BEFORE THE STORM
Kalliope (dite
Popi) est une adolescente mal dans sa peau, en difficulté scolaire et discrète au possible afin de ne pas attirer les regards aussi bien du corps professoral que des autres étudiants. Fille d'immigrés, elle aide son père entre les cours et se comporte en employée modèle auprès de lui et des clients. Au lycée
Popi sert de tête de turc à un groupe de filles populaires – victime toute attitrée de par sa
différence qu'elles lui reprochent régulièrement. Différence dans son physique mais aussi ses attirances, ce qu'elle réfute de toutes ses forces.
L'année de ses seize ans un dérapage avec la cheffe de ses tortionnaires,
Cali Sinclair, lui fait prendre conscience de cette vérité qu'elle tente de nier et qu'elle n'est pas la seule dans ce cas. Les deux adolescentes se lancent dans une relation tourmentée durant laquelle
Popi s'isole petit à petit de sa famille et notamment de son frère
Niki, avec qui elle n'ose pas partager son secret. Malgré son lot de réalisations et de bons moments, son histoire avec
Cali se termine inévitablement dans les larmes. Malmenée par cette fin abrupte
Popi fait un coming-out précipité, ses sacs déjà prêts dans le coffre de sa voiture persuadée de ne recevoir que du rejet de la part de ses parents religieux. C'est un immense poids qui s'enlève de ses épaules quand ils l'acceptent telle qu'elle est et une autre forme de culpabilité qui s'installe : d'en avoir douté.
Popi arrête les études avant d'entamer sa dernière année de lycée et commence à travailler à temps plein dans l'entreprise de BTP de son père. Elle s'affirme avec le temps, se découvre un talent naturel pour le savoir-faire manuel des métiers du bâtiment et trouve une forme de contentement dans ce mode de vie simple. Un roadtrip entreprit l'année de ses vingt-et-un ans reste l'unique fois où elle quitte Arcadia Bay, elle n'en repart ensuite plus jamais.
Si elle se lie d'amitié avec divers membres de son voisinage (
Luci) ou des collègues de travail (
Edison),
Popi ne s'épanouit pas vraiment sur le plan sentimental. Elle vit ses relations en clandestinité, se contente de conquêtes d'un soir rencontrées au coin d'un bar (
Mahalia,
Dorothy) ou de serments rapidement brisés, incapable de se montrer vulnérable une deuxième fois après ce premier amour raté et effrayée d'en demander plus à sa famille déjà malmenée.
Popi se convainc qu'elle est heureuse ainsi, entourée des siens en bonne santé, et qu'il n'y a rien d'autre dont elle pourrait rêver.
YEAR ONE
La tempête marque le début du cauchemar. Son père disparaît pendant celle-ci et
Popi passe des mois à le chercher. Dans les décombres de leur maison, dans les décombres de leurs chantiers, dans les décombres de la ville et dans les lits occupés de l’hôpital débordé. Elle trouve
Edison, endormie avec peu d'espoir de réveil, mais de son père pas une trace.
C'est
Niki qui annonce l'avoir trouvé, et c'est comme ça qu'elle le perd à son tour. Son frère qui n'est plus le même, l'esprit emporté par la tempête à la place du corps, et qui se met à suivre une meneuse mystifiée en lui attribuant des pouvoirs divins – il parle de sauvetage, de guérison, de
miracle.
Popi tente de le retenir, de lui faire entendre raison, avant d'abandonner et le regarder impuissante rejoindre les rangs des chevaliers. Si elle vit cela comme un abandon, c'est à sa nouvelle reine (à
Arthur) qu'elle en veut. Elle l'accuse de profiter d'un homme à l'esprit brisé et elle ne pourra jamais lui pardonner.
Les premiers temps après la tempête sont erratiques.
Popi a besoin d'ordre,
Popi a besoin d'un but, alors
Popi s'engage à corps perdu dans cette reconstruction qui se met en place. Sans plus penser aux corps que l'on retrouve chaque jour dans les gravats elle se met à assembler, à organiser, à fabriquer, des toits et des foyers. Le monde n'est plus le même alors que des baleines volent dans le ciel et des arbres géants sortent de terre, mais
Popi n'a ni le temps ni l'envie de se questionner.
