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Nemo
(Clown) Fish & Chips
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Métier Medecin.
Avatar Ugetsu Murata [Merci Daddy Mum et Poelove pour les avas ??] + Deaken Bluman
Nemo
Nemo
Dim 21 Mar - 17:30




Le plafond est blanc. Si blanc qu’il t’arrive d’y voir des nuages imaginaires. Des nuages qui te transportent loin de toute l’obscurité qui t’entoure. Tu t’imagines grimper sur les étoiles, atteindre les astres et brûler ta peau au contact du Soleil. Ton corps deviendra poussière et chaque particule de ce dernier ne fera alors plus qu’un avec l’atmosphère étouffante de la galaxie. Et peut-être, tu oses l’espérer, que dans le naufrage de ton âme esseulée, tu retrouveras la compagnie qui te manque aujourd’hui. ((Que tu retrouveras ta mère.)).

Tu es si doué, mon fils. Sa voix de coton raisonne encore contre ton cœur. Tu la revois, à faire les cent pas au centre de ce petit salon, les notes de piano qui accompagnent les claquements de ses talons contre le sol, les notes qui font vibrer les murs et ses cordes vocales avec. Maman, elle fredonne, Maman, elle suit le rythme à la perfection et tes doigts ne cessent de courir sur le clavier. Très vite, le bruit sec et intense du violon accompagne ta mélodie et vos sourires se répondent par leurs éclats. Les souvenirs, ils te hantent, ils te dévorent le crâne, toujours plus anciens, toujours plus gourmands, tu ne sais plus quoi faire pour sortir de la prison qu’est ta mémoire nostalgique.

Il est si tôt que le soleil peine encore à montrer ses rayons. Les courbes de tes mèches noires encadrent parfaitement ton visage fin, quand bien même tu les trouves parfois un peu trop longues. Certains Greens matinaux te saluent, vous échangez des mots de convenance, des morceaux de discussions courtoises, ton masque est bien accroché à la peau de ton visage fatigué. Nous revenons de l’église. Qu’ils te confient. Prier fait du bien. Dit l’une. C’est calme. Dit l’autre. Et un instant, ça cogite, ça cogite. Leurs dernières paroles planent encore alors que tu empruntes les pas qu’ils ont laissés derrière eux. Tu devrais y aller, ça te fera du bien.

La porte grince lorsque tu pénètres le sanctuaire prisonnier des plantes. Tu n’étais pas retourné à l’église depuis la tempête, peut-être même depuis la mort de ta mère. Elle te rappelait trop de mauvais souvenirs. La foule habillée de noir, le cercueil ouvert, laissé à l’abandon au milieu de la scène, comme un spectacle qu’on invitait à admirer, les fausses larmes, les fausses inquiétudes, les fausses préoccupations, du faux, faux, faux, que du faux. Rien que d’y penser, ça te crispe la mâchoire. Tu avances entre les allées, les bancs vandalisés, la nature qui semble avoir repris le dessus sur le reste de l’espace et ces statues intactes. Les Greens avaient raison, il y avait en cet endroit quelque chose de rassurant. Ou peut-être était-ce toi qui t’étais habitué à l’aura peu rassurante de certains endroits.

Tes pas te guident un peu en hauteur, des escaliers dissimulés, presque ruinés, le balcon qui ne survit que grâce au soutien puissant de certaines branches d’arbre, tu te hisses jusqu’à l’objet ayant attiré ton regard dès ton arrivé : L’orgue. Les tentacules métalliques de l’instrument sont pour la plupart endommagées, tes doigts glissent sur les claviers superposés. C’est une sensation étrange, familière mais différente, tu prends place pour t’essayer à quelques notes isolées. Et finalement, de fil en aiguille, c’est une mélodie entière qui s’en émane, le son est différent mais doux et tu te perds dans le flot musical, si bien que tu n'aperçois pas la silhouette étrangère qui s’est faufilée dans la maison de Dieu.





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Dim 21 Mar - 20:19
surprenants
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fin mars 2021

L'air manque à ses poumons. Il y a des jours — des semaines, des mois — où il ne supporte la vue de personne. Leurs sourires hypocrites, leur douceur qui n'a pour but que de remplir leur propre cœur, leurs mots qui se veulent assurés et vrais (mais la vérité, il la connaît : les conflits qui divisent Arcadia Bay ne sont qu'une preuve que la population s'enlise dans cette ville, et ils oublient tous ce qui importe (en sortir). Les défauts de chacun, la façon dont le rire gras de l'un lui agresse les oreilles, les mots mal employés de l'autre. Il ne les hait pas. Cian ne déteste pas, ce serait accorder trop de temps à des futilités, mais il ne les aime pas. Il veut sceller leurs lèvres, clore leurs paupières, les enrouler dans un tissu de silence. Il ne peut pas.

