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❝survival of the fittest❞ ❀ nemo

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Mer 30 Sep - 15:23
Just like you • If I could • Just knock on somewhere • If I could kiss • The whole world so hard • Would someone welcome me • Maybe embrace my weary body
Survival of the fittest - Nemo ❀ Bellamy
Résumé Blessée au poignet, Daphne se rend à l'hôpital et rencontre un visage du passé, qu'elle est plutôt contente de savoir en vie.
Daphne s’était blessée au poignet ; pas de chance. Elle l’avait un peu cherché. Ca devait forcément arriver, après tous les coups qu’elle mettait à sa voiture, après la façon dont elle s’acharnait. Pas de chance. Elle aurait pu se faire soigner chez les Pirates, mais elle avait envie de prendre l’air, elle avait envie de sortir. Et elle aurait peut-être moyen d’aller se servir dans leurs stocks et d’en ramener un peu, qui sait.
Elle avait demandé à quelqu’un de l’accompagner, on l’attendait dehors. Elle resta près de la porte d’entrée, observa les alentours, l’épaule appuyée contre le mur. Elle venait rarement à l’hôpital, c’était trop lugubre pour qu’elle y mette les pieds. Elle avait l’impression qu’on aspirait toute son énergie vitale, que d’un coup, elle était vide. Elle regardait les infirmiers, les murs délabrés, le sol qu’elle pensait pouvoir sentir s’écrouler sous ses pieds, et elle se sentait sombrer. C’était la mort ici. Pas un lieu pour elle. Elle restait le plus loin possible d’ici, en général, et elle redoutait toujours le jour où elle devrait venir ici parce qu’une certaine personne se serait volatilisé.
Daphne baisse les yeux sur son poignet gonflé et rouge. Elle aurait du venir plus tôt. On lui avait dit, en plaisantant sans doute, qu’elle risquerait de perdre sa main à trop faire la fière, refuser qu’on la soigne, parce qu’elle est soit disant trop forte pour être réellement blessée. Elle avait balayé la remarque d’un revers de sa main encore saine. Et pourtant la voilà, dans l’hôpital, à deux doigts de se ronger les ongles, parce qu’elle entend encore dans son oreille qu’elle va perdre sa main. Pas de chance.
Elle attend le passage de quelqu’un qui lui inspire un peu confiance. Elle masse son poignet, elle attend, elle inspecte les gens un peu plus. Elle voit des visages fatigués, des visages meurtris, des visages qui souffrent beaucoup plus qu’elle et son petit poignet rouge. Des gens qui ont perdu quelque chose, quelqu’un. Et elle pleure sur son petit poignet rouge, qui n’a sans doute rien de plus qu’une petite entorse, qu’il faudrait peut-être juste masser et arrêter de trop solliciter. C’est indécent presque, mais Daphne s’en fiche un peu.

Survival of the fittest.

Entre les murs, dans la marée de visages inconnus, un fantôme. Un visage qu’elle reconnaît, parce qu’elle n’oublie jamais les visages, elle n’oublie pas les noms. Berlioz, c’est pas un prénom qu’on oublie facilement. Un visage auquel elle avait un peu pensé, depuis  la tempête. Allongée sur la banquette arrière de sa voiture, elle fait un inventaire de tous ceux qu’elle a connu et qu’elle n’a plus revu depuis la catastrophe, se demande lesquels ont survécu, lesquels ont été engloutis. Ca l’étonne à peine, au final, de voir ce visage ici, bien vivant.

Survival of the fittest.

Daphne se redresse, elle contourne les visages inconnus pour se diriger vers le seul qu’elle connaît et elle se plante devant lui, un grand sourire aux lèvres.
Elle l’avait bien aimé, Berlioz. Ca avait été tout le contraire pour son frère, mais elle, elle l’aimait bien. Elle avait eu un peu peur qu’il lui en veuille vraiment - alors qu’elle savait qu’elle n’avait pas spécialement fait quelque chose de mal - mais ça n’avait pas été le cas, et ils avaient gardé contact tous les deux. Et ça lui avait fait plaisir, parce qu’elle l’aimait vraiment bien, Berlioz. Avec le recul, elle avait bien vu qu’elle avait plus donné que reçu, mais ça ne l’avait même pas dérangé. Ca pouvait paraître étrange, que Daphne accepte de recevoir moins que ce qu’elle donne. Mais le simple fait que quelqu’un ait eu besoin de son attention, même brièvement, même pour de mauvaises raisons, même par pur caprice, ça lui avait fait du bien, ça l’avait flatté.
Elle observe son ancien compagnon de haut en bas, comme pour voir s’il n’avait rien, et elle tend la main pour lui frotter les cheveux en pouffant.

« Je commençais à croire que tu t’étais envolé, c’était bizarre que je te vois pas. Je t’ai manqué ? »
Nemo
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Nemo
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Jeu 1 Oct - 0:12



Maman, comment vous vous êtes rencontrés, Papa et toi ? Contrairement à beaucoup d’enfants, la curiosité n’était pas venue tout de suite, tu n’étais même pas sûre d’avoir eu envie d’en savoir plus, encore aujourd’hui. Toute ton enfance avait été ponctuée de l’absence de ton père et l’omniprésence de ta mère. Des cartes-postales pour ton anniversaire, des coups de fil qui se faisaient rares avec le temps, la fête des pères qui n’était qu’un jour comme les autres pour toi. Et finalement, un soir isolé, alors que tu préparais le diner, elle s’est mise à rire toute seule en tournoyant dans la cuisine. Tu veux savoir, Berlioz ? Je vais te raconter. Elle a agrippé tes mains pour les poser sur ses hanches, une valse improvisé, son histoire décousue s’est cognée à tous les meubles de la pièce alors qu’elle continuait de tourner, encore, et encore. Une époque lointaine, jeune demoiselle soliste d’un groupe classique, représentation comme une autre, il était dans le public, incapable de la lâcher du regard. Il l’a abordé à la sortie pour la féliciter, elle a arrangé ses cheveux délicatement en lui souriant, ils ont parlé toute la nuit qui a suivi. Et finalement, ta sauce bolognaise a brûlé et vous avez commandé des pizzas.

Des histoires d’amour comme celle-là, tu l’avais nié, mais tu en rêvais. Tu voulais qu’on vienne t’applaudir tous les soirs. Tu voulais qu’on ne regarde que toi dans la foule. Tu voulais qu’on t’attende à la sortie. Tu voulais qu’on parcourt le Monde entier pour tes beaux yeux. Tu voulais ce même amour fou que ta mère chantonnait, l’air presque nostalgique, en se dandinant au milieu de la nuit. Tu voulais être une passion, une obsession, tu voulais qu’on se mette à genoux pour toi, qu’on te donne le dernier souffle et le premier soupire. Tu voulais qu’on t’appartienne autant que toi tu appartiens à l’autre. Mais les histoires ne sont que des histoires. Maman a quitté Papa et Papa n’a pas suivi Maman. ((Alors de qui tu te moques ?))

