La peau de l'ours [Ft. Blackbear l'ourson] [xx/11/2021]

La peau de l'ours.

Auf.

Quelque part, prendre l'air ne pouvait pas lui faire de mal, mais ça ne pouvait quand même pas l'empêcher de maugréer. Les roues du chariot de fortune -un manche, cinq planches et autant de roues- frappaient le sol parfois, le faisaient valser de droite à gauche sur une route trop peu monotone, ajoutant à son mécontentement.

Il trimballait donc des grilles, et quelques pièces métalliques pour les assembler fermement, les faire coulisser au gré des chasseurs. Ah! Ceux-là, il avait pléthiore de reproches à leur faire, et par chance, il venait de pénétrer leur territoire. Ça n'était certes pas le sien, mais il saurait se faire respecter pour sûr.

Attraper le premier venu, lui flanquer la cargaison dans les mitaines et lui hurler dessus jusqu'à voir ses genoux s'effondrer était tentant, mais un incident diplomatique n'était certes souhaitable pour personne. Plutôt, il tentait de trouver Blackbear, le grand et silencieux Blackbear, une montagne jumelle pour sûr, en apparences.

Et il le trouvait, enfin, un peu plus loin. Les petites roues tournaient, la cargaison faisait mine de tomber, l'on sentait le calme avant la tempête.

J'ai perdu le compte, résumé: Jean-colère est tout ronchon et à des reproches à formuler sur la gestion du matériel côté chasseurs :scarf:

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résuméQuand les cages dégringolent du chariot, Blackbear ne les ramasse pas et se contente de dire à Silver d'aller chercher son salaire ailleurs parce que lui, il est occupé. Mais en fait, il sent le conflit arriver et veut l'éviter oups.

Et les pièces commandées tombent à ses pieds lorsqu’on vient les lui soumettre. Mais elles ne tombent pas malencontreusement. Le chasseur discerne bien que de la part du livreur, cet accident trouvait une raison humaine plutôt que matérielle. Les roues sont stables, pas l'hostilité qu'il doit réceptionner de ses mains maladroites.

Visiblement, on attendait à ce que la montagne s’abaisse pour récupérer murs et portes des cages livrées. Mais rien n’y fait. Bras croisés, il ne fait rien. Bien sûr que c’est une personne obéissante mais à ce scénario déjà vécu, il sait très bien qu’il ne doit pas se plier et ne pas agir. Alors plutôt que de chercher un conflit ou le moindre problème, le responsable, visiblement en train de nourrir quelques rongeurs, interrompt son activité — juste un temps. Tout simplement, il ne voudrait pas réagir du tout mais avec le temps, on apprend que c’est aussi une forme de faiblesse à évincer. Seuls les êtres sociables dominent.

Suis occupé. D’mand(ez) aille… Ailleurs pour vot’ p-p(ai)ement.

Quand bien même il essaye d’en être un, ça n’a pas forcément beaucoup d’effet, la parole en plus saccadée. Les mains couvertes de terre et d’herbe, il s’en retourne à sa tâche, tournant le dos à celui qui voudrait être son interlocuteur et interagit davantage avec les animaux à nourrir.

Blackbear a, jusque-là, spécialement évité le plus souvent possible le contact avec les autres divisions des greens, sachant que ça pouvait le disposer à certains problèmes dont l’utilité de la ménagerie face au confort des êtres humains. Il a aussi évité cet individu-là qui reste juste un inconnu et l’histoire, sans début, se finissait bien sur cette note. Pas besoin d’apprendre quel est son surnom, le chasseur sait déjà qu’il occupe un rang chez les bâtisseurs et certainement pas celui de chef. Alors dans un orgueil conféré par son statut, il l’ignore simplement après avoir dirigé son doigt vers d’autres chasseurs, apparemment plus aptes à réceptionner sa demande.
Mais ce n’est pas comme si Blackbear était plus occupé que les autres. C’est juste une énième excuse que le paresseux (se) donne.

La peau de l'ours.

Auf.

Silverfish devait bien l'avouer tout de même, l'ours était imposant. Pour le commun des mortels, il aurait même pu être menaçant, hélas venait la triste vérité: en des mots mal formés, maladroits, une intention déjà fuyante. Nul besoin de préciser que ça n'aidait en rien à apaiser la voix sourde qui hantait les pensées de Viktor, puis venait enfin le pinnacle de l'irrespect: un dos tourné. Pire encore, tourné pour s'occuper de sortes de rats, le forgeron n'allait pas même se demander ce que ça pouvait être comme bestiole, ça ressemblait à un rat et devait en être un.

Alors il se postait fermement, bras croisés, presque en posture de défi, reniflant avec grand bruit pour faire comprendre son intention de rester. Avec une lourdeur peut-être excessive dans le ton, il grondait.

"Parce que MOI, je suis pas occupé peut-être? Je fais presque rien, par rapport à ceux qui filent des graines aux souris, hm?"

Au moins, il venait avec des intentions claires, peut-être trop. Il avait tant de choses à dire, ne savait pas bien par quel bout prendre le fil. Des mois entiers de frustration avaient refait surface, sorte de magma informe et devenu flou, avec le temps, de ressentiment. Oh, il n'allait très certainement pas aller chercher qui que ce soit où que ce soit, il avait face à lui un exutoire, et ne craignait même pas quelconque représailles tant il se pensait légitime à parler. Inspirant profondément, la machoîre tordue en une grimace disgracieuse, il laissait le poison s'échapper violemment de ses lèvres.

"Remarque, j'aurais bien moins de travail si j'avais pas à réparer tout ce que vous réussissez à me flinguer. Et à quelle vitesse, en plus! Vous faites QUOI du matériel, bordel?"

Il fallait peut-être déjà le connaître pour le comprendre, mais la machine était lancée, un bolide sans freins. Rien n'allait l'arrêter, certainement pas des appels au calme et encore moins des arguments raisonnés et justes. À quoi servait seulement de répondre? Il n'écouterait pas, n'écoutait vraiment jamais en réalité, sinon sa propre voix.

J'ai perdu le compte, résumé: Jean-hystérie est toujours pas content :scarf:

Et s'énerve quand même que des rongeurs soient d'une priorité supérieure à la sienne :scarf:

Ah et il commence les reproches aussi.

2

résumé BB en déduit que Silverfish n'est pas tolérant des animaux et veut surtout juste se battre.
Il ramasse les pots enfin les cages cassées mais refuse qu'on blâme les petits zanimaux, ça s'fait pas. Il le tacle un peu en échange.

Sylvie deviene fou.
BB garde calme.

Non mais vraiment, qui était ce type ? Même une fois réellement face à lui, il ne voyait pas. Il ne lui attribuait aucun nom alors comment pouvait-il lui parler de la sorte ?

Ce sont des questions bien naturelles que tout individu se serait posées. Mais pas Jacinto. Soupirant en contraste au souffle de colère, il sait pertinemment quoi lui répondre.
Il sait pertinemment que ça ne sera pas écouté.
Ce type est un homme qui aurait été capable de le mettre à part pour sa différence. Voire pire. Sans doute est-ce aussi pour ça que sa colère ose s'éveiller.

L'ours ne grogne pas, pour sa part. Du mieux qu'il le peut, il tente de garder son calme quand bien même il peut s'avérer, lui aussi, sensible à la colère. Mais pour le moment, il essaye de parer avec logique car non, il ne le connaît pas.

Vot' nom ?

Sans ça, il ne peut pas l'accabler de tort. Sans connaître l'identité, il n'a pas les armes dont dispose l'autre.
Une multitude d'armes, probablement, pour un forgeron. Il est sûr qu'il n'est pas venu sans être bien armé. La colère doit dater d'assez longtemps, quand bien même on décide qu'aujourd'hui est le jour pour déclencher une bataille, voire déclarer peut-être une guerre.

Monsieur. C'est v-vous. Vous qui qui (les) av-v-v… fling(uées).

Et pourtant la remarque de Blackbear est outrageusement provocante. À cette ire fomentée et affinée, il y a une touche ridicule à tout cela. L'autre homme doit bien tenir un argumentaire pour défier l'ordre établi mais il ne tient pas debout.

Le plus ridicule reste quand même Jacinto. Il ne veut pas de pots cassés, pas de cages cassées. Mais peut-il vraiment se plier à les ramasser ?
Pas maintenant.
C'est ce que tout le monde ferait. Plus tard. Mais lui finit par les récupérer. La situation doit se régler au plus vite. Alors pour ça, on essaye d'être le plus posé possible dans ses explications.

Les ani-ani-a(...) Ils sont pas comme vous. Ça use rapi(dement).

Blackbear reste d'une plénitude un brin déconcertante. Son faciès reste, pour sa part, dans une dureté marmoréenne. Il ne veut pas de guerre. Il ne veut pas de victimes ou de coupables. Les animaux n’ont pas à prendre le blâme qu’on ose leur fustiger injustement.

C’est trop facile d’attribuer la faute sur ceux qui ne peuvent pas parler.
Et c’est sans doute pour cette raison, qu’aujourd’hui, cet homme a décidé de s’en prendre à l’ours.

La peau de l'ours.

TW: Sylvie est pas gentil. Y'a pas de gros mots ou rien de graphique mais c'est quand même pas sympa D:

Le flegme de l'ours était une vertu plus qu'importante en ces instants de crises, mais rien n'allait arrêter le chariot en furie déjà lancé dans sa course. La raison n'avait plus sa place, la logique non plus, il fallait pour satisfaire la bête une sorte de justice férale: les méchants persécutent les gentils, un ordre aussi simple seyait à Silverfish. Comble de l'outrage, on osait lui demander son nom, qu'il pensait pourtant déjà bien répandu dans les mémoires, et endrapé d'un manteau d'infâmie. Le crâtère grondait, encore.

"Silverfish. Et tâchez de le retenir."

Quelque part, à travers le débordement de rage, une pointe de douleur perçait ses sens ppir l'atteindre. Lui qui avait bien du fournir un quart de leur matériel aux chasseurs était-il si peu reconnu? Personne n'allait le féliciter? Le choc de la réalité le blessait, il détestait plus que tout se sentir si insignifiant.

Le reste de les remarques lui passaient certes au dessus de la tête, cependant leur formulation l'interpellait. Plus que ça, elle l'enrageait. Nulle place à l'honneur aujourd'hui, il avait trouvé un flanc vulnérable et comptait fermement frapper, aussi bas soit son coup.

"Ça sert à rien de formuler des phrases si c'est pour en dire la moitié. Un "Pardon" et un "Merci", ça suffirait. C'est quand même osé de m'accuser de les détruire alors que je les répare, bordel."

Ça n'était même pas une demande à ce niveau-là, et même pas sincère non plus: rien n'allait lui suffire. Il jouissait de son petit pouvoir pathétique comme un enfant sur un autre plus petit, se délectait de dominer la conversation. Il devenait cette sorte de vampire qui draine le bonheur à quiconque leur parlait par la violence, l'écume aux lèvres, comme pour se sentir plus vivant dans la stagnation d'une vie morte de sens.

L'avenir peut-être allait lui dire s'il avait franchi la ligne rouge, ou si tous les astres s'alignaient comme ils le devaient, la chaîne alimentaire établie en parallèle.

J'ai perdu le compte, résumé: Jean-bully est juste méchant gratuitement :scarf:

et demande un "merci" pour avoir fait son travail :scarf:

3

résumé BB est une vicos et dit merci à Silverfish. Mais il galère de fou. Il estime que tout le monde ne le fait pas, surtout Sylvie. Plutôt que l'attaquer, Blackbear reste dans des reproches extrêmement camouflés pour faire flancher l'autre alors qu'il a peur. (Oui, il tremble vraiment devant Silverfish.)

M-m… mer (...) -c(i).

Voilà. Tout ce que tu attends, il le sert. Parce qu'avec lui, c'est facile d'obtenir ce qu'on le veut. Et pourtant, c'est si difficile à prononcer. Il ne veut pas le faire mais il s'en sent obligé pour éviter que ce qui est ébréché se brise plus que nécessaire.

Blackbear n'aime pas les rixes.
Blackbear n'aime pas les risques.

Silverfish a raison, c'est mieux de ne pas en dire trop où on s'y risque. Parce que ce n'est pas seulement le manque d'envie qui bloque les syllabes ; c'est aussi la crainte. L'ours n'est pas serein. Il n'hiberne plus oisivement dans son nid, on vient directement l'attaquer à l'intérieur. Comme quoi, même cet endroit sans trop de civilisation n'est plus si convenable.

Alors face à l'homme, l'animal n'a parfois pas d'autres choix que de se défendre par l'offensive, à son tour.

Silvi… fish. On dev-devrait d-d-di(re) mer-merci à tous.

Blackbear n'aime pas les rixes mais fixe, de ses yeux vaseux, l'autre homme. Oh juste la bouche, pas vraiment le regard. C'est une stratégie pour prétendre avoir assez d'audace alors qu'en réalité, on ne fait que surveiller si d'autres nuisances ne déferlent pas des lèvres.

On devrait dire merci à tous.
On devrait tous dire merci.
Et de paroles plus offensives d'accueillantes, c'est difficile à imaginer que Silverfish soit capable de remercier quelqu'un. Et le pardon allant visiblement de pair d'après lui, c'est encore plus difficile à croire qu'il soit capable de s'excuser auprès de celui qu'il a diffamé.
Et ça, gratuitement. Même lui ne pourrait le démentir.

Silverfish si malhonnête, ne peut être honnête avec les propres principes qu'il vient de citer.

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