Ne perds pas ton beau temps à prier •• Otter

Si la chance veut tourner dans un sens arrogant
Ne perds pas ton beau temps à prier

Il y avait toujours ce côté plaisant, celui de se sentir l’ennemi.
Etre la personne que l’on regarde de travers.
A qui certains aimeraient cracher de bien vilain mots au visage.

Et d'être intouchable.

Pas longtemps, juste celui d’une livraison.
Rien de plus, rien de moins.
Mais c’est bien suffisant.
Assez pour relever le menton et adresser un sourire.
Afficher l’air moqueur quand les visages se crispent.

Laisser entrer volontairement le renard dans le poulailler.
Surveiller le moindre geste pour qu’il ne s’attaque à rien.
Restant constamment sur ses gardes comme si tout pouvez exploser.
Elle avait laissé la moto à l’entrée, adressé un mot aux gardiennes de l’entre.
L’abîmez pas. Qu’elle avait dit.
Comme pour dire, ou sinon, c’est nous qui allons vous abîmer.
Pas elle, les autres.
Le corps est bien trop maigre pour infliger le moindre dégât.
Alors quand on l’avance jusqu’au bâtiment qui abrite toutes ces précieuses ressources, on pourrait craindre qu’il ne se brise sous le poids de la caisse qu’elle porte dans ses bras.
Elle connaît le chemin par cœur.
Les échanges toujours pour la même raison.
Presque trop prévisible.
Il y a des choses dont on ne se passe pas.
Aussi nocives pour le foie qu’elles soient.
Elle n’a pas le droit de monter, pas le droit de regarder.
Dans les exigences des marchés, on doit s'arrêter là.
Pas plus loin.
Point souligné sur un contrat qui n’existe pas.

Il y a eut déjà tant de vole ici.
Alors on fait attention.

Elle dépose la cargaison et fini par s’asseoir sur celle ci en attendant celui qui réceptionne.
On ne veut pas laisser ça entre d’autres mains.
Elle est têtue Arsène.
Et si ce n’est pas Otter, alors il n’y a plus rien de drôle à venir ici bas.
Ce n’est que lorsque qu’il pointe le bout de son museau que le sourire s'étire plus largement.

« C’est que tu me ferais presque attendre petite loutre. Tu n’as donc pas pitié de tous tes collègues qui ont siiiii soif ? »

Elle se relève enfin pour se tenir à hauteur.
Ironie vu sa taille.

« Comme prévu, huit bouteilles, pas plus, pas moins. En échange de fourniture médicale. »

C’est que l’on se blesse vite chez les pirates, à jouer avec le feu.

don't waste your time praying //« il y avait toujours ce côté plaisant, celui de se sentir l’ennemi. être la personne que l’on regarde de travers. à qui certains aimeraient cracher de bien vilain mots au visage. et d'être intouchable. » — LustOtter avait été promu.
La bonne blague. Il l'avait apprit au réveil, après avoir été longtemps considéré comme un simple responsable important des stocks, il était maintenant responsable de tous les agriculteurs. C'était, on peut le dire, carrément la panique depuis ce matin et ce jusqu'au moment où on lui annonça la venue d'une pirate qui apportait une petite cargaison. Inutile de réfléchir plus longtemps pour savoir de qui il s'agissait : Lust. Évidemment, comme si la journée ne pouvait pas être plus catastrophique. Et beh si, eh, voilà qu'elle se ramenait là pour afficher son plus beau sourire et lui rappeler pour la centième fois des souvenirs peu agréables. Comme elle sait si bien le faire. Attrapant ses notes dans un carnet noir tout pourri (celui des pirates), avec la liste des marchandises envoyées et reçues, Otter marcha d'un pas tranquille pour descendre tout en bas retrouver la très chère demoiselle. Elle était posée là, à l'attendre, presque sage. Mais son sourire l'avait trahi et Otter manqua de faire demi tour. Diablesse.

