I miss the night when they showed me how to feel alright. ((ft. Body & Tequila))

@Body @Tequila

Finalement, peut-être que
tu es destiné à être seul,
Berlioz.
((Nemo))

La brise légère du mois de septembre s’immisce entre tes mèches sombres, fait siffler tes oreilles. La solitude te pèse et, même après deux ans, la pression anxieuse continue de te ronger la gorge. Les morts continuent de te hanter, les débris de ton âme continuent de te trancher la peau, tu marches sur des éclats de souvenirs que tu n’arrives plus à rassembler, que tu n’arrives pas à oublier. Certaines nuits, les voix sont plus nettes que d’autres et au milieu de cette cacophonie, tu peines à reprendre ton souffle. Tu luttes, le sourire en carton plus vrai que nature, tu continues de prétendre que tout va bien. Car les gens n’apprécient pas de voir les larmes quand elles ne sortent pas de leurs propres orbites. Les gens n’aiment pas quand ton coeur saigne trop fort. Les gens n’aiment pas Berlioz, ils ont cru en Monsieur Hargreeves, tu ne veux pas qu’ils détestent Nemo.

((Tu veux simplement qu’on t’aime))
C’est le poisson qui se noie dans l’océan.

Tu ne comptes plus les minutes passées à contempler l’entrée de l’hôpital sans parvenir à y entrer. Chaque fois, c’est toujours une torture de passer les portes de cet endroit. Car chaque minute que tu perds à contempler la devanture fade de l’infrastructure fragile, c’est le regard déçu de Calico qui pèse un peu plus dans ton esprit. Les greens ont besoin de toi, tu es précieux. Tu dois t’abandonner, encore et toujours, oublier qui tu es pour ne former plus qu’un avec le groupe entier. ((Nemo, il ne faut pas te disperser)).

T’as besoin de respirer.
~~Que dirait Maman si elle te voyait ?~~

Mon fils, un jour, tu seras un grand médecin. Mon fils, un jour, tu accompliras de grandes choses. Tu as du sang sur les mains et des larmes dans les yeux, tes rêves au fond du trou, tu as raffistolé tous les espoirs qu’elle a placés en toi pour que ses dernières promesses ne soient pas des mensonges. Tu t’éloignes, tu fuis, tu fermes les yeux. T’es en train de couler, Nemo. ~~Pourquoi est-ce si dur de remonter ?~~

Tu t’enfonces au milieu des décombres, le regards perdus dans les ruines des souvenirs, le pas s’accélère, le brouillard t’infecte la tête et c’est la chute.« ‘Fais chi-AAAAH ! ». Tu l’as vu, ce morceau de mur fissuré, ton corps fragile a fait vibrer le sol suffisamment fort pour qu’il se détache et s’écrase sur ton pied. Ton cri a déchiré l’atmosphère, aussi bien que ton angoisse a commencé à creuser les plis de ton visage. « Merde, merde, merde, merde, putain, putain, putain. Non, non, non, non… ». Ta sacoche a glissé plus loin, les sensations dans ton pied tirent de toutes parts. A première vue, y’a de forte chance pour que ça finisse avec un plâtre. Faudrait-il que tu arrives à te dégager. Tu ne peux plus fuir, maintenant.

((T’es coincé))

Recap:

Des jurons s’empilent les uns après les autres tandis qu’une tache noire dévale une pente sur le caoutchouc de ses chaussures de soldate. « Pause ! » Elle crie, au milieu du chemin, toute seule, dégageant les mèches de son visage trempé de sueur. Personne ne le dit mais gagner un visa de vagabond c’est descendre et monter les étages délabrés d’Arcadia comme dans un ascenseur en panne.  
Alicia n’a pas arrêté de courir, les derniers jours, elle a dû s’y reprendre à deux fois pour ne pas sortir de la carte et atterrir dans l’une des zones qu’elle évite obstinément, celles où l’on peut l’attraper et lui demander à quoi elle joue. Elle leur dira : Mais laissez-moi tourner en rond ! Puisque ça me chante.

