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Bouboule et Bubulle marchent vers l'Empyrée [PV : Scarf - Mars 2021]

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Forsaken
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Forsaken
Forsaken
Jeu 24 Juin - 21:25
Bouboule et Bubulle marchent vers l'Empyrée
Forsaken passa l'index sur sa balafre.

Un regard à gauche, un autre à droite.

Puis il se mit en marche.

L'aube se pointait au loin, alourdie par les nuages. L'air était humide, la pluie se profilait à l'horizon ; il songea alors qu'il pourrait la récolter bientôt pour se laver. Cinq jours à crapahuter sans nettoyer la crasse qui s'accumulait au coin des oreilles, derrière ses cheveux se collant à sa nuque. Ils dessinaient son visage anguleux, noir, taillés au hasard de son couteau lorsqu'il s'agaçait de les avoir en travers des yeux. Avant tout, Forsaken était un homme de pragmatisme. L'apparence, ce n'était qu'un truc pour « eux ».

Et qu'importe à quoi il ressemblait, tant que son travail était accompli.

Qu'importe ce qu'ils racontaient et médisaient sur lui, tant qu'ils étaient protégés.

On n'était pas conscient de son sacrifice permanent et silencieux. Si Forsaken ne se lavait pas à la piscine, c'était pour éviter d'y gâcher l'eau. Si Forsaken ne se rendait pas à l'hôpital, c'était pour privilégier les plus faibles. Enfin, si Forsaken restait à l'écart, c'était parce que les humains et lui, ça n'avait jamais fonctionné. Il ne faisait pas partie de leur monde.

Mais le voilà, à l'orée du jour, silhouette élancée et sombre dans le drapé hérissé des cieux, à déambuler avec ses vêtements usés et ses bottes trouées.

Quand Forsaken contemplait la ville, et ses bâtiments éventrés, lorsqu'il considérait la non-vie des lieux, il se sentait serein. Il trouvait une forme de quiétude depuis la tempête. Il y avait moins de gens, et enfin, ces idiots revenaient à l'essentiel. Son père avait eu raison.

Et Forsaken avait survécu, une fois de plus. La forêt gardait son secret, et il gardait les siens.

Ce jour-là, il portait un pull à col roulé. Autrefois noir, il paraissait gris à cause de la poussière, et les trous étaient nombreux. Son pantalon de travail était déchiré au genou droit, ses bottes bâillaient à force d'usure. Cependant, cela lui allait ; il aimait l'inconfort provoqué par des vêtements en mauvais état. Ca l'aidait à ne pas culpabiliser, de cette fois en 2012, où il était allé boire un cappuccino au Starbucks en compagnie de ses camarades de l'armée.

Le goût du sucre s'était enlisé dans sa mémoire.

Dégoûtant.

C'était peut-être mieux ainsi ; plus de restaurations rapides, plus d'usines à viande, plus de pollution et de gens gras de fast-food. Au moins, Forsaken ne méprisait plus trop les gens. Toujours. Un peu moins, depuis qu'ils avaient tout perdu et qu'ils se tournaient vers de vraies causes.

Forsaken battit des cils.

Un regard sur la gauche, un regard sur la droite.

Le bout de ses doigts était froid, mais il s'en fichait. Le temps était encore frais, et bientôt il serait remplacé par cette chaleur insuportable ; lourde et tropicale. Il y avait si peu de choses qu'il aimait. Parfois, il songeait que l'Alaska lui manquait, puis il passait à autre chose.

Comme d'habitude, Forsaken passait entre les diverses habitations, il ne prenait pas réellement de nouvelles — il se fichait de leurs tracas quotidiens. Il s'assurait seulement qu'ils allaient bien, qu'ils étaient vivants.

Forsaken frappa à la porte de Scarf.

L'homme aux livres, comme Bambi. À quoi bon garder autant de papier chez soi si ce n'était pas pour se chauffer ?

Décidément, il ne les comprenait pas.


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Scarf
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Scarf
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Dim 27 Juin - 19:47

F pour Bubulle 3
:scarf:
Une fois encore, Scarf se levait tôt, et n'inspirant que peu de bonnes énergies en ouvrant une sorte de fenêtre improvisée, s'empressait de la fermer avant que le froid ne prenne pour de bon son habitat. Comme le vieux con qu'on pensait qu'il était, il se préparait à suivre mécaniquement une sorte de rituel, sa routine.

S'assurant, avec une crainte infondée dans l'âme, que personne ne le surveillait en scrutant sa propre demeure longuement, il se tenait enfin satisfait de son intimité, et tirait ses chroniques de leur cachette. Attrapant au passage un des nombreux papiers journaux qu'il avait entassé sur une sorte de meuble de fortune, il s'asseyait sur sa chaise fétiche pour retranscrire ce qui pouvait bien lui être révélé par quelque entité supérieure bienveillante.

Les nouvelles ne lui plaisaient pas, pas du tout. On racontait que le gardien des marchés serait blessé à quelque heure floue de l'après-midi, dans une altercation pour le moins aussi peu expliquée. Pragmatique avant tout, l'historien en devenir la consignait avant de paniquer, et même d'en informer le principal intéressé. Bien peu de fois il avait voulu aller à l'encontre des prédictions de ce qui voulait lui en fournir, et jamais n'était-il parvenu à les faire mentir, mais l'occasion semblait pour le moins parfaite. Un thé refroidissant calmement entre les mains, le libraire s'apprêtait à le vider d'une traite pour aller traquer son bienfaiteur, mais que savait-il? Voilà que son bienfaiteur venait à lui.

Or, il n'entendait qu'une porte frappée par quelque âme violente et habitée d'une haine déraisonnée envers les clôtures de tout type il semblerait, et déjà glissait un couteau à sa ceinture. Croyez-le paranoïaque, lui sera prêt quand le danger sera réel. Pas un mot? Décidément, c'était louche, les gens bien intentionnés s'annoncent avant d'espérer voir une porte s'entrouvrir. Se tenant prêt à la claquer d'un coup d'épaule, notre héros faisait lentement glisser les gonds et projetait un œil méfiant vers l'extérieur, avant de reconnaître un visage et de maudire intérieurement sa discrétion naturelle. Le trajet lui était épargné, quelle aubaine.

