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Horizons brumeux • PV Bloody Mary

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Bobtail
Hodor,... Hodor ?
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Bobtail
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Lun 7 Sep - 19:34
Horizons brumeux

Parfois, je ressens le besoin de fuir. Partir à un endroit où personne ne saurait me trouver, pas même mes amis les plus proches. Me retrouver avec moi-même, profiter du calme et de la discrétion de la nuit pour fuir mes responsabilités. Les patrouilles sont renforcées depuis plusieurs semaines, pour me pousser à bout ? Pour pousser tous les flics sur les rotules ? Pour scander une pseudo sécurité ? Je ne suis pas bien au courant des messes-basses des policiers. Une chose est sûre, je dois travailler plus dur et plus longtemps, quitte à me tuer la santé. Tu veux la sûreté et le confort des Greens ? Eh bien, tu trimes pour y avoir droit. C'est logique. Mais, les sous-effectifs des policiers mettent à rude épreuve les personnes engagés dans cette branche.

Ma lampe torche à la main, je guette les troncs des arbres dans cette obscurité malaisante. C'est peut-être l'aspect que j'aime le moins dans ce boulot : les rondes de nuit, seul.
Mais, c'est aussi une chance : user d'un autre itinéraire, aller à un endroit imprévu, ne pas compléter la ronde par pure provocation inavouée. C'est ainsi que je bifurque du chemin tracé et m'engage entre les lianes et autres troncs enchevêtrés. C'est l'un de mes endroits préférés d'Arcadia Bay, à la limite du territoire Green. Si proche et si beau.

Je ne mets pas beaucoup de temps à trouver l'à pic qui surplombe la falaise. Là, en bas, s'écrasent les vagues de la mer. J'éteins ma lampe de poche et laisse mes yeux s'habituer à l'obscurité. La nuit est claire, illuminée par une demi-lune. Le spectacle est toujours charmant. Cette impression de domination sur un lointain' inaccessible. Je m'approche jusqu'au bord de précipice. De sombres idées s'immiscent en moi, comme souvent à cet endroit précis.

Si je saute, combien de personnes s'étonneraient de ma mort ? Peu. On dirait que je n'étais pas fait pour une apocalypse, car c'est bien le cas. Certains policiers seraient déçus d'une telle lâcheté, de cet effroyable abandon de poste. On peut imaginer que certains s'interrogeraient. Pleurer ? Non, pas en public. Barry Lightfield ne serait pas une si grande perte. De rares personnes seraient tristes. Ils s'en remettraient tous. Car je ne suis pas irremplaçable. Ni vraiment utile.

Je soupire en fixant l'étendue noire en dessous de mes pieds. Il y a bien une personne que j'ai espoir de revoir avant de partir. Car, aujourd'hui, je n'ai peut-être jamais été si proche d'être son Petit Hulk. Je souris à cette pensée. Pire que ça, cette émotion doucereuse qui m'envahit me fait changer de physionomie. Sans le voir, je m'en rends compte. Plus grand, plus musclé, mon corps n'est plus agencé pareil. Cette nouveauté me surprend. Et, à peine m'a-t-elle surprise que mon corps se dégonfle et reprend un aspect normal, ou informe.

Chaque jour qui passe, je ne sais pas bien à quoi je ressemble. Je me rends compte de difformités qui apparaissent et disparaissent presque aussitôt. Je fais au mieux pour les cacher. Mais changer de taille tous les quatre matins n'aide en rien à ma crédibilité.

Alors, je regarde à nouveau la chute qui m'attends en dessous. Je laisse glisser mon regard jusqu'à voir un point lumineux, là-bas. Le feu de camp des pirates. Sur la plage. Si proche et si lointain. Je leur ferais la peau, un jour. Pour me venger. Juste pour ça, je n'ai pas besoin de plus. Juste par plaisir de les voir souffrir. Sous mes yeux. Mes mains se resserrent sur la terre caillouteuse.

Parfois, je m'imagine géant capable de terrasser les fourmis que sont les pirates. Cette vision m'aide à me complaire dans cette possibilité. Échafauder des plans m'aide à ne pas penser à autre chose.
Falaises - Bloody Mary - 31 août 2020




Résumé:
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
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Bloody Mary
Bloody Mary
Lun 7 Sep - 21:22
Horizons Brumeux «  You start a conversation you can't even finish it
You're talking a lot, but you're not saying anything
When I have nothing to say, my lips are sealed
Say something once, why say it again? »

( Talking Heads → Psycho Killer )
Une lueur dans les ténèbres.
Voici que Bloody Mary
Étire une à une, ses vertèbres.
Sa bouche se colle au goulot de la bouteille.
Sobre ? C'est pas demain la veille.
Ça en fait un guerrier ahuri.

Qu'ils sont chiants, les autres. A discuter autour de feu, à le zieuter dans tous les sens, les idées pourries qui gangrènent leurs cerveaux défoncés. Qu'ils sont laids à sourire dans tous les coins, à penser au présent plutôt qu'à l'avenir. Qu'ils sont pénibles à raconter de la merde, sur son compte, ressasser ses hauts faits et ses méfaits, lui demander comment ça s'était fini avec Cheshire. Avare de potins, affamés de contes qui finissent mal. Bloody Mary faisait aller et venir la bouteille entre ses lèvres, pleines et rouges, on dirait qu'iel les a maquillés. Chaque gorgée le délivre un peu plus, de cette langueur au coeur, de cet ennui qui revient.

Inlassablement.
Sans se lasser.
Tandis qu'il s'est laissé 
Revenir à elle.

Mauvaise humeur, tumeur à l'âme. Quand Bloody Mary se laisse tomber près d'un pirate, il examina ses longues jambes blanches. Il essaye d'être chic, en plein coeur de l'Apocalypse, à se faire remarquer par sa taille trop haute, par ses manières trop maniérées. Précieuse, mais pas ridicule. Cette nuit, c'était short noir jusqu'à mi-cuisse, chemise en soie rouge pourvue de motifs en forme d'oiseau. On ne sait pas trop s'il l'avait depuis toujours, s'il l'a marchandé ou volé. Un chouïa trop grande pour lui, elle laissait voir ses clavicules marquées, sa pomme d'Adam dessinée qui remontent le long de sa gorge, dès qu'il boit. De fausses Doc Martens aux pieds, iel a mélangé les styles, les genres, comme toujours.
Iel reposa la bouteille d'alcool. C'est dégueulasse, mais ça fera l'affaire.

Lorsque Bloody Mary se prit une clope, le feu brûlant claqua dans le tumulte des conversations. Sa lueur lui fit admirer sa manucure, des ongles longs, toujours bien limés, toujours prêt à arracher.
Seulement s'il le faux.
Faux-sembler.
Faire semblant.

Alimenter le feu avec un million de paillettes, enjoliver la réalité, et faire comme si
Le vernis n'était pas écaillé
Délaissé
Le petit doigt dressé
L'ongle cassé.

Bloody Mary soupira, puis il s'étira de tout son long. Lorsqu'il releva les yeux sur la falaise, il crut voir dans le paysage nocturne une silhouette imposante, qui juge, juge. Ça... elle en est certain. Faut pas faire le malin avec le Diable.

C'est elle qui bouffe.

« Qu'est-ce que tu regardes ? »

En silence, Bloody Mary désigna la silhouette, qui les surplombe. Si grosse, si grande, mais si minuscule de là où ils se trouvent. Un coup de coude à son voisin, qui se propage, la peste mord et se tord, jusqu'à diffuser son mal. Pendant ce temps, Bloody Mary contemple ses jambes.

Pas vraiment si blanches.

La clope au bec, iel vient toucher du bout de ses doigts ses cuisses. La peau n'est pas douce.

Un peu séché.
Un peu trop poilu.

Ils se dressent, comme des épis de blés dans l'horizon de l'été. Ils sont drus et roux, informes, laids, leur présence annonce un mauvais présage. Car voilà que Bloody Mary

Enrage
Contre son existence.
Ce n'est pas bien sage,
Toi, héros de l'enfance,
A venir juger le démon
Sans faire un son.

