Be aware of the Cool Girl, before she cools you down

“Men always say that as the defining compliment, don’t they? She’s a cool girl. Being the Cool Girl means I am a hot, brilliant, funny woman who adores football, poker, dirty jokes, and burping, who plays video games, drinks cheap beer, loves threesomes and anal sex, and jams hot dogs and hamburgers into her mouth like she’s hosting the world’s biggest culinary gang bang while somehow maintaining a size 2, because Cool Girls are above all hot. Hot and understanding. Cool Girls never get angry; they only smile in a chagrined, loving manner and let their men do whatever they want. Go ahead, shit on me, I don’t mind, I’m the Cool Girl”. ― Gillian Flynn, les Apparences




Diana, c’est cette beauté froide que tu as aperçu une fois à l’épicerie du coin te demandant d’où peut bien sortir cette créature au charme trouble dans un trou perdu pareil. Il était rare de la croiser avant la Tempête. Pour cause, personne ne connaissait véritablement son nom. Elle ne sortait que très rarement et ne faisait jamais la conversation, n’esquissait jamais le moindre sourire. Elle venait de s’installer à Arcadia Bay dans cette petite cabane de bois délabrée et isolée, un an avant le vent dévastateur. Seule. En un coup d’œil, on pouvait voir pourtant qu’elle ne collait pas au paysage.

Si tu as survécu la Tempête, alors peut-être as-tu recroisé son chemin. Peut-être as-tu même secrètement songé à te la faire mais ça, c’est jusqu’à ce que tu t’aperçoives de la carabine planquée dans son dos, la rustre, qu’elle te sort dès que quiconque foule son terrain. Si d’une ancienne vie elle était connue pour être un véritable rayon de soleil, aujourd’hui tu peux clairement ressentir ses radiations te brûler l’épiderme. Diana, tu ne veux pas te la mettre à dos, ni la faire chier car elle te casse la gueule qu’importe ton gabarit. Tout ce que tu sais, c’est que c’est un astre dont il est difficile d’éviter la gravité, mais que l’en approcher d’un peu trop près signerait ta perte.



Et avant...

Tu étais l’archétype du fantasme masculin dès que la puberté t’a frappée. Un cliché avec un je-ne-sais-quoi dans le visage qui a causé bien des émois sur ton sillage. Tu as très vite compris toutes les portes que t’ouvrais un seul de tes sourires. Tu venais d’une famille aisée, pour ne pas dire tout simplement que tu faisais partie de la classe privilégiée, mais tu ne te comportais pas comme tel. Tu étais modeste, la tête sur les épaules, un esprit saillant, mais de ce temps, c’était surtout de ton corps dont il était chaque fois question. C’était le lot de toutes les jeunes filles de ton âge. Au lycée, tu étais le genre de fille qui n’avait pas besoin de faire d’effort pour se faire remarquer, ni pour se faire aimer. Tu étais la fille que l’on admirait foncièrement sans trop savoir pourquoi, mais qu’on adorait aussi détester dans ton dos. Tu te transformais aisément en ce que l’on désirait voir de toi, mais il y avait toujours cette lueur d’hilarité dans le creux de ton iris. Perspicace comme personne, tu percevais les manques en chacun et tu savais les combler. Tu étais secrète et d’une prestance souvent énigmatique due à cette aura de mystères que tu entretenais plus ou moins volontairement. Et c’est ce qui faisait tout ton charme. Tu étais insaisissable, jusque dans le fond de tes pensées. Du moins, c’est ce que tu laissais supposer.
 
C’est ta passivité qui t'a irréversiblement tué. Tu te complaisais dans le regard des autres et cela te suffisait d’exister. Et question de survie peut-être, plus tu vieillissais, plus tu cherchais à attiser ce désir. Car tu ne voulais pas que l’on oublie de te regarder. Tu étais consciemment la fille qu’il fallait être pour plaire. Mais ces efforts pour paraître, tu t’en assurais pour qu’ils ne paraissent jamais. Plus tard, tu l’as rencontré, lui, sur le campus de l’université. Les gens raffolent des belles histoires et le meilleur moyen de les faire taire était bien de leur servir une histoire d’amour digne d’un conte de fée. Pour lui, tu changeais de personnalité comme l’on change de vêtement, jusqu’à ce que tu aies trouvé la meilleure combinaison. Sa combinaison préférée. Ton mari, lorsqu’il l’est devenu, ne t’aimait pas toi. Il aimait cette autre que tu prétendais être depuis le jour de votre rencontre. Et d’une certaine façon, tu te complaisais à être pour lui, cette femme parfaitement imparfaite. Ton bonheur était factice, mais à force de prétendre, tu as fini par y croire toi aussi.

