Psychologie de comptoir // Ashley

Ashley & Bambi
Psychologie de comptoir
?? avril ??

Les journées s'allongent, la librairie peut donc profiter d'heures d'ouverture étendues. Et ça ne déplait pas à Bambi : passer toutes ses soirées au Happy Hour entouré de fréquentations qu'il préfèrerait oublier, ou dans le pire aller dormir si tôt, ça commençait à le lasser. Maintenant, il peut profiter de la tranquillité paisible de son chez-soi hybride. La porte demeure ouverte pour ceux qui souhaiteraient lui rendre visite ; trouver un refuge parmi les livres ou une oreille attentive.

Assis derrière son comptoir défraichi, il tient un livre d'une main. Les yeux paresseux s'attardent plus longtemps qu'il ne faudrait sur les lignes, mais qu'importe ; il baigne dans l'impression qu'il possède tout le temps du monde. Douce illusion de banalité, si rare après l'apocalypse, après les derniers tours de cette ville maudite. Woolf, à ses pieds, dégage le même calme, chose étonnante pour un chien encore si jeune. Couchée sur un tapis que le libraire a pu récupérer, elle se repose ou monte la garde, on ne sait trop.

Soudain, la pointe de ses oreilles se redresse. Bambi perçoit le mouvement avant de n'entendre les pas qui s'approchent. Il dépose le livre, face contre la surface (à défaut d'avoir un signet). Debout sur ses deux jambes, il reprend appui contre le comptoir ; la tête se penche légèrement de côté et un sourire tendre trace ses lèvres en accueillant le client.

« Bonsoir. »

Le regard s'attarde sur sa silhouette. Il lui rappelle vaguement quelque chose – comme le souvenir d'une autre vie – mais il n'arrive pas à dire en quoi exactement. Impossible de le replacer. Pourtant dans un huis-clos pareil, on croire qu'il connait tout le monde. Et bien non – ou peut-être n'en fait-il pas l'effort. Dans tous les cas, il ne s'agit pas d'un de ses clients réguliers.

« Est-ce que je peux t'aider ? »

cactus

résumé de la mort qui tue:

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Ashley n'avait pas encore trouvé le courage d'aller voir la fameuse association des commerçants, cette organisation visiblement très appréciée chez ses collègues vagabonds. Elle représentait encore une masse trop mystérieuse pour le blond, qui ne savait même pas vers qui se tourner pour, à défaut de l'intégrer, s'y présenter.

Alors il s'était dit de commencer doucement. Se tourner vers un commerce en apparence calme, essayer de se faire connaître. L'idée ne l'enchantait pas, non. Il aimait sa zone de confort, sa petite routine, se promener dans les anciennes rues sans personne pour le déranger. Approcher de cette librairie, c'était comme infliger une séance d'acupuncture à la cervelle molle qu'il n'usait que trop peu.
Qu'est-ce que je fous là, en plus je lis même pas, c'est une idée à chier, je dois demander quoi, ils veulent quoi comme paiement, j'ai rien pris, faut que je rentre en fait, je reviendrai un autre jour-

Mais la porte était déjà poussée.
La main gauche toujours sur la poignée, l'autre posée, par habitude, sur la lanière de son sac, Ashley prit une grande inspiration – car c'était là tout ce qu'il se sentait de faire.
Il ne vit d'abord pas grand chose, ses pupilles pleines du soleil de l'extérieur encore mal adaptées à la légère variation de luminosité ; en revanche, il entendit une salutation, qui, si elle n'était pas familière, lui semblait au moins connue.

« Euh, bonsoir », retourna-t-il, presque penaud.
Refermant enfin la porte derrière lui, il rendit son regard à celui qui devait être le vendeur (il n'y en avait qu'un, de toute façon : la marge d'erreur était faible). Oui, ce type lui disait bien quelque chose – à vrai dire, il le situait même très bien, pour une raison qui lui semblait désormais fort honteuse.
Mais ce n'était probablement pas le moment pour ce type de souvenirs.

« Ah, oui, alors. » Le vagabond fit une pause censée lui servir à trouver ses mots. Elle ne l'aida en rien (et accentua son malaise lorsqu'il constata qu'il avait laissé un silence s'installer). « J'ai des livres. » Il désigna son sac d'un geste incertain. « Enfin, je sais pas si tu en recherches... »
Une nouvelle fois, la panique avait gagné, et si l'information semblait claire dans sa tête, il n'était pas entièrement sûr d'être seulement compréhensible. C'était à se demander comment il avait pu, un jour, jouer le rôle du serveur avenant.

Résumé:

Ashley & Bambi
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?? avril ??

