AccueilMembresGroupesDernières imagesTimelineCarteConnexionS'enregistrerFAQRechercherCalendrier
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

Try to sooth yourself to sleep my dear You know this whole mess is born from fear - Ant

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Partagez
Invité
Invité
Invité
avatar
Dim 28 Fév - 23:26
Every day is like the same old song
Until everything right goes wrong
You keep the light on
You keep the light on
You keep the night light on


Dans les rues, les corps qui gisent il n'y a plus. Il n'y a que Body qui marche machinalement. Son corps amaigri par les journée de marche et son régime alimentaire ne la font pas vaciller, si elle s'arrête c'est pour contempler dans la pénombre le désastre qui a détruit tout son passé. Les heures de travail qu'elle avait effectué, les règles qui aujourd'hui n'ont plus à être respectées. Dans la belle ville que le service aidait à créer, il ne restait plus que des ruines, la poussière d'un passé futile que tant de personnes abominent. Pourtant, quand elle voit tout cela, Body est tranchée. La satisfaction de cette nouvelle vie a tendance à la combler, mais ce passé restera à jamais imparfait. Elle a conscience de ne pas pouvoir tout contrôler, mais aujourd'hui encore et encore se frustre quand tout ne tient  pas convenablement dans ses poignets. La brune reprend dans l'ombre sa marche funeste comme si de rien était, toute de noire vêtue, se confondant dans la noirceurs des rues et des allées.

Body doit retrouver Ant, un souvenir du passé qui semble agréable. Une petite lumière dans les journées intensives. Elle avait besoin de sortir de  sa passion addictive. Peut-être pour oublier, peut-être pour un peu céder. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas sorti la tête de son activité journalière, cela faisait longtemps que la femme n'avait pas jeter un regard en arrière. Edison ne cherchait pas forcément les défunts, les personnes du passé. Elle n'était pas ce genre de désespérée. Elle n'avait rien d'autre qu'à idolâtrer que sa nouvelle addiction pour un objectif impossible à réaliser, mais ce soir, elle n'avait pas y penser. Body avait prévu de se plonger avec Ant dans ses souvenirs, comme si la femme n'avait rien traversé. Une belle utopie qui ne compte pas les cicatrices qu'avec ses doigts, sur sa peau elle peut cartographier.

Body se plonge finalement plus profondément dans les ruines pour retrouver son ancienne collègue, son ancienne camarade. Elle n'a jamais cherché à définir cette relation. Ce serait imposer des complications. Le regard froid du corps observe autour les changements potentiel. Ce quartier était anciennement classé comme urbanisé, probablement un secteur de mixité. La brune continue son avancée jusqu'au point de rendez-vous où elle finit contre un mur  par s'appuyer. Le sac à dos contre ses épaules se frottent à ce dernier, indiquant la présence d'une bouteille de verre par le bruit que le geste émet.

Dans la nuit, elle voit la large masse s'avancer. Body ne sourit. Elle se contente de saluer l'ombre d'un :

- Tu n'as pas rencontré d'obstacles pour venir jusqu'ici ?

Son regard a pourtant une chaleur qui souligne une certaine familiarité. Elle ne saurait définir si elle est contente, ou si son corps cherche enfin la détente.

- Les green ne sont pas si sévères quant au horaires. Je me suis trompée.

L’honnête Body finit par souffler devant son propre commentaire avant de lui demander.

- Tu préfères rester à l'extérieur où t'abriter ? J'imagine qu'au moins, la fraîcheur nocturne aura plus de mal à entrer dans les logements autrefois habités.  


resume:
Ant
abdos en béton
abdos en béton
Métier resp. bâtisseurs & artisans
Avatar kassandra (aco)
Ant
Ant
Mar 23 Mar - 20:38
Les rues sont sombres et le vent glacé. Les bouteilles s'entrechoquent dans son sac à dos à la même cadence que le glaive contre sa cuisse. Ant s'avance dans les rues aux lampadaires éteints avec l'aisance des habitués, le pas presque débonnaire malgré le menace qui semble peser sur sa nuque. Il y a des dangers à tous les coins de rues dans ce nouvel Arcadia Bay, des ombres dans les ombres qui surgissent sans prévenir et emporte avec elles les imprudents.

Peut-être Ant est-elle imprudente, pour avoir décidé de sortir dans ce quartier isolé de la ville en pleine nuit. Peut-être espère-t-elle qu'une de ces ombres bondisse, lui donne une raison de sortir son glaive et user de cette violence qui grandi en elle et dont elle ne sait que faire. Ou peut-être veut-elle qu'on l'arrache à ce quotidien qui la dépasse, la soulage du fardeau de la responsabilité en l'emmenant rejoindre le rang des disparus.

Chaque jour compte son lot de disparitions.
Et chaque jour compte également son lot de miracles.

Comme le petit brin de miracle qu'elle s'en va retrouver ce soir. Un visage du passé, une présence familière qui ramène avec elle des souvenirs de chantiers poussiéreux et de repas tardifs. Un nom qu'elle pensait ne plus jamais prononcer, sur lequel elle avait tiré un trait comme elle en a fait un sur ses collègues de travail ou son père évaporé. Miss Stone qu'il disait toujours en l'apercevant, avant de lui serrer la main avec rudesse. Une collègue solide sur laquelle s'appuyer, qui n'avait peur ni du défi, ni de la difficulté. Voir sa silhouette passer le portail d'un chantier était souvent synonyme de journée chargée, alors on l'accueillait avec sérieux et quelques sourcils froncés. Mais pas ce soir, non.