Elle époussette ses collants et ravale un sanglot, elle est devenue lasse, aujourd’hui. Oui, ça arrive de temps en temps, la corde est rongée et elle lâche. Elle commence à reprendre son souffle cela dit, le silence alentours aide, il n’y a personne pour critiquer ce va-et-viens incessant à l’intérieur de son crâne, il laisse une traînée de fumée insupportable, assez pour rester dans le vague, peiner à retracer ses pas.
Ça ou bien, elle a oublié de manger. Oui, c’est probablement la deuxième option. Alicia sort un cahier de son sac-à-dos et y note les observations du jour : Nul, elle n’est pas enquêtrice de talent, plutôt gamine déshydratée et déraisonnable.  

Elle reprend, bornée. « …Après tout si tu te pointes pas, c’est pas mon problème, c’est toi qu’a disparu, t’avais qu’à pas faire le con… » Tequila, les choses lui montent vite au cerveau, elle rembobine la rancoeur, la mâche et la crache à répétition, d’où l’air de vieille dame sénile malgré son corps de femme encore trop jeune pour gambader seule. Elle est bel et bien adulte, cependant, elle décide de son itinéraire, direction l’hôpital.  

Après plusieurs tours de piste, c’est l’occasion de voir si le vent à tourné et ramené son frère d’entre les morts, elle fera un arrêt, histoire d’être sûre. Parfois tout est une question de timing dans la vie. 
C’est vrai, si elle n’avait pas manqué le mariage, ils ne se seraient pas disputés, et elle ne serait pas occupée à le chercher comme une mère en panique au milieu d’un hypermarché, le samedi matin…. « Ah mais ta gueule ! » Elle s’implore avant d’accélérer le pas. 

Et là, en plein milieu de sa lutte intérieure, elle l’entend, au loin (ou pas si loin que ça), un couinement, comme un renard piégé dans le poulailler de volailles vengeresses. Alicia s’immobilise, décidément il y en a un boucan dans sa caboche. Elle reprend et puis, la complainte augmente en intensité.
Elle se rappelle son rôle, soudain, celui de trouver toute la misère du monde sauf le seul idiot qu’elle a jamais cherché. Alicia soupire et puis, elle s’éclaircit la gorge pour mieux porter sa voix : « Eh ! Y a quelqu’un ? Oh Eh ? J’vous entends ! »

récap:

C’est une journée banale qui est constitué de travail. Elle continue, même si sa santé lui hurle depuis quelques mois que ça va mal. Les œillères braquées, elle continue son activité mais ce sont d’autres personnes qui se sont écroulées. Preuve qu’elle tient le coup, preuve qu’elle peut en venir à bout.

En terme de cartographie, ces quartiers là sont source de problèmes. Les bâtiments peuvent s’écrouler à n’importe quel moment. Une mise à jour régulière est donc à maintenir, contre son bon plaisir. L’environnement de cette ville est devenu selon Body bien trop bohème.

Alors qu’Edison marche dans ce qu’on pourrait appeler des ruelles, il y a des êtres en face d’elle qui ne démordent pas. Ils sont mélangés à un passé pas assez ancien que pour que sa mémoire daigne les oublier. Elle assiste à la scène et juge un peu les êtres qu’elle arrive à distinguer. Oh, elle n’est pas sûre de leur réalité. Arcadia commence à la faire douter des êtres qui l’habitent. La dernière fois Metailurini est venue lui offrir quelques moments tendres, puis elle a disparue, elle est repartie. Elle hésite à les approcher et soupire en approchant lentement de la scène. Ses yeux dorés fixent le blessé, elle arrivée en plein milieu du carrefour qu’elle considère déjà comme bondé…

C’est presque gênant qu’elle se met à exprimer un certain dédain et aborde le blessé.

Elle ne s’est occupée de qu’ils racontaient, mais elle se doute bien que c’est parce qu’il est coincé sous une masse rocheuse et qu’il est incapable de bouger. Son regard analytique détaille simplement les faits sans complexité.

- Bonjour Hargreeves.

