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[Flashback janvier 2020] Pour un dessin • Pissenlit

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Mer 11 Nov - 11:08
Pour un dessin
La langue pincée entre ses dents, les yeux plissés sur la feuille de papier et les doigts enroulés autour d’un crayon de couleur raccourci il y a peu par ses soins. Elle est concentrée sur son dessin, infiniment concentrée alors qu’autour d’elle, les autres enfants s’agitent. Elle ne les remarque pas, elle ne les voit pas et ils lui importent bien peu en vérité. Elle détourne le contour de son dessin au crayon noir, un énième petit chat mais cette fois à l’aspect anthropomorphique qui tient entre ses petites pattes une parte de gâteau. Il est joli ce dessin, aussi joli que peut l’être un dessin d’enfant, aux traits et style certes simples mais nets et propres. Une fois son détourage terminé, elle entame le coloriage à proprement parlé. Comme la plupart de ses chats dessinés, celui-ci sera également un chat noir. A nouveau, elle tire la langue, se concentre, balance ses pieds dans le vide d’une chaise trop haute pour elle.

On lui tapote l’épaule.
Alors elle redresse les yeux.

Un adulte, un grand qui lui pointe son dessin à demi-fini. C’est joli, parvient-elle à lire sur ses lèvres alors elle lui lance un large sourire réjouie, c’est qu’elle apprécie être brossée dans le sens du poil, elle apprécie les compliments. Quand bien même elle remarque que le grand se force, articule exagérément pour se faire comprendre d’elle. Mais elle ne dit rien, elle se contente de saisir son ardoise et son feutre velleda pour écrire, pendant quelques secondes et avec une écriture bien trop soignée mais tout de même enfantine.

- C’est Pixel.

Elle montre son ardoise à l’adulte tout en le fixant avec de grands yeux. Le visage de l’autre se crispe un court instant, trop peu longtemps pour qu’elle ne parvienne à le capter car la voilà déjà penchée à nouveau sur son dessin à colorier. Mais Pixel, voilà un petit chat connu de tous sans l’être, car si personne ne l’a jamais vu c’est tout de même bien régulièrement que Maxime parle de lui.

Le grand s’éloigne ensuite d’elle, alors qu’elle replonge dans son dessin de petit chat Pixel. Elle finit de le colorier, avec beaucoup de soin et de lenteur, avant de se concentrer sur sa part de gâteau que le chaton tient entre ses pattes aux coussinets encore vierge de toute couleur. Elle songe à les faire rosés mais avant toute chose, elle se penche vers l’avant pour se saisir du crayon jaune. Ce sera un gâteau yaourt, voilà tout.

Alors qu’elle tend la main pour se saisir de ce crayon de couleur jaune, ses doigts rentrent en contact avec ceux d’une autre enfant, elle-aussi occupée à dessiner. Elle pince les lèvres à sa vue, plisse les yeux.

Pissenlit.

Elle jette un regard rapide à son propre dessin.
Puis lâche un sourire moqueur.
La peste.


Résumé:
Pissenlit
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Métier sale mioche
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Pissenlit
Pissenlit
Dim 15 Nov - 15:05
C'est nul.
Nouveau coup de crayon rageur.
C'est vraiment trop nul.
Tu jettes un regard en coin à l'adulte qui vous surveille, comme pour vérifier qu'il remarque bien ta mauvaise humeur, puis tu retournes martyriser ton dessin.
C'est pas juste.

Dans la poche ventrale de ton sweat-shirt, ta switch pèse comme un poids. Tu veux y jouer, tu as tous les jeux et tous les câbles – tu as fait bien attention à les récupérer avant qu'on t'emmène à l'hôpital avec mamie, tu ne pouvais juste pas partir sans. Mais les adultes refusent.
Des gros connards.
Les figures que tu dessines sont noires, rouges, vertes, avec des traits trop épais tant tu appuies et des formes tordues par ta colère.

Ils disent qu'il n'y a pas d'électricité alors que tu vois bien, toi, que les ampoules sont allumées parfois le soir. Ils essayent de t'expliquer qu'il n'y en a pas beaucoup, comme les menteurs qu'ils sont, comme si l'électricité pouvait être comptée. Y a plein de prises dans ce château, tu le sais, je les cherche du regard à chaque occasion. Tu t'y es même branchée une fois, ou deux, pour tenter de recharger ta console et y jouer, mais des adultes sont toujours arrivés en criant et pour t'engueuler.
Comme si tu avais fait quelque chose de mal.
Comme si l'électricité était à eux.

Tu ne comprends pas, Pissenlit.
Tu ne comprends pas que quelque chose qui t'était aussi commun et aussi vital que l'eau du robinet te soit brusquement arraché.

