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ceux qui restent ϟ hummy (22/04)

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Pissenlit
i kissed a fairy and i liked it
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Pissenlit
Pissenlit
Ven 24 Avr - 2:57
Tu t'enroules dans tes couvertures.
Ta nuit a été agitée, Pissenlit, comme toutes tes nuits depuis que tu es arrivée ici. Tu te tournes et te retournes, jusqu'à ce que tes jambes soient emmêlées dans les draps et ton oreiller du mauvais côté du lit. Et que, enfin, l'épuisement t'emporte.

Quand les premières notes viennent se glisser jusqu'à tes oreilles, tu remontes un peu plus ta couverture au dessus de ta tête avec un grognement.
Tu détestes quand ta mamie fait ça, et elle le fait quasiment tous les jours. Quand elle allume sa vieille radio qui grésille et crache des mélodies distordues, qui viennent se mêler à tes songes et te réveiller en douceur. Tu râles toujours qu'elle n'écoute que des fréquences pour vieux qui passent que des musiques ringardes et elle te répond en riant que les classiques sont intemporels.  

Tu l'entends qui chante, en bas dans la cuisine, et tu sais exactement ce qui va se passer ensuite.
L'odeur des pancakes va monter jusque dans ta chambre et éveiller ton estomac endormi.
Tu vas rester couchée, par pure obstination, parce que tu n'aimes pas qu'elle te fasse te lever aussi tôt le matin et que bouder reste encore ta meilleure arme.
Elle va t'appeler (tu entends sa voix qui résonne dans l'escalier, lointaine) et te dire de te dépêcher si tu ne veux pas manger froid.
Tu es têtue, alors tu vas serrer tes paupières très fort comme pour retrouver le sommeil qui te fuit.
Alors elle va monter (les marches craquent un peu sous ses pas, comme tout dans cette maison), elle va monter jusqu'au premier étage, parcourir le couloir, pousser la porte de ta chambre avec une voix chantante et-

Tu sens la main de ta mamie qui se pause sur ton épaule, et tes yeux n'ont jamais été aussi grands ouverts.

    - Allons Maisie, lève toi, le soleil ne va pas t'attendre !

Elle sent la vieille personne et le sirop d'érable, et elle est bien réelle devant toi.
Tu ne sais plus ce que tu ressentais (ce que tu devrais ressentir ?), Maisie. Il y a un flottement quelque part dans ton ventre, comme la pulsation d'une supernova qui vacille et qui explose. Tu sens que tu ne seras plus jamais la même après aujourd'hui, que les poussières d'étoiles dont tu es faites brillent depuis l'arrière de tes yeux.

Mais tu n'as pas le temps de t'attarder dessus. Ta mamie est en train de faire des aller-retours dévastateurs dans ta chambre, tirant les volets, ouvrant les rideaux, ramassant les vêtements qui traînent sur la chaise, arrangeant les jouets éparpillés au sol.
Ton monde est sens-dessus de sous et elle le parcourt en fredonnant (toujours cette musique délavée que tu entends en fond sonore de ton indignation grandissante), esquissant des pas de danse si ridicules qu'ils te font monter le rouge aux joues.
Elle est trop nulle. Elle te fait honte. Devant les autres enfants en plus, ils vont la voir et se moquer d'elle et se moquer de toi.
Tu as envie de te cacher le visage dans les mains de gêne Maisie, mais quand ta mamie se tourne vers toi avec une grimace et un déhanché coincé tout ce que tu arrives à faire c'est sourire.

C'est entre deux éclats de rire que tu lui dis d'arrêter.
C'est en bougeant la tête en rythme que tu lui dis que sa musique craint.
Et au final, c'est en feignant la réticence mais le cœur bondissant que tu te lèves pour la rejoindre

Ta mamie rit aussi, t'attrapes par la main et te fais tourner une fois, deux fois. Et quand tu tends ta main pour la saisir, te stabiliser, elle ne rencontre que du vide.
Tu clignes des yeux sans comprendre, un sourire incertain toujours accroché aux lèvres.

    - Mamie ?

C'est comme si tes oreilles attendaient ce son pour se déboucher.
Le silence, écrasant, qui t'écrase et t'oppresse. Et puis les cris, les pleurs des enfants, les hurlements des orphelins. Tu les ignores. Tu tournes la tête de tous les côtés, à gauche, à droite, submergée par son absence.

Où est-elle ?
Des souvenirs rampent dans ta mémoire, des visions d'hôpital et de bruit de machines, mais tu les repousses.
Elle était là il y a un instant, où est-ce qu'elle a pu aller ?
Tu sais ce qui se passe quand les gens meurent, on te l'a expliqué.
Mais alors, avec qui est-ce que tu dansais ?

Tu es paumée Maisie.
La supernova pulse dans ton ventre, les ondes se répandent dans ton corps, brûlent tes veines et font trembler tes membres. Et puis tout cède, et le trou noir te creuse la poitrine.
Tu es brisée Pissenlit.