"Bien le bonjour Forsaken. Tu fais bien de venir, j'ai bien des choses à te dire, rentre."

Lâchant enfin la poignée, Tavish retournait s'asseoir, et prenait le journal sur ses genoux pour éviter de faire apparaître par accident quelque inscription surnaturelle aux yeux de son invité. Faire rentrer ce dernier dans son sanctuaire de l'ataraxie revenait peut-être à introduire un pigeon aux échecs, mais que sait-on? Donnez à ce maudit oiseau la malice d'une oie, il saurait gagner par traîtrise. La métaphore ne tenait pas bien longtemps hélas, rien n'était faisable pour faire envisager à un esprit aussi buté quelque notion d'abstrait ou de surnaturel.

Bah, il n'était pas mauvais pour autant, Scarf n'avait pas de raison de le craindre, et lui servait même sans son accord du thé. La bienséance aurait voulu qu'il le boive poliment, mais l'hôte savait déjà à quoi s'attendre. C'en ferait plus pour lui, allait-il vraiment se plaindre?
Je sais plus résumé \o/: Jean-prophète laisse Forsaken rentrer et lui dit qu'il a des choses à dire :scarf:
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Dim 27 Juin - 22:44
Bouboule et Bubulle marchent vers l'Empyrée
Loin de se douter que la sénilité de Scarf était la cause de l'attente, Forsaken coula un regard sur la droite puis sur la gauche. On ne savait jamais, des pirates pouvaient hanter les lieux ; pire, une mante religieuse rousse risquait de pointer le bout de ses boucles pour le torturer. Dans tous les cas, Forsaken releva le poing, prêt à frapper sur la porte pour rappeler sa présence. Son geste fut avorté à l'instant même où celle-ci s'ouvrit sur Scarf, et son air patibulaire et fatigué. Forsaken ne lâcha pas un mot, il hocha légèrement la tête en signe de salutation. Bien, Scarf était en vie et aussi blasé qu'à son habitude ; il recula d'un pas, jusqu'à ce que le vieux bonhomme lui fasse savoir qu'ils devaient parler.

L'homme acquiesça sans un mot — toujours — avant de rentrer à la suite de Scarf. Il avisa les possessions de son hôte, puis il fit quelques pas. Ses bottes sonnaient lourdement sur le sol, sa grande silhouette sombre se détachait dans l'habitacle, et elle resta immobile. En vérité, Forsaken n'était pas assez curieux pour s'intéresser aux livres de Scarf, ou aux journaux. Il s'en fichait. Les gens l'indifféraient en général, et il était là uniquement parce que Scarf lui avait dit de venir. Forsaken ne prit pas le thé, de même qu'il ne s'assit pas. Il était droit comme un piquet, aussi rigide qu'une règle en fer, aussi silencieux qu'une grue en pleine nuit.

De même, Forsaken s'interdit un regard vers le thé. Scarf n'ayant pas réellement formulé si c'était pour lui. De plus, il préférait le café, on le payait avec le café ; c'était la seule chose qu'il s'autorisait à apprécier un peu — et qu'il rendait dégueulasse par son seul contact.

Pas les mains derrière le dos ni dans les poches ; le long de son corps d'anguille. Le dos droit, la tête légèrement relevée, et les yeux suivant Scarf. Si Forsaken avait été un animal, il aurait été un lynx. Solitaire, se cachant dans les forêts boréales, actif à l'aube et au crépuscule. Et pourvu de vingt-huit dents — il en avait perdu, sous les poings de son père plus jeune. Bien entendu, territorial - il n'appréciait pas la venue des jeunes à l'orée de la forêt où il se terrait.

Pas les mains derrière le dos et ni dans les poches, ses doigts ne s'activaient même pas. Son attitude corporelle se résumait à respirer profondément, presque religieusement, et à se demander pourquoi Scarf perdait autant de temps avec ses collections. Ah ! C'était peut-être l'âge, ou pour s'occuper ; après tout, ne tenait-il pas tellement à son écharpe que sans elle, il finirait dépourvu d'âme ? Oui, Forsaken jugeait Scarf parce qu'il possédait, et ce qu'il possédait ? Des livres, une écharpe, et un bonnet. Outre de quoi se couvrir, Forsaken considérait le reste inutile si ce n'était pas pour faire du feu.

Bien entendu, si Forsaken ne disait rien, c'était simplement parce qu'il attendait que Scarf lui révèle ce qui semblait lui encombrer l'esprit.



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Lun 5 Juil - 18:02

F pour Bubulle 3
:scarf:
Si le silence était un paradis, Forsaken devait bien souvent s'envoler. Ça n'était certes pas plus désagréable que de devoir supporter une pipelette inarrêtable et inconsciente de son aura d'irritation, alors le boomer ne comptait certainement pas se plaindre. Restait quand même dans sa stature une certaine staticité malsaine.

Il se tenait là, immobile et renvoyant des impressions contraires. Trop insensible pour être vraiment matériel, mais tant froid et perçant qu'il ne pouvait pas être distant pour autant. Scarf manquait déjà cruellement d'empathie, sonder l'âme du piquet dans son antre relevait de l'impossible. Que se tramait-il vraiment dans son esprit? Une voix interne lui commandait-elle seulement de suivre quelque loi, des pensées traversaient vraiment un visage aussi impassible? Que de secrets qu'il gardait, que le libraire n'avait pas le courage de déterrer.

Le prophète avait de toute manière des sujets bien plus importants à aborder que son incompréhension du gaillard, et vidait d'une traite son thé pour ne pas perdre plus de temps, ce qu'apprécierait sans doute aucun son invité.

"Je sais de source... Fiable, je crois, que tu va te blesser cet après-midi dans une altercation avec des bons à riens. Aux alentours des commerces sans doute aucun, je ne saurais prédire l'heure."

C'était gros, un peu, et le mysticisme naturel de Tavish ne plaisait très certainement que guère à quelqu'un d'aussi terre-à-terre, aussi il devait prendre des précautions probablement superflues avant d'être jeté dans une fosse.

"J'ai par ailleurs encore toute ma tête et ne suis pas fou. Si ça peut te rassurer, imagine-toi que je l'ai lu dans des entrailles d'oiseaux en scandant des rythmes vaudous, tu ne croirais de toute manière pas à la vraie origine de l'information."