N...o...Nemo...Nemo ? « Nemo ? ». La voix d’un Green t’extirpe de ta somnolence. Tu t’es redressé subitement, à en fait trembler ta chaise. C’est étrange, ce souvenir qui t’ai revenu en rêve. Tu l’avais oublié, effacé, perdu dans la mélasse de ces moments isolés que tu avais longtemps chéris. tes doigts traversent le côté de ton visage pour se nicher dans tes mèches onyx. Ton sourire se dessine naturellement, tu rassures ton patient du jour avant de plonger ton âme dans le travail. Tu n’avais pas rêvé de ta mère depuis le monde d’avant. Tu n’y pensais pas, n’y pensais plus, comme une épine qu’on retiré du coeur qui a laissé un chemin de sang dont on ne voit plus le bout. Et toi, t’osais plus regarder les flaques rouges, persuadé que tu finirais pas tomber sur l’arme du crime.

Ca te tracasse sans que tu arrives à te sortir ces images de la tête. Ca ne fait qu’une semaine que tu es venu vérifié à la morgue que le cadavre de ton père n’y était pas et pourtant, te voilà encore dans les couloirs de l’hôpital, l’image des macchabés aux visages inconnus qui te narguaient noyant ton cerveau. Et finalement, ça s’éclaire, d’un coup. ((Une apparition.)). « Je commençais à croire que tu t’étais envolé, c’était bizarre que je te vois pas. Je t’ai manqué ? ». Tu bats des cils alors que tes pupilles retracent les contours de son visage. ((Daphné.)). Les coïncidences étaient marrantes, un peu sous le coup de l’impulsion, tu l’enlaces, comme tu avais vu un fantôme alors que tu en cherchais un autre. « Daphné ! Bien sûre que tu m’as manqué ! ». Et rares étaient les fois où tu pouvais affirmer que oui. ((C’était la vérité.))

Daphné, c’est un autre flash qui te ramène en arrière. Une époque trouée par la solitude, l’envie désespérée que l’on prenne soin de toi. ((N’est-ce pas toujours le cas ?)). Tes doigts délicats se glissent sur sa joue, tu la contemples, tu la re-découvres. Une des rares personnes qui même en te connaissant sous certaines coutures ne t’avaient pas tourner le dos. La voir en vie, ça te faisait quelque chose. ((Le cri des enfants.)). Et l’espace d’un instant, tu oublies presque de penser à toi. « Je suis si content de te voir ! … Oh. ». Elles se sont échappées, tes phalanges, pour se réfugier autour de ce poignet enflé. Le regard toujours aiguisé, comme à l’époque. « C’est pas très joli, ça. »






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Ven 2 Oct - 18:05
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Survival of the fittest - Nemo ❀ Bellamy
Résumé Plus qu'heureuse de retrouver Nemo, qu'elle considère comme un de ses rares amis, Daphne cherche à en savoir plus sur ce qu'il a fait depuis la catastrophe - et surtout s'il va bien. Et elle le taquine mais c'est pas nouveau.
Berlioz la fixe un instant, et elle se demande s’il l’a oublié. Les années ont passés, certes, mais elle n’avait pas tant changé que ça. Ils n’avaient pas passé beaucoup de temps ensemble, certes, mais ça avait été important pour elle, elle avait osé espérer que ce soit le cas pour lui, et elle avait eu l’impression que ça avait été le cas. Elle avait vu un jeune homme différent de ce qu’elle avait vu, ce soir-là, à la soirée étudiante. Et malgré ce que son frère lui disait - qu’il était louche, franchement pas honnête, pas un type pour elle, pas assez bien, et un milliard d’autres trucs que Daphne avait démenti - elle n’avait jamais vu l’homme profondément mauvais qu’il décrivait. Mais ça, c’était parce qu’elle n’avait jamais vraiment cru au bien et au mal, en premier lieu. Berlioz était ce qu’il était, et il lui correspondait. Elle se fichait bien qu’il ne soit pas honnête, elle ne l’était pas non plus. Et elle avait toujours considéré que, de tous ses copains ( elle laissait de côté ses copines, parce que l’alchimie était toujours plus forte, et parce qu’elle avait plus de considération pour elles que pour les hommes en général ) Berlioz avait été le plus doux, les autres des rustres.

Daphne doit bien avouer qu’elle est soulagée qu’il la reconnaisse. Ca la surprend un peu qu’il l’enlace, mais c’est sans doute parce qu’elle en a perdu l’habitude. Ethan n’est pas aussi câlin qu’elle, et elle n’a plus vraiment de proches comme elle en avait avant. Alors d’un coup, elle a l’impression d’être revenue des années en arrière, d’avoir 19 ans à nouveau. Elle avait déjà l’habitude de s’occuper de son frère, alors c’est assez naturellement qu’elle avait décidé de faire de même avec Berlioz, parce qu’elle arrivait de plus en plus facilement à sentir le mal-être des autres. Peut-être qu’ils n’avaient jamais vraiment été un vrai couple au final. Il s’était juste avéré qu’ils avaient tous les deux la possibilité de donner à l’autre ce qu’il voulait. Mais tant pis, elle l’avait aidé, au moins un peu, elle avait fait de son mieux, et ça lui suffisait assez. Elle ne savait pas quels dégâts la tempête avait fait chez lui, elle ne savait pas s’il était encore à la dérive, mais ses vieux réflexes voulaient le garder contre elle pour le calmer un peu. Alors elle pose ses deux mains sur ses joues et elle appuie dessus en souriant.

« Mouais, je suis sûre que tu m’as fui. Je fais le tour d’Arcadia presque tous les jours et je t’ai jamais vu. C’est louche. »

Elle le fixe à son tour, le sonde, frotte légèrement ses joues comme pour les apaiser après avoir appuyé dessus, et ses prunelles se baissent sur son poignet. Elle expire discrètement, comme soulagée, parce que ça fait longtemps, qu’on ne l’a pas regardé vraiment. Et parce que, venant de Berlioz, c’est quelque chose. Elle fronce le nez, prend l’air faussement vexé qu’elle aime tant et soulève son poignet pour qu’ils le regardent un peu mieux.

« Oh t’abuses, tout est joli chez moi. Je trouve que ça donne un petit truc à ma main, regarde quand on la met à la lumière… »

Elle se détourne, soulève sa main un peu plus pour la mettre face à une des lampes, ferme un oeil. C’est vrai que c’est pas joli. Ca le serait plus avec un petit vernis nude.
Pendant un instant, elle redevient un peu sérieuse. Elle a envie de savoir ce qui lui est arrivé, comment elle l’a raté pendant autant de temps, alors que Daphne, elle se faufile partout, Daphne c’est une ombre, si elle n’a pas envie d’être vue, on ne la verra pas. Elle se fait du souci pour lui ; les vieilles habitudes ont la vie dure. Mais elle préfère sourire, son coeur déborde trop pour qu’elle ne sourit pas. Berlioz c’est un ami, un vrai. Elle a retrouvé un ami, un vrai.