Tes joues sont mouillées de larmes avant que tu réalises que tu t'es mises à pleurer. Tu comprends soudain que tu étouffes. Tu ne réfléchis pas, tu attrapes tes chaussures et tu te mets à courir.
Tu pousses Circé, tu pousses le clown, tu pousses les petits qui trébuchent devant toi.
Tu les pousses tous avec des cris rageurs d'animal blessé et tu coures sans t'arrêter.
Tu coures jusqu'à avoir mal aux pieds et alors tu t'arrêtes pour enfiler tes bottines élimées. Puis tu te remets à courir et quand tu t’effondres enfin, dans un coin si reculé que personne ne pensera à venir t'y chercher, tu étouffes toujours.

Dans le décor qui t'entoure, le chaos des hommes ne cède qu'à celui de tes sentiments.
Les murs coulent sous les flots, les tuyaux se dressent vers les cieux et partout, partout, la nature les dévore. Au bord de l'eau, rongeant un reste grillage, un bougainvillier te nargue de ses couleurs flamboyantes.

Tu te lèves Pissenlit, et tu attrapes ses branches à pleines mains. Tu le secoues comme tu n'as plus secoué personne depuis des mois, tu le secoues à en arracher les fleurs, les feuilles, et à enfoncer ses épines dans tes paumes.

    - Pourquoi tu es repartie ? Pourquoi ?!

Et quand finalement la colère qui te portait te quitte et que tes jambes se plient sous ton poids, tu te roules sous son ombre et tu laisses ta tristesse te gagner.
Et tu pleures Maisie, comme une gamine qui a perdu sa mamie pour la deuxième fois.
Padparadscha
GIGA Sorcière des Marais
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Padparadscha
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Ven 24 Avr - 17:59
ceux qui
restent
« Il s'agissait là d'un espoir sans nom, d'une désolation sans titre, sentiment insoutenable et oscillant entre blanc et noir. Il s'agissait là d'une impuissance à défaire les plus grands des rois, d'une insuffisance à faire pâlir les plus puissants des empereurs. Il s'agissait là d'une grave erreur, d'avoir pu un jour imaginer ses rêves les plus fous devenir réalité. »
On ne comprend jamais vraiment ce qu'il se passe. On se sait dans un chaos inébranlable, dans une anarchie omniprésente, dans un désordre constant qui refuse de se retirer avec les vagues de la marée, et pourtant on continue de se perdre dans les méandres d'une ville trop calme et dans les anfractuosités d'un esprit trop serré pour nos émotions, jusqu'à que l'on explose sur la douce mélodie d'une pièce ressortie du passé qui, comme tirée d'une vieille malle aux milles trésors d'une vie, compresse notre cœur jusqu'à le tordre de sentiments destructeurs. C'est lors d'une matinée de printemps, caressant les visages de son air frais et de son soleil distrayant, que la malle décida sans un mot, sans sommation ni préliminaire, de s'ouvrir de tout son soul pour venir trancher les esprits des vivants qui avaient jusque là survécu à une apocalypse parfois plus sentimentale que paysagiste.

Baignant dans le soleil qui pointait finalement le bout de ses rayons au travers des grandes fenêtres de la pièce, Mylendra dormait encore à point fermé, enveloppée de doux rêves aux couleurs sucrées et au goût apaisant. Elle aimait à rejoindre son frère dès lors qu'elle s'endormait, et passait ses nuits à contempler les vestiges de leur passé chaleureux et confortable, attendant le jour où ce long voyage prendrait fin pour les laisser, elle et sa petite-amie, le rejoindre à Sacramento et permettre à la vie de reprendre son cours. Lorsqu'un son extérieur à sa bulle de songes commença lentement à la tirer hors de sa rêverie, elle dû s'accorder quelques secondes pour comprendre de quoi il en retournait réellement. Doucement, ses paupières encore lourdes se mirent à papillonner pour laisser ses yeux gris longer les poutres de chêne du plafond, et la musique à percer complètement sa bulle de sommeil pour la faire éclater dans une délicatesse inégalable. D'ordinaire, d'aucun auraient préféré tendre une main lasse envers le radio-réveil pour l'éteindre machinalement et replonger dans ses rêves agréables, mais l'oiseau aimait cette douce mélodie que l'objet diffusait dans la pièce. Il lui fallut encore quelques dizaines de secondes pour revenir entièrement à elle, alors que les draps lavande caressaient son corps d'une main tiède et amicale, comme pour la supplier de se refuser à leur fausser compagnie.

Lentement, elle laissa son bassin tourner sur sa gauche pour dévoiler à ses yeux bienveillants l'entièreté de la chambre aux airs vieillit. Les murs blanc cassés et les plantes grimpantes en leur fort, les poutres brunes parallèles apparentes au plafond, les quelques meubles d'un vieux bois aux allures rétro qui la peuplaient, la coiffeuse de marbre blanc et son miroir reflétant les rayons de lumière qui traversaient la fenêtre, les vêtements de toutes les couleurs jonchant le sols comme s'ils y avaient poussé tels des fleurs venues d'un autre temps. Et en son centre, une silhouette émacié qu'elle ne connaissait que trop bien, dansant sur les notes de cuivres tourbillonnantes, chantant en cœur avec l'homme à la voix de velours.