Ce soir quand Ant aperçoit Edison appuyée contre son mur, c'est avec un sourire détendu qu'elle reçoit sa boutade. Il y a un peu de son foyer dans sa voix étouffée.

« Non, aucun problème. Je voudrais monter, si ça te va ? » dit-elle avec un mouvement de tête vers la cage d'escalier de l'immeuble voisin, mis à nu par un mur effondré.

Elle est venue plus d'une fois dans ce quartier, fouiller les débris et récupérer des matériaux de construction. Elles devraient être en paix ici, loin de l'agitation de la place centrale et des allers et venus des survivants. Le calme de la solitude, mais est-ce vraiment de la solitude si elle est partagée ?

Ant ouvre la voie, monte les marches pleines de gravats et de feuilles séchées. Elle ne dit rien, garde un œil discret sur Edison tout le long de l'ascension. Incertaine de ce qu'elle a traversé, incertaine de ce qu'elle peut supporter (surmonter). Une chose est certaine, elle a changé.
Mais bon, n'est-ce pas leur cas à tous ?

L'escalier débouche abruptement sur un étage dont le toit a été arraché, emporté il y a plus d'un an maintenant avec la tempête et ses habitants. Même si le froid reste mordant, les murs encore debout coupent agréablement le vent. Ant pose son sac, avant de sortir une bouteille et la tendre à sa compagne pour la soirée.

« Santé. »

L'air est froid, mais l'alcool réchauffe.

Il n'y a plus de lampadaires à Arcadia Bay.
Mais les étoiles, reflétées sur l’océan, n'en brillent que de plus belle.


en bref:
Invité
Invité
Invité
avatar
Mer 24 Mar - 16:20
Il n’y a des choses qui ne changent pas. Comme l’armature du bâti, comme la forme de certains toits. Il y a des choses qui ne changent pas. Comme les charpentes qui tentent encore de rester droites, elles imitent les diverses strates… Edison retrouve une ancienne partie d’elle même- un morceau de puzzle vient se recoller à l’être qu’elle était. Cependant, ce morceau qui tente de s’accrocher à ce qu’elle est ne trouve pas sa place… Il reste là. Du passé, ce qu’est un souvenir, une trace. Puisqu’elle est comme les bâtiments, encore trop brisés pour qu’elle puisse laisser ouvert le cadenas. Ce soir là, cependant, les deux femmes pourraient sûrement se libérer, trahir leurs images actuelles pour montrer qui elles étaient.

Quand Popi demande, Edison accepte. Elle n’y voit pas d’inconvénient.

- C’est d’accord, je te suis.

Edison suit Popi, elle suit ses pas et se décolle du mur pour aller dans le bâtiment abandonné. Body les connaît les bâtiments. Il faut les dessiner, suivre les contours de ce qu’il reste sans gêner ceux qui veulent encore s’y réfugier, sans pour autant gêner les âmes dérangées, encore accrochées à leurs habitations passées. Cependant, elle n’allait pas souvent à l’intérieur, elle n’allait pas voir ce qu’il y avait en leurs cœurs. Naturellement ses yeux vagabondes vers les ruines, vers les détails de la battisse pour en extraire les détails, pour terminer sur Popi et son imposante taille. La femme lui rappelle sa famille et surtout quelques grandes valeurs qu’elle espère toujours retrouver : le travail bien fait, la convivialité, et les bonnes soirées.

Quand le bâtiment finit par s’ouvrir directement sur le ciel, Body se rend de plus en plus compte que la tempête à créé des lieux à grosses valeurs accidentelles. Elle fronce les sourcils quelques secondes, elle a un doute, ne souhaite pas que le toit s’effondre sous ses pas. Alors elle avance doucement, pas à pas. Il y a toujours le contrôle, sur cette tête brune cette sombre et brillante coupole. Edison n’a de l’ange que certaines valeurs, elle ferait plus facilement l’amour à ses propres obsessions et ses propres peurs. Elle dépose son corps à côté de celui de la fourmis. Quand elle lui tend la bouteille, seulement, elle sourit.

- Merci ! A la tienne !

Assise sur le revers, elle casse son sac à dos sous sa cage dorsale, la bouteille encore une fois tape sur les dalles. Dans ce moment, elle peut enfin se soulager, et jeter un œil face à l’immensité stellaire. Il est encore beau de trouver de la lumière, il est encore beau que malgré les ombres qui prolifèrent, les habitants puissent se réchauffer loin des galères.

Pendant un moment, elle cherche quelque chose dans ses affaires. De quoi ouvrir la bouteille… Elle sort l’objet métallique échangé avec un autre vagabond, mais plus question d’argent, plus question d’oseille. Une fois le bouchon retiré, elle tend l’outil à celle qui se trouve à ses côtés. Elle lui adresse un second sourire, et l’attend pour plonger ses lèvres dans l’alcool qui l’attire qui la tease.

- Je ne sais pas par où commencer… Il s’est passé beaucoup de temps avant de se retrouver.

Il y a tellement de questions que Body peut poser, qu’elle peut faire glisser sur ses lèvres, mais c’est l’angoisse qui fait que tout reste encore muet. Elle n’a l’envie de tout demander, mais à la fois cette pression car il y a tellement de mots difficiles à prononcer. Elle se contente alors de quémander la première chose qui lui vient en tête.

- Alors, où est ce que tu as trouvé ça ? Vous avez réussi à vous procurer des cuves ?