Sourire flottant toujours sur ses lèvres, Bambi observe l'autre se présenter. C'est qu'il est mignon dans sa maladresse, il va lui concéder ça comme première impression. Dans ses grands yeux bleus reflètent une patience absolue – il a tout le temps du monde, il n'est pas pressé à retourner à son livre. Qu'a-t-il de mieux à faire ? Et puis, c'est déjà assez rare de rencontrer une tête qu'il ne replace pas tout à fait…

Woolf, cependant, ne semble pas intéressée à l'accueillir avec autant de calme. Rapide sur ses quatre pattes, elle émerge du comptoir pour se présenter, enjouée, au nouvel arrivant. Apercevant le mouvement, Bambi doit sortir de sa langueur.

« Woolf, doucement, » gronde-t-il à voix basse. Le husky s'assoit au sol, son attention seulement pour Ashley. Bambi la suit, quittant son comptoir pour se retrouver face au client.

« Je cherche toujours des livres. » Une lueur avare brille dans ses yeux. « Je suis, à vrai dire, étonné que tu en aies. Où les as-tu trouvés ? »

Subtilement, le ton se fait un peu plus méfiant. Ses livres, ses précieux, sont parfois objets de terribles kidnappings. Et après avoir rasé la ville entière à leur recherche, il est presque persuadé que les derniers se tenant encore en un morceau se trouvent entre ses murs. On n'essaie pas de lui revendre sa propre marchandise, n'est-ce pas ? Le sourire demeure, mais le regard se fait un peu plus perçant. Mais où l'a-t-il déjà vu ?

cactus

résumé de la mort qui tue:

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C'était gênant. Il voulait partir.
Trop tard, il avait mis les deux pieds dedans – et puis, il y avait un détail qu'il avait manqué, en entrant dans la boutique. Un détail ? Non. Un chien.

Mais il fallait ce concentrer sur ce non-inconnu ; celui qu'il avait vu, souvent, servi, parfois.
Ça faisait un moment.
Quelque part, c'était nice, de voir qu'il allait bien (si c'était bien lui) (la honte que ce serait, si ça ne l'était pas) (enfin, aucune honte à avoir, il n'avait encore rien dit à ce sujet, pas vrai ?) (fallait-il qu'il dise quelque chose ?)

« Où ? »
Aucune. Foutue. Idée. L'un datait, stocké dans l'espoir d'être lu. Les autres étaient bien abîmés, mais le début devait encore bien se lire, pas vrai ?

« Euh... dans les maisons, principalement, je crois. » Quand il osait y entrer ; très peu, donc. Devant les maisons aurait peut-être été un peu plus exact. « Je fais le tour de la ville et je déblaie un peu... donc des fois, je ramasse des trucs cools ? »
S'il eût été plus intelligent, il aurait tenté de garder secrets ses coins de recherche ; mais il ne s'en souvenait tout simplement plus.

« Après, c'est pas grand chose... » annonça-t-il en ouvrant sa sacoche et en en sortant trois ouvrages. Deux autobiographies et un manuel d'histoire. « Mais je peux en trouver d'autres », continua-t-il maladroitement. Mieux valait garder l'intérêt de son interlocuteur.

Résumé:

Ashley & Bambi
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Dans son regard, Bambi soumet Ashley à un interrogatoire interminable. Des questions qu'il n'oserait probablement pas prononcer à voix haute – trop invasives, trop inquisitrices. La méfiance a ses limites, et l'inconnu peut se révérer utile. Il ne faudrait pas lui tourner dos trop vite – il n'a, de toute manière, rien fait pour lui nuire. Encore.

Mais d'où le connait-il ? Combien de survivants sont-ils ? Impossibles de ne pas finir par se reconnaître un peu ! Son niveau d'attention est imité par le chien, mais pour de toutes autres raisons. Woolf penche la tête, fixe de ses grands yeux bleus le nouveau venu dans l'espoir d'obtenir des caresses. Et tout à coup, ça revient à Bambi.

« Aaaaaaaaaaaah, mais tu es l'éboueur ! »

Les yeux s'éclairent, et Woolf elle-même a du mal à contenir son amicalité. Elle se lève et se met dans les pattes d'Ashley pour mieux le renifler. Bambi, la laisse faire, tout sourire.

Ainsi ce ne sont pas des livres volés, il est prêt à admettre cette explication.

La joie n'est, cependant, que de courte durée lorsqu'il réalise par où ces livres ont dû passer pour tomber entre les mains d'Ashley et maintenant ici.