« Qu’est-ce que t’as fait depuis la tempête ? T’es même pas cassé, t’es tout beau… Je vois presque que des mecs qui ont l’air de sortir d’un cercueil, qui savent pas ce que c’est qu’une douche… C’est pas compliqué d’aller se savonner un peu sérieux… T’as pas trouvé du maquillage par hasard ? Je suis très jolie sans, mais je cracherai pas sur un mascara, tu vois… »
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Nemo
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Dim 4 Oct - 19:02



Les femmes ne t’aimaient jamais assez. Tu étais un garçon charmant à leurs yeux, bel homme distingué aux mains délicates, elles s’accrochaient à cette idée fantasmée que jamais tu ne leur ferais de mal. Elles te désiraient, pour une nuit ou pour des millions d’autres, elles chérissaient parfois ce rêve innocent, l’espoir que tu poses enfin tes yeux sur elles. L’espoir que tu les regardes comme elles te regardent. L’espoir que tu les regardes comme tu te regardes. ((Narcisse au coeur vide.)). Mais tu en es incapable. Car ce n’est jamais assez. Les regards, les caresses, les attentions, l’amour qu’elles articulent. Tu en veux plus, toujours plus. Tu n’es jamais satisfait, tu appréhendes. Car tu sais. Tu sais qu’une fois que tu auras posé tes yeux sur elles, il sera trop tard pour reculer. ((Tu vas sombrer.))

Tu n’es pas un gentil garçon. Tu auras beau faire semblant, tu auras beau faire le beau devant ton public, tu auras beau réprimer ton cynisme teinté d’arrogance, tu ne seras jamais un gentil garçon. Trop égoïste, trop avide de l’attention que tu as perdu en enterrant ta mère, trop avare d’un amour dans lequel tu as peur de te noyer. Pourtant, tu n’arrives pas à sortir de cette mécanique de faux-semblants. Toujours à prétendre être quelqu’un que tu n’es pas pour le bon plaisir des autres, à leur offrir ce qu’ils veulent de toi, à prendre le visage qu’ils souhaitent voir en face d’eux. Mais tu ne peux pas faire autrement. Car sinon, tout ce qu’elle a dit ne sera plus qu’un énorme mensonge. ((Tu es un gentil garçon, mon fils.))

Daphné, elle a vu tes pires comme tes meilleures facettes. Daphné, tu lui as montré ta délicatesse d’enfant fragile, ta naïveté de gosse qui découvre le monde, qui découvre les gens comme si tes yeux s’ouvraient pour la première fois. Mais, à Daphné, tu lui as aussi montré ton égoïsme sans limite, ton besoin viscérale d’être aimé sans limite, cette peur de l’abandon étouffante qui donne naissance à une jalousie puérile et une dépendance parfois malsaine. Et pourtant, elle est toujours là, à te taquiner avec son air espiègle. Quelque part, ça te réconforte. Juste un petit peu.

« Mouais, je suis sûre que tu m’as fui. Je fais le tour d’Arcadia presque tous les jours et je t’ai jamais vu. C’est louche. ». Tu fais une petite moue, faussement vexé, ta main décoiffe amicalement sa crinière blonde, tu réponds du tac au tac. « C’est que t’as mal cherché, Chérie. ». Un long soupire traverse tes lèvres, tu dégages tes mèches ondulées de ton visage d’un geste las. « C’est plutôt moi qui devrais être vexé. Tu n’as pas retourné la ville pour me retrouver. ». Il y a encore quelques années, tu aurais pu faire un vrai caca nerveux pour ce même motif. Mais après la tempête, et même avant, tu n’étais plus vraiment sûre que qui que ce soit veuille te revoir.

Tes yeux s’accrochent fermement à son poignet, tes doigts l’examinent avec douceur, sans se presser. Tu as laissé Berlioz dans un coin pour lui présenter Nemo, l’infirmier. Nemo, médecin des Greens, silencieux et attentif, l’hypocrisie de convention qui te pousse cependant à garder un sourire faussement sympathique. Quand les déformations professionnelles prenaient le dessus, tu n’existais plus vraiment non plus. Il n’y avait qu’un problème à résoudre et un enchaînement de solutions possibles. T’es absent un moment, ton oreille capte rêveusement les paroles de Daphné mais tu ne regardes que ses blessures. « C’est pas très grave. Suis-moi. » Tu l’agrippes délicatement par la taille pour vous écarter du passage, juste pour vous installer dans un endroit plus tranquille. Une fois posé, tu fouilles brièvement dans ton sac pour en sortir un maigre rouleau de bandage et gourde métallique. A défaut d’avoir une poche de glace, tu tentes de dégonfler l’enflure par le froid de la matière.

La voix de Daphné ponctue tes manoeuvres. « Qu’est-ce que t’as fait depuis la tempête ? T’es même pas cassé, t’es tout beau… ». Tu ricanes, faussement modeste. Les compliments, ton point faible. On t’en fait un, tu en veux mille de plus. « Disons que c’est l’avantage de faire partie des Greens. ». Beaucoup craignait ce côté austère, trop strict que pouvait dégager ta communauté. Mais toi, c’est bien cet aspect organisé qui t’a charmé. Tu connais tes capacités, tu connais tes faiblesses, il était inconcevable de survivre seul. C’était le choix le plus logique. « Je vois presque que des mecs qui ont l’air de sortir d’un cercueil, qui savent pas ce que c’est qu’une douche… C’est pas compliqué d’aller se savonner un peu sérieux… ». Tu grimaces, Berlioz le maniaque fait presque de l’ombre à Nemo le médecin. « Même chez nous, c’est parfois limite. Pourquoi c’est toujours ceux qui transpirent le plus qui font l’impasse sur le décrassage ? ». Un soupire t’échappe alors que tu commences lentement à bander le poignet blessé. « T’as pas trouvé du maquillage par hasard ? Je suis très jolie sans, mais je cracherai pas sur un mascara, tu vois… ». « Et moi, de l'anti cernes. Je ressemble à un cadavre. Je me demande comment t’as fait pour me reconnaître. ». Un gloussement t’échappe, ce même petit rire de gosse agaçant que t’as toujours eu. Au final, même après tout ça. ((T’as pas changé.))



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Sam 10 Oct - 1:11
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Survival of the fittest - Nemo ❀ Bellamy
Résumé Daphne entre en mission "convaincre Berlioz que les Greens craignent un max".
Les doigts de Daphne s’emparent de ses mèches pour les recoiffer légèrement. Elle sourit, elle reste silencieuse. Il est mignon, Berlioz. Dans sa fierté, dans son désir d’être une femme forte et indépendante, Daphne, elle en oubliait presque qu’il y avait des gens dont la présence était rassurante, des gens qui la faisaient sincèrement rire et sourire. Elle était trop fière pour se rendre compte que Berlioz lui avait manqué plus que ce qu’elle croyait, qu’il y avait une petite place pour lui, dans un coin de sa tête, un pièce dans laquelle il venait squatter de temps en temps. Qu’elle ne s’était pas juste demandée ce qui lui était arrivé depuis la tempête, mais qu’elle arpentait parfois les rues de cet autre monde en espérant discrètement tomber sur lui, au détour d’une rue, par pur hasard, par pur chance.

