fille populaire, c'est celle qui réplique à qui le demande Jason est trop con, fureur feinte dans la voix, blague brillante dans le regard. La cheer sans pitié, elle apparaît seulement dans le sourire moqueur qu'elle réserve à ceux qu'elle doit impressionner pour maintenir la hiérarchie. On l'a bien eu Popi.

Et la parade se déroule rondement, sans suspicion aucune jusqu'aux escaliers menant à aux chambres. Là, quand la musique s'étouffe, ce sont les battements de son cœur qui gorgent ses tympans. Elle ne pense à rien. Plus rien. Il n'y a qu'elle, Popi, et le long corridor qui se prolonge devant elles. Seules. Elle a une conscience suraiguë de l'autre dans son dos – alors il lui semble sentir le changement de température lorsque Popi reste derrière.

Demi-tour sur les talons pour jauger la pauvre Kalliope trempée. Pauvre Kalliope frigorifiée qui essaie de se défiler, de s'excuser hors de ses griffes. Le sourire de Cali se fait carnassier.

« Mais je m'amuse, Popi. »

En trois pas, elle clôt la distance entre elles. Sourire plus doux, yeux un peu plus soucieux. Elle est une bonne fille, Cali. Elle peut pas laisser partir comme ça, même si elle se doute bien qu'elle se sent extrêmement timide, Popi.

« Fais pas ta modeste, tu vas attraper un rhume si tu restes habillée comme ça. »

Ce serait un crime qu'elle tombe malade par sa négligence.

Elle tend sa main, saisit celle de Popi – ou plutôt son poignet, comme elle trouve la bouteille à son extrémité. Une œillade complice, elle la traîne avec elle juste un peu plus loin. À droite, la porte s'ouvre sur une chambre d'adolescent aux couleurs sombres. Ses amies qui se sont rendues chez Jason ne lui avaient pas menti, c'est bien la troisième porte. Elle fait entrer Popi, et referme la porte derrière elles. Verrouille.

« Déshabille-toi. »  
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Dim 8 Nov - 21:56
L'esquive qui échoue, inévitablement.
Si elle était douée pour se sortir des situations périlleuse, la vie de Popi aurait été très différente à n'en pas douter. Pour commencer, elle ne se tiendrait pas debout au milieu d'un couloir inconnu, trempée jusqu'aux os et sans porte de secours.  

L'éclat malveillant dans le sourire de Cali, qui lui donne envie de partir. De prendre ses jambes à son cou et juste partir. Éviter une nouvelle maltraitance, se terrer en sécurité dans le terrier de sa chambre à l'autre bout de la ville. Et pourtant.
La distance entre elles qui diminue et lui rappelle une intimité qu'elle préférerait oublier.

Ses yeux, dans lesquels elle lit de l'inquiétude.
Ses lèvres, qui semblent se courber avec bienveillance.

Et elle voudrait
y croire
croire qu'elle puisse être douce
croire qu'elle puisse être tendre
avec elle

Elle déteste vraiment Popi, quand Cali est comme ça.
Parce que la désillusion n'en est que plus douloureuse encore.

Le piège qui se referme autour de son poignet sous la forme de doigts acérés. Après tout, c'est vrai qu'elle a froid. Mais chaque battement de cils de Cali la rend un peu plus nauséeuse, chaque risette amicale lui retourne un peu plus l'estomac. Elle préfère quand Cali est crue, quand Cali est à vif, qu'elle l'insulte, la griffe et la pousse contre les portes. Là au moins elle sait comment réagir, elle sait que l'animosité qui dilate ses pupilles est réelle et sa haine non feinte.
Tandis que lorsqu'elle enfile son costume de brebis, Popi n'arrive pas à se résoudre à porter celui du loup. Malgré la tromperie dont elle connaît tous les secrets et la trahison qu'elle sait arriver, elle ne peut empêcher son cœur (ce traître) de papillonner.  

Cali l'entraîne dans une chambre (souffle coupé, cœur affolé) et la bulle éclate, le rêve se brise.
La porte se referme derrière elle avec le bruit caractéristique d'un verrou que l'on tourne et Cali révèle son vrai visage une nouvelle fois.
Popi n'est pas surprise, mais elle sent son cœur se fêler.

Et puis l'ordre résonne et c'est la terreur qui la saisit.

« Quoi ? Non ! »

Son cri effrayé lui échappe avant même qu'elle puisse y penser, ses bras refermés sur sa poitrine comme protection de fortune. L'idée qu'on puisse bafouer son intimité, lui arracher sa dignité. Son regard affolé fait le tour de la pièce, cherche une échappatoire à ce cauchemar.  

Cali, entre elle et la porte, lui interdit cette sortie. Une salle de bain semble occuper une des extrémités de la pièce, mais elle n'en est séparée que par une cloison opaque et un muret ; pas de porte. Les riches et leur aversion des murs, en cet instant elle ne peut que les détester. Deux fenêtres, qui donnent sans doute deux étages plus bas. Popi est acculée. Elle sent la panique l'attraper, l'avaler et la recracher.
Et si elle ne peut pas fuir, alors ne lui reste qu'à attaquer.

« T'en as pas déjà fait assez ? Ça t'a pas suffit de m'humilier devant toute la soirée ? »

Il n'y a aucun doute dans son esprit que Jason et la chute dans la piscine étaient son œuvre. Pourquoi autrement est-ce qu'un garçon auquel elle n'avait jamais parlé de sa vie aurait soudainement décidé de la martyriser de la sorte.
Le froid et la fatigue attaquent ses nerfs tandis que l'alcool délie sa langue.

« Mais qu'est-ce que je t'ai fait putain ? »

poti resumo:
Calico
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Calico
Calico
Sam 14 Nov - 21:17
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Cali se retourne, et c'est la panique.

