Méprise // Icare

Y'a un avantage à connaître George et à s'impliquer dans l'association des commerçants tout compte fait : l'accès aux bains en toute tranquillité. Ou presque. Faut pas abuser du système. Trop souvent. Mais une fois par mois, Bambi assure qu'il se chargera de la fermeture de la piscine, et alors il profite de quelques minutes de calme de solitude dans les bassins.

Il n'est pas encore tout à fait passé 20h, mais l'endroit est pratiquement désert. C'est le moment qu'il choisit pour éteindre quelques lumières – c'est « fermé » les amis passez votre chemin – avant de se glisser dans l'eau brouillée. Faudra rajouter du chlore, prend-il en note. Mais ce n'est pas son souci immédiat.

Savon et shampooing reposent sur la bordure en céramique. Bambi relâche ses cheveux, laissant l'élastique avec le reste. Une grande inspiration, il plonge. Pour se dégourdir les jambes, il fait la largeur du bassin en apnée avant de réémerger de l'autre côté. Ses paupières chassent l'eau de son regard, et c'est alors qu'il aperçoit une silhouette.

« Oh, Icare ! »

Un sourire gracie ses lèvres. Il repousse les cheveux qui collent à son visage, comme pour mieux le voir. Il s'appuie contre la bordure (ses doigts repliés sur eux-mêmes, pour cacher les taches disgracieuses) tandis qu'il le regarde, curieux.

« Qu'est-ce que tu fais là ? Ça ferme dans cinq minutes. »