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come pick me up I'm scared ☵ Gambit (fb) (end)

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Nugget
sad yeehaw
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Métier valérie damidot de la poste.
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Nugget
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Dim 17 Mai - 14:39

come pick me up, I'm scared

Ok.
Ok. Un hôpital. Il y a un hôpital.
C’est bien là-bas qu’elle doit se rendre, non ? Puisqu’elle est blessée ? Elle est blessée, pas vrai ? Toujours en train de délirer et de se vider de son sang, pas vrai ? Les blessures refermées, ne laissant que le fantôme de cicatrices derrière elles, ne sont que des hallucinations, pas vrai ? Elle est en train de mourir, comme depuis ces derniers jours, pas vrai ?
L’hôpital. Il est où ce foutu hôpital. Ce type aurait pas pu le lui dire avant de se barrer ?
Ok. Elle va le trouver. L’hôpital. Avant de mourir, ce serait bien.

Allez, debout. Elle peut marcher, Janvi. Elle peut même courir et sauter et danser et faire des pirouettes et— et— et tout va bien.


Tout.
Va.
Bien.


Janvi, tout va bien.


Mais c’est ça le problème. Elle ne devrait pas aller bien, Janvi. Elle doit être en train de mourir, c’est ça, c’est l’instinct de survie, l’adrénaline qui lui permettent de bouger sans avoir mal. Mais elle est sûre, il y a quelque chose qui cloche, c’était quoi déjà ? Un bras, qui était cassé ? Ou la jambe ? Ses côtes aussi non ? Elle ne se souvient plus, Janvi, elle se souvient juste de la douleur et elle devrait être rassurée de ne plus avoir mal mais elle ne l’est pas et rien de tout cela n’est normal.

Et il est où l’hôpital ? Six ans qu’elle vit ici et elle ne sait toujours pas déambuler dans les rues dévastées sans se perdre. Idiote.
Et son chat, aussi, il est où ? Ce sale débile qui s’est enfui. Elle va l’étriper quand elle va le retrouver.

(Pourquoi aussi il y a des feuilles sur les arbres ?
Elle est en train de mourir, on s’en fout des feuilles sur les arbres, merde.)

Ça tambourine derrière ses côtes. Ça tourne dans sa tête.
L’hôpital, il est où, il est où, il est où, il est où—
Ah. Il est là, l’hôpital. Juste en face d’elle.
Il ne ressemble plus à rien. Est-ce qu’on va la soigner, dans ce bâtiment défoncé ? (Au moins, si elle meurt ici, ils n’auront pas loin pour la tirer jusqu’à la morgue, c’est déjà ça.) Elle pousse les portes, trop fort peut-être, parce qu’elle s’attendait à être faible et mourante mais ce n’est rien de tout cela et les portes claquent, ça la fait elle-même sursauter mais elle n’a pas le temps de s’excuser.

Son cœur bat si fort qu’elle en a mal.
Elle respire trop vite, aussi. Elle n’arrive même pas à se souvenir comment elle est arrivée là, est-ce qu’elle a couru ? Ou est-ce juste la panique qui lui vole son souffle ?
Elle ne sent plus rien dans ses doigts. Ça y est, c’est ça, la mort ? Alors qu’elle est arrivée au but ?
Ça brûle derrière ses paupières.

Elle sautille sur place, écrasant les talons de ses chaussures sur le sol. « Aidez-moi, je suis en train DE MOURIR, » sa voix qui vrille dans les aiguës, qui se casse, qui arrache la gorge.

Et puis, pour appuyer ses propos, elle s’effondre sur le sol. Mains qui se serrent et se desserrent autour des boucles de ses cheveux mal coiffés. Dents qui s’enfoncent dans ses lèvres.
Me laissez pas crever comme ça.

Mais, Janvi, il n’y a que dans sa tête qu’elle meurt.



Résumé:
Gambit
intello grinch
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Gambit
Gambit
Lun 18 Mai - 13:40

?? - hôpital -

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gambit


Come pick her up
She's scared


Gambit says: on my way



Elle bouge les épaules et les lèvres miment les paroles de la mélodie qui résonne dans sa tête. Where have you been hidin' out lately, honey? Billy Joel accompagne ses mains et elle s’en trouve étonnement agile là où on attendrait des maladresses du corps qui vibre en rythme intérieur. Elle s’applique à recoudre une arcade car on lui a montré comment faire, et qu’il faut qu’elle pratique - et que les doc semblent assez surchargés ce matin. Entre les passages à tabac des pirates qui se servent dans les ressources des autres et les accidents dans les ruines fragiles, le personnel ne manque pas de quoi s’occuper.