Le dernier constat était teinté d'un brin d'humour -mal pensé- pour le rendre léger, mais gardait une note d'amertume. Comment quiconque pourrait croire qu'il lisait l'avenir dans des journaux? Le mieux restait encore de ne pas même le dire, quitte à attiser une curiosité malsaine chez ceux qui verraient ses prophéties se réaliser. Pour l'instant, Scarf marchait seul, et saurait de toute manière à l'avance qui compte le suivre, du moins il l'espérait.
Je sais plus résumé \o/: Jean-voyant prévient Fofor qu'il va se faire mal en frappant des vilains, mais dis pas comment il le sait :scarf:
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Mar 6 Juil - 21:05
Bouboule et Bubulle marchent vers l'Empyrée
Forsaken ne bougeait donc pas, aussi raide que sa justice, et qu'un bout de planche. Solide sur ses appuis, il suivait l'Écharpe Rouge évoluer au sein de son fragile royaume, dans son habituel silence. Dire qu'il était sceptique de nature, c'était mal le connaître — ah qui au monde pouvait se vanter d'en savoir un peu sur lui ? —, ce n'était pas se douter un instant des deux balles ayant troué son corps quand il n'avait que dix-huit ans. C'était se persuader que Forsaken, le rigide, n'avait jamais approché le paranormal avant la tempête. De son expérimente de mort imminente, il ne conservait que des souvenirs brouillons, un vague sentiment de malaise et pourtant une certitude absolue. S'il était revenu, c'était parce qu'il avait été choisi.

Alors Forsaken laisse Scarf discourir, et s'empêtrer dans ses interprétations étranges. Il lui prédisait du malheur : une altercation avec des vilains. La nouvelle ne lui arracha qu'un battement de cils, alors qu'il songeait qu'en soit, il n'avait jamais été à l'abri des « méchants ». Sa couleur de peau, ses manières, ou encore ses tatouages encourageaient les chiens à lui aboyer dessus. Pourtant, ils ne mordaient pas. Forsaken gonfla la poitrine pour soupirer dans son silence, et il s'apprêtait à tourner les talons — pas qu'il s'en fichait, il n'accordait pas d'importance aux prédictions d'un vieil ermite, préférant vivre sa vie dans les livres que d'affronter le monde extérieur — mais il s'arrêta net.
C'était une histoire à dormir debout.

Le reste aurait pu aller — il s'était demandé si Scarf n'avait pas appris que l’on comptait personnellement l'agresser —, mais tout fut foutu simplement et purement en l'air quand il parla de rites vaudou. Et soudain, Forsaken serra les dents, ses yeux devinrent si fins qu'ils ressemblaient à des lames de rasoir. Ah, oui, forcément. En plus de s'adonner à des passions inutiles, Scarf était blanc. Il l'avait presque oublié, ce racisme omniprésent depuis qu'il savait parler. Le vieux à l'écharpe rouge lui disait-il cela à cause de sa couleur de peau ? Peut-être croyait-il que ses tatouages trouvaient leurs racines dans sa culture ? Mais Forsaken ne venait pas de la Nouvelle-Orléans, il était métis ; trop blanc pour les uns, et jamais assez pour les autres.

Forsaken repensa à tous les efforts qu'il avait dû faire, afin de montrer qu'il était intégré, et qu'il connaissait la culture américaine sur le bout des doigts - celle qui engraisse les gamins, leur apprend à chouiner sur le net plutôt que d'affronter la vraie vie. De trois-quart, il envoya un énième silence. Mais celui-ci était particulier, il respirait le mépris. Il apparaissait dans le fond de ses pupilles de jais, jusqu'à se former au bord des lèvres sans qu'il n'ait à parler. Scarf avait fait un faux pas, et Forsaken ne lui pardonnait pas.



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Scarf
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Scarf
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Dim 11 Juil - 20:13

F pour Bubulle 3
:scarf:
L'air s'était quelque peu tendu, déjà le sanctuaire à la paix du libraire était violé. L'hostilité était de ces choses que l'on ressent même sans empathie, et déjà Scarf se reculait dans son siège, confortablement, tenant sa posture droite. Il était chez lui, tout de même, et ne se croyait coupable d'aucun crime.

Et maintenant, qu'est-ce qui traversait l'esprit de la statue face à lui? Toujours rien de certain, rien de prédictible ni rien de cernable. Remarquez, Tavish lui-même n'était pas plus limpide, son écharpe revenue alors autour de sa mâchoire. Qu'attendait-il? Une suite? Le prophète n'en avait pas à fournir, ses augures se faisaient plus que limités en informations, et c'était peut-être mieux ainsi souvent. Au fond, il pouvait presque maudire son pouvoir tant il lui avait amené de problèmes et d'ennuis, il aurait probablement dû se résoudre à ne jamais plus toucher un quelconque journal le jour où il en avait compris le fonctionnement. Il allait y consacrer une réelle réflexion, pour sûr.

Mais il vivait à l'instant présent, et ce dernier demeurait particulièrement inconfortable. L'enécharpé ne doutait pas une seconde de la capacité de son invité à rester ici à le fixer dans le silence le plus complet des heures durant, et se croyait même capable de lui répondre avec autant de non-bruit, mais n'en avait tout bonnement pas envie. Son foyer était un havre de tranquillité et de sérénité, le conflit n'y avait aucune place, et s'il fallait l'y convoquer, autant le faire le plus rapidement possible pour l'expédier aussi tôt en dehors de son esprit. S'il y avait abcès à crever, il serait une aiguille froide et droite.

"Un problème?"

C'était court et simplissime, la manière en somme la plus efficace de mettre les pieds dans un plat pour le moins incompris. Hélas, le philosophe ne craignait les hommes que quand ils se faisaient nombreux, rien ne le retiendrait face à une personne seule sinon la bienséance, qu'il ne pensait en l'occurrence ne pas malmener. Sûr de lui, il se permettait même de croiser les bras, mais aurait certes préféré avoir son couteau sous la main. Par précaution seulement, le grand défaut qu'il trouvait au autres taiseux était leur nature imprévoyable. Peut-être aurait-il était plus sociable s'il avait compris être lui-même endrapé d'autant de mystère, mais l'image qu'il avait de lui-même ne correspondait pas nécessairement à celle que percevait le monde.