L'impuissance d'endurer une situation qui lui échappe l'empêche de respirer. Ses pas l'ont menés hors du territoire des Knights, il veut être ailleurs. Pas même la présence de Jupiter ne réussit à le réconforter. Son habituelle élégance l'a quitté, ses pas s'enfoncent lourdement dans le sol, comme s'il traînait un fardeau — le fardeau existe, lourd, immuable. Sa grand-mère lui manque. La sensation ne lui est pas étrangère, mais avant la mort de sa grand-mère, il n'avait jamais connu de manque. Sokar n'a jamais eu besoin de qui que ce soit, et la seule personne qui lui offrait la stabilité et l'affection qu'il refusait chez les autres l'avait quitté. Une branche se brise sous son pied, éclate la bulle de tristesse dans laquelle il est enfermé depuis le matin. Rien n'est plus inutile que se torturer l'esprit avec quelque chose qu'il ne peut pas contrôler. Ce qu'il ressent, il le sait, il ne peut pas se battre contre, mais il peut l'enfermer au fond de ses pensées, dans une boîte que personne ne viendra jamais ouvrir. Sokar ne sait pas extérioriser, il ne sait pas comment on crache des paroles colériques, ne sait pas comment on accepte que les larmes dévalent les reliefs de son visage, mais il sait tout engloutir dans son inconscient, de manière à ce qu'il oublie lui-même.

Solitude, la seule qu'il accepte à ses côtés, l'apaise, lui fait du bien. Personne à l'horizon, des murs enterrés sous des plantes gourmandes, le soleil encore bas dans le ciel rappelle que la journée n'en est qu'à son commencement et que la page du jour dans son agenda est vide. Le vide, il en a besoin. Il le fait dans ses pensées alors qu'il s'assoit contre le muret du cimetière. Il a besoin de cette réalité : ces tombes qui se chevauchent à l'horizon. Tout est éphémère, les gens aussi, ceux qu'il aime encore plus que les autres. C'est un endroit incongru pour méditer, mais c'est ce qu'il lui faut — un lieu que les autres évitent.
Solitude est toujours là, mais elle s'écrase sous les touches d'un orgue. La mélodie s'élève, il a d'abord l'impression que c'est son imagination qui lui joue des tours, mais ses sens sont fiables. Le cou tendu, comme si le geste lui permettrait de mieux entendre, il devine aisément que quelqu'un est dans l'église. Ses intentions se retrouvent piétinées dans le même temps qu'il piétine l'herbe. Sokar rejoint la maison de Dieu — son père serait très en colère de le savoir entrer dans une église, mais c'est une existence qui ne traverse plus l'esprit de Sokar depuis bien longtemps. C'est d'abord la curiosité qui le pousse, mais la mélodie s'affole, il a l'impression qu'un vent invisible l'encourage à entrer dans l'église. Ses lèvres se pincent, ses dents se plantent dans sa lèvre inférieure, il fait un pas dans l'église, puis fait demi-tour, s'apprête à repartir, mais la mélodie est là et elle est si jolie. Une main joue, l'autre la rejoint, et il ne peut pas refuser cette invitation. Son cerveau lui envoie des images subliminales. Demi-pointes, barre de danse, piano qui résonne dans une salle de danse.

