AccueilMembresGroupesDernières imagesTimelineCarteConnexionS'enregistrerFAQRechercherCalendrier
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Saying meanwhile can't we look the other way ? [Fin Septembre ft. Scarf/Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Partagez
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Lun 5 Oct - 16:30
Saying meanwhile can't we look the other way ? « Rosemary
Oh heaven restores you in life
I spent a lifespan with no cellmate
The long way back
Sandy, why can't we look the other way?
You're weightless, semi-erotic
You need someone to take you there
Sandy, why can't we look the other way?
Why can't we just play the other game?
Why can't we just look the other way? »

( Interpol → Evil )

Adieu, Bloody Mary et sa carcasse
Qui dans un coin, se prélasse
Rêvasse
D'un mieux.

D'un mieux qui ne vient pas, d'un mieux qui agonise dans le temps, et se suspend à ses lèvres. Qui toujours baise le goulot de la bouteille. Alcoolique ? Typique de l'Irlande, dira-t-on. Iel ne sait pas, vraiment, ça fait qu'endormir le mal qui ronge, ronge, et ronge. L'intérieur de son corps, acide sulfurique au fond de ses entrailles. Bientôt de son estomac, il n’en restera plus rien. Affamé de caresses et de tendresse, assoiffées de rêve. Le déni devenait  lourd à porter. Le drame lui sied bien, pourtant ; Chantalle sait s'habiller, avec les bons mots, et les bonnes attitudes. Chantalle, elle souffre dans ce corps maigre et osseux, elle cherche à s'approprier la froide réalité.

Adieu Bloody Mary et sa carcasse
Qui se rompt, se brise, se casse.
Qui courbe l'échine dans le crasse.
Faute de mieux.

Chantalle crève, et Terry ne peut rien faire. Plus d'un an à garder cette chair sur le dos, qui gratte, les démange tous les deux. Un an à souffrir à ne plus être totalement lui-même. L'alcool était ce qui le faisait tenir. Un peu chaque jour, à endormir les plaies au coeur, tandis qu'il se noyait dans une monotone langueur. Garçon monochrome, d'un blanc sale. Fille monochrome d'un rouge flamboyant. Garçon-fille, fille-garçon bichrome, blanc et rouge. Esseulé et joyeux. Toujours se parer du masque, ne jamais montrer l'ombre d'une faiblesse. Tromper autrui pour tromper l'ennui. Se trouver un·e bon·ne parti·e pour passer du bon temps. Les filles ne le voyaient pas totalement comme un homme ; c'est rassurant. Les garçons se rassuraient de ses baisers et ses soupirs, clouant sa confiance en ellui d'un avec toi, c'est différent, ce n'est pas si gay.

Comme avant.
Ils ne changent pas.
Et Chantalle au trépas,
Se rend compte que Terry souffre.
Souffle, soupire, expire, d'un murmure de soufre.
Comme depuis un an.

Bras-dessus, bras-dessous, avec sa victime du moment. Porté par l'ivresse, Bloody Mary se montrait gai, amusant. Il rassurait les questionnements de son rendez-vous galant. Coucher avec une personne comme lui, ça ne fait pas gay, n'est-ce pas ? C'était ce qu'il répétait, en boucle, alors qu'il soutenait l'immense épouvantail. Peut-être qu'iel n'était pas si ivre, après tout, peut-être qu'iel faisait semblant. Jouer la carte de la délicate princesse, vulnérable dans sa peau virginale. Se genrer au féminin, parce que c'est ce que ce mec-là, il veut. Bloody Mary en oublie d'être elle

Lui
Eux
Même.

L'épouvante se taille à la guise des autres. Le monstre se genre à la carte ; aujourd'hui, c'est elle. Elle. Dans cet appârat  indécent de jeans usé, de bottes abîmées. Blouson en cuir sur le dos, une robe pull bordeaux qui aurait dû descendre jusqu'aux genoux. On n'a pas d'idée d'être aussi GRANDE quand on veut se parer de féminité ; c'est comme les talons, rien n'est prévu pour les épouvantails tels qu'elle. Une ceinture pour marquer la taille, la féminiser un peu plus, caresser l'illusion d'embrasser Chantalle. Sa véritable moitié.

« Hihi... je crois que j'ai trooooooooooop bu ~ »

C'est faux. Elle n'est même pas encore ivre, mais ces sales types, ils aiment avoir des proies fragiles sous la dent. Ils aiment croire que malgré son mètre quatre-vingt-onze, elle saura sans défense quand ils l'auront coincé à l'abris des regards. Le mec émet un ricanement, en la tenant par la taille. Il pouvait sentir les os de sa hanche, il appuyait parfois un peu, pour la faire sursauter et ricaner. Bloody Mary avala encore une gorgée d'alcool, ça brûle au fond de son oesophage, et elle fait mine de chasser ses mains pas trop sages. Elle ne sait pas trop pour ce quoi il la prend ; fille volage ? Pourquoi est-elle perçue comme une femme, lorsqu'il s'agit de l'insulter de Marie-couche-toi-là ?

Mais voilà que dans ce paysage
Bloody Mary reconnait ce regard sauvage.
Iel fixa l'écharpe rouge au vent.
D'un coup, il fixa ce visage peu avenant.

Et mec, contre elle, serre un peu plus son corps contre le sien. La presse cherche à attirer l'attention de la jouvenceaurelle. Parce que les mecs pensent pouvoir lae posséder. Comme un trophée qu'on expose, pour crier : ‘moi aussi, je me suis tapé Bloody Mary’. Mais ce que cet innocent aux mains sales ne sait pas encore, c'est qu'iel voit son corps comme une marchandise. Un peu raté, un peu usé, mais ce n'est pas parce qu'iel accepte de le prêter qu'on peut les posséder. Chantalle et lui. Terry et elle. C'est eux qui possèdent.

L'écharpe rouge a-t-il reconnu cette immense personne ?
Peut-être par sa voix qui sonne
Si haute, si perchée, qu'elle tape vite sur les nerfs.
Parce que Bloody Mary trouve toujours le ton qu'il faut
Sans en donner l'air.
Pour énerver, pour être aimé.
Pour être faux.


:copyright:️ 2981 12289 0

Spoiler:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Lun 5 Oct - 20:05
Saying meanwhile can't we look the other way.
La rue était sombre, froide, en un mot: inhospitalière. Tavish n'aurait très certainement pas pu trouver meilleur endroit pour titiller le bouchon, puis sans délai le fond, d'une flasque d'absinthe. On lui racontait que les canidés et leurs détestables odeurs étaient les meilleurs amis de l'homme, mais pour l'untermensch qu'il devenait en buvant, le flacon semblait bien plus fidèle.

En un sens, il se montrait vulnérable. Chancelante, ses pieds glissant, incertains d'eux-mêmes, sur des pavés qu'ils juraient instables, les bras abandonnés dans les profondes poches de ses guenilles pour qu'ils ne lui causent involontairement aucun mal, la silhouette n'avait rien de menaçant, sinon ce qui était caché. Une lame, un visage, tout ce qu'il fallait à un humain pour faire comprendre à ses pairs qu'il n'était augure d'aucun bonheur. Hélas, il ne s'était fallu aujourd'hui que d'un visage, et même le sien. Au loin, un loin relatif et faussé par la masse d'alcool par litre de sang qu'il traînait, une mèche crépitante l'attira de sa lueur orangée et chaleureuse. Scarf, de son nouveau nom, ne mit pas longtemps à remettre un visage connu superposant celui qui était bien trop flouté par la distance et l'ivresse, mais il était des éléments qui transcendaient sa perception limitée.

Un regard, perçant et franc. On aurait pu y voir un regard de menace, truand et malin, mais Scarf voyait dans ceux-là le réflexe des faibles. Les proies sont les seules à profiter de leur intimidation autoconférée et prétendue, et cette pensée réveillait en Scarf un démon enfoui. S'il avait devant lui une proie, il devenait prédateur. N'ayant ni le temps ni la sobriété suffisante pour prendre du recul sur ses impulsions bestiales, il laissait la volonté de nuire le guider. Pour être tout à fait transparent, il n'avait aucune once d'idée de pourquoi ce visage-là lui était resté dans la caboche sans lui revenir, mais il avait appris à croire en son instinct.

Encore semi-lucide, et inspiré par les tragédies grecques qu'il s'était laissé lire des heures avant, il créait en son soi intérieur la scène, avant de la jouer. Le lieu: la presque-banlieue, qui aurait pu s'accomplir en tant que tel si Arcadia Bay était une ville digne de nom. Il n'avait de toute manière que peu de choix sur cette composante, alors il passait. L'action: il se rapprochait pour l'instant. Aucun ressort dans son déplacement, quoique légèrement comique tant il faisait d'efforts pour suivre une ligne droite. Il y reviendra, la tragédie ne peut s'accomplir en un acte. Le temps: il se contractait, paraissait infini, les secondes étaient des supllices de patience.

Acte premier.
Il passait à sa hauteur. Alors seulement, il remarquait son compagnon. Le jugeant hâtivement, il y voyait un échec humain et un gaspillage de tendons et tissus, mais de tout déchet peut se faire un outil. Il faisait mine d'ignorer lae rouquin.e, sinon de ne pas avoir sur reconnaître sa trogne. Pour préparer un contraste tragique, il se laissait même trébucher pour prendre son épaule comme accroche et point d'équilibre. Il était convenant qu'elle fut aussi haute sur un corps aussi beau.

Acte second.
Reprenant de sa contenance et de sa stature, il déclamait de doux vers qu'il avait préparé.
"Ne me demanderais-je donc pas qui voilà?
Non, ce visage qui se tient face à pauvre moi,
D'entre milles mon faible esprit reconnaîtra,
Est inconnu alors, le faux nom qu'il emprunta."

Se tournant vers la proie de sa propre proie, il lui lança un clin d'oeil signifiant et complice. Un avertissement, et pas des plus fins.

Acte troisième.
Vindieu! La tragédie devait prendre place derrière lui, et sans qu'il ne la voie! Quelques mètres plus loin à peine, il se retournait. La souffrance que l'on pouvait causer, existe-t-il seulement ici-bas de spectacles plus satisfaisants.

Et tout comme il l'avait prédit, ainsi il joue, ainsi parla Scarf.

Mon premier texte sur ce fofo :
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Lun 5 Oct - 21:27
Saying meanwhile can't we look the other way ? « Rosemary
Oh heaven restores you in life
I spent a lifespan with no cellmate
The long way back
Sandy, why can't we look the other way?
You're weightless, semi-erotic
You need someone to take you there
Sandy, why can't we look the other way?
Why can't we just play the other game?
Why can't we just look the other way? »

( Interpol → Evil )

Bloody Mary voit rouge,
Dans le corps éventré d'Arcadia Bay
Cette madone, tout le monde le sait
Où tout est immobile, ou rien ne bouge.

L'écharpe au vent, la silhouette trapue et chancelante alla passer devant eux. Bloody Mary haussa un sourcil, elle l'observe trébucher. Elle ne réagit pas forcément, mais elle se crispe avant même que le contact sur son épaule ne la touche. Bref et intense, cela suffit pour que la belle darde sur l'Écharpe Rouge un oeil de vipère. Sa pupille roula sur Scarf, pourtant son visage resta marbre et virginale. Aussitôt, son compagnon d'un soir raffermit sa prise sur sa taille ; Bloody Mary ne sait pas.

Dissimuler ses travers,
Cela va de pair
Avec son goût du spectacle, mais
Bloody Mary songeait
Que ce qui la mettait mal, c'était les deux.

Un trophée pour les uns, avait-on dit ? La prise sur sa hanche la fait frissonner, la main sur son épaule lui donne une impression de danger. Mais les mots, qui dansent jusqu'à son oreille ivre, lui arrachent une moue dédaigneuse. Sa future victime lui lança un coup d'oeil, Bloody Mary fit un geste léger de la main, l'air de signaler que l'homme-là est juste fou. Il pue l'alcool, la sueur, un clodo rabiboché avec ses vieilles manières. Mais ce qui la dérange, c'est l'autre. Là, avec sa prise sur sa taille, il la traite comment ? Comme n'importe quelle femme. Et voilà que son humeur d'un coup se fane.

« Tu le connais ? »

Bloody Mary s'écarta de l'étreinte possessive de son rendez-vous plus trop galant.
Bloody Mary déteste les hommes.
Ce ne sont que des bêtes, en somme
Juste bon à blesser et violer.

La Vierge Corrompue haussa les épaules, elle fourra dans les mains de son prétendant la bouteille de spiritueux. Elle allait calmer les élans spirituels de l'Écharpe Rouge ; de lui, elle se souvient encore du piège, mal refermé sur sa carcasse mal fagotée. Ses talons claquent au sol, faisant sursauter le garçon derrière lui. Et lui se contente de détourner les yeux. D'elle. Oh non non. Jamais les choses ne doivent se passer ainsi ; elle se fait du souci. Croit qu'il l'oublie. Pense que l'autre n'a plus la mémoire vive ; ivre, son petit jeu d'esprit auquel elle ne comprend pas grand-chose fait vriller la dysphorie. Lui rappelle. La taille gigantesque. Lui démontre que dépasser les deux mètres pour une femme, c'est immonde.

Le vieux ne lui fait pas peur ; Bloody Mary a connu pire. Et c'est pas moindre le dire ; fuir Dublin à la sauvette, oublier ses soeurs, l'oublier elle. Affronter la morsure de l'hiver, jeté de chez son père aussitôt qu'il avait appris la vérité. Bloody Mary s'alluma une cigarette, dans sa tête, c'est le chaos et la migraine. Ses doigts tremblent. Quand elle se poste devant l'Écharpe Rouge, c'est pour pénétrer ses yeux avec les siens, presser ses lèvres sur sa clope et soupirer, lascive, la fumée.