Arcadia Bay est sa maison et elle en connaît la plupart des habitants, et même s'ils n'ont pas toujours été tendre avec elle et sa famille aujourd'hui ils ont besoin d'elle.
Popi devient
Ant et
Ant devient responsable. La pression l'écrase alors que les devoirs s'accumulent, mais
Ant est décidée à ne pas plier et (cette fois) à protéger sa communauté.
Dans les ruines de la ville et les branches de l'ancien zoo, la survie s'organise. Des inconnus venus prêter main forte deviennent de nouveaux camarades, des amis, et c'est ainsi que
Neoephe rejoint les rangs des bâtisseurs, suivis par de nombreux autres. Des fantômes du passé refont également surface,
Cali Sinclair devenue
Calico se joint à la reconstruction et
Ant la traite avec une politesse détachée, se persuadant que sa présence ne la perturbe pas. Si une majorité de ses connaissances se regroupe dans cette communauté qu'elle garde sous son aile, c'est par hasard qu'elle retrouve
Luci, petit voisin de son quartier dont on lui avait signalé la disparition. Elle tente de le convaincre de venir se réfugier chez les Greens, où elle pourrait le garder en sécurité, mais accepte sans pousser quand il annonce préférer rester chez les vagabonds – ce n'est plus la première fois qu'on refuse son invitation désormais. Elle garde son secret, mais rafistole quelque peu son échoppe et lui paye des visites quotidiennes, sait-on jamais.
Le travail est intense et la vie dure, mais
Ant est satisfaite de son quotidien.
L'attaque de Blackwell par les pirates vient à nouveau tout bouleverser.
Ant se rend sur les lieux avec d'autres greens et tente d'aider comme elle le peut. Elle ne digère pas la façon dont la décision d'aller porter main-forte aux chevaliers s'est prise ; le système de prise de décision en conseil des Greens s'est effiloché sous ses yeux alors que deux responsables ont, sans concerter les autres, imposés leur choix au groupe dans son ensemble. Elle n'aime pas le discours à base de
« eux » contre
« nous » qui a enflammé les foules, elle n'aime pas la position de sauveur dans laquelle s'est placé
Phaner. Elle n'aime pas non plus l'air satisfait de
Pony, le responsable des policiers, et le fait qu'il n'ait de toute évidence pas cru bon de partager ses informations avec le reste du conseil.
Le sauvetage de Blackwell est une débâcle totale ; des pirates sont faits prisonniers, d'autres s'enfuient,
Arthur et son second sont portés disparus puis retrouvés mais, pire que tout,
Capucine est kidnappée. Qu'une petite green qu'elle s'était jurée de protéger disparaisse sous sa surveillance est un coup dur pour
Ant, qui passe des jours à la rechercher sans plus s'inquiéter des manigances qui se trament dans la cité. Quand elle est finalement retrouvée, c'est avec un soulagement indicible qu'elle la ramène à Babylone où elle pense qu'elle sera en sécurité.
Mais son soulagement n'est que de courte durée. Alors que les recherches battent leur plein, une nouvelle réunion fermée réunissant
Arthur et quelques responsables greens a lieu, menant notamment à la libération des otages des différents camps mais pas seulement. Si une alliance se met en place entre Greens et Chevaliers, c'est d'un mauvais œil que
Ant voit la présence des siens s'accentuer sur le territoire de leurs alliés. Un esprit de supériorité qui la dérange se met à électrifier le groupe et sans même qu'elle le voie venir
Pony assène le coup de grâce ; une pétition anonyme signée par des centaines de membres demande à ce que
Phaner soit institué chef des Greens. Le timing est trop parfait, l'éloge de
Pony envers
Phaner trop préparé, quelque chose cloche, la dérange sans qu'elle n'arrive à savoir quoi. Néanmoins trop hésitante pour s'opposer à la majorité,
Ant lève la main comme les autres quand on compte les votes en faveur.
Elle confronte
Phaner quelques jours plus tard, lui demande s'il était impliqué dans la décision de se rendre à Blackwell et s'il était au courant de cette pétition trop opportune. Les réponses qu'on lui donne sont rassurantes, plausibles, mais malgré elle et sans savoir pourquoi
Ant n'arrive pas à s'en satisfaire. Sans qu'elle en dise rien, après ce jour le doute ne la quitte plus.
uc.
YEAR TWO
uc.