Eh merde, il pense, et cette fois c'est sa mère qui aurait été mécontente de savoir qu'il pense des vulgarités. La musique noue des fils autour de ses membres, il pose son sac à dos sur le sol, contre un des bancs en bois. La cinématographie du lieu aurait été parfaite pour une vidéo. Il rejoint les plantes qui dansent au rythme de la brise après avoir retiré ses mocassins de cuir, est content d'avoir choisi un pantalon chino à coupe large qui lui permet des mouvements élancés. Cou tendu, menton relevé, il s'élance, part de ce qu'on appelle la première position, ses talons collés l'un à l'autre s'écartent, il tourne sur lui-même le long de l'aller (c'est un déboulé, et ses muscles se souviennent, son esprit lui rappelle les remarques de ses professeurs). Il ne réfléchit pas, les figures s'enchaînent sans attendre l'accord de son subconscient. Il veut tout faire, toutes les figures qui lui manquent, il enchaîne, même s'il a la tête qui tourne, même si son corps est devenu maladroit. Les notes de l'orgue s'emmêlent, rapides, et Sokar a l'impression de courir après, pour ne pas se laisser distancer. Son appui n'est pas solide sur le sol, son enveloppé est dérangé par une dalle dont il manque un bout au sol, il trébuche mais reprend son équilibre. La laine de son pull beige lui tient trop chaud, mais il manque de temps, il ne peut pas s'arrêter pour les retirer. L'exigence revient. La conscience du pli de ses orteils, de l'angle de son coude, de l'allongement de ses jambes quand il les étend dans l'air. Ses yeux se ferment l'espace d'une dizaine de secondes. Au fond il a honte, il veut s'oublier, parce qu'au détour d'une nouvelle pirouette, il a vu le dos de l'homme qui joue de l'orgue. Mais la vie qui semblait avoir quitté son corps revient, insuffle de l'air à ses poumons, et malgré sa respiration erratique il respire. Quand le morceau prendra fin il quittera l'église, aussi discret qu'à son arrivée, et personne ne saura à quel point il est faible de ressentir.


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Nemo
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Mer 24 Mar - 13:42




Tes doigts courent timidement sur le clavier. C’est une découverte, une redécouverte, une renaissance presque. Depuis combien de temps n’avais-tu pas touché à un instrument, Berlioz ? Ce contact si particulier sous tes phalanges, cette douceur qui reste, même abîmée par le temps et la poussière, le son guilleret du piano qui remplace, dans ta tête, celui lourd et intense de l’orgue. C’est léger, c’est séduisant, c’est doux, même avec les sifflements graves de ce nouvel objet. Tu t’abandonnes, Nemo. Tu t’abandonnes à la mélancolie de la mélodie, tu fermes les yeux et ça glisse tout seul.

Une fois, tu as demandé. Maman, pourquoi tu aimes la musique ? Tu t’en souviens, tes petites mains d’enfant qui tiraient sur les rebords de sa robe de satin, le violon qui occupait sa frêle épaule. Elle t’a regardé avec des étoiles dans les yeux, les cordes étaient encore chaudes, tout comme le creux de ses paumes contre tes joues. Parce que ça me fait me sentir en vie. Et toi, tu n’as pas compris. Tu es resté là, du haut de tes cinq ans et demi, à fixer l’instrument en pensant sérieusement qu’il faisait battre le cœur de Maman.

Les années passent, le violon prend la poussière, alors tu demandes. Maman, tu n’aimes plus la musique ? Tu t’en souviens, de cette chambre plongée dans le noir, les pilules qui s’entassent sur la table de chevet, la silhouette de ta mère, immobile, échouée sur le rebord de son lit, son dos osseux pour seul répondant. Le silence se fissure, sa voix essoufflée répond amèrement. La musique m’a pris ma vie. Et toi, tu as compris, en quelque sorte. Tu es resté là, du haut de tes seize ans trois quart, à fixer l’instrument en pensant sérieusement qu’il avait tué ta Maman.

La musique est une arme à double tranchant. Elle te protège de la morosité, de l’ennui, de la mélancolie. Mais elle peut aussi te blesser, rouvrir des plaies que tu pensais refermées, t’écraser jusqu’à ce que tu n’existes plus. Et tu ne te rends pas compte que ton esprit est déjà parti, tes doigts jouent sans que tu ne les commandes, c’est tout ton corps qui réagit, seul. Tu commences à disparaître.

Soudain, une ombre.

Ton cœur s’emballe, les notes continuent de pleuvoir, tes yeux cherchent l’erreur. Etait-ce la fin ? Etait-ce la mort ? Etait-ce ce dont parlait Maman ? Peut être que toi aussi, la musique prendra ton coeur comme il a prit le sien. Et là, dans le reflet des tuyaux crasseux de l’instrument, c’est un ange que tu sembles apercevoir. Peut-être que tu rejoindras ta mère au paradis ?

La curiosité devient trop forte, les mouvements qui se dessinent sont trop flous et tu as besoin de savoir. Tes prunelles d’acier s’évadent par dessus ton épaule, tes doigts ne s’arrêtent pas de pianoter. Et là, tu le vois. Les mouvements fluides, aériens, tu croirais presque voir des ailes battre dans son dos. Il virevolte, encore, et encore, et encore, et ton myocarde suit le rythme de chacune de ses pointes.

C’est étrange, cette sensation. T’as l’impression que le temps s’est arrêté. Tu n’entends plus les cris des adolescents. Tu n’entends plus l’angoisse. Tu n’entends plus les souvenirs du passé. Il n’y a plus que le son particulier de l’orgue et celui des pas de cet ange sur les dalles tordues de l’Eglise. Et ça te parait durer une éternité, si bien que même lorsque la mélodie se termine, elle résonne encore très clairement entre tes oreilles. Mais l’ange bat des ailes, tu te redresses presque trop brusquement. « Attends ! ». Tu t’approches de la rambarde avec précaution, pour éviter la chute. « Est-ce que tu es réel ? ». Ca t’échappe, d’abord. Parce que tu crois encore rêver. Mais tu te reprends, tes joues se colorent discrètement d’embarras. ((Tu paniques, Nemo ?)). « Est-ce que tu veux que je rejoue quelque chose ? Est-ce que tu veux continuer à danser ? ». Parce que toi, tu veux arrêter le temps. ((Encore une fois.))




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Sam 27 Mar - 12:09
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fin mars 2021

La fin annonce son arrivée ; après une cascade de notes, la mélodie se calme comme la mer après la tempête. Elle n'est pas malvenue, car le danseur sent une douleur lui traverser le genou. Les doigts du musicien se font plus discrets sur les touches, et Sokar sait qu'il est temps de partir. Le morceau a été trop court, son corps en redemande, insatisfait par une  danse unique. Le danseur sait qu'il aurait pu monter jusqu'à l'instrument et demander un autre morceau s'il avait été d'une humeur différente mais l'introversion le retient dans sa poigne possessive. Ses doigts se referment sur la anse de son sac, il est prêt à quitter les lieux, à tourner une page mais au fond, il prévoit déjà de revenir en espérant entendre d'autres notes résonner entre les hauts murs de l'église.

L'éclat d'une voix se cogne contre le toit de l'église, contre la poitrine du danseur, dont le souffle se suspend. Son pied reste rendu à un fil invisible, alors que son talon s'apprêtait pourtant à se poser au sol. Robotique, sa tête se tourne, les pupilles ancrées au coin de son œil pour apercevoir l'instigateur de cet ordre. La question le surprend. Ses pensées perdent leur souffle un instant, il ne sait pas s'il s'agit du mystère que lui inspire la question, ou si c'est la surprise de s'être fait héler — les deux, probablement. L'homme devant lui n'est sans doute pas étranger à sa perte subite d'éloquence. (eh merde.)
Sa langue humidifie ses lèvres, la sécheresse est désagréable et il est trop conscient de chaque mouvement imperceptible de sa bouche (elle reste ouverte, il sent l'air entrer, lui faire ravaler les quelques mots qui lui viennent à l'esprit. Son doigt se tend vers sa poitrine, un « moi ? » interrogateur et muet. Mais le regard de l'homme est rivé sur lui et ne lui laisse aucun doute rationnel. Le musicien lui propose de jouer un autre morceau, Sokar sent la pudeur étouffer ses envies d'accepter, mais son talon repose enfin au sol. Peut-être qu'il peut rester, encore un peu. Son corps termine sa rotation, cette fois il fait face à l'homme.

(on a pas idée, de jouer des morceaux envoûtants et d'entretenir une apparence qui rivalise avec la beauté de ces dits morceaux.)

Grande inspiration, qui encourage les mots à sortir. Mais ils se bousculent, s'enchevêtrent, et Sokar ne parvient pas à se décider. Il oscille entre l'envie de partir en courant, celle de répondre, il ne sait pas s'il doit accepter, s'il doit ériger une barrière. Il sait que la situation est de mauvaise augure quand il s'entend dire :
— J'ai pas pu m'empêcher, le morceau était particulièrement joli. Il se justifie, bien que personne ne le lui ait demandé et la pudeur continue à tirer les ficelles, qu'est-ce qu'il déteste accepter quelque chose qu'on lui propose. Sa langue humidifie à nouveau ses lèvres, pourquoi sont-elles si sèches ?
— Non, t'en fais pas. T'embêtes pas. J'ai dansé sans m'échauffer, c'était une très mauvaise idée et je crois que ça a réveillé une vieille blessure. Les mots arrivent, il les répriment mais ils se font trop pressants, puis, ils prennent forme, s'élèvent dans la résonance du lieu : Une autre fois, si tu veux ? Et son regard, qui se veut nonchalant, se fait un peu trop intéressé, un peu trop demandeur, alors qu'il ancre son regard dans celui du musicien, après avoir dégringolé le long d'une mèche qui encadre son visage. Ses doigts se referment sur le bouton de sa chemise dont le col déborde de l'encolure de son pull, ils jouent nerveusement avec le bouton ovale noir.


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Nemo
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Sam 3 Avr - 20:37




Dans ce nouveau monde, le premier contact peut être timide. Au milieu des décombres, au milieu des ruines d’une époque qui s’éloigne de plus en plus dans le temps, les habitants de cet espace ne savent plus comment échanger. Il y a la peur qui les hante, pour la plupart, pour toi, en tous cas. La peur de demain, de la minute d’après, la peur des autres, la peur de soi, de ce qui peut arriver, de ce qui peut émerger. Il y a la méfiance qui suit juste après. Les couleurs ne s’affichent pas sur les fronts car tu sais que vous n’êtes que des Hommes, au final. Elles ne s’affichent pas mais elles restent là, elles dominent, elles s’immiscent dans vos veines et font naître de l’amertume, de la haine, des sentiments qui n’ont pas forcément leurs places. Tu le sais, tu en es conscient, Nemo. Que l’Ange aborde un foulard rouge, une armure bleu ou des semelles jaunes, il reste l’inconnu presque fantasmé que tu rencontres sous les toits délabrés de l’abri des saints. Mais tu n’es qu’un homme parmi les autres, ta réflexion te devance et tu t’imagines déjà l’alliance à laquelle le beau garçon a juré fidélité. Il te semble trop délicat pour la vulgarité des Pirates, trop élégant pour la simplicité des Chevaliers. Tu aurais tendance à penser que c’est un vagabond, ou peut être un des tiens que tu n’as encore jamais croisé. Tout est possible, après tout.

Du haut de ton balcon, tes yeux percent sa silhouette pour détailler les éléments. Ils se perdent dans ses mèches sombres, tentent de capter ses iris lointains, s’égarent brièvement dans le mouvement rapide de sa langue sur ses lèvres -moment qui te parait durer une éternité cependant-, devinent la hauteur de sa taille, si bien que tu ne remarques même pas l’attente de la réponse. Il est beau, le jeune homme, mais ce n’est pas étonnant de la part d’un ange. Peut-être avait-il pris l’apparence qu’il te savait irrésistible, pour te tenter, peut-être n’était-ce pas un ange, mais un démon déguisé. Après tout, les hommes, c’était une faiblesse, le passé te le rappelle sans cesse. Tu es faible, face aux hommes, probablement encore plus qu’avec les femmes. Certains affirment que c’est à cause de l’absence paternelle, que tu projettes tes exigences, ce manque de présence masculine dans ta vie familiale qui entache aussi ta vie sentimentale. Tu n’es pas de cet avis. Tu apprécies juste la beauté des hommes. L’élégance de certains, la fermeté d’autres, parfois même cette délicatesse honteuse qu’ils s’efforcent de cacher, mais tu n’es pas dupe. Tu le regardes et tu commences à douter. Ce n’est peut-être pas un ange, mais un démon déguisé.

L’embarras semble assécher ses lèvres, tu ne lui en tiens pas rigueur. « J'ai pas pu m'empêcher, le morceau était particulièrement joli. ». Et voilà, ce qui devait arriver, arriva. La flatterie étire tes lèvres, un sourire creuse délicatement tes joues, tu sens même ton cœur taper un peu plus fort. « Merci. ». Il n’y avait rien de plus gratifiant pour un musicien que le bonheur de ses auditeurs. Mais les paroles qui suivent atténuent tes réjouissances. « Non, t'en fais pas. T'embêtes pas. ». Tu pourrais lui répondre que c’est ne pas jouer qui t’embête, mais tu t’abstiens. « J'ai dansé sans m'échauffer, c'était une très mauvaise idée et je crois que ça a réveillé une vieille blessure. ». Et là, ton sourire reprend de sa superbe, il ajoute ensuite. « Une autre fois, si tu veux ? ». Cependant, tu ne sembles plus l’écouter, puisque tu répètes. « Une vieille blessure ? ». Ta voix rassurante résonne presque dans l’église, ta paume frôle le haut de ton buste. « Tu veux que je jette un coup d'œil ? Je suis médecin. Attends, je descends. ». Tes dernières paroles sonnent comme un souhait, plus qu’un ordre, tu disparais dans la profondeur de l’étage.

Tes pas résonnent dans la cage d’escalier fragile, jusqu’à ce que tout ton corps sorte de l’ombre. Alors que tes pieds foulent le même sol que les siens, tu te permets de l’admirer plus longuement. Toi qui es du genre à prendre avant de donner, la vue plaisante de cet être inconnu suffit à te contenter. Et, qui plus est, il t’a bien offert une danse, même sans le vouloir. A mesure que tu t’approches, tu mets tes paumes en évidence, pour ne pas l’effrayer. « Eh puis, si j’arrive à calmer ta blessure, au moins, je sais qu’il y aura une prochaine fois. ». Tu te prends trop au jeu, Nemo. Si bien qu’au final, que ce soit un ange ou un démon, cela t’est complètement égal.





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Lun 12 Avr - 14:54
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fin mars 2021

Le sourire du musicien s'agrandit. Alors, Sokar sent qu'il faut partir. Mais ses pieds ne bougent pas, plantés dans le sol, il s'enracine. Ses poings se referment, les ongles plantés dans la paume de ses mains. La douleur l'ancre dans la réalité, dans ses pensées rationnelles. Il doit s'agripper à sa nonchalance, à son habituelle indifférence. L'homme qui s'approche de lui a quelque chose qui réveille le cœur endormi de Sokar mais il doit oublier, il doit mettre la chaleur qui chatouille l'intérieur de sa poitrine sur le compte de quelque chose d'autre que ce sourire solaire. Il sait, pourtant, qu'il ne peut pas mettre ça sur le compte de sa bipolarité, que ce n'est pas un épisode manique qui le pousse vers les autres dans des moments où il ne devrait pas, ce n'est pas un démon qui lui susurre des mots à l'oreille.

L'homme est médecin. Les médecins ont fait partie intégrante de sa vie, à l'époque où toute douleur l'envoyait au cabinet, et les mains féeriques d'un médecin expérimenté le remettait d'aplomb. Mais les mains de celui-ci — Sokar profite de l'avancée de l'homme pour détailler ses phalanges, l'état de ses ongles (ils sont propres), la façon dont ses os ressortent. Et les mètres s'évaporent, quelque chose se réveille dans la poitrine de Sokar, quelque chose qui ressemble à la peur d'une proie face à son prédateur. Un pas en arrière.
— Non, t'en fais pas, ça a été soigné. Il y a rien de plus à faire. À nouveau, la voix rauque mais étrangement douce s'élève dans l'église, et demande à nouveau de ne pas s'en faire. Sokar répugne qu'on s'inquiète pour lui, qu'on tente de l'aider. Mais quelque chose l'empêche de refuser avec autant de tranchant qu'à son habitude et le coin de ses lèvres s'élève en un sourire singulier, comme si la moitié de son visage voulait sourire et que l'autre refusait d'accepter d'être chaleureux. Et le sous-entendu de Nemo ne passe pas inaperçu. Il s'auto-persuade que ses oreilles lui ont joué des tours, car il sait ce qui dort en lui, et il refuse que cet homme en soit le réveil.

((c'est déjà trop tard))

Les pensées de Sokar se bousculent dans un chaos inhabituel. Lui dont les pensées coulent dans un flot calme et régulier, qui calcule, contrôle ses mots, ses gestes, les situations, a l'impression qu'il trébuche sur les mots qui se forment dans son esprit et rien ne semble être assez bien, assez charismatique, assez nonchalant pour être présenté à l'homme qui est en face de lui.
— Je prends note que tu es médecin, si un jour la douleur est trop forte. Nouvelle invitation silencieuse, et son regard sombre plonge dans celui de son interlocuteur (qu'on somme à son cœur d'arrêter de s'enflammer). Le contact visuel est brisé. Sokar se penche, attrape son sac à dos et en sort une pomme. Il la tend au musicien, le regard rivé vers le fruit plutôt que vers l'homme. Tiens, c'est un paiement pour le concert. Et il ne prononce pas ses pensées à voix haute — la résonnance des mots dans l'église leur donne trop de poids —, mais le proverbe qui dit qu'une pomme chaque matin éloigne le médecin lui vient à l'esprit : il ne veut plus de cette pomme. Mon surnom ici, c'est Sokar.


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Nemo
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Nemo
Nemo
Dim 6 Juin - 20:08




Plus tu le regardes et plus tu as cette envie incontrôlable de le toucher.
Juste un pas de plus, quelques centimètres, tu as juste à tendre la main.
Et dans ta tête, tu imagines déjà la douceur de sa peau et la chaleur de ses étreintes.
Mais ne t’égares pas trop, Nemo. Tu risques de ne jamais te réveiller.

Après, ce ne serait pas la première fois que tu te laisses avoir par un beau visage. Les années se comptent sur les doigts d’une main et pourtant, tu arrives encore à te souvenir de l’odeur de son parfum sur l’oreiller vide. Si à l’époque, il remplissait ton ventre de papillons, aujourd’hui, les senteurs imaginaires apparaissent comme des signaux d’alarme. ((Attention, Berlioz, tu recommences.)). Tu te laisses encore avoir par la délicatesse de ses mouvements, tu n’en rates pas une miette lorsqu’il cède à ta proposition, sa silhouette se mettant à ta merci. Tes pupilles glissent sans retenu, de ses doigts fins, ils remontent jusqu’à ses épaules, s’étalent sur son buste, retombent sur ses hanches, s’évanouissent jusqu’aux pointes de ses pieds.

« Je prends note que tu es médecin, si un jour la douleur est trop forte. ».

Ta langue mouille tes lèvres sèches qui se retroussent en sourire suffisant. Tes dents se plantent dans leur partie inférieure pour t’ancrer dans la réalité, juste un instant, juste une seconde. ((Ne t'emballe pas, Nemo.)). Après tout, ce n’est qu’une remarque, qu’une réflexion en l’air mais tu y voies déjà la promesse d’une revoyure. Tu réponds par un sourire équivoque, tes yeux revenant irrémédiablement vers les siens. Tu t’y accroches, jusqu’à ce qu’il cède et prenne la fuite. Tu l’observes se pencher, tu t’égares même au bas de sa colonne mais tu te reprends juste avant qu’il ne se retourne vers toi. ((Voyons, Nemo, un peu de tenue.)).

La peau brillante du fruit te fait hausser les sourcils, tu en rougirais presque. Le fruit défendu, ton fruit préféré, tes doigts se hissent jusqu’à lui, en profitent pour voler un contact avec l’arrière de la paume de cet inconnu. Juste un instant, tu savoures cette microseconde où le bout de tes phalanges à pu se délecter de son épiderme. ((Tu en voudrais encore)). Mais le toucher est éphémère et les silhouettes se délient. Tu réponds dans un rire étouffé. « Merci, mais c’était pas grand chose. Eh puis, moi aussi, j’ai eu le droit à un spectacle. ». La danse de l’ange tourne en boucle, tu as encore du mal à le réaliser. Avant de mettre la pomme dans ta sacoche, tu l’enroules délicatement dans un mouchoir en tissu.

Finalement, l’identité du démon déguisé est révélée au grand jour. Sokar. So. Kar. Ça fait vibrer ta langue et chatouille ton palais, tu te surprends à le décortiquer, il occupe déjà tes pensées. Tu cherches à nouveau le contact visuel, le rictus mielleux sublime ta mâchoire. « Enchanté, Sokar. Tu peux m’appeler Nemo. ». Sokar et Nemo. Nemo et Sokar. Tu trouvais que ça sonnait bien. ((Ressaisis-toi, Nemo)).

« Bon, jetons un œil à cette vieille blessure, tu veux bien ? Je veux juste être sûre que ce soit pas trop grave. Je m'en voudrais de laisser partir un blessé sans même l'ausculter ». Tu l’invites à prendre place sur un des bancs alors que tu y déposes tes affaires. Tu viens ensuite te positionner face à lui, le dos courbé, les genoux repliés, tu replaces une mèche trop longue derrière ton oreille percée. Tes mains douces frôlent la cheville, tu te permets de retrousser légèrement son pantalon pour y voir plus clair. Quelques oeillades en sa direction, tu tentes un début de conversation. « C’est une blessure faite à cause de l'entraînement ? Tu étais danseur dans ta vie d’avant ? ». Dis-moi, Sokar. ((Comment tu envoûtes les gens ?))




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