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De Rouge et de Sang [PV : Cheshire/début octobre/terminé]

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Bloody Mary
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Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Dim 25 Oct - 0:58
De Rouge et de Sang «  Oh baby, baby, have you seen Amy tonight?
Is she in the bathroom, is she smokin' up outside? (Oh!)
Oh baby, baby, does she take a piece of lime
For the drink that I'mma buy her, do you know just what she likes? (Oh!) »

( Britney → If U Seek Amy )


Espaces vides, coeur vide. Pourquoi vivait-il ? Tant de fois abandonné, il l'avait déjà deviné, sans cesse. Savait-il seulement ce qu'il cherchait ?
Jamais drapé dans la peau de héros, juste un autre putain de freaks. Derrière la scène, à mimer une vie de pantomine, tenir le coup.

Parce que le show doit continuer.
Qu'importe, si son maquillage est en train de couler.
Si son âme finit émiettée.
Tant que de sourire, il est encore forcé.

Tenir debout sur ses deux jambes, garder le dos droit et cambré. À faire semblant de croquer la vie à pleine dent, dans cette ville éventrée. Arcadia Bay, la Madonne dépouillée. À goûter le fruit de la jeunesse, même s'il est pourri, qu'il lui brûle la gorge, qu'il n'en a jamais aimé le goût. Tenir sur ses deux jambes, garder le dos droit et cambré. Constater que les illusions se fracassent, comme un miroir qui tombe au sol, dont les éclats reflètent une réalité absurde. À cesser de baigner dans les rêves, ou les contes, à se démener pour passer à autre chose.

Parce que le show doit continuer.
Qu'importe si au fond, Bloody Mary aimerait pleurer.
Malgré que son âme, mille fois brisée, mille fois réparée,
De sourire, il est forcé.

Le miroir de poche lui renvoie une figure fatiguée, cernes sous les yeux, joues creusées. Cheshire lui avait dit qu'il ne se nourrissait que de « ça », sans se douter qu'en vérité, ce dont Terry se nourrissait, c'était de Whisky.

De l'alcool, pour se tenir chaud dans les froids hivers de Dublin.
De l'alcool, pour les laisser le posséder, pour un rien.
De l'alcool, pour faire comme papa.
Leur seul lien est là.

Le miroir de poche est fissuré, c'était l'une de ses rares possessions à avoir survécu à la tempête. Mais comme lui, il était cassé de partout, un éclat était tombé depuis longtemps ; jamais ramassé. Bloody Mary n'en avait pas eu le temps, il ne s'était pas abandonné à cette forme de gentillesse.

L'altruisme des gens, il est présent
Que quand ils mangent ses beaux sourires.
Qu'ils lui disent qu'il est bien joli.
Pour un garçon.

Bloody Mary avait les yeux brillants de fatigue, un peu délavés. Ses cheveux roux avaient un peu trop poussé — ça faisait trop féminin, souvent trop, souvent pas assez. Ils avaient perdu leur éclat de feu-follet, qui brille dans l'obscurité. Il ramena une mèche derrière son oreille, et hésita, un instant. À la lame de cuter dans sa poche, qui attend, à trancher. Une oreille, ou une mèche de feu.

 « Hé ! Bloody Mary ? Tu viens boire !
J'arriiiiiiiive ! »

Bloody Mary referma le miroir d'un coup sec, il ferma les yeux. Une seconde, voir deux. Alors qu'au loin, le jeune homme entendait ses comparses festoyer. De quoi ? Cela n'avait jamais eu aucune espèce d'importance. Tant qu'il y avait de l'éthanol, les pirates se fichaient bien de pourquoi ils faisaient la fête. Entre les carcasses de voitures, les feux se dressant un peu partout, ils cherchaient à fuir autant la réalité que lui.

Alors Terry recomposa le masque,
Les sourires, c'est un peu comme du maquillage.
Faut toujours le garder.
Con

-server.

Se sevrer

Se conserver.

Bloody Mary remua une épaule, puis l'autre, laissant ses articulations craquer. Il se racla la gorge, il remonta le col de sa chemise blanche, un peu trop large pour lui. Il souffla sur la mèche, qui glisse en travers de son visage, puis finalement, il attache ses cheveux comme il le peut. Il s'étira, il avisa son pantalon noir, taché de boue, ses bottines en simili cuir. Il songea : voilà ce que tu dois être, Terrence.

Tu devrais te couper les cheveux.
Ils sont trop longs, et toi, t'es trop grand.
T'as des allures de freluquet, avec tes yeux bleus.
Un faux air innocent.

Et Bloody Mary tourna les talons, il marcha jusqu'à ses comparses. Il prend la bouteille qu'on lui tend, il boit une profonde gorgée en basculant la tête en arrière. Sa pomme d'Adam roula, sa bouche baise le goulot avec plus de passion que les fronts. Il sent les premiers frissons dans ses omoplates, qui cavalent, s'échoue dans ses reins. Et avec un sourire entendu, il repassa la bouteille à son vis-à-vis. Il essuya ses lèvres avec le pouce, il cligna des yeux, œillade de biche, ou de fille facile.

Et c'est là que le spectacle commence !
Demoiselles et messieurs, venant d'une existence,
Aussi absurde que révolutionnaire, contemplez
Si ce n'est Bloody Mary, Chantalle dans sa peau blanche :
À sourire et danser, à séduire et à chanter
Pour la liberté, pour sa revanche !

Bloody Mary descendait l'alcool plus vite que se finissait un gamin lors de sa première fois. Il est vite saoul, vite joyeux, malgré le teint cireux. Il joue de ses regards, de ses apparences androgynes, et pendant que l'éthanol vrille dans ses veines, alimente son coeur de plus en plus fort, il se croit bien dans cette chair

Monstrueuse.
Aaah... Chantalle, tu n'es rien de plus qu'une menteuse.
C'est que ce pauvre Terry
Tu l'as tant bouffé, qu'il est devenu Bloody Mary.

Et en chipant la bouteille, comme les filles se chipent leurs chouchous, il continuait de boire. On dirait un bébé qui tète le sein de sa mère. Avant même qu'il ne s'en rende compte, Bloody Mary est tellement ivre qu'il tient à peine debout. Son corps gigantesque est soutenu par d'autres pirates. Un à chaque bras, qui serre sa taille, lui murmure des choses à l'oreille, qui lui fait croire
Qu'elle est belle.

Alors pour les remercier de ces beaux compliments, Bloody Mary les embrasse. Presse son corps contre les leurs, se met à rire, chope une fille par les hanches, danse avec elle, la taquine, lui dit qu'il l'aime, et l'oublie la seconde d'après. Et dans son euphorie, il se met à chanter d'une voix claire :

« Love me, hate me
Say what you want about me
But all of the boys and all of the girls
Are begging to if you seek Amy
Love me, hate me
But can't you see what I see?
All of the boys and all of the girls
Are begging to if you seek Amy ?
»
 
Puis, un pirate plus taquin que les autres le jeta dans les bras d'une vieille rancune. De celle qui sont tenace, comme une tumeur au coeur. Bloody Mary finit dans les bras du Chat d'Alice. Un rire, lorsqu'il le reconnait, mais l'alcool le rend tellement euphorique, qu'il balance à son oreille que « If You seeK Amy », c'est une homophonie.
 
Et dans cette cacophonie,
Voilà que Bloody Mary,
Vola sa langue au chat.


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Cheshire
frappe moi, je t'empoisonne.
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Cheshire
Cheshire
Dim 25 Oct - 19:00

De Rouge et de Sang

« Fleurbageons, les rhododendroves
Gyraient et gigamblaient dans les vabes;
On frimait vers les pétunioves,
Et les momerathes engrabent. »


Plein d'Espoir.
Vide d'espoir.

Il n'y avait qu'un pas entre les deux. Je vacillais de l'un à l'autre, comme une adolescente qui ne savait pas qui choisir entre « John » et « Scott » parce que l'un est le bad-boy toxique et l'autre le bon garçon dont personne ne veut. Voilà un bel idiot que je faisais. Recroquevillé sur ma banquette éventrée, à la fois fragile et solide, triste et heureux, perdu et conscient, rationnel et irrationnel. Je tremble de tous mes membres, peinant à contrôler ma respiration qui se fait de plus en plus haletante. Mes pensées s'entrechoquent, se percutent et se déchirent dans une bataille sans merci qui oppose moi contre moi. Ridicule guerre que j'allais dans tous les cas perdre.

Mais au final, qu'est-ce-que j'y perdais ? Tout. Donc rien. Car je n'ai plus rien, je ne suis plus rien. Une vulgaire poupée de chiffon qui ne survit que pour se persuader qu'elle a une importance quelconque et qu'elle mérite de vivre. Mais la poupée est bien inutile. On se lasse vite d'elle. Elle finira par rejoindre les vieux torchons dans la poubelle d'un bistrot crade. Un bar dans lequel j'ai embrassé l'ivresse plus d'une fois, faisant d'elle ma compagne pour une nuit -voire deux-. Tandis les insultes contre moi-même fusaient dans mes songes moroses, je perdais peu à peu pied.

Je ne vais pas y arriver, à reprendre un rythme cardiaque normal. Je sais qu'on ne meurt pas d'une crise d'angoisse. Je le sais, je suis médecin. Alors pourquoi ne puis-je endiguer mes larmes ? Incessants écoulements faisant gonfler mes yeux et mes narines. Finalement, Elle aura une fois de plus raison. Car encore et toujours c'est Elle qui a le dernier mot, quoiqu'il advienne, quoique je puisse dire ou faire je finis toujours par m'abandonner à son corps. Je tâte comme un aveugle pour trouver la vieille ouverture à moitié pétée de la boîte à gants. Et lorsqu'enfin je peux engouffrer ma main à l'intérieur, j'en sors un vulgaire pochon dans lequel réside mon médicament à tout.