Popi affolée crie, couvre sa poitrine, et lui lance une panoplie d'accusations sans fondement. Et dos à la porte, Cali la regarde. Œil froid et cruel. Jamais les grands éclats n'ont su attiser sa compassion. Du haut de dix-sept, bientôt dix-huit ans d'existence, elle a appris que la douleur se subit dans le silence.

Crier, geindre, c'est exciter la bête à mordre
encore
plus fort

« Mais c'est quoi ton problème ?! »

Les mots claquent, l'air se tend. Cali s'approche à grands pas de l'adolescente. Corps tendu, prête à foncer,
prête à frapper.
Son épaule contre son bras, elle passe à côté d'elle et s'engouffre dans la salle de bain.

« J't'aide à te sortir d'un mauvais pas et c'est comme ça que tu me remercies ?! »

Le ton baisse d'un cran, mais n'est pas moins furieux. Les armoires s'ouvrent et se referment dans un fracas. L'ouragan se déplace dans la chambre. Elle lance une serviette sèche à Popi.

« Sois heureuse que j'sois intervenue, Jason est une bête, il n'en aurait pas terminé avec toi si j'avais pas pris les choses en main. »

Est-ce vrai ? Est-ce faux ? Elle n'en sait trop rien, elle ne le connait pas si bien – mais elle ne doute pas du potentiel de sa cruauté. Toujours assumer que les autres sont identiques à soi. Ou pire. L'unique règle de sa survie. Elle éventre ses tiroirs, jette les vêtements au sol. Finit par trouver des shorts et un tshirt qui lui fera sûrement. Du bout du bras, elle les tend à Kalliope.

« Maintenant arrête de te plaindre, déshabille-toi et change-toi. J'tourne le dos et je ferme les yeux si t'insistes. »

Le vent s'est calmé. Il ne reste plus qu'elles deux dans l'œil de la tempête.
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Mer 25 Nov - 22:52
L'impudence de Cali lui coupe le souffle. Popi est totalement prise au dépourvue par cette réponse agressive, ce retour de flamme qu'elle n'avait pas un instant imaginé. Le temps d'un battement de cœur, avant que l'accusation qu'elle lui renvoie n'agisse comme un coup de soufflet sur sa colère.

Ses épaules qui se tendent quand Cali marche vers elle, ses poings qu'elle serre le long de ses côtés. Prête à en découdre, prête à accuser ses assauts et à les lui rendre au centuple. L'affrontement qui ne vient jamais. Cali qui la dépasse dans un bruissement d'épaule, sans même une bousculade pour la forme.
Et c'est cette absence de violence combinée à ses paroles qui finissent de totalement la déstabiliser.

Popi sent sa colère qu'elle pensait justifiée commencer à vaciller.
L'outrage initial provoqué par les mots de Cali se change progressivement en confusion et la confusion en doute. Malgré le carnage qu'elle répand dans son sillage et le grondement de sa voix, les gestes de Cali à son égard parlent le langage de l'affection : une nouvelle serviette pour remplacer celle trempée autour de ses épaules, des vêtements pour qu'elle enlève ceux qui lui collent à la peau. Ce sont des attentions que Popi comprend, des attentions qu'elle pourrait avoir pour ses proches ou ses amis. Des attentions qui n'ont rien à faire dans sa relation avec Cali.

Se serait-elle trompée ?
Aurait-elle accusée Cali à tort ?
Ses entrailles lui hurlent que non. Son instinct et son savoir de la politique adolescentes sont catégoriques quant à son implication dans l'humiliation qu'elle vient de subir.
Mais alors, pourquoi a-t-elle envie de s'excuser ?

Privé de cible, Popi sent son énervement se retourner contre elle-même. Contre cette incertitude qui a brusquement envahi son esprit et le regard perdu qu'elle pose désormais sur Cali.
Peut être n'a-t-elle pas participé ce soir, mais elle l'a fait la fois d'avant.
Et la précédente.
Et celle d'avant.
Et celle d'avant.
Les yeux fixés au sol, Popi s'engouffre dans la salle de bain l'air buté.

« Ne regarde pas. »

Elle refuse de se retourner, refuse de vérifier si son ordre est écouté.
Elle n'aime pas la facilité avec laquelle Cali joue avec ses émotions et ses certitudes, le pouvoir qu'ont ses mots et ses regards sur ses vérités et ses ressentis.

L'absence de porte de cette salle de bain pour nantis l'empêche de se sentir parfaitement en sécurité, mais la cloison teintée lui offre plus d'intimité qu'elle n'en a expérimenté depuis le début de la soirée. Malgré ses épaules tremblantes de froid et de tension, c'est un soupir qui passe ses lèvres.
Dans ses bras elle découvre un short de sport et un t-shirt uni, tous les deux indéniablement masculins. Son estomac se tord à l'idée de se monter ainsi vêtue devant qui que ce soit, et encore moins Cali Sinclair, mais la fatigue et le froid ont raison de ce reste d'embarras.
À quoi bon.

Elle dépose la bouteille qui n'a jamais quitté sa main sur le bord de l'évier et entreprend d'enlever épaisseur après épaisseur de vêtements trempés. Serviette, gilet, jean, débardeur, chaussures, chaussettes vont s'entasser dans la baignoire et y dégoutter. Le décompte machinal la calme tout autant que la simple tâche manuelle. Elle hésite un instant mais refuse de se séparer de ses sous-vêtements, tant pis s'ils mouillent un peu ses nouveaux vêtements.
Ce n'est qu'à nouveau habillée qu'elle ose enfin affronter son reflet.

Sa tresse gorgée d'eau imbibe l'encolure du t-shirt dont la coupe fait ressortir ses épaules trop carrées et ses bras trop épais. Sa taille et ses hanches semblent un rectangle d'où émergerait deux boudins munis de pieds. Son maquillage a disparu, remplacé par deux coulées noires sous ses yeux là où son mascara s'était trouvé. La cicatrice sur sa lèvre ressort plus rose et hideuse que jamais.
Popi tend la main vers la bouteille et, après une brève hésitation, en prend une longue gorgée.

