Il existe, dans l’immensité de toutes choses, des portraits gravés à grand renfort d’arcs acérés et de contours acuminés, dont les aspérités nous inciteraient volontiers à leur octroyer davantage de défauts qu’ils n’en comportent en réalité. Pellinor a pleinement conscience d’en être une fidèle illustration, mais ne nourrit aucune intention d’atténuer cette impression qui, au fond, l’accommode bien. C’est en quelque sorte son rempart contre le monde, ces airs impérieux et ce timbre austère. Qu’on l’approche trop brusquement n’est pas une chose qu’elle apprécie, et exhaler une certaine rudesse lui permet de maintenir autrui à une distance respectable le temps qu’elle puisse observer, jauger, lier les points entre eux afin de se faire une meilleure idée de la personne à qui elle a affaire.
Elle a cette logique toute ancrée dans la chair, Pellinor ; cet esprit cartésien qui n’admet qu’un raisonnement purement scientifique, de ceux qu’on construit selon les règles, en emboîtant hypothèses, expériences, et preuves. Sa foi de saint-Thomas n’accepte de croire qu’en ce qu’elle voit, et n’a aucun crédit à accorder aux théories paranormales ou aux histoires de fantômes. Il serait toutefois malvenu de l’imaginer déployer la même dureté qu’on tend à lui prêter afin de décourager les plus jeunes esprits d’adhérer à ce genre d’idées : elle est avant tout mère, bien qu’il soit facile de l’oublier, et en a rêvé durant des années avant de le devenir. La Tempête n’a fait que décupler sa fibre protectrice, dont elle couve les oisillons perdus du château. Son rapport avec eux est tendre et pédagogue, elle apprécie de se plier aux jeux lorsqu'elle le peut, se laissant même gracieusement peindre les ongles – mais jamais le visage, il n’y a qu’une personne dont c’est l’apanage.
En s’y attardant, c’est une figure qu’on reconnaîtra comme bourrue mais mue de bons sentiments, ayant à cœur d’aider son prochain malgré une apparente raideur ainsi qu’un penchant pour le théâtral qui se plaît à en faire un peu trop en exagérant parfois aux frontières du sarcasme. Il est vrai que Pellinor aime s’entendre parler sûrement autant qu’elle sait écouter. Sans avoir pour autant vocation à occuper tout l’espace, elle a besoin qu’on la laisse manier ses taquineries, qu’on lui permette de tirer ses moues moqueuses. Elle a besoin de susciter une réaction, qu’il se passe quelque chose en vous, quitte à vous l’arracher tant elle a l’immobilisme en horreur – car si la parole est d’argent, votre silence l’endort.
tient son surnom d’un des chevaliers de la table ronde les plus âgés de la légende arthurienne
× pur archétype de la vodka aunt
× lâche quotidiennement des "parle-moi mieux que ça, je pourrais être ta mère"
× évoquer Freud, c'est risquer de la mettre en colère
× même chose pour la psychanalyse
× on pourrait croire qu’elle prend son café noir comme son âme, mais elle ne tourne qu’au thé
× n’a plus une once de considération pour ses parents
× espère même qu’ils sont morts depuis longtemps
× et qu’ils se sont retournés dans leur tombe à chaque fois qu’elle a eu raison de se couper les ongles bien courts avant un rencard
× ne refuse pas une cigarette de temps en temps
× ni un bon whisky
× vit pleinement le no bra depuis 2002
× ne porte que des chemises ouvertes et des pulls d’homme
× quelquefois des cravates par nostalgie
× a la religion en horreur
× pleine de regrets vis-à-vis de son filleul, qu'elle appréhende secrètement de retrouver
× rappelle souvent avec agacement qu'elle est psychiatre, pas psychologue
× officie en tant que psychiatre, donc, auprès des Chevaliers et des Vagabonds
× fait de son mieux malgré un bagage plus médical qu'autre chose
× inquiète du devenir des rescapés sous traitement lorsque le stock de neuroleptiques sera entièrement épuisé
× les Greens et les Pirates ont intérêt à avoir une bonne raison pour qu'elle les approche sans froncer le nez
× active dans la vie quotidienne du château
× adore embêter son monde, mais a bon fond
× s'amuse d'ailleurs souvent à faire des commentaires faussement sérieux, du style "mh, bras et jambes croisés, fermé au dialogue, c'est typique des scorpion ascendant gémeaux ça"
× très bonne joueuse d'échecs
× grande amatrice de polars
× ne porte ses lunettes que lorsque ses yeux fatiguent
× très attachée à sa nouvelle famille
× suivra Arthur jusqu'au bout du monde s'il le faut.
Ce que tu veux le plus au monde, consciemment ou non, c'est quoi ? Sortir de la bulle temporelle et retrouver son fils. Néanmoins, si on lui en donnait la chance mais que cela signifiait laisser les Chevaliers derrière elle, elle ne serait pas sûre d'accepter. Dans l'immédiat, c'est la sécurité des résidents de Blackwell qui compte, et surtout, la sécurité des enfants.