« Le faux nom qu'il empruntera ? »

Sa voix tremble, elle n'a pas maintenu l'aigu assez longtemps ; voilà le signe que le Diable, malgré lui, se fragilise. Vulnérable et délicat, de sa taille de géant, il n'a que le mépris d'autrui pour lui.

« C'est bien ce que tu as dit ? Ça faisait longtemps. »

En avalant sa salive pour retrouver un timbre, où ne tremble pas l'émotion. De se sentir pas moins qu'un homme, pas plus qu'une femme. De ne jamais se sentir tout à fait à sa place. La robe-pull lui tombe jusqu'aux mis-cuisses, d'un bordeaux aussi profond que l'écharpe de Scarf. Vulgaire et condescendante, Bloody Mary se ploie sous le poids de la dysphorie. La robe-pull lui allait bien - mais tout lui va ? -, pourtant, le vêtement, soudain, la démange. Être Terry, c'était porter un habit, qui gratte, et gratte, jamais confortable. Et Chantalle crie au fond de ses entrailles. Elle pleure son pays d'autrefois, là où l'oiseau ne l'emmène plus. Enfermé en eux.


:copyright:️ 2981 12289 0

Spoiler:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Lun 5 Oct - 23:12
Saying meanwhile can't we look the other way.
Lui qui pensait avoir brisé quelqu'un, était plus qu'étonné de voir la même personne venir en sa direction, la bave écumant presque ses lèvres. C'eut été plus intimidant si cette même personne n'était pas une sorte de phasme humanoïde dont le visage transpirait la douleur et le mal-être. La voix de Mary était au moins aussi fragile que les talons qui soutenait presque deux mètres de lourde chair rose, et Scarf se retenait de le souligner pour railler son adversaire avant même qu'il ait fini de s'exprimer. Le sentiment de toute puissance qui envahit le conquérant, là est le bonheur le plus pervers que Scarf ait connu. Tant de questions lui sont addréssées, lui profite de l'instant présent, plus rien n'est réel sinon lui et lui seul. Sa conscience flotte, se sent inatteignable, parce qu'il est puissant, et que le reste est faible. Il sait frapper, faire mal, supplicier et torturer, l'extérieur ne sait pas même l'atteindre. L'extase, l'euphorie de la victoire, il s'en voudrait demain des les avoir adorées, ne regrettons-nous pas nos plaisirs qu'après les avoir goûtés?

Il ne pouvait cependant vivre dans son brillant palais spirituel éternellement, alors il se devait de répondre aux injonctions presque attendrissantes. La pitié n'est cependant pas la vertu connue des sophistes caustiques, dont il prenait en l'instant le modèle, et le subconscient de Scarf faillait pour l'instant à la refaire surgir. l'alcool n'aidant pas, il prenait de longues secondes à comprendre les questions, et d'autres encore à comprendre les réponses qui lui venaient spontanément. Bien que Scarf était un homme de lettres, il était peu capable de formuler des répliques cinglantes et pertinentes qui lui viendraient en deux instants à peine, alors il prenait, encore, de très longues secondes à organiser ses pensées en phrases, qui devaient selon ses attentes être intelligibles. Ce laps de temps permettait au moins d'asseoir sa dominance sur la situation, alors il ne les déplorait pas avec une nostalgie à vue courte.

"Ai-je été aussi insensible et fort cruel?
Hélas, j'oublierai même de m'en féliciter,
Les bonnes manières et coutumes seraient dans le Elle?
Il est si bon de les transgresser pour vexer."


Les moqueries étant jetées comme des cailloux sur un mourant, et tel acharnement étant certes excessif, un fragment de raison revenait à Scarf. Pourquoi était-il si satisfait, exactement? La vanité et l'orgueil sûrement, mais tous ses modèles de pensée l'ont averti de la funeste ivresse spirituelle qui les accompagne, et il avait fait serment de s'en écarter. En proie au doute, perdu dans ses propres vices, il cherchait plus loin. Quelle jouissance matérielle et intemporelle pouvait-il trouver dans la méchanceté gratuite et injuste? La réponse n'apparaissait pas, la culpabilité chatouillait désagréablement ses songes. Tavish était trop adulte et mature pour blâmer l'alcool et en ressortir neuf et fringuant, satisfait de ses excuses mensongère et illusoires, mais pas assez pour s'excuser.

Une question en particulier cependant le hantait. Si Mary évoquait une période plus ou moins définie de temps entre le présent et une hypothétique dernirèe fois, elle avait donc les clés pour que Scarf comprenne d'où vient son ressentiment à son égard. Ne pouvant manifestement pas revenir à des bases saines de la discussion sans paraître de manière flagrante comme instable, il restait évasif, se préparant à chercher difficilement des fragments du passé dans la voix du titan.

"La perception de chacun du temps est relative, et sûrement les évènements du passé vous ont marqué, et se retournent inlassablement dans votre esprit, pour que les heures vous paraissent si longues depuis. L'offense était-elle si grave?"

Lui qui s'était rit du désiquilibre mental qu'il avait imposé à son oppposant, faisait moins le fier quand il s'agissait de combattre le sien, plus physique et sural. Hélas, l'éthanol courait et venait même envahir ses pensées, et ayant perdu sa volonté de nuire que Rousseau abhorrait, il ne lui restait que l'incertitude et le brouillard. Il perdait tout de vue, commençait à se fustiger, ni la rouquine ni son pigeon suiveur ne lui paraissaient réels. La morale le frappait, devenait-il mauvais?

Mon deuxième texte sur ce fofo :D:
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Mar 6 Oct - 1:00
Saying meanwhile can't we look the other way ? « Rosemary
Oh heaven restores you in life
I spent a lifespan with no cellmate
The long way back
Sandy, why can't we look the other way?
You're weightless, semi-erotic
You need someone to take you there
Sandy, why can't we look the other way?
Why can't we just play the other game?
Why can't we just look the other way? »

( Interpol → Evil )

L'Écharpe Rouge se foutait de sa gueule.
Bloody Mary détestait se sentir seule.
C'était se rappeler, les nuits froides de solitudes
La marchandise comme corps, comme une habitude.

Qu'il lui fasse ce petit regard vicieux et satisfait, cela ne va point durer. Il n'y a rien de plus cruel que la jouveanceaurelle ; après tout, des gars comme celui-là, aussi bien Terry que Chantalle en a connu. Ils sont moins vils que celui à son bras, mais ils ont la langue intrépide. Voilà que sur son front se perche une ride, et à sa voix portée par le vent, son rendez-vous galant se rapprocha. Le retour froid de la réalité, qui lui rappelle que dans cette société, Bloody Mary ou Terry — qu'importe son identité, au fond — sont des anomalies. Trop grande, trop informe, sans forme, sans essence. Et ça laisse un sacré froid dans l'existence. Dommage, si iel n'avait pas été aussi volage, ils auraient pu s'entendre.

Voilà que Bloody Mary ouvrit la bouche,
De justesse, le monstre retint le mépris sur sa langue.
Voici une attitude plus que louche.
Et maintenant, iel ravala sa harangue.

Iel ferma les yeux, iel inspira profondément. Sa poitrine se gonfla, avant de se baisser lentement. Iel expulsa un souffle ivre sur l'Écharpe Rouge, iel en oublia la douleur. Ma fille, les garçons te feront toujours du mal, avec eux, c'est celui qui crie au plus fort. Ne montre jamais ta délicatesse. Bloody Mary exploite les faiblesses des autres, mais jamais ne leur laisse le temps de voir les failles. Qu'il croit l'avoir fait trembler, la fumée de cigarette lui fait ravaler l'amertume. Sa bouche pressa le bâton de nicotine, tandis qu'il ferma à demi les yeux, il remarqua l'autre se rapprocher. Il lui fit signe d'attendre ; il sait qu'entre eux, c'est terminé.

Une femme n'est pas si grande.
Une femme n'est pas si carrée.
Qu'est-ce que c'est, être une femme ?

Bloody Mary expira la fumée, et il laissa en réponse un petit rire sec. Comme si l'Écharpe Rouge venait de lui balancer une plaisanterie de bon augure. Il fait rouler ses épaules, il tira sur sa robe, il avisa l'état de son jeans. Il s'appuya alors sur sa jambe, il croisa les bras, et il répliqua :

« C'est ce que votre société nous concède. Les bonnes manières, la douceur, et les sourires. »

Curieusement, Bloody Mary pressent qu'ils auraient pu en parler longtemps. Débattre. Mais il n'a pas l'énergie pour ça, l'autre se rapproche dans le dos d'Écharpe Rouge. Elle lui fait un autre signe, et ramena une mèche rousse derrière son oreille.

« Je pensais être plus inoubliable que ça, vois-tu. Pourtant, je suppose que si tu es revenu vers moi, c'est qu'il y avait bien une raison. »

Bloody Mary sourit ; les hommes sont tous les mêmes. Elle se pencha sur l'Écharpe Rouge, dardant ses prunelles claires dans les siennes. Iel analyse, dans un silence où son souffle s'écrase contre son vis-à-vis. La moindre micro-expression, du froncement de sourcils aux battements de cils, du tressautement de ses rides aux mouvements de sa mâchoire.

« Alors ? Tu veux te faire dévorer ? »

Elle se redresse, de toute sa hauteur, son sourire est une amère caresse. La cigarette l'enveloppe, des bras protecteurs pour parer à la faiblesse. La dysphorie hurle au fond de ses entrailles, et elle se déteste. Si fort, si férocement. Dans le regard de Scarf, elle y contemple toute sa difformité. Alors Bloody Mary

C'est comme d'habitude.
Un peu d'alcool pour se tenir chaud au coeur.
Un sourire pour répondre à la lassitude.
Marchander son corps, faire croire que sa tristesse est un leurre.
Et tout enfouir, avec le vin, la cigarette, et le sexe.
Faire comme si ça n'existait pas, voilà un drôle de réflexe
Pour une drôle de dame, un drôle de garçon, qui veut qu'on l'acclame.
Boire ou oublier, il faut faire le bon choix.
Arpenter, en silence ce long chemin de croix.
Et devenir ce que les hommes croient.
Jusqu'à s'oublier soi.




:copyright:️ 2981 12289 0

Spoiler:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Mar 6 Oct - 20:10
Saying meanwhile can't we look the other way.
Son regard est trop puissant, Tavish le fuit en un demi instant, mais parvient à faire mine de s'intéresser à la bouteille fourrée plus loin dans des mains inconnues. Les yeux, il les fixe quand il à des photographies face à lui, quoique c'est déjà un effort. Les mots de sa dame résonnaient cependant dans son crâne, et de manière pénible même. Votre société? Scarf qui se pensait encore maître absolu de la situation était frappé et indigné. La société dans laquelle il évoluait, bon gré mal gré, n'était très certainement pas à son image, et il concèderait sans débat que c'est mieux ainsi. Si elle fut seulement un brin à son image, elle serait tant anxiogène que les petites attentions comme les bonjours et mercis, qui servent de fait bien plus à meubler qu'à avoir du sens de nos jours, seraient des honneurs rares et puissants. Elle serait même ivre si on prenait son état actuel comme modèle, qui donc voudrait y vivre?!

Impliquer qu'il serait un élément, disons un rouage, décisif et impactant dans l'organisation sociale actuelle des individus le blessait plus que cela ne devrait en réalité. Lui qui déplorait de n'avoir aucune influence, sinon un effet mineur et oubliable, sur un monde assez désagréable et trop déphasé pour lui plaire. La boisson ayant déjà bien entamé le travail, le rouge lui montait à la tête, et ses poings en appelaient aussi. Oser prétendre qu'il appartenait et se confondait à la masse informe d'humains qu'il voyait défiler chaque jour, résidait là une injure puissante et plus que vexante qui justifiait certainement qu'il renvoie son interlocuteur goûter à l'amertume de la défaite, à l'aigreur des caniveaux. Il parvint cependant à se retenir, assez au moins pour laisser parler quiconque en réalité se tenait en face de lui.

Il était encore plus confus qu'avant dévoir posé sa propre question. Inoubliable, certes il l'admettait, puisque le visage lui était encore familier, mais il ne savait pas bien plus qu'avant pourquoi. Et revenu? Le libraire était revenu vers elle? Quand? Il était tant perdu dans le brouillard épais, à forte fragrance de liqueur, de sa mémoire qu'il ne pouvait pas même comprendre qu'on évoquait le moment présent. La situation était insupportable, repartir avec plus de doutes que de réponses est bien spur le chemin d'un philosophe, mais lui se contentait de les lire la plupart du temps, et rarement se faisait philosophe de fortune les jours de sobriété. Dérivant lentement hors de la réalité, il tentait de trouver du sens dans les mots qui lui étaient addréssés, avant que d'autres ne le tirent une bonne fois pour toute du monde de la spéculative.