L’alcool passe avant : à chaque fois. Puis sa voix est un peu plus sérieuse quand elle demande :

- Je ne pense pas aussi bien tenir l’alcool qu’autrefois…On commence à ne plus trouver grand-chose à Arcadia.

Elle penche la tête sur le côté, obligée de se souvenir des beuveries après le travail avec la famille de la femme à ses côtés. Edison entame sur cette lancée, espérant que la parole se libère progressivement. Que ses propres lèvres lâchent le lestes au moins pour ce moment réconfortant.
gaysumé:
Ant
abdos en béton
abdos en béton
Métier resp. bâtisseurs & artisans
Avatar kassandra (aco)
Ant
Ant
Jeu 1 Avr - 1:00
Edison qui jauge le sol et la structure bancale, de l’œil de ceux qui savent. Ant qui se rappelle brusquement de comment c’était, avant. Quand le monde était encore entier et qu’on avait le loisir de choisir où l’on met les pieds. Quand un bâtiment comme celui sur lequel elles se trouvent aurait été explosé à coup de dynamite, plutôt que laissé en paix à cause du danger qu’il représente. Il y a si longtemps qu’elle n’avait pas regardé ce qui l’entoure de cette façon-là ; comme si la sécurité était un droit. Ce souvenir se glisse sous sa peau comme un malaise rampant, un rappel de tout ce qu’ils ont perdu.
D’à quel point l’univers a changé et comment ils s’y sont juste adaptés.

Il y a de la gêne dans les mouvements d’Edison, une agitation fébrile qui transparait dans les saccades de ses yeux et les mouvements de ses doigts. Popi garde le regard rivé sur le ciel et la ville en contre bas, ses coudes reposant lâchement sur ses genoux et ses mains pendant détendues au bout de ses bras. Elle ne détourne son attention que pour la poser sur Edison, observant l’action du tire-bouchon entre ses doigts et lui souriant le temps d’un instant.

Ce silence qui s’étire entre elles semble gêner son amie mais Popi n’y voit rien d’embarrassant, au contraire. Le silence est inoffensif, il permet à chacun de profiter de ses pensées sans se priver de la compagnie de l’autre. Tant qu’il règne, personne ne peut parler sans réfléchir ou dire des choses qu’il regrettera plus tard. Ce sont dans les mots que réside le danger.

Comme les mots que prononce Edison maintenant, qui lui font plonger la tête et se concentrer sur l’ouverture de sa deuxième bouteille pour éviter de la regarder dans les yeux. Beaucoup de temps… oui. Ant s’affaire sur la capsule qui refuse de se tordre. Il y a cette tension qui tend ses épaules et qui l’empêche d’effectuer le geste correctement.
C’est elle qui a proposé à Edison de se retrouver un soir pour rattraper le temps perdu. C’est elle aussi maintenant qui angoisse comme une écolière avant son premier récital. Elle avait lancé l’invitation un peu sans y croire, de la même façon qu’on propose à une vieille amie du lycée qu’on vient de recroiser dans la rue d’aller boire un café un de ces quatre. En sachant pertinemment que personne n’appellera jamais l’autre pour fixer une date. Et pourtant, la voilà ce soir.

Il y a quelque chose d’effrayant à être confrontée à son passé de la sorte.
Cette crainte d’être mise face au fait que l’on n’est plus celle que l’on était.
Et que peut être, ce changement est délétère.

Ant termine par décapsuler sa bouteille et la fait tinter avec bonhommie contre celle que lui tend son amie, avant d’en avaler une première gorgée. Pour ce soir, elle est confortable avec l’idée de tourner autour du pot. Peut être plus tard, quand l’alcool l’aura soulagée, elle se sentira de lui poser des questions.

« Le vin vient de l’Happy Hour, je ne sais pas comment Strike fait mais il semble avoir un stock inépuisable d’à peu près tout. La bière par contre, est une conception 100% Green. » Elle prend une nouvelle lampée de sa boisson pour appuyer ses propos, avant de tordre sa bouche en une grimace comique. « Mais la recette est pas encore parfaitement au point. »

Les rires pour détendre l’atmosphère. L’humour pour masquer que, elle, n’aura probablement pas tant de mal à tenir son alcool ce soir. Et la vue sur la ville assoupie, pour ne pas penser aux bouteilles vide qui s’accumulent sur son plancher.

Le silence qui s’étire, à nouveau. Ant qui hésite à le rompre, joue avec l’idée de ce qui se dit et ce qui ne se dit pas. Peut-elle lui demander ce qui lui arriver depuis la Tempête ; peut-on vraiment demander à quelqu’un de raconter le jour le plus noir de sa vie ? Il est plus sage de se taire, détourner poliment les yeux des cicatrices trop nombreuses qui n’étaient pas là la dernière fois que l’on s’est vues.
Il y a tellement de questions bien plus importantes à poser.

« J’ai entendu que tu avais ramené une bouteille aussi, où est-ce que tu l’as trouvée toi ? »

Et entre les lignes : est-ce que tu as un moyen de troquer ? est-ce que tu as de bonnes relations avec d’autres survivants ? est-ce que tu ne t’es pas mise en danger pour cette soirée ?