« J'avais des choses plus importantes à faire en premier. »

Et c'était la stricte vérité. Mais il se cachait bien de lui dire qu'il avait mit en stand-by certaines choses pour aller la rencontrer. Une pirate qu'on fait attendre, c'est toujours une mauvaise idée. Elle s'était posée face à lui, mais Otter avait déjà mit son carnet au niveau de la tête de Lust, retrouvant la ligne où était annoté les huit bouteilles de spiritueux. Un alcool qui était accepté par l'église, évidemment. Amen. Et offert par des pirates. Allelujah.

« C'est bien ça. »

L'échange le fit d'un coup froncer les sourcils. On ne pouvait soigner des gens avec du spiritueux, pourquoi offrir aux pirates autant de compresses et de gels cicatrisants ? Surtout que l’hôpital ne cessait d'en demander.

« Je vais malheureusement revoir la copie. Désolé, je viens tout juste d'être engagé comme responsable. Des choses vont changer, et ce dès ... maintenant.
Ça tombe sur toi pas de chance. »

Otter restait très calme, mais son visage le trahissait. Il était plein de haine. C'était dur de se contenir, mais il essayait de rester professionnel et faire la part des choses entre son travail et ses sentiments. Tout en faisant des ratures sur son carnet, il inscrivit de nouveau ce qui serait échangé, et ferma ensuite le carnet pour le ranger dans la poche de son pantalon.

« Très bien, j'apporte tout ça. »

Ignorant ce que pouvez en penser Lust, il fit enfin demi tour et revint quelques instants plus tard avec une toute petite boîte, qu'il pouvait porter sans problème dans ses bras. La déposant à ses pieds, il fit un geste de la tête en direction du caisson de Lust pour lui intimer l'ordre de l'ouvrir. Avec les pirates, il fallait toujours vérifier.

hrp : otter le pas gentil.

Si la chance veut tourner dans un sens arrogant
Ne perds pas ton beau temps à prier

Elle ne se lasse pas Lust. En tout cas pas des tensions que l’on voit se créer au fil des jours.
Quand la corde entre les âmes se relâchent, on ressert des deux bout. Pour ne rien perdre.
Et elle regarde les histoires s'écrire sur une trame amer, remplis des non dits et des déceptions encore vives.

Elle ne se lasse pas. Des piques envoyés. Des regards vers ailleur pour la contourner.

« Plus important que moi petite loutre ? Ne me fait pas marcher s’il te plait. »

Elle te regarde prendre ton carnet Otter, te concentrer sur ce qui est plus important et finalement valider la commande. Et puis d’un coup, le rictus se perd. Qu’est ce que tu dis Otter. Qu’est ce que tu veux lui dire par là. Explique toi. Pas le temps de clamer haut et fort les félicitations. C’est les sourcils qui se froncent.
Les yeux glissés sur tes doigts qui s’agitent, raturent.
Et elle attend Lust.
Laissant les secondes faire bouillir un peu plus le sang.
A ton retour, sans un mot seulement des gestes. C’est le pied qu’elle pose sur la boite.

« J’aurais bien voulu te faire part de tous mes compliments p’tite loutre, mais tu vas devoir m’expliquer deux trois petites choses. »

Balaye machinalement ses cheveux d’un côté à l’autre de ses épaules.

« Tu es si fâché contre le lapin que tu veux t’essayer à des négociations ? Je ne peux qu’admirer la vitesse avec laquelle ton égo a doublé de volume. »

Si tu veux instaurer des nouvelles règles, trés bien.
Elle sait très bien camper sur ses positions.

« J’me suis pas taper la route pour repartir avec moins que prévu. Si c’est moi que tu veux avoir sur le dos p’tite loutre, tu sais il y avait des moyens bien plus simple pour que je te tienne compagnie. » Frappe le poings sur la paume de l'autre main, comme si elle avait trouvé la réponse magique. « Aaaaaah mais non, c’est un moyen pour que le lieut’ soit pas content et que tu te rappelles à son bon souvenir ? Si fourbe ptit loutre. » Gamine.

Tu la connais bien pourtant maintenant Otter. Pourquoi t’essaies.