Et pourtant… TW : inceste/suicide

Ancienne AA que ta famille a su cacher à tout le voisinage, tu as eu une adolescence tumultueuse. Jimmy est le premier à en avoir morflé, à y être passé et surtout à y être resté. La pression familiale, tout cela faisait partie du fantasme n’est-ce pas ? Il te fallait bien être sauvé par lui. Toutes les familles ont leurs problèmes, leurs dysfonctionnements. Tu n’allais pas échapper à la règle.  

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Mais ça, non. On n’en parle pas.

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Certains te diront tout simplement que tu as été victime de ta beauté lorsqu’à demi-mots tu tenteras d’en parler. En grandissant, tu es tout de même parvenu à te reconstruire et à récupérer le peu d’amour-propre qu’il te restait. Tu as fini par réapprendre ce qu’était la véritable passion des corps et sans crier garde, la vie t'a offert le plus beau des cadeaux.

Et pourtant…

Tu avais passé neuf mois à prétendre.
À prétendre encore une fois être cette autre que tu n’étais pas.
Neuf mois prétendre être à la hauteur de ce que l’on attendait de toi.
Neuf moi prétendre aimer cette chose grandissante en toi.

Cette chose. Car oui, tu n’arrivais pas à la concevoir autrement que ce truc envahissant qui écrasait tes organes, compressait ta vessie te forçant d’aller aux toilettes aux demi-heures. Tu demeurais en apparence toujours cette douce créature faite de complaisance, à la maîtrise de l’alchimie des mensonges et des vérités qui te permettait de convaincre quiconque la laideur d’être beauté. Et tu les as bien convaincus de la tienne Diana, en dépit de toute la putrescence qui te ronge. Alors encore une fois, prétendre. Il te fallait paraître plutôt grosse de l’amour qu’il te portait, obèse par dévotion, ronde et pleine de ferveur. Que tu haïssais ta condition. L’avortement n’était pas une option, il t’en aurait coûté ton couple et ta réputation. Et puis, une femme de ta nature, de ta beauté était faite pour la baise. Une femme de ta stature était faite pour l’amour. Comment t’y dérober ? Devenir mère était une évidence. Il était donc tout naturel que tu lui offre une famille. Cette absence d’amour inconditionnel envers l’enfant que tu portais, tu ne te l’expliquais pas. Cette chose en toi incarnait tout ce que tu méprisais de ta nouvelle vie en devenir. Tu savais que ce ne serait qu’une question de temps avant que ton mari n’aille voir ailleurs. Clairvoyante que tu étais, tu t’imaginais déjà ses absences le soir qu’il blâmerait sur le boulot. Tu n’en dirais pas un mot. C’est toi qu’il remettrai en cause, lui, jamais. Mais les apparences Diana, toujours préserver les apparences.


Mais tu sais toi, pour l’avoir observée Mme Lane dans son malheur que ce n’est qu’une question de temps avant que ton mari ne te trouve plus sexy à ton tour, mais plutôt belle pour ton âge et que passé les deux quarts de siècle, sa fascination pour toi se transformera en mépris. Et la beauté Diana, pour être une femme, tu sais pertinemment qu’elle n’est pas une amie. Qu’elle est traîtresse et que bientôt elle te faussera compagnie. Tu repenses un instant au conservatoire de musique, à l’université, à la toge que tu n’auras jamais porté pour te revêtir plutôt de cette robe blanche immaculée te promettant tout autre avenir.