« J’ai ramené de quoi grignoter aussi, » ajoute-t-elle en pointant un pouce vers son sac par-dessus son épaule. « Tu en veux ? »

Est-ce que tu manges bien ?

poti resumo:
Invité
Invité
Invité
avatar
Mar 6 Avr - 17:24
Body boit les paroles de Poppy comme elle boit la boisson, par gorgée. Elle décortique, analyse et retrace toutes les phrases comme un ensemble de données. Quand elle écoute son amie, elle note que les verts s'en sortent toujours. Ils sont bien organisés, toujours carrés. Ils ne cèdent pas à la pression malgré les attaques passées, Edison se dit que c'est sûrement un peu grace à Poppy.. Tout simplement parce qu'elle sait que c'est une femme professionnelle, Quand elle lui parle de recette pas au point, c'est les lèvres de Body qui se tende dans un sourire. Ce n'est pas qu'elle n'est pas de son avis, mais elle a l'habitude de ne pas gaspiller, car les ressources sont de plus en plus dures à trouver. Elle a appris à consommer sans trop râler, à faire simplement pour ne pas se fatiguer, à manger ce qu'il reste sans bougonner. Elle est loin des enfants capricieux et des drogués. Il n'y a plus rien d'orgasmique, si ce n'est le résultat de son travail affiché dans le hangar, tous morceaux de papiers qui se suivent, une grandeur panoramique.

- C'est déjà pas mal crois moi. J'ai fait des mixtures bien plus minables que ça. Et quand tu dois les boires, t'es bien satisfaite de boire ça !

Body relativise. Elle n'a pas envie de se plaindre des cadeaux des autres. Puisque ce genre de moment, c'était un cadeau. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait passé de temps avec une amie. Elle ne savait pas si c'était l'odeur, le goût ou simplement la présence d'une personne du passée, mais elle était plongée dans une sorte de mélancolie. A sa seconde question, Body se redresse pour ouvrir le sac et sortir une vieille bouteille de vin. Elle montre son apport à la situation. Elle ne sait même pas s'il est bon, elle n'a pas regardé. C'était en remerciement du travail qu'elle a réalisé. Puis elle sort une seconde, un alcool fort, un cadeau de noël dont elle a hérité.

- J'ai pu ramené ça. Le premier est un cadeau suite à mon boulot. Le second est un cadeau de noël offert par un autre vagabond. Il y a toujours des façons intelligentes de s'en sortir, surtout entre membres de l'association des commerçants.

Edison ne connaissait pas encore grand monde. Elle a pu hérité de la bonne foi, de la clairvoyance d'un bon Santa. Cependant, il n'y a pas toujours des personnes comme ça. Puis, elle ne lui dit pas qu'elle se donne du mal constamment pour mériter ça. Elle ne lui dit pas qu'elle pense qu'elle ne les mérite pas.
Seul son regard se dirige sur la nourriture. La nourriture est quelque chose de complexe pour la femme depuis la tempête. Ce n'est pas tant la difficulté à en avoir cette fois, c'est le temps qu'elle accorde à cette tâche là. Si elle a perdu un peu de poids, c'est seulement parce qu'elle répondait moins bien à ses besoins, parce qu'il y avait négligence. Or, Edison n'allait pas lui dire ça comme ça, puisqu'elle n'en avait pas conscience. Elle hoche seulement la tête pour dire oui. Néanmoins, elle n'ajoute aucune précision, laissant le trouble dans la discussion.

- Je veux bien. C'est gentil. Merci.

Edison attend qu'elle lui tende avant qu'elle prenne un autre coup. Elle ne capte pas les sous-entendues questions, elle se moque bien de son propre état. Elle se moque bien de savoir comment elle finira. Si cela continue comme ça, elle sera bientôt prête à faire n'importe quoi pour son but, son obsession, quitte à céder à de terribles compulsions.


- Ça me rappelle les apéros.

resumé:
Ant
abdos en béton
abdos en béton
Métier resp. bâtisseurs & artisans
Avatar kassandra (aco)
Ant
Ant
Sam 17 Avr - 0:59
Le ton qui est au rire (c'est toujours plus facile, le rire) alors que la boisson descend. On rigole du fait qu'on n'ait plus accès à de l'alcool décent, on boit vraiment de n'importe quoi de nos jours (haha), des trucs faits maisons, des produits avec un goût innommable (haha), mal distillés, dangereux (haha), on finira peut être aveugle, peut être mort, mais bon, on a besoin de boire pour supporter tout ça de toute façon, au moins on mourra saoul (haha ?).

Edison ne dit pas tout cela, Popi non plus, et pourtant elle sent les implications qui flottent entre elles comme un non-dit. Peut-être est-elle trop morose ce soir (comme tous les soirs depuis des mois), peut-être devrait-elle boire un peu plus pour se torturer un peu moins. Quand est-ce que l'alcool lui a fait défaut, après tout.

Sa compagne qui sort ses bouteilles comme autant de trophées, les étale à sa vue, et Ant qui se déride au fur et à mesure que les paroles glissent de ses lèvres.
Rappel qu'il y a encore de la solidarité, encore de l'entraide. Des communautés qui se forment là où d'autres s'écroulent (nouvelle gorgée de vin), des liens humains qui vont au delà du simple marchandage ou de la crainte. Quelque part.

Edison n'est pas seule. Le soulagement que cette pensée lui procure se répand comme une onde de tendresse dans son corps tendu. Popi qui la regarde alors que ses doigts se tendent vers les quelques pauvres rations qu'elle a pu ramener. La courbe de ses lèvres qui reste douce là où son regard se durci quand il tombe sur l'ombre d'un poignet trop maigre. Les tendons qui se tendent sous la peau de porcelaine tandis que les doigts se lèvent jusqu'aux lèvres gercées. Popi accepte ses remerciements pour la nourriture avec un sourire, sachant qu'elle-même n'y touchera pas.
D'autres en ont plus besoin qu'elle ce soir.

