Occupons-nous du sens et laissons les sons s'occuper d'eux même [PV : Bleach - Février 2021]

Occupons-nous du sens et laissons les sons s'occuper d'eux même. « The virginal brides file past his tomb
Strewn with time's dead flowers
Bereft in deathly bloom
Alone in a darkened room
The count »

( Jill Tracy → Bella Lugosi's Dead )
Est-ce que tu as aimé la manière dont ça t'a laissé froid ?
C'est comme s'il y avait plus rien à l'intérieur de toi.
Et que tu t'animes, toi, gigantesque pantin de bois,
Tout ça, sans qu'il n'y a plus le moindre émoi.

Un pas après l'autre, on danse, on s'élance dans le vaste univers dont tu es l'effroi visage. Oh Bloody Mary, toujours volage, non pas avec les corps, mais surtout avec ton coeur. Oh Bloody Mary, le chaos dans tes entrailles connait parfois cet instant d'accalmi, et ne laisse que l'immobilité, la plate harmonie d'une symphonie qui a fini ainsi : éteinte, mais pas tout à fait. C'est que le monde est au bout de tes doigts, à s'éloigner pour t'abandonner ; tu es le fantôme de leurs rêves passés qui les réveillent en sueur. Tu es le cadavre des passions qu'on a déchaîné, tu es le squelette dans le placard qu'on croit apercevoir au fond de soi. Toi, mais jamais tout à fait.

Un complet jusqu'au bout de tes boucles,
Un couplet jusqu'au bout de tes lèvres,
Incomplet dans ses habits qui te crèvent.
C'est un couple : es-tu la partie plus souple ?

Ou bien tu es l'autre penchant, avec tous ses mauvais penchants ; tu es bon duelliste, mais contre toi-même, tu perds sans essayer.

Cela se voit comme l'alcool fini dans ta gorge, berce tes illusions fanées. Ah... ton corps est un coffre, à chaque fois que tu l'ouvres, tu en découvres un nouveau jouet. C'est ainsi que tu le vis, Terry, cette peau qui se ramollit comme si la vieillesse pointait le bout de son nez. Tu n'es pas un intemporel.

Et pour un temps pour elle, que donnerais-tu ?
Un peu de ton âme, si ce n'est plus !

Pour un peu de joie ravivée, comme le tisonnier qui vient perturber les braises dans la cheminée, quel prix serais-tu prêt à donner ? Te voir offrir ce vaste monde, te damner pour une paire de jolis souliers ; non, bien sûr que non. Tu n'as plus d'innocence, Terrence, et de l'ange, tu ne gardes que la peau blanche. De la mésange, tu ne contemples que les plumes qu'on a arraché.

Une par une.
Jusqu'à te dépouiller de tes entrailles.
Et on a laissé Chantalle pour morte, elle tressaille ?

Ah... le feu est éteint, mais il est toujours là. Est-ce que les traces dans ton dos, dessiné comme si ta peau était du sable vont disparaître ? Est-ce que ta main reviendra-t-elle à ce qu'elle était ? Mais depuis des mois, c'est toujours le même bout de soie qui dissimule l'horripilante vérité.

Tu es une anomalie, Bloody Mary.

Et parmi tous les pirates, l'anomalie est plus singulière que les monstres. C'est qu'on le dit féroce, indomptable, jamais à concéder quoique ce soit, et à exiger toujours plus. Dans les faits, c'est qu'iel sait deviner les désirs enfouis, ceux jamais vraiment assumés. Alors Bloody Mary boit, et quand elle aperçoit plus loin une grande tignasse blonde, elle lève sa bouteille pour trinquer. Iel est dans son coin, le dos posé contre une carcasse de bagnole à se laisser aller à la picole.

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Résumé:

occupons-nous du sens et laissons les sons s'occuper d'eux même

La journée s’écoulait d’une lenteur qui faisait soupirer Bleach toutes les trente secondes. Il détestait être inactif comme ça mais il n’avait rien à faire. Aucune voiture à réparer, aucune personne avec qui trainer, il était juste affalé sur une chaise à écouter encore et encore David Bowie lui demander si il y avait de la vie sur Mars. Sans réponse à lui donner, il coupe le tourne disque avant de se lever. Il s'étire, faisant craquer quelques articulations au passage et s'affale de nouveau, mais cette fois, sur le vieux matelas qui lui sert de lit. Il baille et se dit qu'il devrait plutôt faire une sieste, mais il n'en a pas spécialement envie non plus. Il se tourne et se retourne sur le matelas avant de laisser tomber et de claquer la porte de la caravane derrière lui.

Il ne sait pas vraiment l'heure qu'il est, est-ce que ce sont juste les nuages qui assombrissent le ciel ou la journée est réellement en train de se terminer ? Il soupire, cette impression d'avoir gâché sa journée s'accroche à lui et prend le dessus sur son éternelle bonne humeur. Il commence à errer dans le camp, saluant les quelques visages familiers qu'il croise mais sans réel but à atteindre. Il veut juste ne pas rester dans sa caravane.

Et au loin, il l’aperçoit. Bloody Mary. Le dos appuyé contre une vieille voiture, une bouteille à la main. Iel la lève vers Bleach qui ne sait pas trop comment réagir mais leur regard se sont croisés, il ne peut pas vraiment l’ignorer et en même temps, Mary l’intimide un peu (bien qu’il ne l’avouera jamais). Pourtant, il décide de s’approcher, les mains dans les poches, il se place en face du pirate.