« Donc tu les as trouvés dans des maisons hm… »

Peu convaincu, c'est avec hésitation qu'il attrape le premier ouvrage. À contre cœur, il fait tourner les pages contre son pouce. Un frisson le parcourt. Le genre de mauvais frisson. Il ira sûrement à la piscine après avoir touché ça….

« Et, eh, qu'est-ce que tu voulais en échange ? »

Il tente de garder le sourire, mais tout de suite on sent que c'est moins naturel. Plus forcé. Le marchant perd de sa confiance, mais il ne sait pas encore tout à fait comment dire non à… ça.

Pour la première fois de sa vie refuserait-il un livre ?

cactus

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L'éboueur ?
Ah ! Oui. L'éboueur. C'était lui.
Mais si ce type ne le connaissait que comme ça, Ashley le confondait-il avec quelqu'un d'autre ? N'avait-il alors croisé le libraire que lors de ses pérégrinations ?

La chienne vint couper court à ses pensées.
Plus possible de l'esquiver ; une petite partie de sa crispation fut remplacée par un flot de pensées telles que ohlala mais il est beau le chien il est trop beau où c'est que tu l'as trouvé ça se trouve il était déjà à toi il est content il est content il est content c'est trop mimsou je vais lui bâtir un manoir et lui trouver du jambon-

Ceci étant, il tentait toujours de se tenir droit, grattant les oreilles de la bête d'une main distraite (il aurait pu s'accroupir, oui) (mais il ne voulait pas passer pour un boloss).

« Ouep, c'est ça », avança le vendeur improvisé, pas tout à fait sûr de ce qui pouvait faire douter son hôte. D'accord, oui, ils avaient un peu mauvaise mine, mais fallait-il vraiment faire la fine bouche ? « La plupart sont ruinés, mais ceux-là sont lisibles. Enfin, sauf cette partie là- » il ouvrit un des livres et en pointa la seconde moitié « -elle traînait dans la graisse. De l'huile ou de l'essence, je crois. »
Les sourcils vaguement relevés, le regard un peu perdu, il dut mettre ses quelques neurones au travail. Oui, que voulait-il en échange ? (Aucune idée. Pas l'habitude.) Il tenta de broder un peu.

« Euh, je prends un peu n'importe quoi. Si tu as de la nourriture, par exemple... »
Un véritable négociateur – qui voulut ignorer, pour quelques secondes (ou minutes) de plus, l'inversion cocasse des rôles.

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Ashley & Bambi
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?? avril ??

Lisibles. Ça devrait suffire à rassurer Bambi. Pourtant sa tête est déjà ailleurs : s'il garde ces livres, il devra les mettre en isolement. Pas question qu'ils moisissent (littéralement) et qu'ils abiment ses précieux logés sur des étagères. L'humidité, les champignons, il préfère s'en tenir loin, merci. Il vit quand même ici.

Woolf, dans tous les cas, ne semble pas être dérangée par où le bon monsieur a bien pu passer. Elle se délecte de ses caresses, en redemande en poussant son museau contre sa paume.

Bambi ne trouvera pas d'excuses avec un « chien méchant » et c'est bien dommage. La suite des informations que lui fournit Ashley l'achève.

« Dans l'huile ?! »

Autant le jeter immédiatement dans le feu ! Si Bambi s'abstient d'en dire plus, c'est qu'il en a dit déjà assez par son visage dégoûté. Il fait dos dramatique à l'invité, refuse d'un signe de la main.

« Je vais prendre que les deux moins… souillés, merci. Mais je ne pense pas pouvoir t'offrir quoi que ce soit en échange vu leur état. »

Ah, le voilà le commerçant mordant. Certainement, il fait une faveur à Ashley en lui débarrassant de ces… déchets. Et Bambi est une âme assez généreuse pour encore le supporter dans son établissement !

cactus

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Ce chien est adorable ce chien est adorable ce chien est ado-
Si Ashley était déjà un peu sur la défensive, la surprise du commerçant l'étonna à son tour.
Comment était-il censé réagir ?

« Ben... oui, dans de l'huile, j'imagine. Ça fait cet effet de transparence, un peu, sur le papier. »
Fallait-il ajouter qu'il s'agissait peut-être d'autre chose ? Il hésita. Il se pouvait que son interlocuteur n'aie simplement pas entendu ses paroles, qu'il débitait à un rythme aléatoire, mais en dire le moins possible semblait être une alternative plus agréable.
Jetant un regard perdu au toutou (qui représenterait probablement le point positif de cette rencontre), il écouta attentivement le libraire, cherchant un quelconque indice quant à son humeur – et très vite, ce fut à son tour de s'indigner.

« Donc... euh... tu veux les livres gratuitement ? »
Le sourcil droit froncé (un de ses talents cachés), l'éboueur avait reformulé pour être sûr de bien comprendre. Il avait déjà cédé bien des choses gratuitement, sans s'en rendre compte (c'était peut-être pour cela qu'il refusait de se faire avoir cette fois) – mais là, c'était un peu beaucoup. Il s'était tué la santé (non) pour dénicher des objets rares (pas tant que ça) et les lui avait amené gracieusement (toujours pas), et il n'obtenait... rien ?
Ashley lâcha la tête de la chienne pour croiser les bras, espérant que le geste lui donnerait l'air confiant.
(Il avait l'air d'une huître ayant à peine reçu des membres.)

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Ashley & Bambi
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?? avril ??

Évidemment, son offre n'est pas très bien reçue. Il fallait s'y attendre. Et Bambi, dans toute sa grâce possible, ne se laisse pas déstabiliser par la nouvelle attitude de l'éboueur. Au moins n'est-il pas aussi naïf qu'il en avait l'air – il est capable de se défendre. Peut-être comprendra-t-il donc les raisons pour lesquelles il refuse de payer pour ça ? Ça le calme un peu. Un peu. Il soupire et s'arme d'un sourire patient.

« Écoute, il n'y a vraiment pas grand-chose à faire avec ces livres vu leur état. Malgré la tempête, j'ai un standing à respecter tu vois. »

D'un geste, il désigne la librairie. Tant pour le standing : des livres, des livres partout dans un désordre dans lequel seul lui peut se retrouver. Mais il y a un classement, il le jure !

« Et c'est mon gagne-pain ! Aucune chance que quelqu'un veuille m'offrir quelque chose en échange de ces livres, regarde les ! Et si je devais leur dire qu'ils proviennent des poubelles ? Ou qu'ils ont moisis dans l'huile, hm ? Pire encore les livres qui y touchent vont peut-être hériter du dégoût qu'ils inspirent ! »

Dégoût qu'il est le seul à percevoir semble-t-il, mais qu'il est prêt à passer par-dessus, tout de même.

« Je peux prendre tes livres, les garder en isolement avec les autres qui font… un peu pitié quoi. Ça te débarrassera au moins ! Mais je ne peux pas te les échanger en sachant très bien que personne d'autres n'acceptera un deal pareil ! »

Sourire « désolé », son exposé est terminé. Woolf, bien sûr, ne suit rien au conflit en jeu ici. Son museau pointé vers le ciel, elle se demande pourquoi l'autre a cessé de lui dispenser des caresses. Laisse échapper un "whoo-whoo" de désagrément.

cactus

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Un standing ?
A nouveau, la crédibilité du fouineur s'enfuyait, laissant passer dans son regard une lueur d'incompréhension. Tout ça, c'était encore du blabla de commercial mondain. Le genre de langage qui l'avait convaincu de ne pas s'aventurer initialement près des commerces - ça lui rappelait les étudiants qui le snobbaient, à l'époque.

« Eh ben c'est pas du tout comme ça... »
...que je t'imaginais. Allez, finis donc ta phrase, Ashley, et passe pour le plus gros creep que cette Terre ait porté.

«...que j'imaginais les négociations, se rattrapa-t-il, l'air décidément de plus en plus inconfortable. De toute façon, tout ce dont tu te sers a traîné dans les poubelles à un moment ou à un autre, c'est la météo qu'il faut blâmer, pas moi... »
Peut-être faudrait-il ramener le sujet sur le tapis. Peut-être même serait-il plus tendre en affaires s'il savait. (S'il savait que la reconversion de serveur à éboueur était aisée, ou bien que le serveur en question avait tellement pris l'habitude de le surveiller qu'il se souvenait encore de lui deux ans après ?)

« Eh, mes livres ne font pas pitié, soupira le vagabond sans grande conviction (laissant par la même occasion échapper un peu de son stress). Je suis sûr que les Chevaliers seraient très contents de les avoir, eux » - après tout, les gosses étaient toujours couverts de feutre et de peinture, qu'est ce que ça changeait ? - « et puis, tu me reconnais quand même, non ? Tu pourrais me faire, euh, l'équivalent d'un prix d'ami, mais dans l'autre sens ? »
Officiellement élu roi des forceurs, Ashley sourit à son tour, de manière nettement moins assurée que son compère, et céda à la demande de la chienne pour compléter cette approche amicale.
(Il songea brièvement qu'il échangerait bien ses livres contre un fidèle compagnon de déblayage - une sorte de Rex, chien flic, mais version éboueur.)