Hot funk, cool punk, even if it's old junk,
It's still rock and roll to me


Elle meumeume doucement les notes de la chanson alors qu’elle tire sur le fil du dernier point qu’elle vient de réaliser. Satisfaite, elle dépose ses pinces dans son plateau pour les stériliser plus tard, donne quelques consignes basiques à son patient avant de le congédier vers la sortie. Celui-ci lui offre une cigarette en remerciement, qu’elle accepte d’un dandinement arrière avec un sourire et un clin d’oeil en retour. Elle récupère le matériel précieux dans son petit plateau d’acier et s’en va le nettoyer dans le poste infirmier. Chose faite, comme les choses ont l’air un peu plus calmes elle annonce à ses collègues qu’elle se prend une pause ; la cigarette au fond de la poche de sa blouse semble un intermède bien mérité à la garde trop longue.

En poussant le battant de la porte qui mène au hall d’accueil, Gambit lève les yeux au ciel en réalisant que la carcasse de son briquet gît quelque part dans sa chambre à l’étage ; sûrement sous son canapé. Elle espère trouver dehors un autre fumeur qui pourrait la dépanner car la perspective d’y faire un aller-retour ne l’enchante pas vraiment. Quelque pas la séparent encore de la porte d’entrée quand celle-ci se rabat avec une violence imprévue, claquant un écho dans le hall encore debout.

Gambit poursuit sa course, simplement curieuse au départ - elle n’a décelé aucune urgence visible sur le corps agité et troublé de la petite visiteuse - mais ne retient pas un coup d’oeil alentour quand celle-ci s’époumone d’angoisse bien tangible. Personne ne pouvait s’en charger à sa place ? Néanmoins l’envie de se soustraire à sa mission de soignante est de courte durée, en la voyant s’écrouler ainsi, visiblement en état de choc, Gambit remise ses plans pour plus tard et engloutit les derniers mètres qui les séparent en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

L’infirmière s'accroupit en faisant signe aux éventuels badauds alentours de s’écarter pour avoir de l’air et de la visibilité. Ses yeux experts scannent le corps recroquevillé à la recherche d’indices pour comprendre ce qui la fait mourir, ses mains touchent, effleurent, manipulent doucement pour aider son regard à atteindre ce qui se soustrait ; elle bouge légèrement un bras, redresse la tête à son encontre et scrute le crâne. Intact. Sans ouvertures visibles, sans plaie inquiétante, sans effraction d’aucune sorte. Mais c’est une règle implicite pour les soignants et jamais on ne remet en cause la parole d’un patient. Alors elle garde son calme, car sa meilleure alliée à ce moment là c’est bien la jeune patiente à ses pieds. Elle allait découvrir ce qui clochait et elle ferait de son mieux pour y apporter un soulagement.

Elle se penche, se tord un peu pour aligner son visage dans la ligne d’horizon de sa nouvelle interlocutrice. Elle la force à rencontrer son regard : “Eh, salut, tu m’entends au moins ? Moi c’est Gambit. C’est quoi ton nom ?” Elle remarque quelques vieilles cicatrices qui ne l’inquiètent pas plus que ça. “Tu peux bouger ? T’as mal quelque part ?”




résumé:
Nugget
sad yeehaw
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Nugget
Nugget
Mar 19 Mai - 22:32

come pick me up, I'm scared

Inspire, expire.

Ses poumons se gonflent, elle le sent, mais elle a l’impression que l’air n’y passe plus.
Son cœur bat jusque dans ses oreilles, boucan infernal qu’elle aimerait faire taire mais en même temps rassurant car cela prouve qu’elle n’est pas encore morte. Pas encore. Pas encore. Mais dans combien de temps ? Combien de secondes ?
Il y a quelques nuits encore elle ne savait même plus parler ni remuer le petit doigt.

Ce n’est pas normal.
Ce n’est pas normal.
Il n’y a plus rien de normal.
Ce n’est pas normal—

Janvi sursaute lorsqu’elle sent des mains la toucher. Elle ouvre les yeux, scanne frénétiquement ses alentours, la tête qui tourne un peu et elle pose son regard sur une femme, là. C’est qui elle, c’est la faucheuse, ça y est ? Elle ne ressemble pas vraiment à ce que Janvi s’imaginait, pour elle, la mort, c’est ce squelette avec sa grande capuche et sa faux. La femme, elle n’a rien d’un squelette et elle n’a pas de capuche.
(C’est stupide, Janvi.
Arrête d’être aussi idiote.)