« Allez maintenant sois un gentil garçon et va me chercher la quantité convenue. »

don't waste your time praying //« il fit un geste de la tête en direction du caisson de Lust pour lui intimer l'ordre de l'ouvrir. avec les pirates, il fallait toujours vérifier. » — OtterOtter est un con fini, ok. Mais pas au point de penser que la pirate allait gentiment hocher la tête et accepter la transaction sans faire tout une scène. Ça aurait été franchement étonnant. Non, au lieu de ça Lust pose un pied sur la caisse de fournitures médicales. La petite loutre d'une tête de plus qu'elle, ne fait pas un geste et reste le plus impassible possible, même si il sert en ce moment même fort les dents à s'en casser une ou deux. Elle avait encore une fois employé le mot lapin. Mais au fur et à mesure de son discours il se mettait à écarquiller un peu plus les sourcils. Les pirates adoraient trouver des problèmes là où il n'y en avait pas. Réfléchir c'est décidément pas leur fort. Otter se mit à soupirer :

« Lust, attends, une minute, je t'expli- »

Elle continuait son monologue. Elle venait de frapper son poing dans l'autre main. Oui, les pirates ne réfléchissent pas, ils agissent. Un nouveau soupir avec la tête jeté en arrière comme si il mimer de s'endormir. De nouveau elle parlait du lapin. Otter n'avait même pas pensé à lui jusqu'à maintenant. Plus le temps passait, plus il l'oubliait et cette sale ga... gamine, le lui rappelait sans cesse. C'était son petit jeu. Mais il ne se laisserait pas bouffer.

« Non. »

Otter avait dit ça calmement, tête baissé en direction de Lust.

« C'est tout ce que je peux vous donner. Les stocks sont faibles, je dois garder des fournitures pour l’hôpital. »

Il contourna la pirate pour s'approcher du caisson d'alcool.

« Pas la peine d'en faire une affaire personnelle ou de t'exciter toute seule. Ça n'a rien à voir avec la vengeance. C'est une question de partage entre tout le monde. Si ça te gêne tant que ça, tu peux repartir avec quelques bouteilles. Je peux t'en prendre que cinq, si tu veux. Mais aucune négociation sur le matériel. »

La petite loutre était très sérieuse et ne flancherait pas. Elle n'a pas spécialement peur de ces fichus pirates qui ne sont que des gamins bon à chercher des embrouilles pour se sentir exister.

Si la chance veut tourner dans un sens arrogant
Ne perds pas ton beau temps à prier

Le souci d'être Arsène, c’est que l’on s'enflamme vite, pour tout, pour rien. Jamais pour ce qu’il faut. Tu la laisse finir son monologue, partir dans ces grandes rêveries et ses besoins d'envenimer les choses, et elle s'était donné un soin particulier à s’engouffrer profondément, trop peut être. Parce que qu’elle se sent bête d’un coup Lust, lorsque tu prends la parole à ton tour. Alors elle avait simplement haussé un sourcil. Surprise. Un peu déçue. C’est qu’elle préférait sa version. Celle là était bien moins attrayante. Elle avait laissé glisser un, Oh, révélateur. Qu’elle avait suivie d’un soupire un peu trop appuyé.

« Naze. »

Elle avait enlevé son pied de la caisse comme si ça ne servait plus a rien de défendre ce qu’elle avait amené. Et puis elle avait réfléchit, un peu plus, cette fois. Il faut dire qu’elle était bien plus habile pour chercher la petite bête. Repartir sans avoir fait un seul détour, ce n'était pas au programme. Le véritable but des visites chez les greens pour la rousse se trouvait ailleurs, a des années d’un échangeur de bon procédé. Elle a prit gout tu sais, à venir t'embêter.

« Ecoute la loutre, j’veux bien te laisser la totalité. Mais j’veux autre chose... Et commence pas à paniquer, j’vais pas te demander la lune non plus... »

Étire le corps comme si il fallait bouger maintenant.

« Tu me montres où tu crèches. Et c’est bon, j’files. Franchement, c’est rien. Ca va prendre quoi. Quinze minutes à tout casser? Même pas. Tu peux bien faire ça. Je m’arrangerais avec les pirates pour le reste. T’es gagnant Monsieur le responsable des stocks qu’il serait bon de remplir... »

N’attend pas la réponse et commence à amorcer le pas une fois la boite que tu as ramené entre ses mains. Elle décide sans toi. Elle décide toujours toute seule.