« Bien sûr que si, qu’est-ce que t’en sais… D’ailleurs, je suis sûre que t’as trouvé un coin un peu safe et que tu t’y caches depuis, t’as beaucoup de qualités mais on peut pas dire que tu sois très brave… »

Daphne sourit, elle le bouscule, elle rit, elle le laisse prendre son poignet pour le regarder. Elle ne dirait pas qu’il était peureux, mais elle était certaine que l’état dans lequel Arcadia Bay avait été mis depuis la tempête ne l’avait pas vraiment aidé à se sentir en sécurité, lui qui semblait tant aimer la stabilité et les choses bien carrées, bien rangées. Ca l’avait toujours fait plutôt rire, parce qu’elle, elle aimait bien quand c’était le désordre. Et à l’époque, quand elle était encore drôlement naïve et niaise, et qu’elle croyait qu’ils finiraient par vivre tous les deux - elle se refusait toujours de croire que ses copains seraient « l’amour de sa vie » mais elle avait un peu de mal à s’en empêcher parfois - elle riait en pensant à ce que ce serait, de vivre avec lui, parce qu’elle, elle déborde partout, elle s’étale. Ses outils, ils sont dans le salon, dans la chambre, dans la cuisine. Elle se maquille dans sa chambre, puis elle prend ses affaires et elle finit dans le salon. Et Berlioz, il aurait peut-être fini par s’arracher les cheveux.

« Et puis t’as pas retourné la ville pour moi non plus. Je le mérite pourtant. »

Elle plisse les yeux, l’observe, mais Berlioz, il garde ses yeux sur son poignet. Elle fait claquer sa langue contre son palais, comme pour montrer son mécontentement, et elle finit par le suivre. Il a envie de s’occuper de son poignet enflé, mais elle, elle a juste envie de lui parler, elle en oublie la douleur qui la lance. Elle est soulagée, d’un coup, de le voir, juste devant elle. Parce que Berlioz, il lui rappelle sa vie d’avant. Berlioz, c’est des souvenirs doux et agréables, des câlins et des soirées étudiantes un peu trop tardives. Des disputes, parce que Daphne est en retard, elle est repassée par chez elle pour aller voir Ethan. Et si à l’époque ça l’agaçait profondément, aujourd’hui, elle en venait presque à regretter ces disputes un peu idiotes. Elle est soulagée, parce que les vents de la tempête l’ont séparé de beaucoup de choses, mais Berlioz, il est toujours là, et ça lui fait du bien. Elle aime bien le désordre, mais parfois, juste de temps en temps, elle a besoin d’un peu de stabilité, de quelque chose auquel se raccrocher. Juste un peu.
Elle tend son bras, montre son poignet, laisse les yeux experts de Berlioz l’examiner. Ses yeux font le tour de l’hôpital, elle reste un peu silencieuse pour le laisser se concentrer. Elle a envie de parler, pourtant, ça la démange presque. Elle ouvre sa bouche puis la referme, le laisse refroidir son poignet rouge et gonflé.

Et finalement, elle tique. Ses yeux se posent sur Berlioz à nouveau et elle sonde son visage. Elle hausse un sourcil, comme si elle n’était pas très sûre d’avoir bien entendu - mais pas de doute, elle a bien entendu ce qu’elle a entendu. Elle ne comprend pas trop pourquoi elle est surprise. Berlioz ne serait jamais resté seul, et elle le verrait très mal ailleurs que chez les Greens. Pourtant ça la démange, ça la fait grimacer presque. Il vaut mieux que ces fous, quand même.

« Mais qu’est-ce que tu fous là-bas… »

Daphne se penche vers lui, comme pour mieux le voir. Ses yeux se plissent et elle lui pince la joue, comme si elle réprimandait un enfant. Pas croyable.

« Tu vas pas me dire que tu crois à leur délire de punition divine ou je ne sais trop quoi…? Ils t’ont entubé, c’est ça ? Ils t’ont dit que tu serais sauvé si tu les rejoignais ou je ne sais quelle autre connerie du genre ? T’es plus intelligent que ça, mon coeur… »

Sa tête se jette en arrière et elle grogne. Daphne, elle se fichait pas mal de ce que chacun faisait pour survivre depuis la tempête. Chacun se débrouillait comme il pouvait, et les Greens, au final, ne représentait pas de danger, juste une bonne mine à ressources. Alors elle se foutait un peu de leur présence, mais elle devait bien avouer que de tous les survivants, c’était eux, les plus idiots, et elle était certaine que la tempête leur avait renversé le cerveau. Alors de savoir Berlioz avec eux…
Elle retire sa main, lui dit que le poignet peut attendre. Il a bien attendu jusque là, il attendra encore quelques minutes. Elle le recoiffe un petit peu - il a beau être maniaque, ses mèches, elles, font un peu ce qu’elles veulent - elle s’assied correctement, comme s’ils allaient avoir une grande discussion elle et lui, et elle pose ses mains sur les siennes, presque solennellement. Elle veut juste s’assurer qu’ils ne lui ont pas lavé le cerveau, que c’est toujours le même Berlioz, qu’ils ne l’ont pas changé en témoin de Jéhovah, prêt à lui parler des bienfaits de croire et de vénérer le Seigneur.

« On sait toi et moi que t’es loin d’être modeste, et que tu sais ce que tu vaux. Alors qu’est-ce que tu fais avec ces dégénérés ? C’est comme si, je sais pas… »

Elle marque une pause, semble chercher ses mots. Elle ne sait pas si Berlioz l’écoutera vraiment. Elle avait toujours vu qu’il vivait dans sa petite bulle d’égocentrisme, et elle avait donc toujours pensé qu’il ne chercherait que le meilleur pour lui-même, rien de moins. Alors ça la surprenait quand même un peu, qu’ils se contentent de fanatiques comme compagnie, comme nouvelle famille même, lui qui valait dix fois, cent fois, mille fois mieux que ça.

« C’est comme si tu mettais un paon dans la même cage que des pigeons. Ca n’a aucun sens, on est d’accord ? Toi t’es le paon, eux c’est les pigeons. Barre toi avant que tu finisses aumônier, sérieux… »

Ses yeux s’arrondissent, et elle lui tend de nouveau son poignet. Elle réfléchit encore un peu. Elle a envie de lui répéter, encore et encore, que c’est un paon, qu’il mérite beaucoup. Qu’elle est désolée de ne pas avoir été assez, même. Désolée de ne pas avoir retourné la ville, aussi, peut-être. Elle aurait du, il le méritait bien. Elle sourit, un peu mélancolique, elle désigne un de ses doigts.