Une fois encore, la communication et ses milles nuances lui échappaient totalement il fallait croire.
Je sais plus résumé \o/: Jean-readthemoodpourunefois comprend pas et veut comprendre :scarf:
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Dim 11 Juil - 21:10
Bouboule et Bubulle marchent vers l'Empyrée
Au moins, le vieux à l'Écharpe parla. Et Forsaken aurait aimé qu'il comprenne, sans qu'il n'ait à expliquer, le grief qu'il venait de lui faire. Pour lui, les maladresses n'étaient pas des maladresses, mais bien des actes réfléchis et mal intentionnés. A force d'être critiqué et jugé, l'homme avait remis en doute la bonté des autres. Elle n'existait pas. La sienne non plus, et il se targuait d'être suffisamment sage pour ne pas se vanter de chose qu'il ne possédait pas. Alors quand Scarf posa la question fatidique, Forsaken plissa les yeux sur lui. La cicatrice sur son oeil, les tatouages, et ses traits respiraient l'animosité. Elle lui venait naturellement, dès qu'il fixait quelqu'un en jugeant. Ah ! Et Forsaken jugeait. Beaucoup. Alors Forsaken parla. Et sa voix douce n'épargnait pourtant pas, il se contenta d'un :

« A force de lire des livres, vous en oubliez la réalité ; cessez de croire que toutes les personnes à la peau foncée pratiquent le vaudou ; je ne suis pas haïtien. Il existe d'autres points de vue que celui des blancs. »

Des blancs.

Forsaken n'ajouta rien d'autre, puis il tourna les talons sans donner plus de crédit à Scarf. Pour la famille de sa mère Tyler Forsaken avait été trop blanc, son père était l'exemple parfait de ce que le colonialisme avait pu faire de mal. Et pour sa famille paternelle, il ne l'était pas assez ; et surtout, jamais trop adopté. Inuit de mère, américain de père, doubles cultures, doubles standards, et un racisme qu'on lui renvoyait depuis qu'il savait lire et écrire.

Forsaken se rappelait encore, des remarques des jocks de son lycée. Il mangeait que du lichen, paraissait-il, et il savait chasser du caribou. On racontait qu'il dormait forcément dans un igloo, et qu'il fumait toute sorte d'herbe pour parler aux divinités dans le ciel. Forsaken était rigide, il n'avait jamais touché une cigarette de sa vie, et s'il savait chasser, il cherchait à préserver les espèces. D'autres racontaient que ses absences étaient dues à son alcoolisme latent, qu'il aurait fallu qu'il reste dans son coin en réserve — comme un animal dans un zoo -, et qu'il ne ferait jamais rien de sa vie.

« Je n'ai pas de conseils à recevoir d'un vieux raciste. Bonne journée. »

Et sans donner la possibilité à Scarf de réellement s'expliquer, Forsaken ouvrit la porte. Aucun regard, juste son habituel silence, et le malaise qu'il dégageait autour de lui. Il sortit sans demander son reste, le coeur lourd, et le moral épuisé. Et quand bien même sa vie serait en danger, cela ne changeait rien de d'habitude. Ils ne voyaient pas, son sacrifice constant, il était aux premiers fronts. Tous les jours et tout le temps, et pourtant, l'Ombre semblait l'éviter comme la peste. Il ne l'avait pas rencontré. Peut-être était-il naturellement trop sombre et trop silencieux pour elle. Ou peut-être, c'était une invention des rêveurs et des idiots — la nuance n'était pas grande.

Et il était armé.
Et ses armes étaient aussi bien morales que physiques.



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Ven 30 Juil - 21:41

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De retour après ces semaines compliquées :scarf:
Lui qui venait planer sur ce monde sans intention mauvaise tombait de haut, voilà qu'on lui en prétait des néfastes. Il aurait pu maudire le lui-même du passé et son pauvre choix de mots, peut-être même l'inconscient malin qui l'avait poussé à tenter un brin d'humour autodépréciatif face à tel statue de marbre, mais le présent comptait plus en réalité, et frapper du bâton une image projetée depuis les abysses du résolu ne portait rien de bon en ce monde. C'était bien ce genre de situation fort inconfortables dans lesquelles se justifier et se défendre n'en valait même pas l'effort.

Il aurait certes pu s'expliquer, avec véhémence ou diplomatie, dévier des accusations aussi infondées, mais il n'en avait même pas le désir. Le dialogue allait-il vraiment amener une conclusion satisfaisante? Que les optimistes et autres fous soient damnés, le libraire n'y croyait pas une seconde. Non, aucun mot n'y ferait, et il se contentait simplement de fixer le procureur dans le blanc des yeux, le visage fermé et la gorge immobile. Après tout, ça n'était que rendre la monnaie de sa pièce à un distributeur des plus froids.

Qu'on ait l'idée de l'associer avec quelque groupe malveillant lui mettait hélas un autre coup de vieux, plus que l'accusation directe d'être un grabataire. Le monde tournait encore et toujours trop vite pour lui, ou alors il n'avait jamais vraiment accéléré, et Tavish s'était seulement tant replié sur le passé que le présent le frappait par sa spontanéité chaque jour. Bah, que le monde des hommes et des matières aille au diable, l'ermite n'avait presque plus d'inspiration à en tirer, son âme tendait vers l'immatériel pour se détacher de tel spectacle morbide.

Restait cependant dans son âme un brin de bienveillance, et le plus grave de la situation tenait bien du fait que son avertissement était perdu ou rejeté. Dans un dernier sursaut d'espoir et voyant le gardien quitter son sanctuaire, l'oracle se levait pour hurler ses craintes, priant pour qu'elles soient entendues, cette fois-ci:

"Pas des conseils, des avertissements, et des prédictions! Quiconque les dispense doit être écouté, immature âme."

La dernière partie de la leçon était sans doute franchement hypocrite de par sa nature et son contenu, mais permettait d'exprimer un peu de cette rage que le pauvre enécharpé avait accumulée aujourd'hui. Après tout, la frustration est le premier des maux, disaient certains plus sages encore. Face à son impuissance réelle, sa carcasse revenait lourdement s'asseoir sans grâce aucune, et déjà une main se tendait avec force vers un livre déjà lu, relu désormais. Il lui suffisait seulement d'attendre, d'apprendre que ses visions se faisaient réelles, d'accueillir l'humilité de celui qui refusait quelques heures auparavant d'écouter. Pour celui qui savait lire dans le futur, le temps devenait une notion relative dans bien des domaines, et Tavish se croyait capable de sentir avant les autres bien plus que n'en explicitaient les journaux.