Et pourtant…

Ton air lasse et morne, tu le rejette sur la fatigue de l’accouchement. Tu comptais vainement sur la naissance pour éveiller en toi la fibre maternelle. Par indifférence, tu n’avais jamais demandé à connaître le sexe de l'enfant durant la grossesse, prétextant vouloir préserver l’effet de surprise. Alors, ce n’est que lorsque la sage-femme dont le visage marqué d’un sourire extatique qui devrait plutôt se trouver sur le tien t’annonce que: « c’est une fille! » que tu feins l’émotion. Pourtant, tu ne peux t’empêcher de te demander ce que t’apportera dans ta vie une jeune rose en devenir, si ce n’était pas le mépris à ton égard lors de son passage entre deux âges et l’amertume de ta part de voir en elle le reflet juvénile d’une toi plus jeune pour te rappeler incessamment la jeunesse qui te filait entre les doigts. On posa ce petit corps recouvert de ton sang sur ton sein, petite créature à la fois tenace et délicate. Tout de suite, celle-ci t'agrippe un doigt que tu secoues doucement comme d’une poignée de main concluent une entente tacite entre elle et toi. À cet instant, rien ne pouvait permettre de déceler ne serait-ce que la moindre parcelle de noirceur sur ton cœur. Même les scélérats sont capables de la plus fallacieuse des tendresses. Tu ne l’aimais peut-être pas encore, mais elle ne méritait pas ta haine. Tu te sentais redevable pour la petite fille en toi, puis pour elle, d’en faire une femme tout autre que toi. Tu en ferai une battante. Ta fille sera plus forte que tu ne l’as jamais été. C’est à travers l’obsession de la protéger de tous ces maux qui t'ont frappés que tu parviens à entrevoir une façon de l’aimer. Et quand elle sera tout juste assez grande pour comprendre les mots, tu lui apprendras que le père Noël n’est qu’une chimère parmi tant d'autres choses. ​​« Vous avez pensé à un prénom ? » Ophelie est tout ce qui te vient à l’esprit. Pas besoin de chercher plus loin. Il s’agit peut-être là du prénom d’une des sages-femmes se trouvant sur l’un de leurs badges, mais qu’importe. Tu ne sais pas pourquoi ce nom-là précisément, tout ce tu sais est que cette enfant doit devenir une Ophélie. Et si l’on croit au destin Diana, on dira que c’était l’écho d’un drame futur qui t'avait apporté là une telle conviction.

Anecdotes:

Traits de caractère:

1Tu habites à Arcadia Bay ou tu étais juste de passage ? Diana s’était installée à Arcadia Bay pour fuir son passé, un peu plus d’un an avant la Tempête. Pour faire son deuil, s’effacer. Personne ne la connaissait vraiment, elle vivait recluse dans une cabane ayant appartenu à des chasseurs, non loin des falaises. Elle souhaitait se faire oublier et s’oublier elle-même.

2Tu faisais quoi avant la tempête ? Probablement que vous n’avez que brièvement aperçu Diana lorsqu’il s’agissait de faire les courses, elle, des sacs remplit à rebord de bouteilles. Elle ne sortait que très rarement, ne faisait jamais la conversation à moins que l’on ne l’accoste et le moindre de ses sourires étaient creux de sincérité. En un coup d’œil on pouvait percevoir qu’elle ne collait pas au paysage, que d’une autre vie c’était quelqu’un qui aurait porté beaucoup d’importance aux apparences, à la sienne surtout. Il était aisé de l’imaginer dans une petite robe noire chic, relevée de talons haut qui sont aujourd’hui remplacés par des sneakers usés et un sweatshirt trop large délavé. Elle s’est recueillie dans une petite cabane de bois au milieu de la forêt, acheté avec l’argent de sa bague de fiançailles. Elle y vivait avec les moyens du bord, avait jeté toute ses belles robes de soirée, brûlé ses vêtements de maternité, enterré les escarpins avec son ancienne vie. Elle désirait y vivre recluse, coupé du reste du monde. Ses proches ignoraient eux même l’endroit où elle se trouvait. Diana, elle attendant son jugement prochain. Elle l'attendait l’apocalypse.