« Je suis certaine que je reconnaîtrais même juste ton ongle. Tu peux te vanter d’être toujours plus beau que 90% des types ici, avec ta tête de cadavre. »
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Nemo
Nemo
Ven 16 Oct - 22:38




Quand on manque d’air, on pourrait s’arracher la gorge juste pour retrouver un peu d’oxygène. On panique, on suffoque, on se torture l’esprit, le corps, tout pour sauver ce qu’il reste de notre coeur. Quand ta mère est morte, tu avais l’impression de ne plus savoir respirer. Un poisson hors de l’eau qui meurt dans la brise et pleure son océan. Les branchies qui s’enflamment, les yeux affolés qui s’assèchent, le myocarde qui s’affolent. Retrouver ton souffle devient une obsession, besoin vitale, tu démènes pour rejoindre la première étendue d’eau qui pourra t’envelopper. ((Respirer.)). Daphné, c’était une bouffée d’air que tu avais absorbé sans réfléchir, par instinct. Elle te faisait du bien, le reste n’était que détails futiles et peu dignes de ton intérêt.

Tu ne peux pas le nier, ta naïveté amoureuse avait joué un grand rôle dans le concerto qui illustrait votre histoire. Elle agitait sa baguette de chef d’orchestre et dictait tes rêves d’avenir, une relation qui dure, qui ne se compte plus sur les doigts d’une main, une source d’oxygène sans fin. Mais dans ce soucis de maintenir le contact, les bases fragiles ont cédé sous vos ressemblances, vos égo combinés ont piétiné les ruines et le temps s’est occupé du reste. Et pourtant, tu pouvais le dire, maintenant, secrètement, tout au fond de toi. Daphné, elle t’a ré-apprit à respirer tout seul. Dommage que tu soies mauvais élève.

Le contact se brise un instant, tes yeux quittent momentanément les rougeurs pour rejoindre les pupilles crépitantes de la blonde, sa voix craque dans sa gorge. « Mais qu’est-ce que tu fous là-bas… ». Ses doigts capturent ta peau, tu les éloignes mollement pour éviter qu’elle ne rougisse. « Tu vas pas me dire que tu crois à leur délire de punition divine ou je ne sais trop quoi…? ». Un soupire t’échappe. La réputation des Greens te précédaient et tu ne pouvais décemment pas en vouloir à Daphné d’avoir une image péjorative. « Ils t’ont entubé, c’est ça ? Ils t’ont dit que tu serais sauvé si tu les rejoignais ou je ne sais quelle autre connerie du genre ? ». Cette fois, c’est un rictus qui retrousse tes lèvres, mais aucun son ne les traverse. Tu t’amuses de son inquiétude, tu t’en nourris même, elle te rappelle que tu comptes pour elle, que tu comptes pour quelqu’un. « T’es plus intelligent que ça, mon coeur… ». Tes yeux suivent ses mouvements agacés et tu restes planqué dans ton silence. ((Tu écoutes.))

On pourrait croire de par ton tempérament structuré que tu serais du genre à rejeter les croyances religieuses. Pourtant, ta mère, et toi avec, avait souvent trouvé du réconfort dans sa foi. Comme un mécanisme de défense, une façon de s’éloigner de la pression de la réalité pour confier ses songes à une entité supérieure, une force divine qui vous protégera des maux imprévisibles et inévitables. Et bien que tu ne sois pas assez détaché pour t’y abandonner entièrement, tu pouvais comprendre le comportement de certain.e.s de tes confrères et consoeurs. Car dans un climat chaotique tel que vous le connaissez aujourd’hui, la seule façon de s’en sortir est parfois d’accepter la fatalité.

Daphné s’énerve, Daphné s’égare, tu l’observes et finalement, c’est plus fort que toi, tu éclates. Un rire bruyant, railleur, on croirait presque entendre un enfant alors que tu as déjà vingt-six ans. Tes doigts délicates s’élancent dans l’air, capturent une mèche folle pour la replacer derrière son oreille, finissent leur course sur sa joue alors que le bout de ton pouce goûte à la douceur de sa peau. « Daphné. Je vais bien. ». Ta bouche s’étale sur tes joues, tes paupières retombent sur tes iris, les tonalités malicieuses de ta voix font vibrer tes cordes vocales. « Je les ai rejoints uniquement par intérêt. Tu croies vraiment que je serais resté aussi beau en traînant avec une bande de vagabonds ? Don’t be silly, My Dear. ».

Tes phalanges reprennent l’automatisme du bandage, le poignet de Daphné revient entre tes mains alors que tu alimentes le bavardage. « J’aime la façon de penser des Greens. Tout est à sa place, tout est organisé, tout est clair, net. Je m’y sens en sécurité, je me sens entouré et je sais que je peux être utile. ». Je peux être indispensable. « Tu me voies trainer avec des Chevaliers qui partagent un neurone pour dix ? ». Tu ricanes. ((Sale Gosse.)). « Ou pire, des Pirates ?! Pitié. ». Le bandage parfaitement noué, tes yeux transpercent le visage de la blonde. « C’est bien parce que je vaux mieux que ça que j’ai rejoint les Greens. ». Et comme une conclusion à tout ça, tu hausses simplement les épaules. « Ils peuvent bien croire en ce qu’ils veulent, à tort ou à raison, ils représentent ce que je recherche, autant que moi je représente ce dont ils ont besoin. ». ((La Stabilité.))




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Lun 19 Oct - 0:21
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Survival of the fittest - Nemo ❀ Bellamy
Résumé La mission échoue, Berlioz n'est pas convaincu que les Greens craignent un max. Grosse vague de nostalgie du côté de Daphne, parce que Berlioz il représente plein de choses, peut-être celui qu'elle a le plus aimé en dehors d'Ethan.
Berlioz reste silencieux, Daphne aussi. Elle observe ses réactions, remarque le soupir, puis le sourire. Elle ne sait pas trop pourquoi ça l’agace autant, qu’il soit avec eux. Elle a presque l’impression que tout ce qu’elle se tuait à lui dire n’avait servi à rien, et qu’il se contentait du minimum alors qu’il valait tellement plus. Les années ont passés pourtant, et elle ne sait pas s’il a toujours autant besoin qu’on s’occupe de lui, qu’on lui donne de l’attention. Elle se doute que les Greens lui correspondent, ça lui arrache une grimace de l’avouer.

Mais c’est que Berlioz, il a toujours été un peu spécial pour elle. La relation n’avait pas été plus longue qu’une autre, mais elle avait été très différente, notamment par la détresse dans laquelle il se trouvait. Ca avait été dur et épuisant, elle lui avait donné plus qu’à n’importe lequel de ses copains. Ca avait été une vraie montagne russe. Tout était allé très vite, et tout était parti en fumée très vite. Pendant une période, c’était presque comme si elle passait tout son temps avec lui en dehors des cours. Et parce que Daphne elle tombe vite amoureuse, et très fort, il grouillait dans sa tête en permanence. Elle, ça ne l’avait jamais dérangé, que ce soit aussi intense, qu’il réclame autant. Mais il fallait croire que ce n’était pas très sain, ce genre de relations, parce que la flamme avait fini par s’éteindre d’elle-même. Elle ne lui avait pas dit, elle ne savait même pas s’il s’en était rendu compte, mais elle avait drôlement souffert de leur séparation. Elle avait beaucoup pleuré dans les bras d’Ethan, elle s’était réfugiée auprès d’Ethan.
Et petit à petit, ça s’était calmé. Elle pleurait moins, elle avait plus de facilité à lui parler sans qu’elle se sente triste. Petit à petit, la passion s’est transformé en quelque chose de plus pur, et elle a eu l’impression que les choses devenaient plus simples entre eux, plus saines. Et même si au fond d’elle elle regrettait toujours un peu leur précipitation - quoiqu’elle n’était même pas sûre que ça ait pu se passer autrement - elle avait fait le deuil, et elle se sentait heureuse de pouvoir dire que c’était un ami, un vrai.