— J’espère que tu comptes partager, lui lance-t-il.

Il n’a pas spécialement prévu de boire maintenant, mais il n’a que ça à faire. Et si ça peut lui permettre de s'amuser et de ne pas finir cette journée de mauvaise humeur, il ne va pas refuser quelques gorgées de... de peu importe ce qui se trouve dans cette bouteille.

@Bloody Mary

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( Jill Tracy → Bella Lugosi's Dead )
Qu'est-ce que Bleach parmi tous les pirates ?
Un bricoleur de bagnole, elle le voit qui se hâte.
Juste un bricoleur de bagnole, l'ennui et pas d'ennemi.
On dit qu'il a oublié jusqu'à son nom et ce qu'il faisait ici.

Un jeune homme sans passé, sans les souvenirs auxquels se rattacher. Bloody Mary se demande si par là-bas, il n'y aurait pas quelqu'un qui le connait, et qui pourrait lui raconter tout ce que la tempête a effacé. Iel ne sait pas s'iel l'envie, Bleach. Que ferait-il si du jour au lendemain, son passé n'était plus un passé ? Juste un abîme dans lequel on enfonce ses pensées. L'on dira que c'est pour ça qu'iel boit, l'alcool est comme une potion magique ! À la première gorgée, on oublie : les peines et les soucis. Ah... si seulement.

Soit Bloody Mary a une mémoire exceptionnelle,
Soit c'est que l'alcool ne marche pas sur la belle.

Alors en réponse à la remarque de son comparse, iel a un petit sourire, il se transforme vite en un rire clair. Iel lève la bouteille, avant de se redresser tant bien que mal. On manque de tomber, on perd l'équilibre, puis on se cogne brutalement contre la voiture une fois debout. Le rire s'étrangle dans sa gorge, et elle observe enfin Bleach de toute sa hauteur. C'est une armoire en glace, si on le compare à Bloody Mary, il a un profil de beau gosse dont le visage se retrouve sur des magazines gays. Enfin, ça c'est ce que se dit Bloody Mary.

Et là, c'est que l'alcool le rend volubile, iel se rapproche et pénètre dans l'espace personnel de Bleach. Un bras qui passe par son épaule, soudain amicale et chaleureux, Bloody Mary lui balance alors, cette vérité qui lui est arrivée en plein dans le chaos de ses pensées :

« On t'a jamais dit que t'avais... genre la tronche, qui tourne, oups. »

Les mots font de la mélasse sous sa langue, iel recule d'un pas, puis se rapproche encore.

« Genre la tronche, du mec qui s'ret'ouve à la une des magazines, genre Attitude. »

Et Bloody Mary se décolla de Bleach, pas peu fier de sa remarque — qu'iel considérait comme un compliment. Iel pourrait se mettre à inspecter ses cheveux — c'est blond, ça ? —, ou l'observer sur toutes les coûtures, jusqu'à se décider si oui ou non, il avait l'attitude pour faire la une — et iel serait fier de ce jeu de mots.

C'est simple, les pensées vont et viennent,
Elles courent à vive allure, souvent vaines.
C'est la folie qu'elle a en mécène,
Et pour l'instant, iel reprend une gorgée dans la bouteille.

Que Bleach lae suive ou non, iel s'en fiche. C'est Bloody Mary qui a décidé du rythme de la soirée, adieu tristesse, et bienvenue à l'ivresse. L'allegresse tambourine dans ses tempes, et iel revient s'appuyer contre la voiture. Et iel regarde le ciel.
Ce qu'il en reste.

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Résumé:

occupons-nous du sens et laissons les sons s'occuper d'eux même

Bleach comprend rapidement que la fête a commencé depuis un moment pour Bloody Mary. Le-a pirate tente de se redresser, perd l’équilibre et par réflexe, le mécano tend son bras pour éviter l’accident. Mais iel se relève dans un rire et s’approche de lui avant de balancer son bras autour de ses épaules, non sans se cogner contre le véhicule avant. Heureusement pour Bleach, le contact aussi rapproché n'est pas quelque chose qui le gêne, car avec Bloody Mary qui s'appuie presque contre lui, la distance entre eux est pratiquement inexistante et l’équilibre n’est pas parfait. Mais sa sobriété les aide à rester debout, il le-a soutient comme il peut afin que personne ne finisse au sol. Puis iel commence à lui poser une question, qu’il ne comprend pas immédiatement mais quand les mots commencent à faire sens, il ne peut s’empêcher de rire à son tour. Il secoue la tête.

— On m’a jamais dit que j’avais la tronche qui tournait non, il lui répond entre deux gloussements. Et j’connais pas Attitude donc j’sais pas. Tu trouves vraiment que j’ai une tête de mannequin ?

