pepso & chill ▬ lollipop

les missions, ça n'a jamais été son fort.
quand on préfère lézarder au soleil, être forcé de se magner le cul pour une fois est bien souvent synonyme de rants où il se plaint allègrement qu'il n'a pas envie de se bouger.
sauf qu'on a appris à l'ignorer, puisque même les tapes derrière la tête ne suffisent plus pour le faire taire, et surtout, à lui forcer la main.
c'est que diamond a beau se faire apprécier de quelques lieutenants, on ne peut pas dire qu'il soit dans les bonnes grâces du sien, et que celui-ci n'a plus la patience de le gérer avec des pincettes.

alors on lui demande de récupérer des trucs, et en duo cette fois !
ça lui change de ses expéditions solo, où il passe le plus clair de son temps à pester contre la terre entière en notant ce qu'il trouve avec autant de conviction que lorsqu'il se coltinait un exam de maths à huit heures, un lundi matin, au lycée
(c'est à dire, aucune)
et comme c'est dommage, la dure tâche de le supporter incombe à lollipop — ça l'avait fait ricaner, diamond.
parce que le tourmenter était aussi amusant que d'emmerder wrath,
(mais jamais en même temps, il tient à la vie, mine de rien)

— lo-lli-pop ! on accentue le p, sourire trop large aux lèvres, quand il sautille plus qu'il ne marche vers lui, prêt pour la grande aventure en ma fabuleuse compagnie ?
il agrémente ses mots d'un clin d'oeil — effleure l'espoir de voir le rouge lui monter aux joues, puis reporte son attention sur les boutiques encore en état, mais surtout, celles qui ne le sont plus, à moitié condamnées par les gravats.

— donc on fouille, on pille ce qui peut l'être, on note ce qui est intéressant et on se casse si y'a des ennuis qui s'pointent ?
c'est qu'il n'a pas trop envie de se faire attraper aussi vite, et encore moins avec les mains vides.

résumé:

ferme-la, dia
ça le fait ricaner, de son rire signature insupportable alors qu'il esquive le coup avec une habitude un peu effrayante, mais quand on est habitué de se faire claquer, on développe des réflexes.
aux paroles suivantes, il ne peut s'empêcher de rouler des yeux.
être sous-estimé est l'un de ses principals atouts, mais autant faire mine d'acquiescer en silence pour ne pas trop envenimer les choses — c'est que lollipop n'est pas dans le meilleur des moods, et qu'il y est absolument pour quelque chose.

son compagnon d'infortune part de son côté, et il ne peut que faire de même, jouant des épaules pour s'infiltrer dans ce qui devait être un salon de coiffure.
ça le fait littéralement vibrer sur place, lorsqu'il met la main sur des boîtes de bleach (#priorités) qu'il s'empresse de ranger dans son sac, puis il passe à la suivante, et l'autre d'après.
y'a le verre et le métal qui s'entrechoquent à chacun de ses mouvements, tant et si bien que diamond n'entend pas le retour de lollipop.
il porte une main à sa poitrine, souffle pour retrouver un semblant de calme tout en le maudissant silencieusement.

— je m'en sors très bien hon, merci de t'inquiéter pour moi !
qu'il lance, tout sourire, en se retournant vers lui, les yeux glissant ensuite vers la sucette qu'il a toujours en bouche.
c'est une très mauvaise idée et c'est donc pour cela qu'il s'exécute sans aucune hésitation.
d'un mouvement rapide, il se relève, ses doigts se referment sur le bâton, chaparde le bonbon à l'adolescent avant de le caser entre ses lèvres, le rictus perpétuellement présent.
toujours en le fixant, il croque, le bruit du sucre qui se brise aussi tonitruant que les battements de son coeur à ses oreilles.

— tiens.
diamond lui jette hasardeusement un ringpop encore soigneusement emballé, puis fait volte-face, sans attendre la réaction du plus jeune et surtout, pour mettre le plus de distance entre eux que lui permettent ses enjambées animées.
la batte lui offre une portée qu'il préfère largement éviter pour le moment, alors autant se mettre à courir s'il peut s'épargner un coup dans les genoux.