Un grand avait bien tenté de discuter avec les autres, d'argumenter qu'ils pourraient peut être faire une exception – que peut être ils pourraient charger la switch et la mettre à disposition des enfants, pour qu'ils puissent tous un peu jouer (s'évader). Tu avais hurlé. C'est ta switch, pourquoi est-ce que tu devrais la partager ? Les autres ont qu'à en avoir une ! Et tu avais vu, vu dans le regard du grand.
Qu'il n'avait pas aimé ta réaction.
Que tu l'avais déçu.

Tu déchires ta feuille sans le vouloir, rejettes tes crayons et croises les bras bien décidée à ne plus dessiner et bouder toute la journée à la place. Qu'est-ce que tu en as à faire de l'avis des adultes de toute manière ? C'est pas comme s'ils étaient jamais contents de toi. C'était toujours la même chose, toujours le même regard.
Tu te mordilles la lèvre Pissenlit, croises le regard du grand qui surveille la salle de classe, retournes la tête brusquement maintenant que tu es sûre qu'il a bien constaté ton énervement.

Tu boudes, mais tu t'ennuies.
Tu finis par attraper un autre crayon et gribouiller sur le coin d'une nouvelle feuille pour passer ta frustration. Puis tu en attrapes un autre, pour mettre un peu de couleur, parce que tu as remarqué que ton gribouillage ressemblait un peu à un papillon alors peut-être que si tu colories un peu les ailes ça se verra plus. Et puis s'il y a un papillon il y a peut être d'autres insectes, tu te souviens en avoir examiné plein de super moches dans le jardin de mamie, il y avait des abeilles et des gendarmes et des fourmis et des...
De fil en aiguille tu te perds dans ton dessin Pissenlit, oublies l'injustice dont tu es victime et te plonges dans un jardin aux brins violets où des araignées mangent des mouches avec beaucoup trop de sang et des fleurs avec des visages les regardent avec bienveillance.

Une ombre sur ton dessin te fait lever la tête et l'adulte qui se tient derrière toi te rend brusquement très gênée. Gênée de t'être emportée, même si tu considères ta rage comme justifiée. Gênée d'être surprise en train de réellement t'amuser à dessiner, malgré toutes tes affirmations. Tu as l'impression d'avoir perdu et que l'adulte va te le faire remarquer d'un instant à l'autre. Mais ce n'est pas à toi qu'il s'adresse, non, c'est à la gamine assise en face.

Il lui touche l'épaule, complimente son dessin en parlant beaucoup trop fort. Tu sais qu'elle est spéciale, parce qu'elle est sourde et sais pas parler, et ce statut à part t'as toujours faite fulminer. Que des excuses pour se faire remarquer. Mais les adultes boivent sa merde à pleine gorgées et celui-ci aussi, qui sourit devant le dessin de son chat stupide que tout le monde sait crevé. Pourtant quand son regard glisse sur ton dessin à toi Pissenlit, tu sens ton cœur se serrer un peu dans l'anticipation, l'attente de la validation que tu recherches désespérément. Et qui ne vient pas.
L'adulte s'éloigne sans un mot, avec à peine un demi-sourire pour toi, et ton cœur plonge tellement il est lourd dans ta poitrine.

Tu rajoutes du rouge sur le cadavre de la mouche, puis décides qu'un pied géant va venir piétiner la ligne des fourmis. Il te faut du jaune pour la chaussette et aussi pour les pétales des fleurs, mais quand tu tends la main une autre est déjà posée dessus.

Pumpkin jette un regard à ton jardin et c'est le regard de trop.
    - Qu'est ce que tu veux la débile ? tu t'empares du crayon de force et lui balances un coup de pied sous la table. Juste parce que tu peux, ta jambe est juste assez longue pour atteindre son genou. Puis tu lui lances un regard moqueur – toi aussi tu sais faire mal avec tes yeux. C'est ça que tu veux ? Ce crayon ? Pourquoi tu l'as juste pas dit ?
Tu te penches en avant et, à grand gestes brusques, rajoutes deux grandes oreilles jaunes sur le petit chat si joliment dessiné.
    - Il est trop laid ton lapin.
L'adrénaline court dans tes veines Pissenlit.
Le sentiment de puissance d'avoir rabaissé plus faible que soi.
Qu'importe que Pumpkin soit plus aimée, plus complimentée, plus chouchoutée.
Tant que c'est toi que l'on craint.

le poti resumo:
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Jeu 19 Nov - 10:50
Pour un dessin
Il est bien facile de se moquer d’autrui lorsque l’on sait que dans tous les cas, c’est sur soi que l’attention sera concentrée. Alors elle en profite, la peste, le regard moqueur qui coule jusqu’à la feuille de la seconde fillette et le sourire narquois qui s’étale sur ses lèvres. Sur ce point, elle se sait supérieure, elle en est persuadée alors elle n’hésite pas une seconde à le faire savoir qu’elle est meilleure que tous, elle qui bien trop souvent à son goût est considérée comme plus faible, plus fragile, petite fille handicapée que l’on doit protéger. Elle déteste ces regards et ses sous-entendus, elle est les comprend et les voit parfaitement car elle n’est pas débile après tout.