À la place elle verse un peu plus de liquide dans son estomac vide et rigole doucement à l'évocation de moments meilleurs. Passés. Perdus. La nostalgie la submerge et elle la laisse s'installer un instant, repasse des souvenirs chaleureux à l'orée de sa conscience avant de les ranger à leur place dans le noir (à quoi bon). Après un silence peut être un peu trop long :
    « Tu travailles avec l'Association des commerçants ? » Des banalités qui ne l'auraient pas intéressées auparavant, mais qui ont leur importance aujourd'hui. « Qu'est ce que tu fais ? »
Un peu plus de vin, en attendant la réponse.

petit résumé:
Invité
Invité
Invité
avatar
Sam 17 Avr - 16:16
Tandis que Popi boit, Body fait de même. Boire c'est rien de plus qu'un soutien quand au fond on n'en trouve pas. Bien sûr, il y a des gens par ci, il n'y en a d'autres pas là. Cependant Edison n'attend plus rien des humains. Elle sait que la corde la vie peut être si vite coupée et ne dépend de rien... Ce ne sont que des faits constatés, que des choses que Body a vécu et qu'elle tente d'utiliser, toutes les petites données qu'on accumule dans le passé pour que le présent soit plus supportable à soulever.

Quand après ce silence long, Edison peut lui expliquer là où les raisons. Elle ne sait pas si c'est l'heure de se morfondre, mais elle ne peut pas lui expliquer sans  tout lui dire, sans tout exprimer. Alors son monologue est lancé. Un soupir se confond dans une gorgée, puis une, puis deux, puis six... A ne plus vraiment les compter. Il est plus simple de boire pour ne pas peser les maux mots.

- Quand il y a eu la tempête, je suis restée endormie une année. Quand je me suis réveillée... J'ai vu que tout avait changé. Je n'ai pas reconnu la ville que j'ai connu par le passé, celle sur tout les plans. Je me souvenais des anciens quartiers et de l'ancienne ville que j'avais côtoyé, mais celle-ci s'est barrée. Comme certaines femmes tu vois...

Elle sourit face à sa propre boutade, puis reprend encore la boisson de la vérité pour se laisser parler, pour être presque son opposé. Sa voix est posée, mais à l'intérieur c'est son être dans la voiture qui reste calciné. Elle n'est pas encore assez alcoolisée pour se rendre compte de la gravité des faits. Pour l'instant, c'est plus simple d'oublier, comme si exprimer les choses allait faire partir les cicatrices du passé, celle que sur tout son corps elle tend à cacher.

- Je ne savais pas quoi faire, tout le monde avait déjà refait sa vie. J'étais perdue et j'ai trouvé un vieux hangar dans lequel je me suis mise à travailler. J'ai cherché pendant des journées quelque chose à faire pour me sentir exister, pour me donner un but puis j'ai pris une feuille de papier... Je ne pouvais pas me repérer dans la ville, parce que personne n'avait fait de carte pour se repérer.


En comptant, elle sait que ce n'est pas facile de se repérer car il n'y a pas de vraie maison sous laquelle s'abriter, pas de vrais abris ou de sécurité. Il suffit de voir les autres groupes pour comprendre que personne ne peut se permettre... Il n'y a pas d'ordre, et c'est angoissant à y penser, alors elle se laisse couler encore sous l'alcool qui s'accumule dans son organisme entier.

- Puis j'ai commencé à vouloir cartographier Arcadia, j'ai échangé des cartes et j'aide les commerçants, et Georges pour la gestion du courrier ou des livraisons. C'est plus pratique pour se diriger... C'est sympa, si tu viens chez moi j'ai fait pas mal de coins sympas, mais j'ai encore trop de travail à terminer. On me dit que c'est impossible de tour faire, mais j'ai quand même tendance à continuer.

Sa langue commence à tout dire, sans barrières, sans limite. Un sourire sur les lèvres, elle hoche la tête en repensant au fait qu'elle est déjà satisfaite de tout ce qu'elle a pu réaliser, et de tout ce qu'elle doit encore faire pour terminer... Elle jette ensuite ses yeux dans ceux de Popi lui demander :

- Et toi ? Qu'est ce que tu fais ? A ta masse musculaire, tu n'as jamais arrêté de travailler...

Edison n'a pas besoin de passer par quatre chemins, ses yeux arrivent à lire sur les lignes du corps et les traits fins. Dans sa main, elle laisse pendre la bouteille et souhaite écouter l'histoire de Ant, comme un second refrain.

resumé:
Ant
abdos en béton
abdos en béton
Métier resp. bâtisseurs & artisans
Avatar kassandra (aco)
Ant
Ant
Mer 21 Avr - 12:23
Edison inspire et Ant s’adosse à un reste de mur pour mieux l’écouter. Qu’importe la quantité de courage liquide qu’il lui faudra pour lancer son histoire, Popi est prête à attendre. Elle a toujours été plus douée à ça qu’à parler de toute façon.

L’histoire commence, et aussitôt la frappe droit dans les entrailles.
Elle sait – elle revoit parfaitement l’image de Edison, blafarde sous ses plaies, allongée dans son lit d’hôpital. Combien de fois est-elle passée devant sa chambre alors qu’elle faisait des aller-retours frénétiques à la recherche (du corps) de son père ? Combien de fois est-elle rentrée dans ladite chambre pour prendre de ses nouvelles ? Et au bout de combien de temps a-t-elle arrêté ?
Trop tôt, apparemment. Puisque même dans ce monde dévasté, Dieu n’est jamais à court de miracle.