— y'a une supérette, au bout du couloir, magne-toi !
on a des bouteilles de pep(o)i à récupérer pour le grand manitou.

résumé:

ça hurle derrière lui, et il en absolument rien à foutre, se concentre sur ses pas et les débris à éviter s'il ne veut pas se rétamer dans toutes les règles de l'art.
au bout du tunnel (couloir), il peut apercevoir la lumière et sans un regard derrière lui, entre dans le commerce sous l'oeillade paniquée du pauvre clerc qui n'a rien demandé aujourd'hui.
il s'apprête à tourner le coin, autant pour repérer un truc utile que pour éviter la furie de son coéquipier et-
et y'a la batte qui entre en contact avec l'arrière de son genou — l'explosion de douleur lui arrache une exclamation tout aussi surprise que lacée de souffrance, lui fait perdre l'équilibre dès que son momentum lui fait appuyer son poids sur celui-ci.
l'instant d'après, c'est son épaule qui amortit le choc avant qu'il ne termine sa course contre une étagère, feat les bouteilles et les paquets qui lui tombent dessus pour ajouter au ridicule de la situation.

c'est que ça fait fucking mal, tout ça, et qu'il serre les dents pour ne pas geindre même si l'envie est fort présente.
fierté oblige, mais, il concède que c'était mérité.
plutôt crever que de l'admettre.
diamond fixe lollipop, qui s'accroupit face à lui et qui semble visiblement satisfait de son petit stunt.
son air passablement irrité fond comme neige au soleil, quand il relève le menton, un sourcil arqué et masquant le fait qu'il a l'impression de s'être pris un camion en pleine figure derrière un sourire moqueur.

— eh, j'aurais dû m'y attendre, que t'allais être un peu rough sur les bords. est-ce que je dois trouver un safeword ?
il aurait aimé se concentrer sur sa réaction, mais son attention dévie vers l'employé qui avait contourné le comptoir pour voir ce qui avait causé le raffut et qui détale par la suite.
probablement pour alerter l'un des protecteurs (#passteelparpitié) qui patrouille habituellement près des commerces protégés par l'association.
ça compliquait les choses, mais tant qu'ils récupéraient l'essentiel à la vitesse de l'éclair, ils avaient une chance de s'en tirer sans se faire épingler.
enfin, s'il arrivait à s'enfuir, maintenant que sa jambe l'élance dès qu'il fait mine de se relever.
un soupir lui échappe, alors qu'il se redresse péniblement dans une cacophonie ponctuée par le chuintement de plastique des gâteaux et de bouteilles roulant au sol.

— dommage, normalement j'aime bien prendre tout mon temps, mais on va devoir se dépêcher.

résumé:

c'est que la main qui se tend pour l'aider, il l'observe avec incrédulité, s'apprêtant à le remercier
sincèrement
mais faut croire que lollipop change bien rapidement d'idée, rétracte son offre ce qui le force à s'appuyer lourdement sur l'étagère derrière lui pour ne pas glisser de nouveau au sol.
ça lui tire un sifflement de douleur, avec son genou qui tremble — ça promettait un hématome visible jusque dans la stratosphère, et ses jointures blanchissant sous la pression qu'il exerce pour se maintenir debout.

— t'inquiètes, j'y comptais pas trop.
il n'y a plus de traces de sa malice habituelle,
juste le sérieux que la situation requiert, alors qu'il s'active à son tour pour récupérer ce qu'il peut, dans la mesure où sa démarche claudicante le lui permet.
c'est pénible, c'est douloureux, sa jambe menace de le lâcher et
il attrape une conserve, la fracasse contre un étalage,
ça a le mérite d'atténuer légèrement son agacement.
diamond capte le signal de son coéquipier du coin de l'oeil, hoche sèchement la tête et serre les dents quand ils quittent le commerce.