"Tu entends ça, End ? J'aime trop cette chanson. Tu viens danser ?
- Mh... Non merci. Je préfère te regarder. Tu es vraiment jolie, c'est dingue."

La beauté bancale de Samia l'avait toujours subjuguée. Un corps si petit, si frêle et abîmé par la vie que l'on se demandait d'où il pouvait tirer une telle poésie. Des jambes fines et allongées à la peau bleuie, parsemées d’hématomes dont la provenance restait souvent mystérieuses au yeux de tous, des bras fragiles qui trahissaient de leurs cicatrices blanchies une adolescence douloureuse pour l'esprit torturé auquel ce corps revenait, un bassin dessiné remontant sur des côtes creusées et fugitives que l'on aurait pu briser en serrant simplement la jeune femme contre soi, une poitrine écrasée, dissimulée derrière quelque morceau de tissu noir translucide, des épaules anxieuses à en faire pâlir de jalousie l'angoisse elle-même, une chevelure d'un noir si profond qu'elle ne pouvait rien envier au plus sombre des corbeaux de cette Terre. Et un visage, aux traits abîmés, aux paupières lourdes et aux lèvres gercées, à la peau pâle et aux sourcils traduisant un inquiétude omniprésente même lors des moments de bonheur qu'elle pouvait vivre. C'était un tableau si fragile, mais si précieux au yeux de l'oiseau de joie, qu'elle ne pouvait en détacher son regard élusif. Doucement, elle se perdait dans sa contemplation interminable, mémorisait chacun de ces traits et de ces mouvements, comme si il s'agissait de la dernière fois. Comme si, si elle s'avisait de détourner les yeux seulement une fraction de seconde, il ne lui serait jamais plus permis de les revoir.
Doucement, la voix fluette et tremblante de la brunette se mit à résonner de plus en plus près.

"I love you baby...
- ...Can't take my eyes off of you, I love you baby, and if it's quite all right..."

Myllie sourit à la main qui se tendait devant elle, invitation à se lever pour mêler ses pas légers à ceux de sa bien-aimée dans un tourbillon de notes musicales et de gestes dansants, à se joindre à elle pour entamer une valse majestueuse, comme si elles étaient les deux seules âmes résidant encore en ce Monde. Puis, soudain, une pensée furtive lui traversa l'esprit. C'était enfin le jour. Elle le sentait, au fond d'elle, comme si il s'agissait de sa seule et unique chance, comme si jamais plus une occasion de le faire ne présenterait de nouveau à elle. Elle se mit à chercher, du regard tout d'abord, puis en ouvrant un par un les tiroirs de la petite table de nuit carmélite, le petit écrin de velours qu'elle avait posé là la veille, comme elle le faisait chaque soir en cachette. En vain. La bague restait introuvable. Pourtant, elle ne pouvait se permettre de se laisser vaincre par cet événement. Il s'agissait là de son seul moment. Le destin le lui criait encore et encore, tordant son ventre d'émotion et poussant de petites larmes salées jusqu'à ses yeux gris pétillants. Alors, dans un élan de courage inhabituel, elle quitta les draps du lit douillet pour s'approcher de sa moitié. Elle n'osa pas lui prendre les mains, ou saisir son visage entre ses paumes aériennes. Elle se contenta de la fixer d'un regard doux et émotif, de poser ses genoux au sol et de joindre ses mains sur sa poitrine. A l'intérieur, son cœur tambourinait, frappait de toutes ses forces, comme s'il tentait de s'en échapper pour rejoindre celle à qui il appartenait pour l'éternité.

"Sam..."

Les mots se glissaient difficilement entre ses lèvres roses entrouvertes. Elle prit une grande inspiration et plongea ses pupilles dilatées dans celles de son amie, incompréhensive, puis ferma les yeux pour se donner du courage :

"Sam... Je t'aime. De tout mon cœur, et je te désire plus que tout en ce monde. Est-ce que... Veux-tu m'épouser ?"

Elle n'osait pas ouvrir les yeux de nouveau. Elle attendait qu'une réponse, décisive et fatale, fende l'air, et les secondes semblaient interminablement figées dans le temps. Mais rien n'arriva. La voix de Samia semblait s'être évaporée dans l'air. Et Frank Sinatra avec elle. Mylendra se risqua à jeter un regard furtif devant elle, dans la direction de sa bien-aimée, pour découvrir avec effroi la réalité grinçante et silencieuse.

"Sam ? Sam ! Sam où es-tu ?!"

Plus rien. Plus aucun corps frêle et léger se tenant insolemment devant elle, plus aucun visage abîmé et familier la fixant avec incompréhension, plus aucune voix chantante en chœur les notes joyeuses. Rien d'autre que le chaos d'un esprit embrumé, et le désordre des larmes commençant déjà à rouler sur des joues rosées et tremblantes. Puis, petit à petit, des souvenirs en pagaille. Une tempête, une disparition, une vie brisée. Mais une vie qui continue. Sans elle.