Il laisse le-a pirate s’éloigner de lui, quand même prêt à l’aider en cas de perte d’équilibre. Une nouvelle gorgée et le-a voilà de nouveau appuyé-e contre le véhicule. Mais Bleach commence à s’impatienter, lui aussi à envie de boire et s’amuser. Alors il laisse Bloody Mary finir et quand la bouteille est de nouveau éloignée de sa bouche, Bleach la prend. Parce qu’il se sent courageux, il ne se dit pas que c’est une mauvaise idée et porte le goulot à sa bouche. L’alcool lui brûle la gorge et il grimace mais ça lui fait du bien. Il lève la bouteille en direction du pirate et lui dit, dans une tentative de lui retourner le compliment :

— Tu sais, si un d'nous deux devait être mannequin, j'pense que ça serait toi plutôt.

@Bloody Mary

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( Jill Tracy → Bella Lugosi's Dead )
Bloody Mary grogna quand Bleach lui enlève la bouteille.
L'on dirait un feulement de chat, et qu'il s'y essaye :
Il faut toujours prendre garde à Bloody Mary,
Et derrière ses longs cils roux, iel l'observe, ainsi

La voilà qui récupère l'alcool aussitôt que Bleach termine de boire pour reprendre une gorgée. On peut entendre un rire grave, tandis qu'iel s'essuie la bouche, avant de lever l'index droit devant eux. Les idées ne sont plus aussi claires, ça tape et tape dans les tempes, un rythme effréné de pensées dont la course s'échoue contre sa bouche. Il lui faut du temps pour capter de quoi Bleach cause, et quand ça s'illumine aussitôt dans sa caboche, il balance :

« Attitude, c'est un magazine gay, genre il y a Danial Ratcliffe qui a posé dessus. »

Et Bloody Mary hoche doucement de la tête, comme si elle acquiesçait à l'une de ses multiples réflexions. Le compliment est dans l'air, haussement d'épaule, difficile de savoir de quoi il a l'air dans sa tête. La voiture n'est pas des plus confortables pour son dos, mais au moins, elle lui permet de rester debout. Son coude finit grossièrement appuyé sur le rétroviseur, ses yeux n'arrêtent pas de se faire distraire ; ils vont de Bleach, aux autres pirates.

« Bah moi je le dis, tu as la tête qui tourne, et l'attitude pour Attitude. »

Et Bloody Mary rit, pas peu fier de son jeu de mots — c'est qu'ils tournent, eux, tourbillonnent, dans les vapeurs de l'éthanol. C'est qu'à coup de spiritueux, iel devient spirituel. Lae jouvenceaurelle rejette la tête en arrière, les boucles rousses dansent dans son cou.

« Alors Bleach, qu'est-ce que tu viens faire par ici ? »

Les pirates ont tous une histoire, a priori. La plupart se ressemblent, on y jette les marginaux, les laissés-pour-compte, celleux n'ayant pas une place bien définie en société. Et puis il y a Bleach ; il n'y a pas d'histoire liée à ce nom, balayé et emporté par la tempête. À Bloody Mary de se demander si une partie n'est pas en dehors de la bulle.

Comment c'est à l'extérieur ?
Est-ce qu'il manque à des gens ?
Est-ce que la vie a continué ailleurs ?
Et sinon, il y a plus rien, vraiment ?

Elle ne veut pas connaître la réponse, ça voudrait dire que les personnes comptant pour de vrai ne sont plus là. Bloody Mary bâilla, et elle chassa les mauvaises pensées d'un geste théâtral de la main. Et elle reporta son attention sur Bleach, elle ricane de nouveau.

« Je pensais que tu connaissais. »

La bouteille est prisonnière de ses longs doigts minces, et à Bleach, Bloody Mary sourit, envahi de défis. S'il veut la bouteille, il va falloir combattre le monstre roux. Iel semble dire : allez, vas-y. Si tu oses. Pour l'instant, il n'y a rien à craindre, iel reste debout.

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Résumé:

occupons-nous du sens et laissons les sons s'occuper d'eux même

La bouteille quitte ses mains et Bloody Mary reprend une gorgée. Iel met du temps à trouver ses mots mais Bleach est patient, bien qu'il ait envie d'en rire, juste un petit sourire amusé se dessine sur ses lèvres. Un sourire qui disparaît dès qu'il comprend ce qu'est le magazine Attitude. D'habitude, il en faut beaucoup pour le gêner mais là, la tête qu'il fait est mémorable. Son visage devient rouge pivoine en l’espace d’une seconde et c'est à son tour de ne pas savoir quoi dire.

— Un magazine… gay ?

Non pas que ça le dérange, le mot lui paraît même étrangement familier quand il le prononce et peut être que ça lui correspond plus qu’il ne le pense. Une part de lui-même sait qu’il y a une part de vérité là dedans mais il préfère l’ignorer… pour le moment. Il se racle la gorge et dans une tentative pour changer le sujet, répond à la question qui venait de lui être posée :

— Je m’ennuyais. Donc j'suis là pour te tenir compagnie… si t’en as envie ?

Bleach est bruyant et en général, il prend beaucoup de place. Parfois, le supporter relève presque d'un exploit mais il sait aussi quand sa présence n'est pas désirée. Oh bien sûr que ça le vexe mais il s'en remet toujours vite. Enfin, tout ça pour dire que si Bloody Mary voulait qu'il parte, il le ferait sans poser de questions.