Se faire dévorer? Le cannibalisme était la première image qui lui venait, peu reluisante, puis le vrai sens qu'il fallait donner à l'expression apparaissait comme une évidence, certes encore moins reluisant. Malgré tout, les instincts et hormones travaillaient pour le faire rougir, et ce tant qu'il affrontait presque son écharpe dans un concours de teintes. Tout allait trop vite, des étapes avaient été sautés, et lui n'avait jamais prétendu vouloir quoi que ce soit. Il était au moins assez lucide pour se rappeler qu'il n'était en son for intérieur et ne devait pas être intéressé. Perdant de sa contenance, il parvenait au moins à articuler audiblement mais non sans balbutier légèrement:

"Quand bien même l'idée de me f..." Non, ça n'allait pas, il reformulait pour taire cette grossièreté qui lui était étrangère. "La proposition serait tentante pour un autre, mais j'ai décidé de fuir les plaisirs de la chair. C'est un choix qui demande trop d'abnégation à d'autres, je suppose. Va te trouver un défouloir moins brave, je ne compte embrasser que des bouteilles et la solitude, ce soir, c'est une dame qui ne ment pas sur ses intentions. Maintenant que j'y pense, ça doit difficilement être une épreuve, heh? Combien de ces gens que l'on voit au quotidien sont des proies, exactement?"
Mon troisième texte sur ce fofo :
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Mar 6 Oct - 21:40
Saying meanwhile can't we look the other way ? « Rosemary
Oh heaven restores you in life
I spent a lifespan with no cellmate
The long way back
Sandy, why can't we look the other way?
You're weightless, semi-erotic
You need someone to take you there
Sandy, why can't we look the other way?
Why can't we just play the other game?
Why can't we just look the other way? »

( Interpol → Evil )

Oui, les hétéros ne sont pas intéressés.
C'est ce qu'ils se disent avant de le voir comme un trophée.
De posséder.
L'homme, la femme, qu'importe au fond, dans sa chair.
Et Bloody Mary constate la rougeur, sans en donner l'air.

Dans sa chair, lae jouvenceaurelle ne sait pas toujours ce qu'ils sont. Qui de Terry ou de Chantalle s'apprête à dévorer son oiseau de proie ? Ce que l'Écharpe Rouge ne voit point, c'est que le garçon fille dans sa peau qui gratte le juge de toute sa hauteur. Bloody Mary, c'est un service à la carte, qui s'oublie dans les relents de l'alcool, qui tant de fois a mordu le sol, que le sexe est son arme la plus courante. Iel s'oublie, oublie d'être ce qu'ils sont. Pour l'amour des garçons, Bloody Mary est prête à se faire belle, à avaler s'il le faut. Tant que ça permet de fuir la solitude, le vide, en elle. La haine qui ronge sa peine, et ronge, ronge, ronge, sa conscience de soi un peu vaine.

Ce que Bloody Mary constate,
C'est qu'elle plait, tout en contraste
A l'homme qui lui fait face.
Sa bouche est remplie de blagues salaces.

L'alcool tapait sur ses tempes, le garçon fille ou la fille-garçon — les deux ? — sentent le vin emplir son crâne. Elle croisa les bras, se reproche de ne pas avoir de sein, que sa rousseur ne lui donne pas un côté sain. C'est la couleur du diable, n'est-ce pas ? Le roux aussi flamboyant que sur les joues de l'homme face à elle. Bloody Mary se mouilla la lèvre inférieure, voyant au loin, son amant qui se rapproche. Un instant, elle baissa les yeux, sur le côté. Fragile, vulnérable, elle se tendit dans ses vêtements ; impossible pour l'oeil masculin de sentir la raideur qui s'empare de ses muscles.

« Je... suis votre principale victime. »

Admets Bloody Mary, d'une voix pleine de tristesse. Pour les uns, c'est un homme habillé en femme, pour les autres, c'est une femme dans le corps d'un homme. Et pour ellui, Bloody Mary sait que ce n'est pas si facile. Iel est les deux. Terry et Chantalle se disputent la place uniquement pour la forme ; les deux cohabitent très bien ensemble, dans ce refus des normes. Son apparence androgyne a longtemps été sa faiblesse ; désormais, c'est devenu son arme.

« Que ce soit des hommes toi, qui frappent, et qui... »

Terry, calme-toi.
Ce n'est pas le moment pour faire des émois.
Ravale les émotions.
Sois fort, mon garçon.

Cette robe gratte, lui rappelle qu'il pourra faire semblant, il ne sera jamais une femme. Deux mètres dix sur des talons — oui, Bloody Mary a déjà compté —, corps informe, sans forme, d'os et d'angle. Fascinant pour les uns, lancinant pour les autres. Son corps est une plaie, une carcasse ; Scarf a réveillé le mal dans sa chair. Cendrillon tente de pénétrer sa pantoufle de vair, mais ses jambes sont du  verre. Prêtes à se briser, d'un air pincé et le mépris en plein dans le nez. L'autre s'était rapproché, il glissa une main possessive sur la taille de Bloody Mary. Et la fille sent que l'oiseau de proie n’est ni l'un ni l'autre.

C'est ell-eux.

Terry comme Chantalle ne sont point heureux.
À se disputer un corps, plutôt
Que de vivre avec, mais s'accepter
telle qu'on est ce n'est pas de si tôt
Que lui et elle vont y arriver.

Bloody Mary se hait. L'alcool débloque ce qu'elle — et lui — tentent de fuir au quotidien. Le galant qui l'accompagnant, a fini par retourner vers son visage de poupée, remonte la main de sa taille à son épaule. Dans l'oeil de l'Écharpe Rouge, Bloody Mary se voit. Le trouble a coloré cette face sauvage, même ses paroles volages ne suffisent pas... Quand l'autre glissa ses doigts sur son torse, Bloody Mary écarquilla les yeux.

L'autre comprend, Bloody Mary aussi.
Il est temps, ma belle, de se faire du souci.
L'espace d'un instant, Bloody Mary
Se demande si Écharpe Rouge a compris.
Que le danger l'approche, elle et lui.
Mon dieu, Bloody Mary n'est pas assez sobre pour prendre la fuite.
Et la suite... ?


:copyright:️ 2981 12289 0

Spoiler:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Mar 6 Oct - 23:42
Saying meanwhile can't we look the other way.
Tout est trop aérien pour Scarf. Les demi-mots, échanges faux et confus, leurs postures respectives. Trop de paramètres lui échappaient, il ne savait plus sur quel pied danser, et c'était fortuit tant ceux-là semblaient vouloir se déplacer contre sa volonté, se dérobant à son emprise pour trouver inlassablement de nouveaux équilibres précaires, tandis que Scarf faisait des pas de côtés, prenant du recul. Non, il ne croyait plus rien dominer, et regrettait déjà en craignant les remords de demain.

Étant redescendu de son euphorie mégalomane, il prenait enfin en pitié les talons hauts et ce qu'ils portaient. Allant presque jusqu'à se sentir coupable d'avoir été sadique, est s'étant promis des mois avant de devenir une sorte de justicier pour se forger une crédibilité, Tavish se ressaisissait. S'il n'allait pas demander pardon, il allait au moins tenter de réparer les pots cassés. Il cherchait alors la source du malaise, avec la perspicacité qu'on peut reconnaître à un bacchant en pleine fête. C'était indéniablement lui la source de tout conflit, mais des facteurs externes échappant à sa compréhension étaient venus interférer, sans être invités bien sûr, avec ce qui devait rester de l'ordre de la blague mauvaise. Il en percevait déjà un, l'inconnu. Un pauvre type, probablement inintéressant, et con comme ses pieds, si ce n'est pas cependant une insulte envers ces derniers.

Puis les mots de Bloody Mary vinrent confirmer ses petites thèses, du moins c'est ainsi qu'il les compris. Bien qu'il détestait se voir affublé du rôle de bourreau puisqu'il refusait de nourrir l'addiction écarlate, il comprenait que l'autre guignol était une dose. De cet analyse digne d'un Sherlock Holmes sous morphine, il tirait des conclusions simples: il fallait éliminer le problème, et possiblement tous les autres à l'avenir. Il aurait certes pu reprendre Mary sur le fait qu'il "frappait", mais se rappelant avoir plus ou moins tabassé deux heures plus tôt un pauvre hère qui avait tenté de lui arracher sa boisson, il se ravisait. Le manteau de justicier, qui l'était devenu quelques secondes à peine auparavant était déjà lourd à porter, la force -et la sobriété- lui manquaient.

Puis elle lui vint. L'abruti -pas Tavish- caressait le torse du rouquin, et la gueule que ce dernier tirait suffisait à inspirer une motivation nouvelle en Scarf. De prédateur à proie, il n'y a qu'un pas, mais le chasseur vise les deux, et ne se dénature jamais. Cherchant longuement des vers assez étranges pour le faire paraître lunatique, et en ce sens dangereux, il faisait glisser la dague hors de son fourreau, laissant traîner longuement le cri du cuir qui frottait une lame aiguisée. Croisant brièvement le regard ambigu qui lui était adressé, y puisant des ressources mentales insoupçonnées, tel un acteur il se lançait.

"Mes amis, en ce doux soir il faut bien s'entendre,
Vous les amourachés, qui exposez en foire,
Vos prochaines conquêtes, vos tant risibles déboires
Il m'est un devoir divin de vous faire comprendre,

Si des innocents en notre temps disparaissent,
Il serait sage de fuir une belle jambe à chaque cou,
Avant que moi-même ne me prenne au manège fou,
Et que de vos hideux cadavres, rien je ne laisse."


Mettant toutes les chances de son côté, il adoptait la seule posture d'intimidation qu'il ait jamais connu. Les épaules réhaussées discrètement, les bras se détachant plus que nécessaire du torse pour paraître large et puissant, triturant du bout de la lame son index gauche. Scarf avait compris bien longtemps auparavant qu'il était simple de manipuler les gens, de les menacer donc, en parlant non pas à leur raison, mais à leur instinct primaire et animal. C'est si naturel, ce qui est plus grand est plus fort, et ce qui est plus fort ne doit pas être affronté, cette logique est commune à tous les humains, ancrée au plus profond de nos êtres. Il ne payait certes pas de mine en terme de taille face au rouquin, mais un million de détails rendaient crédibles la menace qu'il était. Quand bien même cela n'aurait pas suffi, Tavish Dunne était de ces hommes qui profèrent seulement les menaces qu'ils sont sûrs de savoir éxecuter.

Mon quatrième texte sur ce fofo :
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Mer 7 Oct - 0:36
Saying meanwhile can't we look the other way ? « Rosemary
Oh heaven restores you in life
I spent a lifespan with no cellmate
The long way back
Sandy, why can't we look the other way?
You're weightless, semi-erotic
You need someone to take you there
Sandy, why can't we look the other way?
Why can't we just play the other game?
Why can't we just look the other way? »

( Interpol → Evil )

TW : Agression Queerphobe


Et la suite, ce fut une lame
Un mouvement de l'âme
De la part de l'Écharpe Rouge.

Et Bloody Mary de rouler des yeux, relevant ses pupilles bleues sur l'obscurité de la nuit. Quand l'autre la regarda, iel lui renvoya un coup d'oeil vorace ; on se pare de ses meilleures expressions. Le masque devait rester intact, sourire, parce que c'est ainsi qu'on éduque les filles. A sourire, à s'habiller des meilleures manières, précieuses et ridicules. Il tira sur sa clope, alors qu'il vit un mouvement, une déclame de la part de Scarf. Cela au fond lui tira un petit rire ; voilà que l'homme cherchant à se venger de sa volupté prenait sa défense. Mais qui avait suggéré qu'iel était une vierge effarouchée ?

« Pas mal. »

Commenta Bloody Mary, alors que son soupirant souffle un « il est dingue, tu le connais ? », réponse qui lui tira un haussement d'épaules. La belle tourna les talons, la semelle de ses bottes couina sur le pavé mouillé. Le galant grogne un « meh il est fou », alors qu'elle s'éloigne, souhaite le justicier drapé de rouge de lae laisser tranquille. Les hommes de ce genre, elle n'en a jamais eu besoin. Bloody Mary se souvint, des froides nuits d'hiver de Dublin. Des rues enneigées, et de ses collants qui grattaient aux cuisses. De Fredda et son regard d'aigle, grondant : « attention, les filles, ne soyez jamais seules avec eux, restez au moins deux. »

Et Terry à l'époque, rêve de féminité griffé d'un sac à main revendu à la sauvette, sourit aux belles têtes. Avant de finir, coincé·e dans un coin, sans se rendre compte de rien. Les garçons sont comme ça. À soulever les jupes de filles, à se jouer d'elles. L'autre la tira hors du regard de Scarf, l'Écharpe Rouge est une tache colorée dans son esprit chamarré. Elle va pour prendre la bouteille, persuadé·e un instant que l'autre est tombé dans le panneau, a oublié les paroles de son bourreau drapé de sa justice à deux vitesses. Il lui attrapa le poignet, Bloody Mary grinça des dents, et lui sort son plus beau des sourires.

Dans la nuit, la lame de Scarf
Elle l'avait vu, plus qu'un avertissement
Voilà le signe que l'homme est clément.
Mais voici que le poing finit dans sa face.

La garce s'écroule. L'alcool lui fit voir un éclair rouge, l'écharpe au vent, elle pensa : ta justice, tu peux te la foutre où je pense. Ses genoux claquèrent contre le pavé, sa lèvre se gonfla sous la douleur. Sans l'alcool; Bloody Mary aurait eu mal. Elle se mordit la langue, sa main se crispa sur le sol. Elle entend quelque chose comme « c'est quoi ce monstre ? » Et elle ferma, un instant, les yeux, songeant que Dublin ou Arcadia Bay, c'était du pareil au même. Un son aïgu vrilla dans son crâne. Bloody Mary sent que la situation lui échappe, mais bientôt, à force de l'époumoner, le soupirant-plus-si-galant allait réellement,

réveiller
le monstre
en terry et chantalle
Il verrait alors, un peu sale
le véritable visage
de Bloody Mary.

