Le soleil s’est déjà couché depuis longtemps. Les enfants font semblant de dormir à cette heure-ci, tandis que d’autres ne songent pas encore à aller au lit. Il y a ceux qui trainent dans les couloirs jusqu’à très tard, il y a aussi ceux qui n’arrivent toujours pas à dormir ou bien comme Jupiter les couche-tard. La brune s’étire lentement et avance dans le château pour se diriger vers sa chambre. C’est une chambre partagée, pas très bien rangée et organisée.
Jupiter n’a jamais fait trop attention à sa colocataire. En général, quand elle rentre c’est directement pour s’endormir et se coucher. Cependant, depuis la dernière annonce de Phaner, elle est souvent rentrée tard, parce qu’il fallait enquêter le soir. Il y avait moins de chance que les greens viennent les contrôler, il y avait moins de chance de se faire pister. Alors, la brune dans la chambre rentre et vient directement se poser sur son lit. Elle se déchausse tandis que la chambre est éclairée à la bougie. Derrière la dernière lueur de la nuit, elle regarde la jeune fille, Habibi. Une des nounous à qui elle n’a pas porté attention, parce qu’elle préfère se l’accaparer plutôt que d’avoir à partager.
Ce soir-là pourtant, quelque chose attira son attention. Un petit bout de métal que la jeune fille avait entre les doigts. Les yeux bruns de Jupiter scrutent avec attention ses mouvements avant de capter que de multiples bagues étaient entreposées. Jessie fronce les sourcils en voyant que jamais elles n’avaient parler de ça, tandis qu’à ses doigts, c’est elle qui accumule les anneaux. A chaque main, elle en porte quatre, de différentes formes, de différentes tailles. Elles sont toutes d’argent ou d’acier. Les doigts de Jupiter se serrent contre sa propre main avant que son regard ne fuit sur sa propre main. Il suit ses longs doigts fins… Jusqu’à arriver vers son poignet : Jupiter est « tatouée ». Son visage se relève vers sa camarade de chambre pour lui énoncer : - Tu ne m’as jamais dit que tu bricolais des bagues ? Pourtant t’as du bien voir que sur mes doigts je les collectionnais.
Parce qu’il faut toujours te regarder, avoir l’attention sur toi portée.
- Depuis le temps que je dors à tes côtés, je trouve ça un petit peu exagéré...
Jupiter finit par laisser tomber la grosse veste qu’elle porte en journée. Elle dévoile ses bras derrière un t-shirt noir comme à s’étirer doucement.
Les voix mal accordées des gamins dispersés dans la pièce et emmitouflés sous des draps t’arrachent un doux sourire. Ça te ramène en arrière, une autre époque, si lointaine que tu crois l’avoir rêvée. C’était une petite pension, charmante et discrète, où on pouvait entendre les courses joyeuses dans les couloirs. Tu t’en souviens encore, de la chaleur qui imprégnait le bois des fondations, la petite chambre rien que pour toi, la petite Marga qui se hissait sur ton lit quand elle faisait des cauchemars. Et quand elle s’endormait entre tes bras, le lendemain, Hadja la réprimandait toujours. Laisse Nadia dormir, voyons ! Elle baissait la tête, honteuse, mais continuait de venir quand elle en avait besoin. ((Ca te manque.))
Le bazar environnant qui occupe ta chambre ne semble pas te préoccuper. C’est un pied après l’autre, te débarrassant au passage de tes chaussures et de ton gilet, que tu atteins ton lit. Tu tends le bras pour saisir ton sac avant de confortablement t’y installer. La lampe frontale s’emmêle à tes cheveux, décolle quelques petits bouts de papiers colorés restés coincés avant d’éclairer ton plan de travail improvisé. Une pince dans la main gauche, des fils de fer éparpillés, des perles et autres ornements entassés dans une petite bourse en tissu, puis d’autres bouts de métaux qui rafraîchissent ta cuisse nue sur lesquels ils sont posés. Tu enroules ce qui semble être une petite fourchette tordue autour d’un fin bouchon de liège, tapant légèrement sur la matière à l’aide d’un petit maillet pour forcer la forme circulaire. Des perles bleues ornent les dents, et bientôt, la bague naît doucement entre tes doigts.
Tu étais si profondément investie dans ta tâche que tu as à peine remarqué la présence de Jupiter, ta colocataire. Vos rythmes de vie différents font que vous vous ratez plus que vous ne vous croisez. Elle s’endort quand tu te réveilles, tu rêves encore quand elle se lève à son tour. Elle t’intrigue pourtant beaucoup, la jolie demoiselle de l’autre côté de la pièce. Seulement, tu n’as pas trouvé le moment, le signe du destin, pour vraiment te connecter à elle. Alors quand elle s’adresse à toi, c’est des étoiles plein les yeux que tu redresses la tête vers elle. « Je te l’ai jamais dit ? ». C’est bien ton genre de confondre les conversations et les non-dits. « J’en ai fait plein pourtant ! Tu veux les voir ? Attends. ». Tes cheveux se soulèvent au rythme de ton pendentif fissuré, ta silhouette traverse la chambre, plus de chair que de vêtements, tes poils se dressent plus d’excitation que de froid.