J'hésite presque lorsqu'Elle se pose sur le bout de mon doigt. Mais l'étau qui se ressert sur ma gorge finit par avoir raison de moi et je ne fais qu'une bouchée du produit que je confectionne moi-même. Je crois en être le maître, mais au final c'est le propriétaire qui est tenu en laisse par le chien. Pourtant on dit souvent que chien et chat ne peuvent pas s'entendre... Ici c'est royalement faux. Ce chien d'Espoir est le meilleur ami du chat. Et à nouveau, comme par magie, les yeux globuleux du Cheshire s'ouvrent, le sourire en croissant de lune fait son apparition et la morve cesse de couler au bout de mon nez.

Presque en bug, je reste ici, sans bouger. Suite à cette petite latence -durant laquelle mes yeux ont eu le temps de sécher- je finis par prendre conscience de la musique qui s'élève dehors. Les ondes frappent contre ma cage de fer, me sortant de ma torpeur. Je m'extirpe tant bien que mal de ma ferraille et atteint l'extérieur. L'Espoir a façonner un nouveau monde. Mes pupilles discernent clairement toutes les beautés de cet univers. Le soleil qui s'embrase, donnant tout ce qu'il a avant de disparaître, pour laisser place à la lune.

Le ciel prend une belle couleur indigo qui fait pétiller mes iris d'émeraude. Mes paupières papillonnes comme si elles avaient l'espoir que je puisse m'envoler grâce à elles. L'air est frais, ce qui est logique pour un mois d'octobre, pourtant j'ai l'impression d'être en plein été. Je ne transpire pas, heureusement, ça reviendrait à gâcher la douche que j'avais pris ce matin. J'avais, en effet, trouvé le temps de me laver. Mes cheveux de réglisse, attaché en un chignon décoiffé, brillait et ma peau était douce. J'avais troqué ma vieille veste pour une chemise et un pantalon de smoking que j'avais retrouvé dans les décombres de ma baraque et qui était -par miracle- en bon état.

Je m'avance, joint à la main, vers l'endroit où la fête faisait vibrer le sol, soulevant des petits nuages de poussière. Certain.e.s étaient dans de pires états que moi, me faisant comprendre que l'ambiance avait monté d'un niveau assez rapidement. Je ne comprenais pas bien pourquoi les pirates avaient toujours besoin de s'évader. Personne n'avait trouver de raison valable pour cette fête. Ils le faisaient juste parce qu'ils en avaient l'envie. Et c'est en les voyant faire que je me dis que j'ai choisi le meilleur groupe.

Pris d'une euphorie bien étrange -qui est le résultat de mon Espoir adoré- je rejoins l'attroupement. Je suis le vilain petit canard dans cette émeute qui ressemble de loin à un regroupement de clochards. Mais à vrai dire, ça m'amuse. De toutes façons, je les vois tous et toutes si beaux et belles. Ma vision, entrecoupée par des hallucinations délirantes, est soudainement bloquée. Au milieu du bordel je ne vois plus qu'ellui.

Je ne saurais dire qui iel est. Là, comme ça, l'information ne monte pas à mon cerveau. Pourtant, je ne peux m'empêcher de lea fixer. Comme si iel me rappelait les derniers jours que j'ai passé... Car, en effet, j'ai passé ma semaine à tenter d'élaborer un rouge à lèvre rouge. Ce ne fut pas simple. Je suis passé par plusieurs recettes, plusieurs étapes... Le plus dur a été le colorant. J'ai du m'armer de patience mais au final... la nature m'a permis de fabriquer un élément de maquillage unique en son genre.

Dans un élan de générosité qui ne me ressemblait pas, je fis tourner mon joint au peuple. Et, d'un coup, je sentis un poids contre moi. Blottis dans mes bras, une perche comme on en voit qu'une fois tous les cent ans. Ce type à la chevelure enflammée me chuchote quelque chose que je n'arrive pas à saisir, mais je souris tout de même bêtement. En bon pantin, l'Espoir tirer les cordes de mon corps pour me permettre de faire face au visage de l'inconnu.e.

Et c'est lorsque ses lèvres de rapace vinrent se poser sur les miennes que je me rappela. Sa langue dansant avec la mienne, je reconnais aisément les mouvements de Cendrillon. Oh... douce chimère, tu ne m'avais pas manqué. N'avais-tu pas dit que c'était moi qui viendrait miauler chez toi ? Mais je ne te ferais pas la réflexion, je suis de trop bonne humeur. L'odeur omniprésente de l'alcool ne me fait même pas reculer d'un millimètre. Il en fallait plus pour me donner la nausée.

Cet arôme de vin de basse qualité se transformait en un parfum délicieusement enivrant dont je savourais toutes les subtilités. Lorsqu'enfin on se détache, reprenant chacun.e nos respirations, je te fixe avec de grands yeux émerveillés. Presque amoureux. 'Faut dire que je ne suis plus vraiment maître de mes émotions, encore moins de mes gestes et mes paroles. Et soudainement, sans que tu t'y attendes, je te fais maladroitement danser. Tenant fermement ta main, te faisant tourner sur toi-même, t'offrant un rire clair qui transpirait la drogue.

Je finis par revenir tout contre toi. A la recherche d'attention, j'agite la patte sur ton torse, mimant un bonhomme qui grimpe sur ton cou. Je souris, ivre d'Espoir. Et je rigole encore en posant mon front sur ta poitrine. Un peu essoufflé par la danse endiablée qui tentait vainement de suivre le rythme fou de la musique envoyée par la radio. Toujours la tête en bas, de façon à ce que tu ne vois pas mon visage, je reste collé à toi et articule assez fort pour que tu puisses entendre malgré le brouhaha incessant :

« Depuis quand tu donnes ta langue au chat, Cendrillon ? »


Et je finis par me redresser, m'éloignant un peu de toi. Dans cette petite bulle tristement utopique, je te fixe droit dans les yeux, toujours ce léger rictus qui semble bien plus sincère que la dernière fois. Mes yeux bouffies, signe d'une crise récente, s'arrêtent sur ta longue chevelure. Plus longue qu'avant. Je retiens les petits détails comme ça, étrangement. Je passe avec un brin de méfiance mes doigts dedans et me stop aux pointes.

« Ils sont plus longs qu'avant. Ça te va bien. 'Faut dire que tout à l'air de t'aller... »


Je laisse ma phrase en suspens comme si j'allais ajouter quelque chose. Finalement, d'une voix claire qui sonne à la perfection -puisque, contre toutes attentes, je chante très bien- je reprends la musique à ta place :

« Amy told me that she's gonna meet me up
I don't know where or when and now they're wlosin' up the club
I've seen her once or twice before she knows my face
But it's hard to see with all the people standn' in the way. »


Et doucement, avec tendresse même, j'attrape ta main et je danse à mon tour, tournoyant dans tous les sens comme si plus rien n'importait.
Comme si j'oubliais tout et me débarrassait de ma propre personne.
Car c'est moi, mon soucis

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agora
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Dim 25 Oct - 20:13
De Rouge et de Sang «  Oh baby, baby, have you seen Amy tonight?
Is she in the bathroom, is she smokin' up outside? (Oh!)
Oh baby, baby, does she take a piece of lime
For the drink that I'mma buy her, do you know just what she likes? (Oh!) »

( Britney → If U Seek Amy )


Le baiser est un peu moite,
Elle est un peu maladroite.
Mais il est sincère, au fond.
Il poussa un soupir, profond.

Puis il se détacha de Cheshire, son coeur battait si vite et si fort dans sa poitrine, qu'il se demanda si son vis-à-vis ne l'avait pas entendu. La musique lui fracasse le crâne, les sons pénétraient avec force ses tympans, alors qu'il recula d'un pas. Au loin, le feu de camp faisait claquer ses langues ; autant de têtes d'hydre enflammées, autant de corps contorsionnés. Bloody Mary retourne contre le Chat d'Alice, il rit parce qu'il faut rire, singer la joie. Il répond à la danse, avec moins d'adresse qu'avant, ses jambes tremblent, et il garda Cheshire contre son torse.

La chaleur du Chat,
Contre sa poitrine, pas moins que ça
Lui procure une émotion vivifiante.
Lui rappelle que Chantalle est vivante.

À l'intérieur de lui. Son coeur bat encore plus fort, résonne contre le crâne du Chat. Tout se découd, les actions se perdent dans l'ivresse, la mesure du temps s'effiloche, s'écoule, disparate, s'arrête, reprend plus vite, s'arrête, retourne en arrière. Ce qu'il sait, c'était que Cheshire chantait bien. Et que son compliment lui arrache un sous-rire, mutin, tandis qu'il reprend avec lui les paroles :

« Oh (Oh)
Tell me have you seen her, cause I'm so (Oh)
I can't get her off of my brain
I just wanna go, to the party she gon' go
Can't somebody take me home ?
»

Des restes de chorégraphies, dans ses longs membres d'araignée. Des restes de pantomime, dans son coeur éméché. Ses mains finissent sur la taille de Cheshire, ses pouces s'enfoncent dans ses hanches, alors qu'il attire son bassin contre le sien. Bloody Mary se penche à son oreille, soupire contre sa peau, le remercie d'une voix rauque pour son compliment.

« Mais je devrais couper... héhéh... hé... Ches... Chasheur, tu te souviens de ce que tu m'as promis ? »

Sa main se loge dans son cou, Bloody Mary lui caressa la joue.

La musique tonne, grogne, dans son crâne.
Toutes ses pensées, dans un soupir, qui se fanent.
Qu'importe, si le maquillage est en train de couler.
Tant que Bloody Mary de sourire est forcé.
Promettre l'amour,
Lorsqu'on oublie le jour,
Les passions d'une nuit,
Les râles, les yeux pleins de suie.
Faire de la crasse un masque,
Qui persiste, malgré les bourrasques
Des chants, des danses, des élans
De rage, de tendresse, sa seule faiblesse le poussant,
À survivre, un jour de plus,
Parce que de sourire, Bloody est forcé,
Le show, de continuer.