Le-a pirate ricane et marmonne quelque chose dont Bleach n'est pas sûr d'en comprendre le sens, mais ça ne l'empêche pas de partir sur un monologue concernant son amnésie :

— Que j'connaissais… Attitude ? Même si j'connaissais, j’sais pas si je m’en souviendrais. Mes souvenirs sont si … aléatoires. J’saurais te placer les Etats Unis sur une carte et de citer la plupart des états mais j’serais incapable de te dire lesquels j’ai visité… j’sais même pas qui c’est Danial Ratcliff alors que je me souviens de David Bowie. J’te dis, aléatoire.

Son regard se pose de nouveau sur la bouteille et cette fois, il la pointe du doigt et demande :

— J'peux en reprendre ?

@Bloody Mary

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« Ouais, gay. »

Renchéris Bloody Mary en haussant un sourcil, et malgré que ses pensées flottaient dans l'alcool, iel comprit qu'iel avait mis les pieds dans le plat. Enfin, plutôt : il y avait sauté en plein dedans. Alors quand Bleach se mit à rougir, Terrence se passa la main sur les yeux et il se braqua. Ce n'était pas facile à voir, son corps s'était légèrement redressé et tendu, puis iel se détendit progressivement en comprenant. Dans sa tête, il eut un « ah », et puis plus rien : on saute à d'autres pensées, on s'amuse, et on boit pour oublier.

Ouais bon.

Bloody Mary haussa les épaules, Bleach ne prenait pas de place — en même temps, c'était difficile de rivaliser avec sa personnalité flamboyante. Bloody Mary était aillé·e comme une allumette, mais iel avait de la voix, et de l'énergie à revendre. Bleach ne le dérangeait pas, et c'était ce que ce haussement d'épaules signifiait.

Alors Bloody Mary offrit son écoute,
Bleach qui se confie, sur son passé en-volé
Et Terrence qui voit, toutes les routes,
Celles qu'on trace pour se rappeler,
Celles qu'on a oubliées, est-ce qu'on l'a emprunté ?

Celle qui a mené vers la ville ? La mémoire, c'était comme une carte ; le temps transforme les chemins ou les effaces, et parfois, on se réveille en se demandant ce qu'on fout par-là. Iel lui donna finalement la bouteille — il pourrait chahuter, et la faire désirer. Mais ce n'est pas le moment. Ah ! Même quand l'alcoom tape dans le crâne, on reste vigilant.

« Davied Bowie est inoubliable, en plus, il est roux. »

Ce simple détail qui fait tout ? Bloody Mary a un ricanement. Elle se laisse de nouveau tomber au sol, le dos claque contre la bagnole et glisse le long de son flanc. Pas le temps de cligner des yeux, et voilà, on est à terre. Iel examina son jeans troué aux genoux, ses vieilles chaussures dont l'un des lacets s'était cassé, et le contraste avec sa tunique à motifs — noir et rouge, ça rappelle un vieux roman français, il parait.

« J'pense avoir visité pas trop mal d'états, lâcha Terry en s'allumant une cigarette. »

Le briquet brille à travers ses yeux bleus, et la fumée enveloppa le reste. Iel gonfla les poumons pour se gorger de nicotine, il soupira le nuage de fumée et il ricana. C'était vraie qu'elle était mémorable, la tronche qu'avait tiré Bleach quand Bloody Mary lui avait raconté la vérité.

Mémorable pour quelqu'un souffrant d'amnésie,
Ah... C'est que Bloody Mary adorait l'ironie.

Iel se lécha la lèvre inférieure, avant de tendre la main pour récupérer la bouteille. Les pensées continuent de bourdonner dans les oreilles, c'est un essaim d'abeilles en colère, constant.

« Aléatoire, mh... allez à toi ? Iel désigna la bouteille, il retint un autre petit rire, avant de ravaler une autre bouffée de nicotine. Sa tête claqua contre la voiture, alors qu'iel fixait le ciel en soupirant son nuage de fumée. Pourquoi tu t'ennuies ? »

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Résumé:

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Toujours le visage rouge, Bleach n’est pas sûr de ce que le ton employé par Bloody Mary veut dire. Ou peut-être qu’il le sait mais qu’il ne veut juste pas se l'admettre. Alors, il se racle la gorge et décide de faire semblant de ne pas avoir remarqué. Et le-a pirate n’insiste pas, iel hausse les épaules et passe à autre chose, alors lui aussi fait pareil. Attitude est oublié et c'est David Bowie qui anime la conversation désormais.

— Mon cerveau doit être du même avis puisque j’me souviens de lui… et les vinyles que j'ai aussi, ça aide pas mal pour pas oublier.

Des musiques qui rythment son quotidien et dont il ne s'est toujours pas lassé. Il ne sait pas pourquoi elles lui tiennent autant à cœur, peut-être que ça a un rapport avec son passé. Il donnerait n'importe quoi pour le savoir.

— J'me demande si il y a d'autres vinyles quelque part. Autre chose que Bowie si possible, il glousse.

Bleach regarde Bloody Mary se laisser glisser sur le sol. Peut-être qu’il le-a rejoindra, plus tard. Pour l’instant, il reste debout, les mains dans les poches, à observer le soleil se coucher. Curieux, il finit par lui demander :

— Tu as visité quels états du coup ?

L'odeur de la cigarette monte jusqu'à ses narines et son nez se fronce. C'est ce qui l'a toujours dissuadé à essayer, l'odeur le dégoûte. Mais à part se reculer un peu, il ne s'en plaint pas et il attrape la bouteille avant d’en avaler une gorgée.