Les pirates autour de lui étaient en train de parlementer, quelques-uns bougeaient déjà. Ils étaient un peu ivres, un peu défoncés, s'abreuver de toutes les substances possibles pour combler un peu, ce vide que la tempête a laissé dans leur existence. Bloody Mary resta immobile, lorsqu'on lui ordonna de venir, à contempler les poils sur ses jambes, un roux poil-de-carotte. Les méchantes langues diront qu'il n'avait pas d'âme ; ce n'était peut-être pas faux. Quand on est seul face au monde, faut bien survivre avec le peu qu'on a.

« Hé ! Bloody Mary, viens.
 — Ouais. »

La belle cligna des yeux, elle inspira une grande bouffée de nicotine. Bercée par les remous de l'alcool, elle marcha, la tête ailleurs, avec les trois autres pirates qui l'encadraient. Certains ont les mains baladeuses, d'autres les langues chamailleuses, mais ses poils aux jambes ont toute son attention. Bloody Mary fantasme. Y planter les ongles, dans sa chair tendre et blanche, les enfoncer si profondément qu'il irait trouver les racines des poils pour les arracher. Lacérer ce corps immonde, couper ces jambes trop longues.

A la hache, s'il le fauX
Faut(faire)semblant.

Sans en donner l'air, le quatuor faisait le tour, dans un recoin où la pauvre abandonnée ne pourrait pas les voir. Le feu crépite si fort que l'on entend à peine leurs pas, les semelles qui couinent sur les cailloux, leurs souffles sifflent comme un serpent. Et par la magie du temps, ils se retrouvent pas trop loin du super-héros.

Bloody Mary fourra les mains dans les poches, la tête encore ailleurs.

Chantalle n'est pas sa soeur.
Ce n'est pas si facile.
Il n'est pas une fille si gracile.
Elle n'est pas un garçon si viril.

Qu'est-ce qu'ils sont ?

« Mais qu'est-ce qu'on a là ? »

S'élança un pirate, qui de loin, ressemble à un footballer américain ayant troqué son cerveau contre des produits dopants. D'ailleurs, Bloody Mary se souvient vaguement d'avoir couché avec lui ; impossible de retrouver son nom. Il expira la fumée par les narines, et à la lueur, il ramena son attention sur la victime.

Quelle idée aussi, de se poster en haut de ces cimes.

« Qu'est-ce qu'on fait tout seul ici, mon grand ? »

Bloody Mary soupire, tout ça lae fait chier. Il se rend compte que sa chemise en soie ne couvre pas le froid, quelle idée de laisser le style parler plutôt que la conscience. D'une oreille, iel écoutait, les pirates se regrouper autour du gros gamin. Les moqueries, les insultes, elles fusent dans tous les sens, chacun d'entre eux se les renvoyait, une balle de ping pong qui gagne en violence dès qu'elle s'élance. Pour l'instant, Bloody Mary ne joue pas.

« Qu'est-ce que t'en penses, Mary ?
Mh ? »

Putain, je dois raser cette horreur.

Iel releva les yeux sur Bobtail, il battit des paupières. Il se rattrapa à la réalité, de justesse, puis en le fixant dans les yeux, il se contenta d'un long silence. Presser ses lèvres contre le bâton de nicotine, recracher la fumée, et soupirer :

« Bah il est juste obèse, tu veux que je te dise quoi ? »

D'une voix neutre, ni féminine, ni masculine. Mais ce n'est pas le plus cinglant.
C'est sans doute l'indifférence
Dans le ton.

Bloody Mary s'attarda finalement davantage à épier le gamin gros face à eux. Un coup d'oeil, son cerveau emmagasine son allure, le sweat, surtout. Oh non... la capuche. Il haussa un sourcil, il fit une moue dédaigneuse.
Un sweat à capuche... et un masque ?

On dirait que pour la première fois, Bloody Mary se rend compte qu'il est vraiment là.

« Tu te prends pour le super-héros du Macdo avec ton masque, là ? »

Il y a des impairs qui ne pardonnent pas avec ellui. Le masque, le sweat à capuche.

Faut vraiment que je m'épile.

Des éclats de rires, et les pirates, qui reprennent en coeur « le super-héros du Macdo » d'une même voix, un nouvel hymne à la gloire du gamin obèse auquel la girafe rousse fait face.



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Bobtail
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Bobtail
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Lun 7 Sep - 23:05
Horizons brumeux

Parfois, parfois, le destin me rattrape. Mes vilaines pensée ont dû aller trop loin. Ma contemplation ne peut pas être tranquille, pas ce soir. Le destin en a décidé autrement. Dieu a dit que Bobtail ne serait pas tranquille, sur le bord de sa falaise, qu’il devrait subir. Une fois de plus. Des plans, de vastes merveilles illusoires. C’est à peine si j’entends les bruits de pas se glisser derrière moi et apparaître quatre ombres qui se détachent dans l’obscurité.

Un centimètre de plus ou deux et, je bascule en avant. Ni, plus, ni moins. Cette pensée ne me fait ni chaud, ni froid. Quelque chose me retient pourtant. Une force indescriptible qui m’empêche de totalement me laisser aller sur les rochers en contrebas. Les moqueries percutent mes oreilles. Ils ricanent en embrayent sur d’autres insultes. La question me gêne. Je n’ai rien à faire là, c’est vrai. Mais, eux, que font-ils ici ? A quelques pas du territoire Green. Ils n’ont pas le droit de venir troubler ma quiétude. Je n’ai pas plus la force de les faire déguerpir d’ici que de me jeter du haut de cette falaise.

Je ne regarde pas dans leur direction. Je ne regarde pas l’horizon non plus. Je suis passif. J’attends que cela se passe. J’écoute sans grande attention. Tout à coup, une voix se démarque du lot. Je ne sais pas pourquoi ce timbre particulier retient mon attention. Ses paroles incisives me crispent tout entier et un frisson me remonte le long du cou. Juste. Obèse. La triste vérité qui s’énonce entre ses lèvres. Médicalement parlant, on ne peut pas contredire cette phrase. Pourtant, qu’est-ce qu’elle fait mal. Comme si ces deux mots étaient une excuse pour toutes les autres insultes qui ont été balancées.

Je me retourne tout à fait, histoire de leur faire face. Pour une raison que j’ignore, je ne sais pas pourquoi je fais ce geste soudain. Pour les voir ? Pour mettre un visage sur ma vengeance prochaine ? La même voix sans ton reprend. Cette fois-ci, il touche mon coeur de plein fouet. Il crible mon âme, mes aspirations.

Je me sens triste, en colère, démunis.

Et, là, c’est comme si mon corps répondait à cet appel. Mes bras prennent plusieurs dizaine de centimètres de largeur et s’allongent de tout autant. Le mec à la taille de catcheur n’est plus si loin de ma poigne. Il suffirait que je l’attrape. Tout est pourtant trop rapide. Mes bras retrouvent leur taille originelle et, soudainement, c’est ma tête qui semble plus lourde. Comme si les quatre gaillards s’étaient approchés d’un coup. Mon cou n’aime pas le nouveau poids qui lui incombe et mon cerveau ne répond plus de manière cohérente. Cette désagréable sensation ne dure pas plus longtemps que le précédent sentiment de puissance.

Difficile de dire actuellement de quoi j’ai vraiment l’air.

« _ J’vais… hein… j’vais… v-vous… eh. Vous casser la figure. »
Falaises - Bloody Mary - 31 août 2020


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Lun 7 Sep - 23:51
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Bam dans les dents.
Ou l'égo ?
Bloody Mary a un pincement.
Oh pas au coeur, iel l'a brûlé depuis longtemps.

En un clin d'oeil, la Vierge Ensanglantée venait de clouer la détermination du gamin. Elle ne sait pas trop, si c'est lui qui a halluciné, si l'alcool lui fait voir des couleurs qui n'existent pas - quoique d'habitude, c'est surtout les champignons -, mais elle a cru voir ses bras boudinés qui ont dans un saut, quasi touché Machin - un beau surnom, non ?

Bloody Mary cligna des yeux, puis il tira sur sa clope. Ses poumons se gonflèrent de nicotine, et l'air de rien, il expira la fumée par la bouche. Les narines gonflées, elle examina le visage blond leur faisant face. Un gros gamin, un chevalier non pas en armure, mais en gras. Il fit un sourire dédaigneux, le menton légèrement relevé.