Bloody Mary passa ses doigts sous l'habit de Cheshire, presse avec la pulpe de ses doigts la peau de ses reins. Presque tendre, le garçon embrasse sa tempe, son front, des baisers qui sont autant de caresses de papillons. Il flotte dans la chemise blanche, grossièrement ouverte, et rentrée dans son pantalon. Il flotte dans ses habits de scène, inconfortable, toujours trop larges pour lui. Sa peau se recouvre de frisson, sous la morsure du vent, son pouce s'arrête sur la bouche du chat.

Cheshire a les yeux aussi délavé,
Cheshire a un sourire désespéré,
Il a l'euphorie des drogués,
La tristesse des mal-aimés.

Alors Bloody Mary partage, un peu de sa passion, un peu de son affection, en le gardant contre lui. Son compliment, Terry ne le dira pas, mais ça a fait mouche. En plein dans le coeur. Un coup de poignard, délicieux. Qui lui rappelle. Lui rappelle. Chantalle, le maquillage, les robes, les parfums. Le passé est glorifié parce qu'il n'est que passé, et le présent est maudit, parce qu'il se volatilise trop vite. Le présent devient passé d'un battement de cil. Et Bloody Mary, il se souvient, du rouge promis à ses lèvres.

Et ça lui donne envie de chialer.
De planter ses ongles dans sa peau,
D'arracher.

Alors Bloody Mary déglutit, sa pomme d'Adam roule le long de sa gorge, son corps entraîne celui du Chat dans un slow. Il ne veut pas demander. Il ne veut pas que Cheshire réponde, mais se souvenir, soudain, du cadeau promis, ça lui brûle les yeux.

« Tu l'as ? »

Sa voix est rauque, sa voix tremble, sa voix se meurt dans le souffle qui s'écrase contre les lèvres des Cheshires. Bloody Mary l'embrasse, de nouveau, d'un geste désespéré.

Pour oublier.
Qu'il meurt à l'intérieur.
Petit à petit.


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Cheshire
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Dim 25 Oct - 22:10

De Rouge et de Sang

« Des larmes sur le sol, du sang sur les murs
si tu m'demandes qui je suis, j'te dirais qu'je suis perdu.
Chacun pense à soi, chacun porte sa croix. »


Qui es-tu, jolie fleur ? Es-tu une rose tentant vainement de te battre avec ton unique épine, tranchante comme un poignard, tout en te pavanant fièrement puisque tu es belle et fière ? J'en ai fortement l'impression. Mais, la douleur, je ne la ressens plus. Je peux te saisir à pleine main sans pour autant le regretter. La rose blanche que tu es sera alors teintée du rouge de mon sang. Car le malheur des uns fait inéluctablement le bonheur des autres.

Le temps s'accélère. A moins que ça sois ton cœur ? Je ne fais plus bien la différence entre les battements de ton organe vital et les « tick-tock » d'une horloge. Les deux m'offrent calme et apaisement. Je hais entendre mon propre cœur. Savoir que je suis en vie me répugne, parfois. Mais celui des autres, dans ce genres de moments, me berce. Cela ne réussirait pas à battre mon insomnie, mais me reposera quelques minutes. Même quelques secondes.

L'Humain est un animal fait pour vivre en communauté.

Je me fais souvent cette réflexion. Et la raison pour laquelle je prononce cette affirmation varie en fonction des jours et de mes humeurs. Ici, c'est simplement parce que je veux passer du temps à tes côtés. C'est tombé sur toi, mais ça aurait pu être quelqu'un d'autre. Nos antécédents et mon état font que je ne peux que vouloir ta présence. Ta chaleur se marie à la mienne. Tu brûles. Je glace. Ou bien est-ce l'inverse ? Au final, le froid brûle, ça revient au même, non ?

Tu chantes à ton tour, je te rejoins, nos voix fusionnent à défaut que ça sois nos corps. Des mains s'aventurent sur mon corps et j'émets un sursaut. Si tu commences ainsi, cela va mal finir. Mal ou bien, ce ne sont que des mots. Des inventions fait pour encadrer les Hommes. Ta voix rauque remplace le son crépitant de la musique alors que tu murmures un remerciement presque inaudible. Ta langue s'emmêle, dérangée par l'alcool, et tes difficultés de prononciation me font doucement sourire. Je ne me moque pas, promis.

Pas trop.


Le soupir que tu pousses galope sur ma peau, faisant se dresser mes poils. Incapable de rester sans bouger, je sautille presque autour de toi. Tu devrais couper, dis-tu. Mais pour qui ? Pourquoi ? A quoi cela te servirait-il ? Devrais-je le faire, moi aussi ? Toutes sortes de questions fusent dans mon esprit dérangé et comme le Petit Prince je ne cesserai de les poser que lorsque j'aurai une réponse. Mais une réponse entraîne une autre question.

Car nous ne sommes jamais satisfaits. Je ne suis jamais satisfait.
Je me laisse mollement faire lorsque tes doigts agrippent la peau par-dessus mes reins. Je ne fais que te fixer, le sourire d'un ivrogne accroché au visage, le regard d'un junkie, les yeux empli d'un désespoir risible. Je ne sais plus comment j'en suis arrivé là. Comment j'ai fait pour me réveiller ce matin. Comment je ferai pour me lever demain ? J'ai des trous de mémoire.

Des trous de mémoire. Des trous noirs. Des trous blancs. Des trous de ver.

Un raccourci à travers l'espace-temps. On dit souvent que c'est la manière dont on grimpe le sommet qui importe, et pas simplement d'y être. J'emprunte toujours des raccourcis. Pour tout et rien. Je saute les étapes, impatient ou peureux de m'attarder trop longtemps. C'est la même chose pour nous Cendrillon, on va bien trop vite, nos corps ne peuvent pas suivre. Nos âmes encore moins.

J'ai un bleu à l'âme. Est-ce médicalement possible ?

Bleu.
Comme tes yeux.
Dans lesquels je ne cesse de me perdre.
A droite ? A gauche ? Tout droit ? Derrière ? Sur place ?

Notre danse prend un tournant surprenant.
Comme ta question. Ça me surprends.

Tu m'embrasses, encore, alors que je n'ai rien demandé. Mais j'accepte. Car tu m'aides à m'évader. Tu es semblable à un grain d'Espoir. De loin, insignifiant. Puis lorsqu'on y goûte... on adore ça. Et encore et encore on en voudra. Et encore et encore on dira et fera n'importe quoi. Car je le sais, au fond de moi, que tu te contrôles autant que moi.

Tu es alcoolisé.e. Au bord du gouffre, petite chose.
Et soudain,
j'ai envie de te prendre dans mes bras.

Car j'ai de la peine. Chose qui n'arrive que lorsque je suis dans un tel état. Je me suis mis minable, Cendrillon. Aide moi à me relever, s'il te plaît. Je n'y arriverais pas seul. Je n'ai jamais réussi, à vrai dire. Demain me paraît si loin. Aujourd'hui, c'est le premier jour de notre vie à nous. Juste nous. Oublions le reste. Oublions nous. A quoi bon se souvenir de nous ? Nous ne sommes qu'un tas d'os et de chair prenant une forme humaine pour avoir un semblant d'humanité. Mais au fond, cela a peu d'importance.

Car c'est notre passé, qui nous fait souffrir.
Qui a meurtri ton cœur, chaton ?
Le monde, toi-même ?


Arcadia Bay brille, à travers mes pupilles. Peux-tu le voir ? Peux-tu imaginer comme ma vision est belle ? Ta silhouette divine, le champ de fleurs à tes pays, les bâtiments en parfaites conditions, les voitures plus propres que jamais, la mer aussi claire que de l'eau de roche... Mon cœur pur. Emprisonnant ta main, liant nos doigts lors de ce slow, je ne te regarde plus. Je fixe l'horizon. Pour toi, ça ne doit être qu'une étendue de rouille crade. Pour moi, c'est tout l'inverse.

« Évidemment. Je ne sais pas quel jour on est, mais dis-toi que c'est ton cadeau d'anniversaire ! Ça rend l'truc plus sympa. »


Je te guide doucement, car je me doute que tu le veux. Arrivé.e.s à ma voiture, je te fais signe d'attendre et me penche à l'intérieur. Entre joints pré-roulés, gribouillages sur les théories de la bulle, pochons vidés de tout Espoir, pochons remplis d'Espoir et accessoires de médecine, je trouve enfin ce que j'ai concocté.

Je te le tends. Mes joues prennent une teinte cramoisie. Je suis gêné, car j'ai peur que ça ne te plaise pas. Mon caractère change beaucoup quand j'ai enfin Espoir, pas vrai ? J'ai réussis à trouver un ancien rouge à lèvre vide, je l'ai lavé et est mis le nouveau dedans. Comme ça, tu auras la sensation qu'il est tout neuf, comme si tu l'avais acheté. La réalité, c'est que j'ai charbonné pour avoir ce petit bijou.

« Ça rendra tes lèvres encore plus douces, y'a du miel dedans. »


Je te le donne tandis qu'une bourrasque de vent vient coiffer mes mèches rebelles. Détachant mon chignon, signe que je me détendais, je te fixe sans te fixer.
Mon regard est perdu. Loin.
Je suis perdu.
Qui suis-je, en réalité ?

Un médecin ? Un pirate ? Un chat sauvage ? Un père indigne ? Un drogué ? Un ivrogne ?
Un mélange de tout ça ?
Quel merdier.
Quel merde je suis.


Je soupire, laissant un léger nuage de buée s'échapper de ma bouche.

« L'Espoir fait vivre, dit-on. »


A nouveau, la vision que j'ai de toi s'embellit. Sur la pointe des pieds, je t'embrasse. Passionnément, à la folie. Comme si tu étais la dernière chose que je goûtais. Un baiser tendre, amoureux, dicté par l'Espoir. Je recule d'un pas, puis de deux, un peu joueur.

On joue au chat et à la souris, non ?