Popi sourit à la blague (haha), puis fait descendre la culpabilité le long de sa gorge avec une nouvelle gorgée avant de laisser son regard glisser du profil de Edison (qui est si difficile à regarder en ce moment) à l’horizon devant elles. Concentre son attention sur son récit plutôt que sur ses péchés.

Elle ne peut qu’imaginer ce que cela fait, de s’endormir dans le Arcadia d’avant et se réveiller dans celui d’après. Sauf qu’elle le sait, au fond. Il n’y avait pas de moyen de prédire la Tempête, encore moins de s’y préparer. D’anticiper les dégâts qu’elle ferait. Chaque jour elle se réveille dans l’Arcadia d’après, sans avoir trouvé d’autre moyen pour rester debout que de continuer d’avancer.

Une femme moindre qu’Edison se serait peut-être réjouie de ce coma prolongé. Se réveiller et juste avoir à s’insérer dans une société bancale mais partiellement rafistolée. Pas de terreur écrasante quand on constate les dommages à l’accalmie, pas d’angoisse grandissante alors que l’on cherche ses proches (et ne les trouve pas), pas de panique débilitante quand on réalise que les secours ne viendront pas. Qu’on est coincés. Qu’on est tout ce que l’on a.
Mais c’est cette réalisation qui a donné à Popi une raison de continuer, et c’est un but également qu’Edison s’échine à trouver. Une justification pour exister. Une excuse pour avoir survécu (quand tant d’autres sont morts).

Edison qui renvoie la conversation sur elle, et peut-être est-ce l’alcool qui commence à faire effet car Popi sent un sourire taquin ourler ses lèvres au compliment détourné. Laisse son œil errer un instant sur le visage de ce bout de femme qui est fait du même bois qu’elle, avant de le fixer à nouveau sur le paysage.

« La même chose que j’aie toujours faite : je construis des maisons, des douches, des murs, des toits. Je fais ce que je peux pour me rendre utile, garder les gens à l’abri du froid ou de la pluie. » Elle agite la main devant elle pour souligner ses mots, ses gestes prenant de l’ampleur avec l’ébriété, avant de jeter un regard pétillant de malice à sa compagne. « Tu devrais venir à Babylone. Tu détesterais. »

Rien que l’idée de la droite et carrée urbaniste face au chaos d’insalubrités et d’accidents en devenir qu’est la ville suspendue et elle se met à rire.
Penser à sa ville lui rappelle les réparations en cours, et c’est le rire qui se meurt alors que la bouteille trouve sans mal le chemin de ses lèvres.

« Evidemment, le travail n’est jamais terminé. On pourrait croire qu’avoir déjà tout perdu une fois aurait appris aux gens à prendre soin de ce qu’il reste, mais non. Il y a toujours plus de destruction. A se demander si ce qu’on fait sert vraiment à quelque chose. »

Sa morosité est aussi profonde que son rire était soudain.
Avec un soupir, Popi dépose la bouteille vide entre ses mains.


résumé:
Invité
Invité
Invité
avatar
Jeu 22 Avr - 23:18
Maintenant, c'est au tour d'Edison d'écouter. Elle est meilleure conseillère, écouter pour dire aux gens ceux qu'ils ont envie d'entendre n'est pas chose aisée. Tout simplement parce qu'il faut s'attacher à la vérité, parce qu'il faut cesser de s'attacher aux rêves qui viennent tout tâcher. Il faut donner un sens à ce qui est déjà là. Simplement, parce que rien ne changera, la loi de Murphy fait parti du nouveau coup d'état. Elle empire tout ce qui existe, elle fait vieillir les idées folles et les têtes engourdies qui s'entichent encore à se battre pour exister.

Quand elle pense qu'elle essaie encore de se battre, elle boit encore un peu.

Elle n'est pas fière d'avoir réussi à parler, elle n'est pas fière d'avoir commencer à ouvrir les plaies, parce que comme dans sa voiture il se met à couler, parce que comme à l’hôpital et aujourd'hui, elles mettent toujours des années à cicatriser. C'est l'alcool qui l'aide à s'exprimer, c'est l'alcool qui l'aide à sourire en retour, c'est l'alcool qui l'aide à exister. C'est l'alcool qui ne fait que d'enflammer ses idées, ses œillades troublées, les sourires déguisés.

Quand elle raconte son histoire, ou du moins le peu qu'elle fait savoir, Edison se sent comme rassurée. Il y a des choses qui n'ont pas l'air d'avoir changé, il y a des choses qui continuent d'exister. C'est beau de croire en la longévité, tandis que tous les projets, alors que tout ce qui a été construit a déjà été d'une manière ou d'une autre détruit. Sa main pioche encore dans la nourriture, qu'elle ne consomme si peu souvent en grande quantité. D'une certaine manière, Body a l'air rassurée. Elle se réconforte un peu plus avec une gorgée et c'est l'alcool qui fait effet. Un sourire sur son visage commence à se distinguer, il est plus long, il reste gravé.

- Il y a des choses qui ne changent pas... Je préfère entendre ça, même si, ça ne m'étonne pas.