La brûlure de l'alcool la réchauffe mais ne chasse pas l'engourdissement dans sa poitrine.
À gestes lents, elle entreprend de défaire sa tresse et éponger ses cheveux avec la serviette qui lui a été donnée.

Popi ne se presse pas. Prends tout son temps.
Aussi misérable soit-elle, cet instant lui semble une bulle de sérénité dans le chaos de sa soirée. Peut être que si elle reste là assez longtemps tout finira par s'arranger. Peut être que Mindy réalisera son absence, se mettra à la chercher et viendra tambouriner sur la porte avant de la ramener. Peut être que la soirée touchera à sa fin et que tout le monde ira se coucher. Peut être que quand elle retournera dans la chambre celle-ci sera vide et elle pourra s'oublier en paix.

Ses yeux se gorgent d'eau contre sa volonté et Popi les essuie machinalement, avant de faire disparaître le reste de son maquillage en frottant son visage dans la serviette humide désormais.

L'angoisse fait battre son cœur alors qu'elle se retourne pour la première fois vers le reste de la chambre, avant de se changer en détermination lorsque ses pieds s'immobilisent sur son parquet.

« Tu es toujours là. »

Une constatation.
Et une question.
Pourquoi ?

Popi n'a jamais été aussi vulnérable et elle le sait.
Mais l’œil noir et le visage fermé, elle défie Cali d'oser en profiter.

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Dim 29 Nov - 22:09
TW pour langage homophobe mais what's new ?

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Ne regarde pas. Cali lève les yeux au ciel et s'abstient de commentaires. Elle n'est pas gouine – quel intérêt aurait-elle à la voir nue ? La question devait être rhétorique, mais sitôt qu'elle fait irruption dans son esprit, la rougeur monte à ses joues. Bras croisés elle tourne dos à l'adolescente qui s'engouffre dans la salle de bain. Et elle se retrouve seule avec des pensées qu'elle voudrait faire taire.

Ce qui s'est passé l'autre fois c'était… autre chose. Et c'est Popi qui lui a sauté dessus, devrait-elle lui rappeler ! Une seconde elle songe à le crier à l'autre – mais à quoi bon ? Elle mord sa langue, ravale la honte et la rage, la même qui l'animait quelques minutes plus tôt. Elle la hait. La hait de croire qu'elle pourrait la regarder. La hait d'insinuer qu'elle serait intéressée. Pour qui Popi se prend-elle ? Oh, Cali n'est pas dupe : sous ses airs de pauvre chiot à trois pattes ne survivant que grâce à la générosité des gens se cache un monstre. Celui qui corrompt, qui fait brûler tout autour de lui et avant de chuter droit aux enfers.

Et Cali ne se laissera pas entraîner.
Pas encore une fois.

Mais le mal n'est-il pas déjà fait ? Il y a cette brûlure dans son ventre, cette envie d'agripper et d'anéantir tout ce qui se trouverait sous ses doigts. Et y'a Popi, toujours et encore dans la salle de bain. Dieu du ciel combien de temps elle va y mettre ? Cali se refuse d'approcher – ce serait lui donner raison, peu importe la raison. Elle doit s'occuper, se changer les idées, tuer le temps et ses envies de tout faire sauter. Alors elle s'acharne à nouveau dans les tiroirs de Jason, jetant d'autres vêtements au sol, pilant même sur certains sans autres considérations. Il l'aura bien mérité. Lui aussi, elle le déteste de croire qu'il a la moindre chance, qu'il la connait. Elle lui montrera.

Parmi ses trouvailles, un hoodie gris beaucoup trop grand qu'elle enfile par-dessus ses vêtements. Tant qu'à piquer des vêtements pour Kalliope, autant se faire plaisir. Sa fouille passe de la garde-robe aux étagères et bibliothèques – évidemment plus fournis en objets de toutes sortes que de livres. Elle est en train de soupeser un trophée en argent quand l'autre fait irruption dans la chambre.

Cali tourne la tête, détaille quelques secondes sa silhouette carrée. Habillée comme ça, on dirait vraiment un homme. Elle détourne le regard.

« Bah oui. Tu pensais quoi ? Que j'allais partir et laisser la porte grande ouverte derrière moi ? »

Elle n'est pas si atroce. Un soupir lourd bloqué dans sa poitrine. L'air est tendu autour d'elle. Elle dépose le trophée là où elle l'a trouvé, passe au prochain – mais quelque chose tombe à ses pieds. Ses yeux de chat s'illuminent.

« Oh, j'connais quelqu'un qui risque de perdre sa scolarité… »

Toute distraction vaut ce qu'elle vaut. Et celle-là, c'est de l'or. Cali ramasse le sachet en plastique et le brandit fièrement en se rapprochant de l'adolescente.

« Tu sais, c'est vraiment un coup bas que Jason t'a fait tout à l'heure. Mais c'est une belle occasion de le faire payer, tu penses pas ? »

Le sourire est enchanteur, mais il ne faut pas se laisser éblouir ;
ses yeux, eux, ne souhaitent que voir le monde brûler.
Alors qu'est-ce que ce sera, Kalliope ?
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Sam 5 Déc - 16:02
Popi sait parfaitement à quoi elle ressemble, habillée de la sorte, et le regard qui glisse sur elle ne fait que le lui rappeler. Une liste d'insultes se déroule machinalement dans sa tête alors qu'elle tente de se préparer mentalement à celle que Cali va choisir de lui envoyer.
Mais cette fois encore, rien ne vient. Et chaque raté dans la mécanique bien huilée de leur relation est comme une instabilité supplémentaire dans sa défense déjà malmenée. Une faille qui, si elle n'est pas rapidement colmatée, menace de tout faire s'effondrer.

Au ton de sa voix, Cali présente sa présence dans la chambre une faveur. Une grâce. Pour Popi, ce n'est que le piège à ours qui se referme un peu plus sur sa cheville et l'empêche de s'échapper.

