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les aliénés de l'intangible × (rotty)

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Ven 24 Avr - 0:39
tu sais les hommes ont leurs tempêtes
des tempêtes sans fenêtres
ne les réveille pas
Les questions sont amères, et les ressasser l’est bien davantage.

Peut-on encore prétendre être quelqu’un quand toutes les lèvres nous ôtent les contours de l’humain ? Cesse-t-on d’être une personne dès lors qu’on répond à de multiples appellations ? N’est-ce pas plutôt propre aux images, de se parer de noms donnés et de noms reniés, tracés aux doigts d’un abstrait qui se fond à tous les imaginaires ?

Amères sont les questions, saumâtre est la certitude que tu ne te les poses pas. As-tu seulement conscience, de là où tu es désormais, qu’ici on te raconte plus qu’on ne te baptise, comme on porte un récit aux mémoires à force d’épistrophes encensatoires ? Qu’on entretient la légende de tes exploits avec une espèce de gravité aux accents de respect ? Que l’estime de leur régent t’est toujours accordée, même sous tes nouveaux étendards de cauchemar ? Qu’on chante encore les louanges de ton obéissance, de ton efficacité, de ta réactivité ?

Non, tu n’en as sûrement pas la moindre idée – pas plus que tu ne dois imaginer, depuis tes hauteurs fourragées, qu’on se les pose pour toi. Ça lui distord l’esprit, à Angantýr, de ne pouvoir cerner ce qui t’a fait t’évaporer sans même en souffrir les conséquences. Dans un domaine où le rang tombe sous la plus petite atteinte à l’honneur, qu’as-tu de si particulier pour qu’on n’ait pas cherché à te faire payer ta désertion ? Pour qu’on te regrette de la sorte ? Pour qu’on déploie les moyens de te récupérer ? Qu’est-ce qui te rend singulier au point que ta simple mention tire une réaction à toutes les lippes, qu’il s’agisse d’un rictus complaisant ou d’une moue renfrognée ?  

Les questions sont étouffantes, et les ressasser l’est bien davantage.

L’heure est aux réponses, désormais. Il est vrai qu’on l’a envoyé en trouver, mais nul ordre ne saurait supplanter la dévorante curiosité qui l’anime à ton encontre, toi qui t’en es allé là où lui ne le pourra jamais – elle seule aurait suffi à ce qu’il souhaite constater de ses propres yeux la grandeur qu’on te prête aussi volontiers.

C’est dissimulé parmi les fourrés qu’il guette ton passage, l’esprit fourmillant sous des vêtements terreux et une peau fanée ; quand il l’aperçoit enfin, ta grande silhouette aux lignes gorgées de stoïcisme.

Et juste comme ça, tout se termine. Angantýr sent la déception l’envahir, visqueuse et glaciale. La légende n’est finalement qu’une personne. Une personne qui semble bien banale, de surcroît, et dont la mine fermée est une insulte à cette liberté qu’il jalouse farouchement. Une brusque foudre le saisit, occultant tout le reste pour le jeter hors de son repli d’ombre sur ton chemin. L’erreur est faite, les ordres sont bafoués, mais il n’y a pour lui, en cet instant, que la rage qu’il t’aboie au visage.

C’est toi, “Nuke” ? Ou “Rottweiler” ? Il faut t’appeler comment maintenant ?

L’amertume lui retrousse la lippe supérieure sur les dents, le faisant paraître plus agressif qu’il n’a pu se le permettre depuis longtemps.

Tu as un vrai nom au moins ?

Car s’il est vrai qu’on instille du pouvoir à ce qu’on refuse de nommer, il n’en accordera aucun à la funeste fable que tu es.
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Mer 13 Mai - 23:18




– There’s a horn growing inside my heart
Where are you looking at ? Quick, run away...



Oh, le goût du sang – le sien – douceur aiguë au coin des lèvres – limpide, dérisoire – sous ses ongles un monde d'amertume réconfortant – il regarde ses mains – elles saignent – entre ses doigts écartés il aperçoit un petit chat – allongé au soleil – on dirait qu'il prend feu, paisiblement – il se baisse pour le caresser. Sous ses paumes, l'incendie est très doux.

— C’est toi, “Nuke” ? Ou “Rottweiler” ?  Il faut t’appeler comment maintenant ?

Une poupée de chiffon. Elle parle. Elle lui parle. Épouvantail aux yeux creux. Il le nomme – et il ne faut pas. Il n'en a pas le droit. Personne ne dit ça.