Pourtant, c’est bien de la sorte que l’autre la traite. La dernière qui l’a appelé ainsi a eu une mèche de cheveux en moins sur le haut de sa sale tête mais ça, Pissenlit ne le sait probablement pas.

Le coup de pied sous la table lui arrache un cri de surprise et de douleur, bien rare de l’entendre vocaliser mais elle n’est pas muette, il faut bien se le rappeler, elle n’a juste pas pu apprendre à parler. Elle réplique immédiatement, peut-être est-elle un peu plus petite mais en se tassant sur sa chaise, elle parvient tout de même à envoyer sa chaussure dans le tibia de son ennemie. Nouvelle vocalise lorsqu’on lui vole ce qu’elle considérait être son bien, ce crayon jaune qu’elle voulait attraper pour continuer son joli dessin de chaton, la pique lancée ne l’atteint pas car elle ne la voit pas, le regard fixé sur ce crayon - le sien dans son esprit et celui de personne d’autre.

Et enfin arrive le pire du lot.
Son dessin gâché par des traits grossièrement rajoutés.

Les lèvres pincées de rage, elle jette à sa némésis un regard noir d’encre, clairement la colère pulse dans ses veines et l’ambiance devient instantanément électrique. Après la dernière grivoiserie de la part de l’autre en face, Pumpkin se saisit du reste des crayons - des bleus, des noirs, des rouges, qu’importe - elle les prend par grosse poignée, autant qu’elle peut en attraper dans une seule main puis elle les lui balance en plein visage d’un geste rageur et violent de la part d’une fillette qui semble pourtant si adorable.

Puis la voilà qui lui balance une série de trois signes, car la spontanéité n’a pas le temps d’être écrite. Trois petits signes qui peut-être ne seront pas compris mais qu’importe, ça fait toujours du bien de les sortir.

Moins moche que ta tête.


Résumé:
Pissenlit
i kissed a fairy and i liked it
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Pissenlit
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Ven 4 Déc - 0:33
Un coup de pied appelle un coup de pied, c'est la loi universelle des batailles de récrée.
Alors la débile réplique, évidemment.
Et toi aussi.
Et ainsi de suite.

Des grognements lui échappent, ce qui prouve bien qu'elle est pas vraiment muette et qu'elle a rien de si spécial que ça à part d'avoir l'air encore plus stupide encore. Mais le regard, le regard plein de rage qu'elle te lance Pissenlit. Son regard fait pulser ton sang et serrer tes dents.
Tu le reconnais ce regard, c'est le même que le tien.

C'est un frisson d'anticipation qui dresse les cheveux de ta nuque alors que la fureur dilate tes narines. Peut être que tu ne devrais pas, peut être que ce n'est pas normale pour une petite fille, mais ce sont ces moments que tu recherches Pissenlit. Ce sont ces moments d'abandon complet qui font que chaque jour et malgré les punitions, tu continues à te battre encore et encore. Cet instant paradoxal où tu ne contrôles plus rien et, étrangement, y trouves un certain réconfort.

Les crayons volent et tu lèves les mains pour te protéger les yeux. Tu cries de surprise et de colère ; tu te fiches bien d'alerter les adultes, ton monde ne les inclus plus désormais. Il n'y a plus que toi et Pumpkin, et la table qui vous sépare.

Malgré tes mains les crayons atteignent quand même ton visage, tracent des peintures de guerre colorées sur ton front et tes joues. Tu ne vois pas les gestes qu'elle t'envoie au milieu de cette avalanche de couleurs, à moins que ce soit l'énervement qui obscurci ta vision.
Ou juste que ses gesticulations n'ont aucun sens pour toi.

Tu es furieuse, Pissenlit.
Furieuse qu'elle ose te regarder de haut.
Furieuse qu'elle ose répliquer contre tes attaques.
Furieuse de ne voir que du défi dans ses yeux et pas de la crainte comme tu l'espérais.

Tu ne réfléchis plus.
D'un seul mouvement rageur, tu sautes par dessus la table et agrippes ton adversaire. Tes mains trouvent d'elles-mêmes les cheveux longs et tirent dessus, tandis que les doigts s'agitent avec l'intention de griffer.
Un pied resté sur ta chaise, un genou planté sur vos dessins maintenant froissés, tu appuies sur elle de tout ton poids alors que des insultes fusent de ta bouche sans même que tu aies à y penser.
    - Je vais te les faire bouffer tes crayons !! Sale débile!!
Et tu libères une de tes mains, bien décidée à mettre tes menaces à exécution.

Sa narine droite semble de la taille idéale pour y loger son stupide feutre velleda.


EN BREF:
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Dim 6 Déc - 21:28
Pour un dessin
Leurs regards se ressemblent, se ressemblent bien trop pour qu’elles puissent juste s’ignorer. Ce n’est plus une option, depuis bien longtemps désormais, la guerre semble être l’unique solution à leur problème, alors les deux enfants se scrutent, s’observent et se jaugent. L’autre a le visage plein de coups de crayon, peintures de guerre sur ses traits comme si on pouvait voir l’avenir sur sa face.