« J'ai toujours voulu voir ce que ça faisait vu d’en haut, mais bon, on nous laisse pas trop profiter de la vu, bizarrement. Alors, c’par là ? »

Les sourires sont larges quand elle te les adresse, si tu ne la connaissais pas, tu aurais presque pu croire à l'innocence Otter.

don't waste your time praying //« le véritable but des visites chez les greens pour la rousse se trouvait ailleurs, a des années d’un échangeur de bon procédé. elle a prit gout tu sais, à venir t'embêter. » — LustLust était devenue si soudainement calme.
Étonnant venant d'elle, presque suspicieux. Elle avait retiré son pied de la caisse et voulait bien laisser la totalité des bouteilles. Otter ne comprenait pas bien ce qui lui prenait tout d'un coup, elle semblait s'être assagie. Hm-hm- wait, Lust, sage ? La petite loutre ne pouvait s'empêcher de ne pas une seule fois la quitter du regard, presque les poings fermés par la nervosité, les sourcils tantôt écarquillés et tantôt froncés. Quoi ? Cet autre chose qu'elle voulait c'était montrer où il habitait ? On peut aller très vite dans nos pensées et il s’imaginait déjà la demoiselle dans son lit. 15 minutes ? De quoi ? Nope. Il balaya de suite cette pensée obscure et totalement illusoire. Il détestait imaginer ça, elle valait mieux. Voilà, c'est ça, elle voulait simplement voir les hauteurs. Ouf. Il commençait déjà à se consumer sur place, tout rouge, essayant de cacher sa gêne et son incompréhension. Le fait d'être soulagé de la véritable raison lui fit oublier un seul instant qu'il s'agissait d'une pirate voulant rentrer dans le repaire intimes des Greens, il fit simplement un geste de la main pour lui montrer par où aller, baissant la tête.

« Ok, mais pas trop longtemps alors. »

Lust est très intelligente. Elle sait parler aux hommes avec une très grande facilité. Et Otter a toujours été un idiot à ce sujet. Les femmes ont toujours fait ce qu'elles voulaient de lui, sa fiancée en était terriblement jalouse, et n'aimait pas qu'il se laisse à chaque fois faire. Tout en essayant de reprendre ses esprits, il lui montra le chemin, pressant le pas pour ne pas être trop vu par ses collègues. Les logements n'étaient pas très loin, enfouie dans la nature qui avait reprit ses droits en quelques mois. La pirate était chanceuse, Otter avait une habitation parmi les plus hautes. Pendant un instant, alors qu'ils passaient un pont amenant vers le vide, il réalisa qu'il était en train d'accompagner Lust, sagement, jusque chez lui. Alors tout en arrivant presque chez lui, plus que quelques pas, il se pencha vers la jeune femme :

« Tu observes, tu touches à rien. Sinon tu passes par dessus bord. »

Otter n'était pas sérieux quand il disait ça. Presque une pointe d'humour mélangé à un rappel à l'ordre. Mais jamais il ne ferait de mal à une mouche, c'était son plus grand défaut. Arrivés près de sa porte, il ne savait pas vraiment quoi faire.

« Euh. Voilà. »

Totalement manipulé.

INTERVENTION

Alors que la porte s’ouvre sur l'habitation d’Otter et que vous vous avancez dans celle ci. Le décor semble avoir changé. Les quelques meubles retournés et les inscriptions sur les murs, à coup de “Vendu", “Voleur”, “Traître”, donnent à la pièce un aspect toute suite moins accueillant. Tout semble avoir été fait il y a peu de temps, l’odeur des bombes de peintures encore trop présentes pour en témoigner.

Si la chance veut tourner dans un sens arrogant
Ne perds pas ton beau temps à prier

Tu devrais voir ta tête Otter. Elle jure que si il n'était pas aussi difficile d’avoir de la batterie sur son téléphone, elle aurait immortalisé l’instant.

Elle t’avait suivi laissant le regard vagabonder ci et là. S’attardant sur tout ce qui semblait avoir de l'intérêt et faisant des grands coucou aux quelques greens croisés sur le chemin. Il y avait pourtant un visage qu’elle n’avait pas envie d’apercevoir. Alors quand tu avais pressé le pas, elle avait accéléré le sien. Il ne devait pas faire bon d’avoir le vertige chez les greens, et plus le sol semblait s'éloigner, plus on pouvait voir à quel point ils avaient étendu leur territoire. La décharge des pirates semblait à cet instant un peu triste à côté. Elle n’aurait pourtant échangé sa place pour rien au monde. Pourtant il y a un sentiment étrange dans le cœur, quand on se laisse aller à scruter le paysage. Comme un monde qu’on connaît pas, qu’elle connait trop. Ca parait loin. On chasse les souvenirs lorsqu’on entend ta voix.

Tu menaces et c’est un rire qui lui échappe.
Tu parles mal.
Et le pire Otter, c’est qu’elle sait très bien que t’en serais incapable.
C’est peut être pour ça qu’elle n’a pas put s'empêcher de rire Arsène.

« Oh mais dis donc, tu parlerais presque comme un pirate. Fait gaffe, les côtoyer ça te réussi pas. »

Ni une, ni deux, elle attrape la poignée. Voilà, comme si t’avais dit bienvenue. Entre. Curieuse de savoir comment c’est, chez toi.
Elle doit avouer qu’elle n’avait pas pensé que tu serais aussi nul pour la déco.
Elle sait bien Arsène à qui ça ressemblerait bien de faire un coup du genre. Elle a levé les mains, en signe d'innocence.

« C’est pas moi. »

Cette fois.

« Et c’est pas nous. »

Elle pense.

Regarde les inscriptions sur les murs et les mots un peu trop dur.
Parce qu’elle sait Lust, que ces choses là inscrites. Ça n’est pas toi. Ça ne te ressemble pas.
Toi t’es un peu trop juste.
Alors elle se demande pourquoi.

« Tu t’es pas fait que des copains on dirait monsieur le responsable des stocks…Ca à l’air d'être la grosse ambiance chez les Greens, t'aurais du me dire, je serais passé plus souvent si j’avais su. »

Elle aurait bien rigolé, une fois de plus. Mais à cet instant, elle était presque désolé pour toi.

don't waste your time praying //« le décor semble avoir changé. les quelques meubles retournés et les inscriptions sur les murs, à coup de “vendu", “voleur”, “traître”, donnent à la pièce un aspect toute suite moins accueillant. » — The WalkerParler comme un pirate ? Otter laissa échapper un rire moqueur, observant attentivement Lust ouvrir la porte de son habitation.

« Je parle comme je veux, en fait. Désolé de te décevoir mais les Pirates n'ont rien invent- »

Pas le temps de finir sa phrase. Lust était entrée la première et déjà elle levait les mains en l'air, en signe d'innocence. Ça lui avait pas vraiment. Mais Otter passa à côté d'elle en l'ignorant, silencieux, et étrangement bien trop calme. Les poings se serrant de plus en plus au fur et à mesure des belles découvertes, de ces mots inscrits sur les murs qui étaient aussi tranchants que des couteaux, venant se planter dans son cœur. De cette table qu'il appréciait tant et qu'un ami lui avait offert, saccagée. De ces bouquins qu'il avait récupéré à la librairie de Bambie et qui avait été jeté n'importe où sans le moindre respect. Les oreilles d'Otter sifflait, il allait péter les plombs. Et la voix de Lust en fond qui ne peut pas s'empêcher de faire une réflexion.

« La ferme. »

C'était sortie tout seul, froid, presque un peu trop brutal. Il eu un tic au visage, comme si il se battait avec lui-même, et finit par souffler un peu pour reprendre son calme. C'était difficile.

« D-Désolé. J'ai pas besoin de tes commentaires inutiles, Lust. Pas maintenant. »

Tout en s'avançant il récupéra les livres, les carnets. Rien ne semblait avoir été volé. Tout était juste saccagé, avec ces inscriptions aux murs. Vendu. Comment ça ? Voleur. Qui ça ? Lui ? Traître. C'était beaucoup. C'était exagéré. Si Otter trouvait le ou les responsables, ça allait chauffer sévèrement pour ces personnes. La colère étant trop présente, il finit par déposer/lâcher brusquement les affaires qu'il avait récupéré en direction du lit et fit un demi-tour vers la porte, passant à côté de Lust, pour se mettre près du ponton. Tout en observant les alentours pour voir des personnes suspect, il alluma une cigarette de son paquet qui se trouvait dans sa poche de pantalon et se mit à hurler, la voix faisant écho entre les habitations :

« C'était pas plus simple de venir me voir directement ?! Allons, je fais si peur que ça ?! Je vous laisse une semaine pour vous manifester ! »

Peut-être qu'il parlait tout seul. Tant-pis ça lui faisait du bien. Tirant sur sa blonde, il se mit d'un coup à se rappeler de Lust et s'en retourna vers elle.

« Tu as eu ce que tu voulais ? Tu peux t'en aller maintenant. »

Si la chance veut tourner dans un sens arrogant
Ne perds pas ton beau temps à prier

La colère on s’en est fait une amie,
On a appris à savourer les mots acerbes, se complaire dans les marques qu’elle laisse.
Si bien que lorsqu’elle se fait absente, On la cherche.

Ca y est, la tienne pointe le bout de son nez.
Se retourne contre elle.
T’excuse pas Otter.
Elle a l’habitude.
Tu devrais le savoir.
C’est pour voir les éclats des autres, sentir la pourriture envahir les coeurs qu’elle accorde tant de soin à se rendre insupportable.
Alors ca bat fort dans la poitrine quand on te voit dénaturer.
Elle sait pas formuler les phrases réconfortantes.
Faute de mieux, elle a simplement dévorer ta silhouette, un peu plus noir, sans un mot alors que tu lâches les affaires comme pour lâcher du lest.
Elle ne bouge pas, reste au milieu du bordel comme si c'était sa place, affiche un sourire lorsqu’elle t'entend hurler sur les coupables.
Attentive, impatiente de connaitre la suite de l’histoire.
C’est presque un nouveau chapitre qu’elle te voit écrire.
Elle ne s'était pas douté de ces péripéties lorsque tu lui avais annoncé ta promotion.
Ca balance dans sa tête, tangue sous le besoin malsain et irrépressible de s’engouffrer dans les drames à venir.

T’as rien demandé Otter.
Mais faut croire qu’elle est pas la seule ici, à chercher à foutre la merde.
Avant de sortir de la pièce saccagé, elle ramasse un barre de céréale échoué.
L’ouvre sans faire attention au date de péremption.
Elle ne fait plus attention à ce genre de détail.

« J’en demandais pas tant, j’avoue. Mais ouais ouais, j’m’en vais. »

Ouvre l’emballage du bout des doigts.

« Juste, tu laisses une semaine et après, va se passer quoi ? Tu vas leur faire quoi aux p’tits rageux ? Nan mais ça rend curieux un peu...»

Si elle a dit qu’elle s’en allait, c’est bien tout son corps qui exprime l’inverse lorsqu’elle vient se poser à côté de toi.

« Si ça peut me permettre de te voir casser des gueules, j’viens bien enquêter avec toi. J’connais un gars qui fais du bon boulot quand tu lui laisses un petit quelque chose sinon. »

Elle prend un morceau, comme si c'était le moment idéale pour ça. On verra pour une clope plus tard.

INTERVENTION

Ton cri résonne de toute la hauteur où se situe ton habitation, il y a fort à penser que beaucoup des personnes présentent chez les greens à cet instant t'ai entendu. Alors que tu essayes de voir si tu n’aperçois pas quelque chose en bas, il te sembles distinguer deux silhouettes un instant, partant dans les broussailles de l'ancien Zoo, comme si ils avaient attendu là, afin d'observer ta réaction, avant de déguerpir à toute vitesse pour ne pas se faire prendre. Toutefois, de là où tu es et avec la rapidité où ils sont parti, tu ne peux pas vraiment reconnaître grand chose d'eux. Mais une chose est sur, ils t'ont entendu.

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