La gorge sèche, elle reprend son souffle une seconde. Le temps de comprendre qu’on lui parlait. Qu’on lui posait des questions. « Euh, je m’appelle Janvi, » mais on s’en fiche de savoir son prénom quand on est en train de mourir ! Elle a besoin de perfusion et de poches de sang, pas du nom de cette femme qui est peut-être la mort ou un ange qui vient la chercher ou quoi d’autre encore. (Janvi pense soudainement qu’elle n’a aucune idée de quel est son groupe sanguin— mais, Janvi, on s’en fiche, non ?)

Elle tente de se redresser un peu, s’appuyant sur ses coudes tremblants, les cheveux encore plus en batailles que d’ordinaire. « Oui, euh… euh j’ai un peu mal au cœur, » elle réfléchit un instant, c’est vrai ça, est-ce qu’elle a mal ?
Mais c’est là tout le problème.
Elle n’a pas mal, Janvi. Alors qu’elle devrait.

Son visage se tord dans une expression étrange. « Mais, genre, c’est bizarre, en fait, » elle regarde ses doigts, couverts de cicatrices, qui ne lui rendent qu’à moitié la fraîcheur du carrelage. « J’ai des os cassés, j’en suis sûre, vraiment vraiment sûre, mais j’ai pas mal. Et je sais plus trop lesquels, y’avait des côtes mais d’autres os aussi, je sais plus. Et j’crois que je saignais aussi mais je sais plus où non plus. »

Elle parle trop vite.
Toujours quand elle angoisse. Elle ne prendre pas le temps de ralentir.

« C’est… c’est l’adrénaline, non ? » Janvi s’accroche à la blouse de l’infirmière, sa voix se faisant désespérée, implorante, dis-moi que j’ai tort. « C’est l’adrénaline qui fait que j’ai pas mal ? Parce que je suis en train de mourir ? »

Plus rien n’a de sens.
Ni ce qu’il se passe, ni ses blessures, ni même ses mots. Janvi ne prend pas le temps de s’expliquer correctement, le cœur battant dans la gorge, les jambes en coton.

Même elle-même, elle ne comprend pas ce qu’elle dit.



Résumé:
Gambit
intello grinch
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Gambit
Gambit
Mer 20 Mai - 17:24

mars 2020 - hôpital -

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gambit


Come pick her up
She's scared


Gambit says: on my way


“Ok Janvi.” Elle enregistre le nom et le visage et le visage associé au nom. Et elle la regarde se noyer dans une angoisse incongrue, un peu absurde mais tangible, réelle, si réelle qu’elle l’éclabousse des mots et des gestes qui secouent le petit corps abîmé. Elle se sent vraiment en danger, Janvi. Gambit n’en doute pas et sait quoi faire (le sait-elle ?), et alors qu’elle est souvent indélicate et pète-sec dans sa vie personnelle, sous la blouse blanche une douceur ferme trouve sa voie pour exister. “Ok. Ok, je te crois. Respire. Tu veux bien essayer de te lever qu’on aille regarder ça ensemble plus au calme ?” Elle l’accompagne déjà d’une détente de genou vers les hauteurs d’un horizon debout.

Elle la croit. Parce que l’angoisse qu’on muselle est pire que celle qui trouve un endroit pour exister. Elle la croit, ça semble important de le stipuler. Elle la croit et elle propose mais la proposition ne laisse pas vraiment de choix parce qu'il n'y a aucun choix face à l'angoisse. L'éteindre, ou la nourrir, rien d'autre. Cette Janvi se noie et s’éparpille dans toutes les directions, Gambit sait qu’il faut dresser des limites rassurantes pour circonscrire la peur irrationnelle et mieux l’apaiser.

“C’est peut-être l’adrénaline oui." Montrer qu'elle est entendue, croire la parole, l'inclure à la solution qu'on tente d'élaborer. "On va t’examiner, vérifier partout si t’es pas blessée et te soigner si tu l’es. On peut te faire un ECG aussi, pour regarder comment va ton cœur. On va vérifier ensemble, ok ?" Inclusion. Adhésion.

"On va trouver ce qui va pas, t’es plus en danger ici. Essaye juste de respirer calmement et on y va.” Injonction précautionneuse qui tente de guider la conscience à terre pour la ramener vers un calme relatif. La voix de Gambit tente de se faire impérieuse et solide, aussi solide que la main qu’elle tend pour l’aider à se remettre debout.