« Allez, essaye le. »


Spoiler:
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Bloody Mary
Lun 26 Oct - 0:31
De Rouge et de Sang « The show must go on
The show must go on
Inside my heart is breaking
My makeup may be flaking
But my smile, still, stays on »

( Queen → The Show Must Go On )

TW : dysphorie de genre, c'est MEGA FUN (pas du tout)


C'est une virée, aux Champs Élysées
Un horizon de fleurs,
Qu'il amène Cheshire à fouler.
Un horizon de fleurs.
Un parterre de rancœur,
Un rivage de langueur.
Où il piétine son cœur.

Il. Il. Il. Il. Il. Il.
Il. Il. Il. Il. Il. Il
.
Il. Il. Il. Il. Il. Il.
Il. Il. Il. Il. Il. Il.

Il. Est. Toujours. Là. Comme à l'intérieur qu'à l'extérieur, deux lettres qui lui écrasent les épaules, deux lettres qui lui scient la gorge. Deux lettres qui le coincent dans un seul genre. Deux lettres qui le fait se sentir profondément monstrueux, parce que ce IL est bien trop court pour exprimer ce que TERRENCE est. Mais TERRENCE ne fait que donner du rêve, fasciner, posséder les autres par son charme de mauvais diable. Et quand IL se contemple dans le regard de Cheshire, qu'IL pense voir l'amour dans ses deux pupilles de jade, ça le fait profondément vibrer. Alors IL peut être ce que le Chat désire, le chapelier Fou, Alice, la Reine de Coeur, ou le Lièvre de Mars. IL peut se tasser, se plier, se couper, se ronger, jusqu'à avoir la forme qu'il faut.

IL doit étouffer Chantalle.
IL doit lui porter, un dernier coup, fatal.
IL doit lui faire ses adieux,
Une valse, les yeux dans les yeux.
Et cesser d'offrir ses prières à Dieu.

Bloody Mary eut un frisson, dans tout son corps, lorsque Cheshire répondit à sa requête. IL se confortait dans l'image qu'il lui renvoyait, IL se complaisait dans l'attirance qu'IL avait alimentée en lui. Son égo blessé, bafoué, glacé, ne cherchait rien de plus qu'à

S'accepter.
Et

(s')

Aimer.

Son coeur se mit à battre si vite que Bloody Mary eut le vertige, il battait si vite que l'alcool était rejeté, soudain. Bloody Mary avait froid, à l'intérieur de son corps immonde. Il avait froid de contact humain, il avait froid de poésie et de paillette. Froid de

DE.
DE.
DE.
DE.

I(EL)L.

Alors sagement, Bloody Mary attendit devant la voiture de Cheshire, il observait son chignon, son corps se faire avaler par le véhicule. Il posa la main sur le toit, ses ongles s'enfoncèrent dans le métal, il respirait de plus en plus fort. C'était rare, lorsque Bloody Mary se réveillait soudain, et rejetait son amante la plus tendre : l'ivresse. C'était rare d'avoir autant de pensées cohérentes, alors que le monde autour de lui tournait.

Comme Chantalle tournait sur la scène, comme lorsqu'elle claquait ses talons sur le plancher, comme lorsque ses robes virevoltait devant le public de Dublin.

La voix de Cheshire était lointaine, Bloody Mary se tenait la tête ; un bourdonnement désagréable s'écrasait dans ses tempes. Sa gorge se contracte sous la pression, ses mains tremblaient, légèrement. Il lui faut plusieurs secondes, pour refermer ses doigts sur ça. Il lui faut plusieurs secondes pour prendre conscience de ce qu'il tient, ses doigts deviennent aussitôt moite. Son cœur lui faisait atrocement mal. Quand Cheshire vient chercher un baiser, Bloody Mary est arraché, il ne sait pas y répondre. Autant embrasser

Une putain de poupée.

Pourtant, quand ses lèvres quittent les siennes, la léthargie dans laquelle TERRENCE baignait s'interrompt. Son regard affolé se fixa sur le rouge à lèvres, alors que ses doigts se renfermaient dessus, des serres de charognard sur un cadavre. Il hoche la tête, le visage en sueur, ses cheveux roux qui se collent sur son front, sa nuque, sa mâchoire. C'est avec tous les efforts du monde que Terrence, souffle :

« J'arrive... je... vais essayer... j'arrive. »

Et d'un regard, à Cheshire et son sourire d'idiot heureux, TERRENCE ordonne : Ne me suis pas.

Parce qu'il se tourna aussitôt, sa gigantesque silhouette chancelante se perdit dans les carcasses de voitures. La musique devenait insupportable, ça tambourinait aussi violemment que ses propres pensées, tandis que le dégoût remontait depuis ses entrailles.

Pourquoi avait-il demandé ?
Pourquoi avait-il osé ?
Pourquoi Cheshire avait-il accepté ?

Quand Bloody Mary arrive à sa voiture, la main cramponnée au toit, il ferma les yeux. Ca va tellement vite dans son crâne, ça tourne, ça danse, ça chante, ça hurle et ça rugit. Ses ongles raclèrent le ferraille, alors qu'il hésite, pendant de longues minutes, il hésite. Ses doigts serrent tellement le rouge à lèvres qu'ils sont raides, et que ses ongles laissent des marques dans sa paume.

Puis, comme un coupable,
TERRENCE regarde autour de LUI.
IL n'a pas un regard affable,
Pour les ténèbres, pour SON éternelle nuit.

Quand Terrence se reprend, il sort enfin, le miroir de poche. Dedans, il contemple son visage harassé, ses traits brouillons, ses pommettes hautes et saillantes, ses lèvres sèches. Ses cheveux trop longs, ses clavicules trop apparentes.

Parce que Terrence est toujours trop.
Ou pas assez.
Trop grand.
Trop osseux.
Pas assez masculin.
Pas assez malin.
Trop de ceci, et pas assez de cela.

Le miroir brisé était comme un rappel pour son LUI fracassé. Par la haine et le dégoût, qui lui retournent l'estomac. Alors Terrence le referme, le fourre dans sa poche, et va pour rendre le rouge à lèvres. Au dernier moment, il remarque l'état de sa chemise, la boutonne grossièrement. Le rétroviseur de sa voiture lui renvoie à quel point il est misérable.

Et semble murmurer :

Terrence, as-tu regardé ?
La couleur ? As-tu constaté ?
Si ça pourrait t'aller ?


Et ce reflet, de LUI-même, aussi terrible dans son jugement que par son absence de compassion, le cloue sur place. Toutes les revendications, tout le rejet, tout se fait balayer par cette simple pensée, qui l'a traversé

Et percé

Ce LUI. Ce IL.

De Fredda, qui conseille les teintes, de Fredda qui passe la main dans ses cheveux, de Fredda qui lui tend une robe. De Fredda, qui murmure, maternelle : regarde comme tu es belle. Il te faut un nom, un nom qui te plait, qui crie « j'existe », un nom en envoie, et revendique ton existence. Parce que tu vois, Terrence, ce que tu vois là, ce n'est rien d'autre qu'une

(re)naissance.

Terrence, c'est une pierre brut, du marbre, qui s'est poli, sous les soupirs et les caresses, qui s'est lissé au point de se conformer. Un bloc de pierre, glacé, qui n'exprime jamais réellement ses émotions. Il peut les feinter, il peut singer, les rires, les joies, les peines, la colère. Il peut conserver un masque de cire, faire comme si le fond de teint ne coulait pas. Mais à l'intérieur de ce bloc de marbre, Terrence est soumis à un déchaînement de passions. Qui le consument, le brûlent depuis ses entrailles, le tiraillent.

Si on le regarde, au loin;
Terrence a juste un regard lointain,
Un peu féroce,
Sans que pour une fois, de sourire, il ne se force.

Et l'oeil porté à son reflet est aussi critique que l'autre lui renvoie. Tous les deux se jugent, s'insultent, dans un silence mortel. La nuit a englobé les carcasses, la nuit a lissé toutes les aspérités de cette vie. Terrence prit le rouge à lèvres, et comme un chevalier qui dégaine son épée, il l'ouvrit.

C'est comme pointé une arme sur sa tempe.
C'est comme ouvrir la boîte de Pandore,
C'est là, un beau rouge de vamp'.
Qui lui jette aussitôt un sort.

Terrence ouvrit et ferma les yeux, il prit de profondes inspirations, avant de fixer son reflet dans le rétroviseur, et de songer : Oui, ça m'irait bien. Oui, la couleur est parfaite. Oui, ce crétin a bien travaillé.

IL se lécha les lèvres, il passa le bout de ses doigts dessus, avant de s'agenouiller devant le rétro-viseur - en vérité, il s'écroule. Il a tellement mal à l'intérieur de son corps, qu'il aimerait que ce rouge à lèvres lui donne un baiser mortel, que la couleur peigne sa bouche de sang. Il cligna des yeux, puis il affronta son regard. Son geste se lève, se baisse, s'arrête, mais n'effleure pas.

Terrence pense : tu ne seras pas assez précise.
Terrence reprend le miroir de poche.
Terrence se regarde dedans, puis regarde le rétro-viseur.

Et Terrence alors, s'élance. S'aidant du miroir de poche, trop de fois fissuré, et du rétroviseur, il fait un geste théâtral.

Quand ça se dépose, sur sa lèvre inférieure, c'est presque une caresse. Là est sa faiblesse, la sensualité que suggère le geste, ses yeux se ferment. Ses narines se gonflent, une goutte de sueur s'échoue dans sa nuque. Puis, lorsqu'il rouvre ses pupilles de poupée, c'est pour fixer le geste. Le rouge à lèvres glisse sur sa lèvre inférieure, presque avec paresse et nonchalance ; c'est qu'il avait su parfaire ce geste, autrefois.

Dans les loges de ce bon vieux Georges;
Où les filles paillent, rembourrent leurs soutien-gorge,
Tandis que Fredda le coiffe, et peu à peu
Transforme Terrence en Chantalle, sous le feu

Des lumières.