Et quand il rit comme ça Berlioz, quand ses yeux s’illuminent comme ceux d’un gamin, Daphne, elle ne s’inquiète plus. Elle n’est même plus agacée par ses relations avec les Greens, elle serait même presque reconnaissante qu’ils s’occupent de lui de la sorte. Parce qu’à une époque, c’était dur de le voir rire de manière aussi insouciante.

« Pourquoi tu ris, je suis sérieuse, hein… »

Elle rit un peu aussi, parce que c’est dur de ne pas l’imiter. Elle tend son bras pour le bousculer et elle sourit un peu. Elle apprécie le contact sur sa joue, se délecte de la présence de Berlioz, quelqu’un qui la connaît, qui sait comment la faire sourire, la rassurer et la réconforter. Elle se détend un peu, elle hoche la tête. Bien sûr que tu vas bien. Bien sûr qu’il va bien. Elle l’aurait pris avec elle illico si elle avait vu qu’il y avait quelque chose qui clochait chez lui. Vieux réflexe, peut-être, de sonder ses yeux pour voir s’il n’est pas en train de s’écrouler.
Elle tend sa main, lui pince la hanche en riant. Et elle repense encore au fait qu’elle est tellement reconnaissante que la tempête ne l’ait pas emporté.

« Bien sûr que oui. Je suis bien restée belle aussi, my dear. »

Elle pince sa peau à nouveau, elle se détend un peu. Elle sait que Berlioz, il a ses raisons d’être chez les Green. Et que ces raisons, elles sont bonnes. Elle se détend un peu, repose son poignet pour qu’il s’en occupe à nouveau. Ses yeux se posent dessus, elle observe le bandage s’enrouler autour de son poignet. C’est à son tour d’être silencieuse et de l’écouter. Elle ponctue parfois ses phrases d’un petit gloussement, ou d’un regard appuyé, du genre « T’es sérieux, là ? » Elle n’est pas franchement convaincue par. ce qu’il dit, pas convaincue que les Greens soient vraiment à sa hauteur. Et en même temps, il a raison, qu’est-ce qu’il aurait fait avec les pirates ? C’était franchement pas un groupe pour lui, il avait sans doute besoin de trop de sûreté et de stabilité pour rester dans un groupe aussi chaotique. Et Daphne, d’un coup, elle se demande comment aurait été les choses si elle avait trouvé Berlioz dès le début. Elle se demande si elle aussi elle aurait rejoint les Greens pour rester avec lui, s’ils seraient restés ensemble ou si ça ne changeait rien, et qu’ils auraient fait bande à part de toute façon. En tout cas, elle lui aurait demandé, de rester avec elle. Elle n’a pas peur de se montrer faible devant Berlioz, elle n’aurait pas eu peur de lui dire qu’elle n’avait pas envie de rester seule.

« Quoi, les pirates ? La vie est chouette, là-bas. Tu te plairais dans ma voiture."


Si on oublie tout le contexte post-apocalyptique de la chose, la vie est plutôt amusante, elle doit bien l’admettre. Elle s’est fait des amis là où elle ne pensait pas en trouver. Elle n’a pas vraiment à se plaindre, sauf peut-être du fait que la moitié de la ville veut leur peau, mais ça, ils l’ont quand même cherché.
Ses ongles pianotent sur la table. Elle se dit que ça lui manque d’avoir du vernis. Elle observe le bandage bien accroché autour de son poignet et elle sourit. Quelqu’un qui n’est pas Ethan s’est occupé d’elle. Ca faisait longtemps.

« Merci docteur… Si t’as une voiture à chouchouter, tu m’appelles… »

Elle acquiesce, examine un peu le bandage encore et relève les yeux vers Berlioz, ce sale gosse, avec son ricanement de sale gosse et son sourire de sale gosse. Il a pas changé, Berlioz. Elle a l’impression qu’ils ont dix-huit ans. Elle se retrouve propulsée des années en arrière. Ils viennent de s’installer à Arcadia, Ethan et elle. Elle le traîne à la soirée d’intégration, « Ca va être cool, tu vas voir. » Gros coup de foudre. Berlioz, ce sale gosse, elle le repère vite dans la foule.

« Tu serais resté avec moi si on s’était croisé juste après la tempête ? Ou tu serais aller vers les Greens quand même ? Et me flatte pas, ça prend pas avec moi, lèche-botte. »

Elle rit un peu, elle lui pince la joue, à Berlioz, ce sale gosse. La flatterie, ça prend avec elle. Mais elle veut qu’il lui réponde sincèrement. Elle ne se vexera pas. Pas avec lui.
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Sam 24 Oct - 17:52



La rupture avait été inévitable. Le corps encore engourdi, la respiration assistée avait cessé brusquement, tu apprenais à peine à remplir tes poumons tout seul, de nouveau, comme un grand. Tu n’as pas pleuré quand vous vous êtes quittés. Tu as cherché à la remplacer, tu as cherché à combler le vide, encore, et encore, et encore, sans jamais réussir. Si bien que tu ne savais plus ce que tu cherchais à remplacer. Etait-ce le trou dans ton coeur qu’il fallait combler ? L’absence laissé par Daphné ? Ou pire, l’absence de ta mère décédée ? Tu t’es perdu dans ce besoin vital d’amour, aspiré par une spirale sans fin, une quête sans espoir. Tu voulais être le centre d’un univers et tu t’étais égaré dans le cosmos.

Tu ne gardais jamais contact avec tes exs. Ca se terminait rarement bien, après tout. Tu lâchais l’affaire parce que tu n’avais pas l’attention que tu pensais mérité. On te larguait parce que tu demandais trop d’attention. C’était un véritable jeu du chat et de la souris, une course folle qui finissait irrémédiablement par se prendre les pieds dans le tapis pour terminer la tête dans le mur. ((Dead End.)). Avec Daphné, c’était différent. Ca l’avait toujours été. Tu demandais autant d’attention qu’elle pouvait en fournir. Au point où ça avait crevé les plafonds, pour ne laisser que des ruines d’affection subsistante. Vous aviez essayé, ça n’avait pas marché, il n’y avait rien d’autre à ajouter.