Son regard erre dans la pièce tandis que Cali retourne à ses étagères.
Une tempête s'est comme abattue dans la chambre, renversant tout et n'épargnant rien sur son passage. Le contenu des tiroirs vides jonche le sol et Popi est comme frappée par la différence entre la contenance policée de Cali et la fureur certaine qu'elle a déversé sur l'ensemble de la pièce.

Le sachet apparaît entre les doigts de Cali, un sourire mauvais illumine les traits de son visage. La lumière se fait dans l'esprit de Popi alors qu'elle se rapproche, complice.
Ce n'est pas elle la victime ce soir.

Sentiment grisant. De soulagement. D'appartenance.
Si ce soir Cali ne s'en prend pas à elle c'est qu'un autre souffre douleur occupe ses pensées, une autre âme s'est attirée ses foudres et s'apprête donc à subir sa colère. Popi ne comprend pas ce que Jason a fait pour mériter cela, elle pensait qu'ils étaient amis, peut être plus, mais son esprit ne s'attarde pas plus longtemps sur ces questions sans réponse. Sensation enivrante et qui lui fait un peu perdre ses repères ; cette impression d'être passée de l'autre côté du miroir alors que Cali la traite, pour la première fois, comme une égale.

C'est un rameau d'olivier sous la forme d'un sachet de drogue qu'elle lui tend.
Habillée de son hoodie trop grand qui cache sa tenue de soirée, elles pourraient être deux amies à une soirée pyjama en train de comploter vengeance contre un garçon tombé en disgrâce. L'ordinaire de la scène lui tord l'estomac. Si le complot en question était destiné à possiblement ruiner l'avenir du garçon et pas juste lui apprendre une bonne leçon.

Cali lui offre un couteau, et si elle le plante dans le dos de Jason alors peut être aura-t-elle droit à sa rédemption. C'est un test.
Et Popi est affreusement tentée de le passer.

Mais alors, et après ?
Jason ne se doutera-t-il pas de qui a fait le coup ? N'y aura-t-il aucune retombée, sur elle ou ses proches si une famille aussi riche les prend en grippe ?
Son envie de vengeance est-elle assez grande pour en assumer les contrecoups ?

Quand elle réalise la direction qu'ont prises ses pensées, Popi ne peut s'empêcher de pousser un soupir désabusé. Peut-être n'a-t-elle pas assez bu pour que sa peur prévale encore sur ses impulsions. Et alors que ses yeux s'égarent une seconde de trop sur les jambes terriblement nues de Cali, les mots lui échappent avant même qu'elle ait le temps de les penser.

« Ça doit être bien, vivre sans conséquences. »

Sans craindre les conséquences de ses actions.
Sans craindre les conséquences de ses envies.
Les paroles sont peut être un peu rêveuses et peut être un peu amères, et il lui faut un battement de cœur supplémentaire avant de réaliser que c'est tout haut qu'elle les a prononcées.
Peut être qu'elle a assez bu en fait.

Dans une tentative de cacher son embarras, Popi se laisse tomber au sol et s’assoie le dos contre le pied du lit dans une posture renfrognée. Le goulot de la bouteille entre ses jambes trouve naturellement ses lèvres, l'alcool lui donne en semblant de contenance et rajoute du rouge à ses joues déjà brûlantes. Elle n'a plus froid désormais.

« Tu veux faire quoi avec ça de toute façon ? »

Peut être que si elle reste suffisamment vague sa complète inexpérience en matière de drogues passera inaperçue.

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Mer 16 Déc - 21:19
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Franchement, Cali s'attendait à plus d'enthousiasme. Elle présente à Popi une occasion en or de se venger, et elle la balaie de la main en parlant des conséquences. La remarque la pince, mais elle ne dit rien. Trop déçue, peut-être, de l'occasion perdue – la chance de faire souffrir son prochain, de l'écraser sous ses pieds. Ou autre chose. Elle a senti le regard de l'adolescente sur sa peau nue. Comme celui de Jason avant qu'il ne tente d'y promener ses mains. Un frisson l'anime. Les yeux roulent au plafond.

« Urg. Laisse tomber. »

Le buzz est passé – merci à Kalliope, toujours si terre à terre. Demi-tour sur ses talons, elle replace le sachet là où elle l'a trouvé. La joie est passée, mais elle reviendra. Cali trouve toujours un moyen d'utiliser ce genre d'info à son avantage. Le chantage, c'est un art – tout est dans le miroitement des conséquences devant ceux qui se croient invincibles.

Et elle ? Vit-elle sans conséquences ?
C'est ce que l'autre semble impliquer.
Et ça la dérange plus que cela ne devrait.

Pourtant, elle s'assoit à côté d'elle, comme si de rien n'était. Ses jambes ramenées contre sa poitrine, elle encercle ses genoux de ses bras avant d'y déposer sa tête. Ses yeux scrutent la figure de Popi, comme si elle essayait d'y trouver quelque chose.

« Ok. Real talk. Tu crois vraiment ce que tu dis ? Genre, t'es sûre que des gars comme Jason restent impunis ? »

Parce que c'est ainsi qu'elle pose le problème. L'injustice n'est qu'à sens unique. C'est pourquoi il faut parfois prendre les choses en main soi-même. Menacer, piéger, et écraser, ce ne sont que d'autres moyens d'assurer que les choses restent en place – que rien ne se dévie de sa trajectoire. Mais peut-être que ce n'est pas son travail, peut-être qu'elle s'aveugle.

La tête se redresse. Le regard se fixe dans le sien, interrogateur.

« J'veux dire… tu y crois à l'enfer, toi ? Ou quelque chose du genre ? Tu crois qu'on fait toujours face aux conséquences de nos actions ? »
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Dim 14 Fév - 18:01
Cali est déçue, elle le sent immédiatement. Et la crainte qui monte dans le ventre de Popi, qui serre sa gorge et crispe ses épaules à l'idée de la punition qui ne saurait tarder. Qui ne tarde jamais. Il y a toujours des conséquences à décevoir Cali Sinclair.