Il s'approche. Ses muscles se tendent. Violence en puissance. Il observe. Pas dangereux. Frêle. Pantin désincarné. Prêt à se casser. Ne demande que ça – peut-être. Mais il l'a nommé. Il n'a nommé... de quel droit ? Est-ce Bones qui l'envoie – non – il sent peser sur ses épaules – le souvenir tenace de son ombre absolue. Il entend dans ses oreilles – sa jolie voix, terrible.  Mord violemment dans la pulpe de son pouce. Il est loin. Il ne l'écoute plus. Oh, le goût du sang – d'antique réflexes lui prennent au corps – non, il n'a pas le droit de le nommer.

« Il n'y a plus de nuke. » ce baptême est si lourd – toujours si lourd – il courbe l'échine sous le poids des murmures implacables de Bones. Il les entend de très loin. Il a l’ouïe fine. « alors vas-t'en » C'est un avertissement. Il lui laisse une chance. Plus de nuke. Rotty est bien dressé, maintenant, oui.



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Dim 17 Mai - 15:17
tu sais les hommes ont leurs tempêtes
des tempêtes sans fenêtres
ne les réveille pas
Quelque chose de lointain, enfoui dans les tréfonds de son inconscient, lui souffle de reculer à mesure que tu approches – l’instinct, peut-être – et de prendre garde à l’imposante silhouette dont on a tant loué la puissance, de craindre ce qui pourrait advenir de la sienne, si malingre. Mais rien, absolument rien de tout cela ne lui parvient. S’il est une voix qui couvre toutes les autres, c’est celle de la fureur.

Fureur d’être ignoré de la sorte, d’être diminué comme un moucheron dérangeant qu’on chasserait du revers de la main, mais surtout, fureur d’être si déçu par l’inexistence de la grandeur qu’on lui avait tant promis. Où sont donc la mine fière et l’allure impérieuse qu’on attend du trésor du roi des bandits ? Car il n’y a rien, en vérité, absolument rien de ce qu’il a imaginé – rien qu’un grand escogriffe qui le dédaigne en portant nonchalamment le doigt entre les dents, et ça, ça le débecte au-delà des mots.

C’est tout ce que t’as à dire ? “Va-t’en” ? qu’il répète en le crachant presque.

Sous la cuisante désillusion de sa curiosité un peu vaine, de ses espoirs absurdes, d’attentes qui ne reposaient que sur des récits et des on-dit, il se sent trembler d’une rage amère qui termine d’éclipser toute trace de prudence, et le pousse à bafouer encore un peu plus les ordres plutôt que de s’en aller. L’on aura sa peau à son retour, c’est certain ; mais en cet instant, c’est bien la dernière de ses préoccupations.

Quand je pense que– (que tu as l’estime de Bones, la haine de Trickster, le respect de tant d’autres, mais est-ce que tu l’imagines seulement) qu’ils attendent tous ton retour comme le messie, alors que tu n’es qu’un– un– ses mots comme son souffle se perdent, le temps d’un instant un homme-enfant avec son pouce dans la bouche ?!

C’est donc ça le fameux Nuke, ressasse-t-il âprement tandis que ses tripes s’emmêlent aux mains d’une cruelle réalisation dont la brûlure, bien que lente, est et sera durable. Tu sais, il voulait croire – non, il avait besoin de croire en l’existence d’une supériorité innée pour se rassurer, pour se bercer de l’idée que c’est tout simplement parce qu’il en est dépourvu que la prison qui le retient ne le laissera jamais s’en aller. Il voulait, lui semble-t-il, user de tes contours pour se façonner un objectif inatteignable – et c’est sûrement cela qui, de vous deux, en fait l’enfant qu’il t’accuse d’être.

C’est triste, laisse-t-il tomber avec mépris, en te fixant pour oublier que c’est de lui dont il pourrait parler. Tout ça, et en fait tu n’es qu’une déception.

Quelque chose est en train de changer dans sa rancœur, peu à peu gagnée par un venin qui l'enhardit à braver l'avertissement non seulement en n'allant nulle part, mais aussi en s'approchant d'un pas. Défiance. Que tout ça en vaille la peine. Donne-lui une raison de t'accorder le mauvais rôle, pour qu'il n'ait pas à faire face à la stupidité d'attentes dressées et déçues par personne d'autre que lui.


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Sam 6 Juin - 1:19




– There’s a horn growing inside my heart
Where are you looking at ? Quick, run away...



— C’est tout ce que t’as à dire ? “Va-t’en” ?

