Étrange, justicier, je sens qu'j'ai que ça Sinon y'a plus rien
Mum. Elle ne comprend pas. Mum. Ca file entre les doigts. Mum. Il y a cette force plus grande qu’elle. Ce refus. Mum. Qu’est ce qui ne va pas. Est ce qu’on l’a punie ? Est ce qu’on lui dit qu’elle n’a pas le droit ? C’est la troisième fois cette semaine. La troisième fois que l’on se lance, la troisième fois que l’on hâte le corps. Que l’on espère. Arriver à temps. La troisième fois que tout s’envole. Disparaît sans la moindre trace. C’est la troisième fois Mum, en une semaine. Troisième fois que l’on se sent impuissante. Presque coupable. Et les genoux sont tombé au sol. Les poings ont frappés les débris. Soulevé la poussière. Et dans les grains de néant, ce sable de ce qui nous reste. Pour la première fois Mum. Il y a eut les larmes. La colère et les questions. Tambourine sans laisser une seconde de répit. Ca tourbillonne. Flot incessant de reproche a soit même. Parce que c’est forcément nous le problème. C’est fortement elle Mais elle ne sait pas, calcule et reformule dans sa tête les trajectoires logiques et se heurte à des murs inexplicables. Intangible. Ils rougissent pourtant les phalanges aujourd’hui. Perdent les âmes. Elle n’est pas de ces personnes qui s'énervent. Cède facilement aux caprices de la raison quand elle décide d’agir à sa guise. On lui a tant reproché à Arthur. Non, on l’a tant reproché à Mahalia. La rigidité des mots. Les objectifs que l’on ne perd pas. Ces choses que l’on néglige, au prix de celles plus personnel. Elle ne sait plus. Mum. Elle a l’impression qu’on lui refuse la seule chose ou elle pensait pouvoir jouer parfaitement son rôle. Il n’y a que dans ce domaine là, qu’elle n’a jamais fait un pas de travers. Alors pourquoi. Pourquoi ça aussi, Mum.
Spoiler:
Vous avez vu j'ai mit pouvoir Arthur dans le titre, pour faire genre, je poste pour expliquer des trucs. On sait tous les vrais raison, bisous J'vous aime.
Mum
Mère d'une grande famille
sous-chef + nounou.
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Mum
Jeu 14 Mai - 12:18
J'ai des frissons quand j'pense à toute cette merde Comme toi j'ai l'impression que j'suis pas d'ce monde
On ne réfléchit plus. On fait tout par automatisme. On empêche les pensées de s’installer. Et puis, on retourne dormir—
Parfois, il faut se réveiller. S’occuper des enfants. S’occuper des blessés. Accueillir les nouveaux. Faire à manger. Tenter de s’organiser. Par automatisme. Sans réfléchir.
Parfois, il faut réfléchir. Ça le tue, Mum, de réfléchir. Ça le bouffe. Mais il faut. Il faut faire un effort. Affronter cette réalité découpée. Affronter les ruines et les visages qui ne sont pas tous inconnus. Se séparer. Sourire, malgré tout. Rassurer et prononcer des mots auxquels on ne croit déjà plus. Fermer les yeux lorsque ça devient trop, respirer, et les rouvrir. Attendre de pouvoir retourner dormir, s’enfuir, espérer que ce sommeil-là sera plus long encore que les autres.
Il l’avait remarqué, Mum. Il avait remarqué que quelque chose clochait.
Que la peur se dissimulait sous la peau. Que l’angoisse se lisait dans les yeux. Il l’avait remarqué et il avait insisté pour l’accompagner, pour s’assurer qu’elle allait bien même s’il sait que ça ne pourra jamais aller bien à partir de maintenant. Il avait insisté, même si ça le tuait, de voir tout ça, de voir la réalité qu’il fuit, de voir l’horreur laissée là.
Elle est bien plus forte que lui, Arthur— C’est bien là tout ce qui fait leur différence. Et Mum en est conscient. Il en est conscient lorsqu’il ferme les yeux dès qu’il voit un corps, vivant ou non, échoué dans les ruines. Il en est conscient dès qu’il ferme les yeux pour dériver dans ses rêves vides et espérer ne pas se réveiller. Il en est conscient dès qu’il voit qu’elle se précipite vers eux, pour les aider, pour faire tout son possible, pour les sauver, tandis qu’il reste à l’écart, tête tournée, pour en voir le moins possible.