Terrence frotta le pigment sur sa lèvre inférieure, ça accroche plus facilement qu'iel le pense. I(e)L songeait avoir perdu la main, mais iEl s'en sort bien. Le rouge se colle à sa bouche, la colore aussitôt, tandis que sa main termine le chemin. Terrence bat des cils, alors qu'i(el)le pose le bout au-dessus, sur l'arc de cupidon. La forme est faîte pour cela, elle suit presque la courbe de sa bouche, tandis qu'iel continue jusqu'à la commissure. Tendue de tout son corps, lae jouveanceaurelle s'admire, puis se rappelle qu'ielle doit appliquer une seconde couche.

Comme Fredda lui avait autrefois montré,
On pince la bouche, avec un air pincé
De sainte-Nitouche (c'est ce que Fredda disait).
On inspire pour ne pas trembler, et une autre couche,
On applique.

Regarde, ton nom de scène, Terrence, c'est comme une renaissance, c'est comme si à chaque fois que tu te montrais devant le public, tu laissais Terrence derrière toi. C'est comme si tu étais quelqu'un d'autre, pour une chanson, mais ce n'est pas quelqu'un d'autre, chaton, c'est toi.

Elle est toi autant que tu es elle.
Si tu te sens bien, comme ça
(C'est qu'elle était sage, sa Fredda)
Tu n'as pas à choisir, ma belle,
(C'est qu'elle était douce, sa Fredda),
Le nom, c'est un charme, mais ce n'est qu'un nom.
Il peut te tuer, te clouer dans un cercueil.
(iElle sent sa main trembler, tandis que la deuxième couche s'applique.)
Il peut te donner la sensation de crever,
Dès qu'on le prononce, comme une malédiction.
Mais tu peux choisir de l'ignorer.
Tu peux choisir de t'accepter.
(C'est qu'elle en était amoureuse, de sa Fredda)
Tu peux choisir de ne pas te genrer,
Parce que les choses, souvent, sont plus compliquées.
(iElle s'arrête un instant, contemple, et passe à la lèvre supérieure)
Tu peux choisir de ne pas choisir, l'identité,
Ma chérie, ça ne tient pas qu'à des rôles définis.
L'identité, ce n'est pas une carte, ce n'est pas un truc mérité.
C'est toi que tu te définis.
Alors, quel est ton nom avec lequel tu vas danser ?
Ce soir ? Quel le nom que TU choisis pour chanter ?
Quel est le nom que TU VEUX revendiquer ?
(iElle a un instant de fatigue, tant son bras est tendu, un instant où d'un battement de cil, son trait se rate.)
Avec quel nom, sur scène, je dois t'annoncer ?
Ce n'est pas un accès de courage, ça, chérie
Montre leur ton beau visage.
Avec quel nom, vas-tu crier que TU AS LE DROIT d'exister ?

iElle a fait baver le rouge à lèvres sur sa joue, on dirait presque qu'un coup lui a été porté. Elle a la main qui tremble, tant tout son corps sue dans sa transe, elle a la main qui tremble, elle constate avec désarroi, qu'elle a manqué d'adresse. Puis, elle se rappelle, soudain, qu'il s'agit là que de maquillage, et que si cela ne lui plait pas, elle peut changer, modifier, transformer, exister.

Son soupir s'évanouit dans l'air, elle remue les épaules, et en fixant le miroir de poche, elle utilise la manche de sa chemise pour essuyer le trait maladroit. Elle est tellement moite, qu'il s'efface sans souci, et là, elle clappa le miroir.

Et là,
Chantalle se regarda.

Elle avala sa salive, avec la sensation de mourir, au plus profond d'ellui-même. Plus elle se regarde, plus elle se dit que ce n'est pas si mal, plus elle songe que ce n'est pas ridicule, et qu'elle avait raison, la couleur lui irait bien au teint. Plus elle contemple son reflet, plus ses yeux s'allument, et plus ils brûlent. Ses pupilles bleues se remplissent de larmes, elle ouvre la bouche, elle attend. Elle attend. Mais ses yeux ne veulent plus siphonner les larmes, bien au contraire. Elle renifle alors, et essuie le coin de ses yeux.

Parce que même pleurer,
Chantalle préfère se le refuser.
Pourtant, voilà qu'une larme a décidé,
De suivre la courbe de sa pommette, a glissé,
Le longe de sa mâchoire, et d'un geste agacé,
Voilà que Bloody Mary la chassa.

Doucement, son corps gigantesque se releva, se déplia, comme du papier froissé qui fini par reprendre forme. C'est fini, les émotions, il faut les jeter, ce n'est pas bon au teint. Dans sa chemise blanche et froissée, Bloody Mary et ses cheveux de feu, ressemble à un ange aux lèvres de sang. Iel haussa un sourcil, et iel roula ses omoplates. Dans sa poche, iel glissa le rouge à lèvres, le miroir de poche. Vers la demeure de Cheshire, iel s'en retourna.

Parce que le show doit continuer.
Qu'importe si au fond, Bloody Mary aimerait pleurer.
Malgré que son âme, mille fois brisée, mille fois réparée,

De sourire, il est forcé.

On oublie les émotions, ce n'est pas bon ; c'est un poids dans le coeur, c'est une douleur de plus, une plaie dans son existence. Quand on lui demanda pourquoi iel avait mis du rouge à lèvres, un peu moqueur, Bloody Mary répliqua : Ta gueule. Quand on le regarda, iel envoya des regards assassins. Ses jambes tremblent toujours autant, mais voilà déjà que ses mains sont (re)devenues raides. Quand Bloody Mary revint à la voiture du Chat, elle lui haussa un sourcil dessus.

Superbe, peut-être, si ce n'était pathétique, dans ce déni. Superbe, sans doute, si ce n'était malheureuse, dans ce rouge, qui invite au monde des merveilles. Dans ce rouge, qu'elle habille plus qu'il ne l'habille. Elle attrapa Cheshire par son col, le tira à el(lui). Un instant, on dirait que Bloody Mary va le frapper.

Alors qu'elle l'embrasse.

Son baiser, dévore, alors que ses dernières pensées rêvasses.
Qu'importe, si le maquillage de Terrence doit couler
Qu'importe si au fond, Chantalle aimerait pleurer.
Car de sourire, Bloody Mary est forcé.


Parce que le spectacle doit continuer.



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Lun 26 Oct - 22:38

De Rouge et de Sang

« Des larmes sur le sol, du sang sur les murs
si tu m'demandes qui je suis, j'te dirais qu'je suis perdu.
Chacun pense à soi, chacun porte sa croix. »


Lorsque Bloody Mary s'en va, ne me laissant comme dernier souvenir d'ellui que son parfum alcoolisé, je grimpe sur le toit de la bagnole me servant de maison. Je n'ai rien vu, sur le visage de Cendrillon. Rien qui ne m'ait mis la puce à l'oreille. Ma vision est trop enjolivée pour que mon cerveau comprenne. Ainsi, je reste planté ici, insouciant. Caressé par la brise nocturne, je me sens vaciller et je ferme doucement les yeux, m'offrant entièrement à ce qui parcoure mes veines. Je songe à des choses auxquelles je n'aurais jamais pensé en temps normal.

Imaginons que je puisse refaire ma vie à zéro.
Que là, maintenant, je pouvais supprimer toutes mes erreurs.
Imaginons que je puisse réinventer ma vie.

Où serais-je ? Que ferais-je ?

Et je suis téléporter dans mon rêve éveillé.
Je te revois, Lucy.
Celle que j'ai épousé.
Celle que j'aimais du plus profond de mon âme.
Notre union était splendide... Pourquoi a-t-elle prit fin ?
Oh.
Oui.
A cause de moi.

On implosait, nous deux. Nous étions des bombes à retardement. On s'aimait, mais on s'aimait mal. On se faisait mal. On s'insultait, puis on s'embrassait. On se haïssait, puis on se protégeait. Mes parents t'adoraient... Comment ne pas t'aimer ? Tu étais parfaite. Tu étais splendide. Tu avais tout pour toi. Mais j'ai été trop loin ce jour-là... pas vrai ? Tu détestais que je m'en prenne à ton fils. Je comprends... Je n'aurais pas dû. Mais ce rejeton... je ne pouvais pas l'accepter. Je refusais de l'accepter. Nous étions trop jeunes. On ne pouvait pas.

Tu as fait tellement de concessions pour moi.
Toutes ces fois où je t'ai trompé.
Toutes ces fois où je suis rentré ivre.
Toutes ces fois où mes mots t'ont brisé.
Toutes ces fois où tu dû arrêter ton frère avant qu'il ne me tue.
Toutes ces fois où j'ai fouillé ton téléphone, où je t'ai suivi, où je t'ai fais des crises de jalousie alors que je te trompais cinq minutes avant.
Toutes ces fois où ma possessivité t'a fait te séparer de tes ami.e.s.



Tout ça, c'est révolu.
Un beau jour, je me suis réveillé, seul.
Dans le silence.
Je n'entendais pas les cris barbant de ce môme.
Ces cris dont j'avais pris l'habitude.
Je ne sentais pas tes bras m'entourer.
Je ne sentais pas tes larmes sur mon épaule.
Ce beau jour, je n'ai pas grogné sur toi parce que j'en avais assez que tu pleures et je ne t'ai pas enlacé dans la même seconde pour que tu cesses.
Car je n'aimais pas te voir ainsi.