Quelque part, ça lui fait plaisir
De l'entendre répliquer,
Sous son masque pour abolir
Les petites méchancetés
Du quotidien.

Iel a été à sa place. Mais iel pense s'en être sortit avec grâce. C'était Terrence contre le monde, un cri pour appuyer son existence. Bloody Mary zieuta encore, les poils roux qui se dressent sur ses jambes blanches. Au moins, le gamin avec son entrain de petit-héros du dimanche sera un bon

Dé-fou-Loire.

Ou c'est elle ? Qui devient fou ?
(Tu resté calme, tu l'as ?)

Le gamin ne ressemble plus vraiment au gamin qu'il a été, genre ? Il haussa un sourcil, le sarcasme brûlant ses lèvres. Genre ses mains sont vachement grandes. Bloody Mary souffla sur la mèche rousse venant scier ses lèvres. Il pensait vivre dans son rêve halluciné, où la mélancolie se faisait happé par les monstruausités. Les pirates sfflèrent entre leurs dents, reprenant d'une même voix le Super-Héros du Macdo, cherchant les paroles dans l'alcools qu'ils se sont envoyés. Et bientôt, le Grand Bloody Mary, superbe dans son port altier de mépris, habillé et frissonnant du vent glacial, se prend tout un tas de remarques salaces.

Comme Bobtail, les insultes, les petites agressions du quotidien, c'est une habitude qui a la vie dure.

Mais Chantalle, comme Terry sont féroces.
Si bien qu'à deux, ils sont bien atroces.

« Tu as vu ça, Mary ?
Ouais. »

La fumée s'éleva dans les airs, les pirates s'étaient un peu écartés, un à sa droite, qui vient lae prendre par l'épaule. Les deux autres à sa gauche, se pointant près du gamin. Machin était vachement tactile, ça devient gênant, pire qu'un petit ami lors de sa première relation. Son contact sur sa chemise en soie l'agace, il va la froisser ; on dirait un vieux chewing-gum collé à sa semelle, et dont il n'arrive pas à se débarrasser.

Désolée petit, c'est toi.
Ou moi.

Ça commence par des : « je suis sûr que même Bloody Mary voudrait pas se le taper. » Et ça le fait rouler des yeux, ça le fait soupirer. Alors qu'ils savent tous

Qu'il y a que les trucs inanimés
Qu'elle ne s'est pas encore tapée.

Bloody Mary s'écarta de Machin-Chewing-Gum, les yeux rivés sur les mains de Bobtail, disproportionées. Comme le reste de son corps.

Comme...
Elle.
Dans ce corps affreux, trop grand, trop...
Souvent pas assez
Souvent TROP TROP TROP.

Et Bloody Mary déteste capter sa propre difformité. Il serra la mâchoire, c'était quoi ça ? C'était quoi ce bordel ? Le vent passa contre eux, et lorsque la Vierge Sanglante reposa son oeil bleu sur le chevalier en armure de gras, il émane une telle férocité que même Machin préfère s'écarter. Mais voilà que Bloody Mary plombe l'ambiance d'un ricanement abject, désabusé

Des
Abusés

Dés-avoués.

Iel ramena une mèche de cheveux derrière son oreille, il fixa les mains, puis elle regarda Bobtail dans les yeux. Il fit un pas en sa direction, il releva encore le menton. L'ombre de son rire accrochée à ses lèvres rouges, iel lui envoie :

« C'est ce que tu crois... on va faire impasse sur son nom, iel ne le replace pas vraiment, mais tu sais, les menaces, ça marche pas trop pour un premier rendez-vous. »

Ils sont trois,
t'es tout seul.
Franchement.

Bloody Mary recracha la nicotine, en direction de son visage. Iel remarque le vide derrière le gamin, une simple pichenette, et son gros corps se retrouve en bas. C'est exaltant.

Mais arracher une oreille, c'était déjà trop pour ces malfrats de pacotille. Bloody Mary, c'est un·e vrai·e. Le goût du sang, lorsqu'il se pince la lèvre en fixant le gamin. Il le regarda de haut en bas, et de bas en haut, avisant encore une fois ses mains, la capuche et le masque. Le masque.

« Tu vas faire quoi, mon cha-ton ? Sauter d'en haut ? Me refaire ton numéro ? »

Bloody Mary haussa l'autre sourcil, son sourire le met au défi.
Sautera ? Sautera pas ?

Bordel, faut vraiment que je m'épile.







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Ven 6 Nov - 15:40
Horizons brumeux

La colère s’est consumée d’un coup d’un seul. Mon corps soumise à sa volonté, mes bras ont triplé, si bien que j’aurais pu mettre le gros Machin hors d’état de nuire. Même le lancer par dessus bord. Il n’a de toute façon pas l’air bien malin. Personne ne regretterait la perte d’un Pirate. Enfin, pas chez moi, en tout cas. Mais la haine se consume trop vite en moi, bientôt, mes bras retrouvent leur taille d’origine, enfin, sauf mes mains qui restent étrangement grandes. Je suis pourtant toujours capable de plier mes doigts, d’agir avec. De faire des trucs. Mais quels trucs ?
Donner de la crédibilité au Héros Macdo ?

Les Pirates continuent à jacasser. Ils attendent tous les ordres d’un des leur qui semble être une sorte de chef. Un personnage haut en couleur. Dans la pénombre, de par sa voix, ses vêtements, je ne parviens pas à me décider si je vois un homme ou une femme. Et, je crois que je m’en contre fiche. Iel porche une chemise bien trop précieuse pour une apocalypse. Iel est perché.e sur des chaussures dont je m’imaginais même pas l’existence avant ce soir. Il est vrai que iel dégage quelque chose. Je comprends que son charisme force les autres à se ranger de son côté. Je crois que c’est ce qui me met le plus en rage. Chez les Pirates, ils ne semblent pas être capables de réfléchir par eux-mêmes. Comme s’ils avaient besoin d’une tête d’affiche pour prendre des décisions. Ca me donne envie de vomir.
Ils doivent nous voir de la même façon, mais, moi, jamais je ne m’attaquerais à une personne seule… enfin… en tout cas, ce n’est pas encore arrivé.

J’ai l’impression d’avoir jeté tout mon courage dans cette phrase. Impulsive et donc je ne comprends même pas vraiment dans quel univers les Pirates peuvent sérieusement y répondre. Je décide de ne pas comprendre les sous-entendus sexuels qui me mettent définitivement mal à l’aise. Je préfère ne pas réagir et attendre de voir à quelle sauce je risque d’être mangé. L’homme-femme chelou s’avancer et ose me répondre que les menaces, c’est pas très joli.

Je sers les dents. Je sers les poings. Je ne sais pas à quoi m’attendre venant de cette personne. J’attends, sur la défensive. Prêt à faire je ne sais quoi. Me jeter dans la mer ? Plaquer ce poids plume qui, peut-être me dépasse mais dont je n’aurais probablement aucun mal à renverser ? Mais si j’ose faire ça, comment vont réagir les autres idiots présents ?

Mon plan s’effondre quand iel me crache sa fumée au visage. Le cligne des yeux. Je suis surpris. Ca ricane dans les rangs. Je...

Plus j’y réfléchis plus je trouve leur réaction pas nette. Leur haleine, pas fraîche. J’ai bien entendu dire que les Pirates étaient passés maîtres dans les affaires de drogues, d’alcool. Des choses que je ne connais pas, dans lesquelles je ne veux pas traîner. Que je préfère ne pas connaître. Et, là, j’ai la désagréable impression d’être face à des gusses qui ont mon âge et qui pourtant ont dix dans d’avance dans ces domaines. J’ai l’impression d’être un chiot soumis, qui ne connaît rien à rien.

La fumée enveloppe mon odorat, c'est âcre, ça sent mauvais, je suis pris comme une souris dans un piège. Les larmes me piquent les yeux. Le fantôme rouge s’est trop approché de moi. Je suis coincé.

