Crossroad - Eight - Septembre

Qu’est ce que la cartographie ?
Est ce que c’est ce qui lui fait vraiment envie ?
Est ce que c’est ce qui maintient encore en vie ?
Pourtant, les évènements sont déjà gravés,
Ils sont carto-encrés,
cartographiés dans ses pensées.
La cartographie c’est l’art de marqué sur une feuille, à un temps donné, l’état de l’espace aux alentours. La cartographie, c’est peut-être en sorte son calembours, un étrange carrefour. Elle ne peut pas en sortir, elle ne veut pas voir à l’extérieur. Piégée dans ses chemins, piégées dans les arcanes spatiales, elle a trop peur. La nuit, le sommeil ne vient pas. La nuit, elle doit courir après les feuilles qui s’entassent, sans que l’effet du stress ne passe. Tant de zones restent inexploitables, tant de parcelles gribouillées ne semblent pas faisables.

Et elle s’entête.
Et elle se tue à la tâche.
Et son corps s’arrache, de ses besoins il se détache.

Petit à petit, Edison ne sent plus vraiment la faim, elle n’a pas besoin de beaucoup de choses : de rien. Les troubles du sommeil sont de plus en plus fréquents : elle continue de s’épuiser quand ce n’est pas aussi évident. Son métabolisme est plus faible, ses muscles ont du mal à la suivre dans les longues marches qu’elle tente de fractionner. L’aménorrhée fait parti aussi des symptômes qui commencent à s’accumuler, mais procréer n’est pas dans ses projets. Elle fait comme si de rien était, elle fait comme si rien de toutes choses n’existaient.

Depuis maintenant des mois,
Edison travaille comme ça.

Aujourd’hui c’est avec un apprenti qu’elle a décidé d’avancer, d’établir une nouvelle sémantique pour représenter les étranges paysages sans trop s’y aventurer. Elle n’a pas pris le matériel adéquat et sa perte de masse risque de l’handicaper. Devant les roches qu’elle ne compte plus, la brune aux yeux dorés semblent se perdre dans d’immensément petit, et d’immensément grand rochers. Elle n’arrive pas vraiment à jauger de l’échelle qu’elle doit utiliser puisqu’il n’y pas d’ordre de grandeur dans ce qu’elle peut analyser. De ses lèvres elle arrache un soupir, elle se sent désabusée. Épuisée. Et les yeux bandés, elle refuse d’accepter les faits. Elle ne peut pas continuer. Elle ne peut pas avancer. Est ce que l’aide de la jeunesse saura t-elle lui ouvrir les yeux sur la méthode à prendre ? Est ce que tous les deux peuvent encore apprendre ? Est ce que les mains sont bonnes à se tendre ?

Alors que les corps se mettent à tomber,
Alors que les peines sont tatouées.

Pâle, elle plisse les yeux devant ses roches qui volent sans raison. Cependant, il faut préparer des cartes pour les personnes enclins à traverser ses dangereuses étendues. Les questions ne se posent pas à foison. Il y un côté reposant à regarder ses masses voler étrangement. Puis elle se tourne vers le jeune garçon

- Eight, nous devrions arriver à créer une nouvelle sémantique ensemble pour les futurs explorateurs en quête de danger.

Edison trouve ça absurde de risquer sa vie, et en même temps à quoi bon continuer ainsi.
A quoi bon rester en vie quand rien n’avance comme elle le voudrait, si son seul souffle ne lui permet pas d’y arriver.

Si Body demande à un autre esprit, c’est qu’elle n’est pas sûre des moyens qu’elle a pour réaliser cette carte. Elle a besoin d’une autre oreille, de quelqu’un qui voit les choses autrement, mais elle manque de moyens. Et les possibilités diverses et variées, dans ses pensées, elle les écarte. La peur du vide, ce n’est pas quelque chose qui la touche, mais sait-on jamais : une fois sur ces étranges rochers, que pourrait-il arriver ?

Ses yeux dorés suivent le jeune homme qui se hissent sur les sommets d’une roche. Body préfère l’observer de la terre ferme, à la recherche de stabilité ((de sécurité)). Elle lève les yeux vers lui et gratte sa nuque en grimaçant : tout ce qu’elle lance n’a rien de bien concluant.

- C’est bien le problème qui nous ai imposé. Nous n’avons pas le matériel adapté pour faire quelque chose de graphiquement aussi compliqué. Il aurait fallu faire un modèle 3D… ((Si j’avais eu le nécessaire, nous l’aurions déjà fait.))

Malheureusement, leurs outils sont limités et la réalité est trop complexe. Comment décrire à des aventuriers le danger que représente ces rochers ? Comment décrire leur instabilité ? Leur étrange trajectoire ? Leur trajectoire ? Edison n’avait jamais fait attention à cette dernière. Alors elle s’approche un peu plus pour regarder l’ambivalence des déplacements, mais il n’y a rien à faire : à Arcadia rien n’est vraiment cohérent.

Body fronce les sourcils.

Elle n’a pas d’autres solutions.

Proposer des choses qu’elle n’apprécie pour faciliter leurs actions.

- Nous ne pouvons pas nous amuser à dessiner ces pierres une par une. Si elles se déplacent… La carte deviendra fausse. Surtout que nous ne savons pas si elles peuvent tomber dans le vide ou non. Je propose simplement de créer notre propre chorème [[voir le résumé, j'explique ce que c'est]] en précisant dans la légende la nature complexe de l’environnement.

Bien sûr Edison pense que Huit sait déjà ce qu’est la chorématique. Elle ne parle pas souvent autant, mais il y a de faire : il faut penser, être innovant, et appliquer les méthodes assidûment.

- Ça m’embête un peu… Je te l’avoue, mais je ne vois pas d’autres solutions.