"Sam... Reviens..."

Comment avait-elle pu oublier ? Comment avait-elle pu penser la scène réelle ? Le silence, encore et encore, tranchait son esprit, serrait sa gorge et plantait en son cœur des épines plus douloureuses à supporter que la solitude dans laquelle elle se trouvait à présent plongée. Elle se mit à sangloter, imperceptiblement tout d'abord, puis de plus en plus fort, jusqu'à que sa voix brisée reste la dernière chose qui résonnait dans la pièce. Elle pleurait, criait, comme jamais auparavant elle n'avait pu le faire. Dans son esprit d'ordinaire si calme et apaisé, tout se bousculait, donnant lentement vie à une cacophonie aiguë et angoissée dont elle ne parvenait à se débarrasser. Il lui fallait de l'air. Beaucoup d'air, avant qu'elle ne se sente et ne se laisse mourir. Entre précipitation et sanglots, elle se leva, enfila un drapé blanc et se saisit de sa sacoche de cuir brun pour quitter l'habitation.
A l'extérieur, malgré la douceur de la matinée de printemps, l'ambiance était à la désolation et au désespoir. Partout autour d'elle, les pleurs et les lamentations résonnaient entre les arbres et les bâtiments recouverts de plantes vertes. Elle ne voulait pas les entendre. Elle ne le pouvait pas. Elle se mit à courir, le plus rapidement possible, comme si elle pouvait leur échapper en se réfugiant loin de là. Elle ne voulait pas réfléchir, pas penser, elle laissait ses pas la guider là où elle serait en sécurité. A chaque battement de cils, les images de Samia lui revenait comme des flashs incessants, torturant son âme, molestant ses émotions, manquant de la faire tomber à plusieurs reprises, mais elle ne flancha pas.

Ce n'est que lorsqu'elle arriva à l’Atlantide qu'elle se laissa tomber sur les pavés partiellement recouverts d'herbe. C'était tout naturellement que son corps, comme pour épouser le chaos de son esprit, l'avait portée dans le désordre naturel de la ville engloutie. Elle inspira et expira, tentant de reprendre ses esprits, mais une anxiété tambourinante et amère trônait encore au centre de ses pensées. Dans un dernier recours, elle sortit alors de sa sacoche son atirail de rituel, les mains tremblantes et le regard trouble. Elle traça à la craie blanche un cercle autour d'elle et déposa quatre améthystes en ses quatre points cardinaux, se plaçant au centre, et se mit à réciter, encore et encore, toutes les formules qui pouvaient trotter dans son esprit anarchique. Elle voulait des réponses. Elle s'adressait directement à la Déesse, au Dieu, à l'Univers lui-même, à la recherche de réponses. Elle en avait besoin, ou bien elle ne pourrait jamais plus se relever et mettre un pied devant l'autre pour continuer d'avancer. Doucement, elle se laissa emporter par ses gestes et ses paroles, parvenant à retrouver le calme vital dont elle avait tant besoin.
Quand tout à coup, une voix brisa le silence des alentours, venant troubler son rituel. Une voix toute proche, aiguë et enfantine, cris et sanglots cassants parmi les vaguelettes caressantes de l'eau fraîche. Myllie ouvrit les yeux, cherchant du regard le propriétaire de cette voix désolée. Là, juste quelques mètres derrière elle, une enfant se tenait assise et pleurait à l'ombre d'un bougainvillier. Tout autour d'elle, des fleurs de l'arbre jonchaient le sol verdit par les brins d'herbe folle qui poussaient là. La fillette n'avait probablement pas remarqué la présence de l'oiseau, et celle-ci n'osa tout d'abord pas l'aborder. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes qu'elle parvint à reprendre parfaitement ses esprits et laisser son instinct maternel la contrôler de nouveau. Elle sécha les quelques larmes encore accrochées à ses joues et se leva d'un pas doux et léger, s'approchant de l'enfant. Elle devait avoir une dizaine d'années, tout au plus, et le cœur de Mylendra se serra en pensant à l'effet désastreux que cette hallucination, s'il s'agissait bien de cela, avait pu avoir sur une petite fille de cet âge. Hoquetant encore d'une voix faible, elle s'essaya à une entrée en scène :

"… Salut ? Je peux... Je peux m'asseoir ?"

Elle esquissa un sourire tremblant, les yeux rougis par les sanglots.

"Désolée, je sors de nulle part, hein ? En fait... Je cherche une amie. Je crois que tu as vécu la même chose que moi. Si tu préfères, je peux m'en aller. Mais j'avoue que j'aimerais bien confier ça à quelqu'un, et t'écouter si tu en as envie, aussi. On pourrait peut-être essayer de trouver comment tout ça est arrivé ensemble..."

C'était risqué, comme approche. Mais au vu des cris et de la colère qui semblait hurler de l'intérieur cette enfant, il lui semblait plus judicieux de jouer les cartes de la sincérité et de la grande sœur, plutôt que celle de la maman réconfortante. Elle adressa un nouveau un sourire apaisant à la jeune âme en peine qui se trouvait recroquevillée devant elle.