C'est plus rassurant que le changement, c'est plus rassurant que se réveiller un matin alors que l'on a à faire à un si grand tournant. C'est plus rassurant de se coller à ce que l'on connaît, cela semble plus chaud alors que comme le reste, ça s'est réfrigéré. Body ne se rend pas compte que tous les corps à ses côtés sont déjà aussi morts qu'elle l'est, elle n'arrive pas à envisager que les gens ne peuvent pas se satisfaire, parce qu'elle n'arrive que temporairement à les envier. C'est plus simple que d'accepter ce que l'on est.

Alors quand elle lui parle de Babylone, c'est Edison qui souffle et se délecte de la boisson pour se laisser un peu plus tomber. Ses yeux ambrés se perdent sur le ciel couvert de chacune des petites lumières. Elle continue de parler, de plus en plus à cœur ouvert. Elle se concentre sur le ciel et passe une main pour relever sa mèche, parce qu'il fait beau, et il fait chaud. Il fait chaud, quand on regarde tout là-haut, à moins que ça soit le fait qu'elles n'ont pas bu une goûte d'eau.

- Pourquoi ? Développe ta pensée. Je sais que vous avez construit vos habitations dans un arbre gigantesque. Si je travaillais encore à la mairie, je te dirais que les habitations doivent se trouver à proximité de bouches à incendie, ou de points d'eau et ce, même pour des habitations isolées. Il est nécessaire de faciliter l'accès aux secours et l'accès aux ressources nécessaires pour limiter les dégâts... Ainsi les pompiers ont plus de facilités à intervenir sans danger. Enfin, ça c'est dans le meilleur des cas. Puisque la situation ne le permet pas.

Edison a encore sa mémoire qui l'aide à replonger dans les entrailles du passé. C'était la petite jeune du service d'Urbanisme. Elle y avait été depuis quelques années et bossait main dans la main avec les aménageurs et autres constructeurs pour suivre la réaliser et la migration des projets sur les terres privilégiées. Et quand elle parle de l'incendie, elle ne se rend pas encore compte de tout le travail, de tout le stress que le feu a apporté, parce que ça ne faisait seulement deux mois qu'elle était réveillée. Ce soir-là, elle était déjà ailleurs et occupée, parce qu'elle a décidé de s'isoler pour mieux se sentir libérée, bien que ça n'a jamais fonctionné.

- Je serai d’arrache-pied pour tout critiquer, bien que les conditions actuelles ne permettent pas de tout faire comme avant... Je suppose que je serai trop dure, que mon avis ne sera pas assez exigu.

Encore en train de douter, encore de se méprendre avec intensité.
Avec le temps, Edison est devenue plus rude avec elle même : plus dure avec l'emploi. Il n'y a pas de place pour la misère, seulement le maître d’œuvre doit s'atteler tout les jours à la tâche, s'accrocher à la pierre. Ce n'est qu'une tombe dans laquelle elle tombera tête la première.


resumé:
Ant
abdos en béton
abdos en béton
Métier resp. bâtisseurs & artisans
Avatar kassandra (aco)
Ant
Ant
Lun 16 Aoû - 20:47
Sans une hésitation, Edison qui s'engage dans la conversation que Popi vient de commencer, alors même que celle-ci réalise toute l'erreur que c'était. Les mots qui coulent avec aisance de ses lèvres, mots techniques qui s’emboîtent au fil d'un raisonnement à la logique pratiquée. Le discours d'Edison a toute la beauté d'une mécanique bien huilée, et réveille en Popi toute l'amertume d'une calamité qui aurait pu être évitée.

Elle ne sait pas si c'est par maladresse ou franchise que Edison choisi aussitôt d'aborder le sujet douloureux des incendies. Peut être ne voit-elle pas le mal que peut causer cet avis professionnel alors même que les doigts de Popi se referment petit à petit, en quête d'une bouteille autour de laquelle resserrer leur prise et ne trouvant que l'air à étrangler.

Il y avait des points d'eau à chaque palier.
Des réservoirs d'eau de pluie, mis à la disposition des habitants pour la vie de tout les jours et la prévention des feux.
Il y avait aussi du bois. Sec, craquant dans le froid de l'hiver.
Et du vent aussi, qui soufflait dans les flammes, les poussaient vers les branches.
Et il y avait des gens. Tellement de gens. Des idiots, des paniqués, des excités. Arthur, son front comme couronné par le halo du brasier.
Arthur qui l'avait distraite, emportée loin de la fête. Peut être que s'il n'y avait pas eu Arthur, elle aurait pu voir le feu s'embraser. Peut être que s'il n'y avait pas eu Arthur, elle aurait pu tout empêcher. (S'il n'y avait pas eu Arthur, ils auraient tous brûlé).

« Peut être que c'est ce qu'il nous faut, quelqu'un de trop dur. »

Popi contemple les étoiles sans joies, le regard perdu dans ces souvenirs encore trop récents. Ses doigts se sont trouvés les uns les autres et serrent maintenant ses phalanges à les faire blanchir. Elle jette un regard en coin à Edison, esquisse un sourire qui n'atteint jamais vraiment ses yeux, avant de se retourner vers le ciel.

Elle n'en veut pas à Edison, sait qu'il n'y avait aucune malice dans ses remarques et ne peut que se réjouir de la coloration rosée qu'elle voit naître sur ses joues et l'animation qui revient dans ses gestes. Mais aussi heureuse soit-elle de constater la stimulation que provoque cette discussion chez l'urbaniste, le poids dans son ventre l'empêche de la rejoindre.