D’un geste mécanique, je chasse la fumée de mon visage.
Ma rage s’embrase à nouveau mais mon corps n’en semble pas changé. Dans le farouche désespoir qui m’étreint, je réponds par un crachat qui explose sur le front du trop-parfait. Belle, svelte, attirante, peau blanche, parfaite, jambes longues, style incompréhensible. Ce monstre est la personnification de tout ce qui me débecte.
Falaises - Bloody Mary - 31 août 2020


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Ven 6 Nov - 21:02
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Et la réaction de l'inconnu,
Ne se fit point attendre.
Ce geste en dit long, on l'a vu.
C'est qu'il a de la rancune à revendre.

Le silence qui s'installa suite au crachat fut évocateur. Même les autres n'osèrent rien dire ; on ne contrarie pas Bloody Mary. Il y en a bien un, qui souffle quelque chose un « bonne chance mec », alerté par l'expression d'orage dans son regard volage. Pour l'instant, lae jouveanceaurelle contrôlait les émotions. Les humiliations, iel en a connu à la pelle. Difficile de discerner ce qu'iel ressent à ce moment-là, si ce n'est qu'iel s'essuie le visage avec sa manche de satin.

« Ca va, Mary ? »

Demande-t-on, en lae touchant par la hanche — le pire, sans y être invité. Elle se détacha aussitôt, elle prend une profonde inspiration. Son gigantesque corps reste droit, malgré les chaussures, son abominable corps ne tremble pas, malgré la virulence des émotions qui se soulèvent en lui. Bloody Mary eut un rictus, de ceux qui annoncent les mauvais présages, et les pirates s'échangent un regard. La tension dans l'atmosphère en conte long sur son silence.

Lui.
Elle pourrait le buter.
Elle pourrait, le pousser,
Sans le moindre regret.
(Peut-être, l'a-t-elle déjà fait)

Bloody Mary recompose son masque de porcelaine, iel pencha la tête sur le côté, et au jeune homme, voilà qu'iel envoie d'une voix aiguë :

« C'est en jouant les lamas que tu dragues, l'obèse ? »

Tu crois qu'elle n'a rien vu ? De ton silence, elle s'est repue. De ce refus de répondre, iel a compris. Les failles sont visibles, derrière le corps épais. D'ordinaire, les personnes en surpoids — ou obèses — ne le dérangent pas — Bloody Mary préfère tout ce qui n'est pas ellui. Cependant, ici, iel s'en fait un ennemi. Elle voit, les complexes, elle voit les vagues à l'âme qui l'ont apporté là. Marie la Sanglante va se faire la sorcière.

« J'ai soif. »

Les mauvais souvenirs, enfouis sous terre — son corps osseux —, reviennent, se soulèvent. Bobtail, avec ce geste, ramène un visage sur les angoisses. On lui tend la bouteille, Bloody Mary l'allège d'une gorgée, et iel avança d'un pas.

Sous certaines conditions, c'était arrivé.
Les petits jeux d'humiliations, à se faire cracher
À la tronche comme ça, mais elle avait détesté.

Iel se pencha vers l'obèse — iel ne connait pas son nom, iel s'en fiche un peu —, iel observa le masque. Et sans un mot, elle le lui arracha. Elle lève le bras, bien haut, et c'est à ce moment-là que les autres serrent les dents. Bloody Mary aimait s'approprier les biens d'autrui. Iel gronda :

« Ton masque est ridicule ? Hé ! Pourquoi tu l'as ? C'est pour cacher quoi ? Toi ? Les autres ? »

Sa voix siffla, c'était un serpent. Iel battit des paupières, un sourire au coin des lèvres. Et voilà, que Bloody Mary, sur la tête de l'inconnu, la bouteille elle vida. Dans ses longs doigts, elle la garda — au cas où, on ne sait jamais —, et elle releva le menton. Son sourire avait disparu, et elle leva le masque à hauteur de ses yeux.

« T'es un enfant. »

Lâcha-t-il.

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Lun 9 Nov - 15:57
Horizons brumeux

Bonne chance.
Comme un écho à mes pensées, j’entends l’un des Pirates me jeter au visage cette nouvelle invective. Je déglutis. Qu’est-ce qui m’a pris au juste ? Dans quel univers je ne me suis dis que je pouvais faire face à cette bande de racailles moi, là, tout seul, incapable de dire quoi que ce soit ? Je sers les dents pour éviter qu’elles ne s’entrechoquent, pour ne pas lui montrer à quel point j’ai peur. Pour ne pas montrer mes faiblesses, même si c’est déjà probablement trop tard. Je n’ai pas envie d’y penser, ni même de réfléchir dans quelle merde j’ai encore réussi à me fourrer. C’est à peine si j’ose regarder le visage du Pirate qui me fait face. Cette trogne blanche. Ses yeux bleus. Sa hauteur qui me toise. Iel me fait frissonner. Iel sourit avant de m’adresser une nouvelle phrase qui dissimule à peine l’insulte.

Ca me fait serrer les poings. Froncer les sourcils. Ca attise ma colère mais je suis trop lâche pour tenter quoi que ce soit. Ses sbires n’auraient pas été là que j’aurais peut-être essayé quelque chose. Ou même pas. Ces gens là, faut pas les provoquer. Faut passer à côté, la queue basse et ne rien dire, toujours subir, c’est plus prudent. Ca, c’est la politique que j’ai toujours mené. Aujourd’hui, il y a bel et bien une autre voie qui se forge en moi. Un chemin de haine et de vengeance. Là, ce soir, j’ai envie de la creuser cette route, sauf quand je pense aux autres pitbulls qui attendent gentiment leur viande fraîche.

Je suis en équilibre sur un pic. D’un côté l’océan, je chute et je me tais. De l’autre la forêt, la vie, la baston, le nouveau moi et ses pouvoirs surnaturels. Alors, quand l’allumette boit sous à quelques pas, je fronce le nez. Quand iel s’approche de mon visage, je plisse les yeux, d’un air de défis. Par contre, quand iel s’attaque à mon précieux, je deviens livide. Je perds le sens de ma mission. Je vois l’homme, triomphant, lever bien loin de moi ma seule protection. Je me sens chanceler. Je me vois tendre une main inerte vers mon bien.

« _ Je… »

Toujours incapable d’aligner des mots pour former une phrase cohérente. J’agite ma main qui arrive à peine à son coude. Je me glisse sur la pointe des pieds pour essayer désespérément de m’en emparer. Je voudrais que la fureur s’empare de mon corps, que je devienne tout petit ou tout grand. Je me verrais bien coller une grande tarte dans la gueule de cet ignorant qui me traite d’enfant.

Malheureusement, iel a visé juste.
Le Petit Hulk est toujours là.
Le point sensible.
Gros. Malformé. Gamin. Qui rêve d’être un super-héros alors que tout cela n’est pas à sa portée.
Iel achève de creuser ma tombe en déversant un liquide puant sur le haut de mon crâne.

J’aimerais avoir la force, mais, mon drôle de pouvoir a décidé de ne pas me la prêter. Je lève un regard implorant vers mon tortionnaire, réprimant un frisson. Je me sens chétif et plus inutile que d’habitude. La maigre confiance qui me restait s’échappe, s’envole en un instant, les vannes s’ouvrent et je me fais pipi dessus. De honte, de peur, de rage et de froid.
Je m’approche de cette enfoirée et attrape sa chemise sans vraiment de force.

« _ C’est… à-à… moi… »

J’ai les yeux qui pétillent et qui brûlent. Jamais. Pas mon masque. Pas le cadeau mon père. Pas ma confiance. Tu n’as pas le droit. Qui que tu sois et quelque soit mon état. Tu ne partiras pas sans me l’avoir rendu. Si tu dois me taper, je te jure qu’on tombera ensemble. Je le fixe de mes grands yeux, prêt à me fixer à luielle jusqu’au retour de mon masque.
Falaises - Bloody Mary - 31 août 2020


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Bloody Mary
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Lun 9 Nov - 17:31
Horizons Brumeux «  You start a conversation you can't even finish it
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Say something once, why say it again? »

( Talking Heads → Psycho Killer )
La bouteille vidée sur sa capuche, Bloody Mary haussa un sourcil. Lorsqu'il vint lae toucher, sans y avoir été invité, tout son corps se tendit. Ses ongles raclèrent contre la bouteille, son torse se gonfla en réponse. Iel retint son souffle, la rage lui tordit le ventre. Ça aurait pu être n'importe quel mec, ça aurait été la même chose. N'importe qui, que ce soit le gamin obèse au chanteur de pop, du geek au joueur de foot. Bloody Mary ne supportait pas le contact d'autrui.

« Ne. Me. Touche. Pas. »

En détachant chaque syllabe, d'une voix fébrile, mais pleine d'une colère qu'iel tempérait au fond de ses entrailles. Ses dents se frottèrent les unes aux autres, lae jouveanceaurelle peut encore faire passer sa réaction pour du mépris.

Mais là, à cet instant précis,
Ce n'est pas ça, c'est la peur,
Le dégoût, les souvenirs des nuits,
Où on ne lui a donné si peur de valeur,
Que Terry était devenu Bloody Mary.
La peur qui devient de la colère,
Qui revient serrer ses viscères.

Même les autres ont perçus le changement chez ellui, dans le ton, dans la posture crispée. Dans la pression de ses doigts sur le masque ; iel pourrait le faire tomber, iel pourrait l'envoyer dans le vide. Le gamin, ou son bout de courage, qui l'aide à se cacher. Son coeur bat vite, sa pupille tremblote, l'alcool vient de redescendre, d'un coup, froidement. Et la peur, devenue rage, iel parvient à la dompter.

Bloody Mary se reprend, mais plein d'un égo (bafoué), iel refuse de reculer. Ce serait lui donner raison, à ce gamin complexé. Et devant les autres, iel ne pouvait pas admettre la vérité. Iel ferma les yeux, iel contracta la mâchoire, et se retenait pour de bon de lui éclater la bouteille sur la gueule.

Terrence se reprend.

Sa voix est maîtrisée, cassante, son sourire revient se loger au coin de ses lèvres, méprisant. Iel cherche, alors qu'iel parle, le ton le plus agaçant :

« Ah oui ? Et pourquoi ça ? Qu'est-ce que tu vas faire dis-moi ? Ton nouveau tour de magie ? »

Et iel lance le masque en l'air, le rattrape de justesse, le fait tourner autour de son poignet vers le vide. Mais elle ne le lâche pas. Elle fait mine, à chaque fois, mais elle le garde ; c'est son trophée. C'est alors qu'iel se pencha vers le gamin, elle tend le masque devant ses yeux, et cherche où piquer, tel un serpent.

« Dis moi ? Tu n'as pas répondu ? C'est pour te cacher, ou bien ? »

Iel haussa un sourcil, iel ricana et jeta un regard à sa petite assemblée, avant de raccrocher son attention sur le garçon.

« Ou bien c'est pour ne pas voir ce qui t'entoure ? Je vais te donner un se-cret. Seras-tu capable de le garder ? Mh... »

La vulnérabilité des autres, ça lui donne envie de vomir ; elle ne veut pas de ça, iel ne veut pas en être atteint. Pourtant, sa voix change encore, son attitude aussi, il joue autant de rôles qu'on en a attendu de lui. Iel se fait plus sérieux·se, moins hautain, parce que c'est en se penchant davantage vers le gamin, qu'iel vient lui dire :

« C'est pas le masque qui fait disparaître les monstres. Au contraire. »

Et un ricanement mutin résonne dans l'air.



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Mer 17 Fév - 14:05
Horizons brumeux

Je choppe un bout de tissus qui lui appartient. Il n'aime pas ça et me le fait très vite savoir. Je n'ai pas le droit de lui faire ça. Je n'ai pas le droit d’être ainsi face à un Pirate. Non, tout cela m’est interdit. L’ambiance change et iel y est pour quelque chose, sans que je ne puisse l’expliquer. Je vois pourtant ses doigts se serrer un peu plus sur mon précieux, cet objet qu’iel n’a pas le droit de manipuler. Mon bien. Mon masque. Ma force.
Inexplicablement, pourtant, je laisse ma main lâcher la chemise du grand roux. Mon bras retombe, fébrile, sur le côté de mon corps déjà souillé. Il se joue de moi, à nouveau. Elle me provoque, me demande pourquoi j'en ai besoin. Je me questionne sur la possibilité d’un nouveau tour de magie. J’aimerais bien que cette force m'emporte à nouveau. Mais elle a disparu dans les tréfonds de mon être, comme si elle était inexistante alors que je suis largement persuadé de son existence.
La chevelure rousse me nargue encore. Non, ce n'est pas pour me cacher. Cette personne n'a rien compris, rien à rien. Aucun sens de l'honneur, aucun code elle ne peut pas se rendre compte de l'importance d'un tel objet à mes yeux ni même comprendre comment, grâce à ce masque je suis moi. Les mots restent coincés dans ma gorge alors que les siens coulent, de plus en plus venimeux. Le poison coulera bientôt dans mes veines et ça sera la fin pour moi…
C'est un coup de théâtre qui m'achève. Iel me traite de monstre, devant ses amis, devant des Pirates qui ne rêvent que de me voir souffrir plus que de raison. Je suffoque. Comment peut-on être aussi vil ? Aussi méchant ? Je ne comprends pas. Est-elle au courant de ma bizarrerie qui me fait autant changer de forme que de taille ? A-t-elle remarqué ma grandeur sur humaine tout à l'heure ? Suis-je en danger à cause de cela ?
Les questions tournent mais seul le mot “monstre” s'agite dans ma tête. De plus en plus fort, de plus en plus prégnant. Je suis ailleurs. J'aimerais en finir. J'ai juste à me laisser tomber en arrière, c'est si simple. Disparaître en un instant.
Le visage baigné par les larmes, le corps difforme et détrempé, le cerveau enroué, les idées déplacées, le buste en équilibre, la vie sur le fil.
Je m'effondre, sans courage, aux pieds du Pirate. Incapable de me jeter du haut de cette falaise. Tout aussi incapable de m'opposer à cette sorcière. Je ne suis rien, si ce n'est un monstre lâche qui refuse de comprendre cette vérité. En larmes, je me recrocqueville au sol, espérant simplement que le groupe de Pirates me trouve trop insignifiant pour continuer une bataille déjà gagnée d'avance.
Falaises - Bloody Mary - 31 août 2020


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Ven 19 Fév - 23:55
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Bloody Mary ressentait du mépris bien souvent,
Les hommes attiraient mille de ses tourments,
Et l'empathie, s'iel en ressentait, c'était un cadeau.
Ah Bobtail, ce n'est point là ton présent.
Malgré tout, jusque là, elle ne te méprisait pas particulièrement...
Et les larmes qui roulent sur tes joues rondes, en perle et diamants,
Cela lui inspira un plus grand ressentiment.
Ah... les hommes sont en tout point décevants.

(Toujours)

Iel ne comprend pas ni le sanglot ni la posture, iel est même gêné·e de la scène, comme un truc nuisible que l'on veut se débarrasser (ces poils aux gambettes que tu veux arracher, jusqu'à décoller ta peau, Chantalle). Au contraire de ce à quoi tu es habitué, chien de berger, Bloody Mary ne ressent pas de plaisir face à la scène. Iel jette un oeil à ses comparses, iel ne voit pas ce que ses mots ont peu atteindre en ton coeur. Et cela ne lui tire que de la rancoeur ; les prédateurs n'ont pas le droit aux larmes.

« Sérieux. »

Parce que Bloody Mary, iel ne pleure jamais. Quand Terrence a neuf ans, et que son grand frère le pousse dans les escaliers, qu'il sent son épaule se déboiter, il ne pleure pas — il sait ce qu'ils diront, son père et son aîné : pleurer c'est un truc de femmelette. Il sent les larmes monter sous la douleur, mais il a dans ses entrailles, cette chose, elle terrasse le reste sous sa puissance.

C'est la rage.

Et Terrence du haut de ses neuf ans, il réplique en se jetant sur son frère, et en lui claquant l'arrière du crâne contre la marche de l'escalier.

Son père à l'hôpital racontera que c'est un truc de petits garçons.
Les bagarres.

Et dès lors, ils n'ont été que rivaux, Remus et Romulus, cherchant à faire chuter l'autre encore encore encore encore. Alors quand Bloody Mary voit Bobtail et son grand corps large en miette, ça lui rappelle son frère.

Qui le traite de tapette.
Mais qui ne n'est jamais interposé quand leur père la frappait.