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Pissenlit
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Pissenlit
Pissenlit
Lun 27 Avr - 23:52
Tu pleures, Pissenlit.
Tu pleures et tu te morfonds.

En tête à tête avec ta noirceur tu oscilles entre rêve et réalité, tes pensées spiralent en un cercle vicieux des plus destructeurs.
Tu hais ta mamie pour t'avoir abandonnée. Tu lui en veux de tout ton être d'être partie et de t'avoir laissée là, seule et sans défense, mal aimée, mal traitée.
Tu hais le clown pour t'avoir arrachée au seul refuge que tu avais. Pour t'avoir propulsée dans ce monde cassé plein de misère et d'enfants malheureux. D'enfants méchants qui se moquent, te pointent du doigt, c'est sa faute si tout ça est arrivé, entièrement sa faute.
Tu hais tes parents, tu hais tes anciens professeurs, tes anciens camarades, ton psy.
Tu hais les adultes, tu hais les enfants.
Tu te hais toi.

D'avoir eu peur de sortir chercher de l'aide. T'avoir dit des méchancetés à ta mamie. De ne pas être capable de t'intégrer avec les autres chevaliers. De ne pas réussir à faire tes exercices à l'école. De toujours agir sans réfléchir. De décevoir tes parents. De faire du mal avec tes poings, de faire du mal avec tes mots. Ta mamie n'aurait pas aimé que tu blesses les gens comme ça.
C'est ta faute si tu es ici.
C'est ta faute si tu es toute seule.
Tu l'as cherché.
Tu l'as mérité.
Tu l'as-
    - Salut ?
La voix te fait sursauter et te sors brutalement de ton apitoiement.
Tu te redresses Pissenlit, oubliée ton affliction, tu te redresses et tu arrondis le dos comme un animal blessés pris dans une impasse. Tu fixes ton regard le plus noir (le plus effrayée) sur l'adulte en face de toi comme si tu la défiais d'approcher, comme si tu la défiais de venir vérifier qui est la plus dangereuse de vous deux.

Tu ne sais pas qui elle est – tu sais donc qu'elle ne vient pas des chevaliers, et tu te méfies d'autant plus. Tout est vert ici, ce doit donc être une green. Ce sont les pires des adultes. Les strictes et les hautains.

Elle parle avec douceur et compassion. Tu regardes ses yeux rouges comme les tiens et ses mains qui tremblent comme les tiennes. Tu aimes bien ses cheveux roses. Et pourtant.
Et pourtant tu déteste ce qu'elle dit, tu détestes qu'elle fasse comme si elle savait ce qui t'étais arrivé. Comme si elle comprenait. Tu ne veux pas te reposer sur elle et tu ne veux pas qu'elle se repose sur toi. Elle est comme ton psy ; à mentir et prétendre et te sourire avec bienveillance comme si tu étais trop bête pour voir l'orage qui se cache derrière.

Toute la colère que tu dirigeais contre toi-même Pissenlit. Toute la rage et l'impuissance qui bouillonnaient dans ton ventre. Tu les détournes et les pointes vers elle.
Vers l'adulte qui vient se poser en sauveuse alors qu'elle ne peut rien faire.
    - Dégage !
Tu cries avec ta petite voix éraillée par la tristesse.
Tu la détestes de te donner de l'espoir. On ne peut pas chercher ce qui n'est plus là. On ne peut pas chercher quelqu'un qui est mort.
    - Laisse moi tranquille !
Tu ne veux pas qu'elle parte.
Si elle s'approche, si elle te touche, tu la mords.
Tes sentiments sont aussi contradictoires que tes mots.
    - Sale pute ! Connasse ! Salope ! Ta mère la chienne !
Tu veux la faire fuir.
Tu veux qu'un adulte te dise que tout ira bien. Que ce n'était qu'un mauvais rêve.
Tu veux avoir confiance en lui et ne pas croire qu'il est condescendant quand il te parle, tu veux qu'il t'explique calmement ce qui c'est passé. Pourquoi ta mamie est revenue. Et pourquoi elle est repartie. Tu veux qu'il te dise la vérité.
Tu aimerais qu'on te prenne dans ses bras.
(Tu penses à Mum, brièvement, et tu te détestes pour ça).
    - Va-t-en !
Et comme si tu avais peur qu'elle ne lise dans tes pensées, comme si tu avais peur que ton corps te trahisse, comme si tu avais peur qu'elle devienne tout ce dont tu as besoin, tu te recules un peu plus dans le bougainvillier. Ton sanctuaire de fleurs et de feuilles t'égratigne sur son passage mais tu pousses la terre de tes pieds. C'est à peine si tu lâches une exclamation étouffée quand tu t'appuies sur tes petites mains pleines de sang et d'épines.



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The walker
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The walker
The walker
Mar 28 Avr - 3:18
INTERVENTION POUVOIR PISSENLIT
Le corps crie, la voix tremble, prête à casser. Résonne dans les arbres et toutes les plantes en pagailles. C’est le coeur qui a hurlé. Si fort. Qu’il a chassé tous les bruits. Il n’y a plus le craquement des branches lorsque tu t’enfonces au milieu de celles-ci. Même les mouvements de ton propre corps semblent s'être étouffés.

