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Alien Blues [SOLO - 2 Mars/Terminé]

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Hawk
BFF de Rodolphe
BFF de Rodolphe
Métier Explorateur
Avatar OC de Sachin Teng - Vava de Mum et Ink <3
Hawk
Hawk
Mar 2 Mar - 16:51

Alien Blues

???  & Hawk

Alien Blues [SOLO - 2 Mars/Terminé] Giphy

Liam passa la langue sur ses dents, et il ne récolta qu'un peu de salive, l'aspérité de ses crocs et l'absence de métal. C'était étrange, maintenant, de sentir ce poids qui n'était plus là. Quand il se regarda dans le miroir, il eut un sourire bref et mal à l'aise. Il ouvrit la bouche, il inspecta ses dents, comme une fille essayant une nouvelle tenue.

Ça ne changeait rien, Liam voyait toujours un con dans la glace.

Mais au moins, ce con-là n'avait plus d'appareil dentaire, et il avait presque l'air adulte. L'acné était toujours là, elle bourgeonnait aux quatre coins de sa face, parfois dissimulée sous ses mèches bouclées et rebelles. Et finalement, Liam haussa les épaules.

Ce n'était pas parce qu'on lui avait enlevé que ça changeait un truc.

Il était au fond toujours le même.

[Ne vois-tu pas le chemin que tu as parcouru ?]
[Ah Liam, comme tu as grandi.]
[Les mains sont toujours moites, mais elles sont désormais abîmées par l'exploration.]

[Ton dos te fait toujours souffrir, les douleurs dans le bassin sont un rappel ; on a donné sciemment sa vie pour te sauver.]
[Mais as-tu, toi et ton amour des détails, vu les muscles qui se dessinent ?]
[Bien sûr que non.]
[Tu ne vois que le faux-con dans le miroir, celui qui sourit toujours parce que le malaise ne cesse jamais de grandir.]

Son regard glissa sur le côté, il fixa la petite boîte en bois qu'il avait peinte à la main, et dont il avait gravé les enluminures lui-même. Il l'attrapa et la fourra au fond de sa poche, il soupira, puis sans un mot, il abandonna la quiétude de sa chambre. Sur sa table de chevet, les origamis s'empaquetaient, ils étaient de toutes les formes et de toutes les tailles, un nid étrange et biscornu de feuilles de papier. Si bien qu'il descendit les marches, sans un regard derrière lui, sans une attention portée aux autres Green. Il était là, tout au fond de son estomac, cet inconfort. La sensation de ne pas être tout à fait à sa place ici, et ce désir de voir ailleurs, apprivoiser la forêt par ses offrandes en papier.

Aujourd'hui, c'était un jour spécial.

Liam n'avait plus son appareil dentaire, et enfin, il bravait le passé. Bien sûr, le jeune homme n'en avait parlé à personne ; les mots sont trompeurs, et ils ne comprendraient pas. Que voient-ils exactement lorsqu'il disparait sans un mot ?

Un adolescent ?
Un adulte ?
Un fuyard ?

Alors que Hawk ne cherche que la tranquillité, les retrouvailles douces avec son ami. Mais ce jour-là, ce n'était pas dans les entrailles de la forêt où il allait, c'était

chez lui.

Sa maison était là, sa carcasse se dressait comme toutes les autres dans le paysage dévasté de la ville. Sa gorge se noua, et Hawk s'arrêta devant, il observa le toit défoncé, la charpente qui s'écrasait en plein milieu du salon. Là où autrefois, il se mettait à table avec son père pour faire des origamis. Il apercevait encore l'escalier menant à l'étage, là où se trouvaient sa chambre et ses bandes dessinées, son petit refuge de silence et de papier. Si on dépassait sa porte, on tombait au fond du couloir sur la salle de bain, puis sur la chambre de ses parents.

Enfin sur la chambre de Marshall.

Liam se demanda si les voleurs étaient allé jusqu'à la cave, et si oui, s'ils étaient parvenus à ouvrir la porte blindée ? L'armurerie était soigneusement protégée, et elle avait survécu, il en était sûr. Marshall ne lui avait jamais autorisé à y descendre, et il lui avait raconté qu'il avait construit la pièce lui-même quand il était né.

Il prétendait qu'il n'aurait jamais dû ramener des armes à la maison. Les enfants sont imprévisibles.

