T’avais cet air pathétique quand il avait ouvert la porte, lorsque tu croisais son regard, tu comprenais qu’il l’avait vu lui aussi. Ce fantôme qui vous hantait et qui refusait de vous laisser depuis qu’il était apparu sous vos yeux. Tu comprenais très bien quand tu sentais l’atmosphère si lourde, si pesante, emplie de tristesse, de colère, peut-être un soupçon de regret quelque part mais tu ne pouvais en être sûre.
Tu passais le pas de la porte.
C’est là que tu te décidais à te taire.
Le silence était bien trop dur pour toi, tu refusais qu’il exprime tout bas ce que tu pouvais dire tout fort.
Pourtant tu n’arrivais pas à crier, à t’époumoner comme tu avais pu le faire hier. C’était bien trop dur aujourd’hui. Tu restais là, bêtement dans son entrée. A ressentir de poids de tout ce qui se passait.
C’est lourd, n’est ce pas ? Lui aussi il avait mal au cœur, et tu l’entendais dans sa voix, tu le sentais dans ses gestes, dans sa fatigue bien trop visible.
Tu savais très bien ce qu’il avait enduré aussi.
Ce qui n’aurait pas dû être ici.
Ce qui n’était plus là.
Et pourtant.
La respiration tremblante. Tu vacillais à sa question, tu le regardais de ta hauteur. Le regard bouillonnant et pleins de tout ce qui grondait.
“Tu me demandes ce qui se passe ?” Ta voix déraillais, tout comme toi. Tes émotions n’étaient qu’un ouragan en toi, elles ne voulaient pas s’arrêter. C’était toujours la même rengaine. Cette musique tu la connaissais par cœur. Le refrain qui rentre trop facilement en tête et qui ne voulait pas partir.
Le doux son de ta misère.
La mélodie de tes peurs.
Tu te rapprochais bien trop dangereusement de lui.
“Tu demande ce qui se passe ? Je suis sûre que tu sais ce qui se passe !” - Parce que tu l'avais ressenti - Ça restait bloqué dans ta gorge, une boule qui restait juste là, la peine qui refusait de sortir. Mais il était temps de le laisser exploser, laisser le chaos s’exprimer. Il était temps de te laisser porter.
“J’ai vu mon père hier mais j’aurais pas dû le voir.” Tu passais nerveusement les mains sur ton visage avant de les glisser dans tes cheveux, les tirant au passage. Tes doigts se resserraient dans ta crinière blonde, mauvaises habitudes, tu les tirais pour essayer de faire passer le trop pleins que tu avais. Mais pas des plus efficace.
“Il aurait pas dû être là !” Il n’était plus ici. Il ne devait plus être ici.” Qu'Arcadia Bay aille au diable, tu la détestais cette ville. Ton poing se refermait si fort, marquant au sang ta paume. Et tu l’envoyais de toutes tes forces dans sa mâchoire.
“Il était sous les décombres. Mais cette ville a décidé de jouer avec mes nerfs !” Ta voix s’élevait d’un coup, comme si tu avais finalement décidé de déclencher la bombe en toi, de la laisser éclater.
Pardon Prisoner.C’était plus fort que toi.
Comme à chaque fois.
- résumé:
- Elle comprend que c'est pas la seule à avoir vu quelqu'un qu'elle aurait pas dû voir
- La question de Prisoner l'énerve alors qu'il est pas devin, il peut pas savoir ce qu'il se passe
- Elle lui explique mais ça agit pas en positif, un peu genre comme la cocote minute sur le feu qui siffle trop là
- C'est trop d'un coup et elle met une patate à Pri, pardon frérot