• Humming les premiers mots que tu prononceras ne seront pas audibles. Il te faudra attendre quelques secondes avant de pouvoir enfin faire sonner les mots.

Padparadscha
GIGA Sorcière des Marais
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Avatar Anne-Marie (oc) || Fukari
Padparadscha
Padparadscha
Ven 8 Mai - 15:28
ceux qui
restent
« Il s'agissait là d'un espoir sans nom, d'une désolation sans titre, sentiment insoutenable et oscillant entre blanc et noir. Il s'agissait là d'une impuissance à défaire les plus grands des rois, d'une insuffisance à faire pâlir les plus puissants des empereurs. Il s'agissait là d'une grave erreur, d'avoir pu un jour imaginer ses rêves les plus fous devenir réalité. »
En face d'elle, la fillette fit dos rond. Son regard tentant de dissimuler sa peur derrière un noir colérique et sa posture recroquevillée lui firent immédiatement penser à un petit animal sauvage, à un bébé loup effrayé par son incapacité à prendre la fuite et qui tentait le tout pour le tout en essayant de dissuader le prédateur de s'approcher par la menace. Mais Mylendra n'avait rien d'un prédateur, et elle connaissait bien les louveteaux. Elle laissa patiemment la jeune fille lui cracher son venin à la figure, une expression apaisante collée sur le visage, et la regarda s'enfoncer un peu plus dans les épines du bougainvillier fleuri avec une pointe d'empathie pour la douleur qu'elle devait ressentir. Puis, calmement, elle reprit la parole:

"Tu sais, tu vas te blesser, comme ça."

Mais rien ne sorti. Pas un son ne pu s'échapper de sa bouche, et elle réalisa par la même occasion que plus un bruit ne s'échappait de nulle part, en vérité. Elle porta une main à sa gorge comme pour tenter de réparer ses cordes vocales, cherchant toujours à comprendre la situation, jusqu'à que le silence ambiant laisse de nouveau place aux bruits des branches craquelant et des respirations encore irrégulières de sanglots.
C'est alors qu'elle comprit. S'il ne s'agissait pas là d'un signe que la Terre Mère lui envoyait, cela ne pouvait rien être d'autre. Elle avait manqué de prononcer les mauvais mots ; ceux qui auraient fait fuir le petit animal qui se tenait devant elle, ceux qui auraient annihilé toute chance de pouvoir apporter du soutien à ce regard effrayé et fuyard qui se faisait violence pour lui tenir tête. Et comme pour lui venir en aide, comme pour montrer son approbation face à cette rencontrer fortuite, l'Univers l'en avait empêché en faisant momentanément naitre un silence ambiant et implacable. Il lui donnait une seconde chance, et elle se décida à la saisir. Peut lui importait si la fillette se mettait à l'attaquer, ou à faire quoique ce soit d'autre, elle la laisserait faire et trouverait un moyen de l'apaiser. Là était son nouveau rôle, celui que l'Univers venait à l'instant de lui attribuer.

Elle fit un pas pour sa rapprocher encore de l'enfant et se laissa lentement tomber sur le sol avec elle, parmi les feuilles, les fleurs et les nombreuses épines jonchant la terre meuble, étouffant un léger râle de douleur au contact de ces dernières, et un nouveau lorsque la fillette se jeta sur elle pour mordre son bras. Et comme si elle n'avait pas entendu les nombreuses insultes hurlées quelques dizaines de secondes plus tôt par la boule de colère attristée qui se renfrognait devant elle, elle lui adressa un petit sourire, posant une main apaisante sur le haut de sa tête pour la caresser gentiment :

"Tu sais, moi, c'est mon amoureuse qui a disparu. Je l'aimais plus que tout, je voulais même me marier avec elle, mais elle est morte pendant la tempête. Quand je l'ai vue ce matin, ça m'a fait oublier que tout ça été arrivé. J'avais l'impression d'être encore dans un monde où tout allait bien, où elle était à mes cotés et où elle veillait sur moi. Et quand cette fichue musique s'est arrêtée, elle a de nouveau disparu, et j'ai eu envie de disparaitre avec elle. C'est comme si cette musique l'avait fait réapparaitre pour quelques minutes. Elle me manque déjà de nouveau, ça me fait peur et ça me met en colère contre moi-même parce que je n'ai pas pu l'empêcher de disparaitre. Parce que j'ai eu l'espoir d'être de nouveau un jour avec elle, pendant quelques minutes, alors que c'est impossible."

Une larme roula sur sa joue, mais elle n'aurait pu dire si celle-ci était due à une nouvelle montée de sentiments étouffants ou à la morsure hargneuse brulant son bras fin.

[color=#e87079]"C'était qui, pour toi?"

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Pissenlit
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Pissenlit
Pissenlit
Mar 12 Mai - 2:06
Tu t’enfonces toujours plus loin dans le buisson, les bruissements des feuilles aussi assourdissants à tes oreilles que les battements désordonnés de ton cœur ou les sanglots étranglés qui gonflent ta gorge. Tu t’enfonces aussi loin que tu le peux, malgré la douleur, malgré les épines.
Tu t’enfonces à la recherche d’un endroit paisible, d’un jardin secret dans lequel tu pourrais te réfugier. Tu voudrais t’enfuir à nouveau Pissenlit, prendre tes jambes à ton cou et courir. Courir pour t’échapper, courir pour ne plus penser, courir pour te libérer. Ne plus sentir, ne plus ressentir, ne plus avoir d’attaches, ne plus avoir de peine.
Mais le monde t’entoure.
Le monde t’étouffe.
Le monde t’écrase.

Et soudain, le monde se tait.

Le silence te vrille les oreilles comme un cri venu de l’intérieur.
Ton corps hurle sa souffrance mais aucun son ne vient ponctuer ton inspiration hachurée. Ton cœur pompe toujours dans ta poitrine et tu sens la chaleur poisseuse du sang sur tes mains, mais des tambours de sa fonction tu n’entends plus rien. Dans ce silence, ta douleur s’amplifie sous l’effet de la panique avant de se dégonfler comme une voile déchirée. Tu n’as plus de bruit pour te distraire.
Pour la première fois depuis une éternité, tu t’entends penser.
Mais qu’est-ce que tu fais, Maisie ? ta mamie t’aurait demandée.

Ta bulle éclate et, comme de l’eau dans un sous-marin, les sons se déversent et te submergent.
L’apport d’information est trop brusque, sa quantité trop importante et tu t’y noies avec ton semblant de tranquillité.
A peine as-tu le temps de hoqueter pour reprendre ta respiration Pissenlit que l’inconnue est là, tout près de toi, dans ton espace, dans ton refuge.
Quand la main se tend tu te tords pour l’éviter et quand tes bras s’emmêlent dans les branches pour la repousser c’est sans y penser que tu plantes tes dents la chair pour la dissuader.

Que veut-elle ?
Pourquoi ne te laisse-t-elle pas tranquille ?
Va-t-elle t’attraper ?
Se venger pour les vilaines paroles que tu lui as envoyées ?

La chaleur de sa paume contre ta peau te terrifie tant elle te soulage.
    - Tu sais, moi, c’est mon amoureuse qui a disparu.
Le flot de ses paroles emplis tes sens, couvre le vacarme ambiant de tes doutes et de tes peurs et, lentement, tu te laisses emporter.

Il n’y a pas de sourire sur son visage cette fois-ci.
Pas de mensonge non plus.
Elle a mal et sa douleur résonne avec la tienne, sans la faire disparaitre mais sans l’amplifier pour autant.
Elle a mal différemment, elle a pas mal comme toi, mais elle n’a pas pas mal non plus.
Tu comprends la douleur est personnelle Pissenlit. Tu comprends que même si les gens ne souffrent pas pareil, ça ne les empêche pas de souffrir ensemble.
Tu comprends que tu n’es pas seule. Que ce n’était pas un tour cruel dont tu étais l’unique victime, mais un phénomène global dont tu es l’une des rescapés.
Comme la tempête.
Tu comprends mais, en même temps, tu ne comprends pas.

Tes épaules sont toujours crispées mais tu n’essaies plus de te dégager.
Ta mamie te disait d’être plus gentille. Plus calme. Il y a de la force dans la douceur, Maisie.
Tu ne réponds pas à sa question mais, quand tu prends la parole, c’est dans la main maintenant sur ton épaule que tu trouves une forme de force.
    - Quand les gens ils meurent, ils reviennent pas. Je le sais. On te l’a expliqué. Tu n’es pas une idiote. Tu n’es pas un bébé. Mais alors, pourquoi est-ce qu’elle est revenue ?
Tes cils sont humides de larmes et ta bouche est pâteuse d’avoir trop crié et trop pleuré. Mais tu t’obstines à continuer, tes yeux rouges rivés dans ses yeux rouges.
    - Est-ce qu’elle est pas vraiment morte ? Est-ce qu’elle est pas contente d’être avec papi et les autres fleurs ?
Et la plus terrible de tes questions, celle qui fait trembler tes lèvres et ton cœur à l’unisson.
    - Et si elle est revenue, pourquoi est-ce qu’elle est pas restée ?
Est-ce qu’elle ne t’aime plus ?



recap’:
Padparadscha
GIGA Sorcière des Marais
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Métier Exploratrice trop curieuse
Avatar Anne-Marie (oc) || Fukari
Padparadscha
Padparadscha
Jeu 21 Mai - 16:33
HRP:
ceux qui
restent
« Il s'agissait là d'un espoir sans nom, d'une désolation sans titre, sentiment insoutenable et oscillant entre blanc et noir. Il s'agissait là d'une impuissance à défaire les plus grands des rois, d'une insuffisance à faire pâlir les plus puissants des empereurs. Il s'agissait là d'une grave erreur, d'avoir pu un jour imaginer ses rêves les plus fous devenir réalité. »

C'était un tourbillon d'émotions, une tornade de sentiments tous plus contradictoires les uns que les autres. C'était comme une seconde tempête, qui venait de s'abattre sur l'âme de Mylendra quand la fillette avait parlé. Mélange de douleur aussi physique que psychologique, de soulagement pour avoir réussi à briser finalement la peur infantile, de débordement du cœur car la petite visait juste sans s'en rendre compte avec ses mots.
Car elle-même ne savait pas répondre à des questions si innocentes mais prononcées dans un tel état de désespoir.
Car elle-même pensait avoir compris la signification de ce mot qui glace le sang, qui met un terme à la Vie en déchirant les gens.
Car elle-même pensait avoir compris le sens d'un deuil avant ce matin fatidique.
Pourtant, elle était finalement aussi perdue que cette enfant. Elle s'essaya à une longue inspiration pour tenter de calmer ses sanglots, mais tandis que les paroles de la fillette recommençaient à résonner dans sa tête, une nouvelle larme roula sur sa joue. Alors, elle la prit dans ses bras. La serrer contre elle semblait être la seule façon de lui montrer qu'elle comprenait. Que parfois, les mots ne pas assez forts pour exprimer ce que l'on ressent, mais que ça n'empêche pas de ressentir. Elle ne savait pas comment lui montrer autrement. Elle devait laisser son cœur parler si elle souhaitait toucher le condensé d'inquiétude et d'incompréhension qu'elle serrait au creux de ses bras. Elle devait arrêter de réfléchir et simplement s'ouvrir à elle, en laissant le destin guider ses mots.
La gorge toujours serrée, elle prit finalement la parole une autre fois.


"Parfois l'Univers décide de nous jouer des tours, sans penser que ça pourra nous blesser. Parfois la vie comprend qu'on n'a pas fait les bonnes choses au bon moment, alors elle veut nous donner une autre chance. Comme si..."


Elle marqua une pause pour essuyer une nouvelle larme de ses yeux rougis et gonflés.


"Comme si elle avait entendu notre amour, si puissant qu'il refuse de laisser partir ceux qui nous sont chers." Elle esquissa un léger sourire doux et sincère "Je suis sure que ta Mamie est très heureuse avec ton Papi et les fleurs. Tout comme mon amoureuse est très heureuse, pas très loin d'eux. Mais je pense que notre amour pour eux est si grand, qu'ils ont du revenir l'espace d'un instant. Comme s'ils avaient été aimantés jusqu'à nous parce qu'on les aime très fort et qu'ils nous manquent."


Myllie lui parlait comme à une adulte. Elle ne cherchait pas ses mots pour tenter d'adoucir le tout, ou pour s'assurer que l'enfant parviendrait à comprendre ce qu'elle disait. Elle se contentait de déblatérer sans véritablement réfléchir. En ouvrant simplement son cœur, en le tendant à bras ouverts pour que les petites mains fébriles le saisissent et acceptent de comprendre ce qu'il exprimait.


"Mais même si la Vie a accepté de nous faire ce cadeau, ça ne pouvait pas durer éternellement. Normalement, les gens ne reviennent pas du tout. C'est quelque chose d'extraordinaire ce qu'on a vécu, parce qu'on doit être les premières personnes au monde à avoir testé les limites de cette fameuse lumière blanche. Et en même temps, ça fait mal, parce que c'est comme avoir de l'espoir juste pendant quelques minutes ; dès que c'est terminé, on a l'impression que tout devient dix fois pire et que ça ne s'arrangera jamais."


Elle gardait un bras autour de la fillette, caressant doucement son épaule d'un air rassurant. Le regard dans le vide, elle commençait à peiner à aller au bout de son discours. Elle avait jusque là parlé sans trop y penser, et ses propres mots se mettaient soudainement à se retourner contre elle pour lui exploser au cœur. Ce qu'elle disait était douloureux, elle commençait seulement à en prendre conscience. Pourtant, elle dessina tout de même un autre petit sourire calme avant de poursuivre.


"Je pense qu'il faut voir ça comme une petite chance qui nous a été accordée par l'Univers. Même si la surprise nous a fait du mal, même si ça n'a duré qu'un instant, c'est un souvenir heureux qu'on aura à ajouter en plus à notre arsenal, parce que dans ce souvenir il y aura, ta mamie pour toi, mon amoureuse pour moi, toutes les personnes chères aux yeux de ceux qui l'ont vécu."


Ses yeux se projettent sur un horizon parsemé de bâtiments abîmés comme leurs cœurs.


"Et la meilleure façon d'honorer la mémoire de ces personnes qui nous sont chères, d'honorer la vie, c'est de sourire et de se souvenir qu'on les aime, et qu'elles seront toujours là, quelque part pour veiller sur nous. C'est de sourire et de se souvenir pour toujours de la chance qu'on a eu lorsqu'elles sont apparues dans nos vies."

Winter Aid - The Wisp Sings

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ceux qui restent ϟ hummy (22/04)
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