Il parait que si on prononce treize fois son nom, Bloody Mary apparaîtra. Certes, sans tous ses apparats, avec le fracas du drame pour crier qu'iel existe. Quand le type l'attrapa par sa tignasse rouge, Bloody Mary serra ses doigts autour de son poignet. Ses ongles pénètrent sa chair, et quand l'autre va pour répliquer, s'armant de son poing, il s'arrêta. Un instant de trop, parce que voilà que son front claqua contre son nez. Bloody Mary le repoussa, elle se releva plus ou moins, le souffle court et le front moite. Elle jeta un regard à Scarf, puis en silence, elle recula et se contenta d'essuyer sa lèvre rouge de sang, d'un geste délicat du pouce.


:copyright:️ 2981 12289 0

Spoiler:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Mer 7 Oct - 17:36
Saying meanwhile can't we look the other way.
Ses menaces n'avaient pas l'air d'être prises et traitées avec le sérieux qu'elles méritaient. "Pas mal", ces deux mots à eux seuls l'enrageaient sérieusement. C'était détestable. Pire, les amants lui tournaient le dos pour s'éloigner calmement, l'accusant de couver quelque folie. Cela encore il pouvait le comprendre, mais dans le fait d'ignorer avec un tel désintérêt le danger qu'il pouvait représenter, résidait un affront impardonnable. Piqué au vif, il talonnait discrètement les deux inchastes, rangeant néanmoins sa dague, cherchant à déterminer lequel goûterait en premier à ses phalanges. Lui qui avait cru distinguer un idiot et un taré, n'en voyait plus que deux du premier type.

Ils comptaient sérieusement prétendre que rien ne venait de se passer? À marcher comme deux penauds moutons, toujours plus loin dans les ombres des rues. Combien de temps comptait-il les suivre, en réalité? Il ne le savait pas lui-même. Son instinct lui suffisait pour ces choses-là, et lui seul choisirait en temps et en heure le moment décisif du règlement de comptes. Pour l'instant, il complotait, tentait de retrouver son goût pour les rixes entre personnes alcoolisées, quoiqu'il comptait s'engager de manière très sérieuse dans celle à venir. Être franc avec soi-même est certainement important, et Scarf l'était tant qu'il finissait par retrouver un fragment de l'animalité que l'on perdait tous en société, prétendant à notre corps défendant qu'elle n'avait en somme jamais existé. Alors que les pendules du destin se préparaient à sonner le glas de l'infortune des deux hères, l'un s'en prenait à l'autre, possiblement sur un coup de folie. Le mieux qu'il lui restait à faire était de se tenir, debout et incrédule, exactement comme il le faisait déjà. Avant qu'il ait même pu parvenir à comprendre ce qu'il venait de se passer, voila que la victime de sa victime riposte! Toute rage accumulée se dissipait instantanément, tant l'incompréhension prenait place dans sa tête.

Que devait être son rôle, dans ce spectacle. Avait-il donc déjà joué sa part et se devait de rester en coulisses? Mais ne deviendrait-il pas spectateur? Il ne voulait pourtant pas être spectateur. Bloody Mary avait apparemment couché son adversaire sur et d'un coup de tête, ce qui n'était pas un exploit puisque briser le nez de quelqu'un pour gagner est un acte lâche et sournois. Scarf était déjà prêt à y voir la fin de l'histoire et à rentrer chez lui la queue entre les jambes, et bien les siennes, mais un autre de ces regards perçants vint croiser le sien. Naturellement, lui le fuyait pour préférer fixer une sorte de loque humaine qui gigotait en se tenant le visage entre deux faibles mains. Que voulait dire ce regard cependant? Comment l'interpréter. Joueur dans l'âme, il osait demander.

"Je dois être impressionné, c'est ça? Applaudir peut-être? Soyons sérieux, la dernière fois que ce singe s'est battu, c'était contre son chat pour l'emmener chez le vétérinaire. Si tu crois pouvoir te tirer seul de toute les emmerdes que tu mettras sur ton chemin, ne viendront même pas trois hivers avant que tu ne maudisses ton égo."

S'il n'avait pas bu, Scarf aurait certes pu remarquer que la dernière phrase pouvait s'appliquer à lui aussi, à la nuance près que lui ne cherchait pas activement à se mettre en danger quotidiennement. La violence étant rentrée dans la scène, un instinct puissant se réveillait en Tavish, celui qu'il avait forgé et raffiné en prison. Celui qui permettait à tout un chacun d'être le premier à frapper quand une situation allait mal tourner, la vigilance. Restant aux aguets, il se demandait si la furie allait fondre sur lui ensuite, alors il se tenait droit, ne tournant pas le dos, prêt et solide sur ses appuis. Il voulait tant rentrer chez lui maintenant qu'il regrettait presque tous ses choix de vies de cette soirée.
Mon cinquième texte sur ce fofo :D:
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Mer 7 Oct - 18:50
Saying meanwhile can't we look the other way ? « Hey wait
Great smile
Sensitive to faith, not denial
But hey whose on trial?
It took a life span with no cellmate
The long way back
Sandy, why can't we look the other way? »

( Interpol → Evil )

Bloody Mary lâche un petit rire
Soufflé par le nez, elle lui fait dire
Que son avis, l'Écharpe Rouge peut le garder.
Parce qu'il n'y a pas de bataille quand il faut rester.
En vie, envie, en vivre.

Un gémissement lui heurta les oreilles, Bloody Mary coula un regard sur son soupirant. Les remarques de Scarf lui tirent une moue boudeuse, et dans un silence de plomb, la poupée à la chevelure de feu se baissa. La bouteille lui revient de droit, quelques affaires volées par ici et par là. Des cigarettes surtout, alors qu'elle ramasse la sienne et lui fait rejoindre ses lèvres. Iel entend dans la plainte de son prétendant, un autre « monstre ». Bloody Mary d'un soupir le frappe. Dans l'entrejambe, lui fait passer le désir de blesser les gens qui comme elles n'ont rien pour se défendre, réellement.

D'une enjambée, lae jouveanceaurelle rejoint l'Écharpe Rouge. L'espace d'un instant, elle se demande s'il ne fuit pas son regard parce qu'elle le désarçonne, ou bien parce qu'il n'arrive pas à regarder les autres dans les yeux. Elle pense, une seconde, qu'il lui parle de lâcheté, alors qu'il ne peut guère affronter ses deux pupilles glacées. Iel se pencha vers lui, iel expira la fumée sur le côté, et elle répliqua :

« En vérité... si je devais compter, le nombre de fois où c'est arrivé, ça fait bien huit hivers que je me suis surpassés. Ce n'est pas une question d'égo, chéri, juste de survie. »

L'autre agonise, sa joue baise l'asphalte ; dommage pour lui, songe Bloody Mary. Iel aurait pu couvrir sa mâchoire de baisers et de caresses ; il en avait décidé autrement. Iel frissonna dans le froid de Septembre, sa grande silhouette élancée engloutissait celle plus trapue de l'Écharpe Rouge.

« Mais je suppose que les types comme toi sont juste bons à faire la morale aux personnes comme moi. »

Bloody Mary allégea la bouteille d'une autre gorgée d'alcool, pour se réchauffer, pour oublier. La dysphorie, le sentiment d'être une anomalie dans cette société. Iel baissa les yeux sur ses chaussures, sa lèvre était enflée, et l'alcool faisait chanceler ses interminables jambes. Tous les deux puaient l'alcool, la solitude et la tristesse ; la paresse des relents de sociabilité. Bloody Mary ne faisait que jouer avec les règles qu'on lui avait imposées.

« Tu es le premier à m'avoir mis en danger, décida la Vierge Corrompue ; elle n'en peut plus. D'eux. Elle jeta un coup d'oeil vers l'homme au sol, et elle avisa : mais je suppose que tu n'as fait que précipiter ce qui allait arriver... Alors ? Qu'est-ce que ça fait d'être un justicier ? »

Un haussement de sourcils, sa voix était un velouté de velours, caressante et vrombissante. Ses mots étaient un avertissement doucereux ; difficile de noter du sarcasme, pénible d'y remarquer le compliment. Tout en faux-semblant ; le masque était en train de se recomposer. Les bras croisés, la bouteille dans une main, la cigarette dans l'autre, ses yeux percèrent la carapace bourrue de son vis-à-vis. Mais dans ses traits, plane une forme de lassitude.

« Je suppose que tu te gargarises de m'avoir sauvé ? Mais je m'en sortais très bien toute seule, ce ne serait pas la première fois. Alors... dis-moi, que veux-tu ? Prendre sa place ? Que je couche avec toi ? »

Parce que c'est toujours ainsi, qu'ils fonctionnent, pas vrai ?
Ou bien, c'est de la sorte que Bloody Mary le voit.
Marchander son corps, sa verve, c'est tout un art.
Pour Chantalle ou Terry, c'est déjà trop tard.
Bof, il n'est pas si laid.



:copyright:️ 2981 12289 0

Spoiler:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Mer 7 Oct - 23:21
Saying meanwhile can't we look the other way.
Scarf, débordant au fond d'empathie, ressentait le coup de tatane qui ne lui était même pas envoyé. Une sorte de solidarité testiculaire surpassait le contexte actuel de leurs relations, et il ne pouvait que prendre en pitié la boue à peu près humaine qui frottait mollement les pavés, en poussant des petits grognements risibles.

Huit hivers? Tavish aurait pu être impréssioné, mais lui en avait survécu treize, et dans une société fermée qu'il estimait, peut-être à tord, bien plus dangereuse qu'Arcadia Bay. N'étant cependant pas une bête vaniteuse, à chercher la compétition des accomplissements passés, il gardait cette réflexion pour lui. Ce qui lui tira des indignations cependant, c'était l'évocation de la morale. Déjà qu'il n'aimait guère les moralisateurs, qu'on ose l'accuser d'en être un le faisait bouillir, et éructer.

"La morale est un concept qui sied aux enfants et aux idiots. Je partage la sagesse que les années m'ont données, et laisse chacun décider de s'il veut m'écouter ou non. Je comprend parfaitement que dépasser vers un but meilleur ses habitudes de pensées et d'actes est difficile, je n'attend pas des jeunes, fous que vous êtes, que vous l'entrepreniez. Vous avez toujours vécu à l'époque de la rapidité et de l'instantané, vous ne voulez pas perdre le temps nécessaire à l'accomplissement de soi."

Ne pouvant fixer les yeux de son interlocuteur, il suivait la bouteille des yeux. C'était certes un échappatoire, mais le libraire était aussi très franchement interessé à l'idée de l'empoigner pour avaler quoiqu'il se trouvait à l'intérieur. Il aurait en un autre temps eu la lucidité de réaliser qu'il risquait moult infections en mélant seulement sa salive à celle de la reine sur le goulot, mais au diable la raison. Mais un torrent de reproches, certes mérités, venaient le fouetter, pauvre de lui, avec pour cerise sur un gâteau amer une semi-proposition qui fairait jurer un prêtre intègre, pauvre de nous.

"Alors il serait conventionnel de me remercier, si je t'ai fait gagner du temps. C'est le bien le plus précieux que chacun possède, l'ami, et ma foi être un justicier est plus qu'agréable mentalement. Si vous êtes tant victime de votre situation que ça, quand bien même vous vous en sortiez seule, je m'excuse pour l'assaut d'il y quelques minutes. J'avais pour une raison ou une autre compris que je vous haïssait de par mon expérience. Aussi, je passerai sur l'offre, si je devais m'abandonner à mes bas instincts, ce serait avec quelqu'un qui a vécu assez longtemps pour ne plus être adolescent dans l'âme. Ne le prenez pas comme une insulte cependant, nous grandissons à des rythmes différents... Et jusqu'à une taille variable, n'est-ce pas?

Il fourrait alors ses mains dans les poches de son épais manteau, cherchant manifestement un objet. Son sens du toucher étant quelque peu obscurci par l'éthanol, il mettait bien deux longues minutes à retrouver sa réserve personnelle de boisson, dans une poche de son pantalon cependant. Ouvrant sa propre flasque pour la finir, il palissait d'effroi en la constatant vide, quand aucun arôme ne vint chatouiller sa langue pourtant si assoifée. Enfer et damnation, presque rien n'irait dans son sens ce soir. Il avait l'air con, avec sa simili-gourde coincée à hauteur d'écharpe, et il n'avait même pas calculé le fait que Bloody Mary pouvait donc percevoir ses cicatrices, qui en disaient plus sur son passé que lui n'en raconterait. Quelle triste soirée.
Mon sixième texte sur ce fofo :D:
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Jeu 8 Oct - 0:25
Saying meanwhile can't we look the other way ? « Hey wait
Great smile
Sensitive to faith, not denial
But hey whose on trial?
It took a life span with no cellmate
The long way back
Sandy, why can't we look the other way? »

( Interpol → Evil )

Bloody Mary remarqua les cicatrices,
Stigmates d'une vie de vices ?
Taillade dans un visage un peu triste.
La belle garde pourtant le silence.

Parce qu'iel ne juge pas trop les apparences ; bien placé·e pour savoir que les choses n'étaient pas si simples. Son regard s'accroche, un instant, avant de se fixer dans celui de l'Écharpe Rouge. Qui le fuit, encore, pourquoi donc ? Elle va finir par se vexer. Un coup d'oeil sur son soupirant, elle ramena les bras contre son torse, et elle l'écouta lui sortir sa nouvelle déclame. Il avait le sens de la formule, rien à dire là-dessus. Il lae fait rouler des yeux, lui arrache des moues boudeuses. Puis elle se fait rejeter.