Mum ferme les yeux, encore. Lorsqu’il les rouvre, il a disparu. Celui qui se trouvait sous les mains d’Arthur, une seconde plus tôt.
Par réflexe, il appuie là, entre deux côtes, où se trouve un hématome douloureux, et il a mal et il sait que ce n’est pas un rêve. Mum n’a pas mal dans ses rêves. Il a mal et c’est la réalité.
Elle est bien plus forte que lui, Arthur— C’est pour ça que, ce qui le choque le plus, ce n’est pas cette disparition soudaine, mais bien la colère, les larmes, quand ça craque et ça se fissure, quand on n’arrive plus à rester debout. Il la rejoint, vite, la lèvre tremblante, posant ses mains sur les siennes avant qu’elle ne se blesse d’avantage, dans l’incompréhension la plus totale. (Y a-t-il quelque chose à comprendre, dans cette ville ? Dans ce ciel où les baleines volent ? Dans cette bulle où ils sont tous enfermés ?)
Il force les mots hors de sa gorge, ne pouvant se résoudre à rester muet face à ses larmes. « Du calme… du calme, ça va aller, d’accord ? » mais ça n’ira jamais. Il le sait. C’est impossible. « Explique-moi. »
Mais il n’y a rien à expliquer. Ça aussi, il le sait.
Arthur
Père d'une grande famille
Cheffe des chevaliers
Pharah (overwatch) • Sofia Boutella
Arthur
Jeu 14 Mai - 20:49
Étrange, justicier, je sens qu'j'ai que ça Sinon y'a plus rien
On ne s’y habitue pas. On ne s’y habitue jamais. On apprend juste à regarder en face. A rester droit. On fait passer l’urgence au dessus du reste. Au dessus de sois.
C’est s’oublier un peu. Pour ne pas oublier l’autre.
Et puis il y a ces fois, ces fois ou l’on manque des battements. Ces fois on l’on s’implique. Laisse le coeur être envahi des doutes qui nous appartiennent, seulement à nous. Et rien ne fonctionne plus comme il faut.
Il est primaire l’équilibre, c’est toujours marcher sur le fil. Ne pas savoir si l’on va tomber. Ne pas savoir sur quoi, sur qui. Mais fixer l’horizon pour empêcher le corps de trembler. Pourtant tout disparaît Mum. Plus de ligne au loin pour se guider. Tout a disparu, aux creux des mains. Il n’y a plus rien. Un vide immense instantanément rempli de questions qui écorchent la tête et le coeur. Les mains aussi, jusqu'à ce que tu les bloques.
Il n’y a pas de force dans le geste. Cela retient pourtant la rage qui ne voudrait qu’exploser. Transforme les pourquoi violent, en des complaintes désolées que l’on ne sait pas formuler. Il n’y a plus un mot que l’on pourrait prononcer, il n’y a plus de nom que l’on pourrait connaître. Plus de vie à réparer. Pas d’espoir. Juste du néant. Du néant. Du néant.
Et la peur du noir comme une peur que l’on avait oublié à force de se perdre dans tous ces incendies.
Les pupilles fixent la marque laissé par un être disparu. S’attardent sur les traces de sang toujours bien présentes. Elle essaye de comprendre arthur. Situer la limite entre le rêve et la réalité. S’affolent les pulsations à mesure que les secondes passent. Elle n’ose tourner la tête, obsédé par une scène où le protagoniste s’est fait la male. Ou l’on a l’impression de faire parti des grands méchants, alors que l’histoire se voit trop vite achevée.
“C’est ma faute… Mum….” Le corps qui se crispe, que l’on voudrait refermer jusqu'à disparaître nous aussi. C’est pourtant à tes doigts à toi que l’on se raccroche. Elle a pas le droit. Pas le droit de partir. Pas le droit d'être faible. Pas le droit de flancher. Pas le droit de baisser la tête.
Mum
Mère d'une grande famille
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Mum
Jeu 14 Mai - 21:00
J'ai des frissons quand j'pense à toute cette merde Comme toi j'ai l'impression que j'suis pas d'ce monde
Ça lui fait peur, tout ça, Mum. Ça a la même effet qu’un couteau au beau milieu des tripes. Le même effet que le monde qui s’écroule autour d’eux. Le même effet que son cœur qui s’arrête. Ça lui fait peur, la réalité qui n’en est plus vraiment une. Toutes ses lois qui ne se respectent plus. Ça lui fait peur, parce qu’on se répète, on se répète ce n’est pas possible, ce n’est pas possible, ce n’est pas possible—
Ce n’est pas possible.