Liam déteste l'odeur de la poudre, ça lui donne envie d'éternuer, et l'idée de tirer sur quelqu'un lui rend les mains moites.

[C'est une qualité comme une autre, tu sais ?]
[Cette bonté non méritée que tu donnes pourtant.]

Liam savait qu'il n'avait pas encore le courage de rentrer à l'intérieur de la maison, il se souvient avec horreur de son réveil sous le corps de son père. Et des trois jours ayant suivis, les gens n'ont jamais posé la question.

Comment se sentait-il ? Avec ce poids sur le corps ? Avec ce sentiment que c'est lui qui aurait dû crever ?

Liam avala sa salive, et il se laissa tomber en tailleurs devant sa maison. Sa poitrine se gonfla, le stress et les souvenirs revenaient. Ce fut là qu'il vit une ombre se projeter sur le sol ; elle n'était pas très grande, et elle sentait la cigarette et la sueur.

Les yeux de Liam remarquèrent la boue collée aux semelles des rangers, puis la veste kaki.

« Salut, lâcha la voix rauque, comme celle d'un mort. »


         

   


Spoiler:
Cursed
Nain de Garde
Nain de Garde
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Avatar Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Cursed
Mar 2 Mar - 17:44

Alien Blues
Vundabar
click
??? & Cursed
xxx
« Was it the best you ever had
Was it the worst you'd never know
I'd try to tell you what I think and play it off like it's a joke
Oh no more surprises, guess it's like this
I'd do anything for you miss's, highness »


« Salut, lâcha-t-il de sa voix rauque, elle avait l'empreinte de la mort. »

Cursed regarda l'adolescent assis en tailleurs devant les décombres, il n'était pas très beau, et il avait la même tronche que ceux qu'il tapait plus jeune. Peau foncée, cheveux broussailleux d'où il apercevait les pellicules jusque dans les nœuds de ses boucles. Et l'adolescent lui sourit, sans dévoiler ses dents, avec des yeux aussi vides que deux trous noirs perdus dans l'univers. Cursed gonfla la poitrine, ça faisait bien dix minutes qu'il l'avait repéré dans le voisinage, et ce n'était pas la première fois.

Il connaissait ces traits-là, il avait l'impression de les reconnaître.

« Salut, fit le gamin de sa voix éteinte. »

Cursed releva la tête vers la maison devant eux, le jardin était rempli de mauvaises herbes, l'arbre derrière avait envahi une partie du toit. Ses branches griffaient les restes d'une vitre éclatée, et ses les feuilles s'envolaient au passage du vent. La plupart tombaient dans la pièce, du moins, c'était ce que Cursed imaginait.

« T'es tout seul ? Se renseigna l'ancien militaire. »

Le gamin haussa les épaules, et sans un mot, il se mit à fouiller ses poches. Devant lui, il étalait des aigles — ou des faucons, Cursed n'en était pas sûr - en papier, de tailles et de formes diverses. Parfois, l'oiseau était assit, d'autre fois ses ailes se dressaient. Cursed ouvrit la bouche, mais il se retint de demander ; ça faisait des semaines qu'il apercevait sa tignasse brune autour de ce quartier. Jusque là, le gamin ne s'était pas aventuré plus loin que la rue adjacente à la maison.

Au début, Cursed avait cru à un voleur, un pirate, mais il s'était rendu compte bien vite que c'était un ancien habitant.

C'était qu'il avait reconnu aux attitudes, les hésitations, les regards qu'on lance autour de soit, jusqu'à le fixer sur le lieu où l'on vivait avant. Si Cursed n'avait pas été si loin de l'Amérique, s'il n'était pas resté si longtemps au front, il n'aurait jamais pu décrypter.

Maintenant, ça lui semblait évident.

Cursed attendit un mot, une réponse, mais l'adolescent n'abandonna qu'un long silence gêné. Alors Cursed se grilla une cigarette, il inspira profondément, et la fumée se fit balayer par le courant d'air. Si seulement il pouvait balayer le reste des maisons. Dégager les peines, emporter avec lui les douleurs. Cursed fuma, et l'adolescent se frotta le nez. Il coula un oeil sur lui, avant de perdre ses yeux sur les décombres. Au bout d'un long silence, où ses oreilles hypersensibles se concentraient sur le bruit produit par le papier qu'on plie, il demanda :

« Qui est mort là-dedans ? »

La subtilité, ce n'était pas pour lui. Mais parfois, il fallait s'en débarrasser, et demander clairement les choses. Il vit le sourire figé sur sa face pleine d'acné, il vit ses yeux cligner et la tension dans les épaules. Et le gamin se racla la gorge :

« Juste mon père. »

La voix était coincée dans la gorge, si basse que Cursed eut du mal à l'entendre. Alors il hocha la tête en réponse, puis il soupira. Il ne savait pas trop quoi faire de cette réponse, s'il devait ajouter autre chose, si ça sous-entendait que le môme avait encore de la famille. Dans tous les cas, Cursed creusa un peu plus :

« Je suis désolé, tu étais là ? »

Nouveau haussement d'épaules, le gamin se renferma et Cursed se retrouva face à un mur. Il se mouilla encore les lèvres, puis il observa le ciel au-dessus de leur tête. Les nuages étaient épais, et le soleil était couvert, pourtant il était d'un joli bleu.

« Il faisait quoi dans la vie ?
Il était soldat. »

L'aveu sonna comme quelque chose dont on veut se débarrasser, et Cursed comprit que sa présence n'était pas désirée ; peut-être même faisait-elle mal. Peut-être devait-il le laisser faire son deuil dans le silence de ce début de mois de Mars.

« Moi aussi, je suis soldat, lâcha Cursed, même si ce n'était plus tout à fait vrai. Il reprit une bouffée de cigarette, puis il acheva par : mais tu sais, on est habitué au front, on est habitué à mettre notre vie en danger.
Je sais. »

Et l'adolescent fixa tous les origamis de faucons devant lui, le vent menaçait de les emporter. Cursed sentait le malaise, il n'était pas le bienvenu, alors il soupira pour conclure :

« Ce n'est pas de ta faute, notre mission est de vous protéger, on le sait dès qu'on s'engage. On s'y fait vite vite, à l'idée qu'on finira par y passer. Ton père le savait. »

Cursed passa la main sur son crâne, et il n'obtint qu'un regard sans émotion, d'une profonde tristesse. Alors il sourit en coin, il lâcha :

« Fais attention, et si tu n'as personne, les Chevaliers peuvent t'accueillir. »

Pas un regard.

Et Cursed n'avait pas fini sa ronde, il avait encore des adolescents à aller voir. Il pensa à Nugget, et il se détourna sans un mot.

Il se demanda ce qu'on ressentait, quand on perdait un parent.

:copyright:️ 2981 12289 0

Spoiler:
Hawk
BFF de Rodolphe
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Hawk
Hawk
Mar 2 Mar - 21:01

Alien Blues

???  & Hawk

Alien Blues [SOLO - 2 Mars/Terminé] Giphy

Liam avait toujours mal à maintenir une conversation, encore plus lorsqu'il s'agissait d'inconnus. Alors il laissa le soldat reprendre sa route, s'envoler au loin comme un courant d'air qu'il aura vite oublié. Les phrases tournaient en boucle dans sa boîte crânienne.

Son père l'avait voulu.

C'était ça qu'il avait dit ? Son père avait pris sciemment la décision de le sauver. Bien sûr, ce n'était pas ce que l'inconnu lui avait soufflé, mais Liam avait besoin de ce genre de mots.

Parce que c'était le cas.

Et qu'au fond, Liam le savait.

C'était juste caché, loin, si loin dans ses entrailles, enseveli sous des couches et des couches de haine de soi, et de dépréciation. Les regards qu'on lui lançait, les reproches silencieux de sa survie à lui, n'avaient fait que rajouter de la terre sur cette vérité cachée.

Liam soupira, puis il étala les origamis de faucons devant lui, avant de plonger la main dans sa poche. Il en sortit la petite boîte en bois, joliment dessinée, et il l'ouvrit sur ce qu'elle refermait. Sa fleur.

Elle était jaune, de cette couleur qui n'a rien à envier au soleil, et elle semblait aspirer tous ses rayons, toute sa chaleur. Le jaune était sa couleur préférée, il lui rappelait les tournesols dans les jardins de sa mamie, l'odeur des biscuits que sa mère lui tendait après l'école. Oh. Liam savait quels souvenirs cette fleur jaune renfermait, il savait comment se sentirait-il après l'avoir effleuré, il savait quelle impression inconfortable elle lui donnerait.

Elle lui ferait se détester un peu plus.

Elle raviverait tous les défauts.

Près de la fleur, il y avait la pierre arc-en-ciel donnée par la forêt. Alors Liam s'étira en position assise, et il prit la fleur. Il y avait des choses qu'il avait besoin de vérifier, encore et encore, comme pour s'assurer qu'elles s'étaient bien passées, et que les années avaient réellement changé son interprétation.

Pour fuir, sans doute.

Et Liam considéra au travers de ses pétales d'or, toutes les fois où il avait été en colère.

[Ce n'est pas parce qu'on l'a jamais vu que ce n'est jamais arrivé. ]

Et Liam considéra à travers la fleur à l'éclat de soleil, toutes les fois où il s'était interdit d'être en colère.

D'abord, il y avait cette fois-là, où Liam a neuf ans. Sa maman est convoquée par l'école, parce que Liam s'est bagarré. Il est coincé entre les deux adultes, il tente de se faire oublier, mais son coeur bat vite dans sa poitrine, si vite qu'il n'entend presque pas ce qu'on dit. La silhouette du proviseur est avalée par le contre-jour, et les fenêtres sont si grandes ! Elles lui semblent s'ouvrir sur un monde si vaste que toute sa vie ne suffirait pas à en contempler les détails - il en faudrait plusieurs de vie, à inspecter chaque veine dans les feuilles, à rassasier son regard de tout ce que l'univers peut lui offrir. Et quand le proviseur lui demande de le regarder dans les yeux, et d'expliquer à sa maman qu'il a poussé son camarade de classe dans les escaliers, Liam se sent écrasé.

Et les mots se mélangent dans sa bouche, il bégaie, incapable d'expliquer l'origine de sa colère.

[Liam le débile, Liam il est stupide]
[C'est nul comme chanson, elle ne rime même pas]

Quand ils sortent, sa mère le fixe de ses yeux noirs comme l'espace, et elle attend une réponse. Alors Liam baragouine, il suffoque, mais il veut que sa mère comprenne ; on lui aura déchiré le dessin qu'il faisait pour papa. Alors Liam a poussé Aaron dans les escaliers.

Sa mère répondra d'une claque.

C'est qu'elle criait souvent, Maman, elle n'avait pas la patience avec lui. Elle le jugeait trop lent, et elle le bousculait. Quand il mettait trop de temps avec  ses jambes d'enfants pour la suivre, elle l'attrapait par le bras, et elle le jetait en avant ; s'il tombait, elle ne relevait pas.

Liam soupira.
Sa gorge se contracta, il sent dans sa poitrine des épées qu'on lui enfonce.

Les illusions qui se brisent.
La réalité qui perce à travers le miroir sans teint qu'on a mis pour se protéger.

Liam a douze ans, et Papa et Maman se disputent. Il les entend depuis sa chambre, et il aimerait être sourd. Il a un énorme bleu sur le bras qui lui fait encore mal, il a beau tirer sur la manche de son t-shirt, c'est impossible de cacher vraiment la couleur violette sur sa peau noire. Il se bouche les oreilles, mais entre les voix qui se fracassent les unes contre les autres, il perçoit un truc qu'on fait tomber. Alors Liam a peur pour ses parents, est-ce qu'ils se font attaquer par des méchants ?

[Ah Liam, tu es vraiment naïf.]
[Souris au moins, tu as vu à quoi tu ressembles ?]
[Souris mon garçon, c'est tout ce qu'on peut faire quand on est aussi con.]


Oui, Maman.


Liam déboule dans les escaliers, et il voit son père ouvrir la porte, il comprend un mot sur deux ; les choses vont tellement vite. Il a mal dans la poitrine de le voir la prendre par le bras, et de la jeter dehors. De toutes ses forces, comme un nuisible dont on ne supporte plus l'existence.

Quelques jours plus tard, Liam fouille les poubelles de la cuisine ; il veut les garder les photos de sa mère, même si Marshall n'en veut plus.

C'est de sa faute.

S'il... s'il n'avait pas fait (encore) tout de travers, sa mère ne l'aurait pas poussé contre la table.

S'il n'avait pas crié sous la douleur, Marshall ne serait pas venu voir.

Maintenant, les photos — songea Liam avec amertume — furent prises par la tempête. Au moins, sa mère était en vie, ailleurs, à l'extérieur de cette bulle de verre.

Il avait les doigts moites sur les épaules, et il tremblait un peu plus. La boule dans son ventre grossissait, bientôt Liam allait craquer, mais il testait ses émotions. Il allait plus loin pour les affronter, il vérifiait sa force, il se mettait à l'épreuve.

Peut-être pour se pardonner.

Liam a seize ans, et pour la troisième fois dans la même semaine, il voit Aaron mettre la main aux fesses des filles. Il les voir y réagir avec dégoût, le pousser, et il entend surtout, ce « oh c'est bon », qu'il balance à chaque fois que l'une d'entre elles se plaint. Et pour la troisième fois dans la même semaine, Liam sent la colère se réveiller. Elle est sourde, elle dicte mécaniquement ses gestes. Il ne sait pas vraiment ce qu'il lui prend, mais quand il passe près d'Aaron, il lui donne un coup d'épaule.

« Hé Mackenzy ! Qu'est-ce qu'il y a ? »

Même si Liam doit lever les yeux sur Aaron, son ressentiment est tel qu'il y a du mépris dans sa façon de faire. Il relève légèrement le menton, il encre ses pupilles dans les siennes ; ce sont deux trous noirs perdus dans le vaste univers qu'est sa tête.

« Tu fais chier, Aaron, tu veux pas arrêter ? »

Et sans un mot de plus, Liam le dépasse, avec un calme olympien qui le surprend un peu.

[C'est que ça le saoule de voir Aaron agir de la sorte.]
[Se permettre de toucher les filles, alors qu'elles disent non tout le temps.]

Et quand il emprunte l'escalier pour descendre, il sent soudain une main large et puissante s'écraser au milieu de ses omoplates. Il tombe en avant, ses genoux se plient, et l'action est tellement rapide qu'il ne sait pas bien ce qu'il se passe. Il pense se rattraper à la rambarde, mais de nouveau, la main l'étale dans son dos, et c'est sa mâchoire qui se heurte contre la rambarde, sa tête contre le mur. Et là, il y a cette douleur cuisante qui s'étend dans ses dents. Une brûlure qui lui donne l'impression que quelque chose s'est déplacé.

Il en perd une ou deux dans un jet de sang qu'il crache en bas des marches.
Et dans toutes ses entrailles, il y a la colère.
Celle qui prend feu parce que les autres regardent, mais ne bougent pas.
Même les filles qu'il a défendues.

[Surtout elles.]

Liam contempla la fleur aux pétales dorés, il la détailla avec sa beauté bien particulière. Le jaune était sa couleur favorite, pourtant, il la haïssait quand il constatait sa fleur. Les autres, il les avait vus noirs, il s'en souvenait très bien. Et parmi tous les souvenirs que ce jour particulier déterré, il y avait les pires.

Ceux dont Liam ne veut pas.

C'est qu'il les avait oublié, ces souvenirs. Et c'est qu'il ne voulait pas s'en rappeler.

Alors Liam plongea la main dans la terre, il creusa et il creusa. Puis il y jeta tous les origamis de faucon, la terre pleuvait sur leurs ailes de papier. Enfin, Liam gonfla la poitrine, et il arracha, une à une les pétales de la fleur, jusqu'en laisser une.

Puis il l'abandonna dans le trou, avec le reste, et ses mains s'étalèrent sur la terre. Ses doigts apprécièrent sa texture, les grains qui roulaient sous ses paumes, et la poussière qui se glissait sous ses ongles. Il applatit sa tombe de fortune, puis enfin, il se releva.

Il tourna le dos à sa maison, songeant que ce n'était pas comme il avait espéré. Il ne se sentait pas mieux, juste abandonné une seconde fois. Il avala sa salive, il se frotta les yeux, et il passa ses mains sales dans ses cheveux, comme pour se débarasser d'un nuisible dont on ne voulait plus.

Il se souvenait juste que le deux Mars, c'était l'anniversaire de son père. Un mois pile après le sien, et alors Liam se rappela de son nouvel ami. Il se demanda quel nom il pouvait lui donner, si c'était important, ou si le renne s'en fichait. Peut-être en avait-il un ?

Alors Liam décida que désormais, son surnom serait Marshall Law.



         

   


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