Et la voilà qui réagit.
Enfin.

Elle passe par-dessus la table, les pieds sur sa chaise pour l’agripper au col. Maxime écarquille les yeux de surprise, quelques secondes à peine avant qu’un nouveau cri de douleur ne sorte de ses lèvres. Cheveux tirés par son adversaire, c’est pourtant sa spécialité. Elle ne capte pas toutes les insultes qui lui sont destinées, elle essaye de se protéger le visage des coups de griffe qu’elle risque de recevoir. Elle en reçoit d’ailleurs quelques uns.

Mais elle réplique.
Elle n’est pas du genre à rester comme ça.
Inactive.

Elle saisit à son tour les cheveux de son adversaire, plus courts il est vrai, mais elle les chope à la racine pour la tirer loin d’elle sur le côté. A son tour elle se soulève, les pieds sur la chaise, elle fait le contrepoids avec le maximum de son corps et rapidement les voilà toutes deux sur la table, à rouler l’une sur l’autre. Maxime hurle, un hurlement de dément qu’elle n’entend pas elle-même, elle hurle, elle griffe, elle tente de mordre tout ce qui passe à porter de ses dents d’enfant.

Il n’y a plus rien.
A part elles-deux.

Autour d’elles, les autres enfants ont arrêté leurs activités, qu’ils soient en train de jouer ou de dessiner également, tout s’arrête et tous les regards se tournent vers elles. Deux bêtes enragées sur la table. Prêtes à mordre.


Résumé:
Pissenlit
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Métier sale mioche
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Mar 9 Fév - 22:19
Tu libères ta main et c'est ta première erreur.

Pumpkin s'enfonce dans l'ouverture que tu lui as si aimablement fournie. Ses doigts s'emmêlent comme des serres dans tes cheveux, t'arrachent un cri, peut être une poignée. Tu oublies un instant ton plan d'attaque Pissenlit, alors que la douleur te cuit le crâne et que les larmes te montent aux yeux.

Ta deuxième erreur a été de la sous-estimer.

La débile se dresse, contre toute attente, contre vent et marée. Contre toi.
Elle est plus jeune, elle est plus petite. Elle devrait s'écraser sur ton chemin, pleurer sous tes insultes et fuir sous tes coups. Mais c'est ton dos qui cogne contre la table Pissenlit, alors que ton adversaire te renverse et te surplombe. Ce sont ses dents qui s'enfoncent dans la chair tendre de ton avant-bras, alors que tu hurles et te débats.

Tu es pourtant plus grande, tu es pourtant plus forte.
Quand les grands s'en prennent à toi, c'est toujours toi qui perd. Mais c'est normal tu te répètes, c'est parce que tu es petite et que eux sont grands.
Quand tu t'en prends aux petits, c'est aussi toi qui perd. Tu ne sais pas pourquoi, tu ne comprends pas. Tu pensais que les grands gagnaient toujours, que c'était comme ça que ça fonctionnait.
Mais pas pour toi apparemment. Quoique tu fasses, c'est toujours toi qui perd Pissenlit.
Les larmes coulent sur tes joues et elles sont teintées de rage.

Tu lâches ses cheveux et, pendant un instant, on pourrait croire que tu abandonnes. Échevelée et essoufflée, vaincue sous le poids de ton adversaire, on pourrait presque croire que tu es la perdante Pissenlit. Presque.

Tu lâches ses cheveux et aussitôt refermes ta main sur une volée de crayons et de stylos en tous genre. Sans même regarder, les yeux solidement fermés, tu utilises ta poignée colorée comme un poignard et l'enfonce sans distinction contre les côtes, l'épaule et la joue de Pumpkin.

Tu cris ta colère, ton indignation et ton outrage d'avoir failli devenir la victime, alors que tu es si clairement l'assaillante.

Tu profites de la distraction produite par ton attaque et, sans penser, enfonces tes pieds dans le ventre tendre au dessus du tien. La débile est décollée de toi et tu roules avec elle, liées comme vous l'êtes par les ongles, les dents et la haine.

Vous roulez, jusqu'à ce que la table se dérobe en dessous de vous et que le vide vous appelle.

Tu t'écrases contre le sol Pissenlit, et sa surface dure fait rebondir ta tête tandis que le corps de Pumpkin vient chasser l'air de tes poumons.

Échouée comme un débris sur une plage après une tempête, tu halètes en attendant que le monde arrête de tourner.


la baston en bref:
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Lun 15 Fév - 18:59
Pour un dessin
Elle pense durant un instant, avoir gagné, être victorieux comme ce fut le cas contre cette débile une année plus tôt. Parce que son adversaire s’avachit sous son poids, parce qu’elle abandonne sous ses coups de griffes et ses crocs enragés. Parce qu’elle la voit pleurer sous elle alors oui, elle est fière d’avoir vaincu plus âgée qu’elle, fière de ne pas s’être laissé lâchement faire, fière d’être victorieuse - cette idiote entre à son tour dans son palmarès et elle ne s’y reprendra plus de ci-tôt désormais.

Mais la voilà son erreur.
Penser que tout était fini.
Penser avoir gagné.

Car elle prend désormais le revers à son tour, des crayons savamment taillés par ses soins qui s’enfoncent dans sa cuisse et ses côtes et sa joue. Elles gueulent toutes-deux, leur rage et leur colère et on sait déjà que jamais aucune d’entre elles ne se laissera vaincre et abandonnera le combat. A la vie à la mort comme on dit. Les larmes de douleur perlent et coulent sur les joues de Maxime, et rapidement son cris est fauché par le pied qui s’enfonce sous ses poumons. Elles roulent, elles roulent encore les deux enfants, jusqu’à chuter et passer par-delà la table sur laquelle elles se battaient.

Encore quelques instants de sursis, souffle coupé par la chute et le coup dans le ventre, mais elle se reprend bien vite - elle a eu la chance de tomber sur une surface molle, le corps de son ennemie. Alors avec toujours ce visage empli de rage et de haine et de tempête, elle la prend par le col pour la secouer avec force.

Oh il faudrait que quelqu’un intervienne. Car si tout ceci continue, elle risque de lui écraser le crâne contre le sol dur des salles de classe.


Résumé:
Mum
Mère d'une grande famille
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Mum
Mum
Mar 16 Fév - 19:55
pour un dessin
Il y a les petites mains qui secouent les épaules.
Annoncent la fin de l’heure de la sieste. Les silhouettes qui se découpent dans l’ombre. Quelques mots, chuchotés un peu trop fort dans les oreilles. On est d’abord tenté de demander de parler moins fort parce qu’il y a des enfants qui dorment et puis—
et puis il comprend.
Il entend les surnoms.
Quelques bribes de la situation.
Les bagarres, encore.

Mum a marmonné quelques mots que même lui n’a pas compris.
Un j’arrive, peut-être ? Les enfants, venus le réveiller, n’ont pas écouté et ont tiré sur les mains, allez, il faut sortir des couvertures, allez allez allez !
Sois un chevalier !
Le bonnet est un peu de travers. Les cheveux en bataille. Les peintures de guerre un peu étalées dans tous les sens d’avoir dormi sans nettoyer les joues. Et les yeux encore pleins de sommeil.

Mais Mum s’est levé, guidé par les petites jambes qui l’amènent jusqu’à ce qu’ils décrivent presque comme une scène de crime. Future scène de crime, peut-être.
Il voit les chamailleries sous ses yeux. Ne perd pas une seconde de plus, lorsqu’il se faufile entre les petits corps qui composent cette foule improvisée. Il voit les larmes, la colère, toute la jalousie dans les gestes, cette violence qui peut être si destructrice.
Ce n’est pas la première fois qui assiste à ses scènes. Ni la dernière, il le sait.
Ça fait des années.
(Il ose penser être habitué.)

Il n’a pas vu la chute. (Il aurait arrêté de respirer, s’il y avait assisté.) Mais il entend les chuchotements, les inquiétudes parmi les enfants. Les mains de Pumpkin serrées autour du col de Maisie. Rapidement rejointes par les siennes, glacées, pour la faire lâcher.

« Ça suffit maintenant. »

Ferme mais jamais assez dur.
Jamais assez froid. Il n’y arrive pas.

« On arrête. Stop. »

Il passe ses mains autour de Pumpkin, la soulève juste assez pour la dégager de Maisie et les séparer assez pour éviter qu’elles ne se sautent à nouveau dessus. À genoux, c’est chaque main près d’elles, qu’il tente de maintenir une distance de sécurité.

(Il s’est tourné vers Pumpkin, pour qu’elle puisse lire sur ses lèvres, mais il s’adresse à toutes les deux.) « Je ne veux pas savoir qui a commencé, ni pourquoi, ni c’est la faute de qui. Maintenant, vous vous calmez, » il s’est tourné vers Maisie. « D’accord ? »

C’est vrai que lorsqu’il est arrivé— l’on aurait pu croire que c’était Maxime, la fautive. Mais Mum ne connaît que trop bien les colères de Maisie et l’état des deux enfants ne permet pas vraiment—
ah non, on a dit, qu’on ne voulait pas savoir.

Tout ce qu’il veut savoir— ce sont les blessures, qu’il faut soigner.
S’il y a besoin d’aller jusqu’à l’infirmerie.


Résumé:
Pissenlit
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Pissenlit
Pissenlit
Lun 1 Mar - 23:35
Le souffle te manque Pissenlit, la force également.

Il y a un son strident qui siffle à tes oreilles sans que tu en identifies la provenance. Le bruit aigu recouvre les cris, des adultes et des enfants, affolés devant ta de violence. Il noie les grognements animales de Pumpkin, le halètement de sa respiration. Des lumières papillonnent devant tes yeux et tout ce qu'il te reste ce sont les battements puissants de ton cœur.

Boum boum.
Boum boum.


Jusqu'à ce que Pumpkin attrape ton col, se redresse.
Et qu'à ça se substituent les battements violents de ton crâne contre le carrelage.

Bam.

Tu tentes de te débattre la première fois, mais le coup t'assommes et la volonté glisse entre tes doigts.

Bam.

Ça résonne dans ta tête et la douleur fuse, de la racine de tes cheveux aux vertèbres de ton cou en passant par tes muscles qui se crispent et tes dents qui s'entrechoquent.

Bam.

Pour la première fois tu as peur, vraiment, Pissenlit. Tu sens ta conscience t'échapper et il n'y a qu'un mince fil qui la retient, refusant de lâcher. Un fil d'acier, fait d'obstination et de haine.

Bam.

Mais toute ta haine ne sera pas suffisante contre ton cerveau qui cogne contre les parois de ton crâne et tes mains qui se relâchent et tes yeux qui se ferment. Encore un coup, et tu ne seras plus là Pissenlit. Encore un coup, et elle aura gagné.

Mais le coup de vient pas et tu t'affaisses au sol quand les petits doigts se desserrent autour de ton col. Le monde siffle toujours à tes oreilles et la douleur semble pulser sous ton scalp, mais tu poses tes yeux flous sur la silhouette que tu devrais sans doute considérer comme ton sauveur.

Tu reconnais vaguement le clown, avant que ton regard ne glisse sur ton adversaire.
La haine te coupe le souffle avec toute la violence de ton passage-à-tabac. Mum te tourne le dos et ne voit donc pas l'animosité qui déforme ton visage. Tu plantes tes yeux dans ceux de Pumpkin, la promesse d'une vengeance sanglante dans le regard.

La main à quelques centimètres de ta peau ne t'arrêtera pas, aucun adulte ne pourrait t'arrêter ; l'adrénaline causée par ta récente expérience brûle tes veines et le goût du sang sature tes papilles.

Tu te dégages d'un coup d'épaule, repousses et t'accroches au bras du clown tout à la fois alors que l'équilibre te manque et, dans un éclat de méchanceté pure, lances ton pied dans le visage de Pumpkin.

Tu ne retiens aucunement ta force.
Tu n'essayes pas d'atténuer les dommages.
Au contraire.

Tu donnes un coup de pied dans le visage de Pumpkin et tu savoures toutes les sensations que tu en retires. Le glapissement de douleur. Le craquement de ses os. Et même le projectile blanc de sa dent qui saute.
    - J'vais te crever connasse, j'vais te crever !
Et c'est avec la détermination des déments que tu rampes hors des bras de Mum, décidée à mettre ta menace à exécution.




en bref:
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Dim 7 Mar - 21:10
Pour un dessin
Bong
Bong
Bong


C’est avec une force peu commune qu’elle lui écrase le crâne contre le sol, la rage qui s’échappe et qui siffle entre ses dents, le visage déformé par la haine et encore la trace des crayons enfoncés plus tôt dans sa joue. Elle pourrait continuer jusqu’à ce que la conscience lui échappe, jusqu’à ce son adversaire s’évanouisse, jusqu’à ce qu’enfin elle gagne ce combat. Enfin, la nouvelle tête dans le palmarès de ses victoires, enfin une nouvelle débile qui aura appris à baisser les yeux devant elle.

Mais on la soulève.
On lui enlève sa victoire.

Mum la soulève et la pose sur le côté, comme un bout de chiffon - la petite fille qu’elle est. Oh, elle ne le regarde pas parler, elle ne capte pas ses mots et ses remontrances, elle ne fait que soutenir le regard empli de haine de son ennemie.

Quelques secondes durant.
Avant que brusquement le geste la surprenne.
Et le coup dans la mâchoire également.

Son cerveau cogne contre son crâne, sa dent vole en prime - elle bougeait depuis quelques jours mais loin d’être prête à tomber. Un bout de la gencive part avec, petit morceau sanguinolant qui s’échappe de ses lèvres, avant qu’elle ne s’écroule sur le sol, momentanément KO par le coup, le nez en sang et la dent quelques mètres plus loin. Et elle voudrait bien, Maxime, elle voudrait bien se relever, lui rendre la pareil, lui écraser le poing dans la mâchoire, reprendre sa dent envolée pour la lui faire avaler, recommencer à lui éclater la tête contre le parquet. Elle voudrait hurler, hurler sa rage et sa colère.

Mais elle reste au sol.
KO, vaincue.


Résumé:
Mum
Mère d'une grande famille
Mère d'une grande famille
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Mum
Mum
Sam 13 Mar - 13:00
pour un dessin
Peut-être qu’en effet— il y a besoin d’aller à l’infirmerie.
Il n’a pas le temps de réagir, Mum, quand les mains s’accrochent à lui, quand le coup part. Il a comme l’impression de tout voir au ralenti.
Les bruits horribles.
Et la chute.

Elle tombe, Pumpkin.
Elle tombe tombe tombe et Mum— essaie de la rattraper mais il est
bloqué
parce qu’elle tombe et puis elle ne bouge plus.
Elle ne bouge plus.
Elle ne bouge plus.
Elle ne bouge plus.
Elle ne bouge plus.
Étalée sur le sol comme si elle était
morte.

Le souffle se coince dans sa gorge.
Elle ne bouge pas.
Mum n’arrive pas à détourner le regard et il voit la couleur trop vive qui coule sur son visage.
Elle ne bouge pas.
La main est restée en suspend et finalement elle vient lentement retrouver Maisie pour la retenir parce qu’il entend ses mots et il sent la rage mais il ne les comprend pas vraiment.
Elle ne bouge pas.
Elle ne bouge plus.
Ça se superpose sous les paupières.
Elle ne bouge plus.

Ressaisis-toi.

La chahut a ramené d’autres adultes (pourquoi ils n’étaient pas là plus tôt, pourquoi ils n’ont rien fait) et Mum relève la tête— cherche après des visages familiers, n’importe qui. Croise le regard d’une nounou qui s’est rapprochée. « Tu peux t’occuper de Pumpkin ? S’il te plaît. » Aide-moi aide-moi aide-moi.

Pardon. Il est désolé, vraiment.
Pourtant, n'avait-il pas dit, qu'on n'abandonnait personne. Qu'on n'allait pas refaire les mêmes erreurs. Qu'on n'allait plus fuir lorsqu'il fallait sauver.
Oui mais oui mais mais mais mais———
Ça dépasse tout ce qu’il est capable de faire. (Ça remue tout ce qu’il veut oublier.)

Alors il s’est relevé, Mum, après s’être assuré qu’on s’occupait bien de Maxime. Il a récupéré Maisie, l’a prise dans ses bras pour la soulever et l’éloigner de tout ça. (Il l’a peut-être serré plus fort qu’il ne le voulait.)

« Calme-toi, c’est fini, » (il ne veut pas la regarder, honteux des fuites qu’il ose prendre). « Tu as gagné, non ? Ça ne te suffit pas ? »

C’est prononcé plus amer qu’il ne le pensait.
Il essaie de s’enfuir, Mum, et il emporte Maisie avec lui. Autant la séparer de Pumpkin autant que possible— il aurait presque peur de la prochaine fois que leur regard se croiseront.
(Il n’arrive même pas— à lancer un regard à Pumpkin qui
ne bouge plus,
avant d’essayer de sortir d’ici où tout est devenu si étouffant d’un coup.)


Résumé:
Pissenlit
i kissed a fairy and i liked it
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Pissenlit
Pissenlit
Mar 23 Mar - 21:57
Elle s'effondre.
Et elle ne se relève plus.

Tu te débats encore Pissenlit, avec la rage d'un animal sauvage. Tentes de te dégager de l'étreinte tremblante de Mum ; mais la force te manque, la force te quitte. Même d'une main l'adulte est plus puissant, mur inébranlable contre lequel tu viens t'écraser encore et encore. Tu ne remarques pas la terreur dans son regard, ni même la fêlure désespérée alors qu'il appelle une nounou à l'aide. Tu n'as d'yeux que pour la silhouette de Pumpkin, allongée au sol dans une flaque de cheveux bleus et un filet de sang.
Immobile.

Tu as gagné.
Ce qui te restait d'énergie t'abandonne brusquement, te laissant empêtrée les bras ballants dans ceux du clown. Tu voudrais te relever, crier ta victoire, la célébrer. Que le monde entier sache qui tu es et que le monde entier craigne de t’affronter. Attacher le corps de ton adversaire à ton char et le traîner devant les murs de ta cité.
Mais tu es si faible Pissenlit.
Et le monde se dérobe sous tes pieds.

Il te faut un instant pour comprendre ce qu'il t'arrive Pissenlit, et un instant supplémentaire pour y réagir. Mum te soulève et tout ton corps te hurle de rejoindre le sol. Retrouver sa sûreté, sa stabilité. Tu recommences à te débattre mais avec l'adrénaline c'est le reste de tes forces qui s'en est allé, et c'est à peine si tu arrives à te retourner. Et le clown qui te contient, qui te gronde. Qui te demande si tu n'en as pas assez fait sans même comprendre pourquoi tu as fait ce que tu as fait, sans même comprendre pourquoi tu dois faire ce que tu fais maintenant. Les adultes ne comprennent jamais rien. Ne le veulent pas.

Tu ouvres la bouche pour répliquer mais ce ne sont que des plaintes gémissantes qui en sortent.
    - Non... Arrête... N-non, pose moi, je...
C'est à peine si tu t'entends toi-même tant ta tête tourne, tant ta voix est étouffée. Et il te sert fort contre lui, oh si fort, trop fort. Fort comme un papa qui eu peur, qui est terrifié. Tu t'accroches à son pull, repousses son torse, son bras rentre dans ton ventre et-

Le vomi te prend par surprise, éclabousse tes vêtements avant de finir sur le sol. Chaque nouvelle salve est un supplice, un tambour qui résonne dans ton crâne et fait perler des larmes sur tes joues. Tu as peur et tu ne comprends pas ce qui t'arrive, Pissenlit.
Et le monde qui ne s'arrête pas de tourner.
qui tourne
et qui tourne
et t'entraîne
dans sa ronde

tu fermes les yeux
et te laisses aller
dans les bras de Mum
tu deviens
poupée


en bref:
Invité
Invité
Invité
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Jeu 25 Mar - 14:15
Pour un dessin
Il est doux le nuage en coton dans lequel elle est tombée, pourtant ça continue de cogner derrière son crâne, ça tape dans sa tête et sa mâchoire. Oh elle voudrait bien se réveiller, ouvrir les yeux et répliquer - ma dent est tombée ? Pendant un moment, elle aurait presque pu penser que la Fée de dents allaient lui rendre visite dans la nuit mais elle s’est écroulé avant que cette pensée n’ait pu atteindre son esprit. Vaguement, elle se rend encore compte de quelques mouvements autour d’elle, entre ses yeux à moitié clos, son adversaire - victorieuse mais elle n’irait pas l’avouer - qui s’agite encore vers elle, les mots terrifiés de Mum qui éloigne la furie, l’autre visage adulte qui se penche vers elle.

Et voilà.
C’est fini.
Plus rien désormais.

Quelques minutes évanouie, dans ce nuage de coton qui l’enserre et l’enserre encore un moment. Ce noir est bienvenu maintenant malgré la faiblesse dans ses membres et la douleur dans sa tête. Elle ne sent plus rien, elle ne sent pas qu’on la soulève - l’infirmerie et vite qu’on dit. Le brouhaha alentour s’est accentué, les autres enfants stupéfaits, les adultes muets. Elle se réveille un instant, sur le chemin vers l’infirmerie. Elle se réveille uniquement pour vomir ses tripes et son repas du midi.

Avant de retomber endormie.


Résumé:
Mum
Mère d'une grande famille
Mère d'une grande famille
Métier sous-chef + nounou.
Avatar corazon ϟ one piece + Heath Ledger.
Mum
Mum
Dim 11 Avr - 22:19
pour un dessin
Il y a ses moments, où on fait juste
n’importe quoi.
On ne réfléchit pas.
On ne voit plus ce qu’il se passe.
On fait n’importe quoi.
Des erreurs.
Ce qu’il ne faut pas faire.
Ce qu’il ne faut surtout pas faire.

Mum
ne sait plus.
Il sait juste
qu’il fait n’importe quoi.

Il ne voit plus vraiment, il n’entend plus non plus. Tout s’est tu dans la panique et dans les peurs qui menacent de faire dérailler les pensées un peu trop loin. Trop occupé à repousser tout ça, trop occupé à ignorer le nœud dans sa gorge qu’il ne remarque plus vraiment
ce qu’il se passe sous ses yeux.
C’est toujours la même chose, pas vrai ? Tout se passe sous ses yeux sans qu’il n’ait le temps de réagir. Trop occupé à rêver pour s’adresser assez longtemps à la réalité.

Ce n’est pas vraiment le repas du midi qui finit au sol qui retourne son estomac. Non, Mum, il est habitué à ça. Ça ne fait plus rien.
Non ce n’est pas ça.
Ce n’est pas ça.
C’est le corps maintenant inanimé dans ses bras,
qui semble lourd comme une enclume,
qui glisse un peu maintenant qu’elle ne se débat plus, qu’elle ne se tient plus à rien.
Juste une poupée de chiffon.
Qui ne bouge plus.
Qui ne. Bouge plus.
Qui. Ne. Bouge. Plus.

Il y a quelque chose qui craque.

Mum
ne
peut
pas.

Il ne peut pas. Il ne peut plus.
Il n’y arrive plus.

Alors il abandonne.
Il n’écoute pas les ordres qu’il donne. Il n’est même pas sûr des mots qu’il prononce. Quelque chose entre nettoyez tout ça et occupez les enfants, il ne sait même pas s’il a pris le temps de s’adresser à quelqu’un en particulier,
il
ne sait plus.

Alors comme Pumpkin,
il a confié Maisie à ceux qui partaient en direction de l’infirmerie.
Avec juste quelques directives— des mises en garde, faites attention,
je ne veux pas une autre bagarre,

surveillez-les
assurez-vous qu’elles ne meurent pas ne se battent pas à nouveau.


Et puis,
Mum s’en va.
Tout simplement.
Laisse tout en plan.
(S’enfuit encore, comme cette fois-là)

La culpabilité lui donne la nausée.


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