— Oui aléatoire... enfin bref, j’m’ennuie parce que j’ai rien fait aujourd’hui. Je déteste rien faire, j’ai l’impression de perdre mon temps. Pas toi ?

Il soupire, comme si le souvenir de cette journée l’épuisait et il se laisse enfin glisser aux côtés de Mary, laissant la fumée de cigarette les envelopper et l'alcool brouiller son esprit. Une nouvelle gorgée de la boisson, et la bouteille finit entre les deux pirates, à attendre que quelqu'un s'en serve.

@Bloody Mary

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Bloody Mary n'insista pas sur ce point,
(Enfin pour l'instant, le diable est vil galopin)
Iel constaste, simplement, le rouge toujours,
Il emplit toute la face de Bleach, comme en plein jour.

Ah... ce n'est pas de sa faute, non ? C'est qu'iel sait bien y faire pour rendre écrevisse les garçons et les filles, alors il se contente d'en rire dans sa tête. La cigarette retrouve le chemin de ses lèvres, et il l'écoute, parler de Bowie et de vinyle. C'est qu'il n’en a jamais eu entre les mains, Bloody Mary, ces trucs à collections - pense-t-il - qu'on entasse — elle préfère les talons. Alors elle fait craquer les os de ses cervicales, avant de prêter la bouteille à Bleach sans rien dire.

« Je pense que tu pourrais en trouver, si tu fouilles bien. Et surtout, s'ils n’ont pas été bousillés par la tempête. »

Les gens ne se seront pas jeté dessus en premier, après tout les vyniles, ça ne se bouffaient pas. Bloody Mary releva la tête vers le ciel, en soupirant la fumée de cigarette par la bouche. Son soupir est long, sa gorge se contracte dans un souffle léger, ça forme un voile fragile entre ces réalités — le ciel et la décharge.

« Je suis arrivé par la Floride, j'ai fait un crochet par la Louisiane, j'suis remonté vers l'Indiana, le Colorado, et enfin l'Oregon. »

Terrence ne mentionna pas qu'il comptait se rendre en Californie, il n'ajouta pas non plus qu'il venait d'Irlande. Et qu'avant de partir pour le Nouveau Monde, il avait traversé l'Europe jusqu'à atteindre l'Allemagne. Et là, iel s'était décidé·e pour les États-Unis sur un coup de tête. À force de bouger partout, iel disparaissait des souvenirs des gens qu'iel avait rencontrés. Et il était plus difficile de le tracer.

C'est qu'il fuyait, Bloody Mary.
Et il se sentait traquer, et ainsi,
Iel voyait, iel y passait sa vie.
Et elle finirait, loin de chez lui.

Bloody Mary reprit la vinasse, l'alcool la fit grimacer, et lui brûla l'estomac. C'était immonde, mais ça suffisait pour réveiller l'euphorie. Alcool et cigarette, deux vieilles habitudes qu'iel avait pris dans l'enfance. La première cuite à treize ans.

« Pas de jolies bagnoles à réparer pour les chevaucher, du coup ? »

Balança Bloody Mary, pas peu fier de ses remarques goguenardes. Il accompagna les paroles en haussant le sourcil droit, il se levait presque en accent circonflexe au coin de son visage. Allez Bleach, donne lui un os à ronger, ou à défaut, le faire sourire ou rire.

« Et pour moi, la journée ne fait que commencer, je suis une créature de la nuit. »

Bloody Mary se demanda si Bleach aurait la référence, s'il la connaissait déjà et s'il allait s'en rappeler. Tant qu'il ne lui disait pas qu'il ressemblait à un vampire qui brillait au soleil, ça irait.

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Résumé:

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C’est vrai qu’il n’avait pas réellement essayé de chercher d'autres vinyles. Peut-être qu’au final, il était heureux avec David Bowie et qu’il n’était pas encore prêt à passer à autre chose. De toute façon, c’était fragile ces trucs, il doutait que beaucoup aient survécu à la Tempête. Il se contenta alors de hocher la tête en guise de réponse, un air pensif sur le visage.

— T'as visité du pays, ça a l’air sympa. Si ça te dérange pas, tu pourrais m’en parler ? Pas forcément maintenant, mais t’sais, un jour. J’sais pas, p’têtre ça m’aiderait à me souvenir.

Une nouvelle gorgée, une autre grimace. Plus il en buvait, moins ça devenait dégueu, peut-être qu’il commençait à s’y habituer. Il ne savait plus trop la quantité qu’il avait avalé, ni ce qu’il restait dans la bouteille mais si Bloody Mary continuait à s’en servir, c’est qu’il y en avait encore.

La remarque du pirate le fit doucement rire et il répondit :

— C'est pas moi qui les chevauche, mais non, rien en ce moment.

Un sourire amusé sur le visage, il reprit une gorgée de l'alcool et s'adossa un peu plus contre la voiture avant de fermer les yeux. Etonnement, entendre Bloody Mary dire qu'iel était un-e vampire ne l'étonna pas plus que ça. Est-ce que ça fait de moi Bella ? se demanda-t-il, sans même savoir qui pouvait être cette Bella. Il se tourna vers Mary et posa une main sur son cou, faussement effrayé :

— Une créature de la nuit ? J’dois m’inquiéter pour mon sang ?

Un petit sourire en coin, si il y avait une référence à autre chose dans la phrase de Bloody Mary, Bleach était complètement passé au dessus. Mais au moins, il avait commencé à se souvenir de Bella, c'était déjà ça.

— Eh, c'est qui Bella ?

@Bloody Mary

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« Je pourrais. »

Souffla Bloody Mary en haussant les épaules. Le passé, ce n'était pas si aisé avec ellui. La plupart du temps, iel le transformait à sa guise, et fanfaronnait une enfance — adolescence — qu'il n'avait pas eue. Il parlait alors d'études en médecine, de quelques caresses échangées avec un ou une enseignante ayant mené à sa fuite. Il mettait un point d'honneur à faire sentir aux autres qu'ils faisaient partie de la plèbe, et qu'il leur était supérieur sur tellement de points — et de taille, surtout.

Alors qu'est-ce qu'elle pourrait dire à cet enfant sans passé ?
Est-ce qu'elle irait à lui aussi, transformer la vérité ?
Faire du cauchemar un joli conte sans compter ?
Les mensonges qu'au bout de ses lèvres rouges, elle aura tissés.

Ah... Bloody Mary cachera qu'elle n'a plus envie de rester. Depuis un an, Arcadia Bay et la décharge étaient devenus une prison de verre. La mésange se lasse vite, et elle a besoin de voleter, loin, très loin, de ses soucis et de jouer une autre histoire que celle de sa vie.
Alors oui, Bloody Mary pourrait.

L'alcool laisse en son sillage une traînée brûlante dans son œsophage. Iel ne le goûte que trop peu, se fatigue du Whiskey à deux cents dollars qu'il a abandonné durant la veille de la nouvelle année. L'alcool de moteur n'est pas un carburant suffisant pour Terry, mais c'est juste assez pour son esprit espiègle.

« Ah oui ? T'es pas du genre à chevaucher ? »

Et son sourcil se hausse, et il se gausse par avance des réactions de son vis-à-vis — rougeur ? Si l'enfant sans passé aurait compris le sous-entendu. Son crâne claque contre la voiture, alors qu'iel observe le ciel à travers ses cils roux. Souvent, il aurait aimé ne pas se rappeler.

« Bella ? »

Et à Terrence de fixer le garçon sans nom. Un pli se forme - très léger - sur son front, alors que les mots dansent dans son crâne. Et c'est là qu'iel fait le lien : Bella, ah oui ! Cette pauvre héroïne qui rêve de romantisme à travers les livres, et s'épanouit dans les bras du premier crétin au trop beau regard.

« Bella c'est... c'est un genre de... demoiselle en détresse, qui finit captive dans un château, où t'as genre... le service à thé et l'horloge qui parle. Elle est gardée enfermée par une bête, la Bête même. Je saurais pas la décrire : un mélange entre un quaterback américain et un ours. Il prétend qu'il l'aime, elle croit l'aimer, il lui offre des livres et elle se dit qu'elle pourrait faire de lui le prince charmant. »

Bloody Mary n'a pas fait le lien avec Twilight, en vérité, s'iel en avait entendu parler, iel ne devait pas vraiment s'en souvenir. Dans tous les cas, quelle différence ? Dans ce genre d'histoire à l'eau de rose, Terrence détestait les princes, et à choisir, iel se serait tapé la princesse et la sorcière.
Après tout, iel était un savoureux mélange de Maléfique et de Cruella d'Enfer.

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Résumé:

occupons-nous du sens et laissons les sons s'occuper d'eux même

Il ne savait pas vraiment s’ils allaient avoir l’occasion de ressasser le passé un jour ou même si l’envie sera là mais au moins, il savait que ça ne dérangeait pas Bloody Mary de l’évoquer un jour. De toute façon, Bleach prenait toutes les informations qu’on voulait bien lui donner et c’était encore mieux s’il y était inclus dans ces souvenirs. Malheureusement, il n’avait toujours pas croisé de personne qui le connaissait d’avant la Tempête. A croire qu’il avait commencé à exister à Acardia Bay après ce maudit jour de novembre 2019.

L’alcool avait fait s’envoler les traces de gène depuis un moment et si son visage était encore rouge maintenant, c’était uniquement à cause de la boisson. La question de Mary le fit doucement rire et il répondit, avec bien plus d'honnêteté que si il avait été sobre :

— Pas vraiment, mais qui c’est, ça pourrait changer un jour. J’suis ouvert aux nouvelles expériences.

Puis, il ferma les yeux quelques secondes, profitant du silence de l’extérieur. La bouteille se retrouva de nouveau dans sa main et il la porta à sa bouche avant d'en boire une nouvelle gorgée.

Le semblant de résumé de la Belle et la Bête raviva un début de souvenir chez Bleach qui le temps d’une micro seconde, eut l’impression de se revoir devant une petite télévision à regarder le dessin animé. Un violent mal de tête le fit grimacer et la bouteille manqua de lui glisser des mains et se renverser au sol.

— Pardon, marmonna-t-il. Ma tête n’aime pas se souvenir du passé. Ca m'donne mal au crâne... ou alors c'est l'alcool.