le soucis, c'est qu'à peine on rejoint le dédale de couloirs et de débris emprunté plus tôt, y'a des pas pressés qui résonnent.
la chasse est ouverte, et que même s'il connaît les recoins du centre commercial comme le fond de sa poche, il a la vitesse d'un escargot estropié en train d'agoniser sur le bord du trottoir.
il étire le bras, attrape la manche de lollipop, histoire d'attirer son attention et de le traîner à sa suite vers les boutiques les plus éloignées des sorties habituelles — c'est qu'à force de piller, on sait où se cacher, le temps que l'accalmie revienne.
puis, il y a bien des façons de s'échapper d'ici, pour peu qu'on ait deux jambes fonctionnelles.

— ils vont nous- il marque une pause, inspire alors qu'il jette un coup d'oeil par-dessus son épaule, me rattraper.
et c'est purement de sa faute.

— j'dois me cacher. mais si tu veux filer, y'a une sortie de service, faut juste aller vers l'aile cinq, entre les toilettes et le magasin de montres.

résumé:

j'partirai pas sans toi.
ça lui fait froncer les sourcils, le cloue sur place.
parce que la notion d'entraide lui est alien, même si c'était pour éviter de s'attirer les foudres du lieutenant en se présentant seul et avec la moitié du pactole. c'est que diamond, lui, n'hésiterait pas à se faire la malle sans demander son reste, ni même un regard en arrière.
parce qu'on a vite appris à se référer à la loi du plus fort, du plus malin, du plus opportuniste.
il ne comprend pas trop sa décision, à lollipop, mais il hoche la tête, lâche sa manche alors qu'il se dirige maladroitement vers le hideout qu'il avait déniché dans l'une de ses multiples escapades, avant et après la tempête, au centre-commercial — de celles qui se terminaient avec lui dans le rôle du nuisible qu'il faut exterminer.
les choses ne sont pas si différentes aujourd'hui.

les bruits de pas résonnent, s'éloignent, reviennent puis repartent
ils rythment les battements de son coeur qui ne vit absolument pas sa meilleure vie.
la douleur qui pulse en tandem avec celui-ci le fait plus d'une fois siffler silencieusement entre ses dents.
on est loin de ses sourires en coins satisfaits et trop plein d'assurance. il exsude une énergie nerveuse, presque désespérée quand leurs poursuivants semblent s'approcher d'un peu trop près et qu'il s'efforce d'avaler la distance qui les sépare de ce stupide abri.
diamond est si concentré à la tâche qu'il manque de trébucher quand son cadet vole à son secours,
(pour la troisième fois)
le silence tellement pesant qu'il en avait presque oublié sa présence
(princesse en détresse, n'est-ce pas ?)

— on est pas trop loin, c'est près des colonnes qui se sont effondrées, à côté des escaliers.
c'est murmuré tout aussi bas, puis il lève le bras, celui qui n'est pas appuyé sur ses épaules pour se maintenir debout, pour illustrer ses propos.
ça prend plus de temps qu'il ne l'aimerait, une oreille toujours à l'affût du moindre écho, mais ils arrivent enfin à destination.
le temps a continué de faire ses ravages et des gravats se sont ajoutés, rendant l'étroite ouverture entre les portes métalliques de la boutique et le mur plus petite encore, mais pour une fois, il bénit sa carrure d'allumette sous-alimentée.
y'a une lueur triomphante qui lui brille dans le fond des yeux, quand il pose une main sur le béton pour libérer lollipop de son poids, indiquant l'interstice d'un vague mouvement du menton.