Mais pas ce soir.
Nouveau raté de son cœur alors qu'une nouvelle fois Cali change le rythme de leur relation, saute un pas répété mille fois et les entraîne dans une danse qui n'est pas la leur.

Popi ne comprend plus.
Souffre-douleur attitrée, elle se pensait épargnée tant qu'elle jouerait le jeu de sa tortionnaire. Tant qu'elle ferait subir à plus vulnérable qu'elle tout ce qu'elle avait elle-même subit, Cali la garderait dans ses bonnes grâces. Et au moindre faux pas, la renverrait à la case départ.

Mais Cali s’assoit à côté d'elle (trop près, si près) et Popi ne comprend plus.
Peut être est-ce la faute de l'alcool, encore une fois.
Peut-être n'y a-t-il rien à comprendre.
Peut-être que ce soir n'est pas un soir comme les autres.
Une faille de la réalité, un recoin caché où les règles du quotidien ne s'appliquent pas.

Une terre d'asile de quelques mètres carrés, protégée en tout et pour tout par une porte fermée à clef et la musique trop forte masquant les chuchotis de leurs voix. Où enfin, elles pourront être elles-même.

Cali qui remonte ses genoux contre sa poitrine et ses yeux que Popi sent creuser dans la peau de son visage. Attention impitoyable et inébranlable, regard assumé auquel aucun détail n'échappe. Tétanisée, Popi fixe le bouchon de la bouteille avec lequel jouent ses doigts, incapable de soutenir l'intensité d'un tel regard.

La question la prend au dépourvu, la fait se tendre comme un reproche. Puis Popi se rappelle ; ce soir n'est pas comme tous les soirs. Ce soir, elle a le droit de dire ce qu'elle pense. Son dos qui se redresse et sa tête qu'elle tourne, lentement. Quand elle croise finalement le regard de Cali, le vert de ses yeux envoie des éclairs jusqu'au bout de ses ongles. Regard qui glisse sur ses lèvres qui lui parlent de religion, alors que ce qu'elle ressent n'en a jamais été aussi éloigné.

« Oui. » Les mots qui s'échappent à demi-pesés, simple répétition de ce qu'on lui rabâché et rabâché. « A la fin nous serons tous jugés, car c'est pour cela que Dieu nous a donné le libre-arbitre en premier lieu. »

Le parfum de Cali qui flotte entre elles et lui rappelle des souvenirs d'une autre journée, des sensations qu'elle s'est promis d'oublier mais qui hantent encore ses rêves (éveillés). Elle s'humecte difficilement les lèvres, s'oblige à continuer.

« En attendant, tout ce qu'on peut faire c'est de notre mieux. Et espérer qu'Il sera clément. »

Prière à peine voilée, qu'elle envoie au ciel en espérant qu'elle soit accordée.

Oui, Popi croit à l'Enfer.
Car elle y a déjà goûté.


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Sam 20 Fév - 15:35
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Ah. À la toute fin, donc. Un rire cynique échappe à Cali, grisée par les déceptions et l'ennui. Quelle fête nulle. Jason ne se fera pas frapper par la foudre sous leurs yeux et pendant ce temps elles continuent à jouer aux enfants sages.

« C'est injuste. »

Le regard mécontent se perd dans le vide et les mots ne lui viennent pas. Parce qu'il n'y a rien à développer, parce qu'il n'y a rien à exprimer avec le langage : que cette colère, cette vapeur qui a besoin d'éclater et qu'on étouffe, encore, toujours. Qui est la victime, qui est le bourreau ? Jamais elle ne s'est considérée comme la vilaine de l'histoire. Jamais une victime non plus. Qu'une pauvre fille qui essaie de faire sa vie et se hisser dans le haut de la chaîne alimentaire – accéder à l'échelon où rien ne pourra la blesser
pas même Dieu.

Comme Jason, elle suppose.
Et tout au contraire de Popi, qui se laisse écraser.

« Et t'arrives à accepter ça, toi ? Juste, vivre dans l'espoir que peut-être tes sacrifices seront suffisants ? »

La frustration perce tout à coup. Impossible à contenir à l'intérieur de soi plus longtemps. Ses genoux redescendent tandis qu'elle se retourne pour faire face à Popi. La main se pose au sol pour s'y appuyer, tout près de la hanche de l'adolescente.

« Sincèrement, si tu pouvais faire tout ce que tu voulais, là, maintenant, tu le ferais ? »

Un sourire – complice ? mauvais ? – qui dévoile ses dents blanches.
Quelque chose comme le serpent qui aborde Ève dans son Eden.
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Mar 16 Mar - 22:26
Cali mécontente de sa réponse. C'est étrange, on pourrait croire que deux adolescentes qui partagent une même foi pourraient au moins s'entendre sur celle-ci. Mais non. Quoiqu'elle dise, quoiqu'elle fasse, les paroles de Popi ne sont jamais celles qu'elle attend. Qu'elle demande.
Pourtant, cette fois-ci, elle n'en est pas meurtrie.

Il n'y aura pas de châtiment ce soir, pas de sanction.
Pour la première fois de leur relation Popi est libre et ce sentiment nouveau lui donne une impression de légitimité. La colère avec laquelle elle s'est habituée à vivre ronfle gentiment au fond de son ventre, endormie. Il y a une nouvelle compréhension qui fait jour en elle, une dont elle ne saisi pas encore tout à fait les tenants et aboutissants et qui s’évanouira probablement au petit matin.

Peut être que le problème ne vient pas de Popi finalement.
Peut être qu'il vient de Cali.

Cali qui rue et qui se débat. Qui refuse d'accepter un destin où elle n'a pourtant rien à perdre, prête à piétiner ce qu'il faut de victimes pour s'assurer de ne jamais jamais en devenir une.
Cali qui veut plus, toujours plus.
Et qui admoneste Popi, elle qui s'est toujours gardée de rêver trop loin.