Bloody Mary gonfle la poitrine, puis il se détourne sans un mot ; ce silence, c'est le rideau qui tombe. Les autres savent qu'il ne veut pas s'amuser, et ils le suivent. Il garde le masque seulement, en trophée peut-être.

Porter un costume pour être autre.
Oui, Chantalle sait ce que ça fait.

Et quand il fait plusieurs pas, il est assez loin pour ne plus l'entendre, la nuit s'enfonce dans les falaises. Ce lieu, c'est son refuge préféré, et les autres lui affligent sa présence, comme une mouche dans l'oeil — ça gratte et ça dérange. Il s'arrête, les mains dans les poches, il soupire :

« Putain, mes clopes. »

Gros soupir d'exaspération, il fait la moue, et aboie aux autres qu'il revient. Ils se détournent de son chemin, leurs silhouettes sont aussi ridicules que des moucherons perdus dans du goudron. Il les observe un moment, puis il revient sur ses pas.

Bloody Mary a envie de pousser l'obèse du haut de la falaise.
Ce n'est pas qu'il le répugne, c'est qu'il l'agace.
On n'a jamais eu de compassion pour lui, il ne leur donnera jamais son pardon.
Et la pensée reste, elle n'est point fugace.

Il pourrait.
Ce serait facile.

Bloody Mary lui jeta son masque, il s'alluma une cigarette, la dernière. Il devrait le pousser en haut de la falaise, l'autre se laisserait faire, il le sait — le croit. Au lieu de ça, il se rapproche du vide, dangereusement. Il se demande combien de temps il mettrait, avant de tomber et s'écraser.

« J'aurais dû le garder pour te faire les pieds, vu comment tu pleures pour un bout de tissu. »

Mais Mary le lui a rendu, elle ne donnera pas d'explication à son geste — les gens n'approchent jamais ses vérités (précieusement gardé, secrètement caché).

(Et tu sais ce que ça fait, hein ?
C'est que ça couple ton souffle.
Ca fait un mal de chien.)

(N'être jamais vraiment soi.)

« Ou parce que tu m'as craché dessus, j'ai arraché des oreilles pour moins que ça. »

Sa voix est terriblement rauque, ferme, sans émotion. Et il y a des gens qui n'ont pas peur du vide. Et il y a des personnes, qui n'ont peur de presque rien. Bloody Mary était de ces monstres féroces.

La fumée s'envole dans un soupir.
C'est vrai que ce serait simple de sauter.

Abandonner.

Cesser (enfin !) de ressentir.
Faire taire toutes ces émotions atroces.

(Tu détestes ressentir, Bloody Mary)





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Sam 20 Fév - 13:27
Horizons brumeux

Enroulé sur moi-même, je suis incapable d'arrêter le flot de larmes qui me submerge. Mon corps entier est pris de soubresauts systématiques qui me font chaque fois me crisper un peu plus. Mes yeux sont de véritables puits sans fonds qui se déversent là, sur la falaise, au bord d'un précipice mortel.
Le sol froid, la nuit tiède, mon nez dégoulinant, je ne trouve pas le courage de faire quoi que ce soit. Je reste ici, en boule, sans rien espérant, en attendant que ça passe. Je suis incapable de faire le point. Je voudrais juste disparaître mais sans en trouver la force.

Combien de temps s'écoule ? Impossible à jauger. Une éternité ou quelques minutes. Il fait toujours sombre donc soit plus de vingt-quatre heures ou à peine deux minutes et demie. Qui sait ? Je n'arrive pas à changer de position, encore moins à me ressaisir. Sans dire que j'ai envie de rester ici, je n'ai pas la force de faire autre chose. Alors, je suis là.

Et des pas viennent vers moi. Mon salut. Ma fin. Que sais-je. Je préfère que ça se termine vite, dans tous les cas. Le bruit du silex sur la pierre. Une inspiration accompagnée de l'habituelle odeur nauséabonde de la clope. Et, un cadeau du ciel familier. Je n'ai pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir qu'on m'a jeté mon masque froissé. Son touché rassurant est là. Cela calme mes larmes et apaise mes pleurs. Je l'accroche du bout des doigts et, je vais mieux. Magie.

Je vais mieux, mais, la grande rousse est revenue et ça, ça me fait frissonner. Clope au bec, on dirait presque qu'iel profite du paysage. Ça m'énerve, ça me dérange, ça me décourage et tout ça à la fois. Evidement qu'il aurait pu garder mon précieux, je pensais déjà l'avoir perdu pour de bon et c'est en parti pour ça que je suis dans cet état... il peut toujours faire ce qu'il veut de moi... je suis un monstre, après tout. Pourtant, je ne sais pas si c'est à cause de mon état bancal, je perçois le doute dans sa propre voix. Pourquoi se serait-elle embêtée à me ramener mon masque alors qu'elle pouvait simplement le jeter dans les tréfonds de la forêt.

Iel doutait. Malgré le crachat, malgré ma prostration. Sans que je ne puisse vraiment saisir l'enjeu, l'immense Pirate n'était pas si sûr de lui. Et si proche de la chute. Il ne me fallait pas plus d'indice, avec une immense difficulté, je me roule sur le côté pour jeter mes jambes dans le vide et me retrouver en position assise. Un soulagement. J'essuie mon nez dans ma manche et noue mon masque sur mes yeux encore humides. Une étrange sérénité s'empare de moi. Je fais balancer mes jambes d'un côté et de l'autre. Une chute si proche.

" _ Pourquoi t'es revenu, alors ? Je lui balance ces paroles d'une voix rauque qui a trop pleuré et je renifle une énième fois. Je la regarde en biais, étrange ombre qui se détache de la falaise. Forme filigrane dont s'échappe une fumée libre. Je renifle encore. Sauter, hein ? Si tu savais combien de fois cette idée me traverse l'esprit. Combien de fois je suis venu là. Quel super héros de merde, je suis bien d'accord. Pire, doté d'aucun courage, rien. Le néant. Juste ça... C'est incontrôlable. Je n'ai aucune raison de me confier à cet être qui a décidé de me tourmenter, juste un instinct absurde qui semble m'indique qu'iel n'est pas si éloigné.e de moi..."
Falaises - Bloody Mary - 31 août 2020


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Sam 20 Fév - 14:34
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( Talking Heads → Psycho Killer )
Bloody Mary ressentait du mépris bien souvent,
Si ses soucis pouvaient se résoudre aussi facilement !
Songea Bloody Mary, alors qu'elle l'observe, le géant,
Qu'il se redresse avec son masque, l'on dirait qu'il respire finalement.

Elle hausse les épaules, les pieds si proches du vide. Elle contemple ce qu'il se trouve en bas, le feu de joie des pirates, la mer qui va et vient, le silence de la nuit. Les soucis des uns sont souvent le plaisir d'autrui, pense-t-elle. Et elle hausse un sourcil, sans expression, elle fume en se demandant pourquoi les gens se confient à elle. Est-ce qu'elle a la gueule de l'emploi ? Elle a une tronche à tenir un refuge pour les animaux sans amis ou quoi ? Elle le pense, mais elle ne le dit pas, et se contente d'écouter.

Fais chier.

Bloody Mary avance, son buste tangue dangereusement vers le vide. C'est un aimant, une attirance aussi forte que sa passion pour l'alcool.

« On a tous envie de sauter, une fois dans la vie, crache-t-il. »

Et il se retourne, éthéré, un vrai pas de danse pour montrer son dos à la mer. Le vide pourrait l'arracher de son piédestal, le vide pourrait la tirer vers le bas et l'emporter. Sentir tous ses os se briser, sentir la peur au fond de ses entrailles, et enfin la libération.

Il ouvre les bras, Bloody Mary, sent le vent plonger dans ses vêtements, les frissons qui font dresser les poils sur les jambes, et le froid qui ensevelit la couche de glace dans sa poitrine. On le prend pour le feu, et si Terrence devait se comparer à quelque chose iel dirait qu'il est le Neuvième Cercle de l'Enfer.

Oh non pas pour le péché de la trahison.
Mais parce que sous le feu des passions,
Il subsiste, la glace au plus profond.
Ah... Fredda demandait, quel est ce froid que l'on sent en toi ?
Il est là, caché sous le feu de ses cheveux, sans (é)moi.

Et il sent son corps, attiré par le vide, et il accueille le vent. Il pourrait. Mais au dernier moment, il se redresse, il joue avec le danger, cherche les sensations fortes pour se rappeler de cette époque, où il était en vie. Alors là Bloody Mary peut enfin répondre :

« Les supers-héros n'existent pas, t'auras personne pour te sauver, c'est comme ça. »

Et sa dureté est là, partout. Il ne faut pas chercher du réconfort chez elle, Mary ne dira jamais aux autres ce qu'ils veulent entendre. Elle dira ce qu'elle pense, avec ses vérités, avec ses exigences. Peut-être est-elle quelqu'un de détestable parce que le gamin avait besoin de ça, ou peut-être est-elle juste un être horrible parmi tant d'autres.

(Une anomalie dira-t-on.)

« C'est pas un masque qui va faire de toi un super-héros, et je suis pas d'humeur romantique, alors je vais pas te sortir toutes ces conneries, et il serre les doigts les uns contre les autres, fait parler sa main d'une voix soudain aiguë et tape-nerf : le véritable super-héros il est en toi, gnagnagna. Il s'arrête, il reprend une bouffée de nicotines. Et pas besoin de courage quand le but est de survivre. Un jour de plus, toujours un jour de plus. »

Terrence soupire, il se laisse tomber à côté, lui aussi avec les gens qui pendent dans le vide. Il aime l'adrénaline dans sa veine que lui inspire la chute.

« Moi aussi, je me suis fait taper à l'école, sa voix a retrouvé ses notes rauques, il gonfle la poitrine. Ils m'ont coincé à trois dans les couloirs, et mon grand frère n'a fait que regarder. Au final, le pire c'était pas les coups et les humiliations, Terrence avait su à cet instant qu'il allait devoir s'y habituer, faire avec. C'était que lui, il avait l'air d'avoir honte, et qu'il n'a rien fait pour empêcher ça. »

Bloody Mary marqua une pause, iel regarda le ciel alors. Son frère aîné était plus petit que lui, mais plus large, pourtant c'était Terrence qui s'était interposé. Pourtant, c'était Terrence qui n'avait pas fléchi, lorsqu'il l'avait traité de tapette.

« Les gens vont prétendre que c'est mal et qu'il faut faire quelque chose, mais la vérité, c'est qu'ils vont juste regarder, quand ce sont pas eux les bourreaux, iel se mouille les lèvres et sent de nouveau la fumée envahir ses poumons. Au final, je me suis redressé, j'ai été renvoyé une semaine pour coups et blessures. »

Ce jour-là, Terrence avait su qu'il ne reviendrait plus au lycée.
Parce que ce soir-là, c'est son père qui l'a jeté.
Cette nuit, un monstre était né.



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Jeu 25 Fév - 8:50
Horizons brumeux

Iel ignore ma question. Jamais je n’aurais le fin mot de cette histoire pourquoi iel a fait demi-tour alors que je me portais mieux sans ellui. Je ne sais pas non plus pourquoi je me mets soudainement à me confier. C’est tout moi, ça, être incapable de dire les choses à mes proches et trouver des refuges dans les dépravés du genre. Je glisse mon regard dans sa direction alors qu’il annonce calmement qu’un jour, on a tous des envies de suicide et que son corps balance dangereusement vers l’avant, si bien que je bande mes muscles pour m’apprêter à intervenir, dans l’espoir incertain de pouvoir la rattraper si elle sautait…

Mais, non. De manière gracieuse, elle fait volte face dans un mouvement fluide et hypnotique. Iel joue avec le feu, le vent qui lea pousse vers le vide. Instinctivement, je retiens ma respiration, sans comprendre le petit jeu auquel iel se prête.

C’est une nouvelle baffe qu’elle prononce. Les super-héros n’existent pas. Ferme et définitif.

« _ Non, je ne… »

Mes paroles se perdent dans le vent car il reprend la parole pour m’enfoncer un pieu dans le cœur. Je n’ai pas envie d’écouter ça. Je ne veux pas y croire. Mon papa n’a jamais cessé d’y croire, je continuerai à y croire, comme lui. Je me tasse sur moi-même, espérant échapper aux paroles insensées du Pirate qui me toise de toute sa hauteur. Soudainement, elle prend place à côté de moi, j’ai un mouvement de recul, elle empeste la clope et l’alcool, et son visage près du mien ne m’inspire aucune confiance, pourtant, mes pupilles restent accrochées à son visage. Iel se confie sous mes yeux, de la violence, des coups, un frère, une adolescence brisée. Assis à côté de moi, il paraît désormais bien plus chétif et vulnérable. Je l’avais classé dans la case des bourreaux sans réfléchir.

Je prends une goulée d’air frais et me jette dans le vide, au sens figuré.

« _ Pou… pourquoi, alors, tu m’as… hu-milié, tout à l’heure ? Si… si tu sais… ce que ça fait… pourquoi… POURQUOI TU LE FAIS SUBIR AUX AUTRES, HEIN ? »

La compréhension laisse subitement place à la colère. Je me lève avec précipitation, ne voulant pas rester une seconde de plus à côté de ce monstre. J’ai les larmes qui piquent à nouveau mes yeux.

« _ COMMENT PEUX-TU, UN SEUL INSTANT, PENSER, AVOIR L’IDEE, DE RABAISSER LES AUTRES, DE FAIRE SUBIR CE QUE TU AS TOI-MÊME SUBIT ? Ça me dépasse… j’peux pas comprendre. Cette putain de terre est remplie de putains d’idiots. »

Je croise les doigts alors que je sens poindre la chaleur de tout à l’heure. Celle qui m’a rendu grand. Je panique un instant, mais rien ne semble bouger. Est-ce la colère qui l’a apportée là ?
Falaises - Bloody Mary - 31 août 2020


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Jeu 25 Fév - 15:54
Horizons Brumeux «  You start a conversation you can't even finish it
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Ah... petit, comprendrais-tu seulement ?
Comment réagirais-tu, si tu savais ?
Si tu savais que tu es menaçant ?
Oh pas besoin de grand-chose, et ose
Lui dire en face que c'est un monstre.

Alors que bien des hommes l'ont laissé pour mort, et que Bloody Mary s'est toujours relevé, mais pas tout à fait. Tu ne peux envisager les choses que sous ton angle, à croire qu'il est un bourreau alors qu'il est agneau. Mais vois-tu, Bloody Mary est l'agneau qui a dévoré le loup, et il s'est drapé de sa peau. Les blessures sont tellement nombreuses, et mal cicatrisées pour la plupart ; c'est juste que son masque à lui, il est bien plus grand que celui que tu penses avoir en défense.

Hé, est-ce que tu comprendrais seulement ?

Sais-tu toutes les idées qui lui traversent la tête ? S'arracher la peau jusqu'à montrer que ses os. Ne pas voir qu'un fin duvet roux sur ses jambes, mais une jungle entière, dont les lianes ne font que le tirer plus loin dans les profondeurs.

Sais-tu ce que c'est la dysphorie ?
Toi dont le pouvoir parodie la dysmorphophobie ?

En ce moment même, Bloody Mary, elle se demande si son cutteur est à la bonne place, et si elle aurait le temps de le planter dans ta gorge si tu devenais un agresseur. Ce n'est pas contre toi, gamin, c'est qu'il pense à toutes les éventualités, à tous les dangers.

Comme tous les autres, tu l'as touché sans y avoir été autorisé.
Comme tous les autres, tu n'as pas vu à quel point son corps est crispé.

Bloody Mary pourrait t'expliquer en long et en large — plus que toi qui rougis comme un ballon de baudruche et gonfles —, mais est-ce que tu comprendrais ? Jouer le harceleur, ce n'est qu'un masque de plus, attaquer avant c'est une réaction de défense.

Déteste-le, c'est ce qu'il veut.
Les abus ont été trop nombreux.

Alors Bloody Mary inspire, et soupire, laisse la fumée de cigarette s'élever dans l'air. Il accuse les remarques, le sentiment d'injustice, comme s'il recevait des plaintes d'un client — ceux qui payent pour porter des menottes. Avec pragmatisme, tout au plus. Pas d'humanité.