“Respire, ça va aller. T’es en sécurité ici.” Enfoncer des portes ouvertes lui semble pertinent, marteler les mêmes maximes pour imprégner l’esprit comme si la pédagogie servait à quelque chose. “Ça va aller.” C’était trois mots de rien qu’elle avait répété à une cadence soutenue les premiers jours qui suivirent la tempête, tellement répété qu'ils étaient un réflexe sur la langue. C’était des mots importants et inutiles, des mots courageux et vains ; des mots pour rassurer l’autre quand il ne reste rien, des mots pour se rassurer soi, parce qu’on sait qu’il ne reste pas grand chose. C’était mieux que rien. “Respire doucement.”




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Nugget
Jeu 21 Mai - 23:33

come pick me up, I'm scared

Respire.
Respire.
Respire.
Ok. Ok on va se lever.
Respire.
Respire.
Elle peut se lever, Janvi. Mais c’est ça le problème.
Respire—
Respire.
Respire.
C’est peut-être ça, c’est peut-être l’adrénaline.
C’est peut-être ça, elle est peut-être vraiment en train de mourir.
Allez, respire.
Respire.
Respire.
C’est quoi, un ECG ?
Respire.
Respire—
Respire.
Il n’y a pas de danger, ici. Pas les fantômes des flammes. Pas les mains inconnues.
Respire.
Il n’y a pas de tempête ici. Pas de gravats et de poussière.
Respire.
Respire.

Ça va aller.
Respire.
Ça va aller—

Respire. « D’accord… d’accord, je peux me lever, » elle peut se lever, alors elle se lève, elle serre la main de l’infirmière (elle lui a dit son nom, non ? Janvi ne sait déjà plus) comme si elle allait disparaître si elle la lâchait. Ou simplement parce qu’elle a du mal à avoir conscience de sa force avec ses doigts à moitié anesthésiés.

Un pied devant l’autre, le monde tourne un peu à cause de sa respiration saccadée qu’elle tente de contrôler. Comment elle avait vu sur internet, déjà ? L’histoire du carré ? Ou du triangle ? C’était quoi déjà ? En fait, on s’en fiche, non ? Il suffit juste de compter jusqu’à quatre entre chaque respiration, c’est pas ça ? Ou six ? Janvi, elle ne sait plus, et elle s’en fiche.
Respire.
Un. C’est peut-être l’adrénaline mais si elle est debout, c’est que ce n’est pas si grave et qu’elle n’est pas en train de mourir mais qu’elle est juste gravement blessée, non ?
Deux. Oui mais on va la soigner, elle ne doit pas paniquer, après tout c’est un hôpital ici, non ? C’est pour ça qu’elle est là, c’est pour ça que l’infirmière (attend, ce n’est Candy qu’elle s’appelle ? Ou Caddie ?) est là avec elle.
Trois. Et puis, elle ne saigne plus, non ? Même si ce n’est pas normal, c’est suffisant. Suffisant pour se dire qu’elle ne meurt pas.
Quatre. Elle ne meurt pas. Janvi ne meurt pas.

Respire.
Respire—

Elle est assise, maintenant. Janvi n’a même pas fait attention, elle a juste suivit les pas de l’infirmière. Elle est assise et elle respire. Elle lui lance un regard (attend, elle s’appelle Gandhi, non ?), avant d’enlever sa veste qu’elle laisse tomber sans s’en soucier, rapidement suivi de son pull (elle a trop chaud dedans, les températures ne devraient pas être moins douces ?).

Janvi lui fait voir les cicatrices. « Y’a genre… euh, trois ou quatre ? Peut-être cinq jours, je saignais, là. Et je crois que c’était beaucoup. Enfin, je… je sais plus, en fait. Mais je suis sûre qu’avant, je les avais pas du tout ses cicatrices, genre la semaine dernière j’avais rien, » la semaine dernière, avant la tempête, c’est bien ça ?

Respire. Lentement.
Regarde, tu ne saignes plus, Janvi. Ça va aller.

Elle tapote prudemment ses doigts contre ses côtes, s’attendant à avoir mal, mais rien ne vient. « Et, et mes côtes, elles étaient cassées, ça je le sais parce que… parce que je pouvais pas me coucher sur le dos, je devais rester sur le côté… je crois qu’on me forçait à rester sur le côté justement… mais euh, c’est un peu flou… »

Janvi fronce les sourcils. Elle lance un regard apeuré à l’infirmière.