3Quels dégâts a-t-elle fait dans ta vie ? Pour elle, la tempête lui a été à la fois salvatrice et son enfer personnel. D’abord, elle a fait exploser toutes ses bouteilles. Ce sevrage forcé, elle n’a pas du tout appréciée et les premiers mois ont été particulièrement difficile. Elle l’a pris comme un acharnement de la providence sur son sort. Le bon côté est venu après. Lorsqu’elle a réalisé la présence de la barrière. Plus de contact avec l’extérieur voulait dire plus de faux-semblant, non ? Elle n’aura jamais pu signer les papiers du divorce non plus, ce qui la fait bien rire. Ironie, quand tu nous tiens. À jamais la femme de. Elle vit toutefois une catharsis extraordinaire. Elle s’est très vite accoutumée à cette nouvelle réalité. Son monde s’est rétréci et pour le mieux. Elle s’est développée un côté survivaliste poussé qu’elle ne se savait pas avoir, a appris à chasser d’elle-même ne voulant pas quémander l’aide des autres groupes et aussi à faire des tas d'autres choses qui aurait paru inimaginable pour la Diana Lane de Santa Monica et pour ceux qui la connaissait de ce temps-là.

Son visage porte la trace cicatricielle du passage de la Tempête. D’une autre vie, cela aurait été une tragédie. Dans celle-ci, elle s’en fout royalement. En vérité, la pénurie de miroirs aide pour beaucoup.

Matériellement parlant, sa petite cabane en bois s’est effondrée. Elle a passé les deux dernières années à la remettre en état, quoique c’est encore précaire. Elle est ingénieuse, mais la construction ça n’a jamais été son truc.

4Que faisais-tu lorsque la Tempête a frappé ? Elle se tenait au bord des falaises à contempler l’horizon comme elle avait pris pour habitude de le faire. Réalisant que trop tard de la puissance du vent, une violente bourrasque a provoquée sa chute. Elle n’a pas sauté contrairement à ce que l’on pourrait penser. Elle se souvient que le vent était tranchant. C’est des débris de verre ou de métal qui ont dû causer ses vilaines cicatrices. Elle a miraculeusement atterri dans les eaux troubles entre deux rochers. Le plus dur aura été de se débattre dans une mer en furie.

5Tu quitterais tout pour retrouver ta vie d'avant ? [  ] OUI   [ X ] NON

6Exerces-tu un métier ou des activités particulières dans ce nouveau monde ? Diana chasse. Son but est de parvenir à devenir entièrement auto-suffisante. Elle n'est pas tout à fait une experte, mais s'affine dans cet art de jours en jours. En attendant, elle échange/troc ce qu'elle ramène de chasse aux vagabonds. À la demande, il peut lui arriver de rendre divers services. Elle est plutôt habile de ses mains. Elle ne craint pas le sang, les trucs gores, tout ça. Tout ce qu’on aurait tendance à penser ne pas être du tout fait pour une créature de son genre, n’est-ce pas ? Sinon, c’est une sirène ambulante. Il lui arrive de donner quelques prestations (armé de sa guitare plutôt que de son couteau de chasse) de temps à autre chez les chevaliers pour les enfants et à quelques évènements de la communauté de son groupe. Elle aime bien avoir un public, ça lui est thérapeutique et c’est plus accessible qu’un psy. Mais ça, elle ne se l’avouera jamais.

7Pourquoi n'as-tu pas rejoint une communauté de survivants ? De base, elle avait pensée rejoindre les Knights, mais l’idée de se retrouver avec des enfants ne faisait que la confronter incessamment à son irresponsabilité passé. Elle n’en avait pas la force. Pour le reste, Pirates et Greens, elle n’en a rien à foutre des règles. Donc pour continuer de vivre en ermite, il lui paraissait logique d’intégrer les vagabonds, ils sont moins exigeants.

8Que penses-tu des groupes qui s'organisent ? Une connerie sans nom. Mais ils se démerdent tous comme ils peuvent et ça, elle ne peut leur en vouloir. Les Pirates sont une bande de dégénérés qui s’occupent du mieux qu’ils peuvent. Des enfants, des adolescents tout au plus, en mal d’amour pour la plupart. Elle respecte toutefois les Greens pour leur organisation mais le côté sectaire, moins. Elle admire les chevaliers pour avoir recueilli tous ces enfants, mais ça s’arrête là. Elle est convaincue que ce n’est qu’une question de temps avant que l'un de ces systèmes déconne.


 

DC de Light parce que voilà, j'avais besoin de la sortir de ma tête celle-là. Grosse inspi par les textes de Nelly Arcan, le monologue de Cool Girl parce que beaucoup trop réaliste et pour le perso, de Carol Peletier (un mélange fort étrange voui) Du drama en veux tu en voilà