Et Bloody Mary hausse un sourcil, iel tourne la tête vers Bobtail, blasé.

« Tu as déjà ta réponse, en partie pourrait-elle ajouter. Mais se confier à son bourreau, c'est sacrément tordu, non ? »

Tu n'auras pas tout, Bobtail, tu n'es qu'un inconnu à ses yeux.

« Et pour la même raison que c'est moi qui ait été renvoyé et pas eux, ah... c'est vrai qu'on est con à seize ans, lâcha-t-il avec ironie. C'est un peu la honte, au fond, de se faire retourner par la pédale de l'école. Haussement d'épaule, Bloody Mary passa la main sur sa jambe, ils sont toujours là. Parfois, il se disait que la barbe lui irait terriblement bien, mais quand il voit la rousseur sur sa peau, il veut juste décoller son épiderme. Ne garder que les os. Tu devrais te calmer, lâcha-t-il, c'est qu'elle ne veut pas revoir son tour de magie, le déni est plus facile. Ah et si tu veux t'imposer, ne bouffe pas tes mots, elle disperse ses conseils comme une mauvaise fée. D'ailleurs, le souffle ne doit pas venir de là, elle tapote sa propre  pomme d'Adam, et étale sa main sur son ventre, mais de là. C'est ce qui donne du volume à la voix, c'est ce qui permet aussi de mieux articuler.  »

Et Bloody Mary sourit, elle se penche.

« Et regarde dans les yeux quand tu insultes quelqu'un, si tu arrives pas, regarde entre les deux, et tu te concentres dessus. »

Et ses yeux retournent au vide.

« M'est avis que j'aurais même pas le temps de le regretter avant de m'écraser. »


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Bobtail
Hodor,... Hodor ?
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Métier Policier
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Bobtail
Bobtail
Jeu 22 Avr - 11:40
Horizons brumeux

Le monde devient affreusement silencieux. J’ai l’impression d’encore entendre ma voix résonner entre les falaises, jusqu’à la mer, dans un écho lointain. Ma colère vibre à travers mon corps, tonne dans ma cervelle, me fait serrer les poings et froncer les sourcils. A nouveau, je suis prêt à me battre pour lui faire capter qu’iel n’est pas sur la bonne voie et qu’iel devient ridicule à être si changeant.e. Je fulmine alors que ce maudit Pirate prend son temps pour me donner une nouvelle réponse.

Si j’étais un chien, je serais un énorme bulldog avec de la bave aux babines en train de grogner depuis plusieurs minutes. J’aurais la flamme du désespoir au fond des pupilles qui se transforme en une haine insensée et inarrêtable. Et j’en ai marre de ses questions qui ne demandent aucune réponse, ces interrogations à sens unique. Je me déteste. Jamais je n’aurais dû lui lâcher la moindre information, j’ai voulu l’attendrir et voilà que ça me retombe dessus. Il y a presque de la fumée qui sort de mes naseaux.

Même son petit côté attendrissant n’arrive pas à faire redescendre ma hargne. Je me mets à penser que c’est le genre de personne qui a été puni pour son futur. Et c’est bien fait. Plus iel m’assène des conseils pressants, plus je me tends. Difficile de savoir quand est-ce que la corde cédera.

« _ J’AI PAS BESOIN DE CONSEILS D’UN HARCELEUR, OK ?! T’AS PEUT-ÊTRE UNE VIE DE MERDE, MAIS T’ES PAS LA SEULE ! PUTAIN DE PIRATE DE MES DEUX »

Cette fois-ci, je l’ai fixé.e même si iel s’est retourné.e et ma voix a pris une ampleur jamais vue en puisant au fin fond de mon ventre. Je ne sais pas pourquoi je me suis attardé ici, je ne sais pas ce que je fout là à taper la discussion avec cet idiot qui me prend de haut depuis tout à l’heure. Je fais volte face, écrase mon poing dans un tronc avoisinant. Je crois que ça me fait plus mal à moi qu’à l’arbre, tant mieux. J’ai un petit pincement au cœur en l’entendant parler du temps qu’iel lui faudrait pour s’écraser là-bas en bas, une question qui m’a également traversé l’esprit. Je sais que je m’en voudrais s’il se passait quoi que ce soit. Je tourne la tête vers iel.

« _ PAS PLUS DE CONNERIES POUR CE SOIR, RENTRE CHEZ TOI ! »

Je ne voulais pas crier aussi fort, mais c’est sorti tout seul. J’en ai marre qu’on tourne autour du pot et que rien n’avance. Je ne veux pas avoir plus de rapport avec cette personne. Je n’ai pas besoin de ses conseils ni de sa morale, encore moins l’envie de voir déblatérer un pirate et philosopher sur les conneries de sa vie.

Iel a choisi le mauvais camp, tant pis pour iel.

Je m’enfonce dans les bois.
Moi qui cherchais la paix, j’ai trouvé la haine.

Falaises - Bloody Mary - 31 août 2020


Résumé:
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
Le Chaos en talons hauts
Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Jeu 22 Avr - 13:53
Horizons Brumeux «  You start a conversation you can't even finish it
You're talking a lot, but you're not saying anything
When I have nothing to say, my lips are sealed
Say something once, why say it again? »

( Talking Heads → Psycho Killer )
Tu vois, il y a une différence entre toi et lui,
Tu crois que ce qu'il veut bien montrer,
Tu tombes dans le piège, alors que Terry,
Il ne fait que sourire, satisfait, il aime jouer.

Bobtail ne le sait pas, mais à cet instant, Bloody Mary venait de faire un pari. Quand le gamin s'énerve, iel range les mains dans les poches, et iel penche la tête sur le côté. Ses pupilles de poupée le fixent ; c'est un chat noir, curieux en train d'observer sa proie se débattre avant d'abandonner. Toute son attitude pue la nonchalance et la désinvolture, les mots ne lui font rien. Il souffle un rire par le nez, un léger reniflement discret, tandis que son sourcil se hausse, et qu'en silence, son cerveau se gausse.

En une seconde, Terrence a songé à tout.
Le vide est assez attirant, et ne lui fait pas peur.
Il analyse, il y a ce froid silence dans son coeur.
C'est qu'il sait si bien jouer au fou.

Alors qu'en vérité, Terrence pense à toutes les éventualités. Si Bobtail voulait le blesser, le pousser, le casser, son poids et son étrange pouvoir auraient raison de lui. Bloody Mary sait à quel point la colère peut déformer un humain, alors Bloody Mary jauge la distance qui les sépare. Voilà que le petit s'éloigne, et ses épaules s'affaissent, elle est soulagée. Quand le poing finit dans le tronc; Bloody Mary émet un petit rire, digne de Maléfique ou de Cruella. Voilà que lae jouvenceaurelle se met à rouler des yeux, amusé·e et agacé·e avant de balancer avec son aplomb :

« N'aboie pas si tu n'es pas capable de mordre. »

Et sa voix porte, grave, elle vrombit dans l'air marin. Bloody Mary haussa les épaules, puis elle enchaîna :

« Et chéri pour la grâce de Dieu, achète-toi une personnalité. Je n'ai pas de chez moi, sourire cynique, et je ne fais pas de conneries, je les baise. »

Et Bloody Mary l'observa partir, nouveau roulement des yeux, et iel reprit place. Terrence avait eu ce qu'il voulait : se retrouver seul. Sans les pirates, sans l'adulescent mal dans sa peau pour lui tenir des discours moralisateurs qui fonctionnent à sens unique. En tailleur, iel observa ses jambes, et les pensées revenaient en boucle. En boucle. S'arracher la peau.

Iel poussa un profond soupir, avant de s'allonger sur le dos, un bras sous sa tête. Là, iel contempla le ciel au-dessus de sa tête, tandis que l'air marin allait et venait dans les boucles rousses. La solitude n'est pas quelque chose que Bloody Mary fuyait, au contraire, ces instants d'accalmies étaient salutaires.

Bloody Mary s'alluma alors une clope,
La fumée s'élève et s'en va vers la lune,
Et elle se dit qu'elle est comme un cyclope,
Son grand oeil ouvert sur les infortunes.
Humains comme anomalies.
Et elle est bien là, Bloody Mary.

Au bout du monde, au bord du gouffre.





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