Daphné, quand elle te regarde, quand elle te touche, ça te renvoie des années en arrière. Et tu te demandes : Est-ce que Berlioz et Nemo sont vraiment différents ? Est-ce que les années ont réellement changé l’enfant égaré que tu étais pour le remplacer par un homme plus assuré ? Parfois, c’est comme si tout était resté pareil. Toujours ce besoin viscéral d’être protégé, d’être regardé, d’être aimé, comme avec Daphné, ou comme avec l’Alliance Dorée. ((Ou comme avec Poe ?)). Non. C’était encore différent. ((Tu t’égares.)).

Quelque part, tu es heureux de savoir que Daphné est en vie. La liste des personnes que tu pourrais pleurer, que tu avais pleuré, que tu pleurerais sûrement, restait étrangement longue et incertaine. Des ami.e.s, bons comme mauvais, celles et ceux dont tu te souvenais encore du nom. Des collègues, certain.e.s plus que d’autres, forcément. Des élèves, tous, même ceux que tu n’aimais pas, même ceux qui t’agaçaient, même ceux que tu aurais détesté si tu les avais connu sur les bancs du lycée. Et au milieu de tous les cadavres non retrouvés et les fantômes oubliés, oui, tu étais content d’avoir retrouvé Daphné.

« Quoi, les pirates ? La vie est chouette, là-bas. Tu te plairais dans ma voiture. ». Un rire moqueur t’échappe de nouveau, tes doigts se perdent dans tes mèches sombres dans l’idée de dégager un peu ton visage. « Ta voiture ? Tu veux dire cette poubelle sur pattes où on se retrouverait collés l’un à l’autre dans la poussière et la poudre à maquillage ? No way. ». Contrairement aux apparences, tu n’étais pas vraiment matérialiste. Il t’en fallait peu, tu ne demandais jamais de cadeaux coûteux, jamais de vêtements de marques. Mais taquiner Daphné sur le bazar ambulant qu’elle pouvait traîner, c’était plus marrant. « Je pense que les pirates ne m’apprécieraient pas, et ça serait réciproque. », que tu finis par conclure en admirant une dernière fois ton travail autour du poignet de la blonde.

Elle observe le résultat de ta manœuvre, tes yeux dérivent finalement sur son visage. C’est vrai qu’elle est jolie, Daphné. Elle a pas trop changé, toujours aussi belle, toujours aussi elle. Tu sais que même si elle accepte ton choix, elle pensera toujours que tu vaux mieux que ça et, quelque part, elle a peut être raison. Mais le problème inverse s’applique. Daphné, elle est trop bien pour une bande de rapaces crasseux et vicieux. Daphné, elle méritait autre chose qu’un empire de ferrailles et des taches d’huile ses vêtements. Mais, au même titre que toi, vous ne pouviez pas contester les décisions de l’un et de l’autre. ((Quel gâchis.)).

« Tu serais resté avec moi si on s’était croisé juste après la tempête ? Ou tu serais aller vers les Greens quand même ? Et me flatte pas, ça prend pas avec moi, lèche-botte. ». Sa question te surprend un peu, et même si tu souris à sa remarque, ton air songeur reprend vite place entre tes lèvres pincées. « Hum. Bonne question. ». Avant de ranger ta gourde, tu avales quelques gorgées d’eau, tes yeux reviennent rapidement trouver ceux de Daphné. « Je pense que même si on était resté ensemble après la tempête, Pirates ou Greens, l’un de nous deux aurait fini par être malheureux. ». L’honnêteté, c’était un concept qui n’allait pas de paire avec cette envie inébranlable de se faire apprécier par les gens. Pourtant, avec Daphné, tu le savais. ((T’avais pas besoin de te cacher.)). « On sait comment ça se termine quand on reste trop souvent ensemble, pas vrai ? ». C’est pour ton bien, Daphné. ((Et pour le mien.))




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Mar 27 Oct - 16:04
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Résumé Petite crise existentielle, Daphne se demande pourquoi tout le monde est si réticent à l'idée de rester avec elle, et elle finit par se dire que c'est bel et bien elle le problème
Daphne, elle crie sur tous les toits quelle femme forte et indépendante elle est. Indépendante. Pourtant Daphne, quand elle est seule, elle est paumée. Quand il n’y a personne pour la regarder, elle se sent disparaître. Elle a besoin du regard de quelqu’un sur elle, de n’importe qui. De son frère plus que tout, des autres ensuite.
Après la tempête, elle aurait pu rester seule Daphne. Elle aurait quand même dormi dans sa voiture, mais elle aurait pu se débrouiller. Elle en était parfaitement capable. C’était une ingénieure, elle aurait su se débrouiller pour tout et n’importe quoi. Pourtant il lui avait fallu un groupe, elle s’en était vite rendue compte. Simplement parce qu’elle n’aurait jamais supporté la solitude, que c’est elle qui lui aurait fait du mal. Pas la tempête, pas les dangers. La solitude. L’absence d’un regard sur son visage, d’une main dans la sienne.

Alors oui, les pirates, c’est vrai qu’ils ne sont pas très raffinés. C’est vrai qu’elle ne leur correspond pas tout à fait. Qu’elle n’y est peut-être pas à sa place, même si elle s’y sent véritablement bien. Mais les pirates, quoiqu’on en dise, ils l’ont accepté, ils l’ont gardé avec eux - en échange de ses services, et parce qu’elle leur est utile, certes, mais ils la gardent quand même. On peut dire ce qu’on veut, Daphne, elle s’est rarement sentie autant à sa place et à l’aise.  Peut-être pas dans sa tête, mais elle l’est quand même d’une certaine façon.

Elle regarde par la fenêtre sa pauvre voiture, la carrosserie jaune qu’elle avait repeint juste avant la tempête et qui fait un peu la tête maintenant. Elle rit un peu, elle se dit que ça aurait été un enfer de vivre à deux là-dedans. Parce que toute seule, elle a déjà l’impression de suffoquer.

« Comment ça la poudre à maquillage ? Si j’en avais je la laisserai pas traîner dans ma bagnole, t’es fou… Et la poubelle elle a mieux survécu à la tempête que beaucoup de gens. »

Daphne glousse, elle lui donne un petit coup. Sa voiture, elle peut dire ce qu’elle veut, elle est résistante. Elle a su résister à la tempête, et vu la violence de celle-ci, elle se demande encore comment elle a pu rester sur pieds, même si elle avait du faire de sacrés retouches dessus et changer pas mal de pièces.
Un instant, elle fixe Berlioz, et elle se demande s’il a raison. Une dernière fois, elle se demande si ça lui correspond vraiment, les Greens. Et une nouvelle fois, force est d’admettre que oui. Berlioz n’aurait pas pu aller ailleurs.
Berlioz n’aurait pas pu aller avec elle.

C’est vrai que Daphne lui a dit de ne pas la flatter, mais elle aurait peut-être préféré qu’il le fasse. Elle sourit un peu tristement, ses doigts pianotent sur ses genoux, et elle regarde le sol.