« Je euh… je me souviens plus trop mais je sais que j’avais, genre, vraiment mal et que… et que ça a pas pu se soigner en trois ou quatre ou cinq jours… »

Ça tremble un peu, dans sa voix, dans ses doigts, dans son corps entier.
Peut-être qu’elle ne meurt vraiment pas, en fait.
Il faut juste respirer.



Résumé:
Gambit
intello grinch
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Gambit
Gambit
Ven 5 Juin - 22:39

?? - hôpital -

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gambit


Come pick her up
She's scared


Gambit says: on my way


L’infirmière accompagne d’un bras sûr la jeune fille qui se lève enfin, en surface plus calme qu’à son arrivée. Gambit ne détecte aucune faiblesse apparente dans le corps qu’elle crie défaillant, à en perdre ses poumons. Mais elle reste sur ses gardes, professionnelle, efficace ; alerte. Quand celle qui se nomme Janvi esquisse enfin quelques pas, Gambit la guide à part du grand hall, dans une petite salle d’auscultation, plus tranquille, plus petite, dépourvue de spectateurs curieux, d’espace écrasant ; elle s’installe en silence et Faith n’a même pas tant besoin de la guider par la parole. Elle se déshabille et les yeux habiles cherchent les signes cliniques alarmants, cherchent l’hématome sous la peau qui devrait être bleuie, la rougeur d’une contusion, les mains palpent avec une ferme douceur les articulations, les côtes, testent les résistances, appâtent la douleur qui devrait se terrer derrière une fracture ; mais tout résiste et aucune douleur ne semble poindre sur le visage de sa patiente.

Elle s’interrompt finalement en même temps que le flot de parole termine de s’écouler. Gambit hausse un sourcil circonspect, l’observe avec un air interdit, assemble les morceaux d’un puzzle qui lui semble soudainement plus vaste. Trois, ou quatre, ou cinq jours ? La semaine dernière ? L’esprit alerte détecte la confusion qui dénote sur le tableau clinique déjà bien fourni qu’elle dresse. Elle entend bien la détresse dans la voix, Gambit, elle voit que c’est réel pour ce petit bout de femme. Malgré tout, ça ne colle pas avec sa réalité de maintenant. Gambit songe que le cerveau est capable de prouesses aussi invraisemblables qu’étranges, surtout sous le dôme invisible qui les sépare du reste du monde...

Elle manipule encore la patiente, avec précaution, guette une faille, une plaie mal en point, un os abîmé ; rien. Vraiment rien. “D’accord, d’accord.” Elle la laisse assise et va chercher un tensiomètre manuel qu’elle passe autour du coude de celle qui l’attend sur la petite table d’auscultation. “Je vais prendre ta tension, ça va juste serrer un peu.” Elle glisse l’embout du stéthoscope qu’elle a dans la poche entre le brassard et la peau, et enfile l’autre extrémité à ses oreilles. Elle gonfle le bracelet avec la petite pompe en caoutchouc qui y est reliée. Elle indique de son autre main, un doigt sur la bouche, qu’il faut rester silencieuse encore quelques secondes. Elle écoute, suit l’aiguille du cadran des yeux alors que le brassard se dégonfle petit à petit jusqu’à reprendre son état d’origine. 135/80. Parfait.

“T’as une bonne tension. Je crois que tu n’as rien de cassé, j’ai pas vu de signe de saignement, ni aucune plaie. Là tout de suite, ton corps va bien, il fonctionne normalement.” Elle affirme. “Tu as dû être blessée parce que tu as beaucoup de cicatrices, mais je peux t’assurer qu’elles sont bien soignées maintenant. Je ne sais pas ce qu’il t’est arrivé, mais, là, maintenant, tout de suite, t’es bien vivante, tu meurs pas.” Elle la regarde. “Il s’est passé quoi ya quatre, ou cinq, jours ? Tu peux m’expliquer ?” Elle détache le brassard. “On est quel jour, Janvi ?”




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Jeu 11 Juin - 18:22

come pick me up, I'm scared

C’est finalement le silence qui se fait lorsque l’infirmière le lui demande.
Un silence qui ne lui ressemble pas. Un silence qui ne l’habite jamais. Janvi est toujours bruyante, bavarde, des mots vides de sens sous la langue, mais là— mais là, rien. Pas une syllabe. Pas même une lettre. Juste ses yeux qui fixent l’infirmière.
Tout en ne sachant pas vraiment si elle préfère qu’elle confirme ses peurs ou qu’elle lui annonce le contraire.
Tout en ne sachant pas vraiment lequel serait le pire.


Il n’y a plus rien de normal, et ça la tue.