Eh bien – oui, c'est tout – il n'a que les mots des autres à la bouche. Quand c'est son tour de parler, il n'y a plus rien à dire, et c'est tant mieux. Pourquoi cette colère ? Il fait ce qu'on lui dit. Il ne comprend pas. Il observe presque désemparé l'agitation informe qui sous ses yeux se démantèle – qu'a-t'il fait de mal, lui qui s'est toujours complu dans l'ombre des autres – il tente de comprendre ; de déchiffrer au-delà des frontières noirâtres qui glissent sur les joues creuses en troubles rideaux de poussières – quelques indices, une réponse – les traits sont de cire, et cela l'effraie confusément. Il détourne le regard.

— C’est triste. Tout ça, et en fait tu n’es qu’une déception.

Toutes ses interrogations restent suspendues en l'air dans une fixité morbide de fumée ; il réfléchit, il réfléchit tellement fort, qu'il a l'impression que ses élucubrations flottent au-dessus de sa tête en échos très tangibles. Cela lui fait peur. Mais pourquoi ? Mais que cherche-t-il ? Le doute, terrible, mordant – s'érige progressivement en abîme de colère insondable. Il contemple perturbé le grand mystère désarticulé, désespérément opaque, et décide soudainement – que l'absence de réponse est insupportable.

Subitement il écrase son poing dans les replis concaves du ventre de pantin – il faut le faire chuter, très loin, pour ne plus qu'il entende ses pensées – ne laisse pas le temps à la silhouette de se décomposer au sol, il le rattrape déjà par le col, sans un bruit, sans un mot, implacable – et le projette à nouveau avec force sur le bitume, observant vaguement la débandade pathétique des guenilles à ses pieds. L'incompréhension le rend très lucide. Sa fureur est limpide. Si l'autre ne dit rien, il l'empêchera de se taire devant lui.




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Dim 7 Juin - 0:25
tu sais les hommes ont leurs tempêtes
des tempêtes sans fenêtres
ne les réveille pas
Le coup lui écrase les entrailles, arrachant dans son sillage le hoquet pathétique des souffles coupés. À cette carcasse maladive consciente de mériter son sort, l’étreinte du bitume est bien rude, mais ton silence l’est plus encore. Ça lui broie les côtes autant que tes phalanges, de voir presque plus clairement encore le vide qui s’étend là où devrait émerger une colère défensive, là où tu devrais t’emporter et lui vociférer au visage, là où il devrait y avoir quelque chose, n’importe quoi.

Quelque chose de pesant, de glacé émerge de cette brusque implication et lui enserre le creux de la gorge d’une poigne aux désagréables relents de malaise alors que tu assènes ta deuxième salve. Les dents claquent férocement sous l’impact, un morceau de lèvre prisonnier entre elles, à peine capables d’assourdir le gémissement éprouvé qui lui échappe. Sa silhouette malingre n’est pas faite pour s’adonner à ce genre d’insignifiance : les marques fleuriront à toute vitesse, et ne faneront qu’avec peine.

Il se fait, comme à chaque fois, un peu plus démuni qu’il ne l’est, laissant à l’autre tout le confort de s’exprimer sans esquisser le moindre geste pour répliquer. Résister aggrave toujours les choses, il le sait – surtout lorsqu’on les a déclenchées. S’il bouge à tes pieds, ce n’est que pour se redresser sur un coude, et élever l’avant-bras devant son visage en rempart de fortune contre la lumière que son chapeau tombé ne peut plus arrêter. Ses yeux mi-clos cherchent les tiens sans bien les trouver, tant lever la nuque lui demande de braver le soleil : à défaut de discerner quoi que ce soit, ce sera le ciel qu’il invectivera. Quelle différence, après tout ?

Je comprends pourquoi ils te regrettent autant. Bones a juste à claquer des doigts, et toi t’obéis, qu’il crache, un filet de sang venimeux au coin des lèvres. Et tu fais pareil maintenant, mais au nom de Dieu parce que c’est plus léger sur la conscience, c’est ça ?

C’est encore pire qu’escompté. Cette légende tant anticipée, déjà si décevante de n’être au final qu’une personne, s’avère incapable de penser par et pour soi. Tout le fantasme qu’il s’était tissé n’y trouve qu’une mort encore plus douloureuse, et il sent l’humidité lui saisir lentement le bord des paupières sans bien comprendre pourquoi. Sa voix se tord dans sa gorge alors qu’il lance ce qui sonne comme une sinistre promesse.

Plutôt crever chez eux que devenir comme toi.