Il déglutit avec grande difficulté. Il ne sait pas comment gérer ça, Mum, il n’a jamais su, le malaise grandit entre ses côtes et sa gorge se serre lorsqu’il suit le regard d’Arthur vers les dernières traces du corps qui se tenait là. Ce n’est pas possible. Puis, il la regarde, mais c’est trop dur. Trop dur de la voir comme ça. Trop dur d’être impuissant face à tout ça. Trop dur de regarder ce qu’on essaie de reconstruire s’effondrer, encore une fois. Ce n’est pas possible. On ne devrait pas être là, Arthur. Plus rien n’a de sens, que ce soit cette ville ou ce corps invisible. On ne devrait pas être là. Tout ça n’aurait pas dû arriver. Ce n’est pas possible.
Il serre ses mains, lui aussi, pour lui assurer qu’il est bien là, qu’il ne disparaîtra pas en un battement de cil, pour la rassurer. Pour se rassurer lui-même. Pour s’ancrer dans ce rêve qui n’en est pas un. Ce n’est pas possible.
Mais maintenant— Maintenant c’est possible. Dans cette réalité déchiquetée.
Il se rend compte qu’il retient sa respiration. « Quoi… ? »
Elle lui fait mal, à serrer comme ça. Mais ça l’aide. Ça l’aide à se rappeler que ce n’est pas un rêve. Qu’il faut l’affronter. Qu’il ne faut pas s’enfuir. Qu’il faut être là. Ils sont là. Ils sont là. Juste eux deux. Deux. Pas trois. Juste deux. C’est ça, le problème.
Tout se mélange, dans sa tête. Il ne comprend rien, Mum. Il n’a jamais rien compris depuis que la tempête est passée. Et il ne pourra jamais comprendre. Il ne peut qu’être là, une ombre qui cache le soleil, une silhouette entre les ruines, des mains à tenir. Peut-être que c’est déjà suffisant. Pour elle. Mais ça ne le sera jamais, pour lui.
« Qu’est-ce que tu as fais… ? » il ne peut pas le croire, Mum, que c’est de sa faute.
Il ne peut pas le croire. Il ne peut plus rien croire.
Il ferme les yeux, juste une seconde, effrayé que, lorsqu’il les rouvrira, Arthur aussi aura disparu.
Arthur
Père d'une grande famille
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Pharah (overwatch) • Sofia Boutella
Arthur
Dim 17 Mai - 2:43
Étrange, justicier, je sens qu'j'ai que ça Sinon y'a plus rien
Respirer est devenu difficile. Il y a tant de poussière Mum. Elle entre dans les poumons. Se colle sur le visage. Cristallise les sillons des joues. Les pluies de frustration.
Incapable. Incapable de comprendre. Incapable de sauver. Incapable.
A cet instant, incapable de tout. Le monde ne tourne plus très rond. On ne tient plus très droit.
Elle sait pas, Mum. Tourne enfin les yeux vers toi. Et des questions à deux soudain, on en a des tas. Plongé dans les pupilles, c’est l'incompréhension qui nous noie. C’est la tempête qui s’amplifie. Le moment ou elle s’en prend à ceux toujours vivant. Agresse les âmes, enchaîné à une réalité que l’on sait condamné. Cherche du bout des doigts les espoires. Fini de les briser lorsqu’ils sont effleurés.
“ Ils disparaissent… Quand je les touches…. ils disparaissent…”
Et j’ai peur Mum. Peur du vide.
Elle tremble un peu Mahalia. Elle trouve qu’elle n’a rien de ce nom qu’ils lui donne. De ce nom qu’il lui a attribuer.
Elle n’est pas ce héro, qu’il a décidé de voir. Elle n’est pas la sauveuse. Elle s’est trompé. Lui aussi. Pourtant si tu savais Mum, comme elle voudrait le rendre fière. Comme elle aimerait etre mère. Une fois. Pour de vrai. Offrir les rêves sur un plateau, ne rien abimer. Ne pas briser l’image. Ne pas briser les attentes. Une nouvelle fois.
“ Isaac tu sais, il raconte a tout le monde…. Il dit à tout le monde que je suis forte. “
Il y a un sanglot dans la poitrine. Elle a l’impression d'étouffer Mahalia. C’est la poussière Mum, c'est la poussière...
“C’est pas vrai…”
Y’a plus rien de vrai.
Mum
Mère d'une grande famille
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Mum
Dim 17 Mai - 17:42
J'ai des frissons quand j'pense à toute cette merde Comme toi j'ai l'impression que j'suis pas d'ce monde
Ils disparaissent. Ils disparaissent quand elle les touche. Ça n’a aucun sens. Ça n’a vraiment aucun sens et ça ne veut rien dire. Plus rien n’a de sens ici et c’est le monde qui tangue, qui ne tourne pas rond, plus personne ne tourne rond ici. Pourquoi elle ? Pourquoi eux ? Pourquoi cette ville ? Tant de questions sans réponse. Peut-être, qu’au fond, Mum ne veut même pas les connaître, les réponses. Peut-être que rester dans l’ignorance fait moins peur, fait moins mal que d’avoir la vérité étalée à ses pieds, posée là comme un cadeau empoisonné, impuissant face à tout cela, enfermé dans cette condition d’humain.
(Mais somme-nous toujours humains ? Es-tu toujours humaine, Arthur, lorsqu’ils disparaissent sous tes doigts ?)
Ça se fissure d’avantage— Mum serre, encore un peu plus, comme si ça pouvait l’aider à la calmer, à arrêter de tomber en petits morceaux, comme si ça pouvait arrêter les larmes et les angoisses. Comme si ça pouvait arrêter le temps. Comme si ça pouvait tout arrêter. Mais le monde continue de tourner, qu’ils soient là ou non. Rien ne peut l’arrêter. Il faut aller de l’avant. Ne pas se laisser marcher dessus. Ne pas se laisser faire. (C’est presque drôle, venant de lui. Les souvenirs des premiers jours un peu trop durs qui reviennent en mémoire. C’est presque drôle, en effet—)
Mum déglutit. Il fronce les sourcils. Il ne comprend pas. Il ne comprend pas comment elle peut dire ça, en face de lui. « Non, arrête, » la voix qui se meurt dans un murmure, presque envolé par le vent, « ne dis pas ça. Tout le monde… tout le monde réagirait comme ça, si… si quelqu’un disparaissait sous leurs mains… »
Tout le monde. Arthur a toujours été forte. Mais tout le monde craque un jour ou l’autre. Au bout d’un moment, la pression est trop importante. Et Arthur a déjà tant porté sur ses épaules. Bien plus que tous les autres. Bien plus qu’elle ne pouvait déjà le supporter.
« Ne dis pas ça. Tu ne peux pas dire ça, » il secoue doucement la tête, « tu ne peux pas dire ça après tout ce que tu as déjà fait. Après toutes ses personnes que tu as sauvées. Après que tu m’ais sauvé. »
(Où se trouverait-il si Arthur n’était jamais venue jusqu’à lui ? Où serait-il ? Serait-il toujours ici ? Ou déjà bien loin ? Trop loin ? Trop loin pour le rattraper ?)
« Ça ira, on va trouver une solution, ensemble, » (y croit-il, à ses propres mots ?) « Regarde, » il desserre son emprise sur ses mains, en attrape une seule qu’il retourne doucement, pose sa paume contre la sienne, la serre à nouveau, d’un geste qu’il tente être rassurant mais sans pour autant réussir à dissimuler le tremblement de ses propres mains, « regarde, moi, je ne disparais pas. Je ne disparais pas. »
Il ne disparaîtra pas. Jamais. Pas tant qu’elle est là.
Arthur
Père d'une grande famille
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Pharah (overwatch) • Sofia Boutella
Arthur
Ven 22 Mai - 20:34
Étrange, justicier, je sens qu'j'ai que ça Sinon y'a plus rien
Les frisons qui parcourent l'échine dans la veste trop grande. Les mains, les doigts, on ressert. On maintient. On sauve ce que l’on peut. Ce qui nous reste. Plus grand chose. On sert. On sert fort. On sert et ça fait mal. Mal de vivre et de compter les morts. Mal de distinguer des promesses que l’on doute de pouvoirs tenir. Mal d'être impuissante. Mal d'être elle, et que ce ne soit pas assez.
Et pourtant tu dis que c’est déjà beaucoup, d'être elle. Tes yeux ils ont la même teinte Mum. Ces envies de croire. Y’a pas de cape, pas de couronne. Pas de pouvoir magique. Elle n’a rien à faire au centre des attentions Mum. Rien qui ne mérite les épopées qu’il décrit. Rien qui ne mérite la foi que tu places en elle. Qu’est ce qui se passera quand ils l’auront compris. Quand il l’aura comprit. Et toi Mum. Qu’est ce qui arrivera, dis. Lorsqu’elle t’aura déçu, toi aussi.
Les cernes sont si grandes aujourd’hui Mum. Et le café, il est toujours aussi dégueulasse. Elle doit rester réveiller.
Ne pas oublier. Ce qui compose ses vérités.
On trouvera une solution. Mum. C’est pas vrai.
Regarde Arrete
Tu trembles.
Retourne la paume. Retourne le coeur.
Place les morceaux de vous au creux des paumes. Il y a déjà les tiens. Appose la main qui lui reste. Scelle le pacte lorsqu’elle referme les doigts Enferme les fragments d’elle. A son tour.
Dépose les doutes. Dépose la rage. La tristesse.
Garde tout précieusement Mum. S’il te plait. Ne laisse rien s’échapper. Enferme les faiblesses.
Elle mentira, pour que tu n’ais plus à trembler. Encore un peu, jusqu'à ce que l’illusion se brise. Elle veut bien essayer.
C’est le genoux qui s’enfonce un peu plus avant que l’on ne force le corps à se relever. Debout. Encore. Encore un peu.
“Viens, on rentre.”
Essaye de dessiner un sourire. Essaye de croire. Essaye de vivre.
Tire sur tes mains pour que tu l’accompagnes. Les peaux sont froides. Ca brûle. Regarde les fantômes en cage dans ce contact encore formé.
On te les laisse Mum.
Et lorsqu’elle tourne le dos, avant que les doigts ne se détachent. Que l’on te fasse gardien de ces démons si bien cachés. C’est les mots qui se faufilent, si bas qu’ils en deviendraient inaudibles.
“Darell, merci.”
On doit continuer.
merci pour ce rp
Mum
Mère d'une grande famille
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Mum
Sam 23 Mai - 15:45
J'ai des frissons quand j'pense à toute cette merde Comme toi j'ai l'impression que j'suis pas d'ce monde
C’est le temps qui s’arrête, finalement. On se regarde, un instant. On se rassure, un instant. Tout disparaît, un instant. Le monde n’existe plus. On se concentre sur l’instant présent, sur les mains qui se lient, qui se serrent, qui n’ont rien d’un geste anodin. Comme un pacte. Comme une promesse.
Le monde n’existe plus. Il n’y a plus qu’eux deux et les gravats, déjà le fantôme des larmes et de la colère. Juste eux deux. Ils ne sont plus Arthur et Mum, au milieu de tout cela— Ils ne sont plus que Mahalia et Darell dans la poussière et les ruines, dans le silence qui s’allonge, dans le vent qui siffle dans les oreilles, dans les émotions qu’on enferme, dans les minutes qui reprennent leur rythme alors qu’on serre, on serre, plus fort encore. Jusqu’à ce que les mots soient inutiles. Jusqu’à ce qu’un regard soit suffisant.
Les secondes s'égrènent et il faut reprendre. Il faut se relever. Recommencer. Achever cette journée déjà trop chargée. Mais ne pas oublier. Ne pas fermer les yeux, cette fois-ci. Il se l’interdit. « On rentre, » il répète ses mots, suivant ses mains qui l’entraînent, les genoux qui quittent le sol recouverts de poussières (il ne prend pas le temps de les essuyer). Ils s’éloignent, comme on part d’un lieu maudit, ils s’éloignent pour reprendre un chemin si familier mais pourtant inconnu, méconnaissable, le regard qui rase le sol. On rentre.
On rentre, Mahalia. Et tout ira mieux. Il sera là pour toi, tu sais ? N’importe où, n’importe quand. C’est une promesse, tu sais ? (Parce que, sans toi, il ne serait déjà plus rien. Juste un souvenir de plus au milieu des ruines.)
Et les mots se perdent dans le vent, dans la poussière, à peine audibles, si bien qu’il pense les avoir imaginé. Un chuchotement sur le bout des lèvres, les mains qui tremblent toujours. Juste un regard, peut-être un peu inquiet, peut-être un peu doux-amer. Une main sur son épaule, juste là, juste pour dire je suis là, tu es là. On est là. Personne ne va disparaître à nouveau, aujourd’hui. Ni elle, ni lui.