Est-ce si mal de se satisfaire de ce que l'on a ?
N'est-ce pas preuve d'humilité et de vertu, que d'apprécier une vie simple et honnêtement gagnée ?
Des proches heureux et en bonne santé, n'y-a-t-il pas de quoi être reconnaissante ?

La lumière qui glisse, alors que Cali se meut. Le sourire qui ourle ses lèvres alors même qu'elle prend le visage de la tentation ; la provoque, la défie.
Et c'est tellement, oh tellement hypocrite de la part de Cali d'être celle qui la pousse à l'action. Alors que c'est dans son regard vert que brille l'envie. Que brille la faim.
Car c'est Cali qui veut plus, toujours plus.
Mais c'est à Popi qu'elle demande de faire le premier pas.

Popi la modeste qui n'a jamais rien souhaité au-delà des limites de son quotidien. Une famille aimante, des amis présents, peut être plus tard un travail valorisant. Popi qui s'était parfaitement adaptée au moule qu'on lui avait donné et n'avait jamais songé à en échapper.
Qu'importe les insultes, qu'importe la souffrance.

Jusqu'à la violence blanche de sa lèvre qui éclate dans la salle de bain.
Et celle plus cuisante encore de la peau contre la sienne.

Popi qui se penche vers Cali sans se cacher. Son regard qui s'attarde un instant sur ses yeux avant de glisser jusque sa bouche et y rester.
C'est un mouvement lent, délibéré.
Assumé.

(Un défi.)
(Qu'elle s'échappe. Qu'elle s'échappe si elle l'ose.)

Et quand ses lèvres touchent enfin celles de Cali, elle se laisse emporter par la puissance de cette envie qu'elle pensait étouffer.

Oubliés les doutes.
Oubliées les craintes.
Peut être que Popi est une rêveuse après tout.
Comme un papillon qui se jette dans la flamme d'une bougie, rêvant d'atteindre le soleil.


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Dim 28 Mar - 0:48
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C'est tellement hypocrite de la part de Cali.
C'est un mensonge plat, délibéré.
Assumé.

Le monde est cruel,
elle joue selon ses règles.
Qu'on ose seulement lui jeter la première pierre
elle n'est pas la seule à être en colère
et elle la cherche constamment sous
la peau des martyrs,
des bons enfants comme Kalliope.

Ses yeux s'accrochent aux siens – arrogants, brûlants. Désir de hurler, crier l'injustice d'attendre, toujours, la foudre divine qui ne vient pas, le jugement suspendu jusqu'à la toute fin, sans espoir de connaître son sort, le changer.

Peut-être, peut-être si elle cède le monde s'écroulera enfin
et elle en aura le cœur net.

La tempête approche, elle sent l'électricité au bout des doigts. Chaleur oppressante dans sa poitrine. Kalliope dressée devant elle. Ange ou démon. Beauté étrange, innaturelle. Un souffle s'échappe d'entre ses lèvres. Peut-être son dernier.

Et sa bouche contre sa bouche, elle se sent plus vivante que jamais – au bord du précipice. Elle veut sauter, elle veut plonger. Ses lèvres répondent avec ardeur, sa main parcoure la mâchoire de Popi, se loge derrière sa nuque. La seconde repose sur son épaule, y prend appui alors qu'elle se redresse sur ses genoux. Et elle approche, plus près. Souffle court. Son visage au-dessus du sien, maintenu entre ses doigts fins.

Pendant quelques secondes, elle reste immobile. Ses yeux scrutent son regard, y cherchent des réponses à des questions innommables. Et au creux de ses prunelles brûle encore la colère ;
Dieu ne l'a pas arrêtée,
jusqu'où devra-t-elle aller ?
Ah ce n'est pas qu'un défi à Kalliope qu'elle lançait, mais bien aux astres.
Et si rien n'est là pour la prendre par le bras, la secouer et la sortir de cette folie,
pourquoi résisterait-elle ?
Pourquoi continuerait-elle d'ignorer ce feu dans son ventre, la pulsion dans ses veines, les mouvements que son corps appelle ?

Les yeux se referment,
ses lèvres implorent les siennes,
comme un pardon divin.

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Jeu 8 Avr - 21:05
[tw ça chauffe un peu mais oklm]

L'avantage de rêver de l'inatteignable, c'est que l'on n'a jamais à envisager ce que l'on fera si on l'obtient.
L'instant de panique, au début. Et puis il y a les corps qui se touchent et les pensées qui la fuient.
Popi s'est toujours trop noyée dans ces dernières de toute façon, qu'elle respire pour une fois.

Inspire.
Cali,
son goût,
son odeur.
Expire.

Son parfum, qu'elle reconnaît, et un autre différent, plus masculin, qu'elle n'aime pas.
Il y a le goût du punch sur ses lèvres qui se mêle à l'effluve du whisky sur sa langue.

Cali est un feu de forêt.
Un brasier incandescent et inarrêtable, qui dévore tout sur son passage.
Et Popi se laisse consumer.

Il n'y a aucune hésitation dans le baiser qu'elle lui rend. Juste une forme de fureur dans les doigts qui viennent saisir sa mâchoire, une faim insatiable dans la bouche qui recouvre la sienne. Un besoin primordial qu'elle se souvient avoir déjà éprouvé, une unique fois, de réduire la distance entre elles jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. Rien, rien que les vêtements, la peau, les os.

Popi dont les doigts s'accrochent presque timidement aux plis du hoodie trop grand, comme si elle avait peur de sentir la chaleur vivante en dessous. Qui tirent, tirent pour la rapprocher, tirent jusqu'à le tissu soit collé à son ventre et que ses mains n'aient plus que des hanches sur lesquelles se refermer. Son dos qui s'appuie toujours plus contre le pied du lit, et sa tête qui bascule en arrière contre ce dernier alors que Cali la toise, la surplombe. Sa jugulaire exposée, devant cette prédatrice qui l'a tant de fois pourchassée.
Et pourtant Popi n'a pas peur. Pas ce soir.
Pas quand les yeux de Cali sont pleins de doute et de tourment. De questions.