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Ashley & Bambi
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Bambi pensait contrôler la négociation. Encore une minute ou deux, et boom l'échange serait terminé et il pourrait retourner à ses occupations. Mais l'autre le désarçonne de la manière la plus sournoise possible.

Comment ça, ses livres ont tous traîné dans des poubelles ?!

L'injure est immense. Les sourcils s'arquent sous l'étonnement, et sa main rejoint son torse en recevant l'offense. Le sourire reste, mais il a une tout autre signification.

Vaux-rien comment oses-tu m'insulter dans ma maison ?!

(Car Bambi, c'est ses livres)

Mais il n'a pas l'occasion de répliquer au quart de tour. Le peu de courtoisie qui lui reste lui demande de continuer à écouter l'éboueur. C'était une erreur, car là il reçoit un deuxième coup.

Tu me reconnais quand même, non ?

Non, et cela provoque une autre réaction entière chez lui. Sourcils froncés, la tête légèrement penchée, il dévisage l'homme devant lui.

Ils se connaissent ?
Vraiment ?
Ce serait embarrassant.
Très embarrassant car Bambi a souvenir de quelques soirées où il ne s'est pas souvenu de grand-chose. Elles sont rares, mais elles existent. Et Dieu sait ce qui a pu se passer durant ces heures-là.

Et c'est le doute – et un arrière-goût d'inquiétude – qui le fait reculer d'un pas et croiser les bras.

« … On a couché ensemble, c'est ça ? »

cactus

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Ashley ne s'était préparé à rien en venant ici, et pourtant l'échange semblait se passer encore plus mal que tout ce qu'il aurait pu imaginer. Il en venait à regretter ce dernier move négociateur, qui avait visiblement empli le lieu d'une certaine tension, sans vraiment non plus pouvoir mettre le doigt sur ce qui gênait.

(Peut-être que la main portée au torse aurait pu donner un indice ; du genre, cette remarque en particulier fait l'objet de débats, Ashley, mais puisqu'il était con comme un manche à balai, il songea probablement juste que le libraire voulait se gratter le cou.)

Même s'il en avait eu les capacités, il n'aurait cependant pas pu y penser plus. Toujours debout, appuyé sur une jambe et le regard aussi vide qu'un bar le lundi matin, il tenta de déchiffrer la question avec beaucoup d'application.

« Couché... ? »
Qu'est-ce qui avait-
Ah
Non
Non non non non non

« NON non non non pas DU tout- »
Une main portée au front (comme si cela pouvait réveiller ses quelques cellules grises), l'autre mimant une forte négation, il carburait plus qu'il ne l'avait fait en toute une semaine.

« Non vraiment pas en fait c'est assez drôle parce que j'étais serveur dans un restau vraiment pas loin et en fait je me souviens juste t'y avoir vu quelques fois c'est tout c'est vraiment vraiment vraiment pas ce que tu crois désolé c'était confus- »
What a mess.

« ...enfin c'est pour ça que je disais que les rôles s'inversaient, quoi, et que du coup, en souvenir du bon vieux temps... »
Mais il ne perdrait certainement pas le nord.

Résumé:

Ashley & Bambi
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C'était la seule explication aux yeux de Bambi, seule alors qu'il y en aurait eu dix mille autres mais non, non, il fallait y aller avec celle la plus embarrassante, la plus intime. S'il cherchait à débalancer Ashley, c'était partie gagnée à voir la manière dont il se met à gesticuler. Mais le libraire, en réalisant sa propre erreur, se retrouve dans le même mauvais pas.

« Aaaah »

Tenter de rester cool, détaché. Ne pas laisser le cerveau se demander si Ashley interprètera ça comme une invitation, un désir refoulé, et trop tard il y a pensé. Il se camoufle derrière le rire comme un masque.

« Aha, d'accord, je suis rassuré. »

Ça aurait été embarrassant. C'est déjà trop embarrassant. Et Bambi ne sait plus trop où se mettre. Son poids passe d'une jambe à l'autre, ses bras sont toujours croisés contre son torse. La tête, elle, est obstinément tournée à droite. Il ne supporte pas le regard de l'autre, pas à cet instant.

« Après si j'y allais souvent je suppose que ça ne servait pas de la merde à bouffer… »

Contrairement à ce qu'on essaie de le refiler ici et pour lequel on lui demande de payer d'une manière ou d'une autre. Est-ce que les rôles sont vraiment renversés ? Il faut croire que Bambi se sent encore dans la position du client, prêt à faire retourner un met en cuisine s'il ne convient pas à ses attentes.

Et il ne démord pas, malgré l'incident.

« Tu vois en quoi c'est différent, non ? »

Mèche de cheveux repoussée, air altier.
Un prince offensé.

cactus

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