« Mais pas comme ça, t’es trop bête… »

Malentendu sûrement. Elle s’est mal exprimée. Elle ne voulait pas mêler l’ambiguïté à ça. Qu’ils restent tous les deux juste pour s’épauler après avoir vu leur vie balayée, ravagée. Pas d’ambiguïté, on oublie les fois où on s’est embrassés. On se serre les coudes, on s’entraide, on survit. C’est comme ça qu’elle serait restée avec Berlioz si elle avait su qu’il avait survécu à la tempête.
Mais, Daphne ?
Qu’est-ce que tu crois, Daphne ?
Si même ta moitié ne veut pas rester avec toi.
Faut pas se leurrer Daphne.
Tu t’attendais à quoi, Daphne ?

« Ouais, t’as raison. »

Il a raison, Daphne.
Daphne, elle a toujours cru que c’était ses copains, le problème. Qu’elle valait mieux qu’eux. Elle se voyait comme un soleil Daphne. Mais Daphne, elle oubliait aussi qu’on brûlait quand on s’approchait trop du soleil. Que personne ne resterait avec elle parce qu’elle finissait par brûler, par faire du mal.
Regarde Ethan.
Alors tu t’attendais à quoi, Daphne ?
Pourquoi est-ce qu’il serait resté avec toi ?
Sourire un peu triste, encore. Même quand tu demandes pas d’amour, Daphne, on te rejette, on te tient à distance. C’est pas la première fois, Daphne, faudrait que t’arrêtes de t’étonner.
Elle a dit qu’elle ne se vexerait pas, Daphne. Elle pensait qu’elle ne se vexerait pas. Mais elle ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi abrupte.
A ce qu’il lui dise, Daphne, je serais malheureux si j’étais avec toi tous les jours.
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Jeu 19 Nov - 20:37



Daphné, elle s'effrite subitement entre tes doigts. Les pétales qui s’envolent, les épines qui percent la peau et font couler le sang sans même que la douleur n’ait le temps de remonter jusqu’aux nerfs. C’est toujours comme ça, avec toi. Tu fais pas attention, tu secoues, tu abîmes, et tu t’étonnes de voir les choses t’échapper, tomber en poussière entre tes paumes trop froides. Alors tu la regardes, sans comprendre, alors qu’elle se referme sous tes yeux, la voix qui s’éteint, le regard qui s’envole, le coeur qui meurt dans l’ombre de ses sanglots imaginaires.

Quand tes jouets ne fonctionnent plus, tu abandonnes. Tu laisses tomber, tu t’éloignes et tu attends d’en recevoir de nouveau. Prince exigeant, Prince patient, tu tends les bras en attendant ta récompense, les yeux fermés mais le visage plein d’arrogance. Et quand finalement le vide est comblé, les erreurs se répètent d’elles-même. Tu secoues, tu abîmes, encore, toujours, sans jamais ouvrir les yeux.

Mais avec Daphné, c’est différent. Tu remarques la fissure, tu te repasses les dernières lignes du dialogue en tête, mot par mot, phrase par phrase. « Mais pas comme ça, t’es trop bête… ». Pas comme ça. ((T’es trop bête.)). On rembobine encore. Même si on était resté ensemble. Quand on reste trop souvent ensemble. Et là, tu fronces les sourcils, t’as l’air confus, t’as l’air embrouillé, ça t’échappe. « Quand j’dis ensemble, j’parle pas de sexe, hein. Enfin, de nous comme … Euh … Un couple. Enfin, ce que je veux dire, c’est ... ». Tu t’enfonces, Nemo. Mais continues de creuser, t’as pas encore toucher le fond. « Tu sais comment je suis. Je t’aurais rendu folle au bout d’une soirée … Et pas le genre de folie qui donne envie. ».

Dans tes jours sombres, il y avait cette pensée qui te revenait sans cesse. Cette folie qui empoisonnait les femmes qui te côtoient, la folie qui avait tué ta mère. Tu avais beau ressasser le temps, ressasser les souvenirs, cette pensée malicieuse continuait de murmurer à ton oreille. ((Tu es le poison.)). Tu te glisses dans leurs veines, tu infectes leurs coeurs et les pourries de l’intérieur. Tu es le problème, Berlioz. ((Tu l’as tué.))

« Ouais, t’as raison. ».
Pourquoi t’es comme ça, Berlioz ?

Ta main vient se glisser doucement dans la sienne, la serrer doucement, elle cherche sa chaleur, elle cherche le contact. Sa jumelle laisse ses doigts capturer le menton de la demoiselle, pour mieux admirer son visage, pour mieux se perdre dans ses yeux, pour mieux percer ses nuages. Tes lèvres forment un fin sourire, tu veux attirer la lumière vers toi, le soleil dans ses iris. « Daphné ... ».

Son prénom a glissé sur tes lèvres dans un murmure, t’es pas vraiment doué pour réconforter les gens. Tu ne sais pas montrer ton amour avec douceur. Il faut toujours que ce soit brutal, compliqué, parfois même sans aucune logique. Tes déclarations sont tachées de provocations, tes caresses sont teintées d’arrogance, tes baisers ont le goût amer de l’égoïsme. ((Incapable de donner, Désireux de recevoir.)). Tes doigts effleurent le bandage, tes pupilles s’égarent entre les bandes bien serrées. « Tu sais, je suis pas un mec bien. ». C’est une bombe de mots qui a explosé sur ta langue, la détonation a retenti en même temps que le retour de ton regard dans le sien. « Si on était resté en duo après la tempête, je t'aurais rendu malheureuse d'une façon ou d'une autre. ». Tu parles, ton sourire reste doux, tes yeux luisent d’une lueur étrange. ((T’as l’air triste, Nemo.)). « Que ce soit chez les Greens, les Pirates ou même rien que tous les deux, j’aurais trouvé un moyen de tout gâcher. ». ((On t’a connu plus confiant, Berlioz.))

Ta silhouette finit par se redresser, tes jambes droites, ta colonne qui craque, le bout de tes doigts qui écartent tes mèches de tes yeux. Tu la regardes. ((Une dernière fois.)). « J’ai croisé Ethan, l’autre jour. ». Ta gorge s’en souvient, tes joues aussi. Un sourire étrange au bout des lèvres, amusé ou agacé, on ne sait jamais, quand il s’agit d’Ethan et toi. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre vous mais t’inquiète pas, il finira par revenir s’excuser à genoux. A sa place, je voudrais pas que tu sortes de ma vie. ».

Ta main s’écrase délicatement entre ses mèches blondes, tu caresses le haut de sa tête en ricanant. « J’continue quand même à penser que tu vaux mieux que les crasseux avec qui tu traînes. Mais … J’étais content de te voir. ». Tu t’écartes, il fallait croire que certaines personnes arrivaient à te rendre empathique. ((Comme Daphné.)). « Faut croire que j’en avais besoin. ». Ton rire de sale gosse, il t’échappe avant qu’un baiser ne rejoigne son front, tu te redresses. « Prend soin de toi. ». Il est temps pour toi d’y aller. T’en as assez fait pour aujourd’hui. Alors tu commences à te fondre dans la masse. ((Un poisson dans l’océan.))




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