Sa porte demeurait encore ouverte, et il comptait fermement attendre qu'on vienne à lui.
Je sais plus résumé \o/: Jean-vieuxraciste comprend que ça sert à rien de se justifier et tente d'avertir jean-mutisme une dernière fois :scarf:
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Forsaken
Forsaken
Mar 3 Aoû - 18:12
Bouboule et Bubulle marchent vers l'Empyrée
Immature âme ? C'était bien la première fois que Forsaken entendait une telle chose. Enfin, il était habitué aux reproches de tous bords, mais ce n'était pas celui revenant le plus souvent. Alors il se contenta d'un plissement d'yeux, suivi d'un froncement de sourcils aussi léger qu'un battement d'ailes de papillon. Et enfin, il tourna les talons sans demander son reste. Scarf avait manqué le coche, et Forsaken aurait pu le questionner sur sa potentielle agression, s'il avait su tenir sa langue et ne pas oublier le contexte avec lequel il avait grandi. De toute façon, Forsaken avait toujours quelque chose à redire sur autrui ; personne n'était parfait — lui compris —, mais ils faisaient rarement des efforts pour réellement s'élever par-dessus la masse. Bref, Forsaken s'en retourna à ses occupations.

Le temps passant, et Forsaken ne voyant pas la fameuse prédiction arriver se détendit. Oh. Il savait que pour les pirates, il était une proie facile ; souvent isolé. Néanmoins, on oubliait souvent qu'il emportait sa carabine partout, et que si la situation l'exigeait, il n'hésiterait pas à l'utiliser. Après tout, Forsaken avait fait l'armée, et son père l'avait dressé pour le combat ; il avait même failli perdre un oeil durant l'un de leurs échanges. Alors Forsaken était tranquille, de cette froideur inflexible et agaçante. Voilà pourquoi il sous-estima ceux lui voulant du mal.

Forsaken n'était pas l'épi de blé qui se plie face au vent, il était de la pierre. Dur, qui ne s'effrite pas sous les vagues. Alors quand ils l'accostèrent, il n'en démordit pas. D'abord, on prit son silence habituel pour une démonstration évidente de mépris — et peut-être avait-il réellement de ça au fond —, et son détachement provoqua leurs colères. Oh. Le bougre se défendit, il fit même cela très bien. Mais quand on était seul face à cinq ou six personnes, les coups bas venaient plus vite que sa capacité à se remettre en question.

La seule chose qu'il avait crainte, c'était qu'on retourne sa carabine contre lui. Mais ils eurent beau tenter de tirer, la plupart avaient oublié qu'il y avait un cran de sécurité ; heureusement, le chef aussi idiot qu'il était grand crut que son arme ne fonctionnait plus et la lui balança au visage. Un coup dans le nez, un autre dans la tempe. ll parvint à en blesser quelques-uns, mais ils étaient mieux codés qu'une intelligence artificielle de jeux vidéo et plutôt que d'attendre patiemment leur tour, ils s'attaquèrent ensemble sur lui. Et ils le laissèrent, inconscient, étalé contre le goudron de la route, le nez en sang et dans la bouche. Malheureusement pour eux, ils ne trouvèrent rien sur lui. S'ils avaient eu connaissance de sa personnalité, ils auraient vite compris qu'il leur avait fait perdre du temps. Rien à voler, et une arme ne fonctionnant pas bien, ils détalèrent sans demander leur reste, et Forsaken en resta au sol.


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Mar 10 Aoû - 22:01

F pour Bubulle 3
De retour après ces semaines compliquées :scarf:
La fierté lui hurlait de rester posé dans son fauteuil ad vitam aeternam, de camper sur ses positions en somme, et d'attendre le retour d'une gueule -peut-être pour une fois- geignarde et désolée, qui aurait appris une leçon et saurait rebondir sur ses échecs. Hélas, l'heure tournait, et Forsaken ne revenait pas, puis l'anxiété prenait le libraire. Son journal n'avait quand même évoqué ni décès ni de blessure gravissime, rien d'irréversible ne devait tomber sur le pauvre gardien, mais Tavish se levait, les yeux fiévreux. Après tout, son égo pouvait bien se taire devant la responsabilité qu'il avait refusée de considérer lors du sec échange. Une voix lui criait de se rasseoir, de ne pas se mêler de ce qui ne le concerne en somme que très peu, lui répétait "trop bon, trop con" en boucle, rien ne venait la taire.

Mais Scarf savait où résidait son devoir, il rangeait son couteau dans son manteau et saisissait une bouteille remplie à moitié de l'eau la plus pure. Non sans nouer son écharpe, il sortait braver l'inconnu comme son compère avant lui. Selon toute vraisemblance, il rencontrerait moins de mésaventures, en chemin, si du moins l'on pouvait vraiment se fier à la parole de journaux autoscribes. De jour comme il préférait le faire de nuit, il hantait de sa silhouette lugubre les allées et rues connues, le regard braqué sur les ombres pour y trouver Forsaken. Fallait-il croire que l'inquisition parfois trouve, il se trouvait avant de s'en rendre vraiment compte devant une sorte de larve allongée, un peu rougie par ses propres fluides. Par malchance, notre héros avait oublié son fier triangle -une relique capable de réveiller les morts si l'on en croyait les légendes- et se résolvait à lui secouer sans trop de fermeté l'épaule. Le manque de réaction de son patient le frustrant quelque peu, l'infirmier de fortune lui versait quelques gouttes sur le museau.

Croyant apercevoir un début de retour à ce monde matériel et froid, Tavish s'asseyait sur les pavés, un air désabusé porté par son visage las exposé à tout spectateur.

"Tu ne pourras pas dire que je ne t'avais pas prévenu..."

C'était très simplement tout ce qui lui venait à l'esprit. Ne cherchant nulle camaraderie pour l'instant, il préférait poser la bouteille au sol, plutôt que de la tendre.
Je sais plus résumé \o/: Jean-bonté part chercher Fofo parce qu'il s'inquiète en fait :scarf: et essaie de le réveiller :scarf:
Forsaken
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Jeu 19 Aoû - 20:24
Bouboule et Bubulle marchent vers l'Empyrée
Forsaken n'avait peur de rien.

Du moins, c'était ce qu'il croyait. Quand son père avait manqué de l'éborgner, et lui avait cassé le bras, il avait cessé de croire en la peur. Oh. Il savait qu'elle n'agissait jamais sans raison, et qu'elle déclenchait une suite de réflexes. Mais il avait appris à l'appréhender, et à observer la situation sous un angle dénué d'émotions. Il n'avait pas eu peur face à eux. Et en vérité, il aurait pu s'en sortir s'il avait voulu les blesser. Juste se défendre. Et juger en silence. Ainsi se retrouvait-il au sol, inconscient.
Tyler respirait faiblement.

La douleur se vautrait dans ses muscles, le sang était chaud contre ses vêtements. En lui, il n'y avait que ses organes qui en dégageaient. Au fond, Forsaken était un bloc de glace, il était le reflet de l'Alaska. Ses yeux avaient contemplé l'aurore boréale, ses mains avaient plongé au fond de la neige. Ce froid, c'était son quotidien depuis toujours, et il le préférait à la chaleur humide d'Arcadia Bay. L'Alaska lui manquait pour ce qu'elle était, gelée et sauvage.

Forsaken rêvait peu, très peu. Il se réveillait aussitôt qu'il comprenait que c'était un songe, et ne se laissait pas porter par leurs frivolités — ses rêves étaient concrets, souvent des souvenirs, des traumatismes qui'l n'avait jamais traité.

C'était un peu le cas, ici. La balle lui traverse la poitrine, et la hanche. Il se voit en train de mourir, au-dessus de son corps, et il entend distinctement tout ce qu'il se passe. Quand il se réveille, la machine fait un bruit désagréable, et l'amour ressenti disparait aussitôt. Il y a juste son père, en larmes. Il se rend compte soudain que son fils est encore un enfant.
Et le rêve se volatilise dès qu'il sent un truc humide sous son nez.

Réflexe.

Forsaken attrapa le poigné de Scarf, il le serra et il se rendit compte que ce fut lui juste à temps.
Forsaken le relâcha, il éternua — l'odeur lui était désagréable —, et cela lui faisait contracter les abdominaux. Et la douleur dans son corps en fut que plus grande. Mais il se contrôla — un simplement froncement de sourcils pour exprimer la douleur. Alors il se redressa, il s'assit sans une plainte. Il ne répondit pas à Scarf, il vérifia surtout sa carabine, et il compta les balles. Bien. Oui. Tout était en ordre, tant mieux. Il aurait passé son temps à les chercher pour la récupérer, afin de ne pas risquer de laisser une telle arme entre les mains d'idiots.

Il n'y a que les Américains pour se vanter de faire des crétins de véritables héros, quand ils tiennent un pistolet.

Forsaken ne donnait pas de regards à Scarf, il devait d'abord vérifier qu'il n'avait pas de blessures profondes. Alors il se contenta d'enlever son haut, exposant là la cicatrice de balle en plein milieu de la poitrine. Mais il constata qu'il n'avait pas de plaie, des ecchymoses surtout. Et même si ça lui faisait mal de remuer, il se rhabilla.

Là, il fixa Scarf.
Sans rien dire.

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Sam 11 Sep - 21:45

F pour Bubulle 3
De retour après ces semaines compliquées :scarf:
Sa main rendue en un seul morceau, Tavish la renvoyait déjà accomplir sombre besogne: pointer vers la bouteille d'eau. Ayant observé le manège -et la déshinibition- de la pauvre figure, il la croyait au moins capable de boire seule.

Une paire de mirettes le fixant, un silence gênant lui pesant sur les épaules, Scarf n'allait pas rester là des jours entier, et déjà détournait le regard. Sans vraie arrière-pensée narcissique, il lâchait maladroitement:

"Écoute-moi un peu plus à l'avenir, et je pourrais probablement t'éviter d'autres rencontres du genre. Peut-être. J'avoue que je ne cerne pas bien encore la mécanique de mes prédictions."

Se relevant enfin, il faisait quelques pas. De nombreux pas, tournait en rond en suivant des formes moins cycliques que le laissait penser la formule, ne savait pas bien quoi ajouter ni retirer. Insatisfait d'en rester là, indisposé à l'idée de simplement disparaître et retourner d'où il était venu, il tournait le dos à Forsaken pour fuir son regard, mais demandait quand même.

"Tu sauras rentrer seul?"

Quelque part, la politesse l'obligeait à la poser, cette maudite question. Restait cependant que ses tripes priaient quelque dieu céleste pour qu'il réponde non.
Je sais plus résumé \o/: Jean-awkward est malaisé par le silence :scarf: Et se lève pour demander si Jean-strip peut rentrer seul.
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Sam 9 Oct - 23:28
Bouboule et Bubulle marchent vers l'Empyrée
Scarf et Forsaken étaient l'exemple type d'une mauvaise plaisanterie, celle qu'on raconte bourré et accoudé au bar, le pull tâché d'un pinard ayant tourné au vinaigre. Elle pourrait commencer aussi simplement que : c'est l'histoire de deux types. L'un est un vieil ermite qui ne sait que tacher ses livres, et l'autre un vieux garçon aussi rigide que du bois. Leur point commun ?

Tous les deux rentrent dans un bar, et vivent éloignés de la société. Ils essayent désespérément de communiquer, mais rien n'y fait ; l'un pense que l'autre est un raciste aigri, et le second se persuade que son voisin est mauvais. Ils ont tous les deux des préjugés, façonnés qu'ils ont été par la société. Il n'y a pas de chute, si ce n'est le malaise que les deux ressentent à respirer le même air que l'autre. Le pire ? Ce serait d'arranger la blague de cette façon : un Inuit et un Écossais se retrouvent à boire ensemble dans un bar.

Ah.

Forsaken jugeait Scarf, et celui-ci le lui rendait bien. Alors Forsaken se redressa en réprimant une expression douloureuse, il tremblait un peu, mais il estimait qu'il n'avait pas besoin d'aide. Son corps était promis aux efforts pénibles, du travail de la terre aux entraînements militaires, à la froideur de l'Alaska et à celle d'un père trop bourru pour aimer. Il vérifia le nombre de balles dans sa carabine ; si Scarf avait su décrypter Forsaken, il aurait vu qu'à chaque battement de cil, il comptait
silencieusement.
Des prédictions.

Forsaken gonfla la poitrine, il se tourna vers Scarf, et il sembla lui promettre mille et une années de torture dans un seul froncement de sourcils. Lorsqu'il parla enfin, sa voix était enrouée, essoufflée, sa douceur habituelle dissonait :

« Vous auriez pu... le dire... plus tôt. Pouvoir ? »

L'on ne savait véritablement ce qui était le plus douloureux : les blessures, ou parler ? Alors l'homme en était venu aux faits. Il croyait aux pouvoirs, bien plus que n'importe qui ; il avait vu, lui. La lumière blanche, la vague d'amour jamais ressenti jusque là. Il savait. Et c'était suffisant pour qu'il accepte aussi facilement ce qu'il se déroulait autour de lui ; comment le savoir ? Alors qu'il ne laissait jamais personne le percer à jour ?

Forsaken avait mal dans la poitrine, et lorsqu'il respirait, il avait la sensation que des aiguilles lui transperçait la chair, et pénétrait jusqu'à ses poumons. Les bleus resteraient plusieurs jours, et il n'irait pas à l'hôpital pour se faire soigner. Il se débrouillerait seul, comme toujours, et il ne laisserait pas Scarf le sermonner. S'il restait, immobile, c'était parce qu'il souhaitait en savoir plus — sans l'exprimer, cependant. Alors il ne disait rien, il était rigide, et il attendait que le vieil homme prenne la parole. Les gens avec des pouvoirs, certains diraient les élus.

Pas lui.


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Mer 3 Nov - 23:12

F pour Bubulle 3
De retour après ces semaines compliquées :scarf:
Quelque part, que Forsaken ne réponde ni de près ni de loin à sa question était attendu, mais le libraire ne pouvait quand même pas s'empêcher d'être déçu. Un peu de compassion disparaissait devant la froideur et la sècheresse du ton. Le mur se voulait tant droit que ç'en devenait risible, ses fissures dégueulaient la douleur que la façade voulait cacher, impavide. Malgré le fond de ressentiment montant, Scarf se faisait plus poli que son interlocuteur, et répondait directement.

"J'en sais trop rien. Ça ressemble bien plus à un "ne-pas-pouvoir" en réalité, et j'oserai même te prendre en exemple. Je crois bien qu'il n'y avait réalistiquement aucune manière d'empêcher ton passage à tabac."

Ne voulant certainement pas remuer le couteau dans la plaie, il avait tenté de trouver un terme assez léger pour évoquer légèrement l'état du gardien à la carabine. Hélas, nous devons rappeler que Tavish a depuis toujours la finesse d'un paquebot rouillé.

Par chance, et en dépit de leurs états moroses -respectivements physique et moral-, le devin voyait une lueur d'espoir, plus loin, dans l'horizon d'un temps à venir.

"J'aurais tenté et essayé aujourd'hui de prévenir un malheur, et j'ose croire que tu me feras confiance la prochaine fois. Ce jour-là, je vais certainement demander une confiance inconditionnelle et aveugle. Tout ce que tu adorerais m'accorder, pas vrai?"

Nul besoin de préciser que le ton presque humouristique de fin faisait chanter une teinte de dépit, mais le reste portait vraiment cette énergie qui pousse les bienheureux à se lever vers des jours nouveaux. Incertain, il tendait une main, espérant le relever, partager un moment de camaraderie peut-être. Ah! Le fou.
Je sais plus résumé \o/: Jean-prophète admet que c'est un pouvoir sans l'admettre :scarf: et dit que la prochaine fois Jean-imperméable l'écoutera sûrement alors tout va bien en vré
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Jeu 18 Nov - 14:19
Bouboule et Bubulle marchent vers l'Empyrée
Pour Forsaken, c'était l'évidence même qu'il saurait rentrer seul. Il n'avait besoin de personne, et encore moins d'un vieux bourrus. Il se redressa, le corps recouvert de bleu, et la douleur vautrée dans ses muscles. Au moins, ils ne lui avaient pas donné de coups de couteau, ou ils n'avaient pas retourné son arme contre lui. Il avait la tête migraineuse, le goût du sang dans la bouche. Pourtant, il restait fidèle à lui-même ; il s'entêtait à ne rien montrer de sa situation.

Ne pas pouvoir ?

Forsaken serra la mâchoire, il avait les cheveux en pagaille et la lèvre enflée. Il tâta encore son ventre, ses cuisses, à la recherche d'une plaie qu'il ne sentirait pas ou qu'il ne verrait pas. Le discours de Scarf l'agaça profondément, et lui donna la vague impression d'échec. Et Forsaken détestait cela.

« Je ne vous ferais jamais confiance. »

Acheva-t-il, quoiqu'il était plus que curieux. L'esprit embrumé par la souffrance, il se força à reprendre une stature plus ou moins droite. Sa remarque était blessante, dénuée de considération ; fait, conséquence. Mais il était réaliste : Forsaken ne faisait pas confiance aux autres. Ils étaient faillibles, lui, non.

« La prochaine fois, je me passerai de vos remarques déplacées sur ma culture. »

Scarf ne le savait pas, mais il aurait pu se faire un ennemi, et pas des moindres. Forsaken supportait plein de choses, mais se faire pointer du doigt en tant qu'Inuit l'irritait plus que tout au monde. Des années à supporter le mépris, et à être considéré comme un moins par la société l'avait atteint, irrémédiablement. Profondément.

« Comment se manifeste votre pouvoir ? »

Forsaken marcha en direction d'un mur, le pas un peu traînant. Il s'y adossa, en soupirant. Il laissa sa carabine au sol, le museau vers le ciel. Il avait eu de la chance ; ils ne lui avaient pas pris, et surtout, le clan de sécurité était toujours en place. Il devait vérifier ses munitions. Il en manquait deux. Il manquerait toujours deux. Forsaken plissa les yeux.