La respiration encore un peu fébrile. Un peu rapide.
La boule dans sa gorge qui grandit. Son ventre qui se tord.

Respire.
Tu ne meurs pas.
Respire.
Je ne meurs pas.
Elle ne meurt pas, Janvi.

Elle fronce d’abord les sourcils, les mots qui manquent. Rien n’est à sa place, ça n’a vraiment aucun sens, elle ne comprend pas et ses yeux quittent l’infirmière pour se poser sur ses cicatrices. Il s’est passé quoi, Janvi ? Il s’est passé quoi ?
Janvi se rend compte qu’elle n’est pas sûre. Qu’elle a l’impression d’avoir tout oublié. Il s’est passé quelque chose, c’est sûr et certain, la ville n’est pas dans cet état-là toute seule. Elle le sait, pour la tempête, elle l’a entendu dans les paroles des personnes qu’elle a croisé avant de venir ici. Mais la vérité est qu’elle ne s’en souvient pas.
Juste des morceaux. Juste des éclats. Juste des souvenirs, dans le désordre, des vignettes qui durent quelques secondes, des images sans le son, du son sans l’image, certains qui se mélangent avec sa vie d’avant, d’autres qui ont juste l’air d’être un rêve.

On est quel jour ?
C’était… c’était Halloween, il n’y a pas longtemps, pas vrai ? Elle se souvient l’avoir fêté avec ses amies. Elle se souvient avoir lancé des œufs sur les maisons. Ou alors, c’étaient des tomates ? En quoi elle était déguisée ? Et ses amies, elles sont où ? Elles ont disparu, comme son chat ?
Respire.
(On est quel jour, Janvi ?)

Elle serre nerveusement des poings. « Euh… je, euh… » elle prend une respiration. « Bah, y’a eu tout le bazar là… ? J’ai du mal à me souvenir… je crois que je me suis prise un mur ? Ou alors c’était le toit ? Et puis y’avait du feu, je crois… »

(Janvi fronce les sourcils, passe sa main dans sa nuque, tandis qu’elle fouille dans sa mémoire.
Mais c’est comme un rêve, plus on tente de s’en souvenir, plus on oublie—)

« C’est vraiment très embrouillé, je sais plus… » et ça l’angoisse. Qu’est-ce qu’elle a raté ? Qu’est-ce qu’elle a oublié ? Pourquoi toutes ses blessures se sont soignées en si peu de temps ? Ça n’a aucun sens— « Mais, euh, je veux dire… peu importe ce qui est arrivé, des os cassés, ça ne se soigne pas en quelques jours, si… ? »

(Mais avait-elle réellement des os cassés ?
Ou bien est-ce une invention de son esprit, pour tenter de combler les trous ?)

Elle relève finalement les yeux vers l’infirmière. Sa main retombe, joue nerveusement avec le tissu de son pantalon. Elle réfléchit une seconde, ouvre la bouche, puis la referme ensuite. Fronce les sourcils. Puis, elle chuchote.


« On… on est en novembre, non ? »


(C’est la seule chose dont elle est sûre.
Sûre et certaine—)



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Gambit
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Gambit
Mer 1 Juil - 0:32

?? - hôpital -

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Come pick her up
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Gambit says: on my way


Gambit observe, écoute, assemble, relit. Capharnaüm de pensées désorganisées sur fond de panique et de peur, de douleur, de chaos. Rien de neuf sous le soleil depuis la tempête, elle imagine encore une habitation de fortune effondrée sur ceux qu’elle devait protéger, une chose devenue presque banale ces derniers mois... Pourtant la dernière parole de Janvi balaye les hypothèses comme la tempête a balayé les gens - et leurs vies.

“Okay.” Syllabe qui cherche l’autorité alors qu’elle perd pied dans le flot d’informations décousues. Elle hoche la tête, sans dépeindre d'émotion, sans donner d'indice. “Ouais.” C’est le mieux qu’elle peut faire pour être évasive, sous la blouse les rapports sont un peu facilités. La distance clinique aide à faire le tri et faire des choix, à voir un peu plus clair dans les troubles de l’esprit, dans les mécanismes de défense des psychés cabossées de ses patients. “Ouais…” Ça ne lui semble pas nécessaire d’être la tempête qui balaye le peu de repères que la jeune fille face à elle semble encore posséder, alors elle ne lui dit pas que novembre est loin, que la tempête est loin et que ça fait plusieurs mois qu’elle est passée. Rebondir, détourner l’attention. “Effectivement peu importe le pourquoi du comment. Un os ca se répare pas tout seul d’un claquement de doigt.” Alors quoi un miracle ? Jésus ressuscité ? Cette pensée lui arrache un frisson de scepticisme amer.