Ah ? Ah bon.
Allons donc.

La Vierge Déchue haussa les sourcils, elle se rapprocha et se pencha de nouveau sur lui. C'est son regard qu'elle tente de capter, elle voit qu'elle a dans les mains, un bien qui a tout son intérêt. Elle ricana, amusée, au fond, des remarques pleines d'esprit, des dialogues qui lui rappellent le théâtre. La scène, Dublin, et son coeur est en peine. Ses soeurs lui manquent, c'est bien la seule chose qui lae touchent. Bloody Mary sourit à nouveau, franche et malicieuse. D'un sourire, elle est capable de promettre des nuits de sensualités. D'un regard, elle se fait vorace. Le masque doit rester intact.

« Mon offre tiendra toujours, chéri. »

De cette voix veloutée, aux accents de féminité transcendés. Bon, elle est bien vexée ; se faire traiter comme un gamin, ce n'était jamais agréable. Au moins, cela signifiait qu'elle ne faisait pas tout à fait son âge ; autant voir le bon côté des choses. C'était une question d'angle. Elle termina sa cigarette, pressant ses lèvres pleines sur le bâton de nicotine, dans des soupirs nonchalants. Puis, elle l'écrasa sous sa semelle. Elle sait juste que l'autre attend un truc de sa part. Si ce n'est pas du sexe, c'est quoi ?

Bloody Mary sait que sa taille est immonde.
Mais dans un regard, elle sonde
L'homme qui lui fait face.
Que grand bien lui fasse !

Scarf ne savait pas, mais peut-elle lui en vouloir ? Elle cligna des yeux, cherchant à provoquer des émotions, haine, dégoût, amour ou fascination ; c'était à lui de décider si elle était une tentation. Dans tous les cas, elle reprit :

« Tu regardes ton histoire sous ton angle, mais la mienne est bien différente. Au fond, tu as peut-être peur que je t'approche ? D'ailleurs, c'est pour ça que tu ne veux pas me regarder ? Qu'est-ce que tu me reproches ? Ne pas suivre ta rigueur morale ? Mais regarde-toi, tu te sers des mêmes armes que moi : ton apparence, t'as l'air d'un truand, mais au fond, on dirait que c'est ce que te rends seul. Et donc ? Tu veux que je te remercie... Hum. Bien. »

Bloody Mary gloussa.
Un petit pouffement qui s'en va,
Éclate dans l'air, un peu mutin.
Et d'un remerciement, elle lui fourre dans les mains
L'eau-de-vie.

Cependant, Bloody Mary n'en resta pas là. Sa lèvre gonflée casse son sourire, lui donne des allures de clowns mélancoliques. Son visage était rouge à cause du froid, et de l'alcool. Elle s'appuyait sur une jambe, elle remua les doigts. Elle les frotte même, afin de réchauffer sa peau un peu rêche. Puis elle colla ses paumes sur le visage de Scarf. Dans un dernier sourire mutin, elle se pencha de toute sa hauteur sur l'ancien taulard. De loin, on pourrait croire à un baiser échangé, dans l'obscurité, là où les ténèbres lissent les formes. De près, cela y ressemble fort. Toutefois, à la dernière seconde, voilà que Bloody Mary embrassa Scarf sur la joue. Une caresse un peu tendre, un peu amère, légère, qui s'inscrit sur la peau plus par son absence que par sa présence chaude. Elle souffla :

« Merci. »

Et le relâcha.
Bloody Mary ordonne.
Et l'univers consent.



:copyright:️ 2981 12289 0

Spoiler:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Jeu 8 Oct - 13:34
Saying meanwhile can't we look the other way.
Scarf perçoit parfaitement qu'on cherche son regard, ce qui le rend en somme encore plus incapable de le rendre. On lui prétendait que l'offre tiendrait éternellement, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander si c'eut été vrai dans l'hypothèse ou Bloody Mary puisse être sobre pendant une période de temps défini. Il était cependant certain qui lui-même refuserait quelque soit le contexte et son état mental.

Il aurait pu faire remarquer à la fumeuse qu'il valait mieux s'éloigner de ces toxiques habitudes, mais ce n'était certainement pas le bon moment. Avant qu'il puisse trouver autre chose à dire, on répondait à ses accusations, bien qu'il soit pourtant convaincu de la justesse de ses propos. On l'attaquait même sur son réflexe de détourner le regard, c'était si bas! Et ça le faisait même rire grassement, quelle indignité. Avant même qu'il ne puisse se défendre cependant, on lui faisait agripper un divin objet. Une bouteille, Ô joie Ô allégresse, voilà que le nectar du bonheur venait à lui. Mais puisque le diable roux était décidé à le couper dans ses actions, il put pas même la porter à ses lèvres, avant que d'autres ne lui frottent la joue. La peut-être, Tavish percevait enfin la taille démesurée de son interlocuteur. Lui qui n'avait jamais été tactile hors des rixes, ni avec ses parents ni avec quiconque en somme, était décontenancé pour si peu. C'eut été cependant bien plus beau si Mary ne puait ni la clope, ni l'alcoolisme, ni la vulgarité. Tavish voyait enfin l'ivresse comme une bénédiction, dans le sens où il arriverait peut-être à oublier dans son sommeil le moment suspendu et irréel, presque aussi agréable qu'incommodant. Reculant instinctivement de quelques pas, s'étant au moins retenu d'agripper l'insolent par le col pour lui faire goûter un peu du ruissellement des pavés. Pouvant enfin répondre, il s'y donnait à cœur joie.

"D'abord, je ne parle pas de morale, jamais, mais de valeurs. Chacun peut suivre les siennes, mais je me permet de juger stupide certaines préférences, voilà tout. Et vous confondez des armes avec des outils, ce qui trahit au fond vos intentions réelles. Enfin, il faudrait pour que l'on me reproche un certain choix "d'armes" que l'on juge l'intention, ainsi que le besoin qui y mène. Sachez au moins que que je me permets de juger les vôtres. Merci pour vos... remerciements je suppose."

Il était certain de rougir, et maudissait sa physiologie. Un spectateur caché pourrait croire qu'il était intéressé et cachait ses envies profondes par pudeur. Lui au moins, croyait les rejeter de par choix conscient et raisonné. Il s'était de toute manière juré de ne connaître qu'une personne qu'il aimait sincèrement et réciproquement. Trouvant dans la boisson un peu de courage, il levait la tête pour boire, et enfin croiser le regard de Mary. Un bref instant seulement, puis il rendait la bouteille, résigné à dormir durant dix bonnes heures pour tenter d'oublier toute l'histoire.

Bien qu'on lui ait reproché de se prendre un justicier, il n'était pas tant mécontent qu'on comprenne qu'il tentait d'en être un. C'était déjà le début d'une réputation, qui ne lui amènerait de la part personnes saines que des bonnes ententes, et des autres des conflits, ceux-là qu'il cherchait en secret.

"Dites, vous êtes de ces petites vermines qui se disent pirates, non? Faites savoir à vos pairs que je me prétend gardien et protecteur des vagabonds plus démunis ou incapables, et qu'ils sont libres de venir à moi si jamais une envie masochiste ou suicidaire leur traversait l'esprit. Il est bien tant que je discipline les tristes sires que vous êtes."
Mon septième texte sur ce fofo :
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Jeu 8 Oct - 14:42
Saying meanwhile can't we look the other way ? « Hey wait
Great smile
Sensitive to faith, not denial
But hey whose on trial?
It took a life span with no cellmate
The long way back
Sandy, why can't we look the other way? »

( Interpol → Evil )

Le baiser du Diable fut court et léger
Presque doté d'une relative chasteté.
Dans tous les cas, satisfait fut le Malin.
Son caprice le laissa-t-il sur sa faim ?

Bloody Mary ne saurait le dire, l'Écharpe Rouge n'était pas facile à sonder. Iel sentait seulement que sa seule présence l'incommodait ; peut-être que l'ancien taulard avait conscience de sa dangerosité, du monstre renfermé sous la couche de vêtements. Bloody Mary était jeune, mais iel avait déjà vécu mille vies. Au fond, cela l'amusait que Scarf le prenne pour un garçon capricieux ; cela signifiait que son rôle était joué à merveille. Les premiers à juger étaient toujours les mêmes. Bloody Mary sème le trouble et la fascination. Son petit coup était bas, certes, mais au moins, elle lui arrachait de nouvelles rougeurs. Elle jeta un regard à l'autre, couché sur le pavé, et elle soupira ; au final, qui Scarf avait-il réellement sauvé ? Lui ou elle ?

Elle et lui se chagrinent.
Mais leurs verves assassinnent
Apportant aux uns le souci,
Réconfortant les autres dans leurs envies.

En vie, envie de vivre, sur-vivre, sûr de vivre, un jour de plus. Sous-rire d'un caractère mutin et libre, lae sylphe était aussi enchaîné que l'Écharpe Rouge à cette Madonne éventrée. Sa carcasse se renfermait autour d'eux. Bloody Mary récupéra la bouteille, et elle reprit une nouvelle gorgée. Alléger la tristesse, l'allégresse ne durait jamais longtemps. Déjà, elle se réchauffait, mais se refusait à passer la nuit seule. Devant les tirades de son justicier, elle lui renvoya une parade :

« Tu as la critique facile, dis-moi. Tiendrais-tu ce genre de paroles face à une personne que tu percevrais totalement comme une femme ? Chacun survit à sa manière. Ne juge pas la valeur d'une personne sur le seul regard que tu lui portes. Et quant au choix des armes... »

Bloody Mary émit un autre ricanement, sa voix était chaude, un peu perchée. Elle glissa la main dans la poche de son blouson, et elle en sortit un cutter. Elle fit coulisser la lame, elle la regarda, avant de tout remettre en place. Elle se pencha vers Scarf :

« Elles sont diverses et variées. »

Un autre sourire, indéchiffrable, avec une pointe de coquetterie. Elle se redressa, elle avança pour se retrouver aux côtés de l'Écharpe Rouge.

« Quant à savoir mes jugements de valeur, je n'en ai pas, reconnut la jouvencelle d'un autre ton plus acéré, glacial soudain. Tu te fais une image de moi, chéri, attention à ne pas montrer trop de maladresse ; tu parles trop pour un type bourru. Ton romantisme est ta faiblesse. Et si tu penses pouvoir faire face aux autres pirates, à la vermine, comme tu dis... eh bien... veux-tu que je te raconte une histoire ? Tu en sembles friand, et je n'ai pas envie de rester seule. »

Puisque sa seule présence semble l'importuner,
Bloody Mary commença à marcher, sûr d'être accompagnée.
De ses longues jambes, de sa démarche de pouliche.
Elle se retourne, et lui lance un regard de biche.

La peur, Bloody Mary avait besoin de l'oublier. Le sentiment d'inconfort qui s'empare d'elle se creuse au fond de son ventre. La mélancolie ne lui va pas ; elle préfère le drame, orchestré comme un acteur déambule sur la scène. Elle ne veut pas affronter, ce souvenir affreux, qui lentement, refait surface dans son crâne. Des gestes et des mots qu'on lui a collés, des étiquettes qu'on a clouées sur son épiderme. Alors Bloody Mary finit la bouteille, la relâche, et la laisse rouler au sol. D'un geste félin, elle s'essuie les lèvres, et son regard revient se gluer sur Scarf.



:copyright:️ 2981 12289 0

Spoiler:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Jeu 8 Oct - 23:44
Saying meanwhile can't we look the other way.
Une critique facile, qu'on lui reprochait. Intérieurement, il s'en félicitait. Encore heureux qu'il voit rapidement les défauts de ses pairs, il n'avait pas l'intention de devenir l'une de ces larves humaines qui ne savent que complimenter par peur de se faire remettre à leur place. Scarf était direct et honnête, et quiconque y voyait là de la méchanceté était un fou. Ce n'est qu'en travaillant ses défauts que l'on s'améliore, et lui avait pour plaisir de souligner ceux des autres en permanence, soit pour qu'ils comprennent enfin qu'ils peuvent y remédier et s'y attèlent, soit pour les blesser dans leur égo. Le reste de l'attaque lui paraissait vide de sens cependant. Il parlait de la même manière à n'importe qui lui était inconnu, et son jugement était évidemment le seul auquel il pouvait se fier pour jauger une personne. N'ayant pas envie d'engager un débat qu'il était certain de gagner avec une silhouette semi-inconnue, qu'il estimait de toute manière moins capable mentalement et sophistiquement, il gardait ces remarques pour lui seul et en ricanait discrètement.

Bloody Mary tentait également de l'impressionner avec un cutter. Quand bien même on pouvait y voir un objet relativement tranchant, c'était tout compte fait assez faible comme arme en cas de réel danger. Lui qui avait cependant eu recours à des brosses à dents taillées entre deux bouts de ferrailles et à de la cuivrerie de canalisations aiguisée, n'avait aucun reproche à formuler. Là où il aurait aimé reprendre Mary cependant, c'était sur son rictus étrange et mauvais, ainsi que la proximité excessive et injustifiée qui ne les séparait donc pas. Un autre pavé de remontrances lui était formulé, mais Scarf se savait dans le vrai, et ce pathétique mécanisme de défense ne le blessait pas plus qu'un cafard n'aurait pu le faire. Cependant, le fait qu'on pouvait lui raconter une histoire captait toute son attention.

Mécaniquement, et au moins aussi saoul que deux minutes plus tôt il sortait en plus de mouvements et efforts que nécessaire un calepin et un crayon à la mine mal taillée. Une histoire déjà, il ne voulait en perdre aucun détail pour compléter sa Chronique, mais si elle devait en plus traiter des évènements du monde des pirates, elle devenait précieuse. Tentant de se rappeler la date du jour d'aujourd'hui, il abandonnait bien vite en se disant qu'il connaîtrait celle de demain en se réveillant, et que la noter maintenant n'avait que peu d'importance. Il emboîtait logiquement le pas du conteur, avant que celui-ci ne se retourne et le force à détourner les yeux pour les poser sur son carnet. Le bruit de la bouteille qui roule au loin lui fend le cœur, mais il trouve dans une réserve cachée son âme immortelle la force de parler.

"Ma foi, il n'est aucune histoire qui ne mérite d'être racontée, et je suis bon public en ce qui les concerne. Je suis toute ouïe, très cher. Je vous prierais cependant de passer les détails ou moments grivois et vulgaires, dont je crains qu'ils ne prennent trop de place dans le récit."

Les yeux ne semblant plus cligner, la main tremblant presque d'excitation, ayant rehaussé son écharpe à sa juste place, il montrait malgré lui le vrai Scarf. L'homme de lettres, l'historien, l'authentique nature de son être. Sa tête s'alourdissait, ses jambes faiblissaient, sa vue se brouillait, mais il devait payer le prix de ce savoir infini. S'il fallut l'appâter pour quelque mauvais coup, il eusse été préférable de lui faire miroiter quelque anecdote plutôt que d'user de charmes, en somme.
Mon huitième texte sur ce fofo :
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
[/spoiler]
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Ven 9 Oct - 0:36
Saying meanwhile can't we look the other way ? « Hey wait
Great smile
Sensitive to faith, not denial
But hey whose on trial?
It took a life span with no cellmate
The long way back
Sandy, why can't we look the other way? »

( Interpol → Evil )



Bloody Mary reconnait là, les hommes comme lui.
Ce n'est pas sans lui rappeler, un presque ami.
Un soupir plein de connivence,
S'arrache à sa poitrine, morne d'errance.

Elle marcha dans l'obscurité, d'un pas assuré, malgré l'alcool qui rend sa démarche avinée, elle était féline et détachée. Que le chaos soit fatigué, cela n'a aucune importance. Elle observa les gravats, les immeubles abandonnés, l'obscurité apportait un voile qui fait devenir tous les chats gris ; effacer les défauts, déformer les silhouettes. Ses gambettes frissonnent sous le froid, le jeans est usé. Et le vague à l'âme reprend, plus d'alcool pour tenir chaud au coeur, si ce n'était le passé qui tourbillonne. Plus de vin pour donner l'illusion que tout ceci n'était pas vain. Voilà que les pensées négatives refont surface, Bloody Mary ne disait rien. Maintenant qu'elle avait l'attention de l'Écharpe Rouge, cela lui allait. Conteur ou conteuse, elle serait ce qu'il voudrait. Le temps d'une nuit. Par les mots, par les coups d'oeil cinglants qu'elle lance. Et ses souvenirs s'élancent, désarticulés, autant de squelettes dissimulés dans le passé. Et le passé par ici n'est qu'un amas de poussière, la ville autrefois fière s'est dépouillée de ses apparats. De lumières et de métal, de joie et de klaxons. Le monde ici lui rappelle la solitude de Dublin.

Bloody Mary choisit un coin,
Elle s'assoit, et son regard se fixe au loin.
Elle croise les jambes, sa cheville tremble.
Cela à rien ne ressemble.

Une autre cigarette, un éclat de feu brillant dans la nuit, et voilà que sa bouche offre un autre baiser mortel. La jouvenceaurelle aspira une première bouffée, sa poitrine se gonfla, s'arrêta. Le temps se suspend à l'étreinte de ses lèvres sur le bâton de nicotine. Puis, elle expira la fumée par les narines, les secondes reprirent leurs cours. C'est que la nuit court, bientôt, les ténèbres seront pris de cours, et voilà que l'aube sera de retour.

Bloody Mary étendit ses interminables jambes devant elle, remarquant que l'Écharpe Rouge tenait un carnet. Son geste est maladroit, et elle s'interroge. Un petit rire s'arrache de sa gorge, presque un feulement de chat.

« Ce sont les pirates qui m'ont donné le nom que je porte aujourd'hui, dévoila Bloody Mary, je l'ai gagné le jour où j'ai arraché l'oreille d'un type. Il avait fait tomber mon rouge à lèvres dans une flaque, après m'avoir bousculé. Une bien maigre compensation pour ce que j'ai perdu. »

Sa voix était rauque, ni féminine, ni masculine, alourdie par la fatigue. Elle croisa les jambes, légèrement cambrée, princesse de gravats et de paillettes. Aussi bien factice que l'amour qu'on croit lui porter. Le silence était pour le suspens, puis elle reprit :

« Pour un vieux comme toi, enfin... pour un homme comme toi, ça doit être débile de perdre une oreille pour si peu. Mais je ne sais pas si tu es en état pour ce débat. Quand j'étais... mh... je devais avoir dix-sept ans... je travaillais en tant que... »

Bloody Mary soupira.

« Je passais la serpillère, je faisais la plonge. Je... je les voyais passer, avant qu'on ouvre, elles couraient dans tous les sens... »

Non. Le souvenir persiste.
Et Bloody Mary se sent triste.
La voix qui tremble, semble
Sur le point de se briser.
Le regard qui brille, ressemble
À ce garçon abusé.

Bloody Mary garde le silence, son regard se perd dans le paysage dévasté. Elle finit par tirer une nouvelle bouffée de cigarette, elle avale sa salive, et ravale d'autant plus les émotions. On reste forte, les filles, on sourit, ne soyez jamais seules, restez toujours à deux.

« J'ai toujours regardé, ces filles, se maquiller avant l'ouverture du bar, à ricaner, et à se mettre du rouge à lèvres. À s'habiller, à rembourrer leurs soutien-gorges, à mettre des robes qu'elles fabriquaient elles-mêmes. À chanter et danser, comme si le reste du monde n'avait pas d'importance. Puis... un jour, elle... elle m'a proposé d'essayer, sur moi. Évidemment que ça m'allait, tout me va. »

Vérité à sens unique.
Quelle conne.

« Ce n'était pas qu'un rouge à lèvres, c'était un Dior, le numéro 751 de la collection Glow Vibes. Un magnifique rouge. Pas pétant, assez discret. Le genre que tu vas offrir à ta fille. »

Ravale la douleur, Bloody Mary.
Ce n'est pas bon, de tout dire à lui.
De ramener le passé, ce qui est fait est fait.
Qu'est-ce que t'en sais ?

« Bref, ce con m'a traité de tapette, il me l'a foutu en l'air, alors je lui ai arraché l'oreille. Tu vois ? Les pirates, tu les vois comme des vermines, c'est vrai que la plupart te diront que je suis... pff.. Une personne qui dit oui, à tout, et pour pas grand-chose. Mais c'est eux qui m'ont trouvé, quand j'ai puni l'un des leurs pour l'une de ses agressions... sur les personnes comme moi. Ce sont des vermines, comme tu dis, mais eux, au moins... »

Au moins, quoi ? Terry ?

« D'ailleurs, c'est quoi ton prénom ? »

Change de sujet, ma fille.
Fuis le chagrin.
Comme tu as fui Dublin.
Comme tu as abandonné, Fredda, et son amour maternel.
Parce que... tu es un putain de freak.




:copyright:️ 2981 12289 0

Spoiler:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Sam 10 Oct - 0:19
TW, Scarf est un peu dans une mentalité dépassée et se montre assez méchant D:
Scarf regardait Mary s'asseoir. Elle avait l'air bien amochée par l'histoire qui devait remonter à sa mémoire vive, alors il ne disait rien. Il se retenait même de lui arracher sa saleté de clope néfaste, qui brillait comme un cierge pour percer l'obscurité par défi. Parlant d'ombre, la ruelle en était remplie et infestée. Une sorte de coupe-gorge où l'on ne voyait à peine que le bout de son nez, et dieu voulut qu'il n'y ait de toute manière rien de beau à contempler au delà. Tapotant mécaniquement avec la précision temporelle d'une horloge le bout de son crayon contre son carnet, le faisant balancer entre l'index et le majeur, il apportait au silence relatif de la nuit un battement régulier et rassurant, une sorte d'ancre à la réalité. Sa mémoire musculaire parvenait au moins à surmonter son ivresse dans ce cas-là, mais bien moins pour ce qui était de se tenir droit et statique.

Le conte se faisait enfin raconter. Plusieurs point étaient soulevés, et il les retenait tous pour y répondre un à un. En écoutant comme un lit un texte en diagonale, il prenait le temps d'analyser tout détail qu'il pouvait tirer, du passé proche ou de l'instant présent, qui pourrait lui en apprendre sur diable roux. Ses tremblements, la gourmandise de sa gueule avide de nicotine, son regard indéchiffrable. Mary semblait en somme bien plus souffrir de sa situation qu'elle ne le montrait, et Scarf en concluait en tant que sociologue amateur détestant cette profession qu'elle se montrait cruelle par jalousie. Voir des gens vivre leurs meilleures vies, s'amuser sans eux, cela était une vision insupportable pour ce qu'il venait de théoriser dans son esprit: les souffrants indignés. Coupables de certains de leurs propres maux, le sachant pertinemment et refusant de corriger ceux sur lesquels ils ont une emprise en préférant les penser intrinsèques à leur existence. Quand bien même elle ne pouvait rien contre sa dysphorie et son passé que Scarf estimait trouble, ses addictions manifestes aux quelques substances addictives et à la chair étaient de son entière responsabilité, et il ne parvenait donc plus à la prendre en pitié. L'histoire étant finie, et le libraire ayant à peine noté qu'une oreille fut arrachée à une date inconnue, il se préparait à répondre au tout.

"Dans le désordre... Arracher une oreille est en somme bien peu. Épictète qui avait perdu sa jambe était le plus heureux des hommes, alors souhaitons le même sort à ta victime. D'ailleurs, j'ai moi-même éborgné un homme, et privé un autre de deux de ses neufs doigts, alors je ne peux pas te blâmer sans hypocrisie. Reconnaissons cependant que c'est regrettable, sans dire mal. Ensuite, il me vient une idée amusante. Toi qui te veux femme, tu réagis déjà beaucoup à l'émotionnelle, on ne peut y voir qu'un progrès, non? D'ailleurs, je ne compte jamais offrir de rouge à lèvre à ma fille, si Dieu voulut que j'en ai une, ces artifices visuels ne donnent de la substance qu'à ce qui est creux." Scarf prenait le temps de respirer, et tentait de trouver le courage de frapper une personne agonisante."Si tu dis oui à tout, c'est entièrement ta faute. Tu es faible, et ne semble n'avoir aucune volonté tant que tu ne cherche pas à nuire. Navré si je suis insensible, c'est mieux que d'être malhonnête. Et bien que je déteste me répéter, je le dois par devoir. Les pirates sont des vermines, des adolescents, incapables de construire et ne reconnaissant aucune valeur comme étant noble, sinon seulement pour préférer avec malintention des vices. Ils n'apportent rien, ni de "bon" pour les idiots qui aiment ce mot, ni d'important ou d'utile. Toi, en te reconnaissant comme des leurs, adopte cette attitude toxique et puérile. "Eux, au moins"? Au moins ils sont aussi immatures que moi? C'était bien le sens de ta phrase non? Et avant que tu ne répondes trop vite à cette question, penses bien au sens profond et réel de la phrase que tu n'osais pas finir, à l'idée profonde derrière. Je te souhaite, petit être, de dépasser le stade de la complainte et de la détresse, pour devenir plus que ce que tu n'es. Tu ne comprendras qui tu es qu'en maudissant celui que tu fut, et ce à tous les stades de ta vie, car nous sommes tous destinés à évoluer, et la stagnation est la mort réelle que nous devons craindre."

Singeant maladroitement le fait d'être à bout de souffle et rangeant enfin le carnet auquel il ne trouvait plus d'utilité, il s'arrêtait là. Il n'avait pas répondu à une question, pourtant si importante. Il l'avait cependant dit, il abhorrait le mensonge, alors le silence semblait préférable.
Mon neuvième texte sur ce fofo :
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Sam 10 Oct - 1:22
TW : violence Queerphobe, et agressions :
Résumé:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Sam 10 Oct - 18:25
TW, Scarf est un peu dans une mentalité dépassée et assez méchant.
Le calme qui suivait ses déclarations était irréel. Le silence, presque onirique tant il semblait parfait et sans nuisance. Ce n'était qu'une illusion bien sûr, forgée par les accusations violentes et insensible du philosophe, comme la tempête prépare l'accalmie. En avait-il trop dit? La culpabilité s'insinuait encore dans son esprit. Il en était alors à se demander s'il était sage d'être trop honnête avec des enfants incapables de considérer des concepts qui dépassent leur perception limitée. Finalement, il devenait de plus en plus convaincu qu'il n'y avait rien de sauvable chez les pirates. Tous se prouvaient eux-mêmes comme étant des esprits hermétiques et limités, ne sachant que réagir à vif et sans jamais chercher à devenir matures. Lui qui voulait donner sa chance à l'un deux, regrettait finalement de na pas simplement en être resté à l'attaque originelle. L'impassibilité sur le visage de Mary le convainquait au moins que ses arguments prenaient du poids, mais certes pas de la bonne manière.

On voulait alors lui raconter une autre histoire! Et une remplie de vulgarité? Quel affront. Un autre de ces affronts était de douter de sa capacité à juger quelqu'un ou quelque chose. Il s'en gausserait dans un autre contexte, mais il était aujourd'hui un devoir de se défendre face aux vindictes d'un alcoolique. Bon public, il écoutait néanmoins attentivement, prenant même le temps de s'asseoir à côté de la pipelette pour pouvoir regarder au loin sans que cela soit étrange. Souffrant clairement d'un manque notable d'empathie au naturel, il n'arrivait pas même à compatir un minimum sans penser "Eh bien, il te suffisait alors de tuer ton père.", mais il le gardait pour lui-même. Alors venait la piètre demande de Bloody Mary de se faire regarder alors qu'elle parlait. Il eut été au moins aussi utile de le demander à un poisson mort, quoique ce dernier aurait plus de chance de fixer les yeux ardents du locuteur par hasard que Scarf. Puis elle déblatérait la suite, la dureté de la rue et autres fadaises que Scarf avait déjà accepté comme une réalité froide et neutre. Refusant de se lever avec son interlocuteur, Tavish prenait une nouvelle mesure de sa taille, alors que lui se tenait assis, mais se contentait toujours de fixer l'horizon, quand bien même il était voilé par l'obscurité. La blague de fin, tout comme la métaphore plutôt, ne l'amusait pas une seconde. Il fallait souligner cependant que peu de choses l'amusaient, si on excluait cependant le lancer de nains, qu'il aurait pu trouver particulièrement hilarant s'il eut assisté à de tels spectacles. Prenant le temps de se défendre avant de ramener la petite à la réalité, il répondait calmement.

"Je juge bien vite en effet, et quoi que tu en dises c'est un avantage. Ceci n'a très certainement rien à voir avec mon âge, rassure-toi, mais vient avec ma sagesse et mon vécu. Ces deux vertus, tu n'as pas encore, mais elle ne sauraient tarder à venir, avec les années, si tu t'en donnes les moyens cependant. Et toi, toi le revanchard, qui m'accuse d'avoir créé un monde trop violent, détrompes-toi et vite. Ce monde comme tu dis, qui est en réalité la société humaine que tu subis, n'a rien à voir avec moi ni avec mes pairs. Je fuis ce microcosme de faux et de violence autant que je le puisse, il ne tiendrais qu'à toi d'en faire de même. Les penseurs de ma nature ne savent que se construire ou construire leurs enfants, tendant en tout instant vers la perfection par l'élimination progressive de leurs défauts. Le reste des humains ne nous intéresse pas, ni toi ni tes ennemis ne me paraissent sages et intéressants. D'ailleurs, tu accuses les hommes viriles et moi, alors je me dois de te corriger. Je ne suis pas de ces hommes, et je ne parlait pas d'eux. J'ai dépassé la mentalité primaire de ces gens-là."

Inspirant plus d'air qu'il ne pourrait en contenir, préparant sa gorge à cracher des mots crus et durs, pensant devoir mettre le doigt, finalement, sur la quatrième vérité qui ferait mal, sa voix venait gronder comme le tonnerre.

"Et s'il fallait chercher quelque coupable quant à l'état actuel de votre société, ce ne peut être que toi, les tiens et tes opposants. Tu ne sais qu'aimer, haïr et pleurer. Tu juges tout évènement en réaction directe à son impact, tu ne sais pas prendre le recul et voir un tableau complet. Sors de ta vue, deviens un oeil extérieur et indifférent, là seulement tu comprendras des phénomènes de ce monde. Toi, et les tiens, qui pensez par l'émotion et les sens, ont construit un ordre social qui pense et réagit comme vous, avec violence et nervosité. N'ose plus jamais blâmer les miens de vos propres échecs. Et toi qui veux parler de justice, tu n'en comprend certes rien et t'indigne quand le vrai se montre dur. La justice est naturelle, toute cause amènera les mêmes conséquence à l'état originel de la vie, mais les humains ont construit des sociétés qui refusent la nature, il n'est donc que logique que la justice ne s'y trouve pas. Je ne pense que personne ne représente la justice, tant vos avez même réussi à me la rendre étrangère de part votre présence seule dans mon entourage. Tu te plains que la réalité ne se confonde pas avec la société que tu idéalises, où donc serait ma faute? Et crois-tu que je n'ai pas moi-même subi l'injustice? J'ai perdu treize années de liberté pour avoir défendu ma vie. Suis-je un mec? Je le pense, d'après la définition que l'on en donne. Suis-je blanc? Sûrement. "Cis" et hétéro? Je le pense. Pourquoi ta justice fantasmée ne m'est pas présentée selon ta propre logique? Parce qu'elle est FANTASME, précisément. N'accuse pas le monde de ne pas correspondre à tes idéaux, car il ne le fera jamais. Tous les humains par le passé ont tenté avant toi de le changer, aucun n'y est parvenu. Et sache que j'étais moi-même virtuellement à la rue en étant déferré, pourtant j'ai su rebondir et trouver un honnête métier, malgré le marqueur social éternel que fut ma condamnation. Là se trouve la différence entre l'enfant que tu es et l'adulte que je suis devenu. Tu fantasme et te plains quand le réel te frappe, je subis et avance en sachant qu'il n'y aura qu'embûches sur mon chemin.

Prenant un instant pour souffler, il ajoutait une dose de son propre humour.

"Et crois-moi sur parole, ces policiers avaient malheureusement raison, j'ai vécu et vu la prison. Tu ne serait peut-être plus là à geindre si tu y étais allé."
Mon neuvième texte sur ce fofo :
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Sam 10 Oct - 19:16
TW Aggressions Queerphobes :
Résumé:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Dim 11 Oct - 19:57
TW, Scarf est un peu dans une mentalité dépassée et assez méchant.
La pipelette ne manquait pas de mots pour répondre, mais manifestement ils perdaient de leur sens. Quand bien même il prétendait répondre à ses arguments, Mary ne faisait en somme que se répéter, sans même les contrer. Scarf savait déjà qu'il avait raison, et rien au monde ou presque ne pourrait le faire partir d'un postulat différent tant il se croyait savant. Il se confortait même dans l'idée qu'il parlait à un adolescent, presque enfant en réalité, qui ne savait rien à rien de ce qui dépassait son petit soi. En sa qualité de presque ermite, vieux et hostile à la modernité, il voyait là le mal des nouvelles générations qu'il avait identifié quelques années auparavant: l'impossibilité de voir plus. Tous les nouveaux adultes se satisfaisaient du monde qu'ils percevaient, et de ce qu'ils en ressentaient. Ils ne savaient conceptualiser rien qui ne les dépasse, temporellement ou spirituellement. Le plaidoyer tire-larmes ne l'intéressait plus, il eut préféré discuter avec un mur, l'écho aurait été bien plus intéressant à entendre. Voilà cependant, qu'on le touchait contre son gré. Pire que ça, on envahissait l'espace d'ordinaire inviolable de son intimité. Seule l'écharpe cachait approximativement la fermeture nette et agressive de toute sa mâchoire, aussi ses traits se déformaient pour signifier sa colère. Esclave de l'ivresse, il perdait le contrôle de son corps, ses poings se fermaient et ses biceps se gonflaient, la peur ne savait pas même s'y infiltrer. Il ne trouva cependant le courage de regarder dans les yeux son adversaire quand un genou venait s'infiltrer à son tour dans sa sphère de proximité directe. Lui qui voyait sans les comprendre des yeux aux larmes, renvoyait plus de haine que de tristesse. Dans son regard à cet instant précis seulement, on pouvait reconnaître la part bestiale de sa nature, dont il tentait de s'éloigner. La pupille vive et attentive, captant avec une acuité terrifiante tout éclat de lumière qui venait la traverser, celles d'un chasseur né. Capables de lire les mouvements d'une proie, et dans le même temps de visualiser ceux du prédateur qui les portait dans le futur proche, ils auraient pu terrifier quelque hère qui ne s'était pas préparé à les croiser. Il détourna le regard cependant, quand Mary vint empoigner son écharpe.

Une barrière risquait d'être franchie. avec une lenteur vicieuse et coulante, les cinq doigts résignés de Scarf venaient empoigner avec force le manche d'un poignard qui ne demandait qu'à servir. Une main également, revint se poser sur son torse. La lame déjà au clair dépassant de ses guenilles, couverte par le voile de l'obscurité, il se préparait à déposséder le monde d'un mal. L'ivresse prenant trop de ses pensées, seuls des calculs simples opéraient dans la confusion de l'instant. Percer Bloody Mary de mille coups, la faire disparaître, la laisser pourrir, ou la crucifier sur quelque piédestal, quelle importance? Qui saurait le blâmer avec justesse, qui pourrait lui demander des comptes sans risquer de subir le même sort? Résolu, déterminé, il n'attendait qu'un geste, un de ceux qui annoncent une guerre ouverte. Son sang frappait ses temps avec dynamisme, ses oreilles sifflaient, sa vision, se perdait dans l'irréel.

Quelle ne fut pas son soulagement quand l'infame se détachait de son corps pour partir pleurer au loin, sur son propre sort certainement. La puanteur qui en restait était à peine soutenable, mélange de parfums douteux et de substances dont la fragrance signifiait le danger, mais il était convaincu d'avoir connu et supporté pire. Sa voix s'était nettement durcie et aggravée depuis son dernier monologue, certes, mais il répondait avec la même neutralité de ton.

"Ma justice ne régit aucune loi, car elle est celle de la nature, et vous vous en éloignez. Je remarque aussi que tu ne sais pas même me répondre, et te contentes de tourner en ridicules mes idées. Tu sais, au fond que tu ne sais pas assez pour me parler d'égal à égal. Tu es l'élève fou qui ne se veut que lui-même comme maître, convaincu de sa propre sagesse tant il ne connait que celle-là. Te dirais-je alors, en des termes pourtant évidents, que tu n'apprendras rien de, ni à, toi-même. Et crois-moi, impétueux vindicateur inversatoire, que si j'avais vécu une minute dans ta peau, je l'aurais vécu comme je la vis maintenant. Mon esprit transcende mes sens, et mon corps, autant que faire ce peut au moins. Il n'est d'information perçue par mon existence tangible que je prenne pour vérité absolue, toi qui ne comprend que ses sens devrait en prendre la graine. Et je ne peux que te reprocher de ne pas ressembler à mon idée de la perfection, car j'ai décidé, à par opposititon à vos préconçus stériles, de ne placer aucune valeur comme absolue. Cependant, mon idée de l'humain parfait est calquée avec perfection sur celle d'un humain productif et capable, et tu t'es détourné de ce chemin."

N'ayant nulle envie de pointer du doigt que Mary pleurait peut-être de sa propre souffrance et détestation, il préférait clarifier un point pour ne pas subir quelque récit insoutenable et vulgaire:

"Et je ne veux aucun détail des tourments que tu as subis. Garde-les pour toi, et prends-les pour excuse de ton comportement nocif, c'est bien la seule utilité que tu as su leur trouver jusque-là, et je ne saurai en dénicher d'autres."
Mon dixième texte sur ce fofo :D:
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Dim 11 Oct - 22:01
Saying meanwhile can't we look the other way ? « Hey wait
Great smile
Sensitive to faith, not denial
But hey whose on trial?
It took a life span with no cellmate
The long way back
Sandy, why can't we look the other way? »

( Interpol → Evil )

Sourire et garder les paillettes.
Quand autour d'elle, tout s'émiette.
Elle inspire, et se reprend.
Et à cet idiot arrogant...

Bloody Mary va lui apprendre. L'énergie que cela lui demande est trop violente pour son cerveau alcoolisé. Elle a bien vu la lame, mais au fond, cela l'amuse plus qu'autre chose. Elle n'a rien à craindre de Scarf, si ce n'était ses attitudes revanchardes, son petit air supérieur de boomer qui pense avoir tout connu. Le monde à travers les livres, ce n'était pas la réalité. Elle attend, patiente, puis elle inspire. Sa poitrine se gonfla, sa cigarette retrouva le chemin de sa bouche.

Elle a presque l'impression qu'il dirait
C'est ta faute si t'as été violé (?)
Qui sait comment tu étais habillé
Au fond, ne l'aurais-tu pas cherché ?

À vouloir vivre ainsi, n'est-ce pas là le résultat de tous les soucis ? De ceux que tu apportes, de ceux que tu voles ? Bloody Mary, ces discours, elle les connait par coeur. Elle regrette, ces nuits à Dublin, où ses soeurs et elles rêvaient d'un meilleur lendemain. Revendiquer son existence à travers le fond de teint, les vêtements que l'on prétend féminin. De la compréhension de Fredda, qui sans cesse, lui faire la morale. Qui le tire chez le médecin, parce que Terry oublie toujours de se protéger.

Ou bien le garçon fait semblant.

Et la fille arque un sourcil sur le vieux, elle émet un petit ricanement. Elle a compris. Les sentiments, ce n'était pas une affaire d'homme. Elle lance alors :

« Ce n'est pas de ma faute, si les vieux cons dans ton genre se sentent inconfortables avec les sentiments, et vivent dans le déni. Ce que tu me reproches, tu pourrais te le reprocher. À force de vivre ta vie dans les livres, tu vas oublier, ce que ça fait de vivre parmi les humains. Tu me diras que l'on est trop cons pour tes idéaux ? Tu te crois plus malin que moi ? Bien, voilà une autre histoire : ton écharpe. »

Bloody Mary s'avança, elle se planta devant l'Écharpe Rouge, elle lui désigna l'étoffe de l'index.

« Tu crois avoir fait un choix conscient en portant ce bout de tissu affreux. Ou bien la personne qui te l'aura offerte pense l'avoir fait... pour toi. En vérité, c'est totalement faux. Tout ceci est le résultat de la superficialité que tu détestes, d'ailleurs choisir cette couleur plutôt qu'une autre, c'est aussi superficiel que d'acheter un rouge à lèvres. »

Bloody Marya marqua une pause, le temps de rassembler ses connaissances.

« Ce rouge, il n'est pas différent de celui que je porte, plus foncé. On aura tendance à choisir du bordeaux pour les hommes, un ton plus vif pour les femmes. Ce que tu ignores sans doute, parce que ce n'est pas Nietzsche et ses comportements d'enculés frustrés qui te l'auront appris, c'est que le rouge est une couleur importante, dans la mode. Ah... tu ne savais pas ? Les vêtements, c'est politique. Après tout, Chanel a libéré les femmes du corset, et leur a donné le droit de porter le pantalon. »

Une autre pause, Bloody Mary avisa son jeans, ses chaussures, puis elle reprit :

« Le rouge est associé depuis l'Antiquité au pouvoir, à la richesse, c'est une couleur de noble. Au XIXe siècle, cette couleur a pris place au théâtre, notamment pour servir l'intensité dramatique. Dans le contemporain, son aspect noble rentre en concurrence avec la notion de vie, de passion, de plaisir. À ton avis pourquoi Jessica Rabbit est rousse, tout en rouge ? D'ailleurs le violet de ses gants... on retrouve encore une couleur noble. Mais là n'est pas le sujet. »

Bloody Mary se lécha les lèvres, d'ailleurs, elles étaient toujours enflées du coup qui lui a été porté.

« Quel est le rapport avec ton écharpe ? Eh bien... eh bien... Red Valentino a créé sa propre nuance de rouge. Louboutin, quant à lui, signe sa marque avec des semelles rouges. C'est ce qui peut rendre une paire de talons terriblement sexuels. Ça n'empêche pas de retrouver cette couleur chez les Welsh Guard anglais, tu sais ? Les types qui gardent le palais de Buckingham ? Voilà. »

Bloody Mary fit claquer sa semelle contre le sol, elle remua les épaules.

« Le rouge que tu portes, ce rouge-là, c'est la mode qui a décidé, elle a littéralement donné le ton. C'était d'abord un choix conscient de la part des grands couturiers, puis les enseignes du monde entier se sont jetées dessus, jusqu'à ce que tu le retrouves dans ta boutique de quartier. Ce n'est que le résultat de personnes superficielles, de vanité. Oh... peut-être que quand tu as choisi cette écharpe parmi les autres, tu t'es dit que c'était un choix de ta part. Mais ton choix aura été dicté par les publicités, par le marketing, et aussi... franchement. »

Bloody Mary se pencha, elle attrapa un bout de l'écharpe, l'inspecte. Puis, elle attrapa son menton entre l'index et le pouce, un geste léger, mais sa peau était glacée.

« Le rouge avec le reste de ta tenue, c'est pour te démarquer. Au fond, tu es un égo aussi surdimensionné que mes pairs de louboutins. »

Et elle le relâcha.

« Tu ne m'as pas donné ton prénom. »



:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:
Scarf
scaraffe d'eau (pour boire)
scaraffe d'eau (pour boire)
Métier Libraire et historien.
Avatar Dismas, Darkest Dungeon
Scarf
Scarf
Lun 12 Oct - 18:16
TW, Scarf est un peu dans une mentalité dépassée et assez méchant.
Elle fume encore. Est-ce là un refuge, offrant un abri contre les mots crus, prononcés seulement par l'être désintéressé? La cigarette fascinait déjà Scarf bien avant cette soirée en tant que phénomène à part entière, et l'étude de cas était peut-être instructive. On lui affublait cependant encore des noms vils et des intentions mauvaises, il se devait alors de préparer sa réponse. Le récit quant à la signification profonde la couleur du tissu qui pendait à son cou le désintéressait au plus haut point. Il n'avait jamais eu à se soucier de la mode, ou des autres codes vestimentaires qui semblaient dicter à tout un chacun ce qu'il pouvait socialement porter pour exister. Voilà cependant qu'on lui reprenait son écharpe en main! L'audace et l'impudeur de Mary le choquait, quand bien même il avait une idée du mépris du diable en Louboutins envers la dernière de ces valeurs. Il fut quelque peu marqué pendant quelques secondes par la manière dont l'insolente se frottait la lèvre du bout de la langue, incertain notamment à cause de l'obscurité et de la boisson, de si c'était une provocation gratuite et terriblement déconcertante. Voilà donc ce qui parvenait à briser ses consolidations mentales. Une autre étape fut franchie cependant, quand Bloody Mary prit de manière condescendante son menton entre deux doigts cruels. L'instant fut bref, mais Tavish allait jusqu'à manifester son mécontentement d'un seul et unique revers de la main droite, sec et sans excès, venu frapper celle d'un bras étranger qui lui vola un bout du crâne qu'il chérissait tant. Inspirant profondément pour ne pas perdre patience, il trouvait assez de plénitude interne pour répondre calmement.

"Vivre dans le déni de mes sentiments, si l'on tort quelque peu le sens du verbe dénier pour en extirper cette pejorativité, là est bien ma plus grande fierté. Et je ne peux que me reprocher ce que je te reproche maintenant, seulement je le fais face au miroir, et de ma flagellation viendra une volonté de devenir meilleur à chaque seconde, cela te manque certainement."

Lui qui pensait tout déblatérer d'une traite, se surpris à rire malgré lui. Pas une joie claire et heureuse, un simili raclement de gorge, donnant presque du grondant, un rire cynique et froid, sans sympathie. Il lui fallut bien une dizaine de secondes pour le faire partir et enchaîner.

"Dieu veuille que je ne côtoie plus les humains! Je lis les productions spirituelles des génies de notre monde, en espérant un jour faire partie de leur univers. Que je meure avec le reste des pauvres gens, que je devienne une idole intemporelle des jeunesses à venir, cela ne m'inquiète déjà pas, je ne vivrai point pour en subir les conséquences ou écouter les éloges que l'on fera à ma mémoire. Je trouve bien plus de bonheur en m'écartant de la médiocrité qu'en m'approchant de la perfection, vous autres ne pouvez pas même comprendre les deux."

Il sautait volontairement la question quand à son intellect, et la comparaison qu'il en faisait avec celui de son interlocuteur. Il n'avait aucune idée de s'il était plus ou moins brillant, et n'y voyait aucune importance. L'intelligence n'est qu'un parchemin, et si l'on décide de ne rien y inscrire, quelle vertu peut-elle bien constituer? Il ne voyait d'ailleurs aucune raison de trouver de la fierté dans quelque intellect, ce paramètre étant indépendant de la volonté.

"Et sache, pour ta gouverne, que le choix de la couleur de mon écharpe correspond à un choix que je crois conscient. Le rouge est naturellement la couleur du danger. Sa vivacité, avec celle de autres couleurs qui saute aux yeux, est de manière générale un avertissement, quand bien même il serait le couleur des roses et des passions, l'animal en nous y voit d'abord la menace, la raison lit ensuite des ensembles de symboles." Se rappelant qu'il évoquait un objet cher à lui dont on avait déjà pris à deux reprises un bout contre sa volonté, il prenait le temps d'en ranger le bout sous son marcel, quand bien même il prenait alors une apparence disgracieuse. À contrecœur, il devait reconnaître par souci d'honnêteté la pertinence d'au moins un des propos de l'inchaste cependant. "Admettons, et je le fait volontiers, que mon choix de couleur soit entièrement guidé par une manipulation malintentionnée des publicitaires, qui endort ma vigilance contre ma volonté et tire de moi des ressources. La satisfaction qu'ils me vendent dans ce produit serait donc factice, et là serait une grave offense à ma raison. Certes. Toi qui connaît et vit dans ce monde du faux et du paraître, ne penses-tu donc pas te forger plus de bonheurs illusoires au hasard des rencontres en ce microcosme que tu ne nous en vends?

La question du prénom revenant sur la table, il se devait de répondre sans donner la vraie réponse. Un habile jeu de langage suffisait cependant à le tirer de l'impasse.

"Mon nom, ou prénom pour toi, sera retenu par ceux qui lui attribueront une gloire posthume, ou par ceux qui porteront une haine envers mon être qui dépassera même ma mort. Je ne veux donner ce nom qu'aux premiers, et que les seconds se satisfassent de na pas perdre de temps à le haïr. Tu m'appelleras Scarf, comme tous ceux ici qui connaissent mon existence seule avant mon visage."

Prenant le temps de se poser la question avant de faillir à en trouver la réponse, il demandait.

"Que comptais-tu faire de mon nom, s'il t'eut été donné?"
Mon onzième texte sur ce fofo :
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Lun 12 Oct - 19:06
Saying meanwhile can't we look the other way ? « Hey wait
Great smile
Sensitive to faith, not denial
But hey whose on trial?
It took a life span with no cellmate
The long way back
Sandy, why can't we look the other way? »

( Interpol → Evil )

Ah... les artistes.
Bloody Mary, ça les lui brise.
Pas la peine de s'époumoner dans une rixe
Dans une cause perdu, qu'importe la couardise

Que Scarf lui donnera, elle se demande comment la vieillesse apportait autant de condescendance. Pourtant, elle avait couché avec des personnes plus âgées que l'autre, là. Elle se demanda s'il aimait s'écouter plutôt que de parler, alors elle abandonna. Elle reprit place à côté, les jambes croisées, et d'un geste délicat, elle tira la robe sur ses cuisses. Le jeans en dessous ne dévoilerait rien de plus, mais c'était tout comme. Au moins, Scarf partit ailleurs, sur un autre de ses monologues. Plus de larmes, ma belle, ravale, tu es rousse, voilà, tu n'as point d'âme.

Amusant de lui reprocher autant, sa superficialité, lorsqu'on défend autant un bout de tissu amoché. La cigarette alla rejoindre la douce étreinte de ses lèvres, elle laissa le silence s'installer, ricanant parfois aux restes de ces mots-là.

« Tu as oublié un détail, la manière dont on voit les couleurs... c'est culturel. Peut-être que chez toi, c'est un signe de danger. Mais chez moi, ce sera une couleur noble. Donc, cela ne fonctionne que dans ton sens. »

Bloody Mary lui fit un autre sourire, angélique, cette fois-ci.

Elle ramène davantage le blouson contre son corps mince, un coude sur la cuisse, elle frissonne et contemple la fumée monter.

« J'en ai connu, des hommes comme toi, qui se persuadent qu'ils deviendront auteurs, qui ont des rêves de gloire dans la tête, alors qu'ils sont même pas foutus de baiser correctement. »

Et Bloody Mary imaginait déjà la réponse que Scarf lui donnerait. Elle leva l'index et le majeur, prête déjà à l'interrompre. Puis, elle fit rouler son poignet, comme si elle disait « cause toujours », avant d'enchaîner :

« C'était juste de la curiosité, c'est plus agréable de connaître le nom de la personne qui t'insulte, mon coeur. »

Elle se frotta les mains, elle tira encore le blouson sur elle. Puis, elle avala sa salive. Elle reprit d'un ton plus léger, aux accents de taquineries sensuelles :

« Je suis un enfant de l'air, un sylphe, pas moins qu'un rêve, Bloody Mary sourit avec plus de douceur et ajouta : tu vois... tu n'es pas le seul à avoir lu. Elle reprit une bouffée de cigarette, sa gorge se contracte et son soupir ne laisse pas moins qu'un vague à l'âme dans l'atmosphère : je disais donc que ta perception du rouge est culturelle, chez moi, le rouge n'est pas une menace. C'est même la seule couleur qui me compose. »

Ce n'était pas tout à fait vrai, Bloody Mary avait ses prunelles d'un bleu profond, et indomptable qu'elle fixe encore sur Scarf.

« Ce ne sont pas des désirs illusoires pour moi, même si au fond, tout mon travail était de créer des illusions. Je me suis parée d'un millier de couleurs, mon corps a connu autant d'étoffes que de mains. J'ai chanté et dansé, j'ai apporté la joie et la bonne humeur, l'illusion qu'un instant, le monde brille et vibre pour ma voix. J'ai offert mes membres à la scène, j'ai vécu des nuits entières à me couvrir de paillettes. Tu vas encore me dire que je trompais ? La différence, c'est que les spectateurs savaient ce que mes camarades et moi-même étions : des Drag Queen. J'ai été l'impératrice en talons d'un rêve, qui subsiste encore. Mais là encore, les vêtements, je te le dis, ont une portée politique. J'ai été aussi... de l'autre côté, par exemple ? En Drag King, tous les traits portés à la virilité seront grossis. La volonté est de s'approprier les codes du genre... bref. »

Bloody Mary croisa les bras, qu'elle frotta de sa main libre.

« Je te jure... si tu me ressors un nouveau discours condescendant, je t'embrasse. »

Elle haussa un sourcil sur Scarf, prête à rire.



:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
 
Saying meanwhile can't we look the other way ? [Fin Septembre ft. Scarf/Terminé]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
 Sujets similaires
-
» [FDR - 24/12] Buried by christmas [PV : Leon et Scarf/Terminé]
» Again - Fin Septembre 2020 [PV : Ecstasy/Terminé]
» Stigmata - Septembre 2020 - Luci (Terminé)
» Bucket of Blood [Pv Otter - Fin septembre/Terminé]
» All the other real ones that I destroy [PV : Sweetie/début septembre/Terminé]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: