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Toi, moi, et la guêpe des souvenirs. - Sourpatch & Dagonet

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Sourpatch
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Sourpatch
Sourpatch
Mar 14 Déc - 18:14

   

Toi, moi, et la guêpe des souvenirs.

This feels like a wasp. It floats around my head, it won't leave me alone until it stings me. Then the pain does the rest of the work.

Doudou en forme de chiffon dans les bras, elle sort doucement de la chambre. Nora regarde à droite, puis à gauche. Personne autour. Parfait. Elle trottine, les pieds qui traînent dans ses chaussures abîmées. Un regard derrière elle vers le dortoir, la sieste n'est plus de son âge, c'est ce qu'elle aime se dire. Ses petites jambes lui donnent l'impression d'être une géante tant ses pas sont espacés, la petite manque même plusieurs fois de tomber. Les grands la regardent, se questionnent sur sa présence ici, mais aucune nounou en vue, la voie est libre pour Sourpatch. Ses talons claquent sur le sol alors qu'elle atteint enfin la sortie du château. La princesse s'est libérée d'elle-même, sans qu'il y ait de dragon pour l'arrêter.

Sa peluche semble courir à ses côtés alors que ses jambes en tissu frottent contre le bitume. Son rire résonne dans les rues d'Arcadia Bay et son rythme ralentit. Revenue à une marche normale, le décor qui l'entoure l'inspire, lui donne de l'imagination. Bien que beaucoup de gens lui manquent, elle préfère l'originalité de ces fissures, de l'herbe qui reprend vie à travers celles-ci plutôt que la ribambelle de bâtiments qui défilaient les rues avant la tempête. Malgré l'atmosphère désolée du paysage, elle est à l'aise, seule.

Nora ouvre les yeux pour observer le soleil bouger quelques secondes, puis les referment pour apprécier les couleurs qui se créent dans le noir. Un phénomène si simple qui arrive pourtant encore à la faire sourire. Il lui en fallait peu. Le verre craquèle sous ses pieds, si fort que ses paupières s'ouvrent rapidement, et que les couleurs dans ses iris ne sont déjà plus que de lointains souvenirs. Un reste de boutique, qui semble l'aspirer.

Le magasin, à la vitre brisée, semblait lui parler. Il l'attirait à coup d'odeurs nostalgiques et de visions passées. Elle fait un pas de plus en sa direction, un craquèlement de plus. Elle a peur que le bruit vienne transpercer sa semelle. Mais c'est un insecte qui vient brouiller le silence. Cette guêpe bleutée, à laquelle Nora voyait à travers. La guêpe ne l'aime pas. Mais Sourpatch non plus, n'aime pas cette guêpe. À chaque fois, le petit être volant lui tourne autour jusqu'à ce qu'elle baisse sa garde. Et à ce moment là, elle pique, et reviennent vite les images de ses parents dormant à même le sol de la ville.

Mais la petite brune est clémente. Elle laisse l'insecte rester un peu avec elle, alors elle rentre dans le bâtiment. La brume de ses pensées est si lourde, si épaisse, qu'elle en oublie de tenir son doudou, qui tombe au sol devant le bâtiment. Au moins, ce serait un endroit parfait pour se cacher des Knights. Peut-être est-elle si bien cachée que lorsqu'ils la trouveront, elle recevra un cadeau cette fois-ci. Peut-être un paquet de Sourpatchs, comme sa soeur arrive parfois à retrouver. Cela lui ferait tant plaisir.

Ses chaussures collent au sol de la supérette. Le soleil passe à travers le plafond, éblouissant, apaisant. Les tâches rouges du carrelage sont désagréable au contact de sa semelle, ça at-tâche. Elle passe à travers les rayons, quelques minuscules gravats tombent près d'elle à chaque passage. Une cachette parfaite finirait par montrer le bout de son nez. La guêpe l'attire, lui montre le chemin. Elle lui montre le passage dans un mur, à travers lequel elle passe à peine. Sans lampe, serrée, elle n'est pas à l'aise. Mais la guêpe des souvenirs lui sourit, elle l'éclaire, la rassure. Et elles attendent, ensemble, toutes les deux, d'être trouvées par un malheureux habitant de la ville délabrée.


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Dagonet
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Dagonet
Dagonet
Dim 19 Déc - 11:06
-Chapeau.

-… Tu ne peux pas dire « chapeau », Dagonet, c’est ton job.

-Quooooooi ? Je m'insurge ! Et depuis quand, te je prie ?

-Depuis que tu nous l’as ramenée ici après la tempête et…

-Excuse-moi d’avoir un cœur !

-…Et que tu l’as encouragée à lancer des cache-cache dans toute la ville.

La répartie de Titouan mourut dans sa gorge alors que le silence retombait sèchement et qu’il se retrouvait ainsi, sa bouche bée lui donnant un air assez stupide dont il n’avait pas l’air pressé de se départir, clignant un peu trop rapidement des yeux comme s’il était victime d’un brain freeze. Avec des arguments pareils aussi... Narcisse n’avait malheureusement pas tort. Depuis qu’il l’avait secourue des gravats de l’une des nombreuses boutiques victimes de la tempête, Sourpatch et lui avaient développé un lien particulier. Le garçon avait un peu le sentiment d’être obligé de veiller sur elle, comme si son geste l’avait à jamais assigné au rôle de père, grand frère, ou plus ou moins responsable légal.

Seulement voilà, dans « responsable légal », il y avait « responsable ». Et c’était un mot auquel le chevalier de la table ronde était plus ou moins allergique. Alors il n’en assumait que les parties qui l’arrangeaient. Malheureusement, pour une fois cela se retournait contre lui. Nora s’était éclipsée à l’heure de la sieste et avait visiblement quitté le camp en douce pour aller se planquer on ne savait où, plaisanterie dont elle était coutumière. A ceci près qu’en général Dagonet la gardait suffisamment à l’œil pour savoir dans quel coin elle était partie. Aujourd’hui, il l’avait ratée, et Narcisse lui en faisait payer le prix fort.

Après un dernier soupir résigné, le journaliste ramassa donc un sac à dos contenant quelques affaires de première nécessité – eau, lampe torche, quelques biscuits, une couverture de survie ; on est jamais trop prudent – et se mit en quête de sa jeune protégée.  Laissant le camp Knight derrière lui, il se lança à l’aventure dans la baie, une once d’anxiété pointant le bout de son nez dans un coin de son esprit. S’il prétendait beaucoup le contraire, Titouan était relativement conscient de l’état dans lequel se trouvait la ville. C’était loin d’être l’endroit idéal pour une enfant seule et les dangers -passifs ou actifs- y étaient légion. N’ayant lui-même pas franchement les épaules d’un héros, le binoclard espérait retrouver Sourpatch rapidement et ainsi revenir se mettre à l’abri au camp.

Quelques indices épars -trace de pas dans la poussière, verre un peu plus éclaté au sol, comme si quelqu’un avait marché dessus- le menèrent rapidement dans les quartiers des fragments brisés, lui tirant une grimace. Ce n’était certes pas le repère des pirates, mais l’état de délabrement de cet endroit en faisait un nid à risques – bris de verre, pans de murs qui s’écroulent, tétanos sur demande… -. Dagonet s’engagea prudemment dans la ruelle, guettant à droite et à gauche en quête d’un quelconque signe de présence humaine. Ce signe lui parvint finalement, sous la forme d’un léger bruit de verre brisé qui passe sous la semelle d’une chaussure d’enfant. Le regard du chevalier se braqua instantanément dans la direction des ruines de la boutique d’où était provenu le son. Il fit un pas dans cette direction avant de s’arrêter sur le palier lorsque ses iris couleur noisette remarquèrent un curieux détail.

N’ayant jamais vécu ici, Dagonet n’avait que très peu de souvenirs d’Arcardia Bay datant d’avant et de pendant la tempête. Cette boutique en était un.

-Oh, patchouli… You had to, right ? Murmura-t-il avec un soupir.

Le chevalier de la table ronde posa alors ses yeux sur la peluche à ses pieds, laissée visiblement à l'abandon sur le pas de la porte, et se baissa pour la ramasser avec un nouveau soupir. Il se glissa ensuite précautionneusement à l’intérieur et se mit à chercher une cachette potentielle pour une gamine plus souple qu’elle ne devrait l'être, avançant lentement dans un environnement presque hostile, vérifiant à chacun de ses pas où il mettait les pieds. Devant le nombre un peu trop élevé de recoins, placards et autres cachettes accessibles à la disposition de sa cible, Titouan eut assez rapidement envie d’abandonner et se laissa tenter par une ruse qui, il le savait, avait assez peu de chances de fonctionner sur une adepte de cache-cache aussi chevronnée. Mais il fallait tenter.

-Sourpaaaaatch… C’est moi, Dagonet. C’est bon je t’ai vue tu peux sortir ! En plus… j’ai des gâteaux !


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Sourpatch
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Avatar Joey Claire - Hiveswap
Sourpatch
Sourpatch
Mar 21 Déc - 17:49

 

Toi, moi, et la guêpe des souvenirs.

This feels like a wasp. It floats around my head, it won't leave me alone until it stings me. Then the pain does the rest of the work.

L'environnement avait été clément avec elle. Quelques légers débris semblaient s'effriter jusque dans ses cheveux, mais à part ça, les murs tenaient autour de Nora. Elle attendait, divertie uniquement par le bourdonnement de l'insecte semi-opaque qui l'avait accompagnée dans la boutique. Un bruit les surprend, quelqu'un est proche. Là où l'enfant s'enfonce dans sa cachette, la guêpe se pose sur son bras. Sourpatch avait oublié comment marchait l'hyménoptère. Elle était tombée dans le piège de la bête, qui avait réussi à la détendre assez, prête à attaquer. Mais le moment n'était pas encore venu. L'insecte était prêt à piquer, il attendait juste la montée de la pression pour frapper. Mais, c'est une voix rassurante qui vole jusqu'aux oreilles de la petite fille. Alors, la guêpe s'arrête.

Nora ricane en entendant la voix. Elle ne se laisserait pas avoir par un stratagème aussi simple. De plus, avait-il vraiment les gâteaux dont il parlait ? Aucune idée, aucune preuve. Alors elle reste cachée dans ce trou, essayant au mieux d'être discrète, toujours sans se rendre compte que ses ricanements étaient bel et bien audibles. Quelques dizaines de secondes passent alors que la brune n'arrive pas à calmer son rire, il en faut peu pour un enfant tel qu'elle.

Mais son amie attendait dans l'ombre. La guêpe pique, et la jeune Knight se retrouve paniquée. Ce n'est qu'une piqûre, et pourtant déjà le souvenir tape déjà à la porte. Comme aujourd'hui, c'était la seule réveillée lors de la sieste. Tout le monde dormait autour d'elle. Mais contrairement à aujourd'hui, la couverture était si lourde qu'elle ne pouvait pas s'enfuir. Sa jambe se sent comme engourdie à nouveau, ses ricanements se stoppent net. La guêpe l'a trahie, mais vole toujours autour d'elle. Sourpatch se recroqueville dans son trou.

" Je peux pas sortir Dagonet... "

Plus un caprice qu'un réel fait, elle ne voulait juste pas sortir seule du trou. Une peur lui prenait l'estomac, l'image de la sieste était restée en tête. Elle ne voulait pas sortir d'elle même pour voir d'autres habitants en train de dormir, peut-être même Dagonet en train de dormir. Alors son coeur lui chuchotait de le laisser venir à elle, au cas-où. Juste au cas-où. Elle ne sait pas qui d'autre pourrait-il être, mais pourtant, elle ne voulait pas prendre le risque, pas maintenant.


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