« J’aurais juré t’en avoir parlé, désolé ! ». Tu ricanes de ta bêtise tout en farfouillant dans le désordre, revenant vers elle une fois le trésor retrouvé. Tu la regardes avec des étincelles dans les yeux, les cheveux en désordre, la bretelle de ton débardeur qui a glissé de ton épaule et toutes les petites bagues brillantes entassées entre tes deux paumes. « Tu peux en prendre s’il y en a une qui te plait ! Je peux aussi t’en faire une, si tu préfères. ». Ça te faisait plaisir de faire plaisir. Eh puis, qui sait. ((Ca pourrait vous rapprocher))
Recap:
Habibi était persuadée d'avoir déjà dit à Jupi qu'elle faisait des bagues mais en fait non mdrrr Du coup elle lui montre ses bijoux faits main
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Ven 27 Aoû - 23:58
Ames oubliées
Jupiter n’a jamais vu l’autre jeune femme comme une potentielle rivale. Elle est toujours peinturlurée, elle a toujours des petits artifices collés. Quand Jupiter est là, elle semble plutôt rêver. Elle n’est pas forcément perçue comme la fille qui tend à prendre soin d’elle vu l’état de ses cheveux, bien que Jessie ne dirait pas qu’elle est laide. Ne pas faire de compliment, c’est plus simple, ça aide.
- Non, comme si on parlait beaucoup… Surtout que je bosse la nuit, et que tu bosses le jour maintenant.
Ses yeux roulent alors et c’est son corps qui s’affaisse un peu plus dans son lit après l’effort. Le haut de Jupiter vole pour dévoiler une brassière collée à ses seins muselés. Elle se moque bien de montrer son corps, les artifices qu’elle a taillé. Les vestiaires, elle les a bien longtemps côtoyés, elle a compris que son corps en fait jalouser. Les abdominaux, parfois en font pester. Les filles n’ont jamais été bien tendres à l’égard de leurs corps et même si Jessie aussi, elle a tendance à en abuser, à utiliser cet outil pour provoquer. Ses mains viennent déposer le haut sur le côté, tandis qu’elle vient en chercher un autre pour le couché et retire la brassière par dessous le tissu à peine enfilé. Ses yeux suivent alors la jeune femme, sceptique. Comment elle n’avait pas pu remarquer ? Ah oui, Jessie n’est souvent que concentrée sur sa personne et ses intérêts. Si elle n’a aucun intérêt à causer avec un individu, elle aura tendance à l’oublier, à ne pas faire attention, ou pire : à l’ignorer. Elle ne s’occupe vraiment que des gens quand elle a quelque chose à y gagner. Aujourd’hui seulement, Habibi pouvait lui apporter quelque chose qu’elle désire.
- T’as oublié pourtant… Et je ne comprends pas vraiment comment.
Elle aurait pu pester, elle aurait pu chercher à médire. Cependant, elle veut ce que la jeune fille a, c’est comme ça. Alors elle se contente de la regarder de manière hautaine, sans pour autant jouer les habituelles teignes. Elle sous-entend qu’elle n’est pas oubliable, qu’on devrait lui accorder l’attention, elle en profite pour rappeler qu’elle mérite toute forme d’attraction. La plus jeune se penche vers les mains de son aînée pour qu’elle regarde tous les modèles qu’elle avait. Jupiter opta pour quelque chose de simple et épuré, l’alliage était un peu épais.
- Je vais te prendre celle-là… T’es sûre que tu ne vas pas le regretter ? Ça m'insupporterait que tu reviennes chouiner.
Jessie ne comprend toujours pas. C’est comme si elle ne la connaissait pas, et la bienséance ne fait pas toujours partie de ses choix : surtout quand rencontre il y a. Elle tente de la glisser à un de ses doigts inoccupés, bien qu’il n’y en ait plus beaucoup, quand on se met à les compter. Pas de chance, elle ne va qu’à un doigt déjà pris. Elle laisse donc la bague sur ses genoux pour la laisser glisser contre sa peau et tend la main pour la regarder. Les doigts de Jupiter sont fins, au bout elle distingue ses ongles longs et le visage de Habibi se distinguant entre les formes.
- Tu devrais pas m’offrir des choses tu sais. J’vais finir par en abuser.
Des menaces cachées, des mots simplement balancés pour la discussion. Il faut bien découvrir s’il y a un possible et réel intérêt à user de cette jeune fille pour augmenter la collection des bagues convoitées.
