pepso & chill ▬ lollipop

PEPSO & CHILL

L'atmosphère est pesante. C'est un silence plus lourd que du plomb, que chacun des deux pirates renvoie à son coéquipier comme une balle enflammée. Ça prend au tripes, les retournements de situation comme celui-ci. Surtout lorsque la réalité décide de s'en mêler, nous rappelle que le terrain est dangereux, qu'on peut y laisser beaucoup au moindre faux pas. Et tout devient alors plus sérieux, malgré l'alcool et les tourments de la relation humaine. Beryll ramasse la lampe torche qui traîne, s'exécute sans un mot le blondinet lui intime de cacher le faisceau blanc.
Et il attend.
La lumière blottie contre le cœur - ça peut pas faire de mal, de temps en temps.
Il attend un signal, quelque chose pour lui indiquer l'issue de l'aventure.
Mais rien ne se passe, et ça lui arrache tout de même un soupir de soulagement, au sale gosse.
Son regard parcourt la petite pièce, jongle entre la silhouette de Diamond et les affaires au sol, puis il se décide enfin à ramasser le contenu de son sac pour le fermer et le caler sur ses épaules. Il laisse sortir son binôme en premier avant de le doubler dans la boutique, pour sortir vérifier si la voie est véritablement libre.
Et finalement, ils peuvent se faufiler jusqu'à l'extérieur sans plus de dégâts.
Dehors, la nuit est presque tombée et l'air frais revigore les poumons et l'esprit.
Impossible pourtant, de savoir combien de temps on a passé là-dedans.
Presque aussi impossible de marcher droit, et la route tangue un peu plus quand on se retourne pour s'assurer que l'autre ne s'est pas perdu en chemin avec la moitié du pactole sur le dos.
La trajet jusqu'au camp est long, solitaire est silencieux et il ne sait même plus si c'est vraiment ça qu'il préfère, Lollipop. Il a pas envie de réfléchir. Pas envie de penser à cette expédition suicide. Pas envie de penser à la raclée qu'il voudrait coller à son lieutenant pour l'avoir foutu en équipe avec Diamond. Pas envie de penser à la tournure que tout ça a pris. De penser à la tête que va tirer le blond la prochaine fois qu'il le verra. À celle que va tirer Bones quand il va voir dans quel état ils rentrent.
Et pour le reste, on verra demain. Quand le corps sera vidé de son alcool, et le sac vidé de ses canettes.
...
Quelle ironie.
Tout ça pour du Pepso.

dato 1 › dato 2 › dato 3