D’un autre côté, Janvi ne lui donne pas la sensation de mentir et le corps, et sa peau, et les marques qui auréolent celle-ci de part en part disent bien le contraire, prouvent des traumatismes passés, pas si anciens. Les mots ne collent pas aux faits.

Alors Gambit ne comprend pas tout. “Pas en quelques jours non... ça se compte plutôt en semaines, où en mois parfois.” Pédagogie illusoire pour reprendre une forme de leadership nécessaire. Elle n’arrive pas à mettre le doigt sur une explication logique et sa mémoire cherche inconsciemment des faits similaires à mettre en miroir. Il y avait quelque chose de surréaliste à la situation, mais même opter pour des explications surnaturelles lui paraissait aberrant tant on était loin d’une simple chasse aux fantômes comme elle en faisait depuis des années. Il se passait des choses curieuses sous le dôme, mais rien d’aussi fantaisiste - rien d’aussi incroyable. Rien d’aussi impossible.

“J'ai pas d’explications, je sais pas exactement ce qui a pu se passer. Ce qui est sûr c’est que tu es toujours en état de choc et ça ne va pas t’aider à rassembler tes pensées. On peut peut-être se concentrer sur le concret, ici et maintenant ?” Proposition d’alliance thérapeutique, main tendue pour s’ancrer dans une réalité nouvelle mais étrangère à celle vécu jusque là. “Reste un peu ? On a des chambres à peu près confortables.. Au moins on pourra te surveiller, vérifier que ton état se maintient les jours à venir et tu seras en sécurité pour mettre un peu d’ordre dans ta tête. T’en dis quoi ?”



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Lun 6 Juil - 20:34

come pick me up, I'm scared

La gorge sèche.
L’air encore humide.
Son regard reste fixé sur l’infirmière, comme implorant, comme priant, priant, priant pour qu’elle dise oui, oui, oui, nous sommes en novembre, parce que c’est le cas, pas vrai ? Pas vrai ?
Pas vrai ? C’est le cas, pas vrai ?
Pas vrai ?

Disque rayé.

C’est ce qu’elle est, Janvi. Un disque rayé qui ne sait que répéter la même chose qu’on a gravé.
Les pensées qui tournent en boucle jusqu’à trouver confirmation, jusqu’à trouver un but. Les pensées qui ne veulent rien dire, qui continuent de tourner, même après la finalité. Les pensées qui répètent qu’il n’y a rien de normal, tu vois, Janvi, elle le dit elle aussi, les os ça ne se répare pas comme ça, il n’y a rien de normal, Janvi, Janvi, regarde, Janvi, il n’y a rien de normal.
Il n’y a rien de normal.
Plus rien de normal.
Depuis quand ? Depuis quand la normalité a cessé ?
Janvi a-t-elle été normale, un jour ?

Y a-t-il un sens à toutes ses questions, de toute manière ?

Elle baisse les yeux. « D’accord…, » respire, souffle, fait gonfler sa poitrine, respire, souffle, encore et encore. « D’accord, d’accord…, » il faut respirer, Janvi, et tout ira bien.

D’accord, on va rester un peu ici.
Ça la rassure. Elle ne voulait pas rentrer dans ce qui lui sert maintenant de maison, seule, en proie à sa panique, en proie à sa confusion. En proie à ses pensées qui lui hurlent qu’elle est juste en train de crever. Mais elle ne crève plus, l’infirmière l’a prouvé, tout va très bien.
Tout va très bien, Janvi.
Tout a été balayé, la maison, les autres cinglés de sa famille, le lycée, ses soit-disant amies, tous ses malheurs, tout ce qui l’empêchait de s’épanouir. Alors, tout va très bien. Elle devrait s’en réjouir, Janvi.

Mais c’est juste.
Étrange.
Un sentiment étrange.
Inconfortable. Être seule, ça lui fait un peu peur, pour être honnête.

Sans un mot, elle ramasse son pull et elle le renfile. Elle ramasse sa veste mais elle se contente de la plier autour de son bras. Et puis, elle se lève, toujours tremblante, fait quelques pas avant d’avoir peur de tomber et de se tenir à l’infirmière alors qu’elles quittent la pièce. Rentrent dans une chambre. Janvi se couche sur le lit sans attendre une seconde.
Si elle n’était pas encore si angoissée, elle se serait plaint de la dureté du matelas.
Si elle n’était pas si fatiguée, elle aurait demandé un petit déjeuner avec ça.

Mais Janvi est.
Fatiguée.
Épuisée.
Drainée de toute son énergie.
Effrayée.
Les pensées qui ont du mal à se calmer.

Alors, elle se tourne sur le côté. « On va me surveiller ? Pour voir si je meurs pas pendant mon sommeil ? » parce que l’idée reste là, quand même. Un peu. On sait jamais. « Et ça dérange vraiment pas que j’reste là ? »

Parce que, si tout va bien, elle n’a pas sa place dans un lit d’hôpital, si ?
Déjà la culpabilité. Déjà l’impression d’être un boulet.
(C’est. Nouveau.
Avant. Avant, elle s’en fichait de ça. Pourquoi. Pourquoi, tout à coup… ?)

Elle tend le bras. Attrape la main de l’infirmière. N’ose pas serrer. « Tu peux rester jusqu’à ce que je m’endorme… ? »

Juste pour être sûre.
Juste pour être sûre.
Comme son papa faisait, avant. Son vrai papa, pas l’autre connard. Comme il faisait, il y a si longtemps, lors de ses nuits d’angoisses d’enfant.

Parce que.
Parce que Janvi.
Est toujours.
Une enfant, au fond, tout au fond, enfant qui a voulu grandir trop vite, enfant terrorisée. Paumée.

Alors, reste encore un peu, s’il te plaît.



Résumé:
Gambit
intello grinch
intello grinch
Métier Infirmière
Avatar Kate Bishop (par Mum et Batou) // Allison Williams
Gambit
Gambit
Mar 14 Juil - 23:59

?? - hôpital -

Nugget

X

gambit


Come pick her up
She's scared


Gambit says: on my way


Ca tressaille toujours dans les yeux de la jeune fille, sur sa langue : ça trébuche sur les mots, sur le souffle. Gambit ne fait rien d’autre de plus, elle enveloppe, elle patiente, elle guide un peu, se fait phare dans ce qui semble être une nuit d’encre pour Janvi.

Elle attend qu’elle se rhabille, et veille à l’équilibre lorsqu’elle se remet debout ; et elle fait bien parce que la main de sa patiente trouve vite le chemin de son avant-bras tendu en rempart contre la chute, ou la peur, ou les deux. Elles poursuivent leur route, pas si loin, mais quelques mètres quand même, et un escalier pour plus de tranquillité, de calme, le couloir juste au dessus et une enfilade de portes et bientôt la sienne sur la droite.

Gambit l’ouvre et laisse la jeune fille entrer, s’installer et ça ne prend pas longtemps, même pas assez pour qu’elle fasse tourner la manivelle du vieux store à lamelles, presque indemne. Pas assez, parce que déjà elle sent une nouvelle prise dans sa main cette main et la voix malhabile qui perce du fond d'une gorge fatiguée.

L’infirmière ne s’offusque pas, habituée peut-être à composer avec l’imprévu inhérent à son travail. “Hein ? Nan, juste être sûr que tu récupères bien quoi.” Elle hausse une épaule l’air de dire que c’était routinier, habituel de surveiller les gens avant qu’ils s’en aillent, un gage de bonne santé, une assurance ; mais une chose assez banale. C'était sa façon d'être rassurante. La banalité dans un monde pareil, c’est un luxe confortable. “Et nan ça gêne pas du tout, on en a quelques autres de libres encore. Elles sont faites pour ça.” Factuelle, pragmatique ; franche. Parfois même on les prêtait à des gens bien portants ces chambres ; des gens en bonne santé mais qui se retrouvaient sans abri pour la nuit pour des raisons diverses et variées, ou à des accompagnants de malades, de blessés. “Te fais pas d’bile va.”

A la supplication finale, Gambit sourit de manière un peu énigmatique, à mi chemin entre l’attendrissement et la mélancolie. Ca ne demande même pas vraiment une longue réflexion. “Ouais si tu veux, je dois pouvoir faire ça.” La chambre était dépourvue de fauteuil ou de chaise mais la soignante n’avait jamais vraiment été délicate. Elle amorça une descente, doucement, sans se soustraire à l'étau de la paume de la jeune fille. Elle la laisserait décider, mais elle s’assit tout de même, adossée au mur adjacent, parallèle au lit. Rictus entendu et espiègle, fidèle à elle-même, elle conclut doucement, mais fermement : “Vas-y : toi tu tapes ta meilleure nuit, moi je monte la garde.”




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