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Mer 12 Aoû - 2:23




– There’s a horn growing inside my heart
Where are you looking at ? Quick, run away...


Ces paroles sont effilochée - elles l'effleurent à peine, comme le vent dans les arbres. Il est curieux. Curieux de cette verve de guenille. Pourquoi ? Il s'agenouille doucement, presque avec précaution. Il le fixe ; ses traits sont déformés par le passage d'ombres malvenues, qui lui échappent dès qu'il cligne des yeux. Il le fixe, sans comprendre. D'un coup, il tend la main, avec le même geste distrait qu'on les maîtres avec leur chien - et cruellement agrippe les mèches délavées.

"Pourquoi ?"

C'est un gros mot, qui a toujours eu beaucoup de conséquences pour lui, silencieuses, notamment. Il secoue la tête de son jouet cassé, plein d'espoir, mais rien ne se passe. Un placide brouillard stagne au fond de sa cervelle, juste entre ses deux yeux, et comme toujours, il ne parvient pas à le dissiper au monde réel. Il tente de rassembler les morceaux d'images stagnantes - Bones, Dieu, etc etc. - mais le collage est incertain, illogique, et toujours muet. La frustration lui fait serrer le poing plus fort, juste au-dessus de la nuque prisonnière. Il souffle par le nez, impatient. Une frustration qu'il ne nomme fatalement pas le submerge doucement. Lui aussi voudrait pouvoir crier toutes sortes de choses ;  mais l'embarras suscité par ses doutes silencieux prend vraiment toute la place. Découragé, il se relève d'un coup, et balance brutalement la carcasse, aussi loin que possible.




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Mar 8 Sep - 18:25
tu sais les hommes ont leurs tempêtes
des tempêtes sans fenêtres
ne les réveille pas
Chaque veine, chaque pliure se fait inquisitrice ; ça résonne dans ces brûlures pleines d’usure qui rongent le creux des côtes, dans cet abaissement qui s’en vient porter à ses paumes grandes ouvertes une avidité ombrageuse dont la fièvre silencieuse ne semble pas trouver ce qu’elle cherche, dans cette poigne sans discernement ni pitié qui enserre cruellement, tirant dans son sillage les bords du visage raides sous une morsure sourde, de celles qui attendent fébrilement leur prochaine.

Le mutisme, après s’être exprimé aux accents d'une liberté si crue, sera sa victoire – une victoire enveloppée d’un pli mauvais aux commissures, sanglant, bien aise de refuser ce qui est exigé, de jouir de la vide satisfaction des inférieurs, celle qu’on saisit lorsqu’elle se présente et dont on goûte chaque seconde d’existence en espérant s’y étourdir suffisamment pour s’anesthésier à ses retombées.

Et c’est qu’elles sont coupantes, corrosives ; impitoyables et impardonnables à cette carcasse malmenée aux airs de brindille qu’on agrippe et qu’on jette comme un simple objet, et à qui la cruelle étreinte du sol est brutale, presque fatale : en témoigne le craquement sinistre qu’émet une épaule, ponctué d’un de ces cris misérables qu’on pourrait ne pas entendre, étouffés sous les doigts des souffles coupés.

Coupée, la conscience l’est aussi, le temps d’un instant. Les membres quant à eux ont bien de la peine à se démêler, puis à s’extirper de la pesanteur qui les maintient à terre. La frêle silhouette finit par se dérouler, abîmée, accidentée, mais debout, et ce malgré un bras singulièrement immobile dépassant d’une épaule au relief contre-nature.

C’est d’un œil au calme presque venimeux qu’il jauge la distance qui vous sépare désormais. Une main s’élève pour envelopper l’articulation disloquée dans un geste vain, tardivement protecteur, avant de se baisser sans même ciller afin de ramasser le précieux chapeau, rempart contre bien des maux.

T’es pas capable de trouver tout seul ? il crache, la verve intacte mais la voix quelque peu éteinte sous les assauts d’une mâchoire serrée qui résiste contre la douleur. Alors je peux rien pour toi.

Sur ces mots aux airs de condamnation, ponctués d’une brève exhalaison méprisante, il esquisse un pas en arrière, d’abord prudemment, puis devant l’absence de réaction du chien de garde, un autre. Se sentant capable de tourner le dos au danger sans trop y risquer, il se laisse finalement disparaître de la même manière dont il t’est arrivé, de nulle part et à travers les fourrés, pour s’en aller lécher ses blessures en ressassant la cruelle réalité de l’imposture que tu es.


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