Tu étais partis. Avec ton fils.
Tu n'avais laissé derrière toi qu'une lettre.
Un pauvre bout de papier que j'ai relu des millions de fois.
Elle disait :

« Charlie, je t'aime & je t'emmerde. Je suis ta femme. J'aurais voulu le rester toute ma vie. Qu'importe que tu préfères le corps des autres hommes ou femmes. Qu'importe si tu rentrais tous les soirs bourrés au point de ramper dans les escaliers. Qu'importe si tu n'arrivais pas à me consoler. Tu m'as sauvé. Quoique tu en dises et quoique tu fasses ça ne changera pas. Sans toi, je n'aurais jamais eu d'enfant. Je ne me serais jamais marié. Sans toi, je serais morte depuis longtemps. Les gens pourront dire ce qu'ils souhaitent : tu es la personne la plus merveilleuse que j'ai rencontré. Notre fils t'aime. Malgré tout ce que tu peux dire, je sais que tu l'aimes aussi au fond de toi. Sinon, tu n'aurais pas préparé cet anniversaire surprise pour ses six ans. Tu ne lui aurais pas offert toutes ces peluches. Tu ne lui préparerais pas le petit-déjeuner chaque matins. Si tu ne l'aimais pas, tu ne m'aurais pas demandé un deuxième enfant. J'ai tort ? Je sais que tu es en train de te dire oui. Que tu te cherches des excuses. Parce que ta fierté et ton ego t'empêche de voir la vérité en face.
Tu te souviens, lors de notre mariage, il y avait une pluie d'étoiles filantes. On était sur le gazon, tout trempé, et tu m'avais demandé quel vœu j'avais fais. Je t'avais dis que je n'en avais pas fais.
J'ai souhaité, Charlie, que tu puisses vivre heureux. Au moins une fois.
Mais peut-être était-ce trop ambitieux et culotté de ma part.
Bref.
Je m'éternise.
Je demande le divorce et la garde complète de Tomas. On s'appellera, je déménage.
Au revoir,

celle qui t'aimera toujours, ta Lulu. »

J'étais énervé. Tellement énervé.
J'avais perdu, pour la première fois.
Le gamin capricieux n'avait pas eu ce qu'il souhaitait.
Je me suis persuadé, jour après jour, que je te haïssais.
Que je souhaitais ta mort.
A toi et à l'enfant.

Maintenant que dans mon songe je me retrouve face à toi, que suis-je censé faire ?
Me faire pardonner auprès d'une hallucination ?
Je serre les poings tellement fort que je crois m'en casser une phalange.
Je te fixe, Lucy.
Et...

Les larmes coulent sans que je ne puisse m'en empêcher.
Des larmes de rage.
Des larmes emplies de colère.
Des larmes qui brûlent.

La mâchoire serrée, je sanglote pathétiquement.
Je venais de perdre la seule personne qui m'ait jamais aimé.
Et là, on me la remet en face.
Sans que je n'ai rien demandé.
Je me recroqueville sur moi-même tandis que ton visage s'efface peu à peu.
Tu disparais, doucement, lentement... On dirait presque tu hésites.

Mais je te chasse.
A coup d'insultes.
Je bouge mes bras dans tous les sens.
Je refuse de te revoir.
Je refuse que tu me fasses du mal.

VA CREVER.


Je reviens à moi, tout doucement. Mes doigts sentent à nouveau la fraîcheur du métal sur lequel je suis couché. Mon cœur reprend enfin un rythme convenable. Ma manche me sert de mouchoir et j'essuie donc avec mes quelques discrètes larmes de cristal. Et de loin, je te vois venir. Bloody Mary. Cendrillon. Chaton. Peu importe l'appellation. Je descends de mon perchoir et te reluque, sans gêne.

Je n'ai plus besoin de songer au passé. Je peux l'oublier, rien qu'une nuit. Je peux cesser de me tourmenter, rien qu'une nuit. Je peux arrêter de me mutiler l'esprit, rien qu'une nuit. Car c'est tout ce que tu peux m'offrir, une seule nuit, pas vrai ? Mes yeux rougissent car ils sont trempés et en deviennent ensanglantés. Hope revient en force. Je souris, charmeur.

Je sursaute presque lorsque tu agrippes mon col. Tes longs doigts saisissant fermement leur proie. Néanmoins, je me laisse faire. Et je ne le regrette pas. Bien au contraire. Tu m'embrasses et je ne peux que te rendre ce baiser de désespoir. Je me doute que tu as dû me transférer ton maquillage, mais je m'en fiche un peu, je crois.

Mes mains viennent se glisser sur sa nuque et j'intensifie le moment. Car je sais qu'il sera court. C'est toujours comme ça, les meilleurs instants sont insignifiants. Ils ne représentent rien. Ils ne durent que quelques secondes. Au maximum quelques heures. La joie ne traversera mon corps qu'au maximum dix heures dans toute ma vie ?

Triste constat.


Je stop notre action. Non pas car les pirates nous regardaient tous -je ne l'ai en réalité même pas remarqué- mais plutôt parce que je prends soudainement conscience que je me fais peut-être avoir. La paranoïa m'attrape. Me restreint. M'étouffe. Je recule d'un pas, puis de deux, jusqu'à ce que mon dos se colle à la portière de la voiture.

« J'ai vraiment, mais alors vraiiiment pas envie d'me faire baiser chaton... Enfin, pas dans ce sens là, mais t'as capté hein. »


Voix lointaine, presque effacée. Je suis méconnaissable. Je ris doucement. Mes épaules tressautent. Je lève les yeux et déclare finalement :

« Tu vas pas m'refaire l'même coup hein ? Eh, s'teuplaît, fait pas ça. Te barre pas. Reste avec moi. Après, je disparaîtrais de ta vie si c'est c'que tu veux... OH il te va bien ce rouge à lèvre quand même ! J'ai fait du bon boulot. Pis bon t'es un bon modèle aussi... Peut-être que ça joue... peut-être pas... je sais pas, j'my connais pas. »


Je jonglais d'un sujet à l'autre, je perdais peu à peu tout contrôle... Comme un adolescent peu serein, je te fais un câlin, souriant contre ta poitrine, puisque je ne sais pas quoi faire d'autre. Mes yeux plein d'étoiles te fixaient avec Espoir. Car Elle était toujours là, évidemment. Je me frottais à toi comme un chat à quelqu'un qu'il apprécie.
Apprécier.
Aimer.
Est-ce-que je sais réellement ce que cela signifie ?
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Mar 27 Oct - 0:24
De Rouge et de Sang « The show must go on
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( Queen → The Show Must Go On )

Bloody Mary a le coeur qui bat à la chamade.
Son baiser n'est pas fade,
Bien plus passionné que la dernière fois,
Plus désespéré, moins froid.

Sa main se glua sur le visage de Cheshire, iel regarde les traces colorées sur sa bouche. iel observe ses pupilles voilées par la drogue iel  constate la morsure de la solitude, la lassitude d'une vie passée à échouer d'aimer. iel voit tout ça, sans juger iel repense à tous ceux et toutes celles à qui sont corps iel avait partagé. Ces gens fatigués d'un quotidien trop propre, ces gens lassés d'une habitude trop rodée, qui cherchent, fouillant, achètent les nouveautés, oublient les curiosités.

Comme ellui.
Alors Bloody Mary,
Au Chat d'Alice, sourit.
iel soupire, avec plus de vie
Que toutes ces nuits,
iel s'est jetés,
Dans les bras d'inconnus, de visages connus.

Son pouce s'arrête à sa bouche, il l'effleure, efface la trace de rouge à lèvres. Chez Bloody Mary, on dirait que l'ange s'est repait de sang. Ses yeux brillent, son visage est en sueur, son souffle est désordonné, et son assurance semble s'être envolé. Pour autant iel contemple Cheshire comme si c'était la première fois qu'elle le voyait. Peut-être qu'iel faisait attention pour la première fois, à la manière dont ses traits s'agencent, comment ses pommettes se dessinent. iel bat des cils en écoutant les interrogations, les inquiétudes, la fuite de la solitude.

Le chat est vulnérable.

Bloody Mary ne répond pas tout de suite iel posa son front contre le sien. Son pouce continue de caresser la commissure de ses lèvres, presque tendre. iel veut oublier la meurtrissure au fond de son coeur iel veut effacer la douleur, la nausée, les compliments qu'il lui fait. iel veut oublier toutes les larmes qu'il refuse de laisser couler, les sanglots retenus, les appels à l'aide qu'il retient toujours. Au dernier moment.

« Ta gueule. »

Vibre Bloody Mary d'une voix enrouée, et tremblante. Parce qu'iel ne veut pas que l'angoisse de l'abandon, qu'iel perçoit pour la première fois à travers le sourire déformé de Cheshire ne l'atteigne. Terrence ne veut pas l'écouter, Terrence veut rester sourd, aux plaintes, aux pleurs. À toutes celles que Terrence a quittées au petit matin, chipant une robe de satin l'air de rien. Chantalle refuse de lire les messages, envoyés, aussi vite jetés et effacés, dès qu'ils se rendaient compte que sa place refroidissait. Bloody Mary veut fuir cette ville, reprendre un énième nouveau départ, répandre le poison à l'intérieur de son corps affreux.

Son corps bloque celui de Cheshire, on dirait une araignée enveloppant dans ses longs membres la mouche. Bloody Mary a la tête qui continue de bourdonner, elle est pleine de sons désagréables, de pensées noires qui se fracassent et s'écroulent avec fravas. Le monde continue de tourner, comme le souvenir de Chantalle à Dublin, qu'iel aimerait rejoindre sur scène. iel avala sa salive iel puait la sueur et l'alcool, la clope et la pluie. Son corps glacé cherchait la chaleur de Cheshire, sa main gauche glissa sur son ventre iel ramena son bassin contre le sien.

« On baisera autant que tu veux, si tu peux en refaire d'autre. »

Bloody Mary aimerait que ça sonne comme un ordre,
Mais sa voix rauque, tremble en pleins dés-ordres.
Bloody Mary aimerait ne pas paraître si fragile,
Malgré ses os creux, malgré ses membres graciles.

Bloody Mary aurait, tant aimé, être plus forte que cela. Ne pas les laisser... Bloody Mary soupire, elle ferme les yeux, et soupire contre Cheshire. Jamais iel ne s'était jamais senti aussi proche de lui, jamais elle n'avait ressenti la douleur de quelqu'un lae transpercer avec autant de virulence. iel pense que Cheshire, il est pas si différent des mecs qu'elle a baisés, c'est un autre pauvre type malheureux.

« Okay... je reste avec toi, assure-t-il après s'être raclé la gorge. T'as du Hope à partager ? Ce soir, on a un truc à fêter, non ? »

Son ton faiblit, mais reste autoritaire. Elle se détache de Cheshire, le laisse reprendre son souffle. Bloody Mary est en transe, il a le regard un peu fou et désemparé, pour autant, iel  refuse qu'on voit toutes les failles renfermées, solidement, enfouient sous la terre.

Parce que Bloody Mary, a de dures habitudes.
Bloody Mary s'enfuit, quand vient la lassitude,
Bloody Mary baise à tout va, pour fuir la solitude.
Et disparait au petit matin, sans inquiétude.

Bloody Mary sourit, reine de paillette et de faux(semblant), assure d'un battement de cil qu'elle réchauffera l'âme de Cheshire, et qu'elle le gardera contre lui toute la nuit — s'il le faut. Mais iel sait que tout ça, c'est un mensonge. Et quand viendra l'aube, Cheshire se réveillera seul, comme si son existence n'était qu'un songe.

Sous-rire, sur-vivre, parce que le spectacle doit continuer.


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Cheshire
Dim 8 Nov - 3:14

De Rouge et de Sang

« Des larmes sur le sol, du sang sur les murs
si tu m'demandes qui je suis, j'te dirais qu'je suis perdu.
Chacun pense à soi, chacun porte sa croix. »


TW : dépression/addiction/idées sombres, bref c'pas la joie.

Jusqu'où ?
Dîtes moi, s'il vous plaît, jusqu'où irais-je pour me sentir en vie ?
Aujourd'hui n'est-il pas le jour parfait pour se sentir mort-vivant ?
Est-ce-que c'est un autre jour que je resterai en vie ?
Mais lequel ?
Lundi, mardi
mercredi, jeudi
vendredi, samedi
ou bien dimanche ?
Aucun d'entre-eux, je suppose.
Il n'est pas encore tant.
Ça ne sera pas cette année, Charlie.
Ça n'était pas celle d'avant et ça ne sera pas celle d'après.
Faire du mal et se faire du mal est la seule chose qui me fait exister.
C'est de cette seule et unique façon que je réussi à croquer dans ce fruit merdeveilleux qu'est la vie.
Mais.
On dit que tout ce qu'il y a après un mais est faux.
Comment faire lorsque l'adrénaline, le danger et l'Espoir ne sont plus suffisants pour se faire souffrir ?
Demander à quelqu'un d'autre ?
Le ferais-tu, toi ?
M'enlèverais-tu ce poids ?

Je
suis
tellement
fatigué.

S'endormir pour ne plus jamais se réveiller.
J'y ai tellement songé.
Au point d'en subir des migraines interminables.
Pour ne pas passer à l'action, au final.

Comme un mauvais film.
Celui qui fait durer le suspense depuis les premières minutes, pour que tu restes devant le programme jusqu'à ce que tes yeux en deviennent pixelisés.
Et lorsque les dernières secondes s'écoulent, tu te rends compte qu'il n'y a rien.
Aucune réponse.
Aucune action.
Un vide qui te fait dire :
J'aurais dû changer de chaîne.
Tu aurais dû, oui.
Moi aussi, j'aurais dû changer.
Certain.e.s diront que j'en ai encore l'occasion.
Je leur répondrai que je ne souhaite pas m'accorder une seconde chance.
Que je ne le mérite pas.
Que je ne l'ai, en réalité, jamais mérité.
Que sauver cette ville d'une barrière invisible n'arrangera rien à mon cas.
Bien au contraire.
Mon égocentrisme n'en sera que plus grand.
Plus fort.
Plus compliqué à démêler.

Je n'ai aucune raison de rester ici.
Pourquoi ne pas m'en aller ?
Libérer cette décharge de ma maudite présence ?
Je ne sais honnêtement pas pourquoi je suis encore ici.
Ici, je m’ennuies.
Le temps est si lent.
L'horloge ne fait plus de bruit.
La radio crépitante ne suffit plus à camoufler les cris de mon esprit.
Esprit déchiré.
Tourmenté.
Dédoublé.
Mes démons me rattrapent, mes anges m'abandonnent.
Je suis le premier à ne pas m'aider, je ne leur en veux pas.
Je continuerai à dire que c'est mieux ainsi.
La tête haute, l’œil hautain.
Le regard assombri.
Vidé de force.
Vidé de vie.
Vidé de vide, même.
Il ne reste reste d'autre que mes défauts.
Je me détruis autant que je détruis autrui.
Peut-être pour ne pas me sentir seul dans ce désastre ?
Peut-être parce qu'au final je redoute cette solitude ?

Mes yeux délavés, faussement rougies par la drogue, me supplient d'arrêter.
Mais comment cesser d'être moi ?
Est-ce seulement possible ?
Les questions s'entrechoquent.
Se heurtent.
Se font mal.
Il est trop tard pour s'interroger, je crois.
Car l'Espoir parcoure déjà mes veines.
Elle connaît le chemin.
Elle y est habitué.
J'en tremble, de tous mes membres.
Les pupilles dilatées, le chat est plus loin de la réalité qu'il ne l'a jamais été.
Mes poings sont serrés.
J'ai peur.
Tellement peur.
De ne jamais m'en sortir.
J'ai peur de croire à tout jamais que j'ai le contrôle.
Alors que je sais pertinemment qu'Elle est en moi.
Qu'Elle est une partie de moi.
Comme un jumeau parasite dont je ne peux me séparer.
La seule différence étant que je l'ai moi-même invité à s'emparer de moi.
Et à présent ?
Que va-t-il m'arriver ?
Vais-je devenir Elle ?
Vais-je faire semblant, encore et encore, que tout va bien ?
Vais-je encore jouer à cette mortelle roulette russe ?
Je crois que la réponse est évidente.
Oui.
Je vais à nouveau enfiler le masque.
Je suis Cheshire.
Je refuse de laisser ce monstre en moi prendre le dessus.
Je refuse de le montrer aux autres.
Mon démon restera en moi.
Qu'importe s'il me détruit.
Qu'importe si je finis par exploser.

Je n'en ai
dorénavant
plus
rien
à
foutre.


Mon cœur s'enferme.
Il se cadenasse comme il a toujours apprit à le faire.
Bon toutou.
Bon minou.

Bloody Mary parlemente.
Je hoche la tête, mais ne l'écoute pas.
Je suis si loin.
Tellement loin que sa voix me parvient en écho.
J'ai juste entendu Son nom.
Hope.
Et mon sourire s'élargit.
Mes iris pétillantes se tournent en même temps que mon corps.
Rouillé.
Fatigué.
Je marche, ou plutôt titube, jusqu'à ma voiture.
Et je refais face à tout ça :
herbe, schéma, produits, bouffe, duvet, pochons.
Je suis passé du riche au clochard.
En un rien de temps.
Je pioche parmi les petits sachets, un peu à l'aveuglette.
Mais je sais qu'ils sont plein.
Car je ne me permettrai pas d'être sans Elle.
Je ne le peux sans doute pas.
Elle reviendrai de toute façon au galop, cette foutue vipère.
Je reviens vers toi Cendrillon.
Je prends ce que tu souhaites.
Te le tends.
Et je me contente d'articuler comme si il me restait de la conscience :

« Tu sais que ça sera un aller simple. Y'a pas d'retour avec Elle. »


Car une fois que l'on a accès au pays des merveilles, on a qu'une envie, y rester.
Dans ma prison de faux bonheur, je connais la peine.
J'apprends à dompter la douleur.
J'en fait une habitude.
Car c'est tout ce que je peux faire, m'y accoutumer.
C'est sans doute pour ça que je me fiche de mourir.
Aucune mort ne sera plus douloureuse que ma vie.
Peut-être serai-je ma propre Faucheuse.

Rien ne va.
Il faut oublier.
Au moins un soir.
Oublier que tout va mal.
Que le monde est en miette.
Qu'il ne reste rien de nous.
Que nous sommes deux malheureux.se.s qui tentent de s'accrocher pathétiquement au rebord du gouffre.
Mais on le sait, au fond, qu'on y arrivera pas.
Qu'un jour ou l'autre, on tombera.
Et je sais aussi que je serai seul.
Car j'ai tout fait pour ne rien amener avec moi.
Pour ne pas infliger ma malédiction à autrui.
Surtout pas à Bellamy.
Surtout pas à Lucy.
Encore moins à Bloody Mary.
T'as rien demandé t'façon.
C'est moi qui ai cherché.

« Si tu en veux d'autres, tu n'auras qu'à demander. J'viendrai pas vers toi. »


J'en ai plus la force, à vrai dire.
Réclamer c'est devenu trop dur.
Je me contenterai de répondre à tes attentes, c'est tout.

Le monde est beau, en extérieur.
Contrairement à l'intérieur.
Je saisi alors ce qui m'arrive.
La dose ne suffit plus.
Ça ne me fait plus rien.
Pour soulager mon esprit, il va m'en falloir plus.
Alors un peu inconsciemment, je pioche dans le pochon après toi.
Comme un enfant qui choisit un bonbon.
J'en reprends un peu, d'Espoir.
Et là...
là j'aurai réellement mon cataplasme mental éphémère.
Là, je me sens bien.
Rien qu'un instant.
C'est tout ce que je peux me permettre.
Je ne mérite dans tous les cas pas mieux.
Et c'est pas grave.
Je souris.
Mon cœur s'accélère.
Il bat si fort dans ma poitrine.
Oui...
A cet instant précis,
j'ai la fausse impression d'aller bien.

« Alors, Bloody Mary, t'es plutôt bon.ne danseur.se ? Parce qu'on va chorégraphier toute la nuit jusqu'à n'en plus pouvoir. Ça te va ? »


Je te tends la main, diablotin/diablesse.
Prends mon âme, je n'attends que ça.

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Dim 8 Nov - 12:27
De Rouge et de Sang « The show must go on
The show must go on
Inside my heart is breaking
My makeup may be flaking
But my smile, still, stays on »

( Queen → The Show Must Go On )

Un truc à fêter, à bien y regarder,
Ce qu'iel voit là,
Ce n'est rien d'autre que lui déposséder,
De ce grand sourire de chat.

Lorsque le Chat d'Alice se montre joyeux, Bloody Mary n'y croit plus. Il y avait dans son crâne, quelques soupirs de sa conscience ; s'iel n'avait pas été tant habitué à leurrer, à se conformer aux désirs des gens, iel n'aurait pas vu. La douleur au fond des pupilles de jade, les effets de Hope dans son visage. Alors... lorsqu'il tend le paquet, ses doigts fins l'attrapent. Bloody Mary avait un poids dans la poitrine, son coeur, un cadavre lourd qui écrasait ses entrailles. La transe ne lae quitte pas, fiévreux·se, elle suivit son ami d'infortune. Qu'il puisse promettre qu'un peu d'elle, il pourra raviver, c'est suffisant.

Bloody Mary observe, la poudre d'Espoir,
Ses yeux brillent, se laissent choir,
Sur l'homme près d'elle, ce Cheshire,
Qui avec son ton, sa bouche en fleur,
Sourit, forcé, parce que le conte de fée,
Se doit de perdurer ; le spectacle doit continuer.

Bloody Mary battit des cils, iel avala sa salive, avant de changer d'avis. Un sursaut de sa conscience, fragmenté en ellui, lui murmure que ce n'était pas tant une bonne idée. Mélangé la drogue à l'alcool, une poussière de rêve qu'elle n'a jamais aspiré avant, dans son état, c'est dangereux. C'est qu'iel voit le Chat bien malheureux, alors pour une nuit, iel consent à être ce qu'il veut. Le véritable espoir, lui faire croire à l'amour — mais comment donner une chose qu'on a jamais eu ?

Parce que ceux qui l'ont aimé,
Se faisaient juste une idée
De ce que Bloody Mary avait été.
Ceux qui s'étaient amouraché,
D'elle — et lui — en avaient été,
Obsédés, empoisonnés, jusqu'à céder,
Jusqu'à vouloir lae faire céder.

Peut-on appeler un tel sentiment de l'amour ? Bloody Mary avala sa salive, iel rangea dans sa poche le sachet de Hope. Peut-être l'essayerait-elle plus tard, sans doute s'en servirait-elle comme arme, afin de repousser les élans noirs de son âme. Mais dans la voiture de Cheshire, elle reprend ses vieilles habitudes. L'alcool se love au creux de ses entrailles, elle se sait maquillée ; superbe, si ce n'était pathétique dans son accoutrement d'ange écarlate.

« Je mène la danse, Cheshire, soupira Bloody Mary. J'ai tant dansé, autrefois, si fort, jusqu'à sentir mes chevilles se briser sur le plancher. Mais c'est moi qui mène, ce soir, tu es à moi. »

Bloody Mary ne lui offre aucune chance de répliquer, puisqu'iel poussa Cheshire sur sa banquette. Iel se plaça entre ses jambes, c'est vrai que sous Hope, iel pourrait se laisser aller aux caresses du Chat, il est vrai que déposséder de ses moyens, elle pourrait faire taire sa rage. C'est qu'iel était désabusé, désavoué dans ses angoisses. Mais ici, plus que jamais, elle ne peut pas le laisser la prendre tout entière. Le rouge de sa bouche a filé, l'on dirait qu'elle s'est nourrie de son sang.

Sa main se glissa contre la joue de Cheshire, la belle se pencha sur lui, et l'embrassa. Son corps était mince, léger, mais chaque geste empreint de sensualité se montrait ferme. C'est lui qui doit maîtriser la situation, et cette fois-ci, le Chat n'aura pas la chance de se retourner contre elle. Le baiser était langoureux, brûlant, un peu moite. Puis, doucement, ses lèvres dévient sur sa joue, sa tempe, son cou, ses clavicules. Ses doigts s'emmêlent dans sa tignasse brune, Bloody Mary se fait plus douce que la première fois. Et jamais, ses yeux ne dévient du Chat, ils observent, ils analysent, ils cherchent le consentement — réel ou feint par la drogue.

Chez elle — et lui —, c'est qu'il était gris.
Jamais réellement blanc, jamais vraiment noir.
C'est qu'on lui a fait croire à son choix, aussi,
Bien souvent, c'était pour faire choir,
La réalité dans un peu de rêve, songer
Qu'au fond, c'est elle — et lui — qui l'a cherché.


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Ven 13 Nov - 23:27

De Rouge et de Sang

« Des larmes sur le sol, du sang sur les murs
si tu m'demandes qui je suis, j'te dirais qu'je suis perdu.
Chacun pense à soi, chacun porte sa croix. »


Tu décides de ne pas t'enfoncer plus profondément dans les sables mouvants. Contrairement à moi, le peu de lucidité que te laisse ton esprit a su te convaincre. Peut-être que je t'envie un peu dans un sens. Je ne sais même pas si j'aurai la force d'un jour me sortir du piège que j'ai posé moi-même. N'est-ce pas quelque chose de bien ridicule ? Se perdre au sein de son propre esprit. Tenter de se débattre de sa propre emprise. Mais il s'avère que dans ma tête rien ni personne ne m'est supérieur et ne le sera jamais, ainsi je suis le seul humain sur cette planète à pouvoir me battre. Et ce qui est, ironiquement, en train de se produire sans que je ne puisse rien y faire. Cependant le sourire forcé ralentit le processus, me plonge dans le déni, me fait croire à moi-même que tout ira bien. Que tout ira mieux.

Alors allons-y, faisons de cette nuit un souvenir oubliable mais puissant. Assez fort pour mettre de côté tout le reste. Tous nos démons qui hurlent nos noms. Tu es l'un d'eux. Ta bouche sanglante s'entre-ouvre pour murmurer quelques délices que je ne saisis qu'à moitié. Je flageole. Droite. Gauche. Devant. Derrière. Je ne tiens plus en place, vois-tu. Je n'ai jamais su me tenir sagement sur mes deux pattes. Tu m'arraches de ma torpeur de drogué. Tu te mets à ton travail, démon.e. Te voilà. Déguisé.e en humain.e, lea vampire joue de ses charmes de suceur.se de sang.

Une main qui glisse le long d'une joue peut-être encore humide. Un corps qui se penche avec assurance, presque avec habitude, et une bouche qui embrasse. Deux bouches qui embrassent. Car même si j'ai du mal à comprendre tout ce qui se passe, je réponds à ce rêve éveillé. J'y laisse l’entièreté de mon âme souillée. Je caresse tes lèvres charnues avec les miennes, un poil plus étroites. Mes yeux fades -mais maquillés par l'Espoir- constatent que le rouge est dégradé. Je m'en vois presque désolé. Car elle t'allait si bien, cette couleur écarlate. Elle te donnait l'air d'être plus beaux.elle que jamais tu ne l'as été auparavant.

Je ne pourrai pas dire, demain, si ce baiser fut doux ou empli d'une tristesse brutale. Mon souffle, lui, se fait brûlant. La totalité de mon corps se retrouve enflammé et tes lèvres aventureuses n'arrangent pas grand chose. Tes doigts emmêlent et démêlent ma crinière, se perdent dans la masse capillaire. Tes gestes sont cotonneux, le sais-tu ? Ils réussissent à mettre un peu de baume sur mon cœur gercé. Mes paupières sont lourdes, mais ton visage est trop attractif pour que je me permette de les fermer. Je crois presque l'espace d'un instant voir par-dessus ta tête un joli halo de lumière. Finalement, n'es-tu pas un.e ange déchu.e et déçu.e, Cendrillon ?

Tes yeux cherchent dans les miens. Je te réponds, avec autant de sincérité qu'Hope me le permet. Je n'ose presque pas te répondre. Je tâtonne, t'offre ce que je peux t'offrir, chuchote diverses douceurs, laisse mes mains profiter de ce dont tu me laisses profiter. Mais je te laisse faire, Bloody Mary. Peut-être parce que je n'ai plus la force d'agir différemment, peut-être parce qu'au fond je préfère que ça sois ainsi, je ne sais pas. Je veux juste pouvoir sentir tes cheveux roux traîner sur ma peau. Je veux que l'odeur de nos corps unis se propage. Je te veux, ici, mais pas pour toujours. Car je sais que tu ne le souhaites pas non plus.

Je ne te veux que pour cette nuit. Et lorsque le soleil pointera le bout de son nez, je ne te voudrai plus. Et toi non plus, je le sais. Ainsi nous aurons eu ce que nous souhaitions, tous les deux. Cela ne durera qu'une soirée. Les étoiles ne brilleront qu'une seule fois par-dessus la voiture que nous partageons actuellement. Les minutes s'écoulent si longuement grâce à l'Espoir. Je peux profiter et croquer à pleine dent cette vie que j'ai appris à haïr du plus profond de mon être. J'en suis arrivé à un stade où... plus rien ne me donne envie, si ce n'est ma propre personne.

Et parfois, il y a des gens comme toi.
Comme Ecstasy.
Comme Bellamy.
Comme Lucy.
Qui me donnent plus envie que moi-même. Qui me permettent de réellement oublier. Car ma femme, Hope, ne me permet plus d'oublier. La pisse du diable non plus. Toutes les autres drogues non plus. Les différent.e.s prostitué.e.s non plus. Les relations charnelles ne suffisent parfois plus. Il faut allier les plaisirs, mixer les choses, pour que j'oublie un peu. Je me demande parfois si je vivrai mieux en devenant d'un coup amnésique ou si le poids sur mon cœur ne disparaîtrait pas malgré cela.

Je me demande s'il y a une autre solution.
Je me demande si je le mérite.
Et puis je me dis que non.
La seule chose que je peux faire,
c'est me taire et laisser les vers me dévorer dans cette carcasse de ferrailles rouillées.

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Sam 14 Nov - 12:08
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