Il se massait les tempes pour faire partir la douleur qui commença à doucement s'estomper après de longues minutes, emportant le début de souvenir avec elle.

— Tu sais, j’crois que c’est Belle. Pas Bella.

@Bloody Mary

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petit résumé:

Occupons-nous du sens et laissons les sons s'occuper d'eux même. « The virginal brides file past his tomb
Strewn with time's dead flowers
Bereft in deathly bloom
Alone in a darkened room
The count »

( Jill Tracy → Bella Lugosi's Dead )
« C'est l'alcool cha-ton, la gnôle est finie à la pisse. »

Bloody Mary haussa les épaules, sans se soucier du vulgaire dans ses mots. On reprend la bouteille, et on boit pourtant encore. Tant que c'est assez pour brûler dans l'estomac, enflammer les pensées et les idées, cramer la tristesse.

« Tu devrais boire de l'eau pour faire passer la migraine. Conseil de pilier de bar. »

Iel passa la main dans ses cheveux, et iel fronça les sourcils quand Bleach osa lui répondre que ce n'était pas Bella, mais Belle. Iel pencha la tête sur le côté, les sourcils froncés, tandis que ses synapses gorgées d'alcool s'actionnaient tant bien que mal pour faire passer le courant.

« C'est pareil, nah ? Belle ? Bella ? Le même genre de meufs qui s'entichent d'un gars abusif. »

Bloody Mary était loin de Twilight, des vampires qui brillent au soleil, ou encore des jeux d'acteur discutables. En vérité, iel ne l'avait simplement jamais vu, ce film, et encore moins lu le livre. Alors iel fit craquer ses cervicales, et iel tenta de se redresser tant bien que mal. L'alcool continuait ses effets, les idées se mélangeaient aux souvenirs.

La fatigue qui finit par venir,
L'univers en train de tourner,
Et les pensées, avalées, déchirées,
La cervelle comme de la cire.

Alors iel avale sa salive, iel marche en balançant les bras et les jambes, peut-être frappe-t-il sans faire exprès Bleach au passage. Qu'importe, ça ne lui traverse pas l'esprit de s'excuser.

« Être amnésique, c'est comme se prendre une putain de cuite, qui ne part jamais, non ? »

Bloody Mary se souvenait, presque toujours, tous les jours. Iel alluma sa cigarette, et iel tira une première taffe. Ça devenait de plus en plus difficile d'en trouver, ça le rendait dingue.

« Bowie, hein ? Mh... et iel remua les épaules, et iel demanda : l'Homme qui venait d'Ailleurs, ça te dit un truc ? Dans les années 70. »

Ce film lui laissait toujours une impression de mélancolie, et de vain. Ce sentiment n'était pas anodin, mais Bloody Mary n'aimait pas trop y penser, alors iel chassait la mélancolie.

« Tu penses être d'ici ? »

Enchaîna lae jouvenceaurelle, sautant d'une idée à une autre. Les jambes tremblent un peu, sa silhouette se balance d'un côté, puis de l'autre, et pourtant, iel a la nette impression de savoir exactement ce qu'iel fait. L'alcool battait dans ses tempes, en rythme avec le reste, avec sa voix qui chantonne un peu tout et n'importe quoi.

« De la ville, j'veux dire. »

Précisa-t-il en gonflant les poumons pour expirer sa fumée plus loin. Bloody Mary songe alors que peut-être, tous les proches de Bleach sont morts. Sa mère, son père, son chat, Britney sa collègue.

« Tu crois que Bones enlève son masque quand il dort ? »

Et Bloody Mary se retourna vers Bleach, iel fit un pas vers lui, et l'inspecta longuement avant de balancer :

« Imagine, si en fait, t'étais Bones. »

L'air le plus sérieux du monde.

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Résumé:

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Il aurait sûrement bu de l’eau si seulement il y en avait à proximité, mais à part de l’alcool, il n’y avait rien d’autre. Alors, il prit la bouteille et avala une autre gorgée. Peut-être qu'il pouvait anesthésier la douleur avec... ou se taper un mal de ventre et oublier son début de migraine.
Bleach haussa des épaules après la remarque sur Belle/Bella, de toute façon il ne se souvenait pas réellement des deux personnages donc Bloody Mary avait sûrement raison.

Le pirate le-a regarda se lever, trop fatigué pour l'imiter et croisa les doigts pour qu'iel ne tombe pas. Son corps se balançait, manquant de donner un coup à Bleach au passage avant qu'iel ouvrit de nouveau la bouche et brisa le silence qui s'était installé. Il fallut quelques minutes au mécanicien pour construire une réponse qui avait du sens, mais il finit par se lancer :

— J’sais pas. C’est bizarre, tu sais que les souvenirs sont là, mais ils veulent juste pas venir. En me réveillant, j’avais l’impression qu’on m’offrait une nouvelle vie. Sauf que, j’sais pas si j’en veux. J’veux juste savoir qui j’étais avant la Tempête.

Bleach ne comprenait pas pourquoi David Bowie était soudainement apparu dans la conversation, mais il demanda :

— L’Homme qui venait d’ailleurs ? C’est une chanson ?