Edison a changé depuis le lycée. Elle est devenue beaucoup plus maigre qu’elle ne l’était. Son teint est pâle, blafard. Elle pourrait faire peur à certain, elle donnerait le cafard. La femme est peut-être la plus rigide des trois, mais Arcadia l’a forgée ainsi. Ça le dérange pour autant pas. Elle se baisse pour regarder la masse rocheuse. Ses mains tentent de la déplacer, mais vu son poids, elle reste capricieuse.

- Keane ! Ici !

Elle crie.

- Elle aura sûrement plus de force que moi…

resumé:

Il y a dans cette situation quelque chose de totalement ironique. Tu ne crois pas, Nemo ? Tu recules, tu reviens à une époque où tu n’avais pas besoin de faire semblant pour qu’on t’apprécie, où tu n’avais pas besoin de cacher tes sentiments pour amadouer la foule, où tu n’avais pas besoin de t’étouffer sous ce masque lisse et malléable. Mais voilà, ta mère est morte et n’importe quel psy te dirait que votre relation malsaine a fait que tu n’as plus su qui tu étais vraiment, d’où ce besoin de t’adapter à ce que les autres voient en toi. Nemo, le gentil médecin des greens, serviable, obéissant comme le voudrait Calico. Et tu entends les mots décousus de Blackbear dans un coin de ta tête. Vous n’avez besoin de personne. ((Mais c’est si dur.))

Une voix se fait entendre au loin, conversation solitaire ou monologue accompagné, tu ne sais pas trop, tu cherches simplement des yeux la source des paroles. Et finalement, c’est la vue d’un cadavre vivant qui déchire le silence qui étouffe ta gorge.

Bonjour Hargreeves.

Voilà que dans la solitude les fantômes d’un passé oublié reviennent te hanter. Tes yeux se posent sur la silhouette étriquée, le poid des décombres sur ton pied accompagne la pression sur ton cœur, tu crois rêver. Tu ne savais plus combien de temps s’était écoulé depuis qu’on t’avait appelé par ton nom de famille, ni même depuis la dernière fois que tu l’avais revue. « … E-Edison ? ». Ta voix se brise légèrement au bout de tes lèvres, les syllabes semblent se bousculer au même rythme que les morceaux microscopiques se détachent des fissures de la roche.

Edison Stone. Elle est apparue en face de toi telle cette énorme pierre venue broyer tes orteils. Froide, lisse, les émotions ne déforment pas son visage que tu n’arrives plus à regarder. Parmi la liste de tes regrets, le chapitre qui concerne Edison occupe une belle place. Il manquerait plus que-

Keane ! Ici !

Et voilà que tu sens ton visage perdre de ses couleurs comme si tu te trouvais à un procès où tu serais l’accusé. Victime numéro 1 : Edison Stone, amie du lycée, que tu as rayé de ta vie sans préavis. Victime numéro 2 : Alicia Keane, amie du lycée, qui a subi le même sort. Et vous revoilà, dix ans plus tard, piétinant les tombes des immeubles en ruine, toi qui est incapable de bouger et elles pour seule aide à proximité.

Eh bien, d’un coup, on sait plus quoi dire, Berlioz ?

C’est un passé que tu as enterré avec sa mère. L’époque où Alicia te tirait par le bras pour t’entrainer dans des après-midi improvisés, loin du lycée. L’époque où Edison et toi profitiez de ce moment de calme, le silence de chacun servait de salut à l’autre. L’époque où, les cheveux encore mouillés, Penelope y passait quand même ses doigts avant de t’embrasser. L’époque où chaque fois que tu passais la clef dans la serrure, tu redoutais ce que la porte de l’appartement te révélerait. Humeur à cuisiner des fournées de cookies pour une colonie ou à laisser le gaz ouvert jusqu’à ce que la cuisine explose ? ((C’était toujours une surprise))

« … Je suis mort, c’est ça ? »

Recap:

» Is saturday morning alright too? - Focus
» You are the bluest light (Tequila)
» And I got into some trouble with that drink in my veins (Tequila)
» And I can't feel at home - Foam
» can you feel it, in your soul ? — georges