Alors Popi se redresse pour poser ses lèvres sur les siennes, car c'est là que se trouvent toutes les réponses.

Dans la chaleur des corps.
Dans la caresse des langues.
Dans le bruissement des respirations hachurées.
Dans le roulement des muscles et la tendresse des formes.

Elle l'attire contre elle, plus près, toujours plus près, jusqu'à ce que ses genoux soient de part et d'autre de ses hanches et qu'elle puisse sentir son poids contre son ventre. Sa main qui glisse sur sa cuisse et le contact de la peau nue sous sa paume qui l'électrocute.

Popi qui a si chaud et si froid en même temps, dont des frissons parcourent sa colonne et des tremblements le bout de ses doigts. Ses doigts qui effleurent le bord du hoodie gris, jouent et hésitent à la limite de cette frontière qu'elle abhorre brusquement. Et dans une inspiration étouffée, découvrent des parcelles de peau nouvelles et interdites.

Il n'y a plus de questions.
Il n'y a que maintenant.

petit résumé:
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Dim 18 Avr - 3:54
Ça chauffe aussi:

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Mer 21 Avr - 12:24
[tw c toujours un peu chaud mais c gentillet promis]

Les fourmillements délicieux des doigts qui jouent dans ses cheveux, s’emmêlent dans ses mèches, caressent sa nuque. Cali qui revient se fondre contre elle, la chaleur de son corps toujours plus brûlante alors que les secondes passent. Elle sature ses sens et son esprit, remplie sa tête de gestes rêvés et de sensations irréelles. Il n'y a de la place pour rien d'autre.

Et puis la douleur vive des cheveux que l'on tire sans prévenir, et le grognement qui lui échappe en conséquence. Son cœur qui fait un bond de crainte – d'avoir trop fait, mal fait – avant que les mouvements de Cali ne l'apaisent. Les yeux de Popi qui s'écarquillent en même temps que sa bouche s'assèche. Émerveillée.

La tenue de soirée, identique à il y a une demie heure, ne lui semble plus la même désormais. Ce sont des montagnes de peau et des vallées de chair qui s'étalent sous son regard, des terres inconnues qu'elle s'imagine parcourir et conquérir. C'est une tension fébrile qui immobilise ses membres et agite son souffle saccadé, jusqu'à ce que la sensation des doigts de Cali contre l'ourlet de son t-shirt ne la fige complètement.

Une fraction de seconde Popi qui reprend brusquement conscience de son corps, de sa forme. De son apparence. (Cali aimera-t-elle ce qu'elle verra ?) Avant de les repousser au fond de son esprit, aidée par la brûlure de l'alcool dans ses veines, et celle nouvelle et excitante au creux de ses reins.
Fuite en avant assumée, le loup en elle ne veut que dévorer.

Mais il y a le sourire de Cali – différent.
La lueur dans son regard – déconcertée.
La main sur sa joue – tendre.

Et Popi qui la contemple sans un mot, ouverte et suppliante tout à la fois. Elle voudrait revenir à l'embrassade fiévreuse, aux ongles qui griffent et aux actes emportés que l'on pourra plus tard blâmer sur l'impulsion du moment. Il y a tellement plus de sécurité dans les poings qui fendent les lèvres que dans les bouches qui les épousent. La violence est simple, la douceur insidieuse.

Continuer à fuir. Sans réfléchir, ne pas s'arrêter.
Mais quand le front de Cali s'appuie contre le sien et que son soupire caresse ses lèvres, le mal est déjà fait.

Qu'elle veuille le voir ou non, il y a des implications à ce qu'il se passe entre elles ce soir. Des réalisations terribles, qui la hantent depuis leur premier faux pas et qu'elle ne pourra plus ignorer désormais. Peu importe à quel point elle tente de lutter.

Alors Popi laisse une main réconfortante glisser le long du dos de Cali, tandis que son nez vient caresser sa joue et ses lèvres effleurer le coin des siennes.

« Je sais, murmure-t-elle dans un souffle. »

Car c'est la même terreur sourde qui noue leurs estomacs et la même exaltation hésitante qui gonfle leurs poitrines. Elles font face au même dragon et seront toujours mieux à deux pour l'affronter.
Mais pas maintenant.

Maintenant il y a le feu qui coure dans ses veines et ses doigts qui traînent le long du bras de Cali, descendent jusqu'à trouver la main encore posée dans son giron. S'en saisissent en douceur et la poussent sans brusquerie sous la barrière de tissu, là où son contact provoque des décharges presque douloureuses contre la peau nue de son ventre. Popi dont la bouche dérive, vient souligner le dessin d'une mâchoire avant de planer à la frontière de ce cou si blanc qui l'attend et l'appelle. C'est avec ce qui lui reste de maîtrise qu'elle demande :

« J'arrête ? »



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Dim 30 Mai - 21:02
[Comme l'a dit Ant c'est tjrs chaud mais gentillet]

Lying lips
Chaleur rassurante de la main dans son dos. Mille et une inquiétudes qui se taisent, évaporées par la caresse. Cali soupire – réconfortée par ces lèvres qui rencontrent le coin des siennes. Elle sait, Kalliope, et l'idée soulage d'un poids qu'elle ignorait. Elles ne le nomment toujours pas, ça n'a pas d'importance maintenant. Ce n'est pas un obstacle, mais un pont entre elles – distance franchie en un regard, c'est ce que Cali veut croire. Ça hante encore sa poitrine, tension sourde dans ses artères, mais les battements de son cœur s'accélèrent pour une toute autre cause.

Sa main guidée par la sienne, la peau de son ventre brûlante contre ses doigts. Ils glissent, timides, devinent les formes qu'ils tracent à l'aveugle. Elle ferme les yeux pour mieux voir, la tête se penche, le cou s'expose pour la bouche de Kalliope quand la parole revient entre elles.

Arrêter ? Les yeux rouvrent et interrogent son regard. Dans ses prunelles vertes, il y a la vulnérabilité – est-ce ça son nom ? – mais surtout des braises prêtes à se changer en feu à la moindre brise. La main contre son ventre reprend ses caresses, confiante, en longeant sa taille.

« Non. »

N'arrête pas. Il y a encore des barrières à franchir, des défis à lancer au ciel – voir s'Il va tenter de les arrêter. Et au fond d'elle-même, n'y a-t-il pas la peur que cela n'arrive plus jamais ?
Qu'est-ce qui les attend, à la fin de la soirée
de l'autre côté de la porte
de retour à l'école
à leur vie ?
Elle chasse les doutes avant qu'ils ne surgissent. Sa bouche rencontre la sienne, fiévreuse et languissante. Les doigts se rejoignent à nouveau le bord du pull qui l'agace. Elle souffle entre elles : « Je peux ? »

AntNouvel an 2001Une villa


résumé de la mort qui tue:
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Ven 20 Aoû - 19:19
[tw rien de nouveau sous le soleil, des ados qui se galochent en scred]

Les yeux de Cali, grand ouverts.
Une fraction de seconde, ils la regardent elle et seulement elle.
Puis les doigts glissent le long de sa taille et Popi ferme les yeux pour oublier.

Ce n'est jamais Cali qu'elle embrassait.
Toutes ces caresses, tous ces baisers, n'ont toujours été qu'autant de rétributions pour tous les coups, toutes les humiliations. Des griffures dans le creux de ses reins pour chaque bousculade dans les couloirs. Des morsures à la naissance de son cou pour chaque insulte. Des soupirs qu'elle tire de sa gorge au lieu de rires étouffés. Ça n'a jamais été elle, elles. Juste une impulsion, une vengeance sous la forme d'un désir mal assumé.

Cali devait avoir ses raisons aussi, elle n'en a jamais douté.

Pourtant, pourtant quand elle lui demande au lieu de s'imposer. Quand Cali lui rend la pareille et qu'elle acquiesce dans un hochement de tête muet. Il y a cette idée, cette question dangereuse. Que, peut être, elles pourraient être autre chose.

Popi lève les bras et laisse Cali Sinclair la déshabiller.
Elle regarde son reflet dans ses yeux verts ; ce monstre qu'elle a tant raillé au milieu de sa cour, dans les toilettes ou les vestiaires. Le même monstre dont elle vient maintenant quémander les lèvres et chercher le contact. Qu'en diraient-ils, tous ces courtisans, s'ils savaient.

S'ils savaient avec quelle passion les lèvres de Popi s'écrasent sur les siennes. La chaleur incandescente alors qu'elle se redresse et qu'elle sent la peau de son ventre caresser la sienne. Ses mains qui courent dans son dos avant de se fixer sur sa nuque, alors que l'envie bouillonne en elle de refermer ses lèvres sur sa clavicule. C'est le désir qui l'anime lorsque sa bouche en suit le contour, et la colère quand elle aspire la peau entre ses dents. Juste un instant, le temps d'une respiration. Pour qu'ils sachent. Avant que ses sens ne lui reviennent, que son cœur tambourinant chasse la fureur de ses artères.

Ça a toujours été pour eux que Popi l'embrassait.
Pour la souiller à leurs yeux, pour leurs montrer que sa monstruosité était partagée. Mais ce soir, alors qu'elle fait glisser ses lèvres le long de la trachée de Cali Sinclair. Ce soir, où Cali pour la première fois l'a regardée elle et pas au travers.

Elle veut oublier que les autres existent et n'embrasser que elle.


Spoiler:
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Calico
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Sam 4 Sep - 23:31
[Cette programmation comporte des scènes suggestives] [Mais c'est gentillet]

Lying lips
Un signe de la tête, et Cali retrouve le souffle qu'elle retenait. Les mains sont plus audacieuses, plus qu'elle n'aurait jamais pensé l'être. Que lui prend-il ? Comment ose-t-elle ? Pourquoi tremble-t-elle, à sa vue, sous ses mains, sous ses lèvres ? Tant de questions qui ne lui passent pas par la tête. Il n'y a que la chaleur de leur corps rencontré, les frissons qui la parcourent de la tête aux pieds. Et l'impératif dans tous ses nerfs : plus près, toujours plus près.

Les bras entourent le cou de Popi, Une main accompagne sa tête, ignorant ce qu'elle manigance. Yeux clos, un soupir, un gémissement au contact de ses dents. Et une inquiétude – prémonitoire – dans le froncement de ses sourcils.

Un bruit sourd contre la porte.

Soudain, elle se rappelle où elles sont, qui elle est, le danger de la situation. Pour Popi, pour elle-même.

« Shh. »

Une syllabe, une seule, qu'elle impose à Popi en appuyant son index sur ses lèvres. Les bras autrefois langoureux se sont raidis, remettent la distance entre elles. Dans sa poitrine, son cœur bat à tout rompre. Les oreilles attentives guettent d'autres bruits, mais rien ne vient, sinon la musique et les rigolades. La fête continue, insouciante de jeu qui se trame plus haut, à l'étage, dans la chambre trop riche d'un adolescent minable.

Plusieurs secondes passent avant que ses yeux verts recroisent ceux de Popi. Que font-elles ? Sont-elles folles ? Un rire nerveux monte dans la poitrine de Cali, rire qu'elle s'empresse d'étouffer, paume contre sa bouche.

Elles ont failli se faire prendre, et elle rit.

« J'ai eu peur », concède-t-elle.

Sa violence semble tue. Peut-être est-ce l'alcool, peut-être est le résidu de plaisir qui court sur sa peau. Pourtant, il y a la réminiscence de l'épisode de la salle de bain lorsqu'elle caresse les cheveux de Popi, quand son regard de braise se perd dans le sien.

« Ce sera  notre secret. »

Qu'elle scelle par un baiser.

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