Bloody Mary passait d’une question à une autre, sans réelle transition. D’abord confus, essayant toujours de comprendre le lien avec David Bowie, le pirate laissa tomber, trop alcoolisé pour vraiment y réfléchir mais répondit avec le plus d’honnêteté possible :

— J’pense pas. Quelqu’un se serait souvenu de moi sinon. Mais jamais personne est venu me voir en me disant “ah j’te connais toi“. J’veux savoir pourquoi je suis venu ici, si j’suis venu seul ou pas. Pour te dire, si j’avais pas retrouvé ma carte d’identité, j’me serais même pas souvenu de mon prénom. J’aurais juste été Bleach.

Une renaissance. C’est comme ça qu’il avait vécu son réveil. Certains auraient aimé pouvoir vivre la même expérience, faire table rase dans une nouvelle ville et se construire une nouvelle vie. Mais pas Bleach. L’obsession était moins forte maintenant, mais il n’y avait pas un jour sans qu’il se demande qui il était avant.

La conversation dévia sur Bones. Est-ce que le chef des Pirates avait déjà enlevé son masque ? C'était une question que Bleach s'était déjà posé. L'espèce de bec de corbeau qui cachait le visage de Bones était assez impressionnant et cool, mais ne devait pas être très agréable à porter.

— J’espère bien, ça doit pas être facile de dormir avec ce truc.

Il ne bougea pas quand Mary s’approcha de lui et un léger sourire amusé se dessina sur son visage face à la question qui suivit. Tout aussi sérieux que le-a pirate devant lui, Bleach finit par lui retourner l’accusation :

— T'sais quoi, si un d’nous deux devait être Bones, ça s’rait sûrement toi. P’têtre que c’est toi Bones.

@Bloody Mary

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Occupons-nous du sens et laissons les sons s'occuper d'eux même. « The virginal brides file past his tomb
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( Jill Tracy → Bella Lugosi's Dead )
« Non, c'est un film avec Bowie dedans. »

Répliqua Bloody Mary, sans commenter sur la partie des souvenirs. Iel ne sait juste pas trop quoi répondre, et la conversation part dans tous les sens ; iel oublie presque aussitôt les questions qu'iel pose à Bleach. Alors quand le jeune homme lui répond, c'est au vol qu'il doit saisir le fil. Il se lécha les lèvres, puis il réfléchit malgré tout à ce que Bleach disait. L'impression qu'on lui offrait une nouvelle vie.

Une nouvelle vie.
Loin de tous les soucis.
C'est bien ce qu'iel voudrait,
Bloody Mary.
Recommencer, encore, et jamais.

Bloody Mary fit quelques pas, et iel leva les bras pour s'étirer longuement. Sa tête se penche à gauche, puis à droite, ses cervicales craquent en réponse. Sa main passe derrière sa nuque, iel roula la tête, avant de répondre :

« Au moins tu as un nom à poser sur ton joli minois. »

Clin d'oeil, et voilà qu'iel sourit, amusé·e de ses propres bêtises. Bloody Mary aimait draguer, et si ça n'allait pas plus loin que des mots, ça lui allait tout aussi bien. Au moins, les mots étaient sincères, et iel s'éloigna un peu. Besoin de marcher, et d'activer ses longues jambes. Les épaules roulent encore, c'est qu'iel sent la tension dans les muscles. Mais le monde vacille, iel peine à rester debout ; il croit maintenir son équilibre, mais celui-ci est aussi fragile que la première fois où iel avait mis des talons.

« Tu sauras un jour, la mémoire c'est magique, tu sais ? »

Bloody Mary pivota sur Bleach, iel se rapprocha en haussant un sourcil. Iel plaça la main près de son visage, et iel continua :

« T'es tranquille, en train de pisser et bam ! Iel claqua des doigts, tu te rappelles soudain d'un truc que t'avais complètement oublié. »

Sourire un peu triste, Bloody Mary fit un pas en arrière.
Iel sait ce que c'est.

Haussement d'épaules, puis de nouveau un petit rire qui se coince dans sa gorge. Iel secoua la tête, et fit un « naaaaaaaaaah », un peu rauque, avant d'expliquer sa thèse à Bleach :

« Bones, c'est un nain comparé à moi, genre. Il doit m'arriver là. »

Bon... Bloody Mary et les mesures, ivre, ce n'était pas trop ça. A lae voir, on aurait dit que Bones était en vérité un nain, capable de s'habiller au rayon enfant, puisqu'iel plaçait la main au niveau de son nombril en grimaçant.

« J'ai au moins trente centimètres de différence avec lui. »

Non plus, mais Bloody Mary avait les idées grandes, et ses mesures allaient dans ce sens. Puis, iel soupira soudain avec « pfff » qui fit voler les boucles traversant son visage. Haussement de sourcil, iel fixa Bleach, et gronda :

« Je suis entouré de nains. »

Triste prise de conscience, même Bleach ne lea dépassait pas. En vérité, chez les pirates, peu de personnes arrivaient à lea dépasser. Et en dehors, il n'y avait qu'une poignée d'individus pouvant se vanter d'être plus grand·es que lui.

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Résumé:

» You never walk alone [PV : Bambi - Février 2021]
» Rencontre les plus beaux avatars de ta régions [Pv : Spiza - Fin Février 2021]
» i'm no hero | Bleach
» Kwak | J'me sens imposteur.
» et nous serons les rois de l'épave [ft. Spiza]