— après vous.

résumé:

quittant finalement ce satané couloir beaucoup trop à découvert à son goût pour rejoindre la sécurité, de l'ancienne boutique de vêtements, il se sent de nouveau respirer.
un rapide coup d'oeil, dans la pénombre, ne lui révèle rien de nouveau depuis son dernier passage.
toujours les mêmes étalages de vêtements renversés, les canapés rongés par les insectes et cette bonne vielle odeur d'humidité.
et vu l'ambiance déjà peu sereine du duo, diamond se félicite d'avoir viré les mannequins dans le backstore. se faire surprendre par ceux-ci une fois avait suffit à ce qu'ils récoltent un séjour indéterminé loin de son regard, merci.

il s'enfonce à la suite de lollipop vers le fond de la salle, où le peu de lumière ne suffit plus à éclairer celle-ci, toujours en boitant et concentré sur ses pas.
c'est qu'il ne fait pas trop attention où il va, cogne l'autre par accident, un rire nerveux déjà prêt à lui échapper — sauf qu'il remarque, entends, plutôt, sa respiration saccadée et son agitation alors qu'il semble chercher quelque chose.
ça lui prend quelques secondes, après avoir reculé, pour qu'il s'approche de nouveau, déposant une main sur son épaule pour l'ancrer dans le moment présent.

— hey- hey, respire.
il se veut rassurant, quand il passe son autre bras autour de lui, attrapant l'un de ses poignets pour qu'il arrête de fouiller frénétiquement dans son sac.
ce serait bien sa veine, qu'il se tape une crise de panique — entre lui qui est hors service, le temps de se poser un peu, puis d'inspecter les dégâts, et son coéquipier qui semble être à quelques secondes près de lui claquer entre les doigts, c'est vraiment pas de chance.
tournant la tête vers la porte qu'il peut toujours voir, il reporte son attention sur lollipop.

— concentre-toi sur ta respiration, qu'il murmure, relâchant au passage sa prise sur son avant-bras, et fait juste me dire ce que tu cherches, d'accord ?
et puis, il avait quand même préféré l'aider que de fuir, comme il le lui avait proposé, diamond pouvait bien lui rendre la pareille.

résumé:

il ne bouge pas trop, diamond.
reste près de l'autre lorsqu'il note sa respiration qui se calme doucement, bien que toujours un peu trop rapide, attendant patiemment qu'il lui indique ce dont il a besoin.
la lumière ? oh. oh.
ça l'aurait fait rire, si l'urgence de la situation, d'être traqués, n'était pas aussi omniprésente dans son esprit. dans le confort du territoire qu'ils considèrent le leur, ça allait être une autre histoire, mais pour l'instant, il garde ses railleries derrière ses lèvres closes.

ça lui prend quelques secondes, à fouiller à l'aveuglette dans son sac pour récupérer la lampe torche qu'il traîne avec lui.
une fois en main, il allume celle-ci pour éclairer la boutique, clignant des yeux face à la lumière soudaine qui lui explose quelque peu la rétine.
ce n'est que lorsque la voix de lollipop s'élève de nouveau qu'il se déplace, ramène son bras contre lui avant de lui mettre la lampe entre les doigts.

— tu sembles en avoir plus besoin que moi.
diamond accompagne ses mots d'un léger sourire, puis s'avance vers les vestiges du comptoir caisse, inspecte les tiroirs et les armoires pour voir s'il n'y en avait pas une autre.
ça lui prend quelques minutes pour fouiner et en ressortir vainqueur, avec un ahah ! un peu trop bruyant qui lui fait précipitamment fermer la bouche, jetant un regard paniqué à la porte.
par chance, il n'y a personne et ça lui tire un rire, un brin nerveux.

— oups- désolé pour ça. qu'il murmure, presque embarrassé alors qu'il se relève, y'a les cabines, au fond, comme ça, la lumière des lampes ne devrait pas être trop visible de l'extérieur.
il n'attend pas spécialement sa réponse quand il se met à boiter aussi rapidement que son genou le lui permet.
parce que malgré le retour de son pseudo-optimisme, il n'a pas envie de se faire pincer, et autant mettre toutes les chances de leur côté s'ils doivent passer un (trop long) moment coincés ici.
ça l'arrête d'un coup, cette constatation. c'était pas prévu, définitivement pas dans ses plans de la journée, mais s'il faut deal with it, alors autant le faire en s'amusant.

— hey lollipop, t'éviteras de trop me frapper, j'aimerais un petit sleepover sympathique et bonne ambiance, tu vois ?
c'est lancé d'un ton impérieux, qui tire plus de l'enfant pétulant que du mec de vingt-deux qu'il est supposé être.

— ou alors, suffit de demander gentiment. vraiment, c'est quoi ces gens qui oublient un peu de décence, tsk.
puis bon, se faire manhandle par un midget d'un mètre soixante à tout casser ne le dérange pas vraiment, juste que le contexte actuel s'y prête difficilement.

résumé:

— hey j'ai dit- fuck-
le reste de sa phrase se perd dans un grognement fort disgracieux si on lui demande son humble avis, alors qu'il tente de garder un minimum sa voix sous contrôle quand il appuie sur son genou blessé.
ça le fait presque perdre pied, et franchement, lui donne un air d'équilibriste éméché quand il agite les bras pour ne pas s'éclater la gueule et se rattrape contre un étalage qui crisse contre le parquet.
discrétion ? inconnue au bataillon.

c'est en plissant les yeux qu'il fixe l'arrière du crâne de lollipop, l'offense toute tracée sur son visage.
mais comme il tient à ladite seconde jambe, il étouffe le si tu voulais que je tombe pour toi, fallait le dire qui lui brûle les lèvres
(il finirait bien par trouver une autre occasion de le caser)
avec toute la dignité dont il peut faire preuve, c'est-à-dire, pas beaucoup, vu la poussière qui barbouille ses vêtements et sa démarche d'estropié, diamond s'enfonce à sa suite sans piper mot
(un v r a i miracle)
vers le fond de la boutique.

l'absurdité de la situation ne se concrétise que lorsqu'il referme le rideau derrière lui, se laissant glisser au sol avec un effort titanesque.
c'est petit, et pas spécialement confortable, et surtout, surtout, la proximité semble fortement gêner l'autre moitié du duo.
lui ? y'a un sourire qui lui fend le visage en deux, c'est limite s'il est pas en train de vibrer sur place sous la jubilation.
oubliés les poursuivants, de toute façon, ils allaient probablement tourner en rond et lâcher l'affaire, lui laissant le temps de un, arriver à récupérer et deux, emmerder lollipop en se retenant toutefois d'être...
trop trop.
crever dans une cabine d'essayage,
(dommage, ce n'était pas la six)
c'était pas non plus dans ses plans, ou son top dix des endroits où clamser.

— t'es si pressé de te débarrasser de moi ? pourtant, je t'ai offert la possibilité de te casser, dar-ling. il incline la tête de côté, actuellement en train de réfléchir à sa question, alors qu'il étire sa jambe blessée avec une grimace. j'aurais tendance à dire, je sais pas, une heure ou deux ? le temps de leur donner l'impression qu'on s'est tiré pour de vrai, avant de passer par la sortie de service.

résumé:

c'est qu'il se contente d'un simple mmh dubitatif à ses mots, ne daignant pas relever la tête vers lui.
ou lui forcer la main pour des explications.
c'est qu'il aurait pu se faire pincer, que ça ne changerait rien au bout du compte. le reste du groupe continuerait d'avancer, les plus faibles n'ont pas leur place au sein des pirates, se font dévorer par les autres ou jeter une fois brisés.
il a seulement su se tailler une place auprès de quelques lieutenants, s'évitant ainsi de se faire lâcher sans préambule.
mais lollipop a décidé de stick around, et mine de rien, il lui en est reconnaissant, toutefois trop fier pour le remercier en bonne et due forme.

toujours concentré à la tâche de relever son jean usé pour inspecter l'étendue des dégâts, il ne cherche pas à briser le silence qui s'est installé.
avec l'adrénaline qui retombe, l'épaule ayant amorti sa chute commence doucement à l'élancer, rendant ses mouvements plus rigides et laborieux qu'il ne l'aimerait, lui fait claquer la langue contre son palais avec agacement.
l'instant d'après, c'est un jeu de mot un peu trop digne d'un daron dans un barbecue qui résonne dans la cabine, le fige sur place, les sourcils disparaissant sous sa frange et les lèvres entrouvertes.
c'est si horriblement nul que ça lui arrache un rire à retardement.

— a+ pour l'effort, f pour la blague.
y'a un sourire qui lui ourle les lèvres, quand il observe le plus jeune du coin de l'oeil, puis la sucette qu'il tire de sa poche.
diamond ne tenterait pas le diable une seconde fois, il sait pertinemment ce qui arrivait le cas échéant, et l'expérience, à l'instant précis, ne valait plus trop la peine d'être réitérée.
il en profite pour retrousser le bord de son pantalon au-dessous de son genou, se tortillant pour relever sa jambe et examiner le tout et oh, oh comme c'est moche.
l'hématome qui se forme est déjà bien foncé, accentué par les ombres projetées par la faible lumière de la lampe torche.

— c'est que tu m'as vraiment pas manqué.
qu'il marmonne, reportant son attention sur lollipop, son regard déviant ensuite vers la bouteille qu'il tient désormais entre ses doigts.
tiens, c'est intéressant ça.
et comme c'est proposé si gentiment, il ne se fait pas prier, attrape celle-ci pour en prendre une gorgée.
la brûlure de l'alcool est une compagne de longue date, numb exactement ce qu'il faut et le goût sucré le surprend par sa familiarité.
la vodka aux skittles ne s'oublie pas, encore moins après des essais infructueux pour en fabriquer soi-même dans le confort de sa chambre à l'université.
lui rendant son bien, diamond s'efforce de couvrir sa peau de nouveau — pas qu'il commence à se les peler, mais un peu quand même.
le mois de mars n'est pas spécialement clément niveau température, et le centre-commercial ne possède plus de chauffage depuis belle lurette.
ça le fait pester en silence, s'enfonçant dans le manteau qu'il a sur le dos à défaut de complètement se replier sur lui-même parce qu'il a encore un peu trop de dignité pour assumer la position foetale en sa compagnie.

et peut-être qu'il a fermé les yeux, juste une seconde, pour faire passer le temps et apprécier le léger buzz provoqué par la vodka, mais il ne suffit que d'une phrase lancée sur le ton du défi pour lui arracher un ricanement.
c'est qu'il est plein de surprises, lollipop, et ça l'amuse un peu trop.
ouvrant un oeil, il se redresse pour étirer le bras, ses doigts se referment de nouveau sur la bouteille pour s'exécuter, après tout, il s'est bien pris une batte dans le genou.

— c'était bas ça, qu'il souffle contre le goulot avant de la déposer entre eux, portant une main à ses lèvres pour les essuyer, mais s'il faut la jouer comme ça...
diamond fait mine de réfléchir, juste une seconde, le menton entre son index et son pouce, avant de sourire, avec un peu trop de mesquinerie et de suffisance pour que ça augure quelque chose de bon.

— je n'ai jamais frôlé la crise de panique dans le noir.
le fair-play n'est pas dans ses cordes et puis, il ne se fait pas d'illusions.
d'eux deux, il risquait bien plus de faire les frais du never have i ever que lollipop, étant on ne peut plus au courant des bails qui courent à son sujet, de tout ce qu'on dit dans son dos ou même en pleine figure.
il a largement de quoi lui faire trinquer la bouteille en entier s'il le désirait, pas qu'il refuserait de le faire de toute façon.

— tu sais que si je suis drunk, on va rester coincés ici bien plus longtemps que deux heures ?

résumé:

il tape l'index qui pointe sa jambe blessée du revers de la main, les lèvres pincées et l'air de dire "pas touche".
pour une raison obscure, il ne lui fait qu'à moitié confiance — faut dire qu'il est à la fois la source de son mal et celui qui l'a aidé à se planquer, contradiction à lui tout seul.
à ses mots, il ne peut s'empêcher de rouler des yeux, et de boire, puisque la raison de sa venue à arcadia, c'était justement d'y étudier.
enfin, il aurait pu le faire plus près de la maison,
(aurait dû, vu la situation actuelle)
mais la possibilité de fuir sa famille avait eu tôt fait de gagner sur la raison.
c'est qu'il s'en mord un peu les doigts, aujourd'hui.

— way to go pour me faire sentir vieux, next step tu vas me ok boomer, c'est ça ? il repose la bouteille, penche la tête de côté pour réfléchir, je ne me suis jamais fait virer d'une école.
diamond connaît vaguement l'histoire des gibson, ou du moins, la réputation de lollipop — les ragots voyagent vite avec la marmaille qui constitue les pirates.
pire que la cour d'école, rien n'est réellement un secret dans la décharge après tout.
puis bon, vu la vibe de son coéquipier, il n'a pas de mal à y croire, aux rumeurs.
la batte, le langage plus que fleuri et l'aisance avec laquelle il s'est taillé une place au sein du groupe y sont sûrement pour quelque chose.
surtout le batte, s'il devait être honnête avec lui-même.

diamond arque un sourcil, alors que son visage s'éclaire dans un sourire amusé.
oh, bien entendu que le goût de la vodka lui inonde la bouche, il n'a jamais eu honte de se confesser à l'un de ses crush, peu soucieux et complexé par les râteaux qui pouvaient suivre.
c'est qu'il en a presque envie de lui tirer la joue comme les personnes âgées et le taquiner, mais il tient à, un, sa main, et deux, sa vie, et que le changement aussi soudain de sujet de la part du plus jeune, doublé par le manque d'assurance dont il transpire atténue un peu sa mine railleuse, lui donne un air plus sérieux.

il n'est pas complètement stupide. diamond, rien n'est jamais dit sans raison.
l'alcool a beau rendre la perspective de réfléchir un peu difficile — quelle idée de boire l'estomac presque vide, mais il est encore suffisamment lucide pour aligner deux pensées à la suite.
et il s'incline vers lui, s'appuie sur sa main pour ne pas perdre l'équilibre, laisse son regard vagabonder, s'attarde une seconde de trop sur ses lèvres pour enfin croiser le sien.

— care to share ?

résumé:

les efforts de lollipop pour détourner son attention le ferait sourire s'il n'était pas aussi concentré à l'observer.
la couleur de ses joues enflammées et ses yeux qui fuient les siens après s'être posés involontairement sur ses lèvres, suffisent à l'encourager à se pencher un peu plus.
à envahir son espace personnel, jusqu'à ce que la distance entre eux soit risible, la main désormais appuyée contre le mur pour ne pas s’écraser sur lui.
diamond ne serait pas étonné, s'il en venait à se faire frapper, mais sa curiosité a été piquée et comme un enfant, il veut savoir.
doit savoir.

— qu'est-ce que ça me fait ? je sais pas lollipop, c'est plutôt à toi que je devrais poser la question, non ?
après tout, ce n'est pas lui qui semble prêt à prendre ses jambes à son cou s'il venait à s'approcher un peu plus.
il tourne légèrement la tête, fixe la bouteille fort bien entamée puisqu'aucun d’eux n'a eu la présence d'esprit de ne pas trop boire.
ça allait être un problème pour futur lui, la gueule de bois qui allait probablement pointer le bout de son nez.
là, tout de suite, il ne pourrait pas plus s'en foutre.
parce que se savoir la cause de tout ça est thrilling, suffit à satisfaire son besoin d’appraising — après tout, provoquer l’intérêt de quelqu’un en est une forme comme une autre.
c'est le retour du sourire insolent, quand il pose de nouveau son regard sur son visage.

— c'est mignon, de t'voir comme ça. gêné, dépouillé de son bravado habituel et réduit à un sputtering mess qui cherche désespérément à faire dérailler le sujet pour le fuir, j'sais pas si j'ai envie de continuer de jouer.
ou du moins, pas à ce jeu-là.

résumé:

c'est qu'il récolte ce qu'il sème.
s'il était en train de sourire bêtement, un peu trop fier de lui-même, relativement conscient de la possibilité que la situation tourne mal, il doit toutefois concéder qu'il ne pensait pas que ça allait déraper à ce point-là.
diamond n'a pas le temps de réagir, de reculer, que lollipop attrape son bras pour le plaquer contre le mur le plus proche, alors que son visage suit bien rapidement la même trajectoire vu la main qui s'est refermée sur son cou.
le soucis, c'est que ce n'avait pas été fait gentiment — il ne s'attendait pas à autre chose, que le bruit qui résonne dans la cabine est intensifié par l'écho de l'espace vide de la boutique.
puis, hey, ce n'est pas très plaisant, bien entendu que ça lui arrache une exclamation aussi surprise que douloureuse.

ouch-
il ferme les yeux, ignore les paroles de son vis-à-vis pour se concentrer sur sa respiration qui se fait sifflante, avec les doigts toujours serrés sur sa gorge.
ça goûte le fer-
diamond lève une main, presque hésitant, pour la porter à ses lèvres, tâte celles-ci à l'aveuglette pour constater que son index est poisseux, et fort probablement carmin.
faut croire qu'il s'est mordu par accident.
c'est bien sa veine, tiens.
elle retombe contre lui, alors que ses paupières se soulèvent pour fixer le plus jeune.
allait-il se justifier, vu la position dans laquelle il se trouve ? absolument pas.
s'il a des problèmes ? comme tout le monde.

et il l'observe, silencieusement, son expression carefully blank pour enfouir le début de panique qui grimpe sous une indifférence feinte, comme si ça ne l'atteignait pas, tout ça.
lollipop s'éloigne autant que le lui permet leur refuge temporaire, sans toutefois le lâcher — il est tellement concentré sur sa poigne qu'il ne remarque que trop bien qu'elle vient de s'affermir.
diamond, bien forcé de ne pas bouger, et surtout, de se taire, courbe l'échine.
il n'a pas de witty retort à persifler, pas de rictus railleur à afficher.
seulement un silence qui ne lui ressemble pas et une expression réservée alors qu'il abdique sans piper mot, les yeux toujours rivés sur lui.

résumé:

dans le silence qui règne, sa respiration sifflante occupe tout l'espace.
elle ne redevient égale que lorsque lollipop retire finalement sa main de sa gorge et il ne perd pas de temps pour reculer, impose enfin la distance que celui-ci désirait tant en s'appuyant contre le mur opposé.
c'est qu'elle a disparu , son humeur fantasque, définitivement remplacée par une prudence qui lui fait d'ordinaire si cruellement défaut.
diamond frotte distraitement son cou, plus préoccupé par sa lèvre sur laquelle il passe la manche de sa veste pour éponger le sang qui continue d'y perler.
ça devait être une mission tranquille, mais voilà où sa grande gueule le mène.

et même s'il se fait point d'honneur à l'ignorer du mieux qu'il peut, on ne rate pas le regard interrogateur.
ça le fige sur place, à se concentrer malgré l'alcool, puis tendre l'oreille pour capter autre chose que les battements de son coeur.
cette fois-ci, c'est plus parce qu'on boude qu'on ne pipe pas mot, mais plutôt parce qu'il percute la gravité de la situation dans laquelle ils sont toujours fourrés.
il se redresse difficilement, cherchant appui sur le mur pour attraper la lampe torche toujours accrochée au porte-manteau pour la tendre à son coéquipier.

— la ferme pas si t'es pas confortable avec ça, mais cache la lumière du mieux qu'tu peux.
qu'il murmure, avant de légèrement tirer le rideau pour voir s'il y avait bien quelqu'un dans la boutique.
mais mars est traître, et le peu de soleil qui filtrait encore au travers des décombres s'est fait la malle alors qu'ils étaient cloîtrés dans la cabine, et le noir complet ne lui offre pas spécialement la meilleure des vues.
diamond ne bouge pas, toujours à l'affût et l'absence de bruit finit par bien se faire sentir, lui arrache au passage un soupir soulagé.

— ok, c'est bon.

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