« Ce ne sont que les éléments du futur ? Vos prédictions ? »

La question qu'il ne posait, c'était : est-ce qu'un jour, ils sauront ? Ce qu'il avait accompli dans la forêt. Et est-ce qu'ils le comprendraient ? Non. Personne ne pouvait porter le poids qu'il s'infligeait, seul. Dans son éternel silence. Forsaken ne reviendrait pas sur sa décision, et il accepterait celles qu'ils prendraient. S'il fallait reproduire son crime, il ne changerait pas d'avis. Et tant qu'ils auraient besoin de lui, il continuerait.

« Dites-moi en plus. »

Et s'il y avait des choses à apprendre ? Et si ce n'était pas une malédiction, mais une force ? Forsaken se redressa, il devenait soudain émotif ; cela ne lui ressemblait pas. Il voyait une possibilité, et il se rappela de ce son réveil à l'hôpital. Soupir triste.


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Scarf
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Lun 22 Nov - 20:07

F pour Bubulle 3
Aya ils sauront jamais se parler c'est une catastrophe un peu
Tavish voulait être de manière générale une bonne personne, vraiment, et pensait même y parvenir sans trop d'excès. Qu'on ne lui dise même pas merci passait encore, il n'avait en somme que passé un peu d'eau, mais qu'on vienne de surcroît lui dire les droits dans les yeux qu'il ne méritait pas la confiance de quelqu'un qu'il avait tenté de sauvé au détriment de sa propre image? Là se tenait une limite à la bienveillance pour sûr. Serrant à son tour la machoîres, et laissant silencieusement Forsaken asséner sa volée de question, il tapotait malgré lui du bout des chaussures le sol avec nervosité. L'énerver était dur, mais certes pas impossible.

"T'as quand même un culot incroyable pour me traiter comme de la merde et tenter de me voler tous mes secrets dans la même heure."

Il ne voulait même pas partir en de mauvais termes avec le gardien, ne le haïssais pas profondément, ne lui voulait toujours que du bien, hélas il fallait parfois savoir se faire ferme. Le manque de sympathie était une chose, le manque de respect une autre encore.

À cet instant, peu importait combien une confession aurait soulagé le sage, l'émotion primait sur le pragmatisme, et Scarf se renfermait une fois encore sur lui-même. Ses emmerdes pour lui seul: puisque les autres ne veulent manifestement pas de lui, ils ne voudront certainement pas ses problèmes avec. La compassion et l'empathie disparue, il prenait un ton rauque.

"Je veux bien mettre tout ça sur le compte du choc. Voilà, passons à autre chose comme des adultes, mh? Et si je -pardon, mon pouvoir- t'intéresse tant que ça, tu pourras passer me voir un autre jour, avec plus de calme dans l'esprit."

Sans demander son reste, il tournait les talons. Quelque part, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même d'avoir demandé l'impossible, mais une mécanique déraisonnable et humaine faisait qu'il était profondément déçu de toute manière.
Je sais plus résumé \o/: Jean-gné est colère parce que Fofo veut pas faire confiance :scarf: et se tire pour faire un caca nerveux.
Forsaken
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Forsaken
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Lun 22 Nov - 21:35
Bouboule et Bubulle marchent vers l'Empyrée
Ah oui.

Le lot des vieux et des rêveurs, c'était de croire que leur persécution était réelle. Persuadés de leurs souffrances, et de l'acharnement qu'il leur offrait, alors qu'il n'émettait que la vérité. Les yeux de Forsaken se plissèrent, mais il n'abandonna que son mutisme. Il jaugeait Scarf, il établissait que le vieux bougre mourrait un jour ; oublié. Les préjugés avaient la vie dure, lui-même en possédait — non -, et il avait encore la sensation de se retrouver devant les sermons qu'on lui faisait à l'école.

Tu sais, quelqu'un de ton espèce est paresseux.

C'est dans ta nature.

Forsaken détestait les Américains. Il détestait son métissage, et il détestait qu'on lui rappelle qu'il n'était pas blanc. Scarf avait fait une suite d'erreurs avec lui, et l'homme ne lui donnerait plus d'importance. Alors il décolla son dos du mur, il passa devant Scarf en ravalant la souffrance. Ne jamais démontrer qu'elle est là. Ses blessures guériront, mais celle que Scarf venait de faire dans leur relation ne serait jamais oubliée. Il était paranoïaque, Forsaken ne lui donnerait plus de crédit.

« Vous êtes égoïste, lâcha Forsaken. Votre pouvoir pourrait servir au bien de tous. Mais restez rêveur, émotif et paranoïaque. »

Les mots étaient une condamnation. Forsaken venait de frapper un homme, blessé dans son égo, et qui se croyait favorable en la justice. Ah. Forsaken était droit et juste, son pragmatisme ne s'entichait pas de la peur. Il pensait aux autres. Pas à lui.

Scarf se persuadait que son empathie le perdrait, tandis que Forsaken s'assurait — encore — qu'il portait son fardeau seul. Les hommes lui prouvaient — toujours — leurs faiblesses, et soudain, le vieux parut bien vulnérable sous sa couche de mépris et de sermon.

« Adieu. »

Lâcha Forsaken en se détournant. Il boitait. Il se forçait à appuyer sur sa jambe fatiguée pour garder une posture fière. Il savait que ce n'était qu'un au revoir, et que Scarf croiserait sa route durant ses rondes. Pour sa part, il prenait plus encore ses distances - loin, très loin, une petite voix lui soufflait de ne plus accorder d'attention aux esprits ayant fait leur temps.

La carabine était lourde dans son dos, elle frottait contre ses omoplates. C'était une présence rassurante, comme une caresse d'un père à la main rêche - la même qui finit dans sa gueule, alors qu'il a 8 ans. L'homme se déplace sans mal, l'homme reste droit et fier. Monolithe de froideur, impassible jugement du juste.

Forsaken est raide comme sa justice, et jamais il ne se pliera aux autres.

Tu as perdu face à lui, Scarf. Mais contre tel adversaire, les émotions ne sont pas une arme ; un aveu de faiblesse, un sanglot qui perturbe son silence. Raisonner de la pierre, c'est juste perdre des dents à force de vouloir débattre avec elle. C'est à peine si elle s'est abîmée, et le temps ne fait que polir ses certitudes.

Est-ce que ça, tu saurais le prédire, Scarf ?

S'il y a bien quelqu'un qui se sacrifie pour vous, c'est lui.

Et il ne demande rien en retour.

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