« Peut être qu'il nous faudrait quelqu'un comme toi, Edi. Avec toi on aurait pu identifier les risques, renforcer le système hydraulique, mettre en place un chemin d'évacuation, on aurait pu... » Il y a une fêlure dans sa voix, infime, qui l'oblige à s'arrêter et respirer un instant. « Il y aurait pu avoir des morts, et ça aurait été ma faute. Ce ne serait jamais arrivé avec toi. »

Il y a un autre nom qu'elle voudrait prononcer, une autre personne vers qui elle aurait aimé pouvoir se tourner. Mais cela semble tellement égoïste de s'apitoyer sur son sort alors que tous ont tant perdu. Alors Popi se penche vers la dernière bouteille encore fermée, l'ouvre pour en prendre une lampée. Il y a une forme de libération dans cet abandon.

« Ça ne serait jamais arrivé avec mon père. »

Cette ombre dont elle semble ne jamais réussir à se tirer.

Spoiler:
Invité
Invité
Invité
avatar
Mar 17 Aoû - 10:33
Edison ne pense pas à blesser son amie, cette femme qui a cotoyé son passé. C’est seulement son côté rationnel qui a repris le relais. Ses mots peuvent être tranchants, ses mots peuvent être blessants, mais elle n’a aucunement l’intention de blesser, elle veut juste soumettre les faits à la triste réalité. Il faut toujours être prévoyant, prêt à tout, organisé car la vie ne laisse jamais de répit à ceux qui attendent les mauvaises nouvelles tomber. Si elle en parle, c’est que finalement, son corps s’est déjà fait lécher par les entailles, par les flammes. Elle fait seulement un état des lieux, une réclamation à la plus grande dame.

Edison évite l’idée sous entendue par Poppi et recommence à boire. Elle a l’impression d’avoir toucher une corde sensible, mais parfois il faut éviter de tourner autour du pot pour se heurter aux faits. Ses yeux n’ont pas vu ce qu’il s’est passé, son corps n’a pas connu la scène et il est simple pour elle de juger derrière ses larges cartes de papier. A la base, planifier des aménagements, suivre ces derniers c’était son ancien métier. Quelque chose qu’elle a oublié depuis qu’elle est réveillée de son interminable sommeil. Le présent est loin du passé, de toutes ces sortes de merveilles.

- Je pense qu’il vous faudrait un aménageur, ou quelqu’un qui fait de la planification, quelqu’un pour prévoir ce genre de chose et mettre en place des plans de prévention. Les risques, ce n’était pas vraiment mon métier, mais quand on fait un aménagement, il faut toujours y songer. J’imagine que ce n’est pas facile de tout porter sur les épaules comme tu l’as fait.

Edison imagine très bien ce que ça fait, de tout porter sur ses épaules. En fait, elle mène son projet depuis quelques mois et elle a bien l’impression que rien n’avance comme elle l’aimerait surtout qu’elle travaille seule à longueur de journée. Ses yeux ambrés finissent par croiser le visage de la fourmis travailleuse pour soupirer.

- Ce n’est pas de ta faute. C’est uniquement de la faute des responsables. Vous n’êtes que victimes d’un aléa… On ne peut jamais effacer la menace, même si vous avec les meilleurs gestionnaires de risques, les meilleurs aménageurs.  Si j’avais là, j’aurai aussi paniqué, crois moi, je ne sais pas si cela aurait changé quoi que ce soit. Je n’étais pas en état…

Edison aime le travail bien fait. Il est vrai. Cependant, elle a conscience aussi que les accidents sont trop imprévisibles et ça l’aurait sûrement déroutée. Elle n’est pas sûre de pouvoir gérer une situation de crise. Dans un premier temps parce qu’elle s’est habituée à vivre seule, à ne s’occuper que de soi. Pas de tourment, pas de tracas, quand il n’y a que son propre corps, sa propre foi. Par rapport à Popi, elle se sent un peu démunie. La sentimentalité est un trouble récurrent qui fausse chaque instant.

- Ne dis pas ça, tu ne peux pas rester la tête baissée. Aujourd’hui, ce qu’il s’est passé est passé. Il ne faut pas penser à hier, mais prévoir sur le long terme.

Ses doigts touchent la paroi froide et la sensation de chaleur redescend progressivement. Il fait froid à cette heure là de la nuit, ou est ce seulement qu’elle est mal à l’aise face aux difficultés de son amie. Elle aimerait pouvoir aider, mais elle n’est pas sûre de pouvoir d’être une grande utilité avec tout ce qu’elle a déjà à réaliser. Son travail lui semble comme une montagne, et elle ne fait pas parti des greens, qui serait-elle pour oser les aider ? Pour apercevoir toutes les failles ? Toutes les zones d’entrées ? Puis son bras se lève pour se déposer sur son épaule. Soutenir, ça n’a jamais vraiment été son meilleur rôle. Elle a toujours préféré observer et gérer pour mieux construire.

Armée de sa sincérité, elle ne peut faire face une empathie qu'elle aurait tendance à oublier, une empathie qu'elle ne voudrait pas exprimer. Alors ses lèvres se pincent, tandis que ses yeux continue de fixer Ant à ses côtés.

résumé:
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
 
Try to sooth yourself to sleep my dear You know this whole mess is born from fear - Ant
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» dear society (( POE )) (TW ; maltraitances)
» (FB) Im born with it, so am i Maybelline? || With Mésange
» Icare - I don't fear the sun
» you were frozen in your fear ☆ Stormy
» (END) Hot Mess // Leon
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: