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[NC-16][FB] Your violence belongs to me (Prisoner)

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Mar 12 Mai - 0:05

They could not help it. As their fist clashed together, nails bruised skin and knuckles jammed against bones. Their skin became alight with colors they just needed to possess.

Your violence belongs to me.

C'était une journée comme les autres, elle aurait pu se passer dans le calme, elle aurait pu être insignifiante, parmi les autres, juste comme les heures s'écoulent d'ordinaire, sans te perturber. Mais il avait fallu qu'aujourd'hui, une partie de ce que tu pensais construire dans cette nouvelle réalité s'effondre, il avait fallu que tu t'arraches un morceau de toi, il avait fallu que tu l'abandonnes. Tu ne pouvais pas partager, toi, ou du moins ton cœur en était-il incapable. Et il n'avait pas compris, il avait « cru », il ne pensait sans doute pas que ça heurterait « quelqu'un comme toi »... Mais il n'y avait personne comme toi, personne comme lui non plus, et toi, tu te retrouvais, pour la seconde fois en quelques mois à peine, au milieu des ruines de ce que tu t'étais persuadé de construire, comme si ça pouvait aussi être à toi, le bonheur. Toi qui avais survécu à une enfant de sept ans aux yeux rieurs et à l'esprit innocent. Tu jettes la bouteille vide sur un tas de déchets abandonné un peu plus loin, sans doute laissé là par des fêtards trop fainéants pour épargner un peu la nature déchaînée. Tu étais aussi de ceux-là, trop fatigués pour essayer. Les morceaux de verres éparpillés te renvoient l'éclat des flammes qui léchaient les tonneaux environnants, rares flambeaux dans la pénombre ambiante qui était désormais ta maison.

Parmi les ombres qu'elles font danser sur les murs il en est une qui te rappelle quelque chose alors tu lèves des yeux légèrement hagards, observant la silhouette se rapprocher de toi. Maigrichon, petit, une touffe de cheveux d'argent sur le crâne, c'est le petit nouveau, le chimiste, celui qui refile bien la dernière trouvaille... « EH toi ! Demi-portion !! » T'as déjà eu l'occasion de le croiser avant, parfois, de voir ses yeux émerveillés à la simple mention de votre leader, d'observer l'espoir dans le fond de ses iris doux, de susciter la peur, la colère dans les abysses de ceux-ci. Ton sourire s'agrandit, mais il n'a rien de doux, t'as bien envie de passer tes nerfs ce soir, et t'as trouvé qu'une demi bouteille alors ce sera sans doute lui, ton joujou, tu te redresses, te décollant de la caisse qui est également devenue ton chez toi au fil des jours juste pour t'approcher de lui. « Regarde moi quand j'te cause, Tom Pouce ! » Il t'évite, il ne relève même pas la tête sur toi et tu sens la hargne monter. « T'as quoi le bleu putain, tu vas aller chialer dans les jupes de B.. » T'as pas le temps de finir qu'un autre chimiste, plus ancien, appelle « Ecsta ! Où t'étais passé, on te cherche depuis des heures... Faut qu'on bosse pour refiler Hope aux autres groupes ! »

Et hop, ta déjà bien maigre proie venait de s'envoler dans les griffes d'un autre chasseur. Tu ne doutais pas qu'Ecstasy n'avait pas encore vraiment trouvé sa place au sein de votre faction, trop récent, trop chétif, trop doux, il détonnait tellement dans votre paysage qu'il était impossible de le manquer. Et il y avait autre chose d'impossible à manquer, une seconde silhouette, bien moins chétive celle-ci, plus imposante, tu fronces les sourcils en regrettant déjà de t'être débarrassé de l'arme parfaite qu'aurait fait le tesson de ta bouteille. « Qui c'est ?! » Il n'est pas aussi franc qu'Ecstasy, il n'a donc pas sa place ici, il n'est pas l'un des vôtres et ta vue est loin d'être aussi bonne de nuit que tu ne le voudrais. Pourtant, cette démarche te dit quelque chose, il a cette posture du prédateur, quelque chose d'animal dans la courbure de ses épaules et tu te sens obligé de te battre contre l'engourdissement de tes propres muscles pour te grandir et lutter à armes égales contre lui.

Et c'est étrange, mais ce sentiment, cette animosité, ce côté primaire, physique, c'est évocateur de souvenirs, c'est une sensation qui gronde en toi, qui griffe, qui grogne, cherchant à se confronter à lui et là, tu n'as même plus besoin de le voir, serrant les poings comme dans un réflexe. « T'as bien choisi ton jour... » Tu peux le voir maintenant, la même sauvagerie brillant au fond de l'ambre de son regard, comme si tu avais causé la moindre de ses peines, comme si tu étais l'origine même de ses maux, comme s'il voulait te détruire, autant que te comprendre... Et toi, tu n'es pas en mesure de comprendre, d'attendre, de lui expliquer, tu ne l'as jamais été, toujours bien trop prompt à vouloir te confronter à lui, mécanisme de défense comme d'attaque, aussi violent, brûlant que lui, prêt à rendre chaque coup. « Rentre chez-toi, Ban... »
@Prisoner
Tadaaaah après 5 ans de mep! =D
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Mar 12 Mai - 1:14

You wanna, make me bad
★ And I like it like that
(Noctae)

Il existe la pire noirceur.
Comme il existe le meilleur.


Les jours se sont écoulés. Depuis la dernière fois que tu avais vu la tête blanche. Qu'il était venu à toi. Évoquant certaines nouveautés dans sa vie à présent. Des événements qui avaient suscités l'inquiétude que tu nourris pour lui. Chaque jour. Chaque heure. Une inquiétude qui, finalement, prenait le pas. Toi qui aspirait à le laisser vivre. Grandir. Errer librement, il arrivait un moment où tu ne pouvais plus.
Comme à présent.
Sans un mot. À l'abri des regards. Tu as cherché. Pendant des jours, tu as cherché, Ban. Où est-ce qu'il se trouvait exactement. Où Caleb était précisément. Non pas pour le ramener à toi. Bien que l'idée traversait souvent ton esprit. Mais seulement pour t'assurer qu'il allait bien. Assez pour que tu n'interviennes pas. Pour rester ce mec cool qui se reflétait dans ses yeux innocents. Lui ne sait pas. Qui tu es. Il ne sait rien. Il ne voit que toi, Ban. Et c'est à cause d'un détail. Presque insignifiant comme celui-ci. Que tu veux le protéger. Plus que tout. Assez pour le suivre. Pour le traquer. Comme le ferait un chasseur avec une bête. Il y aurait presque un sentiment de culpabilité en y songeant. Presque, si cette voix ne résonnait pas soudainement.

Elle te heurte.
Bouleverse ton monde.
Renverse les barreaux qui cloisonne la haine.


Au coin d'un mur, tu observes la scène. Plissant les yeux à mesure qu'elle se déroule. Retenant un souffle lourd. Ce ne sont que des malentendus. Qui se sont envenimés. Parce que vous n'avez jamais discutés. Parce que vous ne vous êtes jamais regardés. À l'exception de cette étreinte. Il n'y a que dans ces instants-là que tu le fixes réellement. Que tu le vois. Qu'un voile se lève pendant une courte seconde. Ça ne dure que le temps d'un souffle. Pour calmer la force qui s'empare de toi. Libérer la peur avant de finir par franchir un pas. Une limite qui ne peut être effacée. Redevenant la bête ensuite. Cette bête que tu ne contrôles guère, Ban. Elle est plus forte que toi. Comme à présent. Comme maintenant. Figé sur place, elle grimpe avec ardeur. Dévalant avec exaltation. Cette haine que tu lui portes. Depuis si longtemps. Sans savoir pourquoi. Pourquoi c'est si compliqué de laisser couler. Pourquoi c'est impossible de ne pas le toucher. De ne pas l'approcher. Sans comprendre, oui.
Fonçant toujours tête baissée.
Tu retiens ton souffle. Laissant Caleb s'éloigner avec de t'avancer. Il n'est plus là. Tu n'as plus à le cacher. L'animal qui s'est réveillé. Qui bouffe ton regard. Embrassant les muscles faciaux. Tu ne sais pas comment tu te sens réellement, Ban. Mais tu veux le frapper. Pour s'être approché de ton protégé. Pour lui avoir parlé de cette manière. Pour le menacer. Pour beaucoup de raisons à dire vrai. Certaines bien plus profondes que d'autres. Assez pour que tu ignores ce qu'il te dit. L'entendant à peine.

Il y a des sentiments incontrôlables.
Incontrôlés et ingérables.
De ceux qui font de vous, un autre être humain.


Le bruit sourd. D'une violence subite. D'un coup de poing parti sans prévenir. Il s'est abattu sans même sourciller. Sans même d'efforts surhumains. Avec un naturel déconcertant. Et il y a un second bruit. D'un homme qui agrippe quelqu'un. Le frappant contre l'obstacle dans son dos. Tu viens de l'attraper, Ban. Sans ménagement. Sans t'annoncer. Enserrant une main sur son col. Tu n'as pas attrapé la trachée. De peur de la brisée. D'être incapable de te maîtriser assez. « J'te demande pas ton avis, Lawson. Mais je vais te donner une chance. » c'est assez rare. De ne pas être obligé de baisser les yeux pour voir quelqu'un. Assez rare pour toi, mais à cet instant précis, tu en es bien heureux. Si tu pouvais le manger, il serait déjà engloutis. Si tu pouvais le pulvérisé, il serait déjà éclipsé. Parce que tu ne peux t'empêcher de revoir ces quelques mots échangés, à peine. D'imaginer la suite. À ta guise. « J'te laisse tranquille si tu fais un truc pour moi. T'approche pas de Caleb ! Ne le regarde pas, ne t'avise pas de lui parler comme tu viens de le faire. Lui cherche pas la merde et t'auras pas à me trouver. J'suis pas venu ici pour voir ta gueule et ça me fait littéralement chier de te trouver là. » il y a un semblant de lucidité.
Dans les tremblements.
Ils sont nerveux. Agitant légèrement la main crispée sur lui. Ce n'est qu'une question de temps. De secondes. Pour que tu cesses de t'y refuser. À ce plaisir immense qui vient voguer dans tes songes. Ce sont des souvenirs. De ce jour-là. Des souvenirs de l'échange de violence. Charnel également. Que tu ne comprends pas non plus. Que tu n'as jamais compris. Que tu n'as jamais cherché à comprendre. Tu ne veux pas savoir. Rien. Parce que c'est plus simple ainsi. Si tu n'y réfléchis pas. Tu n'as pas peur d'y sombrer. Dans le côté sombre de l'homme.
Ce qu'il y a de pire chez toi.
Qu'il fait si bien ressortir.

Cette violence t'attire.
Celle qu'il te procure.
Depuis la première fois.
Qui se transforme en étreinte.
Tout aussi brutale.
De deux bêtes en cage.

Tu ne comprends pas, Ban, pourquoi il t'attire dans cette relation toxique.



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Mar 12 Mai - 13:41

They could not help it. As their fist clashed together, nails bruised skin and knuckles jammed against bones. Their skin became alight with colors they just needed to possess.

Your violence belongs to me.

C'est absurde, à quel point la nature de l'homme est simple, prompte à autant de grandeur que de bassesse, et pour vous, quelles que pouvaient être les circonstances de vos rencontres, il n'y avait plus rien que de l'instinct. Vous vous retrouviez ici, dans un monde ravagé, dévoré par le changement, clairement à l'aube de ce qui pouvait être une nouvelle aire et piégé par un phénomène inexplicable, et plutôt que d'essayer de vous défaire de vos démons, d'essayer de vous entendre, vos vieux conflits revenaient au galop, affamé de la peau, du sang de l'autre. Le premier coup te surprend, rapide, violent, sec, sans la moindre pitié, et alors que tu voudrais te courber en avant pour endiguer la douleur, il anticipe et te voilà de nouveau le dos droit, plaqué contre la carrosserie de ta voiture, de ton chez toi. L'image de ses yeux incandescents danse devant ta vision, ton cerveau encore embrumé par l'alcool ayant du mal à reprendre une marche normale après un assaut aussi brutal. Tu avais presque oublié, à quel point cette haine futile allait piocher dans ses plus profonds retranchements, comme si Ban s'était trouvé trop longtemps enfermé, contraint de ne laisser personne voir qu'il carburait à la haine, se faisant passer pour un doux géant. Mais ici, entre vous, alors que vos regards s'écorchaient l'un à l'autre, il n'y avait plus de place pour les faux semblants, pour les mensonges... Pas plus qu'il n'y en avait pour la vérité.

« Hah... Toujours aussi timbré ! » Pour toi, Caleb n'existait pas, il n'y avait qu'ecsta, et ton esprit alcoolisé ne parvient pas à faire l'addition, tes mains remontant pour serrer le poignet qui te maintient contre la portière, le métal s'enfonçant dans ton dos douloureusement, t'arrachant une grimace d'inconfort, puis tu le regardes, observant son visage de près, cela faisait des mois que vous ne vous étiez plus vus, après votre « coup d'éclat ». Tu ne comprenais pas vraiment ce qu'il se passait entre vous, étrange alchimie tout aussi dérangeante qu'enivrante, savant mélange de haine forcenée qui finissait par s'enflammer en un désir bouillonnant. Ton regard clair ne manque donc pas de descendre vers sa bouche, les lèvres fines s'abandonnant à lâcher des mots qui se heurtent à ta mâchoire sans que tu songes à les analyser plus que ça, ton visage s'avançant légèrement vers le sien. Hypnose magnétique de votre explosive alchimie, tu finis par rire. « Quoi... ? T'es amoureux ? »

Tu ne relèves même pas les yeux quand ton crâne s'abat violemment sur le sien, envoyant une décharge dans toute ta tête, faisant résonner tes oreilles d'une alarme stridente désagréable, mais au moins, tu respires mieux, il s'est éloigné de toi, sans doute la surprise, peut être la force du choc. Tu dois protéger ta voiture, ça t'a pris assez longtemps de retaper cette épave de sorte à pouvoir l'habiter. Tu te glisses donc sur le côté, sans le lâcher des yeux, sans trop lui faire confiance, évitant par la même occasion de perdre un ascendant que tu pourrais prendre. « Figure-toi qu'ici, t'es chez moi, Prisoner. » T'as accentué ce nouveau nom qui est le sien, celui que certains utilisent sans en comprendre la profondeur, sans en saisir la gravité, mais toi, toi qui l'a déjà croisé en prison, toi qui lui a imposé un peu plus de pénitence simplement par instinct de survie, toi qui as préféré sacrifier sa liberté pour la tienne, tu sais plus que quiconque la douleur que ce nom doit lui évoquer. « Quelle tristesse. Même dans ce monde on dirait bien qu'il n'y a que moi pour voir qui tu es vraiment, non ? »

Et comme tu n'en as jamais assez, comme le moindre de tes muscles crie à la violence, supplie le contact, tu te jettes vers lui, poings serrés, lançant un premier coup vers ses côtes, sans te retenir, tant pis si tu casses quelque chose, en dehors, ou en dedans, il n'y a plus qu'une lave étonnement salvatrice qui court dans tes veines, une énergie absolument destructrice qui t'anime. Les coups partent, te sonnent, te font tituber, mais dans cette guerre vous êtes à armes égales, et bientôt, à force d'un pêle-mêle presque indistinguable de coups, c'est à ton tour de le piéger, plus loin de ta propre voiture, contre la carcasse d'une camionnette, un sourire carnassier étirant tes lèvres, le coin de celles-ci déjà bleui sous les attention de ton vis-à-vis. « Alors peut-être que t'espérais que j'aurais pas survécu ? Pour te mentir à toi même ? » Vous étiez deux monstres ivres de sauvagerie, de virulence, de liberté. Et tu aspirais tout autant à écraser son beau visage contre la tôle que tes lèvres sur les siennes en ce moment, ton souffle court se heurtant à son visage sans que tu fasses le moindre effort pour le soulager des effluves d'alcool que tu devais lui envoyer, pressé contre lui, une main tenant un de ses poignets, l'autre prête à te défendre ou à l'attaquer, acculé tout autant qu'assaillant.
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Mar 12 Mai - 17:00

You wanna, make me bad
★ And I like it like that
(Noctae)

La souffrance devient un mensonge.
Que l'on aime dissimuler aux regards des autres.
En croyant voiler des faiblesses qui pourraient nous coûter trop cher.


Sa voix suffit. À faire vibrer une corde sensible. Des souvenirs. Du passé. Il est rattaché, malgré lui, à une partie de ta vie. Celle qui a prit trop de choses précieuses à ton être. À ton cœur. Elle a volée la famille. L'espoir. Une grande part d'amour. Si ce n'est tout, en réalité. Cette partie de ta vie que tu aurais aimé changer. Plus que n'importe qui. À n'importe quel prix. Si les choses étaient différentes, tu ne serais pas ce que tu es aujourd'hui. Ce géant apeuré. Cette bête sauvage blessée plus qu'elle ne le devrait. Qui se cache de la vérité. Sa voix t'arrache un tremblement. Frêle et fébrile. Vague et éphémère.
Parce que la réalité frappe.
Avec tant de brutalité. Avec tant de force. « Ça te regarde ? » que tu lâches simplement. Sèchement. Évidemment que non. Aimer demande bien trop de confiance. Aimer demande à commencer par soi. Persuadé d'en être incapable à dire vrai. Après ce que tu as fait. Tuer quelqu'un quasiment de sang froid. Et même si tu le pouvais, ce ne serait pas Caleb. Bien trop fragile pour tes yeux de père. Pour cet instinct que tu développe chaque jour. Chaque heure. Sur lequel il empiète à présent. Et tu n'as pas le temps d'y songer plus que nécessaire. C'est le son presque creux qui résonne subitement. Reculant naturellement de quelques pas. Soufflé par la surprise de son mouvement. Tu le croyais bourré à sentir les effluves avec autant d’aisance. Mais visiblement, il ne faut jamais le sous-estimer. Et cela te fait sourire, Ban. Muant un sentiment d'exaltation à son égard. Rien qu'une seconde. Disparaissant à la mention de ton surnom.

On endure beaucoup de choses.
Parfois sans même s'en rendre compte.
Mais il suffit d'une personne en particulier pour le réaliser.


Prisoner. Prisoner. Prisoner. Sa voix. Toujours sa voix. Elle est insupportable, n'est-ce pas ? Plus à cet instant précis. Alors qu'il continue à déblatérer. Continuant à alimenter ce sentiment sombre. Lentement, il vient broyer tes entrailles. Manquant de t'étouffer. C'est insupportable tout autant que lui. Cette sensation agonisante de ne pas en avoir assez. De quémander plus encore. De chercher la violence quitte à la subir. Peut être que ce serait plus satisfaisant ainsi. Subir. Encore et encore. Jusqu'à s'épuiser. Jusqu'à se faner.
Jusqu'à clamser.
Ressentir ce sentiment d'avoir tout donné. Sans efforts. D'avoir enduré. Sans raisons. Et d'avoir fermé les yeux. Sans se poser de questions. Subir oui. Alors pendant un moment, tu te laisses subir. Encaissant le premier coup. Non sans grimacer. Il a probablement pété une côte. Sous la hargne qui s'assemble si bien à la tienne. Que tu retiens le temps d'un second coup. Tu pourrais presque songer que cela fait du bien, mais ce n'est pas assez. Ce n'est pas ce que tu cherches. Ce n'est pas ce que cet homme a fait de toi.
Ce n'est pas assez.
Rétorquant naturellement par la suite. Jubilant instinctivement sous l'impression de domination. Elle est brève. Elle est éphémère. Sûrement très subjective à bien y penser. Et elle se stop brutalement lorsque tu rencontres le métal froid. Fermant les yeux une seconde. Rouvrant lentement. Toujours au son de sa voix. Tu finis par sourire, Ban. Glissant une main presque lascive sur son flanc. « C'est vrai. Tu connais sûrement le pire chez moi. » ce serait mentir que le nier. Et tu es incapable de cela. Tu t'approches à ton tour, sans lâcher son regard. Ses yeux brûlés par le savant mélange excitant qui vous relient malgré vous. « Je m'attendais pas à t'voir, c'clair. » encore. À quelque pas de le frôler. De retrouver la sensation de chaleur que vous avez partagés. « Mais j'ai quand même pensé à toi. »  et ce sourire s'agrandit. Disparaissant au contact de ses lèvres. Tu t'empares de ce que tu désires. Depuis qu'il est si proche de toi. Depuis que les effluves d'alcool sont revenues. Tu l'embrasses, Ban. Avec tant de force. Comme s'il t'avait manqué, finalement. Tu l'embrasses avec un brin de tendresse. Qui se laisse aller entre vous. Cette main retombe légèrement. Se forme subitement et frappe violemment son estomac.

C'est toujours rafraîchissant.
De goûter ce que l'on a aimé.
Ce que l'on avait perdu pendant un temps.


D'une main leste, tu viens essuyer tes lèvres. Un sourire sarcastique accroché au coin de celles-ci. Tu le regardes avec une certaine satisfaction, mais tu y repenses. Oui, tu as pensé à lui. En te demandant s'il était en vie. Parfois, tu t'es posé la question, Ban. Si tu allais le revoir. Toujours sans comprendre ces deux sentiments qui s'entrechoquent à la simple image de son regard. « Ah mec franchement, je te demandais pas la lune. Pourquoi tu t'sens toujours obligé de me faire chier ? » parce que cela lui plaît. Qu'il sait sans nul doute que tu aimes ça aussi. Bien que les sentiments sont explosifs. Qu'ils semblent se terrer dans l'ombre. Au plus profond des ténèbres. Même s'ils remuent tout votre être. Vous aimez cela. Tu le crois. Il aurait fuit depuis longtemps si ce n'était pas le cas. Il n'aurait pas l'aplomb de se tenir là. De te frapper en retour.
Tu n'es pas aussi sombre que tu l'aurais pensé.
Étrangement, tu sembles presque t'amuser. T'amuser de la douleur. De la sienne. Il y a un sentiment étrange qui vient étreindre ton cœur. C'est presque réjouissant. Déconcentrant ton attention rien qu'une seconde. Remplacé soudainement par la peur. Tu y prends bien trop de plaisir. Un peu plus à chaque fois. Est-ce le temps passé qui faisait cela ? Le manque de ne pas l'avoir recroisé ? Ou ce que tu crains être devenu depuis dix ans ? Ton regard se fixe. Serrant les poings. Contractant les muscles faciaux. Tu ne veux pas. Et tu viens voiler tes yeux. Pour te dérober aux siens.
Calme-toi, Ban.
« Tu fais chier. » cache-toi, Ban. Redevient sombre. Assez pour qu'il ne puisse pas le voir. Assez pour qu'il n'en sache pas d'avantage sur toi. Sur l'humain pathétique qui a grandi enfermé dans une cage. Il a bien trop de cartes en main. C'est pour cela qu'il te touche à ce point. Tu reviens simplement à la charge. Pour oublier. Masquer la vérité. Amorçant tout d'abord un coup de poing avant de le gratifier d'un coup de genou. Toujours dans l'estomac. Parce que tu aimes ça. Le voir se plier en deux devant toi.

Même s'il n'est pas en reste, lui non plus.
Et tu encaisseras, comme toujours.
Pour ne pas montrer la seule chose vraie en toi.
La peur.



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Mer 13 Mai - 0:06

They could not help it. As their fist clashed together, nails bruised skin and knuckles jammed against bones. Their skin became alight with colors they just needed to possess.

Your violence belongs to me.

C'est étrange, déplacé, bizarre, mais c'est juste. C'est si juste, cette main qui embrase ton flanc en l'effleurant à peine, et ce souffle qu'il t'arrache d'une pression des lèvres sur les tiennes. N'importe qui observerait la valse effrénée de vos corps n'en saisirait pas l'importance, n'en comprendrait pas la difficulté, moins encore la simplicité. Elle n'était que paradoxes et contrariétés, votre relation, mais en sentant sa bouche sur la tienne, tu te souviens à quel point elle était indispensable, saisissant ta gorge pour te dérober le moindre songe cohérent, poussant pour lui rendre cette attention qu'il parvient à rendre plus douce malgré ce feu qui vous anime, plus tendre, si légèrement plus tendre. Tu ne comprends pas vraiment, tu oublies un peu, il te fait oublier...

Et tu aurais sans doute dû le voir venir, peut-être même l'arrêter... Mais peut être que l'alcool t'embrumait toujours les sens, ou bien c'était simplement le fait de retrouver l'incandescence de son regard, ou encore l'espoir qu'il se lasse de la violence stérile plus tôt que d'ordinaire... Et donc, ses phalanges viennent percuter ton estomac, te faisant lâcher prise et reculer tout d'un coup, tachant de récupérer le souffle qu'il venait de te voler. Tu ne lui fais pourtant pas déjà le plaisir d'abandonner, te redressant pour affronter une fois encore son regard, incapable de laisser tomber lorsqu'il l'aurait fallu. Ca avait toujours été le cas, sans que vous en discutiez, plus qu'un jeu, une véritable bataille, une guerre sans merci, loin de la simple chamaillerie, à des années lumières du chat et de la souris, non... Vous étiez deux prédateurs, prêts à vous entre tuer pour asseoir l'un sur l'autre une supériorité futile et sans intérêt, prête à voler en éclat au moindre mot, au moindre geste de l'autre. Aucun d'entre vous ne voulait céder, aucun d'entre vous ne souhaitait s'excuser. Et la raison était d'autant plus simple que cette violence, vous aviez appris à en avoir besoin, désespérément.

« T'as pensé à moi... Dis que j't'ai manqué, direct. » Tu as un petit sourire conquérant, malgré la douleur qui irradie déjà dans tes muscles, gratifiant ton corps d'un carburant bien plus palpable que l'alcool, te poussant à toujours plus d'audace, de déraison. Ton corps s'apprête à recevoir le coup que tu vois venir, son bras se tend et tu le recueilles durement contre ton abdomen, mais ce genou que tu vois glisser vers toi t'avait échappé, et il s'enfonce soudain entre tes côtes, te forçant à geindre, fléchissant les genoux pour tomber au sol, les bras campés autour de ton estomac comme si ça pouvait soulager la douleur. « Ah putain... Toujours... Un connard. » C'est bien le souffle qui te manque entre les respirations, tes poumons s'irritant toujours un peu plus sous les assauts de Ban, réclamant plus d'air tout comme tes muscles réclamaient plus de foudre. Ta peau serait un beau tableau d'ici quelques heures, tapissées de bleus et de violets qui égayeraient la pâleur de l'hiver, un peu comme la sienne. Tu te rends compte que tu t'es mordu la langue en tombant quand le goût de fer envahit ta bouche et tu craches vers le brun.

Mais cela n'est qu'une diversion, attirer son regard même une seconde sur le crachat rougeoyant à ses pieds, juste pour passer à l'acte, chaque fibre de ton être attendant de t'en prendre à lui, brûlant de le faire. Tu es rapide, l'alcool s'est désormais complètement envolé de ton système, à force de t'imbiber, il a bien fallu que ça aie au moins un côté positif, et tu absorbais bien mieux les quantités depuis la tempête, et en quelques gestes adroits, tu as fait un tour sur toi, balançant un coude dans les genoux du vagabond avant de tacler d'un coup de pied précis ses chevilles. Etre au même niveau, toujours, s'il se dressait de toute sa hauteur, toi aussi. Si tu tombais au sol, alors lui aussi. Il t'avait appris plus qu'il ne le pensait, dans ses rages, dans vos affrontements, il t'avait appris à ne jamais céder, à réclamer autant qu'on demandait, à donner au change. Et sa rage était tout doucement devenue la tienne, partageant un secret déroutant, la sauvagerie comme un démon, grondant et griffant en vous pour tâcher de rejoindre l'autre, de le détruire, de le soumettre, d'enfin gagner.

Comme tu ne peux pas lui laisser l'ascendant cette fois, tu bondis sur son torse, tes mains écrasant ce qu'elles trouvent, maladroitement, l'une d'elles attrapant ses cheveux sans la moindre douceur. Enfin, sauf celle surprenante qui s'égarait contre tes paumes, quelques boucles indociles chatouillant la peau plus tendre comme une invitation à la paix dans ce carnage, invitation que tu ignores pour le regarder, à demi affalé sur lui pour le maintenir au sol, sous toi, le souffle toujours court sous ces efforts. « T'crois que tu m'fais pas chier, connard ?! » Tes dents se serrent dans un sourire qui n'en est pas un, le sang battant contre tes tempes, flux bien plus puissant que tous les autres, enveloppant le moindre de tes songes des battements qui s'opéraient bien plus bas dans ta cage thoracique. « T'as rien à d'mander de moi ! C'pas comme ça qu'on fonctionne. » Non, vous, vous aviez toujours pris, sans demander, sans questionner, pris parce que ça tombait sous le sens, pris parce que c'était simplement un instinct, irrésistible, inéluctable, une pulsion dans le fond du ventre, à laquelle tu es si fatigué de résister. Des mois que tu attendais ça, et aujourd'hui, c'était le jour parfait. Ta bouche retourne rencontrer la sienne, tes dents s'emparant de la chair tendre, mordillant cette lèvre pleine d'abord avidement puis avec plus de délicatesse, revenant quémander ensuite l'attention de ses lippes. Le contact est si différent de Bambi qui était une caresse, ce matin encore, Ban lui est une braise, brûlant à travers toi, calcinant ce qu'il pouvait trouver, tout ce qu'il pouvait toucher, incapable de restreindre la moindre de ses atteintes.

Mais n'étais tu pas pareil, dans le fond, toi qui désirais si ardemment attenter à sa santé, au déroulement de sa vie, marquer ta place, exister encore un peu comme dans l'ancien monde. Toi dont les doigts s'accrochaient toujours désespérément à ses cheveux, niant la douceur qu'il pouvait renfermer tout comme tu niais la tienne.
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Mer 13 Mai - 1:04

You wanna, make me bad
★ And I like it like that
(Noctae)

Il existe le désir.
Pur et dur.
Tout comme la violence.
Et il existe aussi l'enlacement des deux.


« Qui a dit ça ? » sa respiration entrecoupé. Ses souffles lourds. La vision de lui à genoux. Tu l'aimes, Ban. Encore une fois, bien plus que tu ne le devrais. Tu aimes l'observer d'en haut. Le surplomber avec aisance. Tu aimes la sensation de le dominer. Quand en réalité, il n'en est rien. Ce ne sont que des sentiments éphémères. De ceux dont vous vous délectez sur l'instant. Comme des enfants. Des fous furieux. Voilà ce que vous êtes. Ce que tu as fait de lui, sûrement. Si tu y réfléchissais. Pensant qu'il pourrait être devenu ainsi en partie à cause de toi. Alors tu t'en voudrais. Sûrement. Non, tu t'en voudrais. Sans aucun doute.
Mais tu n'es pas apte à y songer.
À cet instant précis, tu profites. De l'immense sensation plaisante qui remonte. Enroule tout ton être. Apaise vaguement la haine. Elle gonfle l'égo. Stupidement. Plus encore lorsqu'il crache à tes pieds. Tu aurais dû t'en douter également. Que ce n'était qu'une feinte. Une brève diversion pour t'éloigner de la réalité. La retrouvant violemment. Le choc laisse un grognement résonner. Une pointe de douleur inarrêtable. Il a frappé les chevilles. Sans même se poser de questions. Et tu t'écroules avant même de le réaliser pleinement. Rencontrant le béton froid et humide. Tu ouvres les yeux pour tomber nez-à-nez avec sa haine. Au fond de ses yeux. Elle luit si brillamment maintenant. Tu tentes brièvement de te défaire de son étreinte. De son corps posé sur le tiens. Il vient de s'affaler sur ton ventre, agrippant une mèche de cheveux. Tu pourrais le renverser, facilement. Mais tu ne fais rien. Ne bronche pas.

Sa voix endort.
Serpente vicieusement.
Apaise la hâte de sentir le goût du sang.


Tu le fixes. Essoufflé sur toi. Tu le fixes. Avec insistance. Dans le silence. Tu le fixes. Presque impassible. Il parle et tu ne dis rien. Semblant subitement en transe. Ce n'est qu'au contact de ses lèvres que tu t'éveilles à nouveau. L'observant toujours un instant. Sa chaleur inonde ton corps. Et tu fermes les yeux.
Pour le savourer.
Tu sens le souffle perdre le nord. S'accélérer. S'égarer. Ce désir de violence. Qui se transforme toujours. Inéluctablement, il devient charnel. Comme si tu étais inévitablement attiré. Par ce corps blessé. Par tes propres coups. Et tu te demande, si tu n'es pas un peu trop dérangé. T'y laissant pourtant tenté. Encore une fois. Les doigts vagabondent avidement sur ses flancs une nouvelle fois. Remontant sous son haut. Sa peau est brûlante. C'est réconfortant. De sentir la vie. De ressentir le souffle sous ses paumes. « C'vrai, c'est pas comme ça... Maintenant ça ressemble plus au souvenir qu'il me restait d'toi. » un sourire. Il manque de sauvagerie maintenant. Teinté d'une moquerie presque taquine. C'est bref. Glissant à ton tour une main dans sa crinière. Tirant sur cette dernière. Tu le penches vers toi à nouveau. Mordant sa trachée. Tu pourrais le blesser, mais tu te retiens. N'y mettant pas assez de force pour faire couler le sang. Recouvrant les marques d'un baiser. « Tu comptes rester sur moi longtemps ? » c'est sans attendre que tu te redresses. Donnant les forces qu'ils te restent. Parce que malgré tout, lui aussi, il pèse son poids. Lui aussi, il sait frapper. Il n'est pas assez frêle pour que tu puisses l'anéantir.
Et tu aimes ça.
L'idée de pouvoir l'affronter. Sans prendre le risque de le détruire. Qu'il puisse encaisser tout comme tu le fais. C'est finalement ce qui rend tout cela bien plus excitant. Hypnotisant. Nécessaire. Quasiment vital.

Sentir la vie dans le sang.
Souffrir pour retrouver ses sens.
Donner l'impression d'exister.


À nouveau, tu l'observes. Comme à ton habitude. Avec ce regard fixe. Il ne parle guère en général. Sauf à cet instant. Tes yeux parlent. Ils réclament. Attendent la suite avec appréhension et avidité. La bête aux aguets. Est-ce la violence qui va vous reprendre. Ou est-ce l'étreinte de vos corps. Tu te demandes. Cherchant la réponse. Préférant agir plutôt que questionner. C'est toujours plus simple. C'est ainsi que tout ceci a commencé aussi. Agrippant sa lèvre, tu joues avec. Non sans le lâcher du regard. Il pourrait encore te frapper. Te prendre par surprise comme tu l'as fait.
Il pourrait te rejeter.
Tu prends le risque cependant. Serpentant à nouveau entre ses lèvres. Dans un baiser d'apparence si tendre. Enflammé pourtant. Tu le dévores. Gravant sa sensation dans ta mémoire. Au fond, presque heureux de la ressentir encore. De savoir qu'il est là. Bien en vie. C'est toujours ce mélange, Ban. Incompréhensible et incompris. Cet amas de tout que tu portes à son égard. Qui se déverse si simplement dès que tu le vois.
Il te rend vivant, Ban.
Ne pouvant t'en empêcher. Tes mains parcourant ses hanches. Voraces. Incitant une pression sur ces dernières.
Tu le veux.
Encore.
Toujours.

Il te rend fou.
Sur bien des aspects.



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Mer 13 Mai - 2:15

They could not help it. As their fist clashed together, nails bruised skin and knuckles jammed against bones. Their skin became alight with colors they just needed to possess.

Your violence belongs to me.

Sa première pique t'effleure tout juste, alors que tu parviens à peine à rassembler tes songes, le contact de ses mains sur ta peau encore sensible de ses coups envoyant des décharges loin d'être inconnues à ta mémoire. Tu n'aurais sans doute pas réagi même en pleine possession de tes moyens ceci dit, bien loin de regretter avoir partagé la chaleur de ton aîné déjà bien avant la tempête. Il te faisait vivre ce que personne d'autre n'essayait, ne voulait, il te poussait à bout, t'imprégnait de sensations dévastatrices qui te laissaient à nu, vide de ce que tu aurais pu ressentir. Un défouloir ? Si seulement c'était juste ça... Si seulement tu n'avais pas cet étrange besoin, comme un crochet plante derrière ton nombril, qui tirait sans pitié dès que vos flammes intérieures s'effleuraient. Tu serres à nouveau les doigts sur ses cheveux à la sensation de ses dents sur toi, il pourrait sans doute t'ouvrir la gorge en deux, et la simple pensée déclenche un déluge d'adrénaline en toi, pas vraiment de la peur, comme une excitation sourde déjà occupée à envahir la moindre parcelle de toi. Mais ne lui donne la satisfaction d'aucun son, aucune expression, rien qui puisse montrer que tu lui faisais assez confiance pour ne pas l'arracher à ta peau, à ton pouls, juste là, exposé vulnérablement à vos éclats chaotiques.

« Tu t'en es pas toujours plaint. » Tu ris sourdement comme pour t'empêcher de geindre de douleur alors que ton corps roule sur le sien, tracté inévitablement par lui, poussé jusqu'à reprendre la forme de deux êtres enchevêtrés plutôt que de deux animaux perdus dans une lutte dépourvue de sens. Tu es sur tes gardes, bien sûr, et si tu laisses une jambe repliée à ses côtés, l'autre, est prête à frapper ou a te sauver, campée solidement sur un pied, de l'autre côté de son flanc. Baisser votre garde, c'était toujours une erreur. Des amants le feraient, parfois à regret, ils se feraient confiance, s'abandonneraient l'un à l'autre, mais pas vous. Vous, c'était à vous même que vous vous abandonniez, incapables de maintenir vos masques, satisfaits d'exister même pour un court instant, libre de contraintes, pour une personne sur terre. Tu n'en dis pas plus que lui, prêt à frapper, prêt à le repousser, prêt à replonger dans la sauvagerie de vos chamailleries légendaires, mais c'est plus fort que toi, quand il revient à la charge, il ne te marque pas. Ses poings sont désormais des caresses de lave, infligeant peut être encore un peu plus de brutalité à ton âme que ses coups ne l'auraient fait, et tu adores ça. Quelle bêtise. Se rendre compte qu'on est autant le chasseur que le chassé et ne souhaiter choisir aucun rôle, se complaire dans les sensations d'une bouche sur la sienne, d'une peau contre l'autre.

Comme un concours de pyromanes, chacun tâchant d'incendier l'autre. Ta main libre se glisse, peu soucieuse de déformer le vêtement, directement sous ce dernier, par le col, plongeant aussi loin que tu ne le pouvais, agrippant la peau à pleine paumes. S'il réclame plus de contact, tu n'es pas en reste, cherchant à le consumer, à l'assimiler, à reconnaître tout ce qui passe à ta portée. Mais tu es vite impatient, c'est ton problème, un gamin, toujours, parce que tu n'as jamais eu l'opportunité de grandir, ou que tu ne l'as jamais saisie, alors tu te ravises, tirant sur ses cheveux pour vous séparer, te souciant bien peu de savoir si tu es trop brutal. Son haut n'es bientôt plus qu'un souvenir, mais tu ne profites même pas du spectacle, comme on offre de l'eau à un rescapé du désert, ta bouche fond sur son oreille que tu mords, là encore, sans douceur. Et à nouveau on pourrait croire que tu es à deux doigts de retomber dans le cercle vicieux de votre violence, mais tes mains sont plus douces quand elles viennent s'écorcher sur l'os de son bassin, traçant la ligne du bout des doigts pour finalement remonter vers son ventre.

Etrange, le mouvement de ses muscles sous la peau, le sang que tu peux sentir nettement vrombir sous tes paumes, synonymes de sa rage, synonymes de son désir, synonymes de son existence et du témoignage de la sienne. Cette vie si étrange, cette terre décharnée, cette nature devenue folle, vous partagiez ça, l'espace d'un moment, comme un incendie ravage une plaine pour mieux laisser sa chance à d'autres organismes. En cet instant, cependant, il n'y a plus que lui. Lui. LUI. Oublié Bambi et ses infidélités, oubliés les pirates et leurs magouilles, oublié Bones et le constant besoin de monter dans son estime pour survivre, rien que lui. Ta bouche est toujours sur son oreille, ses cheveux, ayant encore gagné quelques centimètres depuis votre dernière rencontre, caressant tes paupières closes, tu mordilles plus doucement la marque laissée sur le sommet de son hélix, comme pour insister sur cette présence qu'il garderait encore après votre rencontre, écho de celle que tu garderais sur le cou. Alors que tes mains voyagent jusqu'à son dos, plus rapides désormais, imprécises, assoiffées, tu en profites pour coller vos bassins, envoyant une décharge douloureuse dans les os, grognant de douleur. Il ne retenait jamais ses coups. Et c'est une vengeance, quand tu plantes tes ongles le long de sa colonne, tirant une longue traînée sanglante sur sa peau, t'arrachant un soupir satisfait. Il t'avait manqué, ça oui.
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Mer 13 Mai - 3:35

You wanna, make me bad
★ And I like it like that
(Noctae)

L'inexplicable ne trouve jamais de raison.
La raison ne trouve jamais de questions.
C'est le destin.


En suspend. Attendant une sentence qui ne vient pas. Il ne te rejette pas. Répondant à tes désirs. À tes caresses. Souriant de plaisir à cette main insatiable. Elle redécouvre ton corps. Après bien des jours passés. Bien des mois même. Bien loin l'un de l'autre. La sensation de son toucher agresse la peau. Engendrant des réactions incontrôlées. Un frisson vibrant, mais encore bien sage. Tout ceci ne fait que commencer, mais tu le vois. Sa méfiance. Elle est similaire à la tienne. Parce que vous n'êtes jamais certains de ce qui arrivera. À la seconde qui suit la précédente. Tout peut encore changer. Il n'y a qu'un remue-ménage entre vous. Des vagues qui s'ensuivent de raz-de-marées. Vous êtes des tempêtes, vous aussi. Qui se confronte. Qui s'enlace également. Qui s'affronte. Qui se consume ensuite. Rien n'a de sens.
Et tu n'en cherches pas.
Ne souhaitant qu'une seule chose. De ne plus le perdre de vue. Dès que tu le retrouves, c'est ce que tu penses, Ban. Mais les jours s'écoulent. Le temps passe. Et loin de ses yeux, tu finis par réfléchir. Clairement. À l'inverse de maintenant. Où tu perds simplement la notion de bon sens. Porté par les instincts uniquement. Tu le veux. Te foutant bien de ce que ce monde en pensera. De ce qui est arrivé deux secondes auparavant. Tu arrives presque à oublier votre histoire passée. De cette haine. Pour ne voir que cette chaleur que tu cherches à posséder. Et tu souris, encore. Comprenant parfaitement la bête que tu es. Juste à cet instant. Il te sépare de lui. Songeant que c'est fini. Qu'il en a assez, mais tu l'entrevois. Cette lueur. Sans te voir dans un miroir, tu en es persuadé. Vous avez la même, pas vrai ? Il te sépare et tu ne bronches pas. Confiant sans raison. Et tu as bien raison. Il retire ton haut, pressé. Et te mords, avide.

La morsure du démon.
Embrasée et enflammée.
Qui aveugle et rend fou.


La morsure arrache une faible plainte. Laissant tes mains se crisper plus violemment sur lui. Réaction exagérée en réponse. Mais n'est-ce pas ainsi que les choses tournent toujours ? Réagir avec plus de hargne. Toujours. Encore. Plus. Restant cependant si calme. Presque doux. Tu es fatigué, Ban. Sûrement un brin. Parce que tu n'avais pas prévu de le croiser. Tu te laisses aller à le laisser faire ce qu'il veut. Pendant un bref moment en tout cas. Il te mordille et tu remontes une main dans son dos. Soupirant légèrement. C'est un point sensible chez toi. Tu ne peux le nier. Ça fait du bien. Tu retiens un rire à la pensée qui te traverse.
Pire que des animaux.
C'est exact. Pire que des animaux. Lawson répond à cette pensée muette par des actes. Collant vos bassins entre eux. Tu poses une main agile sur la chair tendre de son fessier. Mais manque de sursauter sous la douleur subite. Ses ongles se plantent dans la peau. Étirant le sang. Et tu râles. Ça fait mal. Laissant un sourire vagabonder sur tes traits. Tu ne sais pas bien pourquoi, Ban, mais ta main se pose sur sa jambe. Celle dont le pied est prêt à fuir. Celle qui est restée sur ses gardes. Et tu l'observes un instant. Encore une fois. Glissant la seconde main le long de sa joue. Sur son cou.
« Je ne vais pas te frapper. »
Tu préfères le renverser. Le faire tiens. Même si ce n'est qu'une illusion. Qui s'étiolera bien rapidement. Laissant retomber tes mains sur ses hanches. Tu le retiens fermement. Retrouvant le goût du sang entre ses lèvres. Dans un baiser qui se voudrait tendre. Qui est en réalité, affamé.

Le besoin impérieux d'être ivre.
Ivre de la chaleur de l'autre.
Du goût tendre de sa peau.


« … Est-ce qu'on va baisser la garde tous les deux ? » tu veux savoir. S'il va te laisser faire. Autant que tu vas le laisser faire. Si vous êtes sur la même longueur d'onde. Tu ne voudrais pas finir étalé au sol après un coup bas. Bien trop bas pour le supporter. C'est aussi le moment pour toi de penser. D'ouvrir les yeux. De voir l'environnement qui vous entoure. « Si t'es d'accord, on va pas rester là. » sur ce sol froid. Humide. Proche de cette camionnette et des flammes qui dansent encore non loin. Tu avais presque oublié. Le monde autour. La vie qui s'exerce encore.
Les voix.
Mais toi, tu ne le désires que pour toi. Rien qu'une heure. Rien qu'une nuit. Tu t'en satisferas.
Jusqu'à la prochaine fois.
« Alors ? » impatient. Les lèvres se posent sur sa clavicule. Couvrant de baisers sa chaire jusqu'à sa mâchoire. Lentement. Faussement patient. Tes doigts pianotent néanmoins. Battant un rythme irrégulier sur ses hanches.

Impatient.
Impatient.
Impatience.

Enivrante.




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Mer 13 Mai - 13:58

They could not help it. As their fist clashed together, nails bruised skin and knuckles jammed against bones. Their skin became alight with colors they just needed to possess.

Your violence belongs to me.

Au point où vous en êtes rendu, ce n'est plus ton cerveau qui guide tes actes, plus ta raison qui te demande d'agir, c'est ton corps, comme une mémoire musculaire, qui tente d'envelopper le sien. Tout en ignorant habilement la petite voix qui te murmure de mordre plus fort, de toucher moins, de frapper plus, de ne pas céder, jamais. Tu es si habile d'ailleurs à faire comme si elle n'existait pas, que tu es presque attaché à sa peau à présent, savourant en silence la brûlure de sa peau contre la tienne. Et tu pourrais rester presque docile, presque doux contre lui, mais un sursaut te secoue quand il vient poser ses doigts sur ta jambe en alerte, prêt à riposter directement s'il essayait de la dérober, de la plier, de la soumettre. Lâchant son oreille brutalement pour observer les doigts qui glissent sur ton jean mal ajusté, à peine calmé par cette main qui soutient ton visage comme s'il s'agissait presque de quelque chose de doux, d'agréable. « Tch ! » Il dit toujours ça, et souvent il ment. Tu dis toujours ça, et souvent tu mens. Vous étiez l'originel et le reflet, les deux côtés d'un miroir, décidés à briser la vitre sans savoir si c'était pour vous débarrasser de ce reflet ou pour mieux l'embrasser, l'embraser.

Tu choisis pourtant de ne pas renchérir, jetant un regard brûlant vers lui, lui qui ne te regarde pas, absorbé par la peau de tes épaules, de ton cou, la couvrant de baisers, la couvrant de frissons, te faisant grogner un assentiment discret, pas timide, simplement comme un secret. Mais ici, vous avez beau être chez toi, tu n'as pas le luxe d'un appartement, d'un lit, d'une couverture pour vous déchirer, tu jettes un regard vers la Hudson garée plus loin, celle qui te servait de refuge, ça devrait faire l'affaire. Tu tires de nouveau sur ses cheveux pour écarter son visage de ta peau, sentant les foyers incandescents laissés au passage de ses lippes sur la chair tendre. Il te fait écho, dans ses yeux la même hâte, l'envie inévitable de perdre et de gagner, ça te fait sourire, pas assez pour dévoiler tes dents, à peine de quoi relever le coin de ta bouche, appuyant une dernière fois ton bassin au sien avant de te lever. Tu as peur, qu'il se rappelle soudain que vous vous détestiez, qu'il n'avait peut être finalement qu'une envie, celle de t'écraser, de te faire payer, alors après t'être débarrassé de ton haut tu le surveilles, sans l'aider à se redresser, sans lui tourner le dos, reculant jusqu'à la première voiture que vous aviez martyrisée.

La peinture est familière sous tes doigts, mais la fraîcheur du métal te semble étrangement désagréable, comme une insulte à votre moment, à votre bulle. Tu l'observes toujours, tes yeux se rassasiant au passage de la vue de son corps sur lequel tu devinais sans mal le spectacle de couleurs que tu pourrais observer dans quelques heures, juste le temps pour ces blessures de fleurir joliment sur la toile de sa peau. « C'est tout ce que j'ai. » Tu ouvres le coffre, les sièges arrières sont rabattus pour donner plus d'espace, et il y a ici et là quelques outils qui te servent dans ton travail de tous les jours, un vieux plaid rouge sombre et des inventions diverses de ton chef, abandonnées ici ou là dans l'habitacle. Tu glisses une main dans tes cheveux, finissant de décoiffer ce que tu mettais tant de temps à arranger le matin, de toute façon, Ban avait déjà tout vu, il ne servait déjà plus à rien de miser sur le paraître.

Tu ne pouvais pas garantir qu'on ne vous verrait pas, qu'on ne vous entendrait pas, tu n'avais pas de confort et pas de véritable toit, mais à l'instant, tout ce dont tu avais besoin d'être sûr, c'était qu'il était là, qu'il avait envie de toi, au moins autant que tu avais envie de lui. Tu n'attends donc pas pour le rejoindre, loin de l'hésitation méfiante que tu avais pu témoigner avant, plongeant directement pour raviver le feu qui vous consume, attrapant ses hanches fermement, apposant ta bouche sur la sienne impérieusement, ne laissant pas le choix à Ban, s'il ne le voulait pas, de toute façon, il te mordrait, il te repousserait, il n'avait rien d'un être faible, brisable, il ne te glisserait même pas entre les doigts, non... S'il le voulait, il les éclaterait pour s'en extraire. Et cette pensée t'agace autant qu'elle t'excite, enfonçant un peu plus tes empruntes dans la chair tendre de ses hanches, en glissant une sur ses fesses pour le tirer vers toi, mordant, découvrant, dégustant tout ce qu'il te donnait, tout ce que tu prenais. Tu avais eu le choix, de lui refuser, il avait eu l'occasion, de t'envoyer balader, mais maintenant... Maintenant c'était trop tard, cette voix qui avant essayait tant bien que mal de t'insuffler la raison était désormais complètement recouverte par le grondement sourd d'une bête ivre de désir qui exigeait que tu le dévores.
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Mer 13 Mai - 19:20
Il est en hide. Mais patientez le temps qu'on ait fini de notre côté :eyes: et il reviendra après ! Promis !
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Ven 15 Mai - 0:07
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Ven 15 Mai - 0:14
:pwepwepwe:

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Ven 15 Mai - 0:18
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Ven 15 Mai - 1:17
:shine:
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Ven 15 Mai - 11:41
Franchement il est pas horrible Pripri? Comment il vous nargue avec ses smileys!
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Ven 15 Mai - 14:09
:teton:

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Ven 15 Mai - 19:17
:seksy:
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Ven 15 Mai - 20:48

You wanna, make me bad
★ And I like it like that
(Noctae)



Il est à toi.

Le temps s'est écoulé. Bien trop rapidement à ton goût. Alors que la sueur, pourtant, dévale tes traits. Le cœur affolé sous tant d'efforts. Tu laisses tes muscles se détendre. Enfin. Croyant percevoir vaguement quelques rayons de soleil au loin. « Fatigué ? » que tu marmonnes. Tout en sachant que ça ne peut être que le cas. Que tu n'as laissé aucun temps mort. Ou très peu. Soumis à ce sentiment bien trop puissant de possessivité. De faire en sorte qu'il t'appartient.
Bien que ce ne soit déjà plus le cas.
Ça ne l'a jamais été.
Lentement, tu viens te loger dans son dos. L'emprisonnant dans tes bras. Rien qu'un instant de plus. Rien qu'une heure. Tu veux fermer les yeux, Ban. Et te réveiller dans sa chaleur. Recouvrant vos plaies d'une partie de son plaid abîmé. Une main égaré sur son front. Dans sa crinière. Tu embrasses son cou. « Dors un peu, Lawson. »

Car à votre éveil.
Ce sera déjà la fin.
Jusqu'à la prochaine fois.
Que tu crèves de voir déjà arrivé.
Bien que celle-ci ne soit pas encore terminé.



Fait chier.





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Sam 16 Mai - 13:38

They could not help it. As their fist clashed together, nails bruised skin and knuckles jammed against bones. Their skin became alight with colors they just needed to possess.

Your violence belongs to me.

Tu pourrais être mal à l'aise, à l'étroit dans cet habitacle débordant de vous. Tu pourrais te plaindre, lui dire d'aller voir s'il pouvait dormir dans une autre caisse plus loin. Qu'ici c'était chez toi, que tu n'avais aucune envie de te coller à lui alors que chaque parcelle de ton corps trempé de sueur n'aspirait qu'à un peu d'air frais. Pourtant... Ce serait mentir. La condensation sur les fenêtres de ta Hudson, sa respiration rapide bien trop près de toi, sa peau qui s'accroche désespérément à la tienne à chacun de ses mouvements. Tu aimes ça. Silencieusement. Ton propre souffle n'est plus qu'un sonnet irrégulier, cherchant à rattraper le sien, et c'était si étrange d'être à ce point rassasié, apaisé, alors qu'on aurait tout fait pour arracher la tête de l'autre quelques heures auparavant. La sueur colle encore quelques mèches à ton front tandis que tu l'observes, encore glorieusement luisant de vos ébats. Tu ne sais pas d'où vient la lumière qui s'infiltre dans cette goutte de sueur qui dégringole de derrière son oreille, dévale son cou et reste suspendue à sa clavicule, bien vite recueillie par ton index, curieux, désireux de prendre encore ce que tu pouvais de lui. Frémissant à ce bref contact encore une fois, incapable de résister à la soif de lui.

Tu ne réponds même pas à sa question, incapable de dire où ta voix s'en est allée au milieu de la nuit, ne laissant que des râles rauques remplacer les mots. Et comme tu ne leurs fais plus confiance, à ces cordes vocales traîtresses, tu te contentes de le regarder par dessous une rangée de cils fatiguée, une paupière devenue lourde et avide de repos. C'était toujours comme ça entre vous, aucune échappatoire, le besoin irrésistible de se consumer l'un, l'autre jusqu'à ce que vous soyez trop fatigués pour pouvoir encore vous écorcher. Comme une guerre d'enfants, sans l'innocence. Comme une guerre d'adultes, sans butin. Ou bien était-ce ça, le butin ? La sensation d'appartenance, de possession terrible qui envahissait la moindre partie de vous, jusqu'au contentement de vos esprits primaires, lions repus de pouvoir.

Tu le regardes bouger, tes mains le quittant pour le laisser s'installer, et quand il bouge, tu remarques les fleurs bleues qui ornent son flanc, principal témoignage de tes coups de la veille, et tu baisses les yeux vers ton propre ventre en te poussant sur le côté pour lui faire de la place, observant ce même bouquet fleurir sur les muscles tendus. Un rire t'échappe alors qu'il recouvre ces couleurs de ses mains. Une fois encore décidant d'oublier votre violence au profit d'un moment de paix, un de ceux qui vous récompensaient pour une bataille durement menée. Et tu souffles doucement, la satisfaction alourdissant soudain le moindre de tes muscles, la moindre de tes pensées, te forçant à glisser une main sur la sienne, laissant l'autre écarter les cheveux collés à ta peau, t'apportant une fraîcheur méritée, et c'est sûr, si tu avais vraiment été un félin, tu ronronnerais, affalé contre lui, tes jambes venant s'emmêler dans les siennes dans l'espace restreint, refusant de le laisser partir avant que tu ne l'aies décidé tout en sachant que quand tu rouvrirais les yeux, il serait sûrement revenu à lui. Qu'il aurait résisté à l'envie de te casser le nez que parce que tu dormais, sans défense. Et qu'il aurait préféré se sauver plutôt que de céder à la tentation de t'étrangler. Peut-être.

« Toi... Dors. » Pêle-mêle de tonalités rauques, de mots brouillons comme on réapprend à parler après s'être tu des années, et ça ne t'inspire pas la moindre honte, alors qu'un souffle plus doux dégringole de tes lèvres, atterrissant sur le plaid malmené par les années. Tu ne veux pas vraiment t'endormir, car c'est mettre fin à cette rencontre, glisser une cloche sur ce feu qui vous anime en lui laissant juste l'oxygène nécessaire pour survivre péniblement, attendant avec ardeur le moment où vos yeux se rencontreront à nouveau pour la faire voler en éclats. Parce que vous ne parveniez jamais à vous servir de mots. A vous expliquer pour mieux vous comprendre, à ôter la cloche tout en délicatesse, comme si l'empressement, le besoin de l'autre se déversait en vous avec trop de violence pour laisser de la place à la raison.

Mais tu fermes les yeux, conscient de tes douleurs, de sa peau contre toi, de ses empruntes encore imprimées sur toi comme au fer blanc, de sa respiration dans sa nuque, des marques de ses dents qui adornent ton cou comme un collier excentrique. Tu ne peux pas résister, après être repus, à Morphée, qui te tend les bras et te piège dans ses méandres, t'arrachant à ce moment en pensant déjà au prochain. Où il serait à toi. Peut être.
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Sam 16 Mai - 17:42

You wanna, make me bad
★ And I like it like that
(Noctae)

Que ce monde ferme les yeux.
Sur la stupidité de vos actes.
Devant les affres de haines.
Face à la passion de vos étreintes.


Vos jambes s'entremêlent. Avec un naturel déconcertant. On pourrait, dans cet endroit clos, presque entendre une mélodie. Douce et fluette. Aux sonorités irréelles. Au bruissement calme d'une forêt qui s'éveille. On pourrait presque l'entendre, oui. Car c'est l'atmosphère dans laquelle tu te berces, Ban. Avec lui au creux de tes bras. Tu pourrais vous imaginer. Allongé au milieu d'un havre de paix. Loin de la réalité. C'est le moment suspendu. Auquel tu tentes de te raccrocher. En espérant y trouver la vérité. Tu as beau l'observer. Suivre le moindre de ses mouvements. Fixer ses moindres détails. Il n'y a rien. Rien qui puisse te mettre sur la voie. Du pourquoi.
Pourquoi tout ce qui se passe n'a aucun sens.
Maintenant, tu te demandes. Glissant tes lèvres sur sa nuque. Dessinant des arcs de cercles sur ses bleus. Les yeux à demi-clos. Inspirant son odeur. Expirant le charme de la situation. La grâce du silence. Après la délicatesse de votre étreinte. Tu te demandes. Pourquoi. Laissant les songes s'éparpiller dans un relâchement de l'esprit. Faisant le tour de la question.

Il y a toujours eu la méfiance.
L'ignorance de ce qu'est réellement l'autre.
Un brin de désapprobation face à son aura.
Les circonstances qui ont menés à la haine finalement.
Ce qu'il est venu te foutre sur le dos, sans raisons apparentes.
Tout ce qui n'a jamais pu être dit. Expliqué. Soulevé. Souligné.
L'incapacité à gérer le flot des sentiments bien trop puissants face à ses yeux clairs.
Cette attirance errante à laquelle tu t'es refusé bien longtemps.

C'est elle.
Le problème.
Cette seule véritable raison à tout.
Celle qui t'empêche encore de le laisser filer.
D'abandonner vos souvenirs, votre rencontre.
Alors peut être reste-tu coincer dans le passé.
Avec pour seule excuse ce qui est arrivé.
Par égoïsme, par peur, par besoin.
Ce besoin de lui.
Il sait, Lawson.
Qui tu es.

C'est cela. Tout se résume à cela, Ban. Il connaît ce que tu crains le plus au monde. Ce que tu crèves de cacher. Ce que tu souhaiterais renier. Que tu n'arrives pas à gérer. Qu'il encaisse à chaque fois que vous vous croisez.
Tu es le pire, Ban.
Tu ne le sais que trop bien.
Le réalisant pleinement à cet instant. Alors qu'il s'endort contre toi. Que tu donnerais sûrement beaucoup pour que ce moment ne change pas. Que le temps s'arrête là. Près de l'homme que tu hais le plus.
Probablement autant que tu le désir.
Peut être même que tu l'aimes.
« C'est stupide. »
Un murmure las. Teinté de tes pensées ensommeillées. Fatigué de ce qui reste encore sur les épaules. Ce qui est trop lourds à porter. Dont tu te délaisses quelques heures. À l'abri des regards. Dans sa chaleur. Là, ici, ça fait du bien.

Les heures s'écoulent inexorablement pourtant.
Rouvrant un œil sur ce monde.
Retrouvant le temps.
Il dort encore lorsque tu t'habilles.
Embrassant ses lèvres une dernière fois.

Jusqu'à la prochaine.




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[NC-